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Title:
METHOD FOR MONITORING A THRUST FAULT OF AN AIRCRAFT TURBOFAN
Document Type and Number:
WIPO Patent Application WO/2014/053752
Kind Code:
A1
Abstract:
The invention relates to a method for monitoring a thrust fault of a turbofan during a modification of the thrust setting (NCONS) of said turbofan, said method comprising a step of processing the thrust setting (NCONS) by means of a filtering function and a transient-phase model such as to obtain a modelled thrust (NMOD), a step of comparing said modelled thrust (NMOD) to the actual thrust (NEFF) such as to determine a thrust difference (∆), a step of comparing said thrust difference (∆) to an alarm threshold (S); and a step of emitting an alarm in the event of exceeding said alarm threshold (S), wherein at a given iteration, in which the prior modelled thrust is known, the transient-phase model provides a time constant in accordance with the prior modelled thrust, and the filtering function provides a modelled thrust (NMOD) in accordance with the time constant obtained, the prior modelled thrust and the thrust setting (NCONS).

Inventors:
DJELASSI CÉDRICK (FR)
Application Number:
PCT/FR2013/052307
Publication Date:
April 10, 2014
Filing Date:
September 27, 2013
Export Citation:
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Assignee:
SNECMA (FR)
International Classes:
F02C9/28; B64D31/00; G05B17/00
Foreign References:
EP1420153A22004-05-19
FR2883330A12006-09-22
Other References:
None
Attorney, Agent or Firm:
GEVERS FRANCE et al. (FR)
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Claims:
REVENDICATIONS

Méthode de surveillance d'un défaut de poussée d'un turboréacteur d'aéronef au moyen d'un calculateur embarqué sur ledit aéronef lors d'une modification de la consigne de poussée (N I CONS) dudit turboréacteur, la poussée effective (N1 EFF) du turboréacteur étant modifiée au cours d'une phase transitoire pour atteindre la consigne de poussée (N1NS) désirée,

méthode comportant :

Une étape de traitement de la consigne de poussée (N1NS) au moyen d'une fonction de filtrage (F) et d'un modèle de phase transitoire (M) de manière à obtenir une poussée modélisée (N 1 M0D) ;

Une étape de mesure de la poussée effective (N1 EFF) ;

Une étape de comparaison de ladite poussée modélisée (N1 M0D) à ladite poussée effective (N1 EFF) de manière à déterminer un écart de poussée (Δ) ;

Une étape de comparaison dudit écart de poussée (Δ) à un seuil d'alarme (S) ; et Une étape d'émission d'une alarme en cas de dépassement dudit seuil d'alarme (S) ; méthode dans laquelle :

à une itération donnée, une poussée modélisée antérieure étant connue (N1 MOD(OLD)), le modèle de phase transitoire fournit une constante de temps (T) à partir de la poussée modélisée antérieure (N1 MOD(OLD)) , la fonction de filtrage (F) fournit une poussée modélisée (N1 M0D) à partir de la constante de temps obtenue (T) , de la poussée modélisée antérieure (N1 MOD(OLD)) et de la consigne de poussée (N1NS) -

Méthode selon la revendication 1 , dans laquelle on réalise une initialisation de la fonction de filtrage (F) en fonction du signe de l'écart de poussée (Δ) lors du démarrage du turboréacteur, la poussée modélisée antérieure (N1 MOD(OLD)) étant égale à la poussée effective (N1 EFF) du turboréacteur lors de cette initialisation.

Méthode selon la revendication 1 ou 2, dans laquelle la fonction de filtrage (F) est une fonction passe-bas, de préférence, une fonction de transfert d'ordre 2.

Méthode selon l'une des revendications 1 à 3, dans laquelle, le turboréacteur comportant un dispositif de régulation de ralenti adapté pour préempter une consigne (N1 MAN), définie par une manette de commande des gaz, par une valeur de ralenti (N1 RAL) en fonction de conditions ambiantes déterminées du turboréacteur, la méthode comporte, pour la surveillance d'une sur-poussée, une étape de mesure d'au moins un paramètre ambiant du turboréacteur de manière à définir si la consigne de la manette de commande des gaz (N1 MAN) est préemptée par la valeur de ralenti (N1 RAL).

5. Méthode selon la revendication 4, dans laquelle, la méthode de surveillance comporte une détermination d'une valeur de ralenti modélisée (N1 RAL-MOD) au moyen d'un modèle de ralenti (MRAL) qui associe une valeur modélisée de ralenti (N1 ral.MOD) à une ou plusieurs valeurs de paramètres ambiants du turboréacteur.

