L'invention concerne un procédé d'impression d'un décor par sérigraphie d'un métal précieux brillant sur un support en verre dépoli, notamment un flacon.

Dans ce domaine, un inconvénient majeur réside dans le fait que la sérigraphie directe d'un métal précieux sur un verre dépoli, par exemple dépoli à l'acide ou encore par sablage, donne systématiquement un aspect mat au métal précieux.

Or, pour des questions d'esthétique, il est parfois recherché au contraire un aspect brillant de l'or sérigraphié sur un verre dépoli.

Bien entendu, il pourra également s'agir de platine ou de tout autre métal précieux.

L'art antérieur est constitué dans ce domaine par un certain nombre de procédés connus permettant d'obtenir le résultat précité, qui seront énumérés ci- après.

Un premier procédé connu dit « métal précieux sur flux » consiste à : - dépolir l'article en verre ; sérigraphier selon un typon d'un flux constitué d'émail pouvant être plombeux ; - cuire à haute température supérieure à 5000C ; - reprendre la sérigraphie suivant le même typon et strictement le même calage avec un métal précieux (or, platine, etc) ; cuire à nouveau à haute température ; - conditionner.

Ce procédé présente un avantage dans le fait que le métal précieux reste brillant, avec un effet de relief possible selon l'épaisseur du flux.

Par contre, les inconvénients sont nombreux car ce procédé nécessite d'utiliser des émaux en sous-couche pouvant contenir des métaux lourds, et il est également nécessaire de réaliser un calage parfait entre la sérigraphie du flux et celui du métal précieux.

En outre, les cadences de fabrication sont ralenties de manière à obtenir ledit calage. Il y a aussi la nécessité d'une gestion précise des températures de cuisson sur chaque phase afin d'éviter les craquelures. Ceci est important car l'or doit être cuit à une température inférieure au flux.

Tout ceci conduit à un taux de rebut généralement élevé dans la réalisation des opérations de ce procédé.

Un second procédé connu dit de « marquage à chaud » consiste dans les opérations suivantes : dépolir l'article en verre ; - sérigraphier selon un typon d'une encre bi- composant constituant une sous-couche ; pré-cuire à basse température de polymérisation inférieure à 2000C pendant un temps déterminé et constant ; - déposer un film de marquage par une presse (le film adhère uniquement sur la partie sérigraphiée) à chaud ; conditionner. A ce stade, il est préférable de laisser polymériser le décor complètement avant de transporter les palettes contenant les articles en verre, car il est nécessaire d'éviter les frottements entre eux.

Selon ce procédé, il n'y a pas de problème de calage, et une imitation d'un métal précieux brillant est possible avec des effets de relief selon l'épaisseur de la sous-couche. Il est également possible d'obtenir des finesses dans le décor.

Par contre, les inconvénients sont également nombreux et sont constitués par des cadences de fabrication faibles pour des coûts de revient élevés ; par la nécessité d'une gestion précise des températures de cuisson de la sous-couche ; par la sensibilité à la présence de poussières qui génèrent des rebuts ; par le taux de rebuts généralement élevé dans la réalisation de ces opérations ; par la faible résistance physico¬ chimique du décor (matières organiques) ne serait-ce que par le jus contenu lui-même plus ou moins agressif.

Un troisième procédé dit par « sérigraphie d'un or résistant à l'attaque acide » consiste à utiliser un or en pâte comportant une substance résistant à l'attaque acide.

Ce procédé est remarquable par les étapes suivantes : sérigraphier selon un typon de l'or résistant à l'attaque acide (sans cuisson) . Cet or contient une résine capable de résister à l'attaque des bains de satinage (HF) ; satiner avec de l'acide sur toute partie non sérigraphiée ; - cuire à haute température (supérieure à 5000C) . La résine de l'or brûle pour ne laisser subsister que le métal précieux, en l'occurrence l'or.

Ce procédé a pour avantage de supprimer le problème du calage et de plus, on retrouve l'effet sérigraphie brillante réalisée sur un verre non dépoli.

