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Title:
METHOD FOR PRODUCING COMPOSITIONS OF FURAN GLYCIDYL ETHERS, COMPOSITIONS PRODUCED AND USES OF SAME
Document Type and Number:
WIPO Patent Application WO/2015/181470
Kind Code:
A1
Abstract:
The invention relates mainly to a method for producing a composition of glycidyl ethers synthesised from furan derivatives (furan glycidyl ethers), partly characterised by azeotropic distillation performed under reduced pressure and without the addition of a catalyst. Such products are used to produce epoxy resins, with the aim of forming a three-dimensional macromolecular network. With the compositions of the invention the cross-linking density of the network is increased, allowing the production of a material which is more resistant, both chemically and mechanically, and has a higher glass transition temperature (Tg) than the same materials produced with compositions of furan glycidyl ethers synthesised at atmospheric pressure according to prior art.

Inventors:
BUFFE CLOTHILDE (FR)
IBERT MATHIAS (FR)
Application Number:
PCT/FR2015/051322
Publication Date:
December 03, 2015
Filing Date:
May 20, 2015
Export Citation:
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Assignee:
ROQUETTE FRERES (FR)
International Classes:
C07D407/14; C08G59/26; C09D163/00; C09J163/00
Domestic Patent References:
WO2011030991A12011-03-17
Foreign References:
US20120220742A12012-08-30
US3025307A1962-03-13
US20120220742A12012-08-30
US3025307A1962-03-13
Other References:
FENGSHUO HU ET AL: "Synthesis and Characterization of Thermosetting Furan-Based Epoxy Systems", MACROMOLECULES, vol. 47, no. 10, 9 May 2014 (2014-05-09), pages 3332 - 3342, XP055137514, ISSN: 0024-9297, DOI: 10.1021/ma500687t
FENGSHUO HU ET AL: "Supporting Information: Synthesis and Characterization of Thermosetting Furan-Based Epoxy Systems", MACROMOLECULES, vol. 47, no. 10, 9 May 2014 (2014-05-09), pages 1 - 9, XP055137620, Retrieved from the Internet [retrieved on 20140902]
"Determination of Bisphenol A diglycidyl ether and its hydrolysis products in canned oily foods from the Austrian market", Z. LEBENSM. UNTERS. FORSCH. A, vol. 208, 1999, pages 208 - 211
"Synthesis and Characterization of Thermosetting Furan-Based Epoxy Systems", MACROMOLECULES, 9 May 2014 (2014-05-09)
Attorney, Agent or Firm:
CABINET PLASSERAUD (FR)
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Claims:
REVENDICATIONS

Procédé de fabrication d'une composition de glycidyl éthers furaniques de formule

ou

(Ι Γ)

comprenant les étapes suivantes : a) mettre en contact le 2,5-di(hydroxyméthyl)furane (DHMF) ou le 2,5- di(hydroxyméthyl)tétrahydrofurane (DHMTHF)avec un halogénure organique choisi parmi l'épibromohydrine, l'épifluorohydrine, l'épiiodohydrine et l'épichlorhydrine,

b) placer le mélange ainsi obtenu sous vide de manière à obtenir une dépression comprise entre 200 et 400 mbars,

c) chauffer le mélange sous vide à une température comprise entre 50 °C et 120°C et réaliser ainsi une distillation azéotropique,

d) ajouter ensuite au dit mélange un réactif basique pendant une durée comprise entre 1 heure et 10 heures et poursuivre alors la distillation azéotropique, e) récupérer la composition après une étape de filtration, concentration du filtrat et éventuellement une étape de purification. 2 - Procédé selon la revendication précédente, caractérisé en ce que l'halogénure organique est l'épichlorhydrine.

3 - Procédé selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que l'halogénure organique est introduit en excès par rapport aux fonctions hydroxyles du DHMF et du DHMTHF. 4 - Procédé selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que la dépression au cours de l'étape b) est comprise entre 240 et 280 mbars. 5 - Procédé selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que la température au cours de l'étape c) est comprise entre 70 et 90 'Ό et plus préférentiellement entre 75 et 85 °C.

