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Title:
METHOD AND SYSTEM FOR PROCESSING A TEMPERATURE MEASUREMENT SIGNAL DELIVERED BY A SENSOR
Document Type and Number:
WIPO Patent Application WO/2019/207244
Kind Code:
A1
Abstract:
The method for processing a temperature measurement signal T1 delivered by a sensor according to the invention comprises the steps of: - digitally modelling (E20), using a modelled signal T2, the temperature measured by the sensor; - estimating (E40) a lag error signal for said sensor from the modelled signal T2 and a signal T3 that is obtained by filtering the modelled signal, said filtering being parameterised by an estimate of a time constant (τ) of the sensor; the method further comprising obtaining (E50) a temperature signal by adding, to a signal T4 derived from the measuring signal T1, the product of a real parameter K by a signal resulting from the subtraction of the signal T4 from the modelled signal T2, the value of the parameter K applied during the obtaining (E50) of a temperature signal varying over time and depending on the value of the estimated lag error signal, said value of the parameter K being taken to be equal to 0 when the value of the lag error signal is zero and equal to 1 when the absolute value of the lag error signal is greater than a predetermined threshold.

Inventors:
GIRAUDET DE BOUDEMANGE BENOÎT (FR)
Application Number:
PCT/FR2019/050951
Publication Date:
October 31, 2019
Filing Date:
April 19, 2019
Export Citation:
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Assignee:
SAFRAN AIRCRAFT ENGINES (FR)
International Classes:
G01K7/42; G01K13/02
Domestic Patent References:
WO2010067009A12010-06-17
WO2010067009A12010-06-17
Foreign References:
US5080496A1992-01-14
EP2373965A12011-10-12
US5080496A1992-01-14
Attorney, Agent or Firm:
DELUMEAU, François et al. (FR)
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Claims:
REVENDICATIONS

1. Procédé de traitement d'un signal de mesure Tl d'une température délivré par un capteur, comprenant :

- une étape (E20) de modélisation numérique, par un signal modélisé T2, de la température mesurée par le capteur ;

- une étape (E40) d'estimation d'un signal d'erreur de traînage pour ce capteur, à partir du signal modélisé T2 et d'un signal T3 obtenu par filtrage du signal modélisé, ce filtrage étant paramétré par une estimation d'une constante de temps (t) du capteur ;

ledit procédé de traitement étant caractérisé en ce qu'il comprend en outre une étape d'obtention (E50) d'un signal de température, en ajoutant à un signal T4, dérivé du signal de mesure Tl, le produit d'un paramètre réel K par un signal résultant de la soustraction du signal T4 au signal modélisé T2, et en ce que la valeur du paramètre K appliquée lors de l'étape d'obtention varie dans le temps et dépend de la valeur du signal d'erreur de traînage estimé, ladite valeur du paramètre K appliquée étant prise égale à 0 lorsque la valeur du signal d'erreur de traînage est nulle et à 1 lorsque la valeur absolue du signal d'erreur de traînage est supérieure à un premier seuil prédéterminé.

2. Procédé de traitement selon la revendication 1 dans lequel la valeur du paramètre K varie de façon linéaire entre les valeurs 0 et 1 en fonction de la valeur du signal d'erreur de traînage estimé lorsque la valeur absolue du signal d'erreur de traînage varie entre la valeur nulle et le premier seuil prédéterminé.

3. Procédé de traitement selon la revendication 1 ou 2 dans lequel ladite température est une température d'un fluide s'écoulant dans un moteur d'aéronef et dans lequel, lorsqu'il est détecté simultanément F20,F40) que la valeur du signal d'erreur de traînage estimé est nulle et que ladite température connaît une succession de variations rapides, la valeur du paramètre K est maintenue égale à la valeur qu'il avait avant ladite détection ou n'est autorisée à varier par rapport à cette valeur que d'une quantité maximale prédéterminée (F50).

4. Procédé de traitement selon la revendication 3 dans lequel il est détecté (F20) que la température connaît une succession de variations rapides lorsqu'une variation d'une vitesse de rotation du moteur d'aéronef est supérieure à un deuxième seuil prédéterminé.

5. Procédé de traitement selon l'une quelconque des revendications 1 à 4 dans lequel le signal T4 est égal au signal de mesure Tl. 6. Procédé de traitement selon l'une quelconque des revendications 1 à 4 dans lequel le signal T4 est obtenu en ajoutant au signal de mesure Tl le signal d'erreur de traînage estimé.

7. Procédé de traitement selon l'une quelconque des revendications 1 à 6 dans lequel la constante de temps du capteur est estimée en temps réel à partir du signal de mesure Tl et du signal modélisé T2.

8. Procédé de traitement selon la revendication 7 dans lequel la constante de temps du capteur est estimée en fonction du temps en mettant en oeuvre les étapes suivantes :

(d) obtention d'un premier signal, respectivement d'un second signal, par dérivation par rapport au temps du signal de mesure Tl, respectivement du signal modélisé T2 ;

(e) évaluation d'une différence entre la valeur absolue du premier signal et la valeur absolue du second signal ; et

(f) estimation de la constante de temps du capteur à partir de cette différence. 9. Système de traitement (1) d'un signal de mesure Tl d'une température délivré par un capteur (2), comprenant :

- un module (IA) de modélisation numérique, configuré pour modéliser la température mesurée par le capteur au moyen d'un signal modélisé T2 ; et

- un module d'estimation (1D), configuré pour estimer un signal d'erreur de traînage pour ce capteur à partir du signal modélisé T2 et d'un signal T3 obtenu par filtrage du signal modélisé, le filtrage étant paramétré par une estimation d'une constante de temps du capteur ;

ledit système de traitement (1) étant caractérisé en ce qu'il comprend en outre un module d'obtention (1E), configuré pour obtenir un signal de température en ajoutant à un signal T4 dérivé du signal de mesure Tl, le produit d'un paramètre réel K par un signal résultant de la soustraction du signal T4 au signal modélisé T2, et en ce que la valeur du paramètre K appliqué par le module d'obtention dépend de la valeur du signal d'erreur de traînage estimé par le module d'estimation, ladite valeur du paramètre K appliquée par le module d'obtention étant prise égale à 0 lorsque la valeur du signal d'erreur de traînage est nulle et à 1 lorsque la valeur absolue du signal d'erreur de traînage est supérieure à un premier seuil prédéterminé. 10. Moteur d'aéronef (3) comprenant au moins un capteur (2) apte à délivrer un signal de mesure Tl d'une température et un système de traitement (1) du signal de mesure Tl délivré par le capteur, ledit système de traitement étant conforme à la revendication 9. 11. Moteur d'aéronef (3) selon la revendication 10 comprenant en outre un dispositif (4) de pilotage du moteur d'aéronef configuré pour utiliser le signal de température obtenu par le système de traitement.

