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Title:
MOORING FOR ANCHORING A FLOATING STRUCTURE
Document Type and Number:
WIPO Patent Application WO/2019/012223
Kind Code:
A1
Abstract:
The invention relates to a module for a mooring intended for being submerged and for anchoring a floating structure, the module (24) comprising: - a hollow cylindrical barrel (26), and - two sealing elements (28, 30) capable of respectively sealing opposite ends of the barrel, the barrel and the sealing elements being made of prefabricated concrete, the module being intended for being mechanically secured to at least one other module of the mooring in order to form said mooring.

Inventors:
LEBON JEAN DANIEL (FR)
TEPLY FRANÇOIS (FR)
Application Number:
PCT/FR2018/051737
Publication Date:
January 17, 2019
Filing Date:
July 10, 2018
Export Citation:
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Assignee:
SOLETANCHE FREYSSINET (FR)
International Classes:
B63B21/50; B63B21/29; E02D27/52
Domestic Patent References:
WO2010126629A12010-11-04
Foreign References:
GB2475688A2011-06-01
CN103981889B2016-03-30
GB2468041A2010-08-25
US20150275461A12015-10-01
JPS6149029A1986-03-10
Other References:
None
Attorney, Agent or Firm:
CABINET PLASSERAUD et al. (FR)
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Claims:
REVENDICATIONS

1. Corps mort immergeable pour ancrer une structure flottante (10), caractérisé en ce qu'il comprend plusieurs modules (24) solidaires mécaniquement les uns des autres, chaque module (24) comprenant :

- un fût (26) cylindrique creux, et - deux éléments d'obturation (28, 30) adaptés pour obturer respectivement des extrémités opposées du fut, le fût et les éléments d'obturation étant en béton préfabriqué.

2. Corps mort selon la revendication 1, dans lequel chaque module comprend en outre au moins un élément de précontrainte (36) s'étendant dans la paroi du fût (26) et présentant des extrémités respectivement ancrées dans l'un et l'autre des éléments d'obturation.

3. Corps mort selon la revendication 1 ou 2, dans lequel au moins un élément d'obturation de chaque module présente au moins une région d'interface destinée à être fixée à un autre module pour la formation du corps mort.

4. Corps mort selon l'une quelconque des revendications précédentes, dans lequel au moins un élément d'obturation de chaque module présente un contour (C) polygonal.

5. Corps mort selon la revendication 3, dans lequel au moins un élément d'obturation de chaque module présente un contour (C) polygonal, et dans lequel la région d'interface correspond à l'une de tranches (T) du contour polygonal de l'au moins un élément d'obturation.

6. Corps mort selon l'une quelconque des revendications précédentes, dans lequel le fût (26) comprend une pluralité de segments de fût (38) superposés.

7. Corps mort selon l'une quelconque des revendications précédentes, dans lequel chaque élément d'obturation d'un module reçoit au moins un élément de précontrainte (48) agencé dans l'épaisseur de l'élément d'obturation sensiblement parallèlement à un plan de l'élément d'obturation.

8. Corps mort selon l'une quelconque des revendications précédentes, comprenant un dispositif de ballastage (50) adapté pour le remplissage contrôlé du fût (26) en eau.

9. Corps mort selon l'une quelconque des revendications précédentes, dans lequel chaque module comprend un dispositif de pressurisation (53) adapté pour la régulation d'une pression régnant dans un volume intérieur (32) délimité par le fût (26) par injection de gaz dans le volume intérieur (32).

10. Corps mort selon l'une quelconque des revendications précédentes, dans laquelle les éléments d'obturation de chaque module se présentent sous la forme de dalles de configuration générale de plaque plane.

11. Corps mort selon l'une quelconque des revendications précédentes, dans lequel deux modules (24) adjacents sont solidaires mécaniquement l'un de l'autre par fixation d'au moins l'un des éléments d'obturation de l'un des deux modules adjacents avec au moins l'un des éléments d'obturation de l'autre des deux modules adjacents.

12. Corps mort selon l'une quelconque des revendications précédentes, dans lequel des tranches de deux éléments d'obturation (28, 30) respectifs de deux modules adjacents sont fixées l'une à l'autre au moins par un joint (56).

13. Corps mort selon l'une quelconque des revendications précédentes, comprenant au moins un élément de précontrainte (48) reçu simultanément dans les éléments d'obturation respectifs d'une pluralité desdits modules et exerçant un effort maintenant les éléments d'obturation des modules correspondants solidaires les uns des autres. 14. Corps mort selon la revendication 13, dans lequel des tranches de deux éléments d'obturation (28, 30) respectifs de deux modules adjacents sont fixées l'une à l'autre au moins par un joint (56), et dans lequel au moins un élément de précontrainte (48) reçu dans les éléments d'obturation traverse ledit joint (56).

15. Procédé d'édification d'un corps mort (12) pour l'ancrage d'une structure flottante (10), le procédé comprenant :

- préfabriquer, à partir de béton, des fûts cylindriques creux et des éléments d'obturation respectifs d'une pluralité de modules (24) comprenant chacun un fût (26) et deux éléments d'obturation (28, 30) obturant respectivement des extrémités opposées du fût,

- à partir des fûts et des éléments d'obturation, former un assemblage solidaire mécaniquement d'une pluralité desdits modules pour former le corps mort, et

- agencer le corps mort sur un fonds marin.

16. Procédé selon la revendication 15, dans lequel agencer le corps mort (12) sur un fonds marin (11) comprend réguler la pression dans un volume intérieur (32) du fût (26) d'au moins une partie des modules lors de la descente du corps mort jusqu'au fond marin par injection de gaz dans les fûts afin de maintenir un niveau de flexion des éléments d'obturation des modules correspondants inférieur à un niveau prédéterminé.

17. Procédé selon la revendication 16, dans lequel les fûts (26) des modules du corps mort sont remplis au moins partiellement d'eau pour leur mise en place sur le fond marin.

18. Procédé selon la revendication 17, comprenant un retrait ultérieur du corps mort du fond marin, ledit retrait comprenant la vidange au moins partielle du fût de tout ou partie des modules de l'eau que le fût (26) contient pour augmenter la flottabilité des modules correspondants.

Description:
Corps mort pour l'ancrage d'une structure flottante

Le domaine de l'invention se rapporte à l'ancrage de structures flottantes, et en particulier aux corps morts utilisés à cette fin.

Plusieurs approches sont utilisées pour l'ancrage de structures flottantes, telles que par exemple des structures d'exploitation pétrolière ou encore de production d'énergie électrique de type éolienne.

