La présente invention concerne un procédé de fi ^¬ nition de perles naturelles pour leur donner une haute valeur commerciale

ARRIERE PLAN DE L'INVENTION

La production des perles ou perliculture consiste à utiliser les capacités naturelles des mollusques na- criers à sécréter de la nacre autour d'un corps étranger. II s'agit d'introduire méticuleusement dans la poche go- nadique d'un mollusque nacrier dit receveur, en particu ^¬ lier une huître, d'une part un nucléus, petite bille de nacre polie généralement sphérique, et d'autre part un fragment de manteau d'une huître dite donneuse. Le pro- cessus de fabrication de la perle prend environ 2 ans, à raison d'une perle par huître, et est soumis aux aléas environnementaux. Ainsi, la production de perles commer- cialisables ne représente que 25% de la production to ^¬ tale. De nombreuses recherches visent à mieux contrôler les facteurs génétiques et environnementaux ou à amélio ^¬ rer par divers procédés le rendement des huîtres per- lières. On peut à titre d'exemple citer les procédés dé ^¬ crits dans le brevet FR 2 866 201 visant à la fois à ac ^¬ célérer la formation de la perle et à améliorer la quali- té du dépôt de nacre et ceux décrits dans le brevet FR 2 838 023 visant à améliorer la qualité du greffon. Malgré ces avancées, le pourcentage de perles non commer- cialisables demeure encore très élevé, générant un manque à gagner très important pour les producteurs de perles.

Parmi ces perles non commercialisables , on peut distinguer des perles présentant des défauts de forme, perles non sphériques, perles irrégulières, des perles présentant des défauts liés au dépôt de la nacre, présen ^¬ tant des surfaces piquetées ou annelées ou des perles avec des défauts de lustre ou de couleurs, comme des perles avec des tâches.

OBJET DE L'INVENTION

Un but de l'invention est de proposer un procédé unique permettant de valoriser les perles présentant des défauts, quel que soit l'origine de ses défauts (forme, tâches, aspérités) , tout en préservant au maximum l'origine naturelle du produit commercialisé.

RESUME DE L'INVENTION

Ainsi, l'invention consiste en un procédé de fi ^¬ nition d'une perle comprenant les étapes suivantes :

a- Identification d'au moins un défaut présent sur la perle,

b- Application sur le défaut d'un décor ayant au moins deux dimensions,

c- Fixation du décor et polissage.

Le décor peut être réalisé en deux dimensions avec par exemple un mélange d'extraits végétaux et de pigments ou en trois dimensions avec par exemple de la colle de type époxy. L'étape de fixation du décor et de polissage peut être constituée de plusieurs phases répé ^¬ tées de fixation dans laquelle le décor est fixé par tam ^¬ ponnement d'un mélange d'extraits végétaux et de pigments dilués, suivie d'un nettoyage de l'excès dudit mélange sur la perle, puis d'un temps de séchage. Avant chaque répétition de la phase de fixation, la perle est légère ^¬ ment polie.

DESCRIPTION DETAILLEE DE L'INVENTION Les perles peuvent présenter différents types de défauts. Parmi ceux-ci, la perle peut présenter une forme irrégulière avec ou non des aspérités et/ou peut présen ^¬ ter des défauts de pigmentation.

Le procédé de finition d'une perle, objet de l'invention, comprend les étapes suivantes : a- Identification d'au moins un défaut présent sur la perle,

b- Application sur le défaut d'un décor ayant au moins deux dimensions,

c- Fixation du décor et polissage.

Selon l'étape « a » du procédé objet de l'invention, l'opérateur va identifier le ou les défauts présents sur la perle et faire en sorte d'exploiter au mieux ces défauts pour valoriser la perle. Ainsi, une fois le ou les défauts identifiés, l'opérateur va réali ^¬ ser l'étape b) de la présente invention et appliquer sur le ou les défauts un décor au moins en deux dimensions, puis fixer le décor et enfin réaliser un polissage de sorte à fondre le décor dans la perle et à assurer une fixation du décor qui soit solide dans le temps.