Description:
Procédé et système de traitement d'un signal de mesure d'une température délivré par un capteur

Arrière-plan de l'invention

L'invention se rapporte au domaine général des mesures, réalisées à l'aide de capteurs, de paramètres tels que par exemple la température d'un fluide.

Elle concerne plus particulièrement le traitement d'un signal de mesure délivré par un capteur de température.

L'invention a ainsi une application privilégiée mais non limitative dans le domaine de l'aéronautique, et notamment dans le domaine des systèmes de pilotage de moteurs d'aéronef tels que des turboréacteurs.

De façon connue, il est nécessaire, pour réguler et adapter le pilotage d'un turboréacteur aux diverses contraintes d'un vol, de mesurer la température de différents flux gazeux traversant le turboréacteur (on parle de températures de veines). A cette fin, on utilise des capteurs de température tels que des sondes ou des thermocouples, positionnés à différents endroits des veines d'écoulement des flux gazeux.

Ces capteurs de température souffrent généralement, lors d'une mesure, d'une certaine inertie, propre à chaque capteur, et qui dépend notamment de la masse (ou de la taille) de ce capteur. Cette inertie se traduit par un décalage temporel entre le moment où la mesure est réalisée par le capteur et le moment où la valeur du signal délivré par le capteur est égale à une valeur de réponse idéale à cette mesure. On parle « d'effet de traînage » de la mesure. Un tel effet peut provoquer des dysfonctionnements du turboréacteur du fait d'une mauvaise adaptation de la régulation de celui-ci, et ce notamment lors de variations rapides des températures des flux gazeux pour lesquelles l'effet de traînage se manifeste plus particulièrement.

Pour pallier cet inconvénient, il existe des techniques permettant de corriger les signaux de mesure délivrés par un capteur de température, en compensant l'effet de traînage induit par l'inertie de ce capteur. De telles techniques sont décrites par exemple dans le document US 5,080,496 et dans le document WO 2010/067009. De façon générale, ces techniques s'appuient d'une part, sur une modélisation numérique de la température mesurée par le capteur (aussi connue sous le nom de modèle dynamique de la mesure) qui offre une bonne représentativité des écarts relatifs lors de l'évolution de la température, et d'autre part, sur une modélisation numérique de l'inertie du capteur à l'aide d'un filtre paramétré par une estimation de la constante de temps de ce capteur. De façon connue en soi, la constante de temps d'un capteur de mesure caractérise son temps de réponse, c'est- à-dire son inertie. A partir de la modélisation numérique de la température mesurée et de la modélisation de l'inertie du capteur il est possible de déterminer un signal de compensation de l'effet de traînage induit par l'inertie du capteur et de corriger le signal de mesure délivré par le capteur en lui ajoutant le signal de compensation.

Le document US 5,080,496 utilise, pour estimer la constante de temps du capteur, un abaque figé indiquant une valeur moyenne de la constante de temps en fonction d'un débit d'écoulement du fluide dans lequel se trouve le capteur.

Un tel abaque est établi pour des gabarits de temps de réponse et des conditions prédéterminés, et ne tient pas compte de la dispersion de l'inertie d'un capteur de température par rapport à un autre. Or, les technologies de fabrication actuelles ne permettent pas de fabriquer, à moindre coût, des capteurs de température pour le pilotage des turboréacteurs qui respectent un gabarit de temps de réponse peu dispersé. Par conséquent, il est difficile d'avoir des abaques adaptés aux différents capteurs de température considérés. Et de nombreux problèmes ont été mis en évidence lorsque les constantes de temps des capteurs embarqués sur un turboréacteur sont éloignées des valeurs données par ces abaques.

Par ailleurs, pour obtenir une estimation de la constante de temps à partir d'un tel abaque, il est nécessaire, au préalable, d'estimer le débit d'écoulement de fluide dans lequel se trouve le capteur. La mise en œuvre d'estimateurs complémentaires sur le turboréacteur est donc nécessaire, ce qui rend d'autant plus complexe la correction des mesures.

Pour pallier ces inconvénients, le document W02010/067009 propose d'estimer en temps réel la constante de temps du capteur spécifique considéré à partir du signal de mesure délivré par le capteur et d'un signal modélisé représentatif de la température mesurée par le capteur. L'estimation de la constante de temps est ensuite utilisée pour corriger le signal de mesure délivré par le capteur (i.e. compensation de l'effet de traînage). La correction apportée au signal de mesure est ainsi adaptée au capteur de température utilisé, et ce quelle que soit son inertie. Il est ainsi possible d'utiliser des capteurs de température dont les constantes de temps respectives présentent une dispersion importante, et peuvent être élevées. Ceci permet d'avoir recours à des capteurs de température plus solides mécaniquement et moins coûteux.

Objet et résumé de l'invention

L'invention propose une alternative aux techniques de compensation de l'erreur de traînage du capteur de température proposées dans l'art antérieur qui permet de fournir un signal de mesure précis de la température mesurée par le capteur.

Plus spécifiquement, l'invention propose un procédé de traitement d'un signal de mesure Tl d'une température délivré par un capteur, comprenant :

- une étape de modélisation numérique, par un signal modélisé T2, de la température mesurée par le capteur ; et

- une étape d'estimation d'un signal d'erreur de traînage pour ce capteur, à partir du signal modélisé T2 et d'un signal T3 obtenu par filtrage du signal modélisé, ce filtrage étant paramétré par une estimation d'une constante de temps (t) du capteur.