L'une de ces approches repose sur l'emploi de câbles fixés à un fond marin par l'intermédiaire d'une ou plusieurs ancres à succion fixées sur ce fond. Ces ancres à succion se présentent typiquement sous la forme d'un tube cylindrique ancré par frottement dans le fonds marin et dont l'installation se fait par application de vide entre le sol et l'intérieur d'une cloche délimitée dans la partie supérieure du tube par le plafond de celui-ci.

Dans certaines configurations, notamment lorsqu'il est nécessaire que le niveau vertical moyen de la structure ancrée ne varie pas en fonction du niveau de la houle, on emploie des câbles de retenue tendus entre le point d'ancrage situé au niveau du fond marin et la structure flottante.

Dans ce type de configurations d'utilisation, il arrive qu'il ne soit pas possible d'utiliser l'approche d'ancrage par succion ci-dessus, ou bien qu'une telle approche soit très onéreuse.

Il est alors connu d'employer un corps mort agencé au niveau du fond marin comme ancre de la structure flottante, qui demeure alors fixe sous l'effet de son poids pour la part verticale des efforts de retenue, sous l'effet des efforts de frottement et de butée sur le fond marin pour la part horizontale de ces efforts de retenue. Du fait des efforts en jeu, afin de demeurer fixes sans pour autant être attachés au fond marin, de tels corps morts sont généralement des structures massives, qui présentent une conception généralement complexe et un coût élevé.

L'invention vise à améliorer la situation.

A cet effet, l'invention concerne un corps mort immergeable pour ancrer une structure flottante. Le corps mort comprend plusieurs modules solidaires mécaniquement les uns des autres. Chaque module comprend :

- un fût cylindrique creux, et

- deux éléments d'obturation adaptés pour obturer respectivement des extrémités opposées du fût, le fût et les éléments d'obturation étant en béton préfabriqué. Selon un aspect de l'invention, chaque module comprend en outre au moins un élément de précontrainte s 'étendant dans la paroi du fût et présentant des extrémités respectivement ancrées dans l'un et l'autre des éléments d'obturation.

Selon un aspect de l'invention, au moins un élément d'obturation de chaque module présente au moins une région d'interface destinée à être fixée audit autre module pour la formation du corps mort.

Selon un aspect de l'invention, au moins un élément d'obturation de chaque module présente un contour polygonal. La région d'interface peut alors correspondre à l'une de tranches du contour polygonal de l'au moins un élément d'obturation.

Selon un aspect de l'invention, le fût comprend une pluralité de segments de fût superposés. Selon un aspect de l'invention, chaque élément d'obturation reçoit au moins un élément de précontrainte agencé dans l'épaisseur de l'élément d'obturation sensiblement parallèlement à un plan de l'élément d'obturation.

Selon un aspect de l'invention, le module comprend un dispositif de ballastage adapté pour le remplissage contrôlé du fût en eau. Selon un aspect de l'invention, chaque module comprend un dispositif de pressurisation adapté pour la régulation d'une pression régnant dans un volume intérieur délimité par le fût par injection de gaz dans le volume intérieur.

Selon un aspect de l'invention, les éléments d'obturation se présentent sous la forme de dalles de configuration générale de plaque plane. Selon un aspect de l'invention, deux modules adjacents sont solidaires mécaniquement l'un de l'autre par fixation d'au moins l'un des éléments d'obturation de l'un des deux modules adjacents avec au moins l'un des éléments d'obturation de l'autre des deux modules adjacents.

Selon un aspect de l'invention, des tranches de deux éléments d'obturation respectifs de deux modules adjacents sont fixées l'une à l'autre au moins par un joint. Selon un aspect de l'invention, le corps mort comprend au moins un élément de précontrainte reçu simultanément dans les éléments d'obturation respectifs d'une pluralité desdits modules et exerçant un effort maintenant les éléments d'obturation des modules correspondants solidaires les uns des autres.

Selon un aspect de l'invention, au moins un élément de précontrainte reçu dans les éléments d'obturation traverse ledit joint. L'invention concerne en outre un procédé d'édification d'un corps mort pour l'ancrage d'une structure flottante, le procédé comprenant :

- préfabriquer, à partir de béton, des fûts cylindriques creux et des éléments d'obturation respectifs d'une pluralité de modules comprenant chacun un fût et deux éléments d'obturation obturant respectivement des extrémités opposées du fût,

- à partir des fûts et des éléments d'obturation, former un assemblage solidaire mécaniquement d'une pluralité desdits modules pour former le corps mort, et

- agencer le corps mort sur un fonds marin.

Selon un aspect de l'invention, agencer le corps mort sur un fonds marin comprend réguler la pression dans un volume du fût d'au moins une partie des modules lors de la descente du corps mort jusqu'au fond marin par injection de gaz dans les fûts afin de maintenir un niveau de flexion des éléments d'obturation des modules correspondants inférieur à un niveau prédéterminé.

Selon un aspect de l'invention, les fûts des modules du corps mort sont remplis au moins partiellement d'eau pour leur mise en place sur le fond marin. Selon un aspect de l'invention, le procédé comprend en outre un retrait ultérieur du corps mort du fond marin, ledit retrait comprenant la vidange au moins partielle du fût de tout ou partie des modules de l'eau que le fût contient pour augmenter la flottabilité des modules correspondants.

L'invention sera mieux comprise à la lecture de la description détaillée qui va suivre, donnée uniquement à titre d'exemple et faite en référence aux Figures annexées, sur lesquelles : - La Figure 1 illustre une structure flottante ancrée au moyen d'un corps mort selon l'invention ;

Les Figures 2a à 2c illustrent différentes vues d'un module d'un corps mort selon l'invention ;

La Figure 3 illustre une vue en coupe d'une partie d'un corps mort selon l'invention ;

La Figure 4 illustre un assemblage de modules pour former un corps mort selon l'invention ;

Les Figures 5a à 5f illustrent différentes configurations de corps mort selon l'invention ; - La Figure 6 illustre les étapes d'un procédé d'édification d'un corps mort selon l'invention.

La Figure 1 illustre une structure flottante 10 ancrée à un fond marin 11 au moyen d'au moins un corps mort 12 selon l'invention agencé au niveau du fond marin 11. L'ancrage est réalisé via des câbles de retenue 14 s 'étendant entre la structure flottante 10 et les corps morts 12.

Dans le cadre de l'invention, avantageusement, la structure flottante 10 est une installation de production d'énergie électrique à partir du vent.

La structure flottante 10 comprend une embase 16 flottante, et une éolienne 18 fixée sur l'embase 16. L'embase 16 est par exemple de facture connue. Par exemple, elle est formée à partir d'une pluralité d'armatures connectées entre elles. L'embase 16 est par exemple immergée, comme illustré en Figure 1.

