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Title:
METHOD FOR MANUFACTURING CAPSULES HAVING CONTROLLED HEAD
Document Type and Number:
WIPO Patent Application WO/2011/086331
Kind Code:
A2
Abstract:
The invention relates to a method which includes separately conveying a first liquid solution (36) and a second liquid solution (40) in a double shell (32). The invention includes forming a series of drops (78) at the outlet of the double shell (32), each drop (78) including a central core (80) made of a first solution (36) and a peripheral film (82) made of a second solution (40). The method comprises dropping each drop (78) into a gaseous volume at the outlet of the double shell (32) and submerging each drop (78) in a gelling solution (70) in order to form a gelled shell. The ratio of the kinetic energy of the drop (78) to the square of the radius thereof, when said drop comes into contact with the gelling solution (70), is greater than 1 J/m2.

Inventors:
BREMOND NICOLAS (FR)
SANTANACH CARRERAS ENRIC (FR)
BIBETTE JEROME (FR)
Application Number:
PCT/FR2011/050064
Publication Date:
July 21, 2011
Filing Date:
January 13, 2011
Export Citation:
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Assignee:
CAPSUM (FR)
BREMOND NICOLAS (FR)
SANTANACH CARRERAS ENRIC (FR)
BIBETTE JEROME (FR)
International Classes:
A61K9/107; A23L1/00; A23L27/00; A61J3/00; A61K8/00; A61K8/11; A61K9/48; A61K47/10; A61K47/18; A61K47/20; A61K47/26; A61K47/36
Domestic Patent References:
WO1996011053A11996-04-18
WO2006136196A12006-12-28
Foreign References:
US6056992A2000-05-02
Attorney, Agent or Firm:
BLOT, Philippe et al. (FR)
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Claims:
REVENDICATIONS

1 . - Procédé de fabrication d'une série de capsules (10), chaque capsule (10) comprenant un cœur liquide (12) contenant au moins un premier produit et une enveloppe gélifiée (14) encapsulant totalement le cœur (12), le procédé comprenant les étapes suivantes :

- convoyage séparé dans une double enveloppe (32) d'une première solution liquide (36) contenant le premier produit et d'une deuxième solution liquide (40) contenant un polyélectrolyte liquide propre à gélifier ;

- formation à la sortie de la double enveloppe (32) d'une série de gouttes (78), chaque goutte (78) comprenant un noyau central (80) formé de première solution (36) et une pellicule périphérique (82) formée de deuxième solution (40) et recouvrant totalement le noyau central (80);

- chute de chaque goutte (78) dans un volume gazeux à la sortie de la double enveloppe (32);

- immersion de chaque goutte (78) dans une solution gélifiante (70) contenant un réactif propre à réagir avec le produit électrolyte de la pellicule (82) pour le faire passer d'un état liquide à un état gélifié et former l'enveloppe gélifiée (14), le noyau central (80) formant le cœur liquide (12);

- récupération des capsules (10) formées ;

caractérisé en ce que le rapport de l'énergie cinétique de la goutte (78), au carré de son rayon, lorsqu'elle entre en contact avec la solution gélifiante (70) est supérieur à 1 J/m2.

2. - Procédé selon la revendication 1 , caractérisé en ce que le rapport de l'énergie cinétique de la goutte (78), au carré de son rayon, lorsqu'elle entre en contact avec la solution gélifiante est supérieur à 1 ,5 J/m2, avantageusement supérieur à 2 J/m2, encore avantageusement supérieur à 3 J/m2.

3. - Procédé selon l'une des revendications 1 ou 2, caractérisé en ce que le rapport de l'énergie cinétique de la goutte (78), au carré de son rayon, lorsqu'elle entre en contact avec la solution gélifiante est inférieur à 15 J/m2, avantageusement est inférieur à 6 J/m2 4.- Procédé selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce que la deuxième solution (40) contient au moins un tensioactif avant son contact avec la première solution (36).

5.- Procédé selon la revendication 4, caractérisé en ce que le pourcentage massique total en tensioactif dans la deuxième solution (40) est supérieur à 0,01 % en masse et est avantageusement compris entre 0,03% et 0,5% en masse.

6. - Procédé selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce que le rapport de la hauteur de chute séparant la sortie de la double enveloppe (32) et la surface supérieure de la solution gélifiante (70) à l'épaisseur de la pellicule (82) est inférieur à 10 000, et est avantageusement inférieur à 7000 et est notamment compris entre 500 et 1500.

7. - Procédé selon la revendication 6, prise en combinaison avec l'une des revendications 4 ou 5, caractérisé en ce que en ce que la concentration en tensioactif dans la deuxième solution (40) est supérieure à la concentration micellaire critique, le rapport de la hauteur de chute à l'épaisseur de la pellicule (82) étant supérieur à 3000.

8.- Procédé selon la revendication 6, prise en combinaison avec l'une des revendications 4 ou 5, caractérisé en ce que la concentration en tensioactif dans la deuxième solution est inférieure à la concentration micellaire critique, le rapport de la hauteur de chute à l'épaisseur de la pellicule (82) étant inférieur à 3000, avantageusement inférieur à 1500.

9.- Procédé selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce que la pellicule (82) présente une épaisseur inférieure à 100 microns, avantageusement inférieure à 60 microns, encore avantageusement comprise entre 15 microns et 75 microns, notamment entre 20 microns et 60 microns.

10. - Procédé selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce que la première solution liquide (36) contient une huile, la deuxième solution (40) étant une solution au moins partiellement aqueuse, la pellicule (78) présentant une épaisseur inférieure à 50 microns, avantageusement inférieure à 10 microns.

1 1 . - Procédé selon la revendication 10, caractérisé en ce que la viscosité de la première solution 36 est inférieure à 100 mPa.s, avantageusement inférieure à 50 mPa.s, notamment comprise entre 0.5 mPa.s et 100 mPa.s, notamment entre 0.6 mPa.s et 50 mPa.s.

12. Procédé selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce que la solution gélifiante (70) contient au moins un tensioactif.

Description:
Procédé de fabrication de capsules avec une hauteur de chute contrôlée

La présente invention concerne un procédé de fabrication d'une série de capsules, chaque capsule comprenant un cœur liquide contenant au moins un premier produit et une enveloppe gélifiée encapsulant totalement le cœur, le procédé comprenant les étapes suivantes :

- convoyage séparé dans une double enveloppe d'une première solution liquide contenant le premier produit et d'une deuxième solution liquide contenant un polyélectrolyte liquide propre à gélifier ;

- formation à la sortie de la double enveloppe d'une série de gouttes, chaque goutte comprenant un noyau central formé de première solution et une pellicule périphérique formée de deuxième solution et recouvrant totalement le noyau central ;

- chute de chaque goutte dans un volume gazeux à la sortie de la double enveloppe ;

- immersion de chaque goutte dans une solution gélifiante contenant un réactif propre à réagir avec le produit électrolyte de la pellicule pour le faire passer d'un état liquide à un état gélifié et former l'enveloppe gélifiée, le noyau central formant le cœur liquide ;

- récupération des capsules formées.

