Domaine technique

La présente invention concerne un article chaussant notamment de type chausson ou ballerine, prévu plus spécifiquement pour l'escalade en montagne, falaise, rocher ou structure artificielle.

Elle vise à permettre une utilisation d’un même article pour une pluralité d’individus de pointures différentes.

Une application privilégiée est la formation à la pratique de l’escalade, car l’invention permet à plusieurs personnes de pointures différentes, en cours d’apprentissage, d’utiliser un même article chaussant d’escalade, ce qui évite d’avoir à investir dans un nombre conséquent d’articles chaussants de différentes pointures. Cette pratique peut avoir lieu dans des collectivités diverses, telles que le milieu scolaire, les associations sportives...

Art antérieur

Le chausson est un élément fondamental de l'équipement du grimpeur. C'est en effet celui-ci qui fait l’interface entre le pied du grimpeur et la paroi à escalader, et qui doit transmettre avec précision toutes les sensations et efforts.

A l'origine les chaussures d'escalade étaient en fait des chaussures de montagne avec semelle rigide ne permettant de grimper qu’à partir de prises et nécessitant de ce fait le recours à de nombreux accessoires de grimpe tels que pitons, chevilles, clous,...etc., pour fournir des prises de taille suffisante.

Peu à peu se sont développées des techniques de grimpe basées essentiellement sur l’utilisation de l’adhérence entre la chaussure d’escalade et la paroi, et éliminant quasiment tout recours aux accessoires de grimpe traditionnels évoqués ci-avant, puisque les prises peuvent alors avoir une taille beaucoup plus réduite, voir être absentes.

De nouvelles chaussures d'escalade, appelées généralement chaussons, ont alors été développées, à la fois beaucoup plus souples et légères que les chaussures de montagne traditionnelles, munies d'une semelle lisse et revêtues de matériau élastomère ou caoutchouc jusque sur la tige pour améliorer l'adhérence.

Pour le maintien des pieds des utilisateurs dans ces chaussures, il est usuel que ces dernières soient équipées de lacets ou de sangles auto-agrippantes de type attache velcro pour la fermeture latérale, le pied étant en outre maintenu à l’arrière par le contrefort des chaussures. Le brevet FR2848390 propose la mise en œuvre d’une sangle élastique qui vient agir sur le talon de Putilisatcur, en l’enveloppant, qui permet de mieux répartir les efforts appliqués au niveau du talon. Les inventeurs de ce brevet FR2848390 indiquent aussi qu’un chausson équipé de la sanglé élastique décrite, peut être utilisé par des individus de pointures différentes du fait de la tension variable amenée par la sangle. Mais, en pratique, la gamme de pointures est très limitée, comme décrit d’ailleurs dans le brevet (exemple d’une variation de pointure de 39 à 41), avec l’absence de garantie sur le confort optimal.

Or, l’inventeur a pu mettre à jour une problématique nouvelle qui nécessiterait d’avoir des articles chaussants pour l’escalade qui soient multi-pointures dans une gamme élargie.

En effet, lorsque la pratique de l’escalade a lieu en collectivités, notamment lors de séances d’initiation en milieu scolaire, le nombre de paires d’articles chaussants de pointures différentes à acheter et à gérer, peut être très conséquent pour un exploitant.

A l’échelle d’une école, collège ou lycée, ce nombre peut même être trop important, car l’investissement requis pour le temps d’utilisation peut être une barrière pour l’intendance.

Aussi, de fait, un exploitant achète un nombre de paires d’articles limité et les utilisateurs doivent se les échanger en cours de pratique.

Par exemple, des élèves en initiation à l’escalade doivent attendre qu’un élève de même pointure de pied en est fini avec son parcours, qu’il se déchausse pour pouvoir s’en équiper.

Au final, le temps consacré à l’escalade par individu peut être réduit par le temps nécessaire aux déchaussage/rechaussages consécutifs.

Il existe par conséquent un besoin pour améliorer les articles chaussants d’escalade notamment en permettant à un même article de pouvoir être chausser par une pluralité de pointures de pieds dans une gamme assez large, typiquement jusqu’à sept ou huit pointures consécutives.

Le but de l’invention est de répondre au moins en partie à ce besoin.

Exposé de l’invention

Pour ce faire, l’invention concerne un article chaussant d’escalade, comprenant:

- une semelle, - une tige fixée sur le dessus de la semelle, la tige étant ouverte sur l’arrière en étant dépourvue de contrefort, et

- au moins une sangle de serrage, fixée par au moins l’une de ses extrémités sur la tige et adaptée pour maintenir par serrage un pied chaussé entre la semelle et la tige, la sangle de serrage étant réglable en longueur de sorte à permettre le maintien de différentes pointures de pied chaussé.

Autrement dit, l’invention consiste à définir un article chaussant d’escalade qui est en quelque sorte tronqué sur l’arrière avec l’absence de contrefort et de préférence l’absence au moins partielle de talon, mais qui est muni d’une sangle de serrage fixée sur la tige et dont le réglage permet de chausser une pluralité de pointures consécutives.

