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Title:
METHOD FOR PREPARING STABILIZED NATURAL RUBBER
Document Type and Number:
WIPO Patent Application WO/2021/224568
Kind Code:
A1
Abstract:
The invention relates to a method for processing natural rubber, which comprises the introduction of a mixture of a wet coagulum of natural rubber and a viscosity stabilizer into a screw extruder that is equipped with a sheath, in which the screw turns, and with a hole die at the end of the screw, by means of a feed hopper which equips the screw extruder, wherein the compression of the mixture in the sheath has a temperature greater than or equal to 130 °C and less than or equal to 210 °C, and wherein an adiabatic flash expansion at a differential pressure of greater than or equal to 40 bar is carried out at the die outlet. The method provides a good industrial trade-off, since it makes it possible both to minimize the curing of the natural rubber during storage and to reduce the energy consumption and the space requirement of the natural rubber manufacturing devices in the remilling factories of natural rubber.

Inventors:
DUSSILLOLS JÉRÔME (FR)
Application Number:
PCT/FR2021/050745
Publication Date:
November 11, 2021
Filing Date:
April 29, 2021
Export Citation:
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Assignee:
MICHELIN & CIE (FR)
International Classes:
C08C1/04; C08C3/02
Domestic Patent References:
WO2019102107A12019-05-31
WO2015189365A12015-12-17
WO2019102108A12019-05-31
WO2016162645A22016-10-13
WO2018224773A12018-12-13
WO2017085109A12017-05-26
Foreign References:
FR3051795A12017-12-01
FR3043678A12017-05-19
EP0950485A11999-10-20
Other References:
DATABASE WPI Week 200923, Derwent World Patents Index; AN 2009-E71413, XP002801688
Attorney, Agent or Firm:
GANDON-PAIN, Sylvie (FR)
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Claims:
Revendications

1. Procédé de traitement d'un caoutchouc naturel qui comprend les étapes suivantes, a) un mélange d'un coagulum humide de caoutchouc naturel et d'un stabilisant de viscosité est introduit dans une machine à vis sans fin équipée d'un fourreau, dans lequel tourne la vis, et d'une filière à trous en bout de vis, par une trémie d'alimentation équipant la machine à vis sans fin, b) le mélange est comprimé dans le fourreau à une température supérieure ou égale à 130°C et inférieure ou égale à 210°C, c) une détente éclair adiabatique à une pression différentielle supérieure ou égale à 40 bars est réalisée en sortie de filière.

2. Procédé selon la revendication 1 dans lequel le caoutchouc naturel est un caoutchouc naturel de fond de tasse.

3. Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 2 dans lequel le coagulum humide contient plus de 5% en masse d'eau, notamment entre 5% et 40% en masse d'eau.

4. Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 3 dans lequel le coagulum humide contient entre 8% et 30% en masse d'eau, préférentiellement entre 8% et 25% en masse d'eau.

5. Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 4 dans lequel le stabilisant de viscosité est la dimédone ou un composé dérivé de l'ammoniac choisi parmi les composés de formule XNH2 et leurs sels, où X est un groupe choisi parmi les groupes hydroxyle et hydroxyalkyle en C1-C4 ou un mélange de ces composés.

6. Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 5 dans lequel le stabilisant de viscosité est le sulfate d'hydroxylamine ou le sulfate d'hydroxylamine neutralisé avec la soude, de préférence le sulfate d'hydroxylamine.

7. Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 6 dans lequel l'étape a) est précédée d'une étape de trempage du coagulum humide de caoutchouc naturel dans une solution aqueuse du stabilisant de viscosité ou d'une étape d'arrosage du coagulum humide de caoutchouc naturel par une solution aqueuse du stabilisant de viscosité pour former le mélange de coagulum humide de caoutchouc naturel et de stabilisant de viscosité.

8. Procédé selon la revendication 7 dans lequel le coagulum humide est arrosé avec une solution aqueuse du stabilisant de viscosité à raison de 1 litre à 3 litres de solution par kilogramme de caoutchouc naturel sec, la solution ayant une concentration allant de 2 à 30 grammes du stabilisant de viscosité par litre de solution.

9. Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 8 dans lequel le caoutchouc naturel récupéré en sortie de filière est séché par un séchage complémentaire, de préférence par convection, de manière préférentielle au moyen d'un lit fluidisé, de manière plus préférentielle au moyen d'un tamis vibrant à air chaud.

10. Procédé selon la revendication 9 dans lequel le séchage complémentaire est un séchage par convection sous air à une température allant de 90°C à 180°C, de préférence de 110°C à 130°C.

11. Procédé selon la revendication 9 ou 10 dans lequel, avant le séchage complémentaire, le caoutchouc naturel récupéré en sortie de filière est découpé par un moyen apte à découper le caoutchouc naturel et disposé en aval de la filière, de préférence un granulateur.

12. Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 11 dans lequel le coagulum humide de caoutchouc naturel utilisé à l'étape a) est un coagulum sous forme de granulés.

13. Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 12 dans lequel le coagulum humide de caoutchouc naturel utilisé à l'étape a) est un coagulum décontaminé par une étape de filtration.

14. Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 13, dans lequel le coagulum humide de caoutchouc naturel utilisé à l'étape a) est dépourvu d'impuretés de taille supérieure à 0.5 mm.