De telles capsules, qui comportent un cœur liquide encapsulé par une enveloppe gélifiée sensiblement solide, présentent des applications dans de nombreux domaines techniques.

Ainsi, dans l'industrie alimentaire, ces capsules sont utilisées pour contenir des additifs variés qui permettent d'améliorer les propriétés d'un produit alimentaire, tels que son goût, ou sa durée de conservation.

Dans l'industrie pharmaceutique ou dans l'industrie cosmétique, les capsules précitées sont notamment remplies de produits biologiquement ou cosmétiquement actifs.

Elles sont utilisées notamment pour protéger leur contenu et contrôler le relargage du produit qu'elles contiennent.

De telles capsules sont aussi utilisées dans des applications en biochimie pour immobiliser des cellules dans des bioréacteurs ou comme cellules artificielles dans des implants.

Dans toutes ces applications, les enveloppes des capsules sont généralement formées d'un matériau biocompatible avec le corps humain. A cet effet, il est connu de former l'enveloppe avec des polymères tels que des polysaccharides, qui sont biocompatibles, biodégradables et dans la plupart des cas non toxiques. Ces polymères peuvent avantageusement passer d'un état liquide en solution à un état notablement plus visqueux pour former un gel assurant une rétention mécanique du liquide contenu dans la capsule.

Parmi ces polysaccharides, les alginates sont utilisés en particulier pour créer des structures cœur-enveloppe dans lesquelles le cœur est liquide.

Toutefois, les procédés de fabrication de capsules avec une morphologie contrôlée (diamètre, taille de l'enveloppe) sont fastidieux à mettre en œuvre. Ainsi, les techniques actuelles impliquent par exemple de former un noyau précurseur solide et de faire croître couche par couche une écorce de polyélectrolyte autour du noyau.

Une fois l'épaisseur d'écorce souhaitée obtenue, le noyau précurseur solide est dissous et le produit liquide à encapsuler est imprégné à l'intérieur de l'écorce.

Une telle technique est fastidieuse et difficile à mettre en œuvre pour une production en grande série. Par ailleurs, il est nécessaire de disposer d'une grande quantité de produit à encapsuler pour imprégner le cœur, ce qui n'est pas très économique lorsque ces produits sont onéreux.

On connaît en outre de US 6 056 992 un procédé de fabrication de capsules du type précité, dans lequel une première solution destinée à former le cœur et une deuxième solution qui se dépose autour du cœur sont coextrudées pour former une goutte.

La deuxième solution contient un polymère propre à gélifier thermiquement, qui est mis en contact avec un bain à haute température pour former un gel à la surface de la capsule.

Une telle approche ne donne pas entière satisfaction. En effet, dans le cas où la gélation est induite thermiquement, celle-ci est très lente, ce qui conduit à des épaisseurs d'enveloppes non homogènes et difficiles à contrôler. De plus, une gélification thermique peut ne pas être totalement réversible.

Pour pallier ce problème, il est connu d'utiliser des polyélectrolytes sensibles par exemple à une solution contenant des ions polyvalents. Dans ce cas, la réaction est rapide, mais il est difficile voire impossible de former des gouttes comprenant un noyau liquide de premier produit et une enveloppe liquide contenant le polyélectrolyte destiné à gélifier sans observer une séparation de phases.

La mise en œuvre du procédé par coextrusion est dans ce cas très difficile, notamment pour les alginates.

Un but de l'invention est donc d'obtenir un procédé de fabrication d'une série de capsules présentant des enveloppes fines et de structure très contrôlée encapsulant un cœur liquide, ce procédé étant simple et efficace à mettre en oeuvre. A cet effet, l'invention a pour objet un procédé du type précité, caractérisé en ce que le rapport de l'énergie cinétique de la goutte, au carré de son rayon, lorsqu'elle entre en contact avec la solution gélifiante est supérieur à 1 J/m 2 .

Le procédé selon l'invention peut comprendre l'une ou plusieurs des caractéristiques suivantes, prise(s) isolément ou suivant toute(s) combinaison(s) techniquement possible(s) :

- le rapport de l'énergie cinétique de la goutte, au carré de son rayon, lorsqu'elle entre en contact avec la solution gélifiante est supérieur à 1 ,5 J/m 2 , avantageusement supérieur à 2 J/m 2 , encore avantageusement supérieur à 3 J/m 2 ;

- le rapport de l'énergie cinétique de la goutte (78), au carré de son rayon, lorsqu'elle entre en contact avec la solution gélifiante est inférieur à 15 J/m 2 , avantageusement est inférieur à 6 J/m 2 ;

- la deuxième solution contient au moins un tensioactif avant son contact avec la première solution ;

- le pourcentage massique total en tensioactif dans la deuxième solution est supérieur à 0,01 % en masse et est avantageusement compris entre 0,03% et 0,5% en masse ;

- le rapport de la hauteur de chute séparant la sortie de la double enveloppe et la surface supérieure de la solution gélifiante à l'épaisseur de la pellicule est inférieur à 10 000, et est avantageusement inférieur à 7000 et est notamment compris entre 500 et 1500 ;

- la concentration en tensioactif dans la deuxième solution est supérieure à la concentration micellaire critique, le rapport de la hauteur de chute à l'épaisseur de la pellicule étant supérieur à 3000 ;

- la concentration en tensioactif dans la deuxième solution est inférieure à la concentration micellaire critique, le rapport de la hauteur de chute à l'épaisseur de la pellicule étant inférieur à 3000, avantageusement inférieur à 1500 ;

- la pellicule présente une épaisseur inférieure à 100 microns, avantageusement inférieure à 60 microns, encore avantageusement comprise entre 15 microns et 75 microns, notamment entre 20 microns et 60 microns ;

- la première solution liquide contient une huile, la deuxième solution étant une solution au moins partiellement aqueuse, la pellicule présentant une épaisseur inférieure à 50 microns, avantageusement inférieure à 10 microns ;

- la viscosité de la première solution 36 est inférieure à 100 mPa.s, avantageusement inférieure à 50 mPa.s, notamment comprise entre 0.5 mPa.s et 100 mPa.s, notamment entre 0.6 mPa.s et 50 mPa.s ; - le ou chaque agent tensioactif est choisi parmi un agent tensioactif anionique, un agent tensioactif cationique, un agent tensioactif non ionique ou leurs mélanges ;

- l'agent tensioactif est choisi parmi un alkylsulfate, un alkyle sulfonate, un alkylarylsulfonate, un alkylphosphate alcalin, un dialkylsulfosuccinate, un sel d'alcalino- terreux d'acides gras saturés ou non, un sel d'halogénure d'alkylpyridium ou d'alkylammonium comme le chlorure ou le bromure de n-éthyldodecylammonium, le chlorure ou le bromure de cétylamonium, des dérivés polyoxyéthylénés et/ou polyoxypropylénés des alcools gras, des acides gras ou des alkylphénols, ou parmi des arylphénols, des alkyls glucosides, des polysorbates, des cocamides ou leurs mélanges ;

