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Title:
NITROGENOUS FERTILISER COMPOSITION INTENDED TO BE APPLIED VIA THE ROOTS
Document Type and Number:
WIPO Patent Application WO/2022/053762
Kind Code:
A1
Abstract:
The invention provides a nitrogenous fertiliser composition intended to be applied via the roots, comprising at least one nitrogenous agent characterised in that it also comprises at least one root penetration and/or metabolisation agent which promotes the entry of said nitrogenous agent into the natural cycle of protein synthesis - and in that the nitrogenous agent consists of at least 50% of urea.

Inventors:
GELIOT PATRICK (FR)
MAIGNAN VICTOR (FR)
Application Number:
PCT/FR2021/051541
Publication Date:
March 17, 2022
Filing Date:
September 08, 2021
Export Citation:
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Assignee:
VALORISATION DES INNOVATIONS EN AGROFOURNITURES VEGETALES PAR ABREVIATION VIA VEGETALE (FR)
International Classes:
C05C1/00; C05C9/00; C05C11/00; C05D9/02; C05F11/00; C05F11/10; C05G3/50; C05G5/23
Domestic Patent References:
WO2020051717A12020-03-19
WO2020051717A12020-03-19
Foreign References:
CN109970488A2019-07-05
CN108503468A2018-09-07
CN109970488A2019-07-05
CN108503468A2018-09-07
Attorney, Agent or Firm:
BREESE, Pierre (FR)
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Claims:
REVENDICATIONS

[Revendication 1 ] Composition d’engrais azoté destiné à être appliqué par voie racinaire comprenant au moins un agent azoté caractérisé en ce

- qu’il comprend en outre au moins un agent de pénétration et/ou de métabolisation racinaire favorisant l'entrée dudit agent azoté dans le cycle naturel de synthèse des protéines

- en ce que l’agent azoté est constitué pour au moins 50% par de l’urée. [Revendication 2] Composition d’engrais azoté selon la revendication 1 caractérisé en ce que ledit agent azoté comporte en outre du nitrate d’ammonium, du nitrate, de l’ammonium et/ou une forme d’azote organique.

[Revendication 3] Composition d’engrais azoté selon la revendication 1 caractérisé en ce qu’il comporte en outre un agent de pénétration racinaire est choisi dans le groupe constitué par les substances suivantes :

- les alcools gras alcoxylés à coiffe terminale et alcools à chaîne droite alcoxylés à coiffe terminale,

- les éthers polyglycoliques de tributylphénol ayant 10 à 15 motifs OE (où EO signifie oxyde d'éthylène),

- les alcanol alcoxylates ramifiés de formule Ct H2t + 5-0 - (- CH2 -CH2 - O-)u -H, dans laquelle t représente des nombres de 11 à 13,5 et u représente des nombres de 6 à 25 et t et u sont des valeurs moyennes,

- les triglycérides polyalcoxylés,

- les amines grasses alcoxylées,

- le sulfate de sodium laureth,

- les terpènes alcoxylés et

- les compositions comprenant du sirop de maïs, de l'huile de pétrole et un émulsifiant non ionique.

[Revendication 4] Composition d’engrais azoté selon la revendication 1 caractérisé en ce que ledit agent de métabolisation racinaire est choisi parmi un agent mouillant, tensio-actif, surfactant ou pénétrant, avec ou sans composante à rôle phytoeffecteur comme les dérivés des algues, du soja, du pin et d’autres végétaux, des huiles organiques ou minérales ou encore un mélange de ceux-ci. [Revendication 5] Composition d’engrais azoté selon la revendication 1 caractérisé en ce que ledit agent métabolique est choisi parmi :

- des éléments minéraux secondaires tels que le calcium, le magnésium et le soufre

- des oligoéléments tels que le fer, le zinc, le manganèse, le cuivre, le bore, et le molybdène

- des acides organiques tels que les acides maliques et acétiques

- des acides aminés tels que la lysine ou la glutamine

- des peptides

- des dérivés des acides précédents sous forme d’ester ou de sels comme un sulfate ou un acétate

- des enzymes telle que la nitrate réductase

- un mélange de ceux-ci.

[Revendication 6] Composition d’engrais azoté selon la revendication 1 caractérisé en ce que ledit agent métabolique est de l’acide glutamique ou un dérivé de l’acide glutamique.

[Revendication 7] Composition d’engrais azoté selon la revendication précédente caractérisé en ce que ledit agent de pénétration est constitué de lactame de l’acide glutamique.