15. Ligne de traitement d'un caoutchouc naturel comportant un dispositif permettant la mise en œuvre du procédé défini selon l'une quelconque des revendications 1 à 14, lequel dispositif comprend un système d'arrosage ou de trempage, une première extrudeuse comportant une vis sans fin et équipée d'une plaque filière à trous en bout de vis, un granulateur et un tamis vibrant, la première extrudeuse étant entre le système d'arrosage ou de trempage et le granulateur, le granulateur étant entre la plaque filière et le tamis vibrant.

Description:
Procédé de préparation d'un caoutchouc naturel stabilisé

La présente invention concerne un procédé de préparation d'un caoutchouc naturel stabilisé.

Le caoutchouc naturel provient de la matière sèche caoutchouteuse du latex de caoutchouc naturel extraite de l'hévéa après saignée : le latex est généralement recueilli dans un godet appelé tasse. Selon un premier procédé de coagulation dit spontané, le latex coagule directement dans la tasse pour former un coagulum dit fond de tasse (en anglais « cup lump »), appellation bien connue de l'homme du métier dans le domaine de la fabrication du caoutchouc naturel. Selon un deuxième procédé de coagulation dit provoquée, le latex encore liquide dans la tasse est transvasé, éventuellement stabilisé ou centrifugé, puis coagulé par exemple à l'aide d'un agent chimique.

Le produit de la coagulation, spontanée ou provoquée, du latex de caoutchouc naturel, ci- après appelé coagulum de caoutchouc naturel, comprend la matrice polyisoprène imbibée d'un sérum. Le coagulum peut être lavé pour éliminer les contaminants tels que les feuilles, les brindilles, le sable et autres débris, mais aussi il peut être déchiqueté sous forme de granulés (en anglais « crumbs »), lavé à l'eau dans des piscines, éventuellement essoré, et enfin séché pour éliminer l'eau. On dénombre plusieurs procédés de séchage utilisés pour éliminer l'eau du caoutchouc naturel, largement connus et pratiqués par l'homme du métier dans le domaine de la fabrication du caoutchouc naturel, notamment pour la fabrication des grades TSR3, TSR5, TSR10, TSR20 ou RSS.

Au stockage, le caoutchouc naturel a tendance à durcir, et donc à perdre en plasticité. Cette perte de plasticité se traduit par une augmentation de sa viscosité Mooney. Il est connu de compenser ce durcissement du caoutchouc naturel, en abaissant la viscosité du caoutchouc naturel notamment par une plastification de ce caoutchouc naturel au moyen d'un travail mécanique dans un mélangeur interne. Mais ce procédé de plastification présente un coût énergétique important, de l'ordre de 140 kWh/t, et nécessite des investissements importants.

Une solution alternative à la plastification pour minimiser le durcissement du caoutchouc naturel est la stabilisation du caoutchouc naturel qui consiste à traiter le caoutchouc naturel avec des stabilisants de viscosité. Les stabilisants de viscosité du caoutchouc naturel sont bien connus de l'homme du métier. On peut citer par exemple l'hydroxylamine, ses sels, les hydroxyalkylamines, leurs sels, le semicarbazide, la dimédone, les composés ayant une fonction triazole et les composés ayant une fonction hydrazide.

Par exemple, dans le document EP 950485, le caoutchouc naturel est traité avec un stabilisant de viscosité, avant ou après le séchage du caoutchouc naturel qui est réalisé en plusieurs étapes dans des séchoirs. Dans le document WO 2015189365, le caoutchouc naturel après avoir été séché, notamment dans un tunnel de séchage, est traité par un ajout contrôlé d'un stabilisant de viscosité en utilisant un ou plusieurs dispositifs de déchiquetage et d'homogénéisation comme un « prebreaker ». On peut se référer au document WO 2015189365 pour avoir une description complète d'un « prebreaker ».

L'installation nécessaire au séchage du caoutchouc naturel et à sa stabilisation dans le procédé décrit dans le document WO 2015189365 présente l'inconvénient de comporter plusieurs dispositifs conséquents en taille que sont les tunnels de séchage et les « prebreakers ». Ces procédés qui mettent en œuvre de telles installations sont aussi relativement énergivores du fait de la consommation propre à ces dispositifs de séchage et de stabilisation pour apporter respectivement les calories nécessaires à l'élimination de l'eau et le travail mécanique nécessaire pour le déchiquetage et l'homogénéisation.

Le document WO 2019102108 décrit un procédé dans lequel le tunnel de séchage est remplacé par une machine à vis sans fin et un tamis vibrant, ce qui permet de réduire la consommation d'énergie et l'encombrement au sol. Mais il reste toujours l'étape de stabilisation du caoutchouc naturel dans un ou plusieurs « prebreakers ».

La Demanderesse a découvert un nouveau procédé et une nouvelle ligne de traitement d'un caoutchouc naturel qui offrent un bon compromis industriel, puisqu'il permet à la fois de minimiser le durcissement du caoutchouc naturel au stockage et de réduire la consommation d'énergie et l'encombrement des dispositifs de fabrication de caoutchouc naturel dans les usines de « remilling » du caoutchouc naturel.

Ainsi, un premier objet de l'invention est un procédé de traitement d'un caoutchouc naturel qui comprend les étapes suivantes : a) un mélange d'un coagulum humide de caoutchouc naturel et d'un stabilisant de viscosité est introduit dans une machine à vis sans fin équipée d'un fourreau, dans lequel tourne la vis, et d'une filière à trous en bout de vis, par une trémie d'alimentation équipant la machine à vis sans fin, b) le mélange est comprimé dans le fourreau à une température supérieure ou égale à 130°C et inférieure ou égale à 210°C, c) une détente éclair adiabatique à une pression différentielle supérieure ou égale à 40 bars est réalisée en sortie de filière.