L'éolienne 18 comprend un mât 20 fixé sur l'embase 16, et une nacelle 22 supportée par le mât 20 et comprenant un rotor pourvu de pâles pour la génération d'électricité par rotation des pâles sous l'effet du vent.

On remarque que bien qu'une telle structure éolienne soit un contexte d'emploi privilégié de l'invention, l'invention s'applique à n'importe quel type de structure flottante 10.

Les câbles de retenue 14 sont par exemple de facture connue. Les câbles de retenue 14 s'étendent chacun entre la structure 10 et un corps mort 12.

Avantageusement, dans le contexte de l'invention, les câbles de retenue 14 sont tendus entre l'embase 16 de la structure 10 et le corps mort 12 correspondant, et ce avantageusement de façon à contenir les variations du niveau vertical de la structure 10 au gré de la houle dans une plage prédéterminée. Cette plage est par exemple choisie comme formant une plage acceptable pour une ou plusieurs contraintes s' appliquant à la structure flottante 10.

Chaque corps mort 12 est destiné à être immergé. Chaque corps mort 12 est configuré pour former un ancrage immobile de la structure flottante 10 au fond marin 11. Plus spécifiquement, chaque corps mort 12 est configuré pour demeurer immobile sous l'effet de son poids et du frottement et de la butée qui s'exercent entre le corps mort 12 et le fond marin 11. Autrement dit, chaque corps mort 12 est simplement posé sur le fond marin et demeure fixe notamment du fait de son poids dimensionné pour mobiliser des efforts de frottement et de butée entre le corps mort 12 et le fond marin 11 empêchant le déplacement du corps mort sous l'effet des efforts de la structure flottante 10 repris par le corps mort 12.

Chaque corps mort 12 inclut une pluralité de modules, ou caissons, 24 selon l'invention. Les modules 24 d'un corps mort 12 sont solidaires mécaniquement les uns des autres. Les modules 24 sont ainsi solidaires en mouvement, tous étant déplacés en cas de déplacement du corps mort 12.

Les modules 24 d'un corps mort 12 donné forment conjointement l'élément principal du corps mort 12, le corps mort 12 étant essentiellement défini en tant qu'assemblage monolithique des modules 24 qu'il comprend. En référence aux Figures 2a et 2b, chaque module 24 comprend un fût 26 et deux éléments d'obturation 28, 30 configurés pour obturer les extrémités du fût 26. Dans le contexte de l'invention, le fût et les éléments d'obturation 28, 30 sont des éléments préfabriqués en béton.

Le béton employé pour leur réalisation est qualifié pour un usage sous-marin.

Le fût 26 est cylindrique et creux, et délimite intérieurement un volume 32. Le fût 26 est obturé à chacune de ses extrémités par l'un des éléments d'obturation 28, 30. L'élément d'obturation situé inférieurement relativement au fût selon l'orientation des Figures porte la référence 28, et forme l'élément d'obturation dit inférieur 28, et l'élément d'obturation 30 forme l'élément d'obturation dit supérieur de référence 30.

Avantageusement, la forme cylindrique du fût 26 est droite. En outre, avantageusement, dans cette configuration, le fût 26 est de section circulaire. Cette disposition est avantageuse car elle offre une bonne résistance à la pression hydrostatique environnante lors de l'immersion du module. Toutefois, cette circularité est optionnelle, la section pouvant être quelconque. Avantageusement, cette section est convexe. Dans une configuration donnée, cette section est polygonale. Préférentiellement, dans le contexte de l'invention, le fût 26 comprend un ou des conduits 34 agencés dans la paroi du fût 26 recevant chacun au moins un élément, ou armature, de précontrainte 36. Les conduits 34 s'étendent d'une extrémité longitudinale à une autre du fût 26.

Les conduits 34 sont par exemple régulièrement distribués autour de l'axe longitudinal du fût 26.

Avantageusement, les conduits 34 sont rectilignes. Les conduits 34 s'étendent parallèlement à l'axe longitudinal du fût 26.

Alternativement, les conduits 34 sont formés de portions rectilignes parallèles entre elles et à l'axe du fût. Ces portions sont par exemple décalées spatialement et/ou non parallèles entre elles. Par exemple, dans une telle configuration, elles sont jointes deux à deux par une portion de connexion.

Les éléments de précontrainte 36 sont configurés pour comprimer le fût 26 longitudinalement. Avantageusement, ils sont également configurés pour contribuer au moins partiellement à solidariser le fût 26 et les éléments d'obturation 28, 30.

Le ou les éléments de précontrainte 36 sont par exemple des câbles ou des barres. On remarque que les câbles ont une structure quelconque, par exemple à brin unique ou brins multiples, ces brins étant ou non des torons. Chaque élément de précontrainte 36 est avantageusement ancré dans les éléments d'obturation 28, 30 à ses extrémités. Du fait de cette configuration, les éléments 36 tendent à rapprocher les éléments 28, 30 du fût et contribuent ainsi à solidariser les éléments du module 24 considéré.

A cette fin, chaque élément d'obturation comprend, pour chaque conduit 34, une portion de passage 35 qui prolonge le conduit 34 correspondant et une région d'ancrage 37 dans laquelle la portion de passage 35 débouche. Cette région d'ancrage 37 est par exemple agencée au niveau d'une face externe des éléments d'obturation et comprend par exemple un évidement agencé dans cette face elle-même.

Avantageusement, chaque conduit 34 reçoit une gaine dans laquelle le (ou les) élément de précontrainte 36 correspondant est reçu. Cette gaine est par exemple noyée dans le béton du fût 26 au moment de la fabrication du fût pour former le conduit 34.

Avantageusement, chaque conduit 34 est injecté avec un matériau après mise en tension des éléments 36 pour remplir les vides entre ceux-ci et les parois du conduit 34 (de la gaine le cas échéant).

Le matériau en question est configuré pour constituer une barrière de protection vis-à-vis de la corrosion. Dans une première configuration, le matériau est configuré pour faire adhérer le ou les éléments 36 reçus dans le conduit 34 et les parois du conduit 34. Ceci permet un transfert durable des efforts de précontrainte résultant de la présence des éléments 36 au fût.

Par exemple, le matériau est un coulis de ciment.

Dans une autre configuration, chaque élément de précontrainte est enduit d'un matériau de protection contre la corrosion et individuellement gainé. Dans ce dernier cas, les éléments de précontrainte transfèrent leurs efforts au fût essentiellement par leurs ancrages d'extrémité. Notamment, les éléments de précontrainte 36 ne sont alors pas prévus pour adhérer aux parois du conduit 34.