- le ou chaque poyélectrolyte est un polyélectrolyte réactif aux ions multivalents, notamment un polysaccharide réactif aux ions multivalents tel qu'un alginate d'alcalin, une géllane ou une pectine ;

- le polyélectrolyte réactif aux ions est un alginate d'alcalin ayant avantageusement une teneur en bloc oc-L-guluronate supérieure à 50%, notamment supérieure à 55% ;

- la teneur massique en polyélectrolyte dans la deuxième solution est inférieure à 5% en masse et est avantageusement comprise entre 0,5 et 3% en masse ;

- le rapport du débit de la première solution au débit de la deuxième solution à la sortie de la double enveloppe est compris entre 1 et 200, avantageusement entre 10 et 200, l'enveloppe gélifiée présentant une épaisseur comprise entre 0,1 % et 10%, avantageusement entre 0, 1 % et 2% du diamètre de la capsule, après récupération des capsules formées ; et

- la première solution comprend l'un au moins d'un produit biologiquement actif, d'un produit cosmétique ou d'un produit comestible propre à être consommé.

L'invention sera mieux comprise à la lecture qui va suivre, donnée uniquement à titre d'exemple, et faite en se référant aux dessins annexés, sur lesquels :

- la Figure 1 est une vue schématique en coupe suivant un plan vertical médian d'un premier dispositif de fabrication de capsules selon l'invention, lors de la fabrication d'une série de capsules selon l'invention ;

- la Figure 2 est une vue à plus grande échelle, en coupe suivant un plan vertical médian d'une capsule selon l'invention fabriquée par le procédé représenté sur la Figure 1 ;

- la Figure 3 est une vue analogue à la Figure 1 d'un détail d'un deuxième dispositif de fabrication de capsules selon l'invention;

- la Figure 4 est une vue, prise en coupe suivant un plan vertical médian, d'un troisième dispositif de fabrication de capsules selon l'invention. Une première série de capsules 10 fabriquées par un procédé selon l'invention est représentée sur la Figure 1 . En référence à la Figure 2, chaque capsule 10 comprend un cœur liquide 12 et une enveloppe extérieure gélifiée 14 entourant la totalité de la surface extérieure du cœur 12 pour retenir le cœur liquide 12.

Dans cet exemple, chaque capsule 10 est de forme sphérique et présente avantageusement un diamètre extérieur inférieur à 5 mm et compris notamment entre 1 mm et 3 mm.

Le cœur liquide 12 contient au moins un premier produit choisi avantageusement parmi un produit biologiquement actif, un produit cosmétique, ou un produit comestible propre à être consommé.

Lorsque le premier produit est un produit biologiquement actif, il est choisi avantageusement parmi les anticoagulants, les anti-thrombogéniques, les agents antimitotiques, les agents anti-prolifération, antiadhésion, anti-migration, les promoteurs d'adhésion cellulaire, les facteurs de croissance, les molécules antiparasitaires, les anti- inflammatoires, les angiogéniques, les inhibiteurs de l'angiogenèse, les vitamines, les hormones, les protéines, les antifongiques, les molécules antimicrobiennes, les antiseptiques ou les antibiotiques.

En variante, le cœur liquide 12 contient des agents réactifs tels que des protéines ou des réactifs destinés à former un bioréacteur, ou à former des cellules artificielles pour des implants.

Un produit cosmétique pouvant être contenu dans le cœur est par exemple cité dans la Directive 93/35/CEE du Conseil datée du 14 juin 1993. Ce produit est par exemple une crème, une émulsion, une lotion, un gel et une huile pour la peau (mains, visage, pieds, etc.), un fond de teint (liquide, pâte) une préparation pour bains et douches (sels, mousses, huiles, gels, etc.), un produit de soins capillaires (teintures capillaires et décolorants), un produit de nettoyage (lotions, poudres, shampoings), un produit d'entretien pour la chevelure (lotions, crèmes, huiles), un produit de coiffage (lotions, laques, brillantines), un produit pour le rasage (savons, mousses, lotions, etc.), un produit destiné à être appliqué sur les lèvres , un produit solaire, un produit de bronzage sans soleil, un produit permettant de blanchir la peau, un produit antirides.

Les produits comestibles propres à être consommés par un être humain ou par un animal sont avantageusement des purées de légumes ou de fruits telles que la purée de mangue, de la purée de poire, de la purée de coco, de la crème d'oignons, de poireaux, de carottes, ou d'autres préparations pouvant mélanger plusieurs fruits ou légumes. En variante, il s'agit d'huiles telles qu'une huile alimentaire, du type huile d'olive, huile de soja, huile de grains de raisin, huile de tournesol, ou toute autre huile extraite des végétaux.

Le cœur 12 se présente avantageusement sous la forme d'un premier produit liquide pur, d'une solution du ou de chaque premier produit dans un solvant liquide, d'une dispersion telle qu'une émulsion ou une suspension du ou de chaque premier produit dans un liquide.

La viscosité du cœur liquide 12 est inférieure à 2000 mPa.s.

Le cœur liquide 12 est à base d'une phase majoritairement aqueuse ou au contraire d'une phase majoritairement huileuse.

L'enveloppe gélifiée 14 des capsules 10 selon l'invention comprend un gel contenant de l'eau et au moins un polyélectrolyte réactif aux ions multivalents.

Selon un mode avantageux de mise en œuvre de l'invention, l'enveloppe 14 contient en outre un agent tensioactif résultant de son procédé de fabrication, comme on va le décrire en détail plus bas. Par « polyélectrolyte réactif aux ions polyvalents », on entend, au sens de la présente invention un polyélectrolyte susceptible de passer d'un état liquide dans une solution aqueuse à un état gélifié sous l'effet d'un contact avec une solution gélifiante contenant des ions multivalents tels que des ions d'un métal alcalino- terreux choisis par exemple parmi les ions calcium, les ions baryum, les ions magnésium.

Dans l'état liquide, les chaînes individuelles de polyélectrolyte sont sensiblement libres de s'écouler les unes par rapport aux autres. Une solution aqueuse de 2% en masse de polyélectrolyte présente alors un comportement purement visqueux aux gradients de cisaillement caractéristiques du procédé de mise en forme. La viscosité de cette solution à cisaillement nul est entre 50 mPa.s et 10000 mPa.s avantageusement entre 3000 mPa.s et 7000 mPa.s.

Les chaînes individuelles de polyélectrolyte dans l'état liquide présentent avantageusement une masse molaire supérieure à 65000 g/moles.

Dans l'état gélifié, les chaînes individuelles de polyélectrolyte forment, avec les ions multivalents, un réseau tridimensionnel cohérent qui retient le cœur liquide et empêche son écoulement. Les chaînes individuelles sont retenues les unes par rapport aux autres et ne peuvent pas s'écouler librement les unes par rapport aux autres. Dans cet état, la viscosité du gel formé est infinie. De plus le gel a un seuil de contrainte à l'écoulement. Ce seuil de contrainte est supérieur à 0,05 Pa. Le gel possède également un module d'élasticité non-nul et supérieur à 35 kPa.