6. Méthode selon la revendication 5, dans laquelle le modèle de ralenti (MRAL) associe une valeur modélisée de ralenti (N1 RAL-MOD) à la pression ambiante du turboréacteur et/ou la température ambiante du turboréacteur.

7. Méthode selon l'une des revendications 1 à 6, dans laquelle le seuil d'alarme (S) est un seuil paramétrable, le turboréacteur comportant des moyens de surveillance de l'état d'au moins une condition auxiliaire (COND1 , COND2) du turboréacteur, on applique un paramètre de pénalité (PEN1 , PEN2) audit seuil d'alarme (S) en cas de détection d'un état anormal de ladite condition auxiliaire (COND1 , COND2).

8. Méthode selon la revendication précédente, dans laquelle on applique un paramètre de pénalité (PEN1 , PEN2) audit seuil d'alarme (S) qui est fonction de la criticité de la condition auxiliaire (COND1 , COND2) surveillée.

Description:
METHODE DE SURVEILLANCE D'UN DEFAUT DE POUSSEE D'UN

TURBOREACTEUR D'AERONEF DOMAINE TECHNIQUE GENERAL ET ART ANTERIEUR

La présente invention concerne le domaine de la surveillance de la poussée d'une turbomachine, en particulier, un turboréacteur pour la propulsion d'un aéronef. De manière classique, un aéronef est propulsé par au moins deux turboréacteurs montés respectivement sur les deux ailes de l'aéronef. Pour commander la poussée des turboréacteurs, le pilote de l'aéronef actionne de manière traditionnelle une manette de commande des gaz pour chaque turboréacteur. La poussée de chaque turboréacteur est classiquement surveillée de manière à s'assurer que la poussée réelle du turboréacteur est conforme à la consigne de poussée choisie par le pilote de l'aéronef à l'aide de la manette de commande des gaz. La poussée effective d'un turboréacteur ne peut être mesurée que de manière indirecte pour un turboréacteur. En pratique, pour un turboréacteur à double corps comportant un corps basse pression et un corps haute pression, il est connu de surveiller le régime de rotation du corps basse pression, également désigné « régime N1 », pour déterminer la poussée du turboréacteur.

Dans la présente demande, par abus de langage, le terme « mesure de poussée » est utilisé pour désigner une mesure d'un paramètre représentatif de la poussée, par exemple, le régime de rotation N 1 ou le paramètre EPR pour « Engine Pressure Ratio ».

Une solution immédiate pour mesurer un défaut de poussée d'un turboréacteur serait de comparer, à chaque instant, le régime Ν1 ∞η5 correspondant à la consigne de poussée définie par la manette des gaz au régime effectif N1 E FF mesuré en temps réel sur le turboréacteur au moyen de capteurs embarqués.

En pratique, lorsque le pilote commande une augmentation ou une diminution de la poussée du turboréacteur, le turboréacteur réagit avec un temps de latence qui peut être de l'ordre de quelques secondes. Au cours de cette phase transitoire, du fait de ce temps de latence variable, toute détection d'un défaut de poussée est impossible ce qui retarde l'activation des systèmes de sécurité (système UHT pour « Uncontrolled High Thrust » et ATTCS pour « Automatic Take Off Thrust Control System ») et présente un inconvénient.

PRESENTATION GENERALE DE L'INVENTION

Afin d'éliminer au moins certains de ces inconvénients, l'invention concerne une méthode de surveillance d'un défaut de poussée d'un turboréacteur d'aéronef au moyen d'un calculateur embarqué sur ledit aéronef lors d'une modification de la consigne de poussée dudit turboréacteur, la poussée effective du turboréacteur étant modifiée au cours d'une phase transitoire pour atteindre la consigne de poussée désirée,

méthode comportant :

- Une étape de traitement de la consigne de poussée au moyen d'une fonction de filtrage et d'un modèle de phase transitoire de manière à obtenir une poussée modélisée ;

Une étape de mesure de la poussée effective ;

Une étape de comparaison de ladite poussée modélisée à ladite poussée effective de manière à déterminer un écart de poussée ;

Une étape de comparaison dudit écart de poussée à un seuil d'alarme ; et

Une étape d'émission d'une alarme en cas de dépassement dudit seuil d'alarme ; méthode dans laquelle