Ce procédé de traitement est remarquable en ce qu'il comprend en outre une étape d'obtention d'un signal de température en ajoutant à un signal T4 dérivé du signal de mesure Tl, le produit d'un paramètre réel K par un signal résultant de la soustraction du signal T4 au signal modélisé T2, et en ce que la valeur du paramètre K appliquée lors de l'étape d'obtention varie dans le temps et dépend de la valeur du signal d'erreur de traînage estimé, ladite valeur du paramètre K appliquée étant prise égale à 0 lorsque la valeur du signal d'erreur de traînage est nulle et à 1 lorsque la valeur absolue du signal d'erreur de traînage est supérieure à un premier seuil prédéterminé. Corrélativement, l'invention vise aussi un système de traitement d'un signal de mesure Tl d'une température délivré par un capteur, comprenant :

- un module de modélisation numérique, configuré pour modéliser la température mesurée par le capteur au moyen d'un signal modélisé T2 ; et

- un module d'estimation, configuré pour estimer un signal d'erreur de traînage pour ce capteur à partir du signal modélisé T2 et d'un signal T3 obtenu par filtrage du signal modélisé, le filtrage étant paramétré par une estimation d'une constante de temps du capteur.

Le système de traitement est remarquable en ce qu'il comprend en outre un module d'obtention, configuré pour obtenir un signal de température en ajoutant à un signal T4 dérivé du signal de mesure Tl, le produit d'un paramètre réel K par un signal résultant de la soustraction du signal T4 au signal modélisé T2, et en ce que la valeur du paramètre K appliqué par le module d'obtention dépend de la valeur du signal d'erreur de traînage estimé par le module d'estimation, ladite valeur du paramètre K appliquée par le module d'obtention étant prise égale à 0 lorsque la valeur du signal d'erreur de traînage est nulle et à 1 lorsque la valeur absolue du signal d'erreur de traînage est supérieure à un premier seuil prédéterminé.

Par signal dérivé du signal de mesure Tl, on entend un signal obtenu à partir de celui-ci. Il peut s'agir par exemple du signal de mesure Tl lui-même ou d'un signal de mesure corrigé par exemple pour tenir compte de l'inertie du capteur en lui ajoutant une estimation de l'erreur de traînage.

Par ailleurs, lorsqu'il est fait référence à un signal d'erreur de traînage, il ne s'agit pas d'un signal physique mesuré à proprement parler par un capteur, mais de valeurs estimées de l'erreur de traînage. Ces valeurs peuvent être déterminées à partir notamment d'une estimation en temps réel de la constante de temps de la sonde de température.

La température mesurée par le capteur est par exemple une température d'un fluide s'écoulant dans un moteur d'aéronef (ex. une température de veine). Le signal de température obtenu grâce à l'invention peut typiquement être utilisé par un dispositif de régulation ou de pilotage du moteur de l'aéronef pour adapter le pilotage, c'est-à-dire la régulation, du moteur à diverses contraintes. L'invention a ainsi une application privilégiée mais non limitative dans le domaine de l'aéronautique.

La logique proposée par l'invention est simple et avantageuse car elle tire profit des propriétés et des atouts de chaque signal dont on dispose (signal de mesure et signal modélisé) pour élaborer un signal de température précis :

- le signal de mesure du capteur est utilisé lorsque la température mesurée est stabilisée et le capteur fonctionne de façon stabilisée (ce qui correspond à une stabilisation de la température sur un intervalle de temps dépassant la constante de temps du capteur), c'est-à-dire lorsqu'on ne constate plus d'effet de traînage sur la mesure réalisée par le capteur, et que ce signal donne une bonne représentation en valeur absolue de la température mesurée ;

- le signal modélisé est utilisé lorsque le capteur de température se trouve au contraire dans une phase transitoire (correspondant à des variations « rapides » de la température) dans laquelle l'inertie du capteur se fait ressentir ; de façon connue, les modélisations numériques offrent généralement une bonne représentativité des écarts relatifs de température, ce qui est avantageux pour les phases transitoires ; et

- une transition entre les deux est assurée via le paramètre K de sorte à garantir les besoins en précision du signal de température obtenu.

La valeur du paramètre K qui permet de pondérer l'influence du signal de mesure et du signal modélisé dans le calcul du signal de température, varie dans le temps en fonction de la valeur du signal d'erreur de traînage. Cette valeur du signal d'erreur de traînage permet d'indiquer de façon précise et en temps réel les différentes phases de fonctionnement du capteur qui régissent les moments où l'un ou l'autre des signaux (signal de mesure et signal modélisé) présentent une meilleure estimation de la température l'un par rapport à l'autre. L'invention ne se contente donc pas de détecter les variations de la température, qui pourraient par exemple être identifiées dans le cas d'une température de fluide s'écoulant dans un moteur d'aéronef, en observant les variations du régime de rotation du moteur. Mais elle s'attache, pour déterminer quel signal favoriser en raison de sa meilleure représentativité de la température que l'on cherche à estimer, au critère même qui indique le fonctionnement courant du capteur de température considéré (i.e. est- ce qu'il y a ou non une erreur de traînage sur la température courante mesurée), et qui tient compte des imperfections de ce capteur et plus particulièrement de son inertie propre.

L'invention propose donc une alternative aux techniques de compensation de l'erreur de traînage de l'état de la technique qui permet, lors de transitoires de température, d'exploiter pleinement la précision du modèle numérique sur les écarts relatifs de température. Cette technique alternative permet, dans certains contextes d'utilisation, de s'affranchir d'imprécisions susceptibles d'affecter certaines techniques de compensation de l'art antérieur.

La loi de variation du paramètre K en fonction des valeurs du signal d'erreur de traînage peut prendre différentes formes. Cette loi détermine comment on passe, dans la logique proposée par l'invention, du signal de mesure au signal modélisé. Elle peut être déterminée de façon expérimentale.

Dans un mode particulier de réalisation, la valeur du paramètre K varie de façon linéaire entre les valeurs 0 et 1 en fonction de la valeur du signal d'erreur de traînage estimé lorsque la valeur absolue du signal d'erreur de traînage varie entre la valeur nulle et le premier seuil prédéterminé.

