PAPIER FILIGRANE OBTENU ET PROCÉDÉ D'AUTHENTIFICATION DU PAPIER FILIGRANE

La présente invention concerne les procédés de fabrication de papiers de sécurité fïligranés et les papiers et documents ainsi obtenus.

5 Les filigranes sont utilisés depuis très longtemps dans le domaine des documents sécurisés et sont formés lors de la fabrication d'un substrat papetier par une variation de l'épaisseur de celui-ci, en agissant sur le processus de dépôt des fibres et/ou l'égouttage.

De très nombreux perfectionnements ont été apportés à la réalisation des

10 filigranes.

L'invention s'intéresse plus particulièrement aux filigranes reproduisant une image en demi-ton.

Les brevets EPI 122360 Bl et EPI 252389 Bl de la demanderesse décrivent des procédés de fabrication de tels filigranes, proposés sous la marque Pixel Watermark par la

15 Demanderesse. Les masques utilisés dans la réalisation de tels filigranes sont classiquement obtenus par usinage ou par attaque chimique d'une plaque métallique. Un tel procédé rend difficile de réaliser des pièces d'une grande précision, car la résolution spatiale du détail est en règle générale d'au moins 0,8 fois l'épaisseur. Ainsi, pour une épaisseur de pièce de 0,5 mm, les ajours réalisables dans celle-ci doivent faire au moins 0,4

20 mm.

D'autres publications traitent également de la fabrication de filigranes de ce type, à savoir WO2010/036104 Al, WO2011/117828 Al ou encore WO2011/081561 Al .

La demande WO2013/140126 Al divulgue un masque de formation de filigrane formé d'une grille sur laquelle sont attachés des éléments destinés à former le

25 motif du filigrane. Les zones formées par les éléments dans le filigrane apparaissent

déconnectées les unes des autres, ce qui est présenté comme un avantage pour reproduire des caractères arabes. Il n'est pas question de reproduction d'une image tramée dans cette publication.

Il existe un besoin pour perfectionner encore les filigranes reproduisant au

30 moins partiellement une image tramée et les procédés de fabrication correspondants, et

notamment accroître la sécurité procurée par les filigranes. L'invention atteint cet objectif grâce à un procédé de fabrication d'un papier de sécurité, comportant l'étape consistant à :

- réaliser un filigrane à l'aide d'un masque fixé sur une toile d'une machine à papier, le masque comportant un réseau d'éléments de formation de zones claires sur le filigrane reliés par des éléments de liaison, lesdites zones claires étant disposées comme les pixels d'une image tramée, lesdits éléments de liaison étant suffisamment fins pour qu'au moins certains desdits éléments de formation de zones claires conduisent à la formation de pixels de l'image tramée apparaissant à l'œil nu en lumière transmise comme des pixels isolés.

L'expression « à l'œil nu » désigne une observation par l'œil humain non appareillé et d'acuité normale, à 25 cm de distance, en lumière du jour.

L'invention permet de réaliser des filigranes attractifs visuellement, et permet de renforcer la sécurité contre la contrefaçon, étant difficiles à imiter du fait de leur définition qui peut être élevée.

Un autre avantage est de permettre un meilleur égouttage du papier lors de sa formation.

Alors que dans l'art antérieur, des ponts, voire un cadre, maintiennent ensemble les différents éléments placés et soudés sur la toile de formation avec un positionnement relatif correspondant au motif à reproduire, et demeurent visibles lors de l'observation du filigrane à l'œil nu, dans l'invention au moins certains éléments du dessin du filigrane apparaissent à l'œil nu déconnectés les uns des autres, ce qui permet l'obtention de nouveaux effets visuels, perceptibles par l'homme de la rue, et étend la gamme des motifs réalisables.