6 - Procédé selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que la durée au cours de l'étape d) est comprise entre 1 h et 6 h et plus préférentiellement entre 2 h et

4 h.

7 - Procédé selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que le réactif basique est choisi parmi les hydroxydes de lithium, potassium, calcium et sodium éventuellement sous forme d'une solution aqueuse, et est, très préférentiellement, une solution aqueuse d'hydroxyde de sodium.

8 - Compositions susceptibles d'être obtenues selon le procédé selon l'une des revendications précédentes.

9 - Utilisation des compositions selon la revendication 8 pour la fabrication de matériaux composites, de revêtements et d'adhésifs, et pour la synthèse de vinylester par réaction avec des acides (méth)acrylique.

Description:
PROCEDE DE FABRICATION DE COMPOSITIONS DE GLYCIDYL ETHERS FURANIQUES, COMPOSITIONS OBTENUES ET LEURS UTILISATIONS

La présente invention a pour principal objet un procédé de fabrication d'une composition de glycidyl éthers synthétisés à partir de dérivés furaniques (on parlera plus simplement dans la suite de la Demande de « glycidyl éthers furaniques ») dont une des originalités repose sur une distillation azéotropique conduite sous pression réduite et sans ajout de catalyseur. De tels produits sont utilisés pour fabriquer des résines époxy, dans le but de former un réseau macromoléculaire tridimensionnel.

Avec les compositions selon l'invention, la densité de réticulation du réseau est augmentée ce qui permet d'obtenir un matériau plus résistant à la fois chimiquement et mécaniquement et présentant une température de transition vitreuse (Tg) plus élevée, par rapport aux mêmes matériaux obtenus avec les compositions de glycidyl éthers furaniques synthétisées à pression atmosphérique selon l'art antérieur.

En outre, les compositions de glycidyl éther furaniques selon l'invention conduisent à des résines qui présentent une bien meilleure résistance à l'eau que leurs homologues fabriquées avec les compositions de dérivés furaniques synthétisées à pression atmosphérique selon l'art antérieur.

La présente invention a également pour objet les compositions de glycidyl éther furaniques ainsi fabriquées, ainsi que leurs utilisations dans la fabrication de matériaux composites, de revêtements ou encore d'adhésifs.

Le glycidyl éther de Bisphenol A (BADGE ou DGEBA), de formule (I), est un composé chimique utilisé comme agent réticulant dans la fabrication des résines epoxy. Ce produit figure aujourd'hui sur la liste des cancérogènes du groupe 3 du CIRC (Centre International de Recherche sur le Cancer), c'est-à-dire qu'il s'agit d'une substance inclassable quant à sa cancérogénicité pour l'homme.

Or, le DGEBA est notamment utilisé comme additif dans les revêtements pour certaines boîtes de conserve. Du DGEBA libre peut donc se retrouver dans le contenu de ces boîtes, ce qui alimente de nombreuses questions au sujet de sa cancérogénicité (« Détermination of Bisphenol A diglycidyl ether and its hydrolysis products in canned oily foods from the Austrian market », Z. Lebensm. Unters. Forsch. A 208 (1999) pp. 208-21 1 ).

L'état de la technique fournit déjà un certain nombre de molécules, issues d'une « chimie verte » (non aliénée à des matières premières pétro-sourcées), dont les structures (formules II, II' et II" ci-dessous) miment de très près celle du DGEBA.

avec R1 et R2 pouvant être un hydrogène et/ou un groupement alkyl

(I I")

Ces composés, qui appartiennent à la classe plus générale des glycidyl éthers furaniques, sont aujourd'hui largement connus et décrits dans la littérature, de même que leur procédé de synthèse, qui font notamment intervenir respectivement les diols furaniques suivants : le DHMF (2,5-di(hydroxyméthyl)furane) et le DHMTHF (2,5- di(hydroxyméthyl)tétrahydrofurane) dont les structures sont données ci-après (formules III