Un autre objet de l'invention est une ligne de traitement d'un caoutchouc naturel comportant un dispositif permettant la mise en œuvre du procédé conforme à l'invention, lequel dispositif comprend un système d'arrosage ou de trempage, une première extrudeuse comportant une vis sans fin et équipée d'une plaque filière à trous en bout de vis, un granulateur et un tamis vibrant, la première extrudeuse étant entre le système d'arrosage ou de trempage et le granulateur, le granulateur étant entre la plaque filière et le tamis vibrant.

Description Tout intervalle de valeurs désigné par l'expression "entre a et b" représente le domaine de valeurs allant de plus de a à moins de b (c'est-à-dire bornes a et b exclues) tandis que tout intervalle de valeurs désigné par l'expression "de a à b" signifie le domaine de valeurs allant de a jusqu'à b (c'est-à-dire incluant les bornes strictes a et b). Sauf indication expresse différente, tous les pourcentages (%) indiqués sont des % en masse.

La machine utilisée à l'étape a) est typiquement une extrudeuse, machine à vis sans fin qui comprend une entrée de matière dite trémie, un corps formé d'un cylindre (également appelé fourreau) dans lequel tourne une vis (une ou plusieurs) sans fin et une tête qui sert de support à une filière. Cette machine permet d'appliquer un séchage mécanique ou un séchage thermo-mécanique à un produit imbibé d'un liquide à éliminer par séchage. Le séchage mécanique permet l'élimination du liquide par des forces purement mécaniques (pressage, essorage, ...). Il peut se réaliser par simple transfert de quantité de mouvement et éventuellement sans transfert thermique. Le séchage thermo-mécanique est réalisé par échauffement communiqué au produit à sécher par dégradation de l'énergie mécanique. L'eau incluse dans le produit à sécher se trouve à l'état liquide sous pression et à haute température. Une libération des contraintes jusqu'alors exercées sur le caoutchouc naturel dans le fourreau a lieu en sortie de filière par la suppression de la compression, ce qui permet la détente éclair adiabatique en sortie de filière. A la sortie de la filière, la détente produite permet aussi de flasher l'humidité et le cas échéant, selon la viscosité du produit, de fragmenter le produit.

L'extrudeuse utile aux besoins de l'invention peut être une extrudeuse disponible sur le marché, notamment celles commercialisées par les sociétés Anderson, FOM et Welding, comme par exemple l'Expander d'Anderson, l'Extruder Dryer de FOM, le VCU de Welding. L'extrudeuse utile aux besoins de l'invention pour l'un quelconque des modes de réalisation de l'invention est de préférence une extrudeuse monovis.

Selon l'invention, dans l'étape a), la machine à vis sans fin est alimentée avec un mélange d'un coagulum humide de caoutchouc naturel et d'un stabilisant de viscosité par une trémie équipant la machine à vis sans fin. A l'intérieur du fourreau, sous l'effet de l'énergie thermique apportée notamment par la rotation de la vis, le mélange de coagulum humide de caoutchouc naturel et de stabilisant de viscosité s'échauffe.

Dans l'étape b), le mélange de coagulum humide de caoutchouc naturel et de stabilisant de viscosité est comprimé dans le fourreau de l'extrudeuse. Cette compression est utile pour soumettre ultérieurement le caoutchouc naturel à une détente adiabatique. La pression à laquelle est comprimé le caoutchouc naturel doit être suffisante pour permettre une détente adiabatique à une pression différentielle d'au moins 40 bars. A la pression utile aux besoins de l'invention pour réaliser la compression, le caoutchouc naturel est porté à l'étape b) à une température allant de 130°C à 210°C. Dans une machine à vis sans fin comme une extrudeuse, le travail mécanique sous forte pression s'accompagne d'un échauffement de la matière caoutchouteuse du coagulum, ce qui a pour effet d'augmenter la température du coagulum. En dessous de 130°C, le procédé n'est pas suffisamment efficace pour réduire le taux d'humidité du caoutchouc naturel. De préférence, le caoutchouc naturel est comprimé à l'étape b) à une température comprise entre 170°C et 210°C. De manière plus préférentielle, le caoutchouc naturel est comprimé à l'étape b) à une température comprise entre 180°C et 210°C. Ces conditions plus préférentielles de température permettent d'augmenter l'efficacité du procédé pour produire un caoutchouc naturel avec une humidité résiduelle plus faible. Pour atteindre les températures utiles aux besoins de l'invention, des calories peuvent être aussi apportées en chauffant l'intérieur de la machine à vis tel que la vis ou le fourreau de l'extrudeuse par l'intermédiaire d'un système de chauffage comme une double enveloppe, des résistances chauffantes.

La détente adiabatique réalisée à l'étape c) est caractérisée de détente éclair en ce qu'elle permet au caoutchouc naturel de passer d'un état comprimé à un état non comprimé de façon quasi immédiate, typiquement en un temps inférieur à la seconde. Elle est réalisée à une pression différentielle supérieure ou égale à 40 bars ou à une pression différentielle supérieure à 100 bars. Selon une première variante, la pression différentielle à l'étape c) est d'au plus 100 bars, en particulier comprise entre 40 bars et 100 bars. Selon une deuxième variante, la pression différentielle est supérieure à 100 bars, voire même d'au moins 120 bars ou 150 bars. La deuxième variante présente l'avantage de réduire aussi le taux d'azote dans le caoutchouc naturel. Avantageusement, la pression différentielle est supérieure ou égale à 40 bars et inférieure ou égale à 100 bars.