à une itération donnée, une poussée modélisée antérieure étant connue, le modèle de phase transitoire fournit une constante de temps à partir de la poussée modélisée antérieure, la fonction de filtrage fournit une poussée modélisée à partir de la constante de temps obtenue, de la poussée modélisée antérieure et de la consigne de poussée. De manière avantageuse, on modélise précisément le retard entre la poussée effective et la consigne de poussée pour réaliser une comparaison cohérente des deux valeurs au cours de la phase transitoire. Ainsi, on peut détecter de manière rapide et réactive tout défaut de poussée au cours de la phase transitoire. En particulier, si un défaut de poussée est détecté sur un turboréacteur, on peut corriger ce défaut à l'aide de l'autre turboréacteur qui est également dans sa phase transitoire.

De préférence, la poussée effective est obtenue de manière indirecte par mesure du régime de rotation d'un corps rotatif du turboréacteur, par exemple, le corps basse pression. Il va de soi que le paramètre EPR pour « Engine Pressure Ratio » pourrait également être utilisé.

De manière préférée, on réalise une initialisation de la fonction de filtrage lors du démarrage du turboréacteur. De préférence encore, on réalise une initialisation de la fonction de filtrage en fonction du signe de l'écart de poussée. Une telle initialisation permet de limiter le risque de fausses alarmes lors de la surveillance d'un défaut de poussée.

De préférence, lors de l'initialisation, la poussée modélisée antérieure est égale à la poussée effective de la turbomachine. On obtient ainsi une convergence rapide du modèle de phase transitoire afin d'obtenir la constante de temps la plus pertinente à l'itération donnée. Selon un aspect préféré, la fonction de filtrage est une fonction passe-bas, de préférence, une fonction de transfert d'ordre 2 afin de modéliser de manière pertinente le retard de la poussée effective lors de la phase transitoire. De préférence, le turboréacteur comporte un dispositif de régulation de ralenti adapté pour préempter une consigne définie par une manette de commande des gaz par une valeur de ralenti en fonction de conditions ambiantes déterminées du turboréacteur, la méthode comporte, pour la surveillance d'une sur-poussée, une étape de mesure d'au moins un paramètre ambiant du turboréacteur de manière à définir si la consigne de la manette de commande des gaz est préemptée par la valeur de ralenti.

Ainsi, la méthode de surveillance permet de détecter de manière indirecte si la consigne de poussée du turboréacteur est définie par la consigne de la manette de commande des gaz ou par la valeur de ralenti. Cette détection indirecte du ralenti, sans relation avec le dispositif de régulation de ralenti, permet d'augmenter la fiabilité de la surveillance en évitant l'utilisation de modes communs.

De préférence, la méthode de surveillance comporte une détermination d'une valeur de ralenti modélisée au moyen d'un modèle de ralenti qui associe une valeur modélisée de ralenti à une ou plusieurs valeurs de paramètres ambiants du turboréacteur.

De préférence, le modèle de ralenti associe une valeur modélisée de ralenti à la pression ambiante du turboréacteur et/ou la température ambiante du turboréacteur. Selon un aspect de l'invention, le seuil d'alarme est un seuil paramétrable, le turboréacteur comporte des moyens de surveillance de l'état d'au moins une condition auxiliaire du turboréacteur et on applique un paramètre de pénalité audit seuil d'alarme en cas de détection d'un état anormal de ladite condition auxiliaire. L'utilisation d'un faisceau d'indices relatif à un défaut de poussée permet d'augmenter de manière significative la sensibilité de la détection. Les conditions auxiliaires peuvent être diverse (extinction du turboréacteur, pompage, accélération de l'arbre haute pression, évolution de la dérivée de l'écart de poussée, etc.).

De préférence, on applique un paramètre de pénalité audit seuil d'alarme qui est fonction de la criticité de la condition auxiliaire surveillée. Ainsi, si une condition auxiliaire critique est dans un état anormal, le seuil d'alarme est configuré pour être déclenché au moindre écart de poussée. En hiérarchisant les conditions auxiliaires, on définit de manière pertinente le seuil d'alarme ce qui limite le risque de fausses alarmes tout en augmentant la sensibilité de la surveillance.