[Revendication 8] Composition d’engrais azoté selon la revendication 1 caractérisé en ce qu’elle contient entre 0,8 et 8% d’agents métabolique et de pénétration par kilogramme d’agent azoté.

[Revendication 9] Composition d’engrais solide selon la revendication précédente caractérisée en ce que ledit agent métabolique comprend du molybdène.

[Revendication 10] Composition d’engrais solide selon la revendication 1 caractérisée en ce qu’elle est formée par des granulés solides.

[Revendication 11] Composition d’engrais solide selon la revendication précédente caractérisée en ce qu’elle comprend un agent liant et au moins un polymère organique.

[Revendication 12] Composition d’engrais solide selon la revendication précédente caractérisée en ce que ledit polymère organique est un polymère hydrosoluble au moins partiellement cationique. [Revendication 13] Utilisation d’une composition d’engrais azoté selon la revendication 1 pour un traitement entre le semis et la post-floraison.

[Revendication 14] Formulation prête à l'emploi, solide ou liquide, utile pour la préparation d'une composition d'engrais azoté selon l'une quelconque des revendications 1 à 13, renfermant au moins un agent de pénétration d'un agent azoté et au moins un agent de métabolisation dudit agent azoté.

[Revendication 15] Procédé de traitement en champ de céréales, notamment de blé d’hiver, consistant à délivrer sous forme de jet « filet » une composition d’engrais conforme à l’une au moins des revendications 1 à 9. [Revendication 16] Procédé de traitement en champ de céréales, notamment de blé d’hiver, selon la revendication précédente caractérisé en ce que ladite composition diluée est délivrée par une rampe comportant une pluralité de buse dont le débit est piloté en fonction de la géolocalisation de ladite rampe et d’une cartographie des qualités nutritives dudit champ.

Description:
DESCRIPTION

Titre : Composition d’engrais azoté destiné à être appliqué par voie racinaire

Domaine de l’invention

[0001] La présente invention concerne le domaine des engrais azotés destinés à la culture des céréales, et notamment du blé d’hiver.

[0002] L’azote est le nutriment le plus important pour la production agricole. Dans la nature, l’azote est présent sous deux formes : à l'état libre, où il constitue 80 % de l'air et à l'état combiné, sous forme minérale (ammoniaque et nitrate) ou organique. Qu’il soit dans l’eau, dans le sol ou dans l’air, l’azote subit différentes transformations chimiques et biologiques qui forment un cycle naturel. Les réserves azotées du sol se trouvent à l’état organique sous forme d’humus qui contient environ 5% d’azote ou dans la solution du sol (sous forme de nitrates et d’ammonium). L’azote fait partie de la catégorie des éléments majeurs pour les végétaux, car il participe à la formation des tissus végétaux. Il représente en moyenne 1 à 5% de la matière sèche végétale. Cet élément intervient dans les principaux processus de développement de la plante et de détermination du rendement. En effet, l’azote est l’un des constituants de la chlorophylle, stimule la croissance racinaire, le développement des cultures ainsi que l’absorption des autres éléments nutritifs.

[0003] En général, l’azote est prélevé dans le sol sous la forme de nitrate d’ammonium ou d’urée. La matière organique du sol doit être minéralisée par les microorganismes pour rendre disponible l’azote aux plantes. La vitesse de ce processus dépend du type de sol et des conditions climatiques. Dans les écosystèmes naturels, ce cycle reste plus ou moins fermé puisque les apports compensent les pertes. En revanche, dans les systèmes agricoles, le cycle est perturbé par d’importantes exportations d’azote contenu dans les tissus récoltés. Par conséquent, l’utilisation d’engrais azotés est indispensable pour maintenir le niveau d’azote dans le milieu afin d’assurer une production agricole quantitative et qualitative.

[0004] Compte tenu des objectifs de rendement actuels, les sols ne peuvent pas fournir tout l’azote nécessaire au bon développement des plantes. Si aucune importation d’éléments nutritifs est réalisée pour maintenir les stocks, les sols s’appauvrissent et les chutes de rendements sont inévitables. L’augmentation de la productivité agricole ne peut donc avoir lieu sans l’apport d’azote grâce à l’utilisation de fertilisants, minéral ou organique, et/ou de plantes fixatrices d’azote. La fertilisation minérale est un moyen efficace de fournir aux plantes des nutriments directement assimilables. En effet, les fertilisants permettent de produire la moitié de la production mondiale de céréales et l’azote minéral d’origine industriel est à l’origine de 40% des protéines mondiales.