Avantageusement, le fût 26 inclut une pluralité de segments 38 superposés pour former le fût 26, comme illustré en Figures 2a et 2b. Chaque segment 38 présente une configuration générale cylindrique de même section que le fût 36 relativement à l'axe longitudinal du fût.

Autrement dit, chaque segment correspond à une portion verticale du fût, comme illustré sur les Figures.

Dans les modes de réalisation à conduits 34, chaque segment 38 inclut, pour chaque conduit 34, une portion du conduit considéré. Dans ces modes de réalisation, les éléments de précontrainte 36 contribuent à solidariser les segments 38 les uns aux autres du fait de la compression longitudinale du fût qu'ils exercent.

Concernant les dimensions des modules, le fût 26 présente un diamètre (ou dimension caractéristique transversale relativement à son axe longitudinal de façon générale) compris entre 5 m et 20 m Par exemple, le module 24 présente une hauteur comprise entre 5 m et 20 m.

En outre, l'épaisseur des parois du fût est par exemple comprise entre 0,1 m et 1,0 m.

Avantageusement, les dimensions des modules sont choisies en fonction du rapport entre le poids et le volume intérieur des modules 24 d'une part, et du rapport entre la largeur et la hauteur des modules d'autre part. Le premier de ces rapports est caractéristique de la flottabilité des modules. Le deuxième rapport est caractéristique de la stabilité du corps mort 12, notamment en termes de renversement. On cherche idéalement à obtenir un bon compromis entre ces contraintes.

Avantageusement, le rapport entre le diamètre du fût 26 et la hauteur du module 24 est proche de l'unité. Une épaisseur optimale des parois du fût et l'épaisseur des éléments d'obturation se déduit aisément du diamètre et/ou de la hauteur choisie.

On remarque que les dimensions respectives des différents modules d'un corps mort 12 sont par exemple prises sensiblement identiques.

Toujours en référence aux Figures 2a et 2b, comme indiqué précédemment, les éléments d'obturation 28, 30 obturent le fût 26. Ils forment respectivement un fond et un couvercle du fût 26. Dans le cadre de l'invention, avantageusement, les éléments d'obturation se présentent sous la forme de dalles. Par « dalle », on entend un bloc de matière de configuration générale de plaque plane.

Dans cette configuration, les éléments d'obturation sont préférentiellement parallèles l'un à l'autre.

Chaque élément d'obturation 28, 30 comprend une première portion PI et une deuxième portion P2. Ces deux portions sont préférentiellement venues de matière entre elles. La première portion PI confère à l'élément d'obturation correspondant son allure générale.

Pour des dalles, la première portion PI se présente sous la forme d'une plaque plane dont une face est tournée à l'écart du fût et la face opposée est tournée vers le fût.

Cette portion PI est avantageusement orthogonale à l'axe du fût 26.

La périphérie de la portion PI déborde radialement par rapport à la deuxième portion P2 et au fût 26. La première portion PI , et l'élément d'obturation correspondant de façon générale, présente un contour C. Ce contour C est configuré pour conférer au module 24 un débord radial relativement au fût.

Avantageusement, dans le cadre de l'invention, ce contour C est polygonal. Par exemple, il est hexagonal ou octogonal.

Le détail de la configuration du contour C est choisi en fonction de la configuration du corps mort 12 correspondant et de l'agencement relatif choisi des modules 24, comme décrit ci -après.

De façon générale, le contour C présente des tranches T. Ces tranches sont tournées à l'écart du module 24. Ces tranches sont avantageusement verticales. Autrement dit, un vecteur normal à ces tranches est orthogonal à l'axe du fût 26.

Chaque tranche T présente au moins une tranche qui lui est diamétralement opposée. Deux tranches diamétralement opposées sont avantageusement parallèles l'une par rapport à l'autre.

Au moins l'une des tranches du contour C forme une région d'interface destinée à être solidarisée à une tranche du contour C d'un module 24 adjacent au sein du corps mort 12 pour définir le corps mort en question. Ceci est décrit plus en détail ci-après.

Chaque tranche T présente avantageusement une forme générale rectangulaire. Avantageusement, chaque tranche est de configuration générale plane. On remarque toutefois qu'une ou plusieurs tranches peut inclure, dans une région, une portion d'une clé de cisaillement définie par cette portion et une portion de forme complémentaire portée par une tranche destinée à être solidarisée à cette tranche.

Ceci est par exemple le cas pour les éléments d'obturation inférieurs 28.

Avantageusement, les différentes tranches T des différents éléments d'obturation inférieurs et/ou supérieurs des différents modules 24 sont de tailles sensiblement identiques. Autrement dit, les tranches T des contours des éléments 30 ont avantageusement la même taille. En outre, il en va avantageusement de même pour les tranches des éléments 28.

Avantageusement, les éléments d'obturation 28, 30 présentent des contours respectifs de forme identique. Les dimensions respectives, notamment radiales, de ces contours peuvent toutefois être différentes.

En outre, leur orientation relative est configurée de sorte que les contours C respectifs des éléments d'obturation 28, 30 d'un module 24 donné ne soient pas pivotés l'un par rapport à l'autre. Autrement dit, en configuration assemblée d'un module, avantageusement, les éléments d'obturation 28, 30 ont des contours homothétiques.

Avantageusement, l'élément d'obturation inférieur 28 présente des dimensions légèrement supérieures à celles de l'élément d'obturation supérieur 30. Ceci autorise la présence d'un joint de dimensions choisies entre une ou plusieurs des tranches du contour de l'élément d'obturation supérieur avec un ou plusieurs des modules 24 voisins, comme décrit ci-après.

Par exemple, le débord entre les éléments d'obturation 28 et 30 est d'environ 10 cm, de façon à ménager une largeur de 20 cm pour couler en place des joints entre les éléments d'obturation supérieurs 30 de modules voisins. Quant à elle, la deuxième portion P2 de chaque élément d'obturation s'étend en saillie à partir de la face de la première portion PI tournée vers le fût 26.

La deuxième portion P2 comprend un rebord 40 configuré pour être en appui contre la face supérieure du fût 26 sur la circonférence de celui-ci.

Dans certaines réalisations, la deuxième portion P2 est formée par ce rebord 40. Autrement dit, elle ne comprend rien d'autre.

Toutefois, alternativement, la deuxième portion P2 comprend une région centrale 42 s 'étendant de manière interne relative au rebord 40. Cette région est avantageusement séparée du rebord 40 par un épaulement 44 de façon à présenter un bord externe de dimensions complémentaires du fût. Cette région centrale s'étend ainsi dans le volume intérieur 32 lorsque l'élément d'obturation obture le fût. Dans cette configuration, cette région centrale 42 prévient tout glissement relatif du fût 26 et de l'élément d'obturation.