Ainsi, la solution selon l’invention permet d’utiliser un même article chaussant pour un grand nombre d’utilisateurs qui ont des pointures de pied différentes.

De préférence, la semelle est dépourvue au moins partiellement d’un talon.

Avantageusement, la ou les extrémités de la au moins une sangle de serrage est(sont) fixée(s) sur la tige de sorte à permettre un serrage de la sangle au-dessus du calcanéum de l’arrière du pied chaussé.

Selon un mode de réalisation avantageux, l’article chaussant comprend deux sangles de serrage, dont une est fixée par l’une de ses extrémités à l’intérieur d’une première partie latérale de la tige et l’autre est fixée par l’une de ses extrémités à l’extérieur d’une deuxième partie latérale de la tige, en regard de la première partie latérale, l’autre des extrémités de l’une et/ou l’autre sangle de serrage étant munie d’un moyen de serrage des deux sangles entre elles selon une longueur réglable.

Le moyen de serrage peut être une boucle fixée à l’autre des extrémités d’un des deux sangles de serrage.

De préférence, la ou les sangles de serrage est(sont) fixée(s) à la tige en l’(les) orientant de quelques degrés au-dessus de l’horizontale.

Selon une variante de réalisation, la ou les sangles de serrage est(sont) cousue(s) directement à la tige.

De préférence, la ou les sangles de serrage présente(nt) une largeur comprise entre 1 et 5 cm, de préférence encore entre 2 et 4cm. L’invention a également pour objet l’utilisation d’un article chaussant tel que décrit précédemment, en tant qu’accessoire à la pratique de l’escalade en collectivité, telle qu’en milieu scolaire.

Description détaillée

D’autres avantages et caractéristiques de l’invention ressortiront mieux à la lecture de la description détaillée d’exemples de mise en œuvre de l’invention faite à titre illustratif et non limitatif en référence aux figures suivantes parmi lesquelles :

- la figure 1 est une vue schématique de côté de l’extérieur d’un exemple d’un chausson d’escalade selon l’invention ;

- la figure 2 est une vue schématique en coupe longitudinale d’un chausson d’escalade selon la figure 1.

On précise ici dans l’ensemble de la présente demande, les termes « inférieur», « supérieur », « dessus », « dessous », « intérieur », « extérieur », « « interne », « externe» sont à comprendre par référence à un chausson d’escalade selon l’invention en configuration sensiblement à l’horizontal.

Tel qu’illustré en figures 1 et 2, un chausson d’escalade selon l’invention, globalement désigné par la référence 1 comprend, comme usuellement une semelle 2 et une tige 3 fixée sur le dessus de la semelle.

Un système de sangles de serrage 4, typiquement à serrage auto-agrippant, de type Velcro® est cousu à l’intérieur de la tige 3 du chausson. Comme usuellement, ces sangles 4 assurent le réglage de la largeur d’un pied et la fermeture latérale de l’avant pied dans le chausson en le calant sur la semelle 2.

Selon l’invention, la tige 3 est ouverte sur l’arrière en étant dépourvue de contrefort. De préférence, le chausson 1 est également dépourvu de talon, au moins partiellement. Autrement dit, l’extrémité arrière 20 de la semelle 2 est destinée à ne pas supporter au moins partiellement un talon de pied chaussé dans le chausson 1.

Selon l’invention également, il est prévu un système de sangles de serrage 5, fïxée(s) par au moins Tune de ses extrémités sur la tige 3.

Ce système 5 est adapté pour maintenir par serrage un pied chaussé entre la semelle 2 et la tige 3. La ou les sangles de serrage 50, 51 sont réglables en longueur de sorte que différentes pointures de pied chaussé peuvent être maintenues dans le chausson.

Dans l’exemple illustré, le système 5 comprend deux sangles de serrage 50, 51. La sangle 50 est cousue par l’une de ses extrémités à l’intérieur d’une première partie latérale de la tige 3.

L’autre sangle 51 est fixée par l’une de ses extrémités à l’extérieur d’une deuxième partie latérale de la tige 3, en regard de la première partie latérale.

L’autre des extrémités de la sangle de serrage 51 est munie d’une boucle de serrage 52 des deux sangles entre elles selon une longueur réglable.

Typiquement, avec un tel système de serrage 5, un même chausson d’escalade peut servir à chausser une gamme de sept à huit pointures consécutives, par exemple d’une taille 35 à 41 ou d’une taille 38 à 45.

La mise en œuvre du système de serrage selon l’invention, n’a aucune influence sur les autres caractéristiques des parties du chausson que l’on recherche pour atteindre les objectifs techniques sur les prises, inhérents à l’escalade, telles que l’utilisation de la pointe avant, l’utilisation de la carre interne...

On veillera ainsi à fabriquer une semelle 2, typiquement en gomme, avec une pointe large et qui soit suffisamment rigide pour compenser le manque de tenue du chausson si dépourvu de talon.

D’autres variantes et avantages de l’invention peuvent être réalisés sans pour autant sortir du cadre de l’invention.

L’invention n’est pas limitée aux exemples qui viennent d’être décrits ; on peut notamment combiner entre elles des caractéristiques des exemples illustrés au sein de variantes non illustrées.