[0005] Aux côtés des engrais minéraux et de l’ammonitrate, l’urée constitue un agent azoté connu. Il se présente sous la forme de granules et contient 46% d’azote entièrement sous forme uréique. Cette forte concentration facilite sa manutention. Il s'agit d’une forme d’azote organique (CO(NH2)2) non polaire et fortement soluble. Elle est idéale pour un usage en pulvérisation éventuellement en mélange avec d’autres fertilisants.

Etat de la technique

[0006] On connaît dans l’état de la technique la demande de brevet W02020051717A1 (D1 ) concerne des particules agricoles qui peuvent libérer un produit agrochimiqune et propose à titre d’exemple que les particules sont des particules d'un engrais qui peuvent libérer un ou plusieurs nutriments à la racine de la plante et, dans un exemple particulier, que l'engrais est de l'urée.

[0007] Ce document concerne des engrais encapsulés. « The particles are coated with a coating, such that when the coated particles are exposed to a root exudate, the permeability of the coating increases and the rate at which the agrochemical is released from the coated particles increases. In at least one embodiment, an increase in the rate of release of the root exudate from the plant corresponds temporally to an increase in the demand of the plant for one or more nutrients. »

[0008] Il s’agit donc de composés solides, à libération lente, agissant en deux temps étalés sur une période relativement longue, avec une première interaction chimique entre l’enrobage et les exsudats des racines, qui dégrade l’enrobage, et ensuite une libération des particules d’engrais.

[0009] Ce document ne vise pas à favoriser l’absorption azotique par un mécanisme biochimique simultané où au moins un agent de pénétration améliore la capacité d’absorbation de l’apport azoté présent au même moment dans la même composition appliquée sous forme liquide par des buses. [0010] On connaît aussi dans l’état de la technique le brevet chinois CN109970488 concerne un procédé de fermentation d'acides aminés pour la fabrication d'engrais liquide selon la technique suivante :

1 ) séparer, sécher et broyer le fermentât,

2) culture de souche,

3) complexation à l'urée le processus de fermentation d'objet d'acide humique. Il contient une grande quantité de mycoprotéine dans la fermentation d'acides aminés. Ce document concerne l’utilisation simultanément de la mycoprotéine et des déchets liquides dans la préparation d'engrais, élimine le processus de traitement des déchets, réduit la production coût, la réalisation transforme les déchets en richesse, décrit un procédé de préparation d’engrais liquide par culture de souche d'objet acide humique complexant l'urée. Il ne prévoit pas l’adjonction d’un un agent de pénétration et/ou de métabolisation racinaire favorisant l'entrée dudit agent azoté dans le cycle naturel de synthèse des protéines.

[0011] On connaît aussi le brevet chinois CN108503468 décrivant un engrais foliaire enrichi en sélénium aux fruits du dragon, caractérisé en ce qu'en poids, il est composé des composants suivants : urée 30 à 50 parties, 20 à 30 parties d'acide fulvique, 5 à 10 parties de sélénate de sodium, 5 à 10 parties de sélénite de sodium, 4 à 8 parties d'agent de saignement, 0 à 20 parties d'acide aminé 1 , iso-amylène 5 à 10 parties d'adénine, 10 à 15 parties de composé nitrophénolate de sodium.

[0012] Ce procédé de préparation d’engrais liquide par culture de souche d'objet acide humique complexant l'urée ne prévoit pas l’adjonction d’un un agent de pénétration et/ou de métabolisation racinaire favorisant l'entrée dudit agent azoté dans le cycle naturel de synthèse des protéines.

Inconvénients de l’art antérieur

[0013] L’urée directement absorbée au niveau foliaire peut provoquer des brûlures du feuillage et des nécroses. Ces symptômes de phytotoxicité sont d’autant plus sévères que la température est forte, l’humidité faible, et que la solution d’urée pulvérisée est concentrée.

[0014] La solution de l’art antérieur peut entraîner l'agent azoté présent dans l'engrais, lors de sa descente par gravité vers le sol, suite à l'épandage ou encore par des phénomènes d'éclaboussures. Une mauvaise diffusion jusqu'aux parties aériennes en raison de conditions hydriques sèches.

[0015] Elle limite aussi la quantité d’azote apportée à 40 kg/Ha.

[0016] Elle peut aussi entraîner un risque de pollution de l'environnement en raison de conditions hydriques excessives.