(Ι Ι Γ)

Le document US 2012 220742 décrit un procédé de synthèse en une seule étape par mise en contact d'un dérivé furanique avec de l'épichlorhydrine. La réaction a lieu à pression atmosphérique, à une température voisine de 50 'Ό, avec mise en œuvre d'un catalyseur de transfert de phase et en présence d'un système solvant biphasique THF/Eau. Le dérivé époxy est alors récupéré par extraction liquide-liquide eau/acétate d'éthyle puis par purification sur colonne.

Le document US 3,025,307 décrit une procédé de synthèse en 2 étapes et à pression atmosphérique : tout d'abord par mise en contact du dérivé furanique avec de l'épichlorhydrine en présence d'un acide de Lewis, puis par introduction de soude en présence de solvant (THF typiquement).

Le document WO 201 1 030991 divulgue quant à lui une méthode de synthèse en milieu solvant (THF) par mise en contact entre la soude, l'épichlorhydrine et le dérivé furanique à 50 °C environ, puis par purification sur colonne. Plus récemment, l'article « Synthesis and Characterization of Thermosetting Furan-Based Epoxy Systems » (Macromolecules, Article ASAP, DOI: 10.1021/ma500687t, Publication Date (Web): May 9, 2014), décrit une synthèse en 2 étapes à pression atmosphérique. La première étape se fait en présence d'un catalyseur de transfert de phase, puis une solution aqueuse d'hydroxyde de sodium est introduite. Le produit est récupéré par extraction liquide-liquide eau/diethyl ether puis purifié sur colonne. Ces procédés visent en fait à obtenir une composition (par opposition à un produit pur) contenant notamment des dérivés mono et difonctionnels. Or, seuls les dérivés difonctionnels participent à la formation du réseau macromoléculaire tridimensionnel au cours de la fabrication de la résine, notamment en présence de durcisseurs type aminés. Ce sont donc ces dérivés difonctionnels qu'on cherchera à privilégier au détriment des produits monofonctionnels.

De la même manière, on veillera à limiter la teneur en oligomère (IV) et (IV) afin d'obtenir un réseau tridimensionnel ayant une densité de réticulation plus élevée. En effet, plus n est grand, plus la distance entre 2 fonctions réactives est grande et donc plus la distance entre chaque nœud de réticulation sera grande. Une densité de nœud importante permet d'obtenir un matériau plus résistant à la fois chimiquement et mécaniquement et ayant une température de transition vitreuse (Tg) plus élevée. Cette dernière propriété est fondamentale, pour des applications où le matériau synthétisé doit servir d'emballage à des produits « chauds », comme notamment des liquides. En effet, au-delà de la température de transition vitreuse, le matériau passe à l'état caoutchouteux, ses propriétés mécaniques sont alors changées : il devient plus souple et déformable.

La présence d'oligomères et/ou de dérivés monofonctionnels peut être directement reliée à l'équivalent d'époxy en poids, défini comme la masse de résine contenant un équivalent de fonction glycidyle. Par exemple, le diglycidyléther obtenu à partir du DHMF (figure II) qui a un poids moléculaire de 240 g / mol et qui contient 2 fonctions glycidyle, possède un équivalent époxy de 120 g / eq. Plus l'équivalent d'époxy en poids est élevé, plus la teneur en oligomère et/ou en dérivé monofonctionnel est élevée : on recherchera donc à minimiser cet équivalent d'époxy.

Aucun des documents de l'état de la technique précité qui visent des procédés de préparation de glycidyl éthers furaniques ne s'intéresse précisément à ce problème complexe qui consiste à augmenter la sélectivité vis-à-vis des dérivés difonctionnels au détriment des dérivés monofonctionnels et des oligomères. En outre, les documents de l'art antérieur précités mettent tous en œuvre des solvants organiques autres que l'eau, solvants dont on cherche aujourd'hui à minimiser voire à proscrire l'usage.