Ce mode de réalisation est particulièrement simple à mettre en œuvre et offre une transition douce et continue entre le signal de mesure et le signal modélisé. Ceci a un avantage particulier dans le domaine de l'aéronautique lorsque le signal de température obtenu est utilisé notamment pour piloter un moteur d'aéronef, l'utilisation d'une loi linéaire permettant de ne pas perturber le pilotage, c'est-à-dire la régulation, du moteur.

Dans un mode particulier de réalisation lié au domaine de l'aéronautique, la température est une température d'un fluide s'écoulant dans un moteur d'aéronef et, lorsqu'il est détecté simultanément que la valeur du signal d'erreur de traînage estimé est nulle et que ladite température connaît une succession de variations rapides, la valeur du paramètre K est maintenue égale à la valeur qu'il avait avant ladite détection ou n'est autorisée à varier par rapport à cette valeur que d'une quantité maximale prédéterminée. Ce mode de réalisation permet avantageusement de tenir compte de phénomènes pouvant affecter un moteur d'aéronef et qui se traduit par un enchaînement de hausses et de baisses (i.e. transitoires) de la température du fluide. Ces phénomènes sont par exemple dus à une succession d'accélérations et de décélérations rapides du moteur (par exemple, une décélération rapide du moteur suivie d'une accélération rapide du moteur).

En présence de tels phénomènes de succession d'accélération(s) et de décélération(s), les inventeurs ont constaté que le signal d'erreur de traînage peut s'annuler bien que la température ne soit pas stabilisée (et a fortiori le capteur de température non plus). En effet, conformément à l'invention, le signal d'erreur de traînage est estimé à partir d'un signal modélisé et du signal modélisé filtré par un filtrage tenant compte de la constante de temps du capteur. Compte-tenu de la forme du filtre utilisé pour modéliser l'inertie du capteur, les deux signaux peuvent prendre à un moment donné des valeurs identiques et conduire à une annulation du signal d'erreur de traînage alors que le capteur de température n'est pas dans une phase de fonctionnement stabilisée. Par conséquent, dans un tel contexte, il n'est pas pertinent d'utiliser le signal de mesure issu du capteur.

Afin d'éviter ce problème, l'invention propose, lorsqu'une telle situation est détectée, de maintenir la valeur courante du paramètre K utilisée ou tout du moins de s'assurer qu'elle ne varie pas trop par rapport à cette valeur courante (et en tout état de cause l'empêcher de devenir nulle). Un tel mécanisme est aussi connu sous le nom de « limiteur de gradient ».

La détection des transitoires rapides est préférentiellement mise en œuvre en tenant compte de la vitesse de rotation du moteur : plus spécifiquement, on détecte que la température connaît une succession de variations rapides lorsqu'une variation d'une vitesse de rotation du moteur d'aéronef est supérieure à un deuxième seuil prédéterminé.

On pourrait toutefois en variante envisager d'autres paramètres de fonctionnement du moteur qui permettent de détecter des transitoires rapides de la température du fluide auquel on s'intéresse.

Comme mentionné précédemment, dans un mode particulier de réalisation, le signal T4 est égal au signal de mesure Tl. La solution proposée par l'invention dans ce mode de réalisation est alors relativement simple à mettre en oeuvre.

Dans un autre mode de réalisation, le signal T4 est obtenu en ajoutant au signal de mesure Tl le signal d'erreur de traînage estimé.

Autrement dit, dans ce mode de réalisation, on combine les avantages de l'invention avec ceux des techniques de compensation de l'erreur de traînage, ce qui permet d'améliorer la robustesse du signal de température obtenu.

En effet, on note que lorsque l'on se trouve dans une phase stabilisée du capteur, l'erreur de traînage est nulle. Par conséquent, le signal « corrigé » T4 correspond bien dans ce cas au signal de mesure Tl.

En revanche, en transitoire, en utilisant un signal de mesure corrigé, on effectue via le paramètre K une interpolation entre deux signaux qui ont une même dynamique. Ceci permet d'améliorer la robustesse de la logique proposée par l'invention et de garantir une meilleure qualité du signal de température obtenu lors des phases transitoires.

En outre, la précision du signal utilisé lors des phases transitoires est améliorée. En effet, du fait de la correction apportée au signal de mesure, on s'affranchit de l'erreur de traînage qui affecte le signal de mesure du capteur de température lors des transitoires de température. L'utilisation de la mesure corrigée permet donc de gagner en précision lors des phases d'interpolation.

L'invention s'appuie sur une estimation de la constante de temps du capteur de température pour déterminer notamment le signal d'erreur de traînage.

Aucune limitation n'est attachée à la façon dont on estime cette constante de temps. On peut par exemple utiliser des abaques comme dans l'état de la technique.

Toutefois, préférentiellement la constante de temps du capteur est estimée en temps réel à partir du signal de mesure Tl et du signal modélisé T2. Par « temps réel », on entend ici qu'on estime la constante de temps du capteur à différents instants, de façon répétée dans le temps (par exemple à des instants espacés d'une période d'échantillonnage Te), pour tenir compte de son évolution en fonction du temps. Il est possible par exemple d'estimer la constante de temps comme décrit dans le document WO 2010/067009. Ceci permet d'avoir une meilleure estimation de l'erreur de traînage du capteur spécifique qui est utilisé.

A cet effet, par exemple, la constante de temps du capteur peut être estimée en temps réel-en mettant en œuvre les étapes suivantes à un instant donné :

(a) obtention d'un premier signal, respectivement d'un second signal, par dérivation par rapport au temps du signal de mesure Tl, respectivement du signal modélisé T2 ;

(b) évaluation d'une différence entre la valeur absolue du premier signal et la valeur absolue du second signal ; et

(c) estimation de la constante de temps du capteur à partir de cette différence.

Cette technique permet de s'affranchir des imperfections, en termes d'estimation absolue de la température, du modèle numérique utilisé pour estimer la température mesurée par le capteur. En effet, du fait de l'utilisation des dérivées du signal de mesure et du signal modélisé dans l'invention, il est suffisant de disposer d'un modèle numérique offrant une bonne représentativité des écarts relatifs de la température mesurée.