[0017] L’homme du métier connaît bien sûr aussi les solutions d’apport azoté par le sol, mais les solutions connues entraînent des pertes d’efficacité par lessivage des sols et par volatilisation en cas de conditions sèches, notamment sous les formes granulées à libération retardée. Ces solutions obligent généralement à un surdosage afin d’assurer qu’une quantité minimale sera effectivement absorbée par les plantes.

Solution apportée par l’invention

[0018] Afin de remédier à ces inconvénients, la présente invention concerne selon son acception la plus générale une composition d’engrais azoté destiné à être appliqué par voie racinaire comprenant au moins un agent azoté caractérisé en ce qu’il comprend en outre au moins un agent de pénétration et/ou de métabolisation racinaire favorisant l'entrée dudit agent azoté dans le cycle naturel de synthèse des protéines et en ce que l’agent azoté est constitué pour au moins 50% par de l’urée, le complément étant optionnellement du nitrate d’ammonium du nitrate, de l’ammonium et/ou une forme organique.

[0019] Cette composition apporte une solution nouvelle d’apport azoté évitant les surdosages ainsi que les dommages collatéraux par brulure du feuillage, en permettant une transformation accélérée par le métabolisme de la plante, et permettant de ce fait un dosage modéré en raison de la réduction drastique des pertes par lessivage du sol et volatilisation avant l’absorption par les racines.

[0020] Avantageusement, ledit agent de métabolisation racinaire est choisi dans le groupe constitué par les substances suivantes :

[0021] les alcools gras alcoxylés à coiffe terminale et alcools à chaîne droite alcoxylés à coiffe terminale,

[0022] les éthers polyglycoliques de tributylphénol ayant 10 à 15 motifs OE (où EO signifie oxyde d'éthylène), [0023] les alcanol alcoxylates ramifiés de formule Ct H2t + 5-0 - (- CH2 -CH2 -O- ) u -H, dans laquelle t représente des nombres de 11 à 13,5 et u représente des nombres de 6 à 25 et t et u sont des valeurs moyennes, [0024] les triglycérides polyalcoxylés,

[0025] les amines grasses alcoxylées,

[0026] le sulfate de sodium laureth,

[0027] les terpènes alcoxylés et

[0028] les compositions comprenant du sirop de maïs, de l'huile de pétrole et un émulsifiant non ionique.

[0029] Selon une variante, ledit agent de métabolisation racinaire est choisi parmi un agent mouillant, tensio-actif, surfactant ou pénétrant, avec ou sans composante à rôle phyto-effecteur comme les dérivés des algues, du soja, du pin et d’autres végétaux, des huiles organiques ou minérales ou encore un mélange de ceux-ci.

[0030] Selon une autre variante, ledit agent métabolisation racinaire est choisi parmi :

[0031] des éléments minéraux secondaires tels que le calcium, le magnésium et le soufre

[0032] des oligoéléments tels que le fer, le zinc, le manganèse, le cuivre, le bore, et le molybdène

[0033] des acides organiques tels que les acides maliques et acétiques

[0034] des acides aminés tels que la lysine ou la glutamine

[0035] des peptides

[0036] des dérivés des acides précédents sous forme d’ester ou de sels comme un sulfate ou un acétate

[0037] des enzymes telle que la nitrate réductase

[0038] un mélange de ceux-ci.

[0039] Selon une variante, la composition d’engrais azoté ledit agent de métabolisation racinaire est constitué de l’acide glutamique ou d’un dérivé de l’acide glutamique.

[0040] De préférence, la composition contient entre 0,8 à 8% d’agents métabolique et de pénétration par kilogramme d’agent azoté, notamment du molybdène.

[0041] Selon un premier mode de réalisation, la composition est formée par des granulés solides. [0042] Avantageusement, elle comprend en outre un agent liant et au moins un polymère, optionnellement un polymère organique.

[0043] De préférence, ledit polymère est un polymère hydrosoluble au moins partiellement cationique.

[0044] De préférence, la composition est dosée pour 1 à 5, et de préférence 5 litres par hectare traité avec chaque apport d’engrais.

[0045] Selon une application préférée, la composition est destinée à un traitement entre le semis et la post-floraison.

[0046] Avantageusement, ledit agent de pénétration est constitué de lactame de l’acide glutamique.