Poursuivant ses recherches à travers de très nombreux travaux, la société Demanderesse est parvenue à mettre au point un procédé de fabrication de compositions glycidyl éthers furaniques, présentant en outre les avantages suivants :

- ledit procédé n'a recours qu'à l'eau en terme de solvant organique ;

- il ne met pas en œuvre de catalyseurs, qui sont souvent des produits dangereux et/ou difficiles à éliminer et/ou à recycler (par exemple des halogénures, sulfates ou hydrogénosulfates de tétra-alkylammonium) ;

- l'équivalent d'époxy des compositions fabriquées s'avère avantageusement plus faible que celui des compositions de l'art antérieur ;

- la température de transition vitreuse d'une résine fabriquée avec les compositions de l'invention est avantageusement plus élevée que celle mesurée pour une résine fabriquée avec les compositions de l'art antérieur.

Une des originalités du procédé de l'invention est la conduite de la réaction entre le dérivé furanique (DHMF ou DHMTHF) et l'halogénure organique plus précisément l'épihalohydrine sous pression réduite, de manière à réaliser une distillation azéotropique. Ainsi, un premier objet de l'invention consiste en un procédé de fabrication d'une composition de glycidyl éthers furaniques de formule (II) ou (ΙΓ),

OU comprenant les étapes suivantes a) mettre en contact le DHMF ou le DHMTHF avec un halogénure organique choisi parmi l'épibromohydrine, l'épifluorohydrine, l'épiiodohydrine et l'épichlorhydrine, b) placer le mélange ainsi obtenu sous vide de manière à obtenir une dépression comprise 200 et 400 mbars,

c) chauffer le mélange sous vide à une température comprise entre 50 °C et 120°C et réaliser ainsi une distillation azéotropique,

d) ajouter ensuite au dit mélange un réactif basique pendant une durée comprise entre 1 heure et 10 heures et poursuivre alors la distillation azéotropique, e) récupérer la composition après une étape de filtration, concentration du filtrat et éventuellement une étape de purification.

La première étape du procédé selon l'invention (étape a) consiste donc à mettre en contact le DHMF ou le DHMTHF avec un halogénure organique, plus précisément une épihalohydrine.

L'halogénure organique est choisi parmi l'épibromohydrine, l'épifluorohydrine, l'épiiodohydrine et l'épichlorhydrine, et est plus préférentiellement l'épichlorhydrine.

Cet halogénure organique est préférentiellement introduit en excès par rapport aux fonctions hydroxyles du DHMF et du DHMTHF. Ainsi, pour 1 mole de DHMF ou de DHMTHF on introduira préférentiellement entre 2 et 20 moles d'halogénure organique et plus préférentiellement environ 10 moles. Cette première étape est effectuée dans tout dispositif bien connu de l'homme du métier, permettant de réaliser la mise en contact entre 2 réactifs chimiques, et étant muni d'organes de chauffage et d'agitation. Il peut s'agir, à titre d'exemple, d'un réacteur double enveloppe. Le dispositif en question doit également être équipé d'un organe permettant de réaliser un vide partiel et d'un organe permettant de conduire une distillation azéotropique, tel qu'un montage Dean-Stark inversé surmonté d'un réfrigérant.

Après cette première étape de mise en contact (étape a), on réalise ensuite un vide partiel dans le dispositif à l'aide d'une pompe à vide, la dépression correspondante étant comprise entre 100 mbars et 1000 mbars (étape b). Ladite dépression est préférentiellement comprise entre 200 et 400 mbars et plus préférentiellement entre 240 et 280 mbars.

Au cours de la troisième étape du procédé de l'invention (étape c), on chauffe le mélange entre le DHMF ou le DHMTHF et l'halogénure organique à une température comprise entre 50 'C et 120°C. Cette température est préférentiellement comprise entre 70 et 90 °C et plus préférentiellement entre 75 et 85 'C.