Le gel tridimensionnel de polyélectrolyte contenu dans l'enveloppe 14 emprisonne de l'eau et l'agent tensioactif. La teneur massique du polyélectrolyte dans l'enveloppe 12 est par exemple comprise entre 0,5 % et 5 %. Le polyélectrolyte est de préférence un polymère biocompatible inoffensif pour le corps humain. Il est par exemple produit biologiquement.

Avantageusement, il est choisi parmi les polysaccharides, polyélectrolytes de synthèse à base d'acrylates (polyacrylate de sodium, de lithium, de potassium ou d'ammonium, ou polyacrylamide), de polyélectrolytes de synthèse à base de sulfonates (poly(styrène sulfonate) de sodium, par exemple). Plus particulièrement, le polyélectrolyte est choisi parmi un alginate d'alcalino-terreux, tel qu'un alginate de sodium ou un alginate de potassium, une gellane ou une pectine.

Les alginates sont produits à partir d'algues brunes appelées « laminaires », désignées par le terme anglais « sea weed ».

De tels alginates présentent avantageusement une teneur en oc-L-guluronate supérieure à environ 50%, de préférence supérieure à 55%, voire supérieure à 60%.

L'agent tensioactif est avantageusement un tensioactif anionique, un tensioactif nonionique, un tensioactif cationique ou un mélange de ceux-ci. La masse moléculaire de l'agent tensioactif est comprise entre 150 g/mol et 10000 g/mol, avantageusement entre 250 g/mol et 1500 g/mol.

Dans le cas où le tensioactif est un tensioactif anionique, il est par exemple choisi parmi un alkylsulfate, un alkyle sulfonate, un alkylarylsulfonate, un alkylphosphate alcalin, un dialkylsulfosuccinate, un sel d'alcalino-terreux d'acides gras saturés ou non. Ces tensioactifs présentent avantageusement au moins une chaîne hydrocarbonée hydrophobe présentant un nombre de carbones supérieur à 5, voire 10 et au moins un groupement anionique hydrophile, tel qu'un sulfate, un sulfonate ou un carboxylate lié à une extrémité de la chaîne hydrophobe.

Dans le cas où le tensioactif est un tensioactif cationique, il est par exemple choisi parmi un sel d'halogénure d'alkyipyridium ou d'alkylammonium comme le chlorure ou le bromure de n-éthyldodecylammonium, le chlorure ou le bromure de cétylammonium (CTAB). Ces tensioactifs présentent avantageusement au moins une chaîne hydrocarbonée hydrophobe présentant un nombre de carbones supérieur à 5, voire 10 et au moins un groupement cationique hydrophile, tel qu'un cation d'ammonium quaternaire.

Dans le cas où le tensioactif est un tensioactif nonionique, il est par exemple choisi parmi des dérivés polyoxyéthylénés et/ou polyoxypropylénés des alcools gras, des acides gras, ou des alkylphénols, des arylphénols, ou parmi des alkyls glucosides, des polysorbates, des cocamides.

La teneur massique en agent tensioactif dans l'enveloppe est supérieure à 0,001 % et est avantageusement supérieure à 0,1 %. Dans cet exemple, l'enveloppe 14 est constituée exclusivement de polyélectrolyte, d'agent tensioactif, et d'eau. La somme des teneurs massiques en polyélectrolyte, en agent tensioactif, et en eau est alors égale à 100%.

Le procédé de fabrication des capsules 10 selon l'invention est mis en œuvre dans un dispositif de fabrication 30 selon l'invention, représenté sur la figure 1 .

Le dispositif de fabrication 30 comprend une double enveloppe 32 pour coextruder une série de gouttes destinées à former des capsules 10, des moyens 34 d'amenée dans la double enveloppe 32 d'une première solution 36 destinée à former le cœur liquide 12, et des moyens 38 d'amenée dans la double enveloppe 32 d'une deuxième solution 40 destinée à former l'enveloppe gélifiée 14.

Le dispositif 30 comprend en outre un bain 41 A de gélification disposé sous la double enveloppe 32 et un bain 41 B de rinçage et de stockage.

De manière connue, la double enveloppe 32 comprend un tube intérieur 42 délimitant une chambre centrale 44 de circulation de la première solution 36, et un tube extérieur 46 délimitant, avec le tube intérieur 42, une chambre annulaire 48 de circulation de la deuxième solution 40.

Le tube intérieur 42 et le tube extérieur 46 s'étendent coaxialement le long d'un axe vertical A-A'. Ils débouchent vers le bas par une ouverture 50 de formation de chaque goutte.

Le tube intérieur 42 présente avantageusement un diamètre supérieur à 0,5 mm et sensiblement compris entre 0,6 mm et 2 mm.

Le tube extérieur 46 présente un diamètre supérieur au tube intérieur 42 d'au moins 0,2 mm, avantageusement d'au moins 0,4 mm. Le diamètre maximal du tube extérieur 46 est inférieur à 5 mm.

Chaque tube 42, 46 présente une section transversale convergente vers le bas au voisinage de l'ouverture 50.

Les moyens 34 d'amenée de la première solution 36 comprennent une première pompe 52 de distribution de la première solution 36, raccordée hydrauliquement en aval à la chambre centrale 44 par une première conduite 54 de convoyage.

La première pompe 52 est avantageusement une pompe seringue propre à commander un débit d'injection Q1 donné de la première solution 36 dans la chambre centrale compris entre 1 ml/h et 120 ml/h, de préférence dans la gamme comprise entre

50 ml/h et 80 ml/h.

Les moyens d'amenée 38 de la deuxième solution 40 comprennent une deuxième pompe 56 de distribution de la deuxième solution 40, raccordée en aval à la chambre annulaire 48 par l'intermédiaire d'une deuxième conduite 58 de convoyage. La deuxième pompe 56 est avantageusement une pompe seringue propre à commander le débit d'injection Q2 de deuxième solution 40 dans la chambre annulaire 48 que ce débit Q2 soit compris entre 0,005 fois et 0,2 fois le débit Q1 commandé par la première pompe 52.

La première solution 36 est formée par le ou chaque premier produit liquide pur, une solution du ou de chaque premier produit dans un solvant liquide, une dispersion telle qu'une émulsion ou une suspension du ou de chaque premier produit dans un liquide telle que décrite plus haut.

La deuxième solution contient le polyélectrolyte liquide propre à gélifier destiné à former l'enveloppe liquide 12, de l'eau et en outre, selon l'invention, au moins un agent tensioactif permettant la réalisation des capsules 10.

Le polyélectrolyte a été décrit en détail plus haut et ne sera pas redécrit. Il est totalement dissous dans l'eau formant la deuxième solution.