Par contre, les inconvénients sont nombreux. En effet, les transports de palettes présentant un or non cuit vers les ateliers de satinage, généralement dissociés des ateliers de décor, peuvent engendrer des rebuts.

En fonction des bains de décapage utilisés avant les opérations de satinage proprement dites, la sérigraphie non cuite peut être altérée et générer des rebuts observables après la cuisson.

Egalement, lors des rinçages en fin d'opération de satinage, la pression de l'eau relativement violente peut décrocher la sérigraphie.

Généralement, des compromis sur le décapage et/ou sur le rinçage sont réalisés pour éviter l'altération de la sérigraphie, diminuant ainsi la qualité générale d'aspect du produit. L'invention a pour but de remédier à l'ensemble des inconvénients des procédés de l'art antérieur précités.

A cet effet, elle concerne un procédé d'impression d'un décor par sérigraphie d'un métal précieux brillant sur un support en verre dépoli notamment un flacon, caractérisé en ce qu' il comporte les étapes suivantes : première sérigraphie d'un métal précieux brillant appliquée sur le verre naturel constituant le support, selon un premier typon, dont les dimensions en X et en Y sont plus grandes que celles d'un typon final, correspondant au décor à obtenir ; - cuisson à haute température de cette première sérigraphie de métal précieux ; seconde sérigraphie d'un masque de protection, selon le typon final, correspondant au décor à obtenir, et réalisée en superposition sur la première sérigraphie en métal précieux brillant, de dimensions plus grandes, pour laisser subsister autour dudit masque une zone périphérique non protégée ; traitement du masque, apte à lui conférer une résistance physico-chimique ; dépolissage du support en verre naturel sur lequel ont été réalisés la première sérigraphie en métal précieux brillant, puis le masque de protection de dimensions plus petites correspondant au décor à obtenir, ledit dépolissage s'effectuant sur les zones de verre naturel subsistantes, ainsi que sur les zones périphériques de la première sérigraphie en métal précieux entourant le masque de protection issu de la seconde sérigraphie, et consëquemment à l'exception de la zone du masque correspondant précisément au décor en métal précieux brillant à obtenir ; rinçage destiné à l'élimination du masque de protection et laissant apparaître le décor en métal précieux brillant entouré de verre dépoli ; - rinçage final.

La présente invention concerne également les caractéristiques qui ressortiront au cours de la description qui va suivre, et qui devront être considérées isolément ou selon toutes leurs combinaisons techniques possibles .

Cette description donnée à titre d'exemple non limitatif, fera mieux comprendre comment l'invention peut être réalisée en référence aux dessins annexés sur lesquels : La figure 1 représente une vue frontale d'un flacon, selon un exemple de réalisation, sur lequel a été réalisée la première sérigraphie d'un métal précieux brillant sur le verre naturel, selon un contour plus grand que le décor à obtenir. La figure 2 représente la seconde sérigraphie d'un masque de protection réalisé en superposition sur la première sérigraphie de la figure 1. La figure 3 représente le flacon selon les figures 1 ou 2 au cours de l'opération de dépolissage du support en verre naturel, ainsi que sur la zone périphérique de la première sérigraphie entourant le masque de protection. La figure 4 est une vue d'un flacon selon les figures précédentes après élimination du masque de protection.

Le procédé concerne l'impression d'un décor 1 par sérigraphie d'un métal précieux brillant sur un support 2 en verre dépoli notamment un flacon.