La détente étant adiabatique, la détente se produit à la température à laquelle a été réalisée la compression. En fin de détente, le coagulum est généralement à la pression atmosphérique et son taux d'humidité est réduit, notamment à une teneur inférieure à 5%, de préférence à une teneur inférieure à 3%. En sortie de filière, le caoutchouc naturel peut être découpé, puis conditionné ou alternativement découpé, séché davantage, puis conditionné. Le caoutchouc naturel peut être découpé en sortie de filière par un moyen apte à découper le caoutchouc naturel et disposé en aval de la filière tel qu'un couteau ou un granulateur.

De préférence, le caoutchouc naturel récupéré en sortie de filière est séché par un séchage complémentaire pour réduire davantage son taux d'humidité résiduelle, notamment à un taux inférieur à 0.8%.

La teneur en eau est déterminée avec un dessiccateur halogène HB43-S MettlerToledo. Le dessiccateur est un dispositif automatisé qui intègre une coupelle, une balance et un couvercle destiné à fermer la coupelle. La coupelle est positionnée sur la balance. Le couvercle comprend un moyen de chauffage par une lampe halogène, ce moyen de chauffage se déclenchant lorsqu'on rabat le couvercle sur la coupelle. Dans la coupelle, on pèse exactement un échantillon de 10 grammes de caoutchouc naturel : le dispositif enregistre le poids correspondant « a ». On rabat le couvercle pour fermer la coupelle, ce qui déclenche la montée en température pour atteindre une consigne de 160°C. Lorsque le dispositif détecte une diminution de poids inférieure 0.001 g par minute, le dispositif relève un poids « b ». La teneur en eau dans l'échantillon est donnée en pourcentage massique par l'équation suivante : Teneur en eau (%) = 100*((a-b)/a)

Avant le séchage complémentaire, le caoutchouc naturel récupéré en sortie de filière est avantageusement découpé en sortie de filière par un moyen apte à découper le caoutchouc naturel et disposé en aval de la filière. Le moyen apte à découper le caoutchouc naturel peut être un couteau ou un granulateur, de préférence un granulateur. L'état divisé sous lequel se trouve le caoutchouc naturel après avoir été découpé permet de rendre le séchage complémentaire plus performant.

Le temps de séchage est ajusté par l'homme du métier en fonction de la température de séchage et en fonction de la teneur en eau résiduelle dans le caoutchouc naturel à l'issue de l'étape c). Il est préférable d'appliquer un temps de séchage le plus court possible pour préserver la structure des chaînes polyisoprène du caoutchouc naturel et ses propriétés. C'est pourquoi, un temps de séchage inférieur à 10 minutes est recommandé et préféré.

Pour obtenir un caoutchouc naturel contenant moins de 0.8% d'eau et considéré comme sec avec des temps de séchage aussi courts, le séchage est préférentiellement un séchage par convection. Tout moyen connu pour sécher par convection peut convenir. En particulier est préféré un lit fluidisé tel qu'un tamis vibrant à air chaud, dispositif connu et conventionnellement utilisé dans les procédés de fabrication de caoutchoucs synthétiques. Avantageusement, le caoutchouc naturel récupéré en sortie de filière est séché par un séchage complémentaire, de préférence par convection, de manière préférentielle au moyen d'un lit fluidisé, de manière plus préférentielle au moyen d'un tamis vibrant à air chaud. Le séchage par convection est réalisé de préférence sous air. Le séchage par convection sous air peut se faire à une température allant de 90°C à 180°C, de préférence à une température allant de 90°C à 130°C, notamment de 110°C à 130°C.

Le coagulum utilisé à l'étape a) est un produit de la coagulation du latex de caoutchouc naturel, indifféremment obtenu par une coagulation spontanée ou provoquée. De préférence, le coagulum est un fond de tasse. Dans la présente demande, on entend par latex de caoutchouc naturel le latex issu de la saignée de l'hévéa.

Le coagulum est dit humide, car il est imbibé d'eau qui provient notamment des eaux de lavage résultant des opérations de lavage du coagulum telles que les opérations de décontamination, généralement conduites en piscine sous eau. Le coagulum utilisé à l'étape a) est de préférence un coagulum qui a subi des opérations de lavage. Il contient de préférence plus de 5% en masse d'eau, notamment entre 5 et 40% en masse d'eau, plus préférentiellement entre 8 et 30%, encore plus préférentiellement entre 8 et 25% en masse. Le pourcentage en eau est calculé par rapport à la masse totale de coagulum humide. Plus la teneur en eau s'approche de la plage avantageuse définie par l'intervalle entre 8 et 25%, plus le procédé de traitement selon l'invention est efficace du point de vue de la stabilisation de viscosité du caoutchouc naturel par rapport à la quantité de stabilisant de viscosité utilisée.

Le coagulum humide peut se trouver sous la forme de granulés communément appelés crumbs ou de crêpes. De préférence, le coagulum utilisé à l'étape a) se présente sous la forme de granulés (en anglais « crumbs »), notamment pour faciliter son introduction dans l'extrudeuse par la trémie. De manière plus préférentielle, le coagulum humide de caoutchouc naturel utilisé à l'étape a) est un coagulum sous forme de granulés.