La température du fluide caloporteur circulant dans la double enveloppe du réacteur doit être réglée de manière à être au moins égale à la température d'ébullition de l'halogénure organique utilisé, de manière à commencer la distillation azéotropique. Au cours de cette première phase de distillation, ladite distillation ne concerne que l'halogénure organique : en d'autres termes, seule une partie de l'halogénure organique est éliminée par distillation. Par ailleurs, la température d'ébullition qu'il convient de prendre en compte est la température d'ébullition de l'halogénure organique sous la pression partielle qui règne dans le dispositif.

A titre d'exemple, l'épichlorhydrine présente une température d'ébullition de 1 16°C à pression atmosphérique, cette température d'ébullition étant environ égale à 80 °C sous un vide partiel de 275 mbars. De manière pratique, on se placera à une température légèrement supérieure (environ 3°C de plus) à la température d'ébullition pour l'halogénure organique considéré et pour la dépression imposée.

Au cours de la quatrième étape du procédé de l'invention (étape d), on ajoute alors au mélange DHMF ou DHMTHF / halogénure organique un réactif basique, pendant une durée comprise entre 1 heure et 10 heures, préférentiellement entre 1 h et 6h et plus préférentiellement entre 2h et 4h.

La quantité de réactif basique est préférentiellement la quantité stœchiométrique par rapport au nombre de fonctions hydroxyles du DHMF ou du DHMTHF (par exemple : 2 moles de soude pour 1 mole de dérivé furanique). On peut néanmoins choisir de se placer en léger excès par rapport à cette stœchiométrie.

Le réactif basique est choisi parmi les hydroxydes de lithium, potassium, calcium et sodium éventuellement sous forme d'une solution aqueuse, et est, très préférentiellement, une solution aqueuse d'hydroxyde de sodium.

Dès l'introduction du réactif basique (étape d), il y a formation d'eau par réaction entre le DHMF ou le DHMTHF et l'halogénure organique, de même qu'il peut y avoir apport d'eau supplémentaire par introduction du réactif basique sous forme de solution aqueuse. La distillation concerne alors le mélange eau et halogénure organique, le premier étant éliminé et le second retournant dans le milieu réactionnel. Dans le cas d'un dispositif Dean-Stark : l'eau constitue la phase supérieure qui est éliminée, alors que l'halogénure en partie inférieure est retourné dans le milieu réactionnel.

La distillation azéotropique est poursuivie jusqu'à élimination complète de l'eau. Ainsi le milieu réactionnel est encore chauffé pendant une durée comprise entre 30 minutes et 1 heure après la fin de l'addition du réactif basique. Le milieu réactionnel est enfin filtré afin d'éliminer les sels formés au cours de la réaction entre l'halogénure et le DHMF ou le DHMTHF, comme le chlorure de sodium dans le cas de l'épichlorhydrine. Les sels ainsi récupérés sont lavés une nouvelle fois avec de l'épichlorhydrine. Les eaux de lavages sont ajoutées au premier filtrat puis concentrées de manière à éliminer notamment l'épichlorhydrine. L'étape de concentration se fait par exemple par distillation sous vide, par exemple dans un dispositif type rotavapor et/ou évaporateur film raclée. Lors de cette étape de concentration, le produit brut ou la composition est chauffé progressivement jusqu'à 140°C et la pression est diminuée jusqu'à 1 mbar. Eventuellement, une étape supplémentaire de purification par distillation sous pression réduite (<1 mbar) peut être réalisée au moyen d'un échangeur à surface raclée afin de séparer les oligomères des dérivés monofonctionnels. Cette étape est distincte de celle décrite dans le paragraphe précédent.

Un autre objet de la présente invention repose sur les compositions susceptibles d'être obtenues selon le procédé de l'invention.

Un dernier objet de la présente invention repose sur l'utilisation de ces compositions pour la fabrication de matériaux composites, de revêtements et d'adhésifs.