On remarque qu'optionnellement, la face de la région centrale 42 tournée vers l'élément d'obturation opposé du module 24 présente une configuration déprimée et non plane sur tout ou partie de sa surface. On remarque que la deuxième portion P2 est optionnelle. Dans certaines configurations, l'élément d'obturation 28, 30 considéré est formé par sa seule portion Pl .

En référence à la Figure 2c, avantageusement, chaque élément d'obturation 28, 30 inclut au moins un conduit 46 pour la réception d'un élément, ou armature, de précontrainte 48 dans l'épaisseur de l'élément 28, 30 en question. Chaque conduit 46 est avantageusement agencé parallèlement à un plan de l'élément d'obturation 28, 30, et plus spécifiquement au plan de la première portion Pl . Par exemple, les conduits 46 sont agencés précisément dans la première portion Pl . Avantageusement, chaque conduit 46 joint une tranche du contour C de l'élément d'obturation à la tranche T du contour C opposée. Avantageusement, chaque conduit 46 est alors substantiellement perpendiculaire aux tranches qu'il joint l'une à l'autre.

Avantageusement, chaque conduit 46 est rectiligne. Toutefois, en variante, le conduit 46 comprend une pluralité de tronçons rectilignes et parallèles entre eux joints par des portions de connexion quelconques.

Avantageusement, à chaque paire de tranches T opposées du contour C d'un élément d'obturation 28, 30 donné est associé au moins un conduit 46.

On remarque que les conduits 46 peuvent être agencés selon plusieurs plans parallèles dans l'épaisseur de l'élément d'obturation en fonction de leur nombre.

Chaque élément de précontrainte 48 est reçu dans l'un des conduits 46 et est configuré pour exercer un effort de compression au moins sur l'élément d'obturation correspondant.

Dans le contexte de l'invention, avantageusement, au moins un élément de précontrainte 48 est reçu simultanément dans des éléments d'obturation 28, 30 respectifs d'une pluralité de modules 24 et exerce un effort tendant à maintenir les éléments d'obturation correspondants et donc les modules considérés solidaires les uns des autres. Autrement dit, en référence à la Figure 2c, la portion en pointillés de l'élément 48 est reçue dans un conduit 46 d'un élément d'obturation d'au moins un module 24 voisin du corps mort 12 et tend à rapprocher les modules 24 illustrés en question l'un vers l'autre. Avantageusement, tous les éléments de précontrainte 48 présentent cette configuration. On remarque qu'un élément 48 n'est reçu que dans des éléments d'obturation inférieurs 28, ou que dans des éléments d'obturation supérieurs 30.

Chaque élément de précontrainte 48 traverse avantageusement les éléments d'obturation respectifs de l'ensemble des modules 24 voisins qui se trouvent sur sa trajectoire. Autrement dit, comme illustré en Figure 5f qui illustre des éléments 48 parcourant chacun trois dalles, si le corps mort 12 comprend N modules 24 juxtaposés le long d'une direction donnée, chaque élément de précontrainte 48 s'étendant parallèlement à cette direction est reçu dans les éléments d'obturation de ces N modules. Ainsi, un élément de précontrainte 48 contribue à lui seul au caractère monolithique du corps mort 12.

Chaque élément de précontrainte 48 est avantageusement ancré à ses extrémités (points Al et A2 en Figure 2c) au niveau des tranches T des éléments d'obturation des modules d'extrémité qu'il traverse. L'ancrage de ces éléments 48 est par exemple réalisé de manière connue, par exemple au niveau d'une région 47 (Figure 4) ménagée dans la tranche T considérée et présentant une configuration analogue à la région d'ancrage 37. Les éléments de précontrainte 48 sont par exemple des barres ou des câbles.

On remarque qu'avantageusement, les conduits 46 reçoivent par exemple chacun une gaine recevant elle-même le ou les éléments de précontrainte 48. Cette gaine est noyée dans le béton constitutif de l'élément d'obturation, par exemple lors de la fabrication de cet élément. Les conduits (les gaines le cas échéant) sont avantageusement remplis d'un matériau de protection après mise en tension des éléments 48, comme pour les conduits 36.

Comme indiqué précédemment, le fût 26 et les éléments d'obturation 28, 30 d'un module 24 donné sont rendus solidaires au moins par les éléments de précontrainte 36.

Alternativement ou parallèlement, le fût 26 et les éléments d'obturation 28, 30 d'un module 24 donné sont également rendus solidaires par des joints d'interface 39 entre ces éléments.

Les joints d'interface 39 sont par exemple réalisés à partir de colle époxy.

On remarque que de tels joints sont également présents aux interfaces entre les segments 38 des fûts dans les modes de réalisation correspondants.

De façon avantageuse, les interfaces entre le fût 26 et les dalles 28, 30 sont chacune pourvues d'au moins une clé de cisaillement (non représentée) configurée pour assurer le bon positionnement relatif de ces éléments et prévenir les glissements relatifs des éléments considérés.

Au moins l'une de ces clés comprend par exemple un tenon et une mortaise respectivement portés par l'un et l'autre des éléments définissant l'interface considérée, et configurés pour coopérer l'un avec l'autre pour immobiliser relativement l'un et l'autre de ces éléments. Optionnellement encore, au moins une interface entre un élément d'obturation 28, 30 et le fût 26 inclut un élément d'étanchéité 49 (Figure 2c). L'élément d'étanchéité définit un joint d'étanchéité du module 24. Il se présente par exemple sous la forme d'un anneau en matériau déformable destiné à être comprimé entre les deux éléments définissant l'interface en question pour étanchéifier cette dernière (la dalle 30 et le fût 26 en Figure 2c). Avantageusement, il est reçu dans une gorge de laquelle il fait saillie.

Outre le fût 26 et les éléments d'obturation 28, 30, au moins un module 24 comprend optionnellement un dispositif 50 adapté pour le remplissage contrôlé du fût 26, c'est-à-dire du volume intérieur 32, en eau. Avantageusement, le dispositif 50 est également adapté pour la vidange en eau du volume 32.

Le dispositif 50 est par exemple porté par l'un des éléments d'obturation 28, 30, avantageusement par l'élément d'obturation inférieur 28, ou encore par le fût 26, par exemple en partie basse. Le dispositif 50 inclut avantageusement une ou plusieurs valves. Dans les configurations dans lesquelles le dispositif 50 est adapté pour vidanger le volume 32, le dispositif 50 comprend avantageusement une pompe hydraulique agencée pour rejeter l'eau du volume 32 à l'extérieur de ce volume 32. Avantageusement, pour au moins certains modules 24 d'un corps mort 12, les dispositifs 50 respectifs de ces modules sont adaptés pour la communication des volumes intérieurs 32 correspondants entre eux pour l'équilibrage de la teneur en eau des volumes 32, c'est-à-dire de la hauteur atteinte par l'eau dans les volumes 32.