De préférence, le coagulum utilisé dans l'étape a) est typiquement un coagulum qui a subi, préalablement à l'étape a), un travail de décontamination qui se décompose généralement en deux étapes, la décontamination primaire et la décontamination secondaire. Le coagulum recueilli après la saignée de l'hévéa contient très souvent des contaminants plus ou moins gros, tels que des feuilles, des brindilles, du sable et autres débris qui viennent contaminer le coagulum au cours de la récolte. Pour mener à bien la décontamination primaire qui a pour but d'éliminer les objets les plus gros, le coagulum est traditionnellement coupé et lavé dans des piscines d'eau. Dans la décontamination secondaire qui permet d'éliminer les contaminants les plus fins, le coagulum est traditionnellement déchiqueté, puis lavé à l'eau dans des piscines, ensuite acheminé par exemple dans des crêpeuses et shredders. La décontamination peut comprendre une étape de filtration du coagulum, notamment sous pression, par exemple dans un dispositif particulier qui comprend une extrudeuse et un moyen de filtration adapté et installé en sortie de l'extrudeuse. On peut par exemple se référer au procédé de filtration décrit dans la demande de brevet WO 2016162645 A2 ou à celui décrit dans la demande de brevet WO 2018224773 Al. Un tel procédé permet d'éliminer les contaminants de taille supérieure à 1 mm, avantageusement supérieure à 500 pm (0.5 mm), plus avantageusement supérieure à 100 pm (0.1 mm).

Lorsque le coagulum utilisé dans l'étape a) est décontaminé, le procédé conforme comprend préférentiellement une étape de filtration du coagulum humide avant l'étape a).

Selon un mode de réalisation préférentiel de l'invention, le coagulum humide de caoutchouc naturel utilisé à l'étape a) est un coagulum décontaminé par une étape de filtration.

De préférence, le coagulum humide de caoutchouc naturel utilisé à l'étape a) est dépourvu d'impuretés de taille supérieure à 0.5 mm, notamment par une étape de filtration conduite selon un procédé décrit dans la demande de brevet WO 2016162645 A2 ou décrit dans la demande de brevet WO 2018224773 Al.

De manière plus préférentielle, le coagulum humide de caoutchouc naturel utilisé à l'étape a) est un coagulum dépourvu d'impuretés de taille supérieure à 0.5 mm, notamment par une étape de filtration conduite selon un procédé décrit dans la demande de brevet WO 2016162645 A2 ou décrit dans la demande de brevet WO 2018224773 Al, et se présente sous une forme découpée, de préférence en granulés. La découpe du coagulum en granulés est réalisée de préférence avec un granulateur après l'étape de décontamination. Les stabilisants de viscosité pour stabiliser la viscosité du caoutchouc naturel sont bien connus de l'homme du métier du caoutchouc naturel. Ils permettent de réduire ou supprimer le temps de travail mécanique nécessaire à la plastification du caoutchouc naturel pour diminuer la viscosité du caoutchouc naturel. Cette plastification du caoutchouc naturel qui n'aurait pas été traité par un stabilisant de viscosité est généralement rendue nécessaire par le constat qu'un tel caoutchouc naturel a tendance à durcir au stockage. Le stabilisant de viscosité peut être un mélange de stabilisants de viscosité.

A titre de stabilisant de viscosité utile aux besoins de l'invention peut convenir tout composé connu pour stabiliser la viscosité du caoutchouc naturel. On peut citer par exemple l'hydroxylamine, ses sels, les hydroxyalkylamines, leurs sels, le semicarbazide, la dimédone, les composés ayant une fonction triazole et les composés ayant une fonction hydrazide. De préférence, le stabilisant de viscosité est la dimédone ou un composé dérivé de l'ammoniac choisi parmi les composés de formule XNH2 et leurs sels, où X est un groupe choisi parmi les groupes hydroxyle et hydroxyalkyle en C1-C4 ou un mélange de ces composés. Le sel peut être un sel d'acide faible de composés de formule XNH2 ou un sel d'acide fort de composés de formule XNH2 éventuellement neutralisé avec une base forte. Pour la neutralisation avec une base forte, on peut par exemple se référer à la description de la demande de brevet W02017085109. De manière plus préférentielle, le stabilisant de viscosité est le sulfate d'hydroxylamine ou le sulfate d'hydroxylamine neutralisé avec la soude, très avantageusement le sulfate d'hydroxylamine.

Le mélange de coagulum humide de caoutchouc naturel et de stabilisant de viscosité peut être préparé au préalable par trempage du coagulum dans le stabilisant de viscosité ou par arrosage du coagulum par le stabilisant de viscosité. Le stabilisant de viscosité est généralement utilisé en solution, typiquement aqueuse, pour les opérations de trempage ou d'arrosage. Pour faciliter la mise en contact du coagulum humide de caoutchouc naturel avec le stabilisant de viscosité, notamment par trempage ou par arrosage, le coagulum se présente de préférence sous la forme de granulés.