PRESENTATION DES FIGURES L'invention sera mieux comprise à la lecture de la description qui va suivre, donnée uniquement à titre d'exemple, et se référant aux dessins annexés sur lesquels :

la figure 1 est un diagramme schématique de la méthode de surveillance de la sous- poussée d'un turboréacteur selon l'invention ;

- la figure 2 est un diagramme schématique de l'étape de traitement de la consigne de poussée lors de la mise en œuvre de la méthode de la figure 1 ;

la figure 3 représente un premier diagramme de surveillance d'une sur-poussée et un deuxième diagramme de surveillance d'une sous-poussée ;

la figure 4 est un diagramme schématique d'une étape de gestion du ralenti lors d'une surveillance d'une sur-poussée ;

la figure 5 est un diagramme schématique général du paramétrage du seuil d'alarme ; la figure 6 est un diagramme schématique du paramétrage du seuil d'alarme par surveillance de la vitesse d'évolution de l'écart de poussée ;

la figure 7 est un diagramme schématique du paramétrage du seuil d'alarme par surveillance de la vitesse de rotation d'un corps haute pression du turboréacteur ; et la figure 8 est un diagramme schématique du paramétrage du seuil d'alarme par détection d'un événement de pompage et/ou d'extinction du turboréacteur.

Il faut noter que les figures exposent l'invention de manière détaillée pour mettre en œuvre l'invention, lesdites figures pouvant bien entendu servir à mieux définir l'invention le cas échéant.

DESCRIPTION D'UN OU PLUSIEURS MODES DE REALISATION ET DE MISE EN OEUVRE La figure 1 est une représentation schématique d'une méthode selon l'invention pour la surveillance d'un défaut de poussée d'un turboréacteur d'aéronef au moyen d'un calculateur embarqué sur ledit aéronef lors d'une modification de la consigne de poussée dudit turboréacteur.

L'invention va être présentée pour un turboréacteur à double corps comportant un corps basse pression et un corps haute pression. Par souci de clarté, on utilise le régime de rotation du corps basse pression, également désigné « régime N 1 », pour déterminer la poussée du turboréacteur. Il va de soi que d'autres paramètres du turboréacteur qui sont fonction de la poussée pourraient également être utilisés, en particulier, le paramètre EPR pour « Engine Pressure Ratio ». La consigne de poussée N 1 NS correspond dans cet exemple au régime de consigne du corps basse pression. De manière préférée, la consigne de poussée N 1 NS est définie par le pilote de l'aéronef, sur lequel est monté le turboréacteur, au moyen d'une manette de commande des gaz.

De manière avantageuse, la consigne de poussée N 1 Ns est connue de manière précise et fiable. En effet, la consigne de poussée N 1 NS est redondée ce qui garantit que la méthode de surveillance utilise une entrée saine, c'est-à-dire, non-corrompue. La fiabilité de la méthode de surveillance selon l'invention est alors améliorée. Comme indiqué dans le préambule, la poussée effective du turboréacteur N1 EFF est modifiée au cours d'une phase transitoire de poussée jusqu'à atteindre la consigne de poussée N 1 NS- La poussée effective N1 EFF correspond, dans cet exemple, au régime effectif du corps basse pression. De manière préférée, la poussée effective N1 EFF est mesurée de manière redondée par des capteurs du turboréacteur et est considérée comme une entrée saine.

Selon l'invention, en référence à la figure 1 , la méthode comporte :

une étape de traitement 1 de la consigne de poussée N1 NS lors de la phase transitoire de poussée de manière à déterminer une poussée modélisée N 1 M0D ;

une étape de mesure de la poussée effective N1 EFF ;

une étape de comparaison de ladite poussée modélisée N1 M0D à ladite poussée effective N1 EFF de manière à déterminer un écart de poussée Δ ;

une étape de comparaison dudit écart de poussée Δ à un seuil d'alarme S ; et

- une étape d'émission d'une alarme ALARME en cas de dépassement dudit seuil S.

La méthode est remarquable en ce que, au cours de l'étape de traitement 1 , en référence à la figure 2, on traite la consigne de poussée N 1 NS au moyen d'une fonction de filtrage F et d'un modèle de phase transitoire M de manière à obtenir une poussée modélisée N 1 M0D .