On peut notamment améliorer l'aspect esthétique par l'impression visuelle de fluidité conférée par les éléments constitutifs du motif. Le filigrane peut être plus facilement reconnu par l'homme de la rue. On peut ainsi obtenir des filigranes d'un nouveau genre, réalisés au moins en partie non plus sous forme de trames de points ou de trames de lignes reliés entre eux comme c'est le cas actuellement avec les filigranes de type Pixel, mais sous forme de nuages de points ou de nuages de lignes dont les jonctions ne sont plus visibles, ou ne le sont que très peu.

L'invention a encore pour objet un masque de formation de filigrane pour la mise en œuvre du procédé selon l'invention, comportant un ensemble d'éléments de formation de zones claires reliés par des éléments de liaison, ces éléments de formation de zones claires étant disposés comme les pixels d'une image tramée, par exemple sous forme de lignes telles que par analogie les lignes appelées « intaglio » dans le domaine du billet de banque, les éléments de liaison étant suffisamment fins pour ne pas apparaître visuellement sur le filigrane, lesdits éléments de formation de zones claires apparaissant à l'œil nu en lumière transmise comme des pixels isolés sur l'image.

Image tramée

Par "image tramée", il faut comprendre une image formée par des pixels disposés selon une trame avec un espacement et/ou une taille variable pour reproduire une image en demi-ton. Plusieurs « niveaux de gris » peuvent être reproduits selon la densité des pixels, leur taille, leur hauteur et/ou leur amplitude, voire selon l'opacité locale du papier au niveau de chaque pixel. Dans ce cas lesdits plusieurs niveaux de gris produisent de préférence un effet tri-dimensionnel, par exemple un effet de relief.

L'image tramée représente de préférence un monument, un paysage, un animal, un végétal ou un portrait. En particulier, l'image tramée peut représenter une partie seulement d'un monument, d'un paysage, d'un animal, d'un végétal ou d'un portrait.

En variante l'image tramée peut représenter une forme géométrique quelconque, formant notamment le fond ou une partie du fond d'une autre image, par exemple d'un monument, d'un paysage, d'un animal, d'un végétal ou d'un portrait. Selon cette variante l'image tramée permet de mettre en évidence l'autre image.

Les pixels de l'image tramée sont en particulier non distinguables les uns des autres lorsque l'image tramée est observée à l'œil nu en lumière transmise. Ils sont notamment distinguables les uns des autres lorsque l'image tramée est observée avec un grossissement en lumière transmise, par exemple avec un grossissement d'au moins 10 fois, de préférence d'au moins 20 fois. Ceci constitue une sécurité de second niveau.

Selon une variante les pixels de l'image tramée sont distinguables les uns des autres lorsqu'observés à l'œil nu en lumière transmise ce qui constitue une sécurité de premier niveau.

Pixels

Par « pixel » on désigne un élément individuel sur le motif du filigrane, par analogie avec les pixels d'une image numérique. Les pixels peuvent avoir toute forme, étant de préférence sous forme de points, notamment de points ayant une forme circulaire, ovale ou polygonale, ou étant sous forme de lignes, ou étant sous forme de lettres, de caractères alphanumériques, d'idéogrammes ou de symboles. L'image tramée peut comprendre différentes formes de pixels.

Les pixels constituent les éléments de trame de l'image tramée.

L'image tramée peut comporter des pixels disposés avec un angle de trame, c'est-à-dire disposés selon des lignes faisant un certain angle avec l'horizontale.

L'épaisseur des éléments de trame peut être comprise entre 200 et 1500 μιη.

Dans le cas de pixels sous forme de lignes, la largeur des éléments de trame, c'est-à-dire des lignes, peut être supérieure à 50 μιη, notamment à 70 μιη et de préférence à 100 μιη.

Dans le cas de pixels sous forme de points, de lettres, de caractères alphanumériques ou d'idéogrammes, la plus grande dimension, épaisseur non comprise, des éléments de trame, c'est-à-dire des pixels peut être supérieure à 50 μιη, notamment à 70 μιη et de préférence à 100 μιη.