[0047] L’invention concerne aussi une formulation prête à l'emploi, solide ou liquide, utile pour la préparation d'une composition d'engrais azoté selon l'une quelconque des formulations susvisées, renfermant au moins un agent de pénétration racinaire d'un agent azoté et au moins un agent de métabolisation dudit agent azoté.

[0048] L’invention concerne aussi un procédé de traitement en champ de céréales, notamment de blé d’hiver, consistant à délivrer sous forme de jet « filet » une composition d’engrais conforme à l’une au moins des revendications 1 à 7 diluée.

[0049] Avantageusement, ladite composition diluée est délivrée par une rampe comportant une pluralité de buse dont le débit est piloté en fonction de la géolocalisation de ladite rampe et d’une cartographie des qualités nutritives dudit champ.

Description détaillée d’exemples non limitatifs de réalisation

[0050] La présente sera mieux comprise à la lecture de la description qui suit, se référant aux exemples non limitatifs illustrés par les dessins annexés où :

[0051]

[0052] [Fig. 1] la figure 1 représente l’impact de la composition sur la biomasse d’un plan

[0053] [Fig. 2] la figure 2 représente l’impact de la composition sur le rendement en grains

[0054] [Fig. 3] la figure 3 représente l’impact de la composition sur la quantité d’azote mesuré dans un plant

[0055] [Fig. 4] la figure 4 représente l’impact de la composition sur la quantité d’azote mesurée dans les grains [0056] [Fig. 5] la figure 5 représente l’impact de la composition sur l’indice de récolte d’azote

[0057] [Fig. 6] la figure 6 représente l’impact de la composition sur la quantité d’azote mesuré dans les racines

[0058] [Fig. 7] la figure 7 représente l’impact de la composition sur la quantité d’azote mesuré dans les pailles.

Contexte général de l’invention

[0059] L’invention concerne un engrais azoté associé à un agent de métabolisation racinaire constitué par un additif agronomique apte à stimuler l’absorption, l’assimilation et surtout la remobilisation de l’azote chez une plante permettant d’augmenter le rendement et la teneur en protéines des plantes, constitué par une composition azotée adaptée aux conditions de culture actuelles, respectant les contraintes environnementales incitant à maîtriser les doses d’azote et de nitrate. Lorsque les apports azotés sont supérieurs à la demande de la culture, des pertes peuvent avoir lieu de différentes manières. Dans le cas de pluies excessives ou d’irrigation, des phénomènes de lixiviation, de ruissellement et d’érosion sont observés et entraînent l’azote (sous forme de nitrates) hors du système sol-plante. Par ailleurs, les processus de nitrification et de dénitrification sont naturels dans les sols mais provoquent des pertes d’azote par voie gazeuse sous forme de d’ammoniac, de monoxyde d’azote, de protoxyde d’azote et de diazote, notamment lors de conditions sèches. Tous ces composés se retrouvent dans l’environnement et sont à l’origine de différentes problématiques actuelles telles que les algues vertes (nitrates), les particules fines (ammoniac) et le réchauffement climatique (oxydes d’azote).

[0060] Dans l’objectif d’augmenter la teneur en protéines des plantes, les agriculteurs utilisent plusieurs types d’engrais azotés tels que les ammonitrates, les solutions azotées, l’urée ou le thiosulfate d’ammonium. Les fertilisants organiques contiennent aussi de l’azote. La plupart des engrais proposés ont des compositions mixtes, c’est-à-dire qu’ils comprennent plusieurs formes d’azote. La forme influence fortement la disponibilité de l’azote pour la plante en fonction de l’activité microbiologique du sol.

[0061] Il est essentiel que les plantes puissent absorber et utiliser efficacement l’azote. En effet, une fois absorbé par la plante, l’azote doit être assimilé et synthétisé en protéines pour la croissance. Pour les plantes annuelles, la phase de sénescence impliquant des processus de remobilisation est également primordiale pour l’efficience d’usage de l’azote. Grâce à des mécanismes d’autophagie, la plante recycle son azote pour le redistribuer vers les grains. L’efficience de remobilisation de l’azote des plantes est souvent faible. Pourtant, une plante capable d’absorber, d’assimiler et de remobiliser une quantité importante d’azote pour ses grains croit plus rapidement et améliore la valeur nutritionnelle des produits récoltés.

[0062] Ainsi, le producteur peut diminuer (1 ) ses quantités d’azote apportées, ce qui peut présenter un gain financier, (2) diminuer les pertes d’azote par lessivage et volatilisation, ce qui peut présenter un gain environnemental et (3) améliorer la valeur agronomique des produits récoltés, ce qui peut représenter un gain nutritionnel pour le consommateur.