La teneur massique du polyélectrolyte dans la deuxième solution est supérieure à la teneur massique du polyélectrolyte dans l'enveloppe 14. Dans la deuxième solution, cette teneur massique est supérieure à 0,1 % et est par exemple comprise entre 0,1 % et 5% en poids de la deuxième solution.

Le ou chaque agent tensioactif a été décrit plus haut. La teneur massique en tensioactif est comprise entre 0,01 % et 1 % en masse de la masse totale de la deuxième solution.

Si la composition du cœur liquide 12 est majoritairement aqueuse, la concentration en agent tensioactif dans la deuxième solution est avantageusement comprise entre 0,01 % et 0,5% en masse. Si la composition du cœur liquide 12 est majoritairement huileuse, la concentration en agent tensioactif est comprise entre 0,1 % et 0,5% en masse.

Avantageusement, la concentration en masse de tensioactif est d'environ 0,03% pour un cœur liquide 12 aqueux et est d'environ 0,15% pour un corps liquide 12 huileux.

La deuxième solution est préparée par dissolution de l'agent tensioactif dans la quantité d'eau nécessaire pour former la deuxième solution. Puis, le polyélectrolyte est ajouté à la solution de tensioactif dans l'eau et est mélangé à l'aide d'un barreau magnétique pendant un temps donné, par exemple au moins 24 heures, à température ambiante.

Le bain 41 A contient une solution gélifiante 70. Cette solution 70 est par exemple une solution aqueuse d'un réactif de type X n l m où X est avantageusement un ion halogénure tel qu'un ion chlorure, un ion bromure, un ion iodure ou un ion fluorure, et I est avantageusement un cation multivalent d'un alcalino-terreux tel que le calcium, le magnésium, ou le baryum, et n et m sont supérieurs ou égaux à 1 . Les ions multivalents présents dans la solution gélifiante 70 ainsi formée sont propres à réagir avec le polyélectrolyte pour former des liaisons entre les différentes chaînes de polyélectrolyte présentes dans la deuxième solution, lorsque la deuxième solution entre en contact avec la solution gélifiante 70.

Dans le cas où le polyélectrolyte est un alginate de sodium (NaAIg), et où le réactif et le chlorure de calcium, la réaction qui se produit est la suivante :

2NaAlg + Ca Cl 2 -» Ca(Alg) 2 il + 2NaCI

La concentration en réactif dans la solution de gélification est avantageusement comprise entre 5 % et 20 % en masse.

Le bain 41 A est disposé en dessous et à l'écart de l'ouverture 50, de sorte que les gouttes formées par co-extrusion dans la double enveloppe 32 tombent spontanément par gravité à travers un volume d'air dans la solution gélifiante 70 où elles sont immergées.

Le bain de rinçage 41 B comprend une solution de rinçage et de stockage constituée essentiellement d'eau.

Selon l'invention et comme on va le décrire plus bas, la hauteur H c qui sépare verticalement le point le plus bas de l'ouverture 50 et la surface de la solution gélifiante 70 située en regard est choisie pour que le rapport de l'énergie cinétique de la goutte co- extrudée à travers le dispositif 32 lorsqu'elle tombe à partir de l'ouverture 50 dans le bain de gélification 70 au carré du rayon moyen de la goutte soit supérieur à 1 J/m 2 .

Un premier procédé de formation de capsules 10 selon l'invention va maintenant être décrit.

Ce procédé comprend une étape de formation d'une goutte 78 comprenant un noyau 80 de première solution et une pellicule externe 82 de deuxième solution par co- extrusion dans le dispositif 32. Le procédé comprend ensuite une étape de trempage de la goutte 78 dans le bain de gélification 41 A, suivie d'une étape de rinçage/stockage dans le bain de rinçage 41 B.

Initialement, la première solution 36 et la deuxième solution 40 sont préparées comme décrit plus haut avec les charges pondérales en polyélectrolyte et en tensioactif décrites plus haut.

Elles sont ensuite introduites respectivement dans les pompes, 52, 56 qui sont raccordées à la double enveloppe 32 respectivement par la première conduite 54 et par la deuxième conduite 58.

Puis, la première pompe 52 est activée pour convoyer un flux continu de première solution 36 à travers la chambre centrale 44 avec un débit calibré Q1 compris avantageusement entre 10 ml par heure et 80 ml par heure, comme on l'a vu plus haut. La deuxième pompe 56 est activée pour convoyer simultanément un flux continu de deuxième solution 40 à travers l'espace annulaire 48 à un débit Q2 commandé par exemple entre 0,005 fois et 0,2 fois le débit Q1 de première solution 36.

Le réglage relatif et indépendant des débits Q1 et Q2 permet de commander l'épaisseur de l'enveloppe 14 indépendamment du diamètre extérieur de la capsule 10.

En réduisant significativement le débit Q2, il est par ailleurs possible d'obtenir des capsules 10 avec une enveloppe gélifiée 14 de très faible épaisseur, notamment inférieure à 0.5% du diamètre de la capsule 10, grâce à la présence de l'agent tensioactif dans la deuxième solution 40.

Au niveau de l'ouverture 50, une goutte 78 sensiblement sphérique se forme progressivement avec un noyau 80 constitué exclusivement de première solution et une pellicule fine 82 de deuxième solution entourant totalement la surface extérieure du noyau 80.

Le noyau 80 est constitué exclusivement de première solution 36. Dans la pellicule 82, le polyélectrolyte est maintenu dans son état liquide comme dans la deuxième solution.

Lorsque le poids de la goutte 78 est supérieur à sa force de retenue par capillarité sur les tubes de la double enveloppe 32, la goutte 78 se détache de la double enveloppe 32 par gravité et tombe dans le bain de gélification 41 A.

La pellicule 82 est alors au contact de la solution gélifiante. Au contact des ions multivalents provenant du réactif gélifiant, les chaînes individuelles de polyélectrolyte présentes dans la pellicule 82 se raccordent les unes aux autres pour former un réseau réticulé qui emprisonne de l'eau et au moins partiellement de l'agent tensioactif contenu dans la deuxième solution.

Une enveloppe gélifiée 14, propre à retenir le cœur liquide 12 de première solution liquide est ainsi formée. Cette enveloppe 14 présente une tenue mécanique propre, c'est- à-dire qu'elle est capable d'entourer totalement le cœur liquide 12 et de retenir le liquide présent dans ce cœur 12 pour l'empêcher de diffuser à travers l'enveloppe 14, notamment lorsque la capsule 10 est disposée dans un gaz tel que l'air ambiant.

Puis, une autre goutte 78 se forme alors à l'extrémité inférieure 50 de la double enveloppe 32 et les étapes du procédé sont alors identiques à celles décrites précédemment.

Une fois les capsules 10 formées, elles sont transférées dans la solution de rinçage 72 en vue de leur stockage. Les capsules 10 ainsi formées stockent donc de manière étanche des composés divers comme des produits biologiquement actifs, des protéines, des produits cosmétiques, ou des produits comestibles destinés à être consommés par un être humain ou un animal.