La trame peut être à modulation d'amplitude, c'est-à-dire que la taille du pixel varie alors que les pixels sont répartis uniformément, ou à modulation de fréquence, voire les deux. En particulier, à partir d'une certaine taille de pixel, la trame peut être à modulation d'amplitude et en deçà à modulation de fréquence.

La trame peut être stochastique, par exemple avec une taille de pixel fixe dont on fait varier la fréquence statistique pour reproduire les différents niveaux de gris. Les pixels peuvent présenter la même géométrie en fonction de l'amplitude ou, en variante, la géométrie des pixels peut changer avec l'amplitude.

La disposition des pixels sur l'image est de préférence générée par voie logicielle, de façon automatique.

Masque

Le masque peut être réalisé en tout matériau adapté, notamment en métal et/ou en plastique.

Le masque comporte de fins éléments de liaison.

Ces éléments de liaison ne laissent pas ou très peu, du fait de leur finesse, de traces visibles sur le filigrane, et assurent l'assemblage et la tenue des éléments destinés à former le motif visuel du filigrane. Les éléments de liaison ont de préférence une épaisseur comprise entre 20 et 200 μιη, plus préférentiellement entre 30 et 100 μιη. L'épaisseur des éléments de liaison est de préférence constante.

Les éléments de liaison ont de préférence une largeur comprise entre 20 et 200 μιη, plus préférentiellement entre 30 et 100 μιη. La largeur des éléments de liaison est de préférence constante.

Les éléments de liaison ont de préférence une largeur et une épaisseur comprises entre 20 et 200 μιη, plus préférentiellement entre 30 et 100 μιη. L'épaisseur et la largeur des éléments de liaison sont de préférence constantes.

Les éléments de liaison sont de préférence des éléments allongés. Les éléments de liaison sont de préférence disposés selon une grille. Dans ce cas la plus petite dimension / des mailles de la grille peut être supérieure à 300 μιη, notamment comprise entre 300 μιη et 5 mm, de préférence comprise entre 500 μιη et 3 mm.

Les éléments de liaison peuvent notamment être disposés entre la base et le sommet des éléments de formation de zones claires qu'ils relient. Ils sont de préférence disposés entre les bases ou entre les sommets des éléments de formation de zones claires qu'ils relient.

La hauteur des éléments de formation de zones claires peut être constante sur le masque. En variante, la hauteur des éléments de formation de zones claires est variable sur le masque, afin d'influer sur la formation du filigrane et obtenir des pixels plus ou moins foncés en lumière transmise.

Les éléments de formation de zones claires sont de préférence constitués du même matériau que les éléments de liaison. En particulier les éléments de formation de zones claires et les éléments de liaison constituent de préférence une pièce monolithique, ce qui confère une plus grande solidité au masque.

Le masque peut comporter, dans au moins une région, des éléments de formation de zones claires disposés comme les pixels d'une image tramée, et au moins une région de formation d'un autre type de filigrane, en particulier une région sans éléments de formation de zones claires disposés comme les pixels d'une image tramée. On peut ainsi obtenir un filigrane en quelque sorte hybride résultant de la superposition et/ou de la juxtaposition d'au moins un filigrane complètement tramé et d'au moins un filigrane conventionnel tel qu'un filigrane multiton obtenu au moyen d'un relief, par exemple d'un embossage, ou un filigrane « électrotype ». Un tel filigrane « hybride » est particulièrement attractif sur le plan visuel. L'image tramée du filigrane selon l'invention peut ainsi représenter une partie seulement d'un motif, l'autre partie, notamment la partie complémentaire, étant représentée par un autre type de filigrane, notamment un filigrane multiton obtenu par embossage. Ceci est particulièrement avantageux lorsque le filigrane représente une image, de préférence un monument, un paysage, un animal, un végétal ou un portrait, car selon une première variante le filigrane selon l'invention peut représenter une partie seulement de ladite image alors que l'autre partie, notamment la partie complémentaire, est représentée par un autre type de filigrane, notamment un filigrane multiton obtenu par embossage, et selon une seconde variante un filigrane multiton, notamment obtenu par embossage, peut représenter ladite image alors que l'autre partie, notamment le fond ou une partie du fond de ladite image, est représentée par le filigrane selon l'invention. La partie représentée par le filigrane selon l'invention est alors mise en évidence, ou à défaut elle est utilisée pour mettre en évidence et faire ressortir une portion ou la totalité de l'autre partie du filigrane.