Comme illustré à la figure 2, l'étape de traitement est itérative. A une itération donnée, une poussée modélisée antérieure N1 M OD(OLD) étant connue, le modèle de phase transitoire M fournit une constante de temps T à partir de la poussée modélisée antérieure N1 MOD(OLD). la fonction de filtrage F fournit une poussée modélisée N1 M oo à partir de la constante de temps obtenue T, de la poussée modélisée antérieure N 1 MOD(OLD> et de la consigne de poussée N 1 NS-

Autrement dit, l'invention se propose de transformer la consigne de poussée N 1 NS en une poussée modélisée N1 M0D qui tient compte de la phase transitoire de poussée dudit turboréacteur. Ainsi, la poussée modélisée N 1 M OD et la poussée réelle N1 E FF sont corrélées lors de la phase transitoire de poussée ce qui permet de les comparer de manière pertinente à tout instant de la phase transitoire. Cela permet de détecter tout défaut de poussée (sous-poussée ou sur-poussée) de manière réactive. Il n'est ainsi plus nécessaire d'attendre que la poussée soit stabilisée pour détecter un défaut de poussée comme dans l'art antérieur. Comme illustré à la figure 2, la consigne de poussée N 1 NS est filtrée par une fonction de filtrage F passe-bas d'ordre 2 au cours de l'étape de traitement 1 . La fonction de filtrage F est une fonction de transfert, connue en soi de l'homme du métier, qui permet de fournir une poussée modélisée N1 MOD en fonction du constante de temps T afin de permettre une comparaison avec la poussée effective N1 E FF- De manière préférée, la fonction de filtrage F possède un gain unitaire de manière à ce qu'en fin de phase transitoire la poussée modélisée N 1 M OD égale la consigne de poussée 1 CONS-

Toujours en référence à la figure 2, le modèle de phase transitoire M associe une valeur de poussée modélisée N 1 M0D à une valeur de constante de temps T. Le modèle de phase transitoire M est classiquement obtenu par retour d'expérience à partir de mesures réalisées sur un même type de turboréacteur. Comme illustré à la figure 2, la poussée modélisée N 1 M OD d'une itération déterminée est définie à partir de la poussée modélisée N 1 MOD(OLD) obtenue à l'itération précédente et de la constante de temps T.

De manière préférée, le modèle de phase transitoire M est différent pour une augmentation de la poussée ou pour une diminution. Aussi, il est prévu un modèle de phase transitoire M pour chaque type de modification de la poussée. Comme illustré à la figure 3, la sur-poussée et la sous-poussée du turboréacteur sont surveillées par deux méthodes distinctes qui comprennent des étapes de traitement différentes 1 S UR, 1 SOUS étant donné qu'elles font appel à des modèles de phases transitoires différents M S UR, M S OUS et des fonctions de filtrage différentes F SU R, F SO US- De même, les seuils d'alarme sont différents S S UR, Ssous en fonction du défaut de poussée surveillé comme illustré à la figure 3.

Par souci de clarté, l'invention est présentée par la suite pour le cas d'une sous-poussée en référence à la représentation schématique générale de la figure 1 .

De manière préférée, comme illustré à la figure 2, on réalise une initialisation IN IT de la fonction de filtrage F, d'une part, lors du démarrage du turboréacteur et, d'autre part, en fonction du signe de l'écart de poussée Δ.

Étant donné que la fonction de filtrage F est d'ordre 2, une initialisation permet à cette dernière de débuter pour des valeurs de poussée modélisée N 1 MOD(OLD) prédéterminées. Une initialisation de la fonction de filtrage F en fonction du signe de l'écart de poussée Δ permet d'éviter une divergence des méthodes de surveillance en fonction du type de défaut surveillé. A titre d'exemple, si la poussée effective N 1 E FF est supérieure à la poussée modélisée N 1 M OD (hypothèse de surpoussée), la fonction de filtrage F sous de la méthode de surveillance de la sous-poussée (voir Figure 3) peut être initialisée afin d'éviter qu'elle fournisse des résultats incohérents, c'est-à-dire, des fausses alarmes. En particulier, une telle initialisation est avantageuse lorsque des accélérations sont enchaînées avec des décélérations.

De manière préférée, lors de l'initialisation, la poussée modélisée antérieure N 1 MOD(OLD) est égale à la poussée effective N 1 E FF du turboréacteur. Prise en compte du dispositif de régulation de ralenti

Selon un aspect préféré de l'invention, le turboréacteur comporte un dispositif de régulation de ralenti adapté pour préempter une consigne de poussée, définie par une manette de commande des gaz, par une valeur de ralenti en fonction de conditions ambiantes déterminées du turboréacteur.