De manière surprenante, la présence de tensioactif dans la deuxième solution 40 favorise significativement la formation des capsules 10 en empêchant notamment la pellicule 82 de subir une séparation de phase préjudiciable lors de son trempage dans la solution de gélification 70.

Comme indiqué plus haut, le rapport de l'énergie cinétique E c de la goutte 78, lorsqu'elle pénètre dans la solution de gélification 70 au carré du rayon de la goutte 78 est supérieur à 1 J/m 2 . Ce rapport est avantageusement supérieur à 1 ,5 J/m 2 , encore avantageusement supérieur à 2,0 J/m 2 , notamment supérieur à 3 J/m 2 .

Cette énergie cinétique est nécessaire pour rompre le film d'air séparant la goutte 78 du bain lors de l'impact de la goutte 78 à la surface du bain 70.

Ce rapport est en outre avantageusement inférieur à 15J/m 2 , avantageusement inférieur à 10 J/m 2 , notamment inférieur à 6 J/m 2 .

Ce rapport est par exemple compris entre 1 J/m 2 et 15 J/m 2 , avantageusement entre 2 J/m 2 et 10 J/m 2 , avantageusement encore entre 2 J/m 2 et 6 J/m 2 .

Lorsque de tels rapports sont choisis, les auteurs ont constaté que de manière surprenante, la gélification de la pellicule 82 se produit de façon homogène sur la globalité de la surface extérieure de la goutte 78 dans l'épaisseur de la pellicule 78, de manière suffisamment rapide pour que les ions calcium diffusent de façon isotrope dans la pellicule.

Ceci est observé, notamment pour des épaisseurs de pellicules 82 faibles, par exemple dans les gammes d'épaisseur d'enveloppes 14 précisées plus haut, et notamment pour des épaisseurs de pellicules 82 inférieures à 100 microns, voire inférieure à 70 microns, voire inférieure à 50 microns. L'épaisseur de la pellicule 82 est par exemple comprise entre 15 microns et 75 microns, avantageusement entre 20 microns et 60 microns. Ceci produit donc des capsules 10 présentant une enveloppe gélifiée 14 homogène, de faible épaisseur et résistante avec un taux de succès très élevé.

L'énergie cinétique E c est calculée par la formule suivante :

E c = Mg .H c (1 ) où M est la masse totale de la goutte 78, exprimée en kg, g est l'accélération de la pesanteur, exprimée en m. s "2 , Hc est la hauteur de chute, prise entre le point le plus bas de l'ouverture 50 et la surface de la solution de gélification 70, exprimée en m, R est calculé comme le rayon moyen de la goutte 78, pris à partir du centre, exprimé en m.

II est ainsi possible de travailler avec des rapports de débit Q1/Q2, où Q1 est le débit de la première solution et Q2 est le débit de la deuxième solution, compris entre 5 et 200, avantageusement entre 5 et 20, avantageusement encore entre 6 et 20 ou entre 10 et 20.

Selon une variante avantageuse, le rapport H c /h de la hauteur de chute H c à l'épaisseur h de la pellicule 82 est inférieur à 10 000, et est notamment inférieur à 7000.

Avantageusement, ce rapport est inférieur à 5000, avantageusement inférieur à

1500. Ce rapport est avantageusement supérieur à 500 et est notamment compris entre 500 et 1500.

La hauteur de chute peut ainsi être entre 20 mm et 100 mm, avantageusement entre 30 mm et 70 mm.

Lorsque la concentration en tensio-actif dans la deuxième solution 40 est supérieure à la concentration micellaire critique, ce rapport peut être supérieur à 3000. Dans le cas où cette concentration est inférieure à la concentration micellaire critique, ce rapport est généralement inférieur à 3000, avantageusement inférieur à 1000.

Ces résultats sont observés avantageusement lorsque le noyau liquide 80 est formé à partir d'une solution aqueuse.

On notera que la présence d'au moins un tensioactif, notamment au-delà de la concentration micellaire critique dans la deuxième solution 40, permet de réduire significativement l'épaisseur de l'enveloppe gélifiée 14 pour une hauteur de chute donnée ou d'augmenter la hauteur de chute, pour une épaisseur d'enveloppe gélifiée 14 donnée.

Par exemple, pour une concentration en tensioactif dans la deuxième solution 40 égale ou supérieure à la concentration micellaire critique, l'épaisseur de l'enveloppe gélifiée peut être inférieure à 50 microns, voire inférieure à 30 microns pour une hauteur de chute inférieure à 200 mm.

Si le tensioactif est du Sodium Dodecyl Sulfate, sa concentration dans la deuxième solution 40 est avantageusement comprise entre 1 mM et 15mM, avec une concentration micellaire critique sensiblement égale à 8mM.

Il est en outre avantageux d'ajouter une quantité faible d'un des tensioactifs cités plus haut, par exemple du CTAB, dans le bain 70, par exemple à une concentration inférieure à 10 ~3 mol/l, avantageusement inférieure à 10 ~4 mol/l, avantageusement inférieure à 2 x 10 "5 mol/l

Par ailleurs, lorsque le cœur 12 est huileux, l'épaisseur de l'enveloppe 14 peut être réduite à une valeur inférieure à 50 microns, voire 10 microns, voire encore 5 microns, notamment pour une viscosité de la première solution 36 inférieure à 100 mPa.s, avantageusement inférieure à 50 mPa.s. Cette viscosité est par exemple comprise entre 0,5 mPa.s et 100 mPa.s, notamment entre 0,6 mPa.s et 50 mPa.s. Lors de l'utilisation des capsules 10, l'enveloppe 12 est rompue par cisaillement, ou par écrasement mécanique, ou par chélation des ions multivalents, à l'aide d'un sel adapté tel que l'EDTA, dans le cas où on utilise des ions calcium pour former le gel de l'enveloppe. Cette rupture permet de récupérer le premier produit présent dans le cœur 12.

Dans une variante d'utilisation, les capsules récupérées sont plongées dans un liquide pour gonfler, puis éclater par contrôle de la pression osmotique à travers l'enveloppe gélifiée.

L'ouverture de l'enveloppe 14 libère alors le cœur liquide 12. Ceci s'applique notamment à des capsules 10 contenant un sirop.

Pour faire gonfler la capsule 10, un polymère tel qu'un polyéthylène glycol de masse moléculaire supérieure à 5 000 g/mol est ajouté au cœur.

En variante, la pression osmotique est contrôlée pour rétracter les capsules 10 et faire diminuer leur diamètre. Il est alors possible de sécher ou de lyophiliser les capsules 10.

Dans une variante, des particules magnétiques peuvent être ajoutées dans la première solution 36 ou/et dans la deuxième solution 40, pour modifier la manipulation des œufs.

En variante encore, des paillettes sont ajoutées dans la première solution 36 et/ou dans la deuxième solution 40 pour engendrer un effet optique sur les capsules 10.

Une variante de dispositif de fabrication 30 de capsules 10 est illustrée par la Figure 3. A la différence du dispositif représenté sur la Figure 1 , ce dispositif comprend, autour de la double enveloppe 32, une enveloppe externe 90 d'injection de gaz s'étendant annulairement autour et à l'écart du tube extérieur 46.