Le masque peut comporter plusieurs éléments de formation de zones claires apparaissant chacun comme un pixel isolé sur l'image, de préférence avec dans au moins une région du masque une densité d'éléments comprise entre 30 et 80 éléments par cm ² , donnant par exemple autant de pixels isolés sur l'image résultante.

Le masque peut comporter dans une région des éléments de formation de zones claires agencés comme les pixels d'une image tramée, et dans une autre région des ajours de formation de zones apparaissant plus sombres que les zones claires, ces ajours étant disposés également comme les pixels d'une image tramée. Les deux régions correspondent par exemple respectivement à des régions sombre et claire de l'image. Entre les deux, le filigrane peut comporter des zones où les pixels correspondant aux zones claires se rejoignent et ne sont plus isolés sur l'image. Les zones plus sombres peuvent être de même opacité que la zone véline, et peuvent encore être qualifiées de minizones vélines.

L'un au moins des éléments de formation de zones claires peut avoir une plus grande dimension inférieure ou égale à 0,3 mm, notamment comprise entre 0,1 et 0,3 mm.

Un tel niveau de détail est particulièrement intéressant pour rendre difficile l'imitation du filigrane ainsi obtenu. Si les éléments de formation de zones claires sont de plus petite dimension hors épaisseur, par exemple de largeur, supérieure à 1 mm, on peut réaliser des trous de très faible diamètre, par exemple inférieur ou égal à 0,3 mm, pour assurer l'égouttage à leur niveau durant la fabrication du papier.

Les éléments de formation de zones claires peuvent avoir une section subissant une modulation d'amplitude le long d'une ligne de trame de l'image, ce qui permet de reproduire des points ou lignes de trame de taille variable, et/ou une hauteur subissant une modulation d'amplitude le long d'une ligne de trame de l'image, ce qui permet de réaliser des points ou lignes de trame présentant une opacité variable. Dans ce dernier cas, il est ainsi possible de jouer non seulement sur la répartition des pixels mais aussi sur l'opacité locale, donc sur la luminosité des pixels en lumière transmise, ce qui offre de nouvelles possibilités en termes d'aspect final du filigrane.

La fréquence spatiale desdits éléments de formation de zones claires peut être constante le long d'au moins une trame de l'image. La fréquence spatiale desdits éléments de formation de zones claires peut encore être variable le long d'au moins une trame de l'image. On peut combiner modulation d'amplitude de la section des éléments de formation de zones claires, modulation d'amplitude de leur hauteur et/ou modulation de leur fréquence spatiale, en vue d'obtenir le meilleur rendu sur l'image.

Toile

La toile est la partie de la machine à papier qui sert à la formation du matelas fibreux par égouttage d'une suspension de fibres papetières.

Il peut s'agir de la toile d'une machine à forme ronde ou à table plate. De préférence, il s'agit d'une machine à forme ronde.

Il est avantageux que la toile présente un logement orienté vers l'extérieur du matelas fibreux en suspension, et que le masque soit disposé dans ce logement. Cela permet de protéger le masque, de faciliter le positionnement du masque et d'optimiser les variations d'opacité (répartition sombres / clairs) du filigrane. Ce dernier peut avoir été formé par un embossage de la toile. En variante, le masque est disposé à la surface de la toile sans être dans un creux de celle-ci, voire posé sur un relief « positif » de la toile.