Ces compositions peuvent aussi être utilisées pour la synthèse de vinylester par réaction avec des acides (méth)acryliques. Ces monomères photoréticulables (vinylesters) pourront alors être utilisés pour la fabrication de résines dentaires, coque de bateau, revêtement de spécialité.

Les compositions selon l'invention peuvent être utilisées dans des réactions de polycondensation afin d'obtenir un réseau tridimensionnel et un matériau thermorigide. Dans ce cas, elles peuvent être utilisées seules (réactions d'homopolymérisation) ou en association avec d'autres monomères (réactions de co-polymérisation).

Parmi les co-monomères on peut citer les autres dérivés époxy mais aussi des agents dit durcisseurs ou de réticulation tels que les aminés, polyétheramines, polyamides, amidoamines, bases de Mannich, anhydrides, polyesters polycarboxyliques, les mercaptans, les résines phénoliques, les résines mélamine, urée et phénol-formaldéhyde. Des catalyseurs type acide de Lewis, aminé tertiaire, imidazole peuvent également être ajoutés à la formulation afin d'initier et/ou accélérer la réticulation. Les réactions de réticulation se feront à une température allant de 5°C à 260 °C.

Les matériaux, résines obtenues à partir des compositions de glycidyl éthers furaniques, objet de la présent invention, sont plus résistantes chimiquement et mécaniquement et présentent en outre une température de transition vitreuse (Tg) plus élevée, par rapport aux mêmes matériaux obtenus avec les compositions de glycidyl éthers furaniques selon l'art antérieur, comme démontré ci-après. EXEMPLES

Réactifs :

DHMF : commercialisé par la société Pennakem

DHMTHF : obtenu après hydrogénation du DHMF (95 %, Pennakem) sur Ni de Raney à 1 Ι Ο 'Ό et 70 bars, puis purification par distillation

Epichlorhydrine : commercialisé par la société Sigma-AIdrich

Bromure de tetraéthyl ammonium : commercialisé par la société Sigma-AIdrich

Bromure de tetrabutyl ammonium : commercialisé par la société Sigma-AIdrich

Exemple 1 : Essais selon l'art antérieur.

3 essais ont été menés :

- 2 (essais 1 et 2) au cours desquels on a fait réagir respectivement le DHMF et le DHMTHF et l'épichlorhydrine, avec ajout d'une solution aqueuse de soude, la distillation azéotropique étant conduite à pression atmosphérique ;

1 selon les conditions du document WO 201 1 030991 précité.

Essai n ° 1

On introduit, dans un réacteur double enveloppe de 1 litre, muni d'un bain thermostaté à fluide caloporteur, d'un système d'agitation mécanique à pâle, d'un système de contrôle de la température du milieu réactionnel et d'un Dean Stark inversé surmonté d'un réfrigérant, 50 g de DHMF (0,39 mol, 1 équivalent molaire) puis 361 ,2 g d'épichlorhydrine (3,90 mol, 10 équivalents molaires). On chauffe alors le mélange réactionnel jusqu'à 1 16°C (température d'ébullition de l'épichlorhydrine = 1 16^0 à pression atmosphérique) pendant 30 minutes.

On ajoute alors progressivement 125 g d'une solution aqueuse d'hydroxyde de sodium à 50 % (1 ,56 mol, 2 équivalents molaires).

L'addition dure au total 1 h40 ; la distillation azéotropique se poursuit et l'eau formée par réaction entre l'halogénure (en l'espèce l'épichlorhydrine) et le DHMF est éliminée. On filtre sous vide le milieu réactionnel afin d'en éliminer le chlorure de sodium formé au cours du temps. On lave finalement les sels avec de l'épichlorhydrine qui est ensuite éliminé par évaporation sous pression réduite au rotavapor. On obtient alors la composition de diglycidyléther furanique ou contenant majoritairement du diglycidyléther furanique sous forme d'un liquide (viscosité Brookfield à 25^ de 442mPa.s), ayant un équivalent d'époxy de 189 g / équivalent.