Il comporte, selon l'invention, les étapes suivantes : première sérigraphie 3 d'un métal précieux brillant appliquée sur le verre naturel 4 constituant le support 2, selon un premier typon, dont les dimensions en X et en Y sont plus grandes que celles d'un typon final, correspondant au décor 1 à obtenir (voir figure D ; cuisson à haute température de cette première sérigraphie 3 de métal précieux. Il pourra s'agir d'or ou de platine dont la température de cuisson sera supérieure à 5000C. seconde sérigraphie 5 d'un masque de protection 6, selon le typon final, correspondant au décor 1 à obtenir, et réalisée en superposition sur la première sérigraphie 3 en métal précieux brillant, de dimensions plus grandes, pour laisser subsister autour dudit masque 6 une zone périphérique 7 non protégée (voir figure 2) ; traitement du masque 6, apte à lui conférer une résistance physico-chimique. » dépolissage 8 par opération de sablage ou traitement acide du support 2 en verre naturel sur lequel ont été réalisés la première sérigraphie 3 en métal précieux brillant, puis le masque de protection 6 de dimensions plus petites correspondant au décor 1 à obtenir, ledit dépolissage 8 s'effectuant sur les zones de verre naturel subsistantes 4, ainsi que sur les zones périphériques 7 de la première sérigraphie 3 en métal précieux entourant le masque de protection 6 issu de la seconde sérigraphie 5, et conséquemment à l'exception de la zone du masque 6 correspondant précisément au décor 1 en métal précieux brillant à obtenir (voir figure 3) ; rinçage destiné à l'élimination du masque de protection 6 et laissant apparaître le décor 1 en métal précieux brillant entouré de verre dépoli 8 (voir figure 4) ; rinçage final .

Bien entendu, selon la précision en reprise de la machine utilisée et la vitesse de réalisation voulue, on pourra agrandir les dimensions du premier typon, jusqu'à en faire éventuellement un aplat, mais on aura intérêt à ce que la différence de dimensions entre les deux typons ne soit pas trop grande afin d'éviter les pertes de métal lors de la phase de dépolissage.

C'est ce qui a été recherché selon l'exemple représenté sur les figures.

Le masque de protection 6 issu de la deuxième sérigraphie 5 est un produit organique ayant des caractéristiques de résistance physico-chimique. En fait, le produit organique doit pouvoir résister aux attaques d'acide et de sable selon la technique de dépolissage du verre choisi.

Préférentiellement, le produit organique constituant le masque de protection 6 est un vernis plastifiant.

Le vernis plastifiant constituant le masque de protection 6 est initialement à l'état pâteux, et acquiert ses caractéristiques de résistance physico¬ chimique par séchage, réticulation ou polymérisation.

Le vernis plastifiant peut être constitué par des produits du commerce connus sous les noms commerciaux « Plastisol » ou encore « Protokote », dont le séchage est réalisé à basse température inférieure à 2000C.

Préférentiellement, le bain de rinçage s'effectuant en fin de dépolissage est une eau alcaline ayant pour effet de ramollir le vernis plastifiant, puis de l'éliminer par la pression d'eau.

Selon une variante de réalisation non représentée, le typon final réservé à la seconde sérigraphie 5 comprend deux masques de protection 6, dont l'un est destiné à être superposé sur la première sérigraphie 3 en métal précieux brillant, et l'autre à être appliqué directement au cours d'une même phase de sérigraphie, sur toute autre partie du support en verre naturel 2, afin de constituer une réserve, en vue de créer un second décor transparent, simultanément au premier 1 en métal précieux brillant, lors d'une opération unique de dépolissage 8 du support 2. Selon cette variante, le décor 1 en or brillant se trouvera sur la partie frontale du support 2 constitué par le flacon et le décor en verre lisse se trouvera sur la partie dorsale symétriquement opposée, et cela sans surcoût significatif.

L'invention concerne non seulement le procédé qui vient d'être décrit, mais également tout support en verre dépoli notamment flacon comportant un décor en métal précieux brillant obtenu selon ledit procédé.

Les avantages du procédé selon l'invention qui vient d' être décrit sont les suivants : aucune utilisation de métaux lourds ; - aucune nécessité de calage précis permettant une industrialisation sur machines automatiques haute cadence ; pas de gestion pointue des températures de cuisson (identique à ce qui est utilisé pour les décors en métaux précieux sur verre nu) ; pas de taux de rebut supérieur aux opérations unitaires malgré un enchaînement de ces opérations ; résistance physico-chimique du décor identique à celle obtenue sur un verre nu décoré ; pas de sensibilité particulière du procédé à la poussière ; possibilité de travailler sur des décors fin ou sur de grands aplats sans décalage ; - la résistance des vernis de protection plastifiants permet des conditions de satinage optimisées et donc, une amélioration du niveau de qualité du produit.