Dans un mode particulier de réalisation, les différentes étapes du procédé de traitement d'un signal de température selon l'invention sont déterminées par des instructions de programmes d'ordinateurs.

En conséquence, l'invention vise aussi un programme d'ordinateur sur un support d'informations, ce programme étant susceptible d'être mis en œuvre dans un système de traitement ou plus généralement dans un ordinateur, ce programme comportant des instructions adaptées à la mise en œuvre des étapes d’un procédé de traitement tel que décrit ci-dessus.

L'invention vise également un programme d'ordinateur sur un support d'informations, ce programme étant susceptible d'être mis en œuvre dans un dispositif de réseau ou plus généralement dans un ordinateur, ce programme comportant des instructions adaptées à la mise en œuvre des étapes d’un procédé de communication tel que décrit ci- dessus. Chacun de ces programmes peut utiliser n'importe quel langage de programmation, et être sous la forme de code source, code objet, ou de code intermédiaire entre code source et code objet, tel que dans une forme partiellement compilée, ou dans n'importe quelle autre forme souhaitable.

L'invention vise aussi un support d’informations ou d'enregistrement lisible par un ordinateur, et comportant des instructions d’un programme d’ordinateur tel que mentionné ci-dessus.

Le support d’informations ou d'enregistrement peut être n’importe quelle entité ou dispositif capable de stocker le programme. Par exemple, le support peut comporter un moyen de stockage, tel qu’une ROM, par exemple un CD ROM ou une ROM de circuit microélectronique, ou encore un moyen d’enregistrement magnétique, par exemple une disquette (floppy dise) ou un disque dur.

D’autre part, le support d’informations ou d'enregistrement peut être un support transmissible tel qu’un signal électrique ou optique, qui peut être acheminé via un câble électrique ou optique, par radio ou par d’autres moyens. Le programme selon l’invention peut être en particulier téléchargé sur un réseau de type Internet.

Alternativement, le support d’informations ou d'enregistrement peut être un circuit intégré dans lequel le programme est incorporé, le circuit étant adapté pour exécuter ou pour être utilisé dans l’exécution du procédé en question.

Comme mentionné précédemment, l'invention a une application privilégiée mais non limitative dans le domaine de l'aéronautique.

Selon un autre aspect l'invention vise un moteur d'aéronef comprenant au moins un capteur apte à délivrer un signal de mesure Tl d'une température et un système de traitement du signal de mesure Tl délivré par le capteur conforme à l'invention.

Dans un mode particulier de réalisation, le moteur comprend en outre un dispositif de pilotage du moteur d'aéronef configuré pour utiliser le signal de température obtenu par le système de traitement.

On peut également envisager, dans d’autres modes de réalisation, que le procédé de traitement, le système de traitement et le moteur d'aéronef selon l’invention présentent en combinaison tout ou partie des caractéristiques précitées. Brève description des dessins

D'autres caractéristiques et avantages de la présente invention ressortiront de la description faite ci-dessous, en référence aux dessins annexés qui en illustrent un exemple de réalisation dépourvu de tout caractère limitatif. Sur les figures :

- la figure 1 représente, de façon schématique, un système de traitement d'un signal de mesure d'une température, conforme à l'invention, dans un mode particulier de réalisation ;

- la figure 2 représente, sous forme schématique, l'architecture matérielle d'un dispositif 4 de régulation pleine autorité d'un turboréacteur intégrant le système de traitement de la figure 1 ;

- la figure 3 représente, sous forme d'organigramme, les principales étapes d'un procédé de traitement d'un signal de mesure selon l'invention, dans un mode particulier de réalisation dans lequel il est mis en œuvre par le système de traitement représenté sur la figure 1 ;

- la figure 4 représente un modèle numérique pouvant être utilisé par le système de traitement de la figure 1 ;

- la figure 5 représente un exemple de loi de variation du paramètre K utilisé par le système de traitement de la figure 1 ; et

- la figure 6 représente la façon dont la valeur du paramètre K peut être déterminée dans un autre mode de réalisation de l'invention.

Description détaillée d'un mode de réalisation

La figure 1 représente, dans un mode particulier de réalisation, un système de traitement 1 conforme à l'invention, et configuré pour traiter un signal de mesure Tl délivré par un capteur de température 2 présentant une inertie thermique.

Dans l'exemple envisagé à la figure 1, le système 1 de traitement équipe un moteur d'aéronef 3, et plus spécifiquement dans un turboréacteur double corps double flux propulsant un avion. Le système de traitement 1 est intégré ici dans le dispositif 4 de régulation pleine autorité de l'avion propulsé par le turboréacteur (ou couplé à ce dispositif), connu également sous le nom de FADEC (Full Authority Digital Engine Control), celui-ci étant configuré pour utiliser lors du pilotage et de la régulation du turboréacteur, le signal résultant du traitement opéré par le système 1 de traitement sur le signal de mesure Tl.

Dans l'exemple envisagé à la figure 1, la température mesurée par le capteur de température 2 est la température T 25 de l'air en entrée du compresseur haute-pression du turboréacteur 3. Bien entendu, l'invention s'applique également à d'autres températures de fluide s'écoulant dans le turboréacteur et pouvant être mesurées au moyen de capteurs de température tels que le capteur 2.

L'invention peut également être mise en œuvre dans d'autres contextes que le contexte aéronautique dans lesquels est utilisé un capteur de température présentant une inertie thermique.

Dans l'exemple envisagé à la figure, le dispositif 4 de régulation pleine autorité de l'avion a l'architecture matérielle d'un ordinateur telle que représentée schématiquement à la figure 2.

Il comprend notamment un processeur 5, une mémoire vive 6, une mémoire morte 7, une mémoire flash non volatile 8, ainsi que des moyens de communication 9 comprenant une ou plusieurs interfaces de communication. Ces moyens de communication 9 permettent notamment au dispositif 4 de régulation pleine autorité de l'avion d'émettre des commandes de pilotage ou de régulation à destination de divers actionneurs et autres équipements du turboréacteur 3, et de recevoir différents signaux, notamment de capteurs équipant le turboréacteur, tels que par exemple le signal de température Tl mesuré par le capteur de température 2. Aucune limitation n'est attachée à la nature des interfaces de communication mis en œuvre entre les différents équipements du turboréacteur et le dispositif 4 de régulation pleine autorité de l'avion (ex. bus numériques, etc.).