Selon un mode de réalisation préférentiel de l'invention, l'étape a) est précédée d'une étape de trempage du coagulum humide de caoutchouc naturel dans une solution aqueuse du stabilisant de viscosité ou d'une étape d'arrosage du coagulum humide de caoutchouc naturel par une solution aqueuse du stabilisant de viscosité pour former le mélange de coagulum humide de caoutchouc naturel et de stabilisant de viscosité. Selon ce mode de réalisation préférentiel de l'invention, le procédé de traitement comprend donc les étapes suivantes :

- une étape de trempage d'un coagulum humide de caoutchouc naturel dans une solution aqueuse d'un stabilisant de viscosité ou une étape d'arrosage d'un coagulum humide de caoutchouc naturel par une solution aqueuse d'un stabilisant de viscosité pour former un mélange de coagulum humide de caoutchouc naturel et de stabilisant de viscosité,

- le mélange de coagulum humide de caoutchouc naturel et de stabilisant de viscosité est introduit dans une machine à vis sans fin équipée d'un fourreau, dans lequel tourne la vis, et d'une filière à trous en bout de vis, par une trémie d'alimentation équipant la machine à vis sans fin,

- le mélange est comprimé dans le fourreau à une température supérieure ou égale à 130°C et inférieure ou égale à 210°C,

- une détente éclair adiabatique à une pression différentielle supérieure ou égale à 40 bars est réalisée en sortie de filière.

Lorsque le mélange est réalisé par une étape d'arrosage, le coagulum humide est arrosé de préférence avec une solution aqueuse de stabilisant de viscosité à raison de 1 à 3 litres de solution par kilogramme de caoutchouc naturel sec, sachant que la solution a une concentration allant de 2 à 30 grammes de stabilisant par litre de solution. La quantité de stabilisant de viscosité dans le coagulum humide est ajustée par l'homme du métier pour obtenir la stabilisation souhaitée de la viscosité du caoutchouc naturel. Elle peut varier dans une large gamme selon la nature chimique du stabilisant de viscosité, selon la température appliquée au mélange de coagulum humide de caoutchouc naturel et de stabilisant de viscosité dans le fourreau. Typiquement, elle peut varier dans un domaine allant de 2.4 mmoles à 24 mmoles, plus préférentiellement de 6 mmoles à 24 mmoles, encore plus préférentiellement de 8 mmoles à 18 mmoles équivalent de dimédone ou équivalent de XNH2 par kilogramme de caoutchouc naturel.

L'ensemble formé par le caoutchouc naturel et le stabilisant de viscosité est typiquement homogénéisé au sein du fourreau par la fonction de malaxage également assurée par le fonctionnement de l'extrudeuse. Le malaxage peut être amélioré par la présence de doigts dans le fourreau qui s'étendent radialement vers l'intérieur du fourreau, les doigts pouvant être portés par le fourreau. L'élévation de température générée par le malaxage permet la réaction entre le stabilisant de viscosité et le caoutchouc naturel. Pour faciliter la réaction, on peut également élever la température du coagulum à l'intérieur du fourreau par l'intermédiaire d'une double enveloppe ou tout autre système de chauffage comme des résistances chauffantes équipant le fourreau et/ou par l'intermédiaire d'un système de chauffage incorporé dans la vis.

Pour mettre en œuvre le procédé conforme à l'invention peut être utilisée une ligne de traitement d'un caoutchouc naturel, autre objet de l'invention. La ligne de traitement comporte un dispositif, dit dispositif spécifique, permettant la mise en œuvre du procédé défini selon l'un quelconque des modes de réalisation de l'invention. Le dispositif spécifique comprend un système d'arrosage ou de trempage, une première extrudeuse comportant une vis sans fin et équipée d'une plaque filière à trous en bout de vis, un granulateur et un tamis vibrant, la première extrudeuse étant entre le système d'arrosage ou de trempage et le granulateur, le granulateur étant entre la plaque filière et le tamis vibrant. La ligne de traitement conforme à l'invention permet la fabrication d'un caoutchouc naturel stabilisé selon un procédé qui s'avère moins énergivore, qui utilise un dispositif moins encombrant et qui requiert moins de dépenses d'investissement que les dispositifs utilisés dans les procédés industriels connus.

Pour la réalisation d'un mode particulier du procédé conforme à l'invention, la ligne de traitement comprend en plus du dispositif spécifique une deuxième extrudeuse et un filtre, la deuxième extrudeuse étant installée en amont du dispositif spécifique, le filtre étant installé en sortie de la deuxième extrudeuse et permettant d'éliminer les contaminants de taille supérieure à 1 mm, de préférence supérieure à 500 pm, de manière plus préférentielle supérieure à 100 pm. Autrement dit, pour la réalisation de ce mode de réalisation particulier, le filtre est entre la deuxième extrudeuse et le système d'arrosage ou de trempage, le système d'arrosage ou de trempage est disposé entre le filtre et la première extrudeuse. Le filtre est typiquement porté par un porte filtre. Le filtre peut être un seul filtre ou un ensemble de filtres, avantageusement à maille.

En résumé, l'invention est mise en œuvre avantageusement selon l'un quelconque des modes de réalisation suivants 1 à 30 :

Mode 1 : Procédé de traitement d'un caoutchouc naturel qui comprend les étapes suivantes, a) un mélange d'un coagulum humide de caoutchouc naturel et d'un stabilisant de viscosité est introduit dans une machine à vis sans fin équipée d'un fourreau, dans lequel tourne la vis, et d'une filière à trous en bout de vis, par une trémie d'alimentation équipant la machine à vis sans fin, b) le mélange est comprimé dans le fourreau à une température supérieure ou égale à 130°C et inférieure ou égale à 210°C, c) une détente éclair adiabatique à une pression différentielle supérieure ou égale à 40 bars est réalisée en sortie de filière.

Mode 2 : Procédé selon le mode 1 dans lequel le caoutchouc naturel est un caoutchouc naturel de fond de tasse.