Le masque peut être fixé par tout moyen adapté à la toile, étant par exemple soudé, notamment brasé, sur la toile, ou encore collé, serti ou fixé mécaniquement autrement. La toile et le masque peuvent être réalisés de telle sorte que le filigrane comporte au moins une zone tramée et une zone non tramée. Il s'agit par exemple de la juxtaposition et/ou superposition de différents types de filigranes, par exemple d'un embossage dans la toile et d'un masque selon l'invention comme décrit ci-avant.

Le filigrane peut être utilisé conjointement à d'autres moyens de sécurité tels que fil de sécurité, fibres de sécurité ou planchettes, introduits dans le papier au moment de sa fabrication, ou ultérieurement. Plus généralement, le papier fîligrané selon l'invention peut comporter, en plus du filigrane, tout moyen de sécurité supplémentaire. Parmi les éléments de sécurité supplémentaires, certains sont détectables à l'œil nu, en lumière du jour ou en lumière artificielle, sans utilisation d'un appareil particulier. Ces éléments de sécurité comportent par exemple des fibres ou planchettes colorées. Ces éléments de sécurité sont dits de premier niveau.

D'autres types d'éléments de sécurité supplémentaires sont détectables seulement à l'aide d'un appareil relativement simple, tel qu'une lampe émettant dans l'ultraviolet (UV) ou l'infrarouge (IR), ou une loupe. Ces éléments de sécurité comportent par exemple des fibres, des planchettes, des particules ou des microtextes. Ces éléments de sécurité peuvent être visibles à l'œil nu ou non, étant par exemple luminescents sous un éclairage d'une lampe de Wood émettant dans une longueur d'onde de 365 nm. Ces éléments de sécurité sont dits de deuxième niveau.

D'autres types d'éléments de sécurité supplémentaires nécessitent pour leur détection un appareil de détection plus sophistiqué. Ces éléments de sécurité sont par exemple capables de générer un signal spécifique lorsqu'ils sont soumis, de manière simultanée ou non, à une ou plusieurs sources d'excitation extérieure. La détection automatique du signal permet d'authentifier, le cas échéant, le document. Ces éléments de sécurité comportent par exemple des traceurs se présentant sous la forme de matières actives, de particules ou de fibres, capables de générer un signal spécifique lorsque ces traceurs sont soumis à une excitation optronique, électrique, magnétique ou électromagnétique. Ces éléments de sécurité sont dits de troisième niveau.

Le ou les éléments de sécurité supplémentaires présents au sein du papier selon l'invention ou du document sécurisé selon l'invention peuvent présenter des caractéristiques de sécurité de premier, de deuxième et/ou de troisième niveau. L'invention a encore pour objet un procédé de fabrication d'un masque selon l'invention, dans lequel les éléments de formation de zones claires et éventuellement les éléments de liaison sont réalisés par un procédé additif. Cela permet d'obtenir une résolution plus élevée que l'usinage ou la gravure chimique.

Par « procédé additif » on désigne un procédé par ajout de matière, par opposition à un procédé par enlèvement de matière tel que l'usinage ou l'attaque chimique.

De préférence, lesdits éléments de formation de zones claires et le cas échéant les éléments de liaison sont réalisés par électroformage, qui peut offrir une résolution plus élevée que la gravure chimique.

Les éléments de liaison sont de préférence réalisés par le même procédé additif que les éléments de formation de zones claires, et sont ainsi monolithique avec ceux-ci.

L'électro formage permet de réaliser facilement, si on le souhaite, des variations d'amplitude de hauteur des éléments de formation de zones claires, variations qui peuvent se faire de façon continue ou discrète, pour donner dans le filigrane des nuances de « gris » supplémentaires.