L'enveloppe externe 90 débouche axialement autour de l'ouverture 50. Elle est raccordée à une source de gaz sous pression pour créer, autour de la goutte 78 en formation, un flux de gaz dirigé vers le bas.

Le débit de ce flux de gaz peut être réglé pour commander la taille des gouttes 78 formées à la sortie de la double enveloppe 32.

Le procédé de fabrication de capsule 10 utilisant le dispositif 30 selon la Figure 3 diffère juste du procédé mis en œuvre avec le dispositif 30 de la Figure 1 en ce que la taille des gouttes 78 peut être réglée en réglant le flux de gaz.

La Figure 4 illustre un troisième dispositif 30 de formation de capsules qui comprend une pluralité de double enveloppes 32 disposées en parallèle les unes à côté des autres. Les moyens d'amenée 34 de la première solution 36 comprennent, à l'extrémité de la première conduite 54 un distributeur commun 96 de première solution, dans lequel débouche chaque chambre centrale 44 des double enveloppes 32 montées en parallèle.

Les moyens d'amenée 38 de la deuxième solution 40 comprennent un distributeur commun 98 de deuxième solution 40 débouchant dans chaque chambre annulaire 48 des doubles enveloppes 32 montées en parallèle. Ainsi, ce dispositif 30 permet de former en parallèle un nombre de gouttes égal au nombre de double enveloppes 32 montées en parallèle ce qui augmente la productivité globale du dispositif.

Dans une variante, dans le cas où le cœur 12 se présente comme une émulsion, cette émulsion peut être fabriquée par co-extrusion au sein d'un tube additionnel placé dans le tube intérieur 42 lors de la fabrication de la capsule 10.

Il est ainsi possible de former des cœurs 12 contenant par exemple de la vinaigrette.

Des exemples de compositions de première solution et de deuxième solution ayant été utilisées pour former avec succès des capsules 10 selon l'invention sont décrites dans le tableau 1 ci-dessous, dans lequel tous les pourcentages sont des pourcentages massiques. Le solvant de la deuxième solution est de l'eau. Le PEG est un polyéthylène glycol dont la masse molaire est donne aussi dans le tableau.

Le SDS est du sodium dodécyl sulfate (tensioactif anionique), le CTAB est du Bromure de Cetyl Trimethylammonium (tensioactif cationique), le Tween 20 est du monolaurate de sorbitane polyoxyéthyléné (tensioactif non ionique) et le Tween 80 est du sorbitane mono-oléate polyoxyéthyléné (tensioactif non ionique).

Composition première solution pour le Composition deuxième solution pour cœur l'enveloppe

AVEC SDS

Eau milliQ 2% alginate de sodium, 0.03% SDS

Eau + 0.5% PEG20000 g/mol 1 .5% alginate de sodium , 0.03% SDS

Eau + 0.5% PEG20000 g/mol 2% alginate de sodium, 0.03% SDS

Eau + 0.5% PEG20000 g/mol 3% alginate de sodium, 0.03% SDS

Eau + 1 % PEG 20000 g/mol 2% alginate de sodium, 0.03% SDS

Eau + 2% PEG 20000 g/mol 2% alginate de sodium, 0.03% SDS

Eau + 4% PEG 20000 g/mol 2% alginate de sodium, 0.03% SDS

Eau + 0.5% PEG 35000 g/mol 2% alginate de sodium, 0.03% SDS

Eau + 15% PEG 35000 g/mol 2% alginate de sodium, 0.03% SDS

Eau + 20% PEG 35000 g/mol 2% alginate de sodium, 0.03% SDS

Purée de mangue 2% alginate de sodium, 0.03% SDS

80% purée de mangue+20% sirop à 1 5%

sucre

Purée de poire 2% alginate de sodium, 0.03% SDS

80% purée de poire + 20% sirop à 1 5%

sucre

Solution de poudre de cacao 2% alginate de sodium, 0.03% SDS

10% de poudre de cacao+90% sirop à 30%

sucre

Huile d'olive 2% alginate de sodium, 0.15% SDS

Huile d'olive + 2% basilic mixé 2% alginate de sodium, 0.15% SDS

Huile de soja 2% alginate de sodium, 0.15% SDS

Huile de pépin de raisin 2% alginate de sodium, 0.15% SDS

Huile de pépin de raisin 0.5% alginate de sodium , 0.15% SDS

Hexadecane 2% alginate de sodium, 0.15% SDS

AVEC CTAB

Eau milliQ 2% alginate de sodium, 0.02% CTAB

Eau milliQ 2% alginate de sodium, 0.03% CTAB

AVEC TWEEN

Eau MilliQ 2% alginate de sodium, 50mM Tween 20

Eau MilliQ 2% alginate de sodium, 53mM Tween 80 Un exemple de mode opératoire pour la préparation des capsules est le suivant : Formation de la deuxième solution :

Composition pour des capsules avant un cœur aqueux en utilisant un tensioactif anionique :

On prépare 20 g d'alginate de sodium, 1 000 g d'eau et 0,3 g de SDS. Le SDS et l'alginate de sodium sont ensuite ajoutés dans la solution. La solution est mélangée pendant au moins 24 heures pour s'assurer que l'alginate est complètement dissous et que la solution est homogène.

Composition pour des capsules avec un cœur huileux en utilisant un tensioactif anionique :

On prépare 20 g d'alginate de sodium, 1 000 g d'eau, et 1 ,5 g de SDS. Le SDS est dissous dans l'eau et l'alginate de sodium est ensuite ajouté. La solution est mélangée pendant au moins 24 heures pour s'assurer que l'alginate est complètement dissous et que la solution est homogène.

Composition pour des capsules avec un cœur aqueux en utilisant un tensioactif cationique :

On prépare 20 g d'alginate de sodium, 1 000 g d'eau et 0,36 g de CTAB. Le CTAB est dissous dans l'eau et l'alginate de sodium est ensuite ajouté. La solution est mélangée pendant au moins 24 heures pour s'assurer que l'alginate est totalement dissous et que la solution est homogène.

Composition pour des capsules présentant un cœur huileux en utilisant un tensioactif cationique :

On prépare 20 g d'alginate de sodium, 1 000 g d'eau et 1 ,8 g de CTAB. Le CTAB est dissous dans l'eau et l'alginate de sodium est ensuite ajouté. La solution est mélangée pendant au moins 24 heures pour s'assurer que l'alginate est totalement dissous et que la solution est homogène.

Préparation de la première solution

La solution du cœur peut être soit aqueuse, soit huileuse. Elle peut contenir une ou plusieurs phases.

Bain de solution gélifiante saline

Ce bain peut être préparé à base de 200 g de chlorure de calcium dissous dans 1 000 g d'eau. En variante, il peut être préparé à base de 50 g de pentahydrate de lactate de calcium dissous dans 1 000 g d'eau.