Par exemple, en référence à la figure 4, lorsque le pilote de l'aéronef souhaite limiter au maximum la poussée du turboréacteur, le dispositif de régulation de ralenti préempte la consigne de poussée N1 MAN définie par la manette de commande des gaz par une valeur de ralenti N1 R A L 3-f i n que la diminution de poussée ne soit pas trop importante pour le turboréacteur vis-à-vis d'autres limitations que le régime N1 (régime N2, débit de carburant minimal pour limiter le risque d'extinction, etc.). La valeur de ralenti N1 RAL n'est pas calculée mais résulte de diverses limitations du dispositif de régulation de ralenti de manière à assurer un cycle thermodynamique optimal pour le turboréacteur lors de sa décélération.

Néanmoins, en ce qui concerne la méthode surveillance de défaut de sur-poussée selon l'invention, il est nécessaire de prendre en compte le fait que la valeur de ralenti N1 RAL correspond à la consigne de poussée N1 NS lors du ralenti.

A cet effet, en référence à la figure 4, pour la surveillance d'une sur-poussée, la méthode comporte une étape de comparaison de la consigne de poussée de la manette N1 M AN à la valeur de ralenti N1 RAL, la poussée de valeur maximale étant utilisée comme consigne de poussée N1 NS dans l'étape de traitement 1 précitée. Autrement dit, si la consigne de poussée N1 M AN définie par la manette de commande des gaz est supérieure à la valeur de ralenti N1 RA L induite par le dispositif de régulation du ralenti, la méthode de surveillance demeure conforme au mode de réalisation présenté à la figure 1 .

Par contre, si la consigne de poussée N1 M AN définie par la manette de commande des gaz est inférieure à la valeur de ralenti N1 RAL induite par le dispositif de régulation de ralenti, la méthode de surveillance utilise la valeur de ralenti N1 RA L comme consigne de poussée N1 NS dans l'étape de traitement 1 précitée.

Par souci de fiabilité de la méthode de surveillance, il est important de connaître la valeur de ralenti N1 RAL indépendamment du dispositif de régulation du ralenti. A cet effet, on modélise la valeur de ralenti comme cela sera décrit par la suite.

Dans l'exemple de la figure 4, la valeur de ralenti N1 RAL-MOD est obtenue à partir d'un modèle de ralenti M RA L associant une valeur modélisée de ralenti N1 RA L-MOD à une ou plusieurs valeurs de paramètres ambiants du turboréacteur. Néanmoins, il va de soi que la valeur modélisée de ralenti N1 RAL-MOD pourrait être obtenue par d'autres moyens. En mesurant des paramètres ambiants du turboréacteur qui sont caractéristiques de l'activation du dispositif de régulation de ralenti, on peut déterminer de manière indirecte la valeur de ralenti N1 RA L-MOD. Dans cet exemple, en référence à la figure 4, le modèle de ralenti M RAL associe une valeur modélisée de ralenti N1 ral . MO D à la pression ambiante du turboréacteur P amb et la température ambiante du turboréacteur T amb . En pratique, les paramètres ambiants du turboréacteur P amb et T amb sont des paramètres redondés considérés comme fiables. En particulier, ces paramètres ne présentent pas de modes communs avec les défauts de poussée à surveiller. Il va de soi que d'autres paramètres ambiants pourraient également convenir. De manière similaire au modèle de phase transitoire M, le modèle de ralenti M RAL est obtenu par retour d'expérience à partir de mesures réalisées sur un même type de turboréacteur.

En référence à la figure 4, la méthode de surveillance comporte une étape de mesure des paramètres ambiants P amb et T amb du turboréacteur de manière à définir la valeur de ralenti modélisée N1 RAL - M OD à l'aide du modèle de ralenti M RAL . Une fois la valeur de ralenti modélisée N1 RAL-MOD obtenue, celle-ci est comparée à la consigne de poussée N1 MA N de la manette de commande , la poussée maximale étant utilisée comme consigne de poussée N1 NS pour l'étape de traitement 1 .

Grâce à la prise en compte du ralenti, on améliore la précision de la surveillance de la surpoussée. En particulier, cela permet d'éviter de déclarer des défauts de sur-poussée alors que le turboréacteur est normalement régulé sur une valeur élevée de ralenti. Seuil d'alarme variable

Afin d'améliorer la robustesse de la méthode de surveillance par rapport aux dispersions entre différents turboréacteurs de même type, le seuil d'alarme S est, de préférence, un seuil variable qui tient compte de conditions auxiliaires afin, par exemple, de diminuer la valeur du seuil d'alarme S et ainsi augmenter la sensibilité de la détection. Autrement dit, en référence à la figure 5, la méthode met en œuvre une surveillance d'au moins une condition auxiliaire du turboréacteur COND1 , CON D2. En cas de détection d'un dysfonctionnement relatif à ladite condition auxiliaire COND1 , CON D2, le seuil d'alarme S est pénalisé par un paramètre de pénalité PEN1 , PEN2 de manière à favoriser une détection rapide d'un défaut de poussée.