[0063] Il existe donc un besoin de mettre au point des traitements permettant de stimuler l’absorption, l’assimilation, et surtout, la remobilisation de l’azote des parties racinaires vers les organes reproducteurs chez une plante.

[0064] Une façon de réduire les engrais azotés sans affecter considérablement les rendements céréaliers est d'améliorer les performances de recyclage et de remobilisation de l'azote des plantes. Des engrais à efficacité améliorée tels que ceux contenant des inhibiteurs de nitrification et des inhibiteurs d'uréase ont été développés pour augmenter l'efficacité d'utilisation de l'azote (NUE) et réduire les pertes d'azote en augmentant la congruence entre l'offre d'azote et la demande d'azote des cultures. [0065] A cet effet, les compositions objet de la présente invention comprennent : a) au moins un agent azoté constitué pour au moins 50% par de l’urée b) au moins un agent métabolique de biostimulation c) au moins un agent de pénétration racinaire favorisant l'entrée dudit agent azoté dans le cycle naturel de synthèse des protéines.

[0066] Un biostimulant végétal est une substance appliquée aux végétaux dans le but d'améliorer l'efficacité nutritionnelle, la tolérance au stress abiotique ou les caractéristiques de qualité des cultures, quelle que soit leur teneur en nutriments. Le rôle des biostimulants est de contrôler et d'accélérer les processus de vie des plantes, d'augmenter la résistance au stress et de stimuler leur développement. Ces produits sont sans danger pour l'environnement et contribuent à des productions végétales durables, à haut rendement et à faibles intrants. Leur application permet de réduire la quantité de produits chimiques utilisés en agriculture. [0067] L’agent de pénétration peut être un agent mouillant, surfactant ou pénétrant, avec ou sans composante à rôle phytoeffecteur comme les dérivés des algues, du soja, du pin et d’autres végétaux, des huiles organiques ou minérales ou encore un mélange de ceux-ci.

[0068] L’agent de métabolisation entrant dans la composition de l’additif agronomique de l’invention peut être par exemple un élément nutritif, un complexe chimique ou organique influençant l’activité des enzymes nitrates réductases, un microorganisme influant sur la chaine biochimique de l’azote. A titre d’exemples non limitatifs, on peut citer :

[0069] des éléments minéraux secondaires tels que le calcium, le magnésium et le soufre

[0070] des oligoéléments tels que le fer, le zinc, le manganèse, le cuivre, le bore, et le molybdène

[0071] des acides organiques tels que les acides maliques et acétiques

[0072] des acides aminés tels que la lysine ou la glutamine

[0073] des peptides

[0074] des dérivés des acides précédents sous forme d’ester ou de sels comme un sulfate ou un acétate

[0075] des enzymes telle que la nitrate réductase

[0076] un mélange de ceux-ci

[0077] les extraits de plantes

[0078] ainsi que les biostimulants à base de protéines.

[0079] Ces agents améliorent le métabolisme de l'azote, le rendement des cultures, les caractéristiques du grain et la teneur en macro et micronutriments du blé d'hiver.

[0080] La composition de l’additif agronomique peut être appliquée en mélange à une composition fertilisante telles que l’urée ou les solutions azotées. L’additif agronomique peut être appliqué au sol, en hydroponie ou en fertirrigation. Aussi, la composition de l’invention se présente sous une forme solide épandable ou sous une forme liquide délivré sous forme de « filets » par les buses d’une rampe d’arrosage, permettant de délivrer directement sur le sol la quantité d’additif liquide précisément dosée.

[0081] La composition de l’additif selon l’invention peut être préparée en mélangeant chacun des agents précédents, le cas échéant dans un véhicule liquide adapté. L’invention a donc aussi pour objet une formulation d’agent de pénétration et de métabolisation prêt à l’emploi ou utiliser pour la préparation d’une « composition fertilisante » définie précédemment. La composition fertilisante peut être alors réalisée par l’utilisateur ou le distributeur en mélangeant la formulation prête à l’emploi avec un engrais azoté.