La mémoire morte 7 du dispositif 4 de régulation pleine autorité de l'avion constitue un support d'enregistrement conforme à l'invention, lisible par le processeur 5 et sur lequel est enregistré un programme d'ordinateur PROG conforme à l'invention comportant des instructions pour l'exécution des étapes du procédé de traitement selon l'invention.

Ce programme d'ordinateur PROG définit des modules fonctionnels (et logiciels ici) du dispositif 4 de régulation pleine autorité de l'avion et plus précisément du système de traitement 1 incorporé dans le dispositif 4 de régulation pleine autorité de l'avion. Ces modules fonctionnels sont configurés pour mettre en œuvre les étapes du procédé de traitement selon l'invention, et s'appuient sur et/ou commandent les éléments matériels 5-9 du dispositif 4 de régulation pleine autorité de l'avion cités précédemment. Ils comprennent notamment ici, comme illustré sur la figure 1 :

- un module de modélisation numérique IA, configuré pour modéliser la température T2S mesurée par le capteur 2, au moyen d'un signal modélisé T2. Ce module de modélisation numérique IA est adapté à modéliser le signal de mesure qui serait délivré par le capteur de température 2 si celui-ci fonctionnait sans défaut lié à sa constante de temps ou de façon équivalente si celui-ci avait une constante de temps nulle ;

- un premier module d'estimation IB, configuré pour estimer la constante de temps t du capteur 2 ;

- un module de filtrage IC, configuré pour filtrer le signal modélisé T2, le filtrage mis en œuvre par le module de filtrage IC étant paramétré par l'estimation de la constante de temps t du capteur 2 réalisée par le module d'estimation IB ;

- un deuxième module d'estimation 1D, configuré pour estimer un signal d'erreur de traînage noté £i ag pour le capteur de température 2, à partir du signal modélisé T2 fourni par le module de modélisation numérique IA et du signal T3 obtenu par filtrage du signal modélisé par le module de filtrage IB ;

- un module d'obtention 1E, configuré pour obtenir un signal de température noté dans la suite T, en ajoutant à un signal T4 dérivé du signal de mesure Tl, le produit d'un paramètre réel K par un signal résultant de la soustraction du signal modélisé T2 au signal T4 dérivé du signal de mesure Tl. Conformément à l'invention, la valeur du paramètre K appliqué par le module d'obtention varie dans le temps et dépend de la valeur du signal d'erreur de traînage £i ag estimé par le module d'estimation, comme détaillé davantage ultérieurement.

Les fonctions de ces différents modules et la façon dont ils opèrent sont décrites plus en détail ultérieurement en référence aux figures 3 à 6 dans différents modes de réalisation de l'invention.

En variante, les modules 1A-1E peuvent être implémentés au moyen de composants matériels électroniques. Dans la suite de la description, tous les signaux considérés sont des signaux temporels échantillonnés à une période d'échantillonnage Te. Cette période d'échantillonnage Te est, par exemple, de l'ordre de 20 à 40 ms. De façon connue, elle dépend notamment de la dynamique de la température mesurée. On note cependant que l'invention peut également être mise en œuvre avec des signaux continus variant en fonction du temps t.

La figure 3 illustre les principales étapes d'un procédé selon l'invention de traitement d'un signal de mesure Tl délivré par le capteur de température 2, dans un mode particulier de réalisation dans lequel il est mis en œuvre par le système de traitement 1. Ces étapes sont répétées à chaque instant d'échantillonnage t=nTe, où n désigne un entier positif ou nul.

On suppose que le capteur de température 2 mesure à l'instant t=nTe, n>0, la température T 2 s en entrée du compresseur haute-pression du turboréacteur et fournit, en réponse à cette mesure, un signal Tl(nTe) représentatif de cette mesure (étape E10).

Le système de traitement 1, via son module de modélisation numérique IA, génère par ailleurs un signal modélisé T2(nTe) modélisant numériquement la température T 2 5 mesurée par le capteur de température 2. Le signal modélisé T2 par le module de modélisation numérique IA est représentatif du signal de mesure qui serait délivré par le capteur de température 2 si celui-ci fonctionnait sans défaut lié à sa constante de temps (i.e. pas d'inertie thermique) ou de façon équivalente si celui-ci avait une constante de temps nulle.

La figure 4 représente sous forme schématique, un exemple de modèle numérique pouvant être utilisé par le module de modélisation numérique IA pour générer le signal modélisé T2.

Selon cet exemple, le module de modélisation numérique IA utilise, pour générer le signal modélisé T2, une mesure de la température de l'air à l'entrée de la soufflante du turboréacteur, notée (Ti 2 ) m , ainsi qu'une mesure notée (N) m de la vitesse de rotation N de la soufflante du turboréacteur, réalisées à l'instant nTe. Ces mesures peuvent être obtenues via des capteurs connus en soi dûment placés dans le turboréacteur. On suppose par exemple ici qu'il n'y a pas de réducteur entre l'arbre du compresseur basse pression et la soufflante du turboréacteur de sorte que la vitesse de rotation N est égale au régime NI du compresseur basse pression et est fournie par un capteur permettant de mesurer ce régime de rotation.

Cet exemple n'est donné qu'à titre illustratif et en variante, un capteur dédié peut être utilisé pour mesurer la vitesse de rotation N.

Plus spécifiquement, le module de modélisation numérique IA estime, à partir de la mesure (N) m de la vitesse de rotation, un rapport adiabatique de températures T 25 /Ti2 (étape E21). Ce rapport est estimé ici en utilisant une courbe prédéterminée représentant l'évolution du rapport de températures T25/T12 en fonction de la vitesse de rotation N de la soufflante du turboréacteur. Une telle courbe est connue de l'homme du métier et n'est pas décrite plus en détail ici.

L'estimation O T^e ainsi obtenue du rapport T25/T 1 2 est ensuite multipliée par la mesure de la température (T l2 )m (étape E22). Le module de modélisation numérique IA obtient de cette manière le signal modélisé T2 à l'instant nTe.