Dans une variante, les capsules 10 préparées par le procédé selon l'invention ne présentent pas de quantité détectable d'agent tensioactif de la deuxième solution. Des exemples de mise en œuvre du procédé selon l'invention vont maintenant être décrits.

Les exemples comprennent la formation d'une première solution 36 présentant pour former un cœur 12 aqueux ou huileux tel que décrit plus haut et d'une deuxième solution 40 comprenant un alginate en solution aqueuse à 2% en masse, et comprenant un tensioactif anionique formé par du sodium dodécylsulfate.

La concentration en sodium dodécylsulfate dans la deuxième solution est variable. La concentration micellaire critique du sodium dodécylsulfate est égale à 8mM. Les débits relatifs de la première solution et de la deuxième solution sont réglés pour former des gouttes 78 de masse M supérieure à 20 mg.

La taille des gouttes dépend formées dépend de la taille externe de l'injecteur ainsi que de la tension de surface et donc de la concentration en tensio-actif si elle est inférieure à la concentration micellaire critique.

Les paramètres expérimentaux sont résumés dans le tableau suivant :

TABLEAU 2

Contre Contre

Exemple 1 2 3 4

exemple 1 exemple 2

Nature du

aqueux aqueux aqueux aqueux aqueux aqueux coeur

[SDS] dans

1 mM 4 mM 8 mM 8 mM 0 mM 8 mM solution 40

Masse

moyenne 43 34 25 25 47 25 goutte (mg)

Hauteur de

45 45 45 70 10 10 chute H c (mm)

Rayon goutte

2,2 2,0 1 ,8 1 ,8 2,2 1 ,8 R (mm)

Epaisseur h

70 70 70 17 70 15 (micron)

Rapport

3,9 3,7 3,4 5,3 0,9 0,7

E c / R 2

Rapport

642 642 642 41 17 642 667

H c /h

Etat des Satisfaisa Pas de Peu

Satisfaisant Satisfaisant Satisfaisant

capsules nt capsule satisfaisant Comme on le peut voir, la présence d'un rapport d'énergie cinétique E c au carré du rayon supérieur à 1 J/m 2 permet d'obtenir des capsules de propriétés très satisfaisantes, avec des épaisseurs faibles.

Le procédé de formation des capsules 10 tel qu'il est décrit plus haut permet d'obtenir des capsules de taille uniforme. Ceci permet de les utiliser comme unité de dosage dans le domaine cosmétique, dermatologique ou dans la parapharmacie.

Ainsi, il est possible de prévoir un traitement cosmétique dans lequel on dose un nombre de capsules à appliquer sur la peau ou à ingérer.

Le nombre de capsules à utiliser, la fréquence d'application de ces capsules ou d'ingestion de ces capsules et la durée du traitement peuvent varier en fonction des caractéristiques de la personne qui subit le traitement.

Dans ce même domaine technique, les capsules 10 peuvent être utilisées avec un cœur 12 qui comprend une crème hydratante pour la peau, des traitements capillaires divers, du gloss pour les lèvres.

Ainsi, il est possible d'éclater une capsule 10 contenant du gloss entre les lèvres d'un utilisateur, le gloss se répartissant en frottant les lèvres l'une contre l'autre.

Dans ce type d'application, des paillettes peuvent être ajoutées dans le cœur 12 ou dans l'enveloppe 14 de la capsule pour obtenir des effets optiques comme une brillance, des reflets, une irradiance.

Les capsules 10 selon l'invention peuvent également être utilisées dans le domaine agroalimentaire pour obtenir des perles de saveur.

Ainsi, les capsules formées contenant un produit alimentaire peuvent être utilisées par exemple pour former un caviar synthétique.

Dans l'agroalimentaire, les capsules 10 peuvent être utilisées aussi comme des bombes de douceur en étant ajoutées à des boissons. Les capsules qui contiennent par exemple un polymère ou un autre produit permettant de les faire gonfler ou dégonfler par pression osmotique permet de larguer un produit contenu dans le cœur 12 dans la boisson ou dans un plat liquide. Ainsi, par gonflement ou dégonflement de la capsule, il est possible de la faire exploser pour libérer le produit contenu dans le cœur 12.

Les capsules 10 selon l'invention peuvent également être utilisées dans le domaine biotechnologique en tant que réservoir pour la croissance de cellules, pour réaliser des tests biologiques de détection de maladie.

Il est ainsi possible d'utiliser des capsules 10 selon l'invention pour faciliter le criblage dans différentes conditions d'environnement.

En outre, l'ajout de particules magnétiques dans l'enveloppe 14 permet d'immobiliser des cellules dans le cœur 12 de la capsule 12 pour former un bioréacteur. Comme on l'a vu plus haut, l'énergie cinétique E c de la goutte est déterminable expérimentalement en utilisant l'équation (1 ) ci-dessus. La masse M de chaque goutte peut être mesurée par toute technique connue de l'homme du métier. L'accélération de la pesanteur g est connue par ailleurs en un lieu donné. De même, la hauteur de chute H c est un paramètre qui peut être facilement déterminé comme étant la distance séparant le point le plus bas de l'ouverture 50 de la surface de la solution de gélification 70.

Pour déterminer la masse des gouttes, le protocole expérimental suivant peut être utilisé. Entre 10 et 100 gouttes formées par la méthode selon l'invention sont recueillies à la sortie de l'ouverture 50 et sont amenées sur une balance de précision au moins précise au microgramme près. La masse moyenne des gouttes est obtenue sur une moyenne comprise entre 10 et 100 gouttes par pesée.

Alternativement, l'énergie cinétique peut être déterminée expérimentalement par des méthodes connues de l'homme du métier. Des exemples de méthode sont par exemple l'acquisition d'images à l'aide d'une caméra numérique, suivie par un traitement d'images grâce à un logiciel informatique.

Alternativement, deux couples de laser-photodiode peuvent être utilisés. Les deux couples de laser-photodiode sont espacés verticalement sur le trajet de la goutte entre l'ouverture 50 et la surface de la solution de gélification 70. La détection de la goutte se fait lors du passage de celle-ci sur le faisceau laser pointant sur la photodiode. Le faisceau du laser étant dévié lors du passage de la goutte, l'intensité lumineuse reçue par la photodiode est modifiée. Connaissant la distance d entre deux faisceaux laser, la vitesse de la goutte est déduite de l'équation suivante :

V = d/(t 2 - ti), où ti est le temps d'arrivée de la goutte au niveau du premier faisceau, et t 2 est le temps d'arrivée de la goutte au niveau du deuxième faisceau.

L'énergie cinétique est alors calculée par l'équation :

E c = 0,5 x MV 2 , où M est la masse de la goutte.

La mesure de viscosité n'intervient pas dans la détermination de l'énergie cinétique de la goutte. Cette mesure de viscosité est faite par toute méthode classique connue de l'homme du métier. En particulier, la mesure peut être effectuée à l'aide d'un viscosimètre utilisant une géométrie cylindrique de type « Brookfield ». Un exemple d'appareil permettant d'effectuer cette mesure est de type LVDV.