[0082] Au sens de l’invention, on entend par « stimulant de l’absorption » une augmentation accrue de l’absorption et/ou une amélioration des mécanismes d’absorption chez une plante. Aussi, on entend par « stimulant l’assimilation » une augmentation accrue de l’assimilation et/ou une amélioration des mécanismes d’assimilation chez une plante. Enfin, on entend par « stimulant la remobilisation » un recyclage accru de l’azote des parties racinaires et aériennes au profit des grains et/ou une amélioration des mécanismes de remobilisation chez une plante. La présente invention concerne donc l’utilisation d’un additif agronomique comme stimulant des mécanismes d’absorption, d’assimilation et surtout de remobilisation de l’azote chez une plante. La présente invention concerne également l’utilisation d’un additif agronomique pour augmenter l’absorption, l’assimilation et la remobilisation de l’azote chez une plante.

[0083] Dans le cadre de l’invention, une quantité efficace de l’additif agronomique est apportée à la plante pour stimuler l’absorption, l’assimilation et la remobilisation de l’azote. L’augmentation de l’absorption, de l’assimilation et de la remobilisation se mesure en déterminant la quantité d’azote dans la plante. Le terme « augmentation » s’entend par rapport à la plante n’ayant reçu aucun apport d’additif agronomique. La quantité d’azote s’exprime en gramme d’azote par gramme de masse sèche, ce qui correspond à la masse en azote contenu dans un échantillon de plante séchée. La mesure de la quantité d’azote est réalisée par une méthode d’analyse appropriée.

[0084] L’additif agronomique peut être apporté à la plante par voie racinaire. Dans un mode de réalisation particulier, l’additif agronomique est apporté à la plante : [0085] soit sous forme liquide dans des solutions nutritives racinaires, par exemple en une quantité allant de 0,8 à 8% par kilogramme d’agent azoté en hydroponie ou fertirrigation ;

[0086] soit sous forme liquide par voie racinaire dans des fertilisants liquides, par exemple en une quantité allant de 3 et 37 L/1000L ;

[0087] soit sous forme solide, dans des engrais pulvérulents ou granulés, par exemple en une quantité allant de 3 et 37 kg ou L/tonne. [0088] L’additif agronomique peut ainsi être utilisé en complément dans des compositions fertilisantes, telles que des engrais, comme stimulant de l’absorption, de l’assimilation et de la remobilisation de l’azote chez une plante. L’additif agronomique peut être associé à d’autres substances fertilisantes classiquement utilisées dans les compositions fertilisantes. Les substances fertilisantes susceptibles d’être utilisées en association avec l’additif agronomique peuvent être de natures variées et choisies par exemple parmi le nitrate d’ammonium, l’urée, les solutions azotées, le sulfate d’ammonium, les engrais organiques et amendements organiques.

Exemples de compositions [0089] La composition selon l’invention est destinée à toutes les cultures et plus particulièrement les céréales (blé, orge, avoine, maïs et riz notamment), le colza, la betterave et la pomme de terre.

[0090] [Tableaux 1]

Nom de la formule CMP1 CMP2 CMP3 CMP4 CMP5

Teneur en protéines (mg L-1) 0 76 166 211 43

Ca 15.6 11.5 10.1 14.5 13.4

C 6.26 9.43 14.51 15.53 11.49

N 0.76 0.72 1.36 1.18 0.88

Elements K 0.31 0.26 0.23 0.33 0.29

Na 0.31 0.16 0.14 0.19 0.18

Mo 0.15 0.19 0.18 0.19 0.18

S 300 130 120 150 140

B 30 20 20 20 20

Mg 19 8 7 13 11

Elements 14 11 9 15 11

(ppm) P 9.5 9 9.9 10.3 10.2

Cu 2.6 1 0.8 1.1 1.1

Zn 0.3 0.5 1.1 1.8 3.5

Se 0.08 0.07 0.06 0.04 0.06

Exemple 1 : Préparation du matériel végétal [0091] Du blé d'hiver cv. Récital (Triticum aestivum L.) a été cultivé dans des conditions contrôlées. Après deux semaines, les plantules ont été placées dans des conditions de vernalisation (6°C, photopériode 8h) pendant 6 semaines. Le repiquage a été effectué dans des tubes (Diamètre : 8 cm, Hauteur : 33 cm, 2 plantes/pot) contenant un substrat neutre sable:perlite (1 :1 , v:v) pour obtenir une densité de semis similaire aux conditions de plein champ (250 graines par mètre carré).

[0092] Une solution nutritive Hoagland 25% modifiée faible en azote (Tableau 1 ), associée à un système de recyclage du percolât, alimentait les tubes 3 fois par jour.