Essai n ° 2

On a procédé de la même manière que pour l'essai n ° 1 , à la différence que la matière première utilisée, le dérivé furanique est le DHMTHF.

On obtient alors la composition de diglycidyléther furanique ou contenant majoritairement du diglycidyléther furanique sous forme d'un liquide (viscosité Brookfield à 25°C de 69 mPa.s), ayant un équivalent d'époxy de 162g / équivalent.

Essai n ° 3

Cet essai est réalisé dans les conditions du document WO 201 1 030991 exemple 1 et met donc en œuvre un solvant organique autre que l'eau.

Pour ce faire, on introduit, dans un réacteur double enveloppe de 1 litre, muni d'un bain thermostaté à fluide caloporteur, d'un système d'agitation mécanique à pâle, d'un système de contrôle de la température du milieu réactionnel et d'un Dean Stark inversé surmonté d'un réfrigérant, 252,8 g d'épichlorhydrine (14 équivalents molaires) puis 187,4g d'une solution aqueuse d'hydroxyde de sodium à 50% (12 équivalents molaires) et 4,10g de bromure de tétrabutylammonium.

On ajoute progressivement une solution contenant 25g de DHMF (1 équivalent molaire) et 293ml_ de tétrahydrofurane (THF). Le milieu réactionnel est maintenu sous agitation à 50 °C durant 2h.

On réalise une extraction liquide-liquide eau-acétate d'éthyle. On extrait 2 fois la phase aqueuse avec de l'acétate d'éthyle. On sèche les phases organiques avec du sulfate de magnésium anhydre et on concentre au rotavapor sous pression réduite. On obtient alors la composition de diglycidyléther furanique ou contenant majoritairement du diglycidyléther furanique sous forme d'un liquide ayant un équivalent d'époxy de 405 g/équivalent.

Le tableau 1 récapitule les conditions opératoires, et notamment :

- Le ou les solvants mis en œuvre ;

- la quantité d'épichlorhydrine mise en œuvre, exprimée en équivalent molaire d'épichlorhydrine par rapport au nombre de mole de dérivé furanique (Eq Mol EPI) ;

- la quantité d'hydroxyde de sodium mise en œuvre, exprimée en équivalent molaire d'hydroxyde de sodium par rapport au nombre de mole de dérivé furanique (Eq Mol NaOH) ;

- le temps d'introduction de la soude (temps intro NaOH).

Tableau 1

Exemple 2 : Essais selon l'invention

2 essais selon l'invention (essais 4 et 5) ont été réalisés au cours desquels on a fait réagir le DHMF ou le DHMTHF et l'épichlorhydrine avec ajout d'une solution aqueuse de soude, la distillation azéotropique étant conduite sous un vide partiel.

Essai n ° 4

On introduit dans un réacteur double enveloppe de 1 litre, muni d'un bain thermostaté à fluide caloporteur, muni d'un système d'agitation mécanique à pâle, d'un système de contrôle de la température du milieu réactionnel et d'un Dean Stark inversé surmonté d'un réfrigérant, 50 g de DHMF (0,39 mol, 1 équivalent molaire) puis 361 ,2 g d'épichlorhydrine (3,9 mol, 10 équivalents molaires). Le système est amené à une pression de 275 mbar relatif. On chauffe alors le mélange réactionnel jusqu'à 80 °C (température d'ébullition = δΟ 'Ό à 275 mbar) pendant 30 minutes avant de débuter l'addition contrôlée de 125 g d'une solution aqueuse d'hydroxyde de sodium à 50% (1 ,56 mol, 2 équivalents molaires). L'addition dure au total 3 h 35. L'eau est éliminée en continu par distillation azéotropique.