Avantageusement, à cet effet, les dispositifs 50 correspondants incluent un ou des canaux de communication 51 (Figure 3), avantageusement insérés dans les éléments d'obturation 28 inférieurs des modules 24 considérés, pour mettre en communication les volumes 32 entre eux. Dans une configuration, ces canaux connectent les fûts 26 considérés entre eux.

Optionnellement, au moins un module 24 comprend un dispositif 52 adapté pour l'insertion dans le volume 32 d'éléments de lestage, ou ballastage, solides. Ces éléments sont prévus pour augmenter la masse sèche des modules 24 et du corps mort 12.

Avantageusement, ces éléments de lestage comprennent des granulats ou des éléments métalliques, tels que par exemple des sous-produits de sidérurgie.

Le dispositif 52 est par exemple porté (en tout ou partie) par l'élément d'obturation supérieur 30.

Préférentiellement, le dispositif 52 est étanche lorsqu'il n'est pas en configuration d'utilisation dans laquelle il autorise l'insertion des éléments de lestage dans le volume intérieur 32 du fût 26.

Avantageusement, le dispositif 52 comprend une trémie.

Avantageusement, chaque module 24 comprend un tel dispositif 52.

Avantageusement, au moins un module 24 comprend un dispositif de pressurisation 53 adapté pour la régulation de la pression régnant dans le volume intérieur 32 par injection de gaz. Ce dispositif de pressurisation 53 comprend par exemple une valve adaptée pour injecter du gaz dans le volume 32. Cette valve est par exemple agencée à travers la paroi du fût 26, en partie haute de celle-ci ou dans l'élément d'obturation supérieur 30.

Le gaz reçu par le dispositif de pressurisation 53 est par exemple issu d'un système compresseur. On remarque que le dispositif de pressurisation 53 peut comprendre plusieurs telles valves. Dans certaines réalisations telles que celle illustré en Figure 2c, pour au moins certains modules, des dispositifs de pressurisation 53 respectifs de modules 24 voisins sont en communication fluidique.

Ceci permet de réaliser la pressurisation des modules 24 en question par injection de gaz depuis l'extérieur du module via un unique module 24. En outre, ceci permet d'équilibrer les pressions entre les volumes 32 des différents modules 24 du corps mort 12.

Cette communication est par exemple mise en œuvre par un ou des canaux de communication 53C (Figure 3) connectant chacun les volumes 32 de deux modules 24 entre eux. Certains canaux de communication s'étendent par exemple entre les fûts. Alternativement ou parallèlement, certains s'étendent dans les éléments d'obturation 28, 30 et dans des joints 56 entre les modules décrits ci- après.

Le gaz en question est par exemple de l'air comprimé.

On remarque que le dispositif de pressurisation 53 est adapté pour chasser l'eau du volume 32 associé via le dispositif 50, et ce en provoquant la vidange du volume 32 de son eau du fait d'une surpression provoquée par injection en gaz dans le volume 32. Avantageusement encore, au moins un module 24 comprend au moins un élément de renfort 55 (Figure 3) adapté pour renforcer la ou les dalles 28, 30, et plus précisément pour les renforcer au niveau de la partie qui déborde le fût 26.

L'élément se présente par exemple sous la forme d'un ou plusieurs corbeaux de renfort connectant mécaniquement le fût 26 à la partie de la dalle qui déborde le fût et qui est tournée vers la dalle opposée.

Le module 24 comprend par exemple une pluralité de tels éléments 55 régulièrement espacés autour du fût 26.

En référence à la Figure 3, au moins l'un des modules du corps mort 12 comprend un dispositif de connexion 54 pour la mise en prise du corps mort 12 avec le ou les câbles de retenue 14 associés. Le dispositif de connexion 54 comprend une poutre de connexion fixée au corps mort 12. Cette poutre est avantageusement fixée à l'un des éléments d'obturation ou à plusieurs éléments d'obturation de modules 24 adjacents.

Avantageusement, elle est fixée aux (ou au) éléments d'obturation supérieurs 30. Cette poutre présente une longueur, ou emprise, inférieure ou égale au diamètre d'un module 24. La fixation de la poutre est mise en œuvre par tout moyen connu, par exemple via un moyen de fixation agencé au niveau des régions d'ancrage 37 des éléments de précontrainte 36 sur le (ou les) élément(s) d'obturation correspondant(s).

Le dispositif de connexion 54 comprend en outre un organe d'ancrage du ou des câbles de retenue 14 articulé sur la poutre. L'organe d'ancrage comprend un passage pour le ou les câbles.

L'articulation permet les débattements angulaires du (ou des) câble(s) 14.

Avantageusement, l'orientation azimutale (considérée dans un plan horizontal local) de chaque câble de retenue est alignée avec la plus grande dimension du corps mort 12 afin d'augmenter le couple résistant au renversement de cet ensemble. En outre, avantageusement, la position du dispositif de connexion 54 sur le corps mort 12 est choisie pour minimiser le moment de renversement induit par l'effort de traction du (ou des) câble(s) de retenue 14, c'est-à-dire celle qui minimise la distance de cet effort au centre de gravité du corps mort.

En référence à la Figure 4, et comme indiqué précédemment, les modules 24 d'un corps mort 12 sont solidaires mécaniquement les uns des autres. Du fait de cette solidarité, le corps mort 12 est monolithique, c'est-à-dire qu'il se comporte comme un objet d'un seul tenant.

Dans le contexte de l'invention, avantageusement, les modules 24 de chaque corps mort 12 sont juxtaposés, par opposition à empilés. Autrement dit, ils sont agencés au sein d'un unique étage, et non les uns sur les autres au moins pour certains au sein d'une pluralité d'étages.

Avantageusement, un module 24 est rendu solidaire mécaniquement d'un module 24 voisin uniquement par solidarisation d'un ou des éléments d'obturation 28, 30 à un, respectivement aux deux éléments d'obturation du module 24 voisin en question.

Autrement dit, avantageusement, le fût d'un module n'est pas impliqué dans la solidarisation du module 24 correspondant aux autres modules autrement qu'indirectement, cette solidarisation étant opérée via la fixation des éléments d'obturation 28, 30 les uns aux autres. De façon plus détaillée, pour un module 24 donné, celui-ci est solidarisé à un module 24 adjacent au moins par fixation d'une tranche T de son contour C à une tranche du contour C du module adjacent par un joint 56 (Figures 2c, 3 et 4).