La technique de Γ électroformage permet une grande précision dans la réalisation des éléments du masque. On peut avoir des détails de l'ordre d'un pixel isolé de taille 0,1 mm, et jouer sur l'espacement entre les pixels pour créer un dégradé. Une valeur de détail de 0,2 mm est particulièrement bien adaptée à la résolution permise par un substrat papetier. Les éléments les plus grands ont de préférence une taille inférieure ou égale à 0,8 mm. Au-delà de cette valeur, les éléments sont de préférence réalisés avec des trous d'égouttage très fins, par exemple de diamètre compris entre 0,2 et 1 mm.

Les détails les plus fins peuvent être formés par des zones claires, en lumière transmise, sur le filigrane.

L'invention a encore pour objet un papier filigrané, notamment obtenu par la mise en œuvre du procédé tel que défini plus haut, comportant un filigrane ayant des zones claires disposées comme les pixels d'une image tramée, dont au moins une zone claire apparaissant en lumière transmise, à l'œil nu, comme un pixel isolé sur l'image. Le filigrane peut comporter une pluralité de telles zones claires.

Le filigrane peut comporter au moins une région où les pixels correspondant aux zones claires ne sont plus isolés mais se rejoignent. Le filigrane peut encore comporter au moins une région avec des pixels isolés plus sombres que les zones claires, ces pixels plus sombres étant disposés comme les pixels de l'image tramée.

Le filigrane est de préférence exclusivement formé de zones claires disposées comme les pixels d'une image tramée.

Le filigrane peut comporter une région ayant une densité de zones claires apparaissant chacune en lumière transmise comme un pixel isolé comprise entre 30 et 80 par cm ² , cette région occupant de préférence plus de 20 mm ² sur le filigrane.

L'invention a encore pour objet un procédé d'authentification d'un papier fïligrané selon l'invention, comportant l'examen du filigrane en lumière transmise afin de déceler la présence d'une image tramée dont des pixels apparaissent comme des zones claires avec au moins un pixel isolé sur l'image, mieux plusieurs pixels isolés sur l'image, notamment le long d'une ligne de trame de l'image.

L'invention convient à la fabrication de tous documents sécurisés tels que billets de banque, passeports, et autres documents de valeur ou d'identité.

L'invention pourra être mieux comprise à la lecture de la description détaillée qui va suivre, d'exemples de mise en œuvre non limitatifs de l'invention, et à l'examen du dessin annexé, sur lequel :

- les figures 1A à 1E représentent des détails de masques de formation de filigranes selon l'invention,

- les figures 2a à 2c sont des coupes d'exemples de masques selon l'invention,

- la figure 3 représente un exemple de masque selon l'invention,

- la figure 4 représente l'image résultante, quand le filigrane est observé en lumière transmise,

- la figure 5 représente un détail de la figure 4,

- les figures 5a et 5b représentent respectivement un autre exemple de masque selon l'invention et l'image résultante, quand le filigrane est observé en lumière transmise, et

- la figure 6 illustre la mise en place d'un masque selon l'invention dans un logement de la toile.

On a représenté sur la figure 3 un exemple de masque 10 selon l'invention.

Celui-ci comporte des éléments de liaison 15 disposés selon une grille, par exemple avec des mailles de section constante, chacune de forme carrée ou rectangulaire dans l'exemple illustré. En variante, les éléments de liaison 15 ne sont pas disposés selon une grille.

On a représenté à la figure 1 A un exemple de masque.

Les éléments de liaison 15 relient des éléments de formation de zones claires 18 isolés, agencés comme des pixels de l'image tramée. Ces éléments de formation de zones claires 18 sont de plus grande dimension w.

Les éléments 18 peuvent être placés sur les intersections de la grille dessinée par les éléments de liaison 15 et ailleurs.

On a illustré sur les figures 1B à 1E la possibilité d'utiliser pour les pixels de l'image des éléments de contour non circulaire.