De manière préférée, la méthode met en œuvre une surveillance d'une pluralité de conditions auxiliaires COND1 , COND2 du turboréacteur. Les conditions auxiliaires CON D1 , COND2 sont classées en fonction de leur criticité. Plus la condition auxiliaire COND1 , COND2 est critique, plus le paramètre de pénalité PEN1 , PEN2 du seuil d'alarme S est important. Ainsi, le seuil S est adaptatif pour permettre une réaction rapide tout en limitant le risque de fausse alarme ce qui est avantageux.

En fonction du type de défaut de poussée surveillé (sous-poussée ou sur-poussée), le paramètre de pénalité PEN1 , PEN2 peut être soustrait/additionné au seuil S. Il va de soi que le paramètre de pénalité PEN1 , PEN2 pourrait également se présenter sous la forme d'un coefficient multiplicateur, d'une fonction mathématique, etc. De manière préférée, le paramètre de pénalité PEN1 , PEN2 peut être fonction de la condition auxiliaire surveillée COND1 , COND2 de manière à moduler de manière progressive le seuil d'alarme S.

Par la suite, plusieurs conditions auxiliaires vont être présentées en association avec leurs paramètres de pénalité pour la surveillance d'une sous-poussée d'un turboréacteur. a) Mesure de la vitesse d'évolution de l'écart de poussée A

A titre d'exemple, en référence à la figure 6, la méthode comporte une étape de mesure de la dA

vitesse d'évolution de l'écart de poussée, c'est-à-dire le paramètre — , et une étape de dt

dA

comparaison de la vitesse d'évolution de l'écart de poussée— à un seuil prédéterminé S dA .

dt Si le seuil S dA n'est pas dépassé, le seuil d'alarme S n'est pas modifié. A l'inverse, si le seuil S dA est dépassé, le seuil d'alarme S est diminué par un paramètre de pénalité PEN dA ce qui a pour conséquence de rendre la détection d'un défaut de poussée plus sensible comme illustré à la figure 6. Autrement dit, si l'évolution de l'écart de poussée Δ est très rapide, on peut en conclure que la poussée effective N1 EFF du turboréacteur correspond de moins en moins à la poussée modélisée N1 MOD ce qui est caractéristique d'un défaut de poussée.

De manière préférée, le paramètre de pénalité PEN dA est fonction de la vitesse d'évolution de l'écart de poussée Δ ce qui permet de moduler de manière progressive le seuil d'alarme S. A titre d'exemple, le paramètre de pénalité PEN dA peut se présenter sous la forme d'un coefficient égal à 0,5 pour une évolution rapide de l'écart de poussée Δ et sous la forme d'un coefficient égal à 0,2 pour une évolution très rapide de l'écart de poussée Δ. b) Mesure de vitesse du corps haute pression

A titre d'exemple, en référence à la figure 7, la méthode comporte une étape de mesure de la vitesse du corps haute pression, c'est-à-dire le régime N2 du turboréacteur. De manière similaire au corps basse pression, la vitesse effective du corps haute pression N2 E FF est comparée à une vitesse modélisée N2 M OD qui est déterminée directement en fonction de la position de la manette de commande des gaz ou indirectement au moyen d'un modèle de phase transitoire propre à l'évolution de la vitesse du corps haute pression N2 similaire au modèle de phase transitoire M présenté précédemment.

Autrement dit, on réalise une étape de mesure l'écart ΔΝ2 entre la vitesse effective N2EFF et la vitesse de modélisée N2 M OD et on réalise une étape de comparaison 7 cet écart de régime haute pression Δ Ν2 à un seuil haute pression S N2 de valeur prédéterminée comme illustré à la figure 7.

Si le seuil S N2 n'est pas dépassé, le seuil d'alarme S n'est pas modifié. A l'inverse, si le seuil S N2 est dépassé, le seuil d'alarme S est diminué par un paramètre de pénalité PEN N2 ce qui a pour conséquence de rendre la détection d'un défaut de poussée plus sensible. En effet, on peut en conclure que la vitesse effective N2EFF du turboréacteur correspond de moins en moins à sa vitesse modélisée N2 M OD ce qui est caractéristique d'un défaut de poussée.