En variante, un modèle numérique plus élaboré et plus précis de la température mesurée par le capteur 2 peut être utilisé par le module de modélisation numérique IA. Un tel modèle est décrit notamment dans le document US 5,080,496.

En référence à la figure 3, le signal modélisé T2 généré par le module de modélisation numérique IA est ensuite filtré par le module de filtrage IC, générant un signal filtré à l'instant nTe noté T3(nTe) (étape E30). Dans l'exemple envisagé ici, le module de filtrage IC applique au signal T2 un filtre du premier ordre dont la fonction de transfert H (/?) est donnée par :

où p désigne une variable complexe et x es t désigne une estimation de la constante de temps x du capteur 2 réalisée par le premier module d'estimation IB du système de traitement 1.

L'estimation de la constante de temps x du capteur 2 peut être réalisée de diverses façons par le premier module d'estimation IB.

Le premier module d'estimation IB peut par exemple procéder de façon similaire ou identique à ce qui est décrit dans le document WO 2010/067009 et estimer une valeur de la constante de temps x du capteur 2 en temps réel (autrement dit à l'instant nTe considéré), à partir du signal de mesure Tl(nTe) et du signal modélisé T2(nTe).

Plus précisément, pour estimer la valeur x est de la constante de temps du capteur 2, le premier module d'estimation IB dérive le signal de mesure Tl et le signal de mesure T2 et obtient les signaux SI et S2 suivants :

_ T2(nTe)— T2((n— l)Te)

S2(nTe) = - - - i e

Puis, le premier module d'estimation IB évalue ensuite un signal de différence EPS selon :

EPS = \Sl(nTe)\ - |52(hGb) |

Le signal |S1[/77¾] | est par ailleurs comparé à un prédéfini s afin de détecter une valeur faible du signal SI, représentative d'une phase de stabilité thermique. Le seuil prédéfini s sera ainsi choisi de sorte à permettre cette détection. La valeur de la différence EPS est forcée à zéro si |Sl[/?7e] | est inférieure au seuil s.

Puis le premier module d'estimation IB utilise un estimateur de type correcteur intégral (ou filtre correcteur intégral), paramétré par un gain G (G étant un nombre réel) pour estimer la valeur de la constante de temps T est à l'instant nTe selon :

t est iP-Te) = T est ((n - l)Te) + G x EPS

e5i [(n-l)Tè\ désigne la valeur de la constante estimée x est à l'instant ( n-l)Te . Le choix de la valeur initiale de la constante de temps t 0 et de la valeur du gain G résulte d'un compromis entre performance de l'estimation et rapidité de convergence de l'algorithme adaptatif. On peut, par exemple, choisir la valeur initiale de la constante de temps t 0 dans un abaque fourni par le constructeur du capteur de température 2 et tel qu'utilisé dans les techniques de l'art antérieur.

En variante, le premier module d'estimation IB peut utiliser un tel abaque pour déterminer une valeur moyenne de la constante de temps en fonction d'un débit d'écoulement du fluide dans lequel se trouve le capteur de température 2 (à partir d'une mesure de ce débit d'écoulement fournie par un capteur approprié du turboréacteur), et se servir de cette valeur moyenne comme estimation x est de la constante de temps dans le filtre appliqué par le module de filtrage IC.

En référence à la figure 3, le signal modélisé T2 généré par le module de modélisation numérique IA et le signal filtré T3 fourni par le module de filtrage IC sont ensuite utilisés par le module d'estimation 1D pour estimer un signal d'erreur de traînage £i ag à l'instant nTe pour le capteur de température 2 (étape E40). Dans le mode de réalisation décrit ici, le module d'estimation 1D estime le signal d'erreur de traînage £i ag à l'instant nTe en soustrayant le signal T3(nTe) au signal T2(nTe) soit :

£i ag (nTe)= T3(nTe) - T2(nTe).

Le signal d'erreur de traînage ¾ g (nTe) déterminé par le module d'estimation 1D est ensuite utilisé par le module d'obtention 1E du système de traitement pour obtenir un signal de température noté T(nTe) destiné au dispositif 4 de régulation pleine autorité de l'avion afin de lui permettre de réguler et de piloter le turboréacteur 3 (étape E50).

Plus spécifiquement, le module d'obtention 1E obtient le signal de température à l'instant nTe en ajoutant à un signal T4 dérivé du signal de mesure Tl, le produit d'un paramètre réel K, supérieur ou égal à 0, par un signal résultant de la soustraction du signal T4 dérivé du signal de mesure Tl au signal modélisé T2, soit :

T(nTe)=T4(nTe)+K(nTe)[T4(nTe)-T2(nTe)]

Dans un premier mode de réalisation, le signal T4 est pris égal au signal de mesure Tl. Autrement dit, le module d'obtention 1E détermine le signal T(nTe) de la façon suivante :

T(nTe)=Tl(nTe)+K(nTe)[T2(nTe)-Tl(nTe)]

Dans un deuxième mode de réalisation, le signal T4 est obtenu en ajoutant au signal de mesure Tl le signal d'erreur de traînage estimé £iag(nTe). Autrement dit, le signal T4 correspond à un signal dans lequel l'erreur de traînage a été compensée, et :

T(nTe)=[Tl(nTe)+ £i ag (nTe)]+K(nTe)[[Tl(nTe)+ £, ag (nTe)]-T2(nTe)]

Conformément à l'invention, le paramètre K appliqué par le module d'obtention 1E varie dans le temps et dépend de la valeur du signal d'erreur de traînage £i ag (nTe) estimé à l'instant nTe. Dans le mode de réalisation considéré ici, on considère une variation linéaire de la valeur de K en fonction du signal d'erreur de traînage, telle qu'illustrée à la figure 5. Plus spécifiquement :

- la valeur de K est prise égale à 0 lorsque le signal d'erreur de traînage est nul (ou sensiblement nul) ;

- la valeur de K est prise égale à 1 lorsque la valeur absolue du signal d'erreur de traînage est supérieure à un seuil prédéterminé THR, i.e. lorsque |£i ag (nTe)| > THR ; et

- la valeur de K varie de façon linéaire entre 0 et 1 lorsque la valeur absolue du signal d'erreur de traînage est comprise entre 0 et THR, i.e. lorsque 0< |£i ag (nTe)| < THR.