Il peut s'agir d'éléments polygonaux, par exemple rectangulaires, comme illustré à la figure 1B, linéaires, comme illustré à la figure 1C, ou en forme de L comme illustré à la figure 1D. On peut avoir sur la même grille de support des éléments 18 de géométrie différente, comme illustré à la figure 1E.

La plus petite dimension / des mailles est par exemple supérieure à 300 μιη, notamment comprise entre 300 μιη et 5 mm, de préférence comprise entre 500 μιη et 3 mm.

En se reportant aux figures 2a à 2c, on voit que l'épaisseur e _g des éléments de liaison 15 est plus faible que celle e _e des éléments de formation de zones claires 18. Les éléments de liaison 15 peuvent former des brins qui se croisent orthogonalement. Une partie des brins peut être orientée parallèlement aux trames de l'image et l'écartement entre ces brins peut correspondre à l'écartement entre les trames sur l'image.

La hauteur e _e des éléments de formation de zones claires 18 peut varier sur le masque 10 comme représenté sur les figures 2b et 2c. Cela peut permettre d'avoir des pixels plus ou moins clairs, ce qui accroît les paramètres sur lesquels il est possible de jouer pour reproduire l'image. Une variation de la hauteur des éléments de formation de zones claires 18 peut conduire à un filigrane plus difficile à reproduire.

Dans l'exemple considéré sur les figures 2a à 2c, les éléments de formation de zones claires 18 présentent en vue de dessus une section variable le long des trames, en fonction de la taille des points de trame à reproduire sur l'image. Les éléments de liaison 15 relient les bases des éléments de formation de zones claires 18 comme représenté sur les figures 2a à 2c. En variante les éléments de liaison 15 relient les sommets des éléments de formation de zones claires 18.

La présente invention n'est pas limitée à des éléments de liaison 15 reliant les bases ou les sommets des éléments de formation de zones claires 18. En effet, les éléments de liaison 15 peuvent relier les éléments de formation de zones claires 18 en des points autres que leur base ou leur sommet. En variante, il peut s'agir d'une combinaison des différents cas de figures, les éléments de liaison 15 reliant les éléments de formation de zones claires 18 en leur base et/ou en leur sommet et/ou en d'autres points.

On voit que certains éléments de formation de zones claires 18 du masque sont isolés, et donnent sur le filigrane 30 obtenu des zones claires apparaissant comme des pixels isolés 20, comme illustré par exemple sur les figures 4 et 5. C'est le cas par exemple sur l'arrière du casque.

La zone 21 entourant les pixels 20 peut avoir la même épaisseur que la zone véline 31 On a illustré sur la figure 6 la possibilité pour la toile T recevant un masque 10 de présenter un logement 100.

Le masque 10 est disposé dans le logement 100, les éléments de liaison 15 venant en appui dans le fond plat du logement 100 (figure 6) ou au moins une partie des éléments de formation de zones claires 18 venant en appui dans le fond plat du logement 100.

Selon une variante, tous les éléments de formation de zones claires 18 et/ou tous les éléments de liaison 15 viennent en appui dans le fond plat du logement 100. En particulier, lorsque les éléments de formation de zones claires 18 sont de hauteur variable, une telle configuration est par exemple possible grâce à un logement 100 dont le fond n'est pas plan et/ou grâce à des éléments de liaison qui suivent le relief des éléments de formation de zones claires.

L'invention n'est pas limitée aux exemples qui ont été donnés.

En particulier, le ou les filigranes selon l'invention peuvent être agencés sur le papier de façon à coopérer avec d'autres éléments de sécurité tels que fils ou foils.

Le papier peut être à base de fibres naturelles et/ou synthétiques. De préférence, le papier comporte des fibres naturelles telles que des fibres de lin et/ou de coton, notamment des linters de coton. Le papier peut être monojet ou multijet. Dans ce dernier cas, les jets peuvent être colorés différemment.