Mode 3 : Procédé selon l'un quelconque des modes 1 à 2 dans lequel le coagulum humide de caoutchouc naturel utilisé à l'étape a) est un coagulum sous forme de granulés.

Mode 4 : Procédé selon l'un quelconque des modes 1 à 3 dans lequel le coagulum humide de caoutchouc naturel utilisé à l'étape a) est un coagulum décontaminé par une étape de filtration.

Mode 5 : Procédé selon l'un quelconque des modes 1 à 4, dans lequel le coagulum humide de caoutchouc naturel utilisé à l'étape a) est dépourvu d'impuretés de taille supérieure à 0.5 mm.

Mode 6 : Procédé selon l'un quelconque des modes 1 à 5 dans lequel le coagulum humide contient plus de 5% en masse d'eau. Mode 7 : Procédé selon l'un quelconque des modes 1 à 6 dans lequel le coagulum humide contient entre 5% et 40% en masse d'eau.

Mode 8 : Procédé selon l'un quelconque des modes 1 à 7 dans lequel le coagulum humide contient entre 8% et 30% en masse d'eau. Mode 9 : Procédé selon l'un quelconque des modes 1 à 8 dans lequel le coagulum humide contient entre 8% et 25% en masse d'eau.

Mode 10 : Procédé selon l'un quelconque des modes 1 à 9 dans lequel le stabilisant de viscosité est la dimédone ou un composé dérivé de l'ammoniac choisi parmi les composés de formule XNH2 et leurs sels, où X est un groupe choisi parmi les groupes hydroxyle et hydroxyalkyle en C1-C4 ou un mélange de ces composés.

Mode 11 : Procédé selon l'un quelconque des modes 1 à 10 dans lequel le stabilisant de viscosité est le sulfate d'hydroxylamine ou le sulfate d'hydroxylamine neutralisé avec la soude

Mode 12 : Procédé selon l'un quelconque des modes 1 à 11 dans lequel le stabilisant de viscosité est le sulfate d'hydroxylamine.

Mode 13 : Procédé selon l'un quelconque des modes 1 à 12 dans lequel l'étape a) est précédée d'une étape de trempage du coagulum humide de caoutchouc naturel dans une solution aqueuse du stabilisant de viscosité ou d'une étape d'arrosage du coagulum humide de caoutchouc naturel par une solution aqueuse du stabilisant de viscosité pour former le mélange de coagulum humide de caoutchouc naturel et de stabilisant de viscosité.

Mode 14 : Procédé selon le mode 13 dans lequel le coagulum humide est arrosé avec la solution aqueuse du stabilisant de viscosité à raison de 1 litre à 3 litres de solution par kilogramme de caoutchouc naturel sec, la solution ayant une concentration allant de 2 à 30 grammes du stabilisant de viscosité par litre de solution. Mode 15 : Procédé selon l'un quelconque des modes 1 à 14 dans lequel le caoutchouc naturel est comprimé à l'étape b) à une température comprise entre 170°C et 210°C.

Mode 16 : Procédé selon l'un quelconque des modes 1 à 15 dans lequel le caoutchouc naturel est comprimé à l'étape b) à une température comprise entre 180°C et 210°C.

Mode 17 : Procédé selon l'un quelconque des modes 1 à 16 dans lequel la pression différentielle à l'étape c) est d'au plus 100 bars.

Mode 18 : Procédé selon l'un quelconque des modes 1 à 16 dans lequel la pression différentielle à l'étape c) est supérieure à 100 bars.

Mode 19 : Procédé selon l'un quelconque des modes 1 à 16 dans lequel la pression différentielle à l'étape c) est d'au moins 120 bars. Mode 20 : Procédé selon l'un quelconque des modes 1 à 16 dans lequel la pression différentielle à l'étape c) est d'au moins 150 bars.

Mode 21 : Procédé selon l'un quelconque des modes 1 à 20 dans lequel le caoutchouc naturel récupéré en sortie de filière est séché par un séchage complémentaire.

Mode 22 : Procédé selon le mode 21 dans lequel le caoutchouc naturel récupéré en sortie de filière est séché par un séchage complémentaire par convection.

Mode 23 : Procédé selon le mode 21 ou 22 dans lequel le séchage complémentaire est un séchage par convection sous air à une température allant de 90°C à 180°C.

Mode 24 : Procédé selon l'un quelconque des modes 21 à 23 dans lequel le séchage complémentaire est un séchage par convection sous air à une température allant de 90°C à 130°C.

Mode 25 : Procédé selon l'un quelconque des modes 21 à 24 dans lequel le séchage complémentaire est un séchage par convection sous air à une température allant de 110°C à 130°C.

Mode 26 : Procédé selon l'un quelconque des modes 21 à 25 dans lequel le séchage complémentaire est un séchage par convection au moyen d'un lit fluidisé.

Mode 27 : Procédé selon l'un quelconque des modes 21 à 26 dans lequel le séchage complémentaire est un séchage par convection au moyen d'un tamis vibrant à air chaud.

Mode 28 : Procédé selon le mode 21 à 27 dans lequel, avant le séchage complémentaire, le caoutchouc naturel récupéré en sortie de filière est découpé par un moyen apte à découper le caoutchouc naturel et disposé en aval de la filière, de préférence un granulateur.