L'homme du métier adaptera le type de décor en fonction du ou des défauts présentés par la perle. Ainsi, une perle présentant un défaut de pigmentation ou des tâches pourra être mise en valeur préférentiellement par un décor bidimensionnel alors qu'un décor tridimensionnel sera préférentiellement utilisé pour mettre en valeur une perle présentant un défaut de forme ou de relief de sur ^¬ face. Le décor appliqué est ici peint directement sur la perle ou rapporté.

Dans le cas d'un décor bidimensionnel, le décor sera peint directement sur la perle avec un mélange d'extraits végétaux et de pigments, appelé « mélange dé ^¬ coratif » dans la suite du texte. Ce mélange décoratif pourra être obtenu à partir de sève d'arbre de la famille des anacardiacées , en particulier du genre Rhus . Le mé ^¬ lange d'extraits végétaux utilisé préférentiellement dans le cadre de l'invention comporte, outre la sève d'arbre de la famille des anacardiacées, un pigment de couleur blanche, noire ou rouge dans des proportions respectives de 40% de sève et de 60% de pigment. Les pourcentages sont exprimés en masse totale du mélange d'extraits végé ^¬ taux. Dans un mode préféré de l'invention, le mélange dé ^¬ coratif d'extraits végétaux utilisé est un mélange blanc. Il est composé de 40% en masse totale de sève et 60% de poudre de dioxyde de titane, utilisée comme pigment blanc. Ce mélange blanc d'extraits végétaux peut être mé ^¬ langé ensuite à d'autres pigments naturels afin d'obtenir la couleur souhaitée, comme par exemple du bleu ou du j aune .

II peut aussi être ajouté au mélange de la poudre de métaux précieux comme, par exemple, de la poudre d'or ou d'argent. De manière plus détaillée, pour réaliser l'étape « b », l'opérateur va légèrement polir la surface de la perle à l'aide d'un papier de verre à grains fins (2000), par exemple de type « Bufflex Green ». Le film gras aussi appelé « huile » dans la suite du texte, causé par les manipulations successives de la perle, et la poussière sont éliminés à l'aide d'un tissu fin. L'opérateur va alors directement dessiner sur la surface de la perle le décor désiré à l'aide d'un pinceau trempé dans le mélange décoratif. La perle ainsi décorée est mise à sécher une dizaine de minutes en atmosphère légè ^¬ rement humide. Dans une variante de l'invention, il est possible de réaliser un décor constitué de motif plein en remplissant avec le mélange décoratif l'espace entre deux traits précédemment dessinés. Il est alors possible d'appliquer une poudre ou des paillettes avant que le mé ^¬ lange décoratif ne soit totalement sec. La poudre ou les paillettes peuvent être réalisées à partir de tous maté- riaux, de manière préférée il peut s'agir de poudre ou de paillettes de métal, notamment d'or ou d'argent. La poudre ou les paillettes utilisées peuvent également être constituées de pierres pulvérisées, telle que par exemple du diamant ou toute autre pierre fine ou précieuse. Ce peut aussi être de la poudre ou des paillettes de coquil- lage. Dans la suite du texte, le terme « poudre » re ^¬ couvre à la fois des poudres qu'elles qu'en soient la granulométrie et des paillettes qu'elles qu'en soient leurs dimensions. L'application doit être réalisée avec minutie et en plusieurs fois. Des poudres de granulomé ^¬ trie et/ou de nature différente peuvent ainsi être suc ^¬ cessivement utilisées. Une fois le décor appliqué, la perle est mise à sécher en atmosphère légèrement humide. Idéalement, le séchage est réalisé à une température de 25°C avec un taux d'humidité de 70%. Dans la suite du texte, l'expression « atmosphère légèrement humide » cor ^¬ respond à une température d'environ 25°C et à un taux d'humidité d'environ 70%.