Une telle condition auxiliaire permet d'augmenter la fiabilité de la surveillance. En effet, le rapport du régime N 1 sur le régime N2 n'est pas linéaire au cours du temps. En particulier, le temps de réponse du corps haute pression est plus faible que celui du corps basse pression. Ainsi, le corps haute pression accélère plus vite à bas régime que le corps basse pression. Pour cette raison, une surveillance, d'une part, du régime du corps basse pression N 1 et, d'autre part, du régime du corps haute pression N2, permet de surveiller de manière optimale un défaut de poussée. Certains turboréacteurs sont régulés lors des phases transitoires en fonction d'une vitesse de dN2

consigne N2 NS OU en fonction de l'accélération . Aussi, selon cette première hypothèse, on dt

réalise une étape de mesure de l'écart entre la vitesse effective N2 E FF et la vitesse de consigne N2 NS- Autrement dit, la vitesse de consigne N2 NS remplace la vitesse modélisée N2 M0D . Si le dN2

turboréacteur est régulé en fonction de l'accélération, l'accélération remplace la vitesse dt

modélisée N2 ■.MOD-

Détection d'événements auxiliaires

Outre la mesure du régime du corps basse pression N 1 et du corps haute pression N2, le turboréacteur peut comprendre des moyens de détection de conditions auxiliaires pouvant affecter la poussée du turboréacteur. A titre d'exemple, en référence à la figure 8, le turboréacteur peut comprendre des moyens de détection d'un pompage du turboréacteur afin d'appliquer un paramètre de pénalité de pompage PEN au seuil d'alarme S en cas de détection d'un tel pompage. De manière similaire, toujours en référence à la figure 8, le turboréacteur peut comprendre des moyens de détection d'une extinction du turboréacteur afin d'appliquer un paramètre de pénalité d'extinction ΡΕΝ Ε χτ au seuil d'alarme S en cas de détection d'une telle extinction.

Dans l'exemple de la figure 8, les paramètres de pénalité PEN et PEN sont utilisés de manière couplée mais il va de soi qu'ils pourraient être appliqués de manière indépendante au seuil d'alarme S. Ainsi, si un événement auxiliaire susceptible d'affecter la poussée est détecté (pompage ou extinction), on diminue la valeur du seuil d'alarme S afin d'améliorer la sensibilité de la détection. En outre, dans un mode de réalisation préféré de l'invention, lesdits paramètres de pénalité PEN et PEN peuvent annuler le seuil d'alarme S afin de déclencher directement une alarme. d) Mesure d'évolution de la vitesse du corps basse pression ou haute pression

De préférence, la méthode peut comporter une étape de mesure de la vitesse d'évolution de l'écart dANl dAN2

Δ Ν1 , Δ Ν2 au cours de la phase transitoire, c'est-à-dire les paramètres ou , et une dt dt étape de comparaison à un seuil prédéterminé S OU S De manière similaire, le paramètre de pénalité peut être fonction de la vitesse d'évolution de l'écart Δ Ν1 ι A N2 ce qui permet de moduler de manière progressive le seuil d'alarme S.

De manière avantageuse, une telle surveillance permet de détecter tout défaut de poussée de manière très réactive. En effet, un défaut de poussée engendre une évolution anormale de l'écart Δ Ν1 ou Δ Ν2 qui peut être détecté rapidement. e) Mise en œuyre d'une alarme prioritaire

Dans un mode de réalisation préféré, les paramètres de pénalité ont une valeur négative pour une méthode de surveillance d'une sous-poussée. Ainsi, même si l'écart de poussée Δ est nul, une alarme peut être directement émise. Autrement dit, un paramètre de pénalité permet de déclencher des alarmes prioritaires qui sont indépendantes de l'écart de poussée Δ. Cela permet avantageusement de disposer d'une méthode de surveillance hautement réactive. Les conditions auxiliaires surveillées par le turboréacteur ont été présentées de manière indépendante dans les figures 6 à 8 mais il va de soi qu'elles peuvent être surveillées en combinaison. Si un défaut de poussée est détecté sur un turboréacteur, on peut corriger ce défaut à l'aide de l'autre turboréacteur qui est également dans sa phase transitoire en modifiant la consigne de poussée qui lui est propre. Ainsi, la poussée est surveillée et corrigée en temps réel ce qui augmente la sécurité et la fiabilité.