L’azote a été apporté au sol sous forme de solution azotée (50% urée, 25% nitrate, 25% ammonium). La fertilisation azotée a été appliquée en 3 apports : 50 unités au stade « tallage », 80 unités au stade « 2 nœuds » et 20 unités au stade « épiaison ». L’additif agronomique a été mélangé à l’engrais azoté puis comparé à un témoin (engrais azoté seul). Les plantes ont été récoltées au stade maturité.

[0093] [Tableaux 2]

Tableau 1 : composition de la solution Hoagland modifiée faible en azote

Exemple 2 : Mesure des paramètres physiologiques de la plante

[0094] Les figures 1 et 2 sont les graphiques qui représentent la biomasse d’un plant de blé, c’est-à-dire la masse sèche d’un plant de blé, et le rendement en grains, c’est-à-dire la masse sèche des grains du plant de blé (1 ) avec une alimentation qui ne comprend pas l’additif (barre « - Additif ») et (2) avec une alimentation qui comprend l’additif (barre « + Additif »). Les graphiques montrent une augmentation de 36% de la biomasse et de 52% du rendement en grains des plantes dont l’alimentation comprend l’additif par rapport aux plantes dont l’alimentation ne comprend pas l’additif. L’additif stimule donc la croissance et le rendement.

[0095] Les figures 3 à 5 sont les graphiques qui représentent l’azote total absorbé, l’azote total présent dans les grains et l’indice de récolte, c’est-à-dire le rapport entre l’azote du grain et l’azote total, d’un plant de blé (1 ) avec une alimentation qui ne comprend pas l’additif (barre « - Additif ») et (2) avec une alimentation qui comprend l’additif (barre « + Additif »), Les graphiques montrent une augmentation de 13% de l’azote total, de 35% de l’azote dans les grains et de 20% de l’indice de récolte des plantes dont l’alimentation comprend l’additif par rapport aux plantes dont l’alimentation ne comprend pas l’additif. L’additif stimule l’absorption de l’azote dans la plante et améliore la quantité d’azote exportée par les grains.

[0096] Les figures 6 et 7 sont les graphiques qui représentent la quantité d’azote dans les racines et les pailles d’un plant de blé (1 ) avec une alimentation qui ne comprend pas l’additif (barre « - Additif ») et (2) avec une alimentation qui comprend l’additif (barre « + Additif »). Les graphiques montrent une diminution de 47% et 12% de la quantité d’azote dans les racines et pailles, respectivement, des plantes dont l’alimentation comprend l’additif par rapport aux plantes dont l’alimentation ne comprend pas l’additif. L’additif stimule la remobilisation de l’azote issu des racines et des pailles au profit du grain.

[0097] Pour chacune des conditions de cultures (- Additif et + Additif), trois lots de deux plantes récoltées à l’Exemple 1 ont été constitués (1 lot de 2 plantes = 1 répétition biologique). Les parties aériennes (pailles), les racines et les graines de chaque plante ont été séparées, séchées, pesées (biomasse sèche) puis broyées finement. La mesure de la biomasse et du rendement en grains d’une plante entière est présentée dans les figures 1 et 2. Les données obtenues sont sous forme de moyenne et la variabilité des résultats a été donnée sous la forme de l’erreur standard de la moyenne pour n = 3. Une analyse statistique des résultats a été réalisée en utilisant le test de Fisher.

[0098] Les plantes traitées avec l’additif présentent une augmentation significative de leur biomasse (+36%) et de leur rendement en grains (+52%).

[0099] La mesure de la concentration en azote total a été réalisée avec la méthode de combustion Dumas par un analyseur C/N/S (EA3000, EuroVector, Milan, Italie). L’ensemble des traitements ont été réalisés systématiquement pour chacune des répétitions biologiques, c’est-à-dire en triplât. Les quantités d’azote dans la plante et les grains ont ainsi pu être calculées tout comme l’indice de récolte en azote (figure 5). La quantité d’azote dans les racines et les pailles sont présentées dans les figures 6 et 7.

[0100] Conclusion : les plantes traitées avec l’additif présentent une augmentation significative de l’azote total dans la plante (+13%) et de l’azote total dans les grains (+35%). L’indice de récolte en azote augmente ainsi significativement de 20%. En parallèle, la quantité d’azote dans les racines (-47%) et les pailles (-12%) diminuent de manière significative lorsque les plantes sont traitées avec l’additif. Ces résultats montrent que l’additif améliore l’efficience d’usage de l’azote grâce à des meilleures efficiences d’absorption, d’assimilation et de remobilisation au profit des grains.