Dans le cas d'un décor tridimensionnel, l'homme du métier pourra utiliser toute substance permettant d'obtenir un relief qui ne se déformera pas au cours du temps. A titre d'exemple, l'homme du métier pourra utili ^¬ ser de la colle, en particulier de la colle époxy. Selon les défauts présentés par la perle (renfoncement ou aspé- rité) et le rendu que voudra obtenir l'opérateur, la colle sera utilisée pour combler le renfoncement ou l'aspérité de la perle afin de lui rendre une forme sphé- rique ou une forme compatible avec la commercialisation, par exemple une forme de poire. De manière plus précise, pour réaliser cette variante de l'étape « b », l'opérateur va griffer une portion de la surface de la perle au moins au voisinage du défaut et plus particuliè ^¬ rement ici sur le défaut lui-même et le pourtour de ce ^¬ lui-ci de sorte à faciliter l'adhérence de la colle. La poussière et l'huile sont ensuite éliminées à l'aide d'un tissu fin. L'aspérité ou le renfoncement sont alors com ^¬ blés avec la colle. Il est préférable d'attendre un peu avant d'appliquer la colle afin qu'elle soit plus dure et plus facile à manipuler. La perle dont le renfoncement est ainsi comblé est mise à sécher de quelques heures à 16 heures. L'excédent de colle est ensuite limé ou poncé de sorte à rendre la surface de la perle lisse. La perle est à nouveau nettoyée à l'aide d'un linge fin pour éli ^¬ miner l'huile et la poussière. Les joints entre la colle et la perle sont ensuite réalisés avec du mélange décora ^¬ tif. La perle ainsi décorée est ensuite mise à sécher en atmosphère légèrement humide au moins 16 heures environ. Ces opérations sont répétées jusqu'à obtenir une surface lisse. La perle ainsi obtenue peut ensuite être peinte en suivant les étapes précédemment décrites.

Dans une variante de la présente invention, la colle sera utilisée pour mouler une forme qui pourra être appliquée sur la perle. Par exemple, la colle pour être directement coulée pour former un capuchon ou toute autre forme sur la perle. De manière plus précise, l'opérateur griffe la zone de la surface de la perle où le décor tri ^¬ dimensionnel sera appliqué afin de faciliter l'adhérence de la colle. Il nettoie ensuite la perle afin d'en élimi ^¬ ner le film gras et la poussière, puis il moule directe- ment la forme sur la perle. Il est préférable d'attendre un peu que la colle durcisse et soit ainsi plus facile à manipuler. La zone de jonction entre la perle et la forme est ensuite poncée ou limée afin qu'au toucher, la tran ^¬ sition entre la perle et la forme ajoutée soit le moins perceptible possible. La perle est à nouveau nettoyée à l'aide d'un tissu fin pour en éliminer l'huile et la poussière. Le joint entre la forme ajoutée et la perle est réalisé avec le mélange décoratif. La perle ainsi dé ^¬ corée est ensuite mise à sécher entre 16 heures et 36 heures environ en atmosphère légèrement humide. Ces opé ^¬ rations sont réalisées plusieurs fois de telle sorte que le joint entre la perle et la forme ajoutée soit complè ^¬ tement hermétique. La solidité de la perle décorée dépend de l'étanchéité du joint, en effet, si de l'eau ou de l'air peut s'insérer entre la perle et la forme, la forme n' adhérera plus parfaitement à la perle et pourra se cas ^¬ ser ou s'en détacher.

Il est entendu que les perles issues du procédé objet de l'invention peuvent être ensuite portées comme bijou et peuvent être en contact avec la peau. Ainsi, les substances utilisées pour décorer les perles telles que décrites ci-dessus doivent être résistantes aux frotte ^¬ ments, à l'acidité et à la chaleur de la peau et être non toxiques. La résistance des perles décorées est apportée par l'étape « c » du procédé objet de l'invention consis ^¬ tant à fixer le décor et à polir et lustrer la perle dé ^¬ corée. Après avoir séché entre 16 heures et 36 heures en atmosphère légèrement humide, le décor de la perle va être fixé par plusieurs étapes successives de fixation suivies chacune d'une étape de polissage. En général, la fixation sera réalisée en deux phases, une première phase de fixation ou préfixation puis une seconde phase de fixation ou plutôt consolidation.