Les tranches T en question forment des régions d'interface respectives des modules 24 en jeu, via lesquelles les modules 24 sont solidarisés aux autres modules 24 du corps mort 12. Ces tranches T sont avantageusement fixées l'une à l'autre bord à bord et parallèles entre elles. Le joint 56 est par exemple réalisé à partir d'un matériau adhésif tel que de la colle époxy. Dans cette configuration, le joint 56 est par exemple formé par enduction de ce matériau sur l'une ou les deux tranches T.

Un tel joint présente une épaisseur sensiblement nulle. Optionnellement, la réalisation de tels joints fait appel à des efforts de compression induits par des éléments de précontrainte dite provisoire, qui peuvent être reçus temporairement dans les conduits 46 destinés à la réception des éléments de précontrainte 48, qui assurent une précontrainte dite permanente.

Alternativement, le joint 56 est réalisé par coulage en place. Dans cette configuration, le joint est par exemple réalisé à partir d'un béton ou d'un mortier, tel que par exemple un mortier à prise rapide. Cette configuration de joint 56 est avantageusement mise en œuvre dans le cas où un espace est ménagé entre les deux tranches T.

Ce type de joint présente une épaisseur non nulle.

Le coulage en place est par exemple mené selon un procédé connu, et implique par exemple la mise en place d'armatures de béton armé complémentaires et d'un coffrage.

Pour la formation des joints 56, les modules sont avantageusement maintenus immobiles l'un par rapport à l'autre par un dispositif de maintien de facture connue.

Avantageusement, pour un module 24 donné, les deux éléments d'obturation 28, 30 sont chacun solidarisés à l'élément d'obturation d'au moins un module voisin via un tel joint 56. En outre, avantageusement, deux modules adjacents sont solidarisés via leurs éléments d'obturation inférieurs 28, et leurs éléments d'obturation supérieurs 30.

Autrement dit, la solidarisation de deux modules 24 adjacents est avantageusement réalisée via leurs éléments d'obturation inférieurs respectifs, joints par un joint 56, ainsi que par leurs éléments d'obturation supérieurs 30, également joints par un joint 56. Avantageusement, les éléments d'obturation inférieurs 28 sont joints par des joints 56 de type collé, et les éléments d'obturation supérieurs sont joints par des joints 56 coulés en place.

Toutefois, la configuration opposée est envisagée. Alternativement, on emploie des configurations à seuls joints 56 collés ou à seuls joints 56 coulés en place.

Dans l'exemple de la Figure 4, la dalle 30 du module 24 situé en premier plan est ainsi jointe par deux de ses tranches T à une tranche T d'un premier module adjacent et à une tranche T d'un deuxième module adjacent. Cette configuration est préférentiellement également reproduite pour la dalle inférieure 28, avec des joints 56 collés ou coulés en place.

Alternativement à ces joints 56 ou bien parallèlement à eux, et comme indiqué ci-dessus, la solidarisation mécanique des modules 24 entre eux est avantageusement au moins en partie assurée par tout ou partie des éléments de précontrainte 48, qui sont alors reçus simultanément dans une pluralité d'éléments d'obturation et exercent un effort maintenant les d'éléments d'obturation correspondants solidaires.

Avantageusement, cette configuration est présente pour les dalles inférieures 28 et les dalles inférieures 30, et ce avantageusement pour autant de modules 24 de chaque corps mort 12 que possible.

Préférentiellement, on emploie conjointement les éléments de précontrainte 48 avec les joints 56, ce qui améliore le caractère monolithique des corps morts 12 et la tenue dans le temps de la solidarité mécanique des modules 24 les uns avec les autres.

Dans ces réalisations, les efforts de compression induits par les éléments de précontrainte 48 traversant les joints 56 contribuent de manière substantielle à la résistance de ceux-ci.

On remarque également que les éléments de précontrainte 48 en question traversent les joints 56, comme illustré en Figure 2c.

En référence aux Figures 5a à 5f, qui illustrent les éléments d'obturation inférieurs 28 de différentes configurations de corps mort 12 selon l'invention, on remarque que le nombre et la disposition relative des modules 24 au sein d'un corps mort 12 sont aisément adaptables.

En effet, chaque tranche du contour C forme une région d'interface possible avec un module voisin, chaque module étant connecté à un nombre choisi de modules entre un et le nombre des faces du contour C.

Un procédé d'édification d'un corps mort 12 selon l'invention va maintenant être décrit en référence aux Figures, notamment à la Figure 6 qui illustre les étapes du procédé.

De façon générale, au sens de l'invention, le procédé repose sur la préfabrication des fûts 26 et des éléments d'obturation 28, 30 des modules 24 destinés à former le corps mort 12 à partir de béton, puis l'assemblage de ces éléments de façon à obtenir un assemblage monolithique de modules 24 au sens de l'invention qui est ensuite posé sur le fond marin 11. De façon plus spécifique, lors d'une étape SI, pour chaque module 24 du corps mort 12 destiné à être formé, on fabrique le fût 26 et les éléments d'obturation 28, 30. Pour le fût, le cas échéant, on fabrique les segments 38.

Ces différents éléments sont préfabriqués à partir en béton, préférentiellement de béton armé.

Leur fabrication emploie par exemple des techniques connues reposant sur le coulage de béton dans un coffrage dans lequel est agencée un ensemble, ou cage, d'armatures passives. Cet ensemble comprend par exemple les gaines destinées à définir les conduits de précontrainte 34, 46.

Lors d'une étape S2, pour chaque module 24, on agence relativement les éléments du module 24 les uns par rapport aux autres de façon à obtenir leur agencement relatif souhaité pour le module lors de son emploi, et on agence les modules 24 les uns aux contacts des autres dans la configuration souhaitée du corps mort 12. Autrement dit, sans encore les fixer, on rapporte les éléments de chaque module les uns aux autres, et on fait de même pour les modules entre eux. La position relative obtenue est par exemple maintenue par des moyens de maintien en place temporaires, par exemple connus.

Cette étape est avantageusement mise en œuvre aux abords de la zone dans laquelle le corps mort 12 est mis à l'eau par la suite pour son déplacement jusqu'au fond marin 11. Cette zone est par exemple formée sur une berge, un quai ou autre.

Lors d'une étape S3, on fixe les éléments d'obturation 28, 30 des modules 12 les uns aux autres.

Pour ce faire, on met en place les éléments de précontrainte 48 qui assurent la précontrainte horizontale des éléments d'obturation en les faisant passer dans les conduits 46 associés aux éléments d'obturation qu'ils ont vocation à serrer les uns aux autres, et on les ancre dans la configuration de précontrainte souhaitée dans laquelle ils maintiennent les éléments d'obturation les uns solidaires des autres. Autrement dit, on applique le serrage souhaité aux éléments de précontrainte 48 et on les ancre.