Mode 29 : Ligne de traitement d'un caoutchouc naturel comportant un dispositif permettant la mise en œuvre du procédé défini selon l'une quelconque des modes 1 à 28, lequel dispositif comprend un système d'arrosage ou de trempage, une première extrudeuse comportant une vis sans fin et équipée d'une plaque filière à trous en bout de vis, un granulateur et un tamis vibrant, la première extrudeuse étant entre le système d'arrosage ou de trempage et le granulateur, le granulateur étant entre la plaque filière et le tamis vibrant.

Mode 30 : Ligne de traitement selon le mode 29 dans lequel la ligne de traitement comprend en plus du dispositif une deuxième extrudeuse et un filtre, la deuxième extrudeuse étant installée en amont du dispositif, le filtre étant installé en sortie de la deuxième extrudeuse et permettant d'éliminer les contaminants de taille supérieure à 1 mm, de préférence supérieure à 500 pm, de manière plus préférentielle supérieure à 100 pm. Les caractéristiques précitées de la présente invention, ainsi que d'autres, seront mieux comprises à la lecture de la description suivante de plusieurs exemples de réalisation de l'invention, donnés à titre illustratif et non limitatif.

Exemples

Pour mesurer la viscosité Mooney, on utilise un consistomètre oscillant tel que décrit dans la norme ASTM D1646-2007 (Reapproved 2012). La mesure de la viscosité Mooney se fait selon le principe suivant : le caoutchouc naturel est moulé dans une enceinte cylindrique chauffée à 100°C. Après une minute de préchauffage, le rotor tourne au sein de l'éprouvette à 2 tours/minute et on mesure le couple utile pour entretenir ce mouvement après 4 minutes de 8 rotations. La viscosité Mooney (ML 1+4) est exprimée en "unité Mooney" (UM, avec 1 UM = 0,83 Newton. mètre).

Préparation d'un caoutchouc naturel de fond de tasse NR1 selon un procédé non conforme à l'invention :

On alimente une extrudeuse d'un coagulum de fond de tasse sous la forme de granulés ayant une teneur en eau de 23.2%. L'extrudeuse est une extrudeuse mono-vis, elle est équipée d'une filière à trous en bout de vis et d'un granulateur disposé en sortie de filière. L'extrudeuse comporte une double enveloppe, son fourreau présente dans la zone d'alimentation des moyens d'évacuation d'eau (rainures, fentes, trous). La vitesse de la vis est de 150 tours/min, la pression est de 60 bars, la température du coagulum est de 180°C, la température et la pression étant mesurées par des capteurs positionnés au plus près de la filière, entre la filière et l'extrémité de la vis la plus proche de la filière. Sorti d'extrudeuse sous la forme de granulés, le caoutchouc naturel est séché sur un tamis vibrant à air chaud à une température de 120°C pendant environ 5 minutes. Son taux d'humidité est inférieur à 0.8%.

Préparation de caoutchoucs naturels de fond de tasse NR2 à NR4 selon un procédé non conforme à l'invention :

Les caoutchoucs naturels NR2 à NR4 sont préparés selon un procédé qui se différencie du procédé de fabrication de NR1 en ce que l'extrudeuse est alimentée avec un coagulum de fond de tasse ayant une teneur en eau de 21.5% et qu'un stabilisant de viscosité, le sulfate d'hydroxylamine, est ajouté au caoutchouc naturel récupéré après son séchage complémentaire sur tamis vibrant. Le caoutchouc naturel est arrosé avec une solution aqueuse de sulfate d'hydroxylamine préparée à 150 grammes de sulfate d'hydroxylamine par litre de solution, puis est introduit dans un « prebreaker », la température du caoutchouc naturel dans le « prebreaker » étant de 110°C. Le caoutchouc naturel récupéré après son passage dans le « prebreaker » a un taux d'humidité inférieur à 0.8%. Les caoutchoucs naturels NR2, NR3 et NR4 ont été traités par 0.8, 1.1 et 1.5 g de sulfate d'hydroxylamine par kg de caoutchouc naturel respectivement. Préparation des caoutchoucs naturels de fond de tasse NR5 à NR7 selon un procédé conforme à l'invention :

Les caoutchoucs naturels NR5 à NR7 sont préparés selon un procédé qui se différencie du procédé de fabrication de NR1 en ce qu'un stabilisant de viscosité, le sulfate d'hydroxylamine, est ajouté au coagulum humide avant son introduction dans l'extrudeuse selon les conditions suivantes. 20 kg de coagulum de caoutchouc naturel ayant une teneur en eau de 22.1% et étant sous la forme de granulés sont arrosés trois fois de suite par 10 litres d'une solution aqueuse de sulfate d'hydroxylamine concentrée à 8 g/L, 11 g/L et 15 g/L de solution aqueuse pour la préparation respective des caoutchoucs naturels NR5, NR6 et NR7.

Les viscosités Mooney (ML) des caoutchoucs naturels récupérés NR1 à NR7 sont mesurées avant et après leur stockage sous air ambiant à 25°C pendant deux mois. La valeur de Mooney avant stockage (MLo) et sa variation dans les conditions de stockage précitées figurent dans le tableau 1 pour chacun des caoutchoucs naturels préparés NR1 à NR7. Les résultats montrent que le procédé et la ligne de traitement conformes à l'invention permettent de minimiser l'évolution de la viscosité Mooney au stockage. Ces résultats sont obtenus alors même que le procédé utilise un dispositif moins énergivore et plus compact grâce à la suppression du « prebreaker », ce qui permet de réduire la consommation en énergie, l'encombrement ainsi que les dépenses d'investissement.

Tableau 1