Le seuil THR peut être déterminé expérimentalement, de sorte à caractériser le comportement transitoire du capteur de température 2. En effet, comme mentionné précédemment, ce seuil a pour but de distinguer lorsque le capteur de température 2 se trouve dans une phase transitoire, dans laquelle il est plus précis de considérer le signal T2 issu du modèle numérique plutôt que le signal de mesure Tl issu du capteur ou le signal de mesure compensé avec l'erreur de traînage estimée. On peut aisément déterminer le seuil THR en réalisant des simulations correspondant à des scénarii pertinents et en réglant de manière itérative le seuil de sorte à obtenir la meilleure représentativité de la température mesurée.

Dans le mode de réalisation décrit ici, le signal de température T obtenu par le module d'obtention 1E est ensuite fourni au dispositif 4 de régulation pleine autorité de l'avion pour réguler et piloter le turboréacteur 3 (étape E60).

La figure 6 illustre la façon dont la valeur de K est déterminée par le module d'obtention 1E en fonction de la valeur du signal d'erreur de traînage dans un deuxième mode de réalisation de l'invention.

Dans ce deuxième mode de réalisation, il est tenu compte de phénomènes, tels qu'une succession d'accélérations et de décélérations du turboréacteur ou des agaceries, pouvant se traduire par des transitoires rapides de la température (succession de hausses et de baisses de la température). Durant de tels phénomènes, en raison de la brutalité et de la rapidité des hausses et des baisses de température, le capteur de température 2 n'atteint pas de phase stabilisée. Toutefois, du fait de la modélisation adoptée et de la façon dont l'erreur de traînage est estimée (en soustrayant le signal modélisé filtré T3 au signal modélisé T2), il se peut que dans un tel contexte de transitoires rapides de la température, l'erreur de traînage soit à un instant nulle (correspondant au « croisement » du modèle numérique utilisé pour générer le signal modélisé T2 et du modèle numérique filtré utilisé pour générer le signal modélisé filtré T3) bien que le capteur de température 2 ne soit pas stabilisé. En une pareille situation, il est préférable comme le capteur de température 2 n'est pas stabilisé, de favoriser le signal T2 issu du modèle numérique (ou tout du moins de maintenir la valeur du paramètre K appliquée avant les transitoires de température) plutôt que de basculer sur le signal de mesure Tl fourni par le capteur de température 2.

Pour mettre en oeuvre cette stratégie, le module d'obtention 1E est configuré, dans ce deuxième mode de réalisation, pour détecter si la température T25 subit une succession de variations rapides (étape F10). Cette détection est réalisée en surveillant les variations de la vitesse de rotation N du turboréacteur 3. Dans l'exemple mentionné précédemment d'un turboréacteur ne comprenant pas de réducteur entre l'arbre du compresseur basse pression et la soufflante, cette détection est réalisée en surveillant les variations de la vitesse NI de rotation du compresseur basse pression du turboréacteur 3 (i.e. N=N1 dans cet exemple).

A cet effet, le module d'obtention 1E utilise une mesure de la vitesse NI de rotation à l'instant nTe, acquise par un capteur de vitesse connu en soi et dûment positionné dans le turboréacteur 3, et obtient une dérivée dNl(nTe)/dTe de cette mesure à l'instant nTe par exemple de la façon suivante :

Puis il compare la valeur de la dérivée dNl(nTe)/dTe obtenue par rapport à un seuil THR2 prédéterminé (étape test F20). Comme mentionné précédemment pour le seuil THR, le seuil THR2 peut être déterminé expérimentalement en réalisant différentes simulations et en réglant lors de ces simulations de façon itérative la valeur du seuil THR2 pour obtenir la meilleure représentativité de la température mesurée.

Si la valeur de la dérivée dNl(nTe)/dTe est supérieure au seuil THR2, le module d'obtention 1E considère (i.e. détecte) que la température T 25 subit une succession de variations rapides (étape F30). Si simultanément, c'est-à-dire pour le même instant nTe, il détecte que le signal d'erreur de traînage est nul lors de l'étape d'obtention E50 (réponse oui à l'étape test F40), alors pour calculer le signal de température T(nTe), au lieu d'appliquer un paramètre K(nTe) de valeur nulle comme indiqué par la loi de variation de K précédemment décrite en référence aux figures 3 et 5, le module d'obtention 1E maintient la valeur du paramètre K égale à la valeur que ce paramètre avait avant l'instant nTe auquel il a été détecté que dNl(nTe)/dTe était supérieur au seuil THR2 (autrement dit K(nTe)=K((n-l)Te au lieu de K(nTe)=0 comme indiqué par la loi de variation illustrée à la figure 5) (étape F50).

En variante, la valeur du paramètre K adoptée à l'instant nTe peut être modifiée par le module d'obtention 1E, mais n'est autorisée à varier par rapport à la valeur qu'elle avait avant la détection simultanée des variations rapides de la température T 2 5 et d'un signal d'erreur de traînage nul que d'une quantité maximale prédéterminée. Cette quantité maximale peut être déterminée expérimentalement, comme décrit précédemment pour les seuils THR et THR2.

En d'autres mots, le module d'obtention 1E utilise un limiteur de gradient pour contraindre la valeur de K à ne pas devenir nulle et à ne pas varier trop fortement durant cette période de transitions rapides de la température mesurée.

On note que le maintien de la valeur du paramètre K, ou le limiteur de gradient, n'intervient que lorsque le module d'obtention 1E détecte une période de transitoires rapides de la température mesurée de façon simultanée avec une annulation du signal d'erreur de traînage. Dans les autres cas de figure, la loi de variation illustrée à la figure 5 est appliquée.

L'invention, quel que soit le mode de réalisation envisagé, permet ainsi d'obtenir un signal de température précis représentatif de la température T25 mesurée par le capteur de température 2 et pouvant être utilisé pour le pilotage et la régulation du turboréacteur.