Lors de cette étape, on emploie préférentiellement des éléments de précontrainte 48 en nombre et en disposition tels que le corps mort 12 forme un objet monolithique. Par exemple, chaque élément d'obturation 28, 30 est contraint en direction d'au moins un autre élément d'obturation 28, respectivement 30 par au moins un élément de précontrainte 48.

En outre, on forme les joints 56 entre les tranches T des contours C des dalles 28, 30, comme décrit précédemment.

Lors d'une étape S4, on fixe les éléments de chaque module 24 les uns aux autres.

Pour ce faire, on forme les joints 39 entre les segments 38 des fûts 26, et on forme les joints entre les fûts 26 et les éléments d'obturation 28, 30 associés. En outre, on met en place les éléments de précontrainte 36 verticaux dans chacun des modules, et on les ancre dans la configuration de précontrainte souhaitée (c'est-à-dire qu'on leur applique le serrage souhaité et qu'on les ancre).

A l'issue de cette étape, on ajoute le (ou les) dispositif de connexion 54 au corps mort 12 au (ou aux modules) correspondant s).

Lors d'une étape S5, on met à l'eau le corps mort 12 et on le déplace en direction de l'aplomb du fond marin sur lequel il a vocation à reposer. Avantageusement, comme indiqué ci-dessus, une fois mis à l'eau, le corps mort 12 est configuré pour flotter. La flottabilité du corps mort 12 est notamment fonction des dimensions du corps mort et donc du nombre de modules, du diamètre des fûts et de l'épaisseur des parois des fûts et des dalles.

Ceci permet un remorquage aisé du corps mort 12 vers l'aplomb de son point de repos sur le fond marin 11.

Avantageusement, pour le déplacement du corps mort 12, des dispositifs flotteurs auxiliaires sont rapportés au corps mort flottant, afin d'augmenter la stabilité du corps mort 12 lors de la phase de remorquage. L'emploi de ces flotteurs est avantageusement temporaire. Autrement dit, on les sépare du corps mort 12 pour la descente de celui-ci vers le fond marin 11, comme décrit ci-après.

Avantageusement, ces flotteurs sont rapportés au corps mort 12 préalablement à la mise à l'eau du corps mort 12 et sont ainsi également mis à contribution pour augmenter la stabilité du corps mort 12 lors de sa mise à l'eau en tant que telle. Lors d'une étape S6 optionnelle, des éléments de lestage sont insérés dans le volume 32 d'un ou plusieurs fûts via le ou les dispositifs 52 correspondant. Avantageusement, ces éléments sont distribués de manière homogène (en masse) entre les fûts.

Lors d'une étape S7, on réalise un ballastage au moins partiel des fûts en eau au moyen de leur dispositif 50 de façon à conférer au corps mort 12 un poids apparent permettant l'immersion intégrale du corps mort tout en maintenant le poids porté par un dispositif employé pour la descente/guidage du corps mort 12 inférieur à une valeur prédéterminée.

Ce dispositif est par exemple une grue. Cette grue est par exemple à bord d'un navire.

Lors d'une étape S8, on descend le corps mort 12 vers le fond marin 11 tout en guidant sa descente.

Cette étape est mise en œuvre via le dispositif ci-dessus. Avantageusement, lors de cette descente, on compense une fraction prédéterminée de la pression hydrostatique exercée par l'eau sur les modules 24 et qui croit au fur et à mesure de la descente en augmentant la pression gazeuse à l'intérieur des fûts 26 au moyen des dispositifs de pressurisation 53. Cette fraction est comprise entre 20% et 100% de la pression hydrostatique en question.

Avantageusement, les dispositifs 53 font communiquer fluidiquement les volumes 32 des différents modules 24, permettant ainsi de maintenir des pressions respectives sensiblement identiques dans ces volumes 32.

Plus spécifiquement, pour cette compensation, on régule la pression à l'intérieur des fûts 26 lors de la descente du corps mort 12 jusqu'au fond marin 11 par injection de gaz dans les fûts considérés via les dispositifs 53, et ce afin de maintenir un niveau de flexion des éléments d'obturation 28, 30 des modules 24 inférieur à un niveau prédéterminé. Optionnellement, cette opération inclut le relâchement de tout ou partie du gaz contenu dans les volumes intérieurs 32 via le dispositif 53 par exemple, pour abaisser, par exemple temporairement, la pression dans les fûts.

Comme indiqué précédemment, la pressurisation des fûts emploie une source externe de gaz connectée à au moins un module 24. Cette source se trouve par exemple au niveau de la surface de l'eau, et est par exemple portée par un navire.

Les dispositifs 53 sont ainsi employés pour injecter du gaz sous pression dans les volumes 32, éventuellement par communication entre le (ou les fûts) connectés à cette source et ceux qui ne sont pas raccordés à cette source.

A l'issue de l'étape S8, le corps mort 12 est posé sur le fond marin 11 au niveau de sa position d'utilisation.

Lors d'une étape S9, on met complètement en eau les volumes 32 via les dispositifs de ballastage 50.

A ce stade, le corps mort 12 est en configuration d'utilisation et peut être connecté à la structure 10 pour assurer son ancrage.

A cette fin, on connecte le dispositif de connexion 54 au ou aux câble(s) de retenue 14. Alternativement, cette connexion a lieu préalablement à la mise à l'eau du corps mort 12.

Lors d'une étape S10, qui se produit en fin de vie du corps mort 12, on ramène le corps mort 12 à la surface. Avantageusement, pour ce faire, on vidange le volume 32 des fûts 26 de tout ou partie de l'eau qu'il contient pour augmenter la flottabilité du corps mort 12 via le dispositif 50. Avantageusement, on met également en œuvre simultanément une régulation de la pression dans les volumes 32 des modules 24 via les dispositifs 53, de manière analogue à ce qui est fait lors de l'étape S8. L'invention est particulièrement avantageuse. En effet, elle permet d'obtenir des corps mort d'ancrage éminemment adaptables et ce pour un très faible coût du fait du caractère en béton, préfabriqué et modulaire des principaux éléments qui composent le corps mort.

En outre, le fait que la solidarisation mécanique du corps mort 12 repose principalement sur la fixation des éléments d'obturation 28, 30 les uns aux autres, les fûts sont de dimensions plus souples dans la mesure où les efforts qu'ils doivent être dimensionnés pour soutenir sont moindres.

Par ailleurs, dans la description ci-dessus, les éléments d'obturation 28, 30 ont été décrits comme étant des dalles. Toutefois, en variante, leur configuration, notamment leur forme, est quelconque. Par exemple, la portion PI présente une forme bombée, avantageusement convexe, tournée à l'écart du fût.