On filtre sous vide le milieu réactionnel afin d'en éliminer le chlorure de sodium formé au cours du temps. On lave les sels avec de l'épichlorhydrine qui est ensuite éliminé par évaporation sous pression réduite au rotavapor. On obtient alors la composition de diglycidyléther furanique ou contenant majoritairement du diglycidyléther furanique sous forme d'un liquide limpide (viscosité Brookfield à 25^ de 139 mPa.s) ayant un équivalent d'époxy de 137 g / équivalent.

Essai n ° 5

On a procédé de la même manière que pour l'essai n ° 4, à la différence que la matière première utilisée est le DHMTHF.

On obtient alors la composition de diglycidyléther furanique ou contenant majoritairement du diglycidyléther furanique sous forme d'un liquide (viscosité Brookfield à 25^ de 31 mPa.s), ayant un équivalent d'époxy de 139 g / équivalent.

Tableau 2 Le tableau 3 indique la répartition déterminée par CPG (en % de surface) des différents constituants du produit final.

Dans tous les exemples de la présente demande, l'analyse CPG est réalisée sur une colonne capillaire de type DB1 (30m x 0,32 mm, épaisseur de film de 0,25μηι). La quantification des espèces consiste à calculer la proportion relative des aires des pics du chromatogramme, le % de chaque espèce (x) étant égal à l'aire du pic de l'espèce (x) divisé par la somme de l'aire de tous les pics.

Tableau 3

La comparaison entre les essais 1 et 4 démontre que le procédé selon l'invention permet d'obtenir des compositions dans lesquelles la proportion de diglycidyléther furanique par rapport au monoglycidylether furanique est considérablement plus importante.

Exemple 3 :Réalisation de résines à partir de compositions selon l'invention ou selon l'art antérieur. Des résines époxy à partir des compositions précédentes et en présence d'un durcisseur de type aminé (l'isophorone diamine) ont été préparées.

La quantité d'isophorone diamine introduite est calculée de manière à ce que le rapport du nombre de groupement -NH sur le nombre de groupement époxy soit égal à 1 . L'isophorone diamine est disponible sous la marque Vestamid® IPD par Evonik. L'équivalent de groupement -NH en poids est de 42,5g/eq. La formule utilisée pour calculer les mises en œuvre de diamine est la suivante : mepoxy x 42,5

m (isophorone diamine) = -

Equivalent epoxy

A titre d'exemple, voici comment on a procédé pour l'essai 6.

5,06 g du produit obtenu à l'essai n °1 sont mélangés à température ambiante avec 1 ,1589 g d'isophorone diamine pendant 1 minute. Le mélange, homogène et s'écoulant à température ambiante, est placé dans un moule en silicone (L=43mm, l=20mm). La réticulation est effectuée en étuve pendant 1 heure à δΟ 'Ό et 2h à 180°C.

On obtient alors un matériau solide à température ambiante et ayant une température de transition vitreuse (Tg) de 27 C. La température de transition vitreuse est mesurée par DSC au deuxième passage d'une rampe de température de -100 à 200^ à 10°C/min.

En outre, on a également déterminée, par double pesée avant et après immersion de chaque composition dans de l'eau pendant 24 heures, le pourcentage en poids d'eau absorbée. Le tableau 4 récapitule les résultats obtenus suivant les compositions de glycidyl éthers furaniques utilisées.

Essai n ° 6 7 8 9 10

Matière première

DHMF DHMTHF DHMF DHMF DHMTHF

Référence de l'essai

1 2 3 4 5 correspondant au

(hors (hors (hors (selon (selon glycidyléther furanique

invention) invention) l'invention) l'invention) l'invention) utilisé

Equivalent d'époxy

189 162 403 137 139 (g/eq)

Tg (°C) 27 20 20 69 45

% eau absorbée 6,1 22,2 43,3 0,6 16,7

Tableau 4

Pour une même matière première de départ, on note une nette diminution de l'équivalent d'époxy et, en parallèle, une forte augmentation de la température de transition de même qu'une diminution de la reprise en eau et ce, pour les essais réalisés avec les compositions selon l'invention en comparaison avec les essais avec les compositions de l'art antérieur.