La première phase de l'étape « c » de fixation dite phase de préfixation consiste à fixer le décor par tamponnement avec un mélange d' extraits végétaux comme précédemment décrit et de pigments dilué dans au moins deux fois son volume de diluant, ce mélange est appelé mélange fixateur. Le diluant peut par exemple être de l'essence de térébenthine. Le tamponnement est réalisé par exemple à l'aide d'une bourre de soie imprégnée du mélange fixateur. Le mélange fixateur doit être de préfé ^¬ rence fluide : s'il s'épaissit au cours de l'utilisation, l'opérateur pourra ajouter un peu de diluant pour obtenir la fluidité la plus appropriée pour l'utilisation.

L'excès de mélange fixateur est alors nettoyé et éliminé avec un tissu fin. La perle est ensuite mise à sécher au moins 16 heures environ dans une atmosphère légèrement humide .

La seconde phase de l'étape « c » de fixation dite phase de consolidation comprend au moins une fois la succession des étapes suivantes :

• un polissage léger de la surface de la perle à l'aide d'un papier abrasif doux avec un grain de 2000, par exemple de type «Bufflex Green». Ce polissage doux permet de rendre la surface de la perle la plus lisse possible, sans démarcation entre la perle et le décor ré ^¬ alisé à l'étape « b » du procédé objet de l'invention. Cette étape revêt d'autant plus d'importance si le décor est réalisé avec de la poudre de métal ou de pierre,

• un lustrage de la surface de la perle par ap ^¬ plication d'une substance à lustrer qui ne soit ni à base de silicone ni à base de cire pour ne pas prendre le risque d'altérer le mélange décoratif, de sorte à faire briller la nacre et les décors, en particulier les décors contenant de la poudre métallique. L'homme du métier sera à même de choisir la substance à lustrer la plus adaptée à la fois à la perle et au décor appliqué, à titre d'exemple le grain de la substance à lustrer est d'au moins 2500 et de préférence de 3000. On pourra par exemple utiliser le produit San-jet 616 commercialisé par la société japonaise SANSAI .

• un lavage avec un détergent pour supprimer to ^¬ talement les traces de gras laissées par les manipula- tions successives de la perle décorée et les traces de substance à lustrer, l'homme du métier saura choisir le détergent le plus adapté. Ce peut être, par exemple, sim ^¬ plement du détergent domestique, de type liquide vais ^¬ selle.

· une application sur le décor d'un mélange fixateur : comme lors de la première phase de préfixation, le mélange fixateur est appliqué par tamponnement sur le dé ^¬ cor. L'excès de mélange fixateur est nettoyé et éliminé à l'aide d'un tissu fin.

· une phase de séchage de la perle décorée d'au moins 16 heures environ dans une atmosphère légèrement humide .

Cette seconde phase de consolidation peut être répétée plusieurs fois en fonction du décor appliqué sur la perle. L'homme du métier sera à même de déterminer le nombre de répétitions de la seconde phase de consolida ^¬ tion en fonction du décor réalisé sur la perle. Ainsi, à titre d'exemple, lorsque le décor contient de la poudre de métal, la seconde phase de consolidation est par exemple répétée trois ou quatre fois. Si le décor n'est réalisé qu'avec du mélange décoratif sans ajout de poudre de métal, la seconde phase peut être réalisée deux fois.

Lorsqu'à l'issue de l'étape de lavage, la perle décorée est parfaitement lustrée et brillante, la perle décorée est terminée et prête à être commercialisée ou montée sur une monture pour former un bijou.

Bien entendu, l'invention n'est pas limitée aux modes de réalisation décrits mais englobe toute variante entrant dans le cadre de l'invention telle que définie par les revendications.

En particulier, la présente invention décrit la réalisation soit d'un décor bidimensionnel soit d'un dé ^¬ cor tridimensionnel sur une perle, il est bien entendu possible de réaliser plusieurs décors sur la même perle, à la fois des décors bidimensionnels dessinés avec le mé ^¬ lange décoratif et à la fois des décors tridimensionnels à base de colle. Si tel est le cas, l'opérateur réalise d'abord une perle avec un décor tridimensionnel puis une fois le décor à base de colle fixé, il va réaliser le dé- cor bidimensionnel à base de mélange décoratif comme pré ^¬ cédemment décrit.

En particulier, la présente invention décrit un procédé appliqué sur les perles, il est possible d'appliquer le procédé objet de l'invention sur des plaques ou des objets en nacre.