La présente invention concerne un dispositif d'application de liquide de démaquillage pour les cils, les paupières, éventuellement les sourcils, et le contour des yeux dont une partie est à usage unique.

Pour le démaquillage des yeux, on utilise généralement un tampon fibreux sur lequel on dépose un liquide démaquillant (eau, solution micellaire, lotion ou lait...). Ce tampon imbibé est alors frotté sur les cils, les paupières et le contour des yeux de façon à dissoudre le maquillage présent (mascara, fard à paupières, eyeliner, crayon pour les yeux...), parfois waterproof, lequel est alors en retour absorbé par le coton.

Les tampons que l'on trouve actuellement dans le commerce sont en général découpés dans une nappe de matière fibreuse, le plus souvent en coton non tissé, et sont disponibles sous des formes variées : carrée, rectangulaire, circulaire, ovale...

Ils doivent, tout à la fois, pouvoir :

a) absorber le liquide démaquillant et faire en sorte qu'il reste accessible en surface, b) restituer ce liquide quand on le presse sur la peau,

c) et absorber ou essuyer le maquillage dissous afin de laisser la peau nette sans l'irriter. A ce jour, il n'existe pas de tampon démaquillant réellement satisfaisant permettant d'enlever efficacement le maquillage de la région sensible des yeux. Les utilisatrices peuvent constater et témoigner que fréquemment et malgré un démaquillage soigné il reste encore des résidus sur les cils. Il arrive, de plus souvent, qu'un excès de liquide démaquillant coule dans yeux. Il subsiste donc le besoin d'un dispositif d'application de liquide de démaquillage efficace tout en étant simple, économique, plus écologique et rapide d'utilisation.

L'invention a pour objet de perfectionner les dispositifs existants pour obtenir un démaquillage de qualité en restituant efficacement le liquide absorbé sans effet de mouillage trop important. Le dispositif de l'invention permet de repenser le démaquillage des yeux sans qu'il soit contraignant ou irritant pour l'oeil ou son contour. D'autres caractéristiques et avantages de l'invention apparaîtront dans la description qui va suivre. A cet effet, le dispositif de l'invention comprend :

un embout applicateur (1) comprenant une tige creuse (2) dont l'extrémité libre non débouchante est perforée latéralement (2a), faisant communiquer l'intérieur et l'extérieur de la tige creuse, et recouverte d'une matière fibreuse (3) susceptible d'absorber le liquide de démaquillage, et un réservoir destiné à recevoir le liquide démaquillant (4) et coopérant avec l'extrémité opposée de la tige creuse (4a),

et caractérisé en ce que le réservoir est muni d'une pompe (5) destinée à aspirer une quantité appropriée de liquide démaquillant et à la délivrer à la matière fibreuse par actionnement du piston (5a).

Selon l'invention, la tige creuse et le réservoir pourront être soit liés en permanence l'un à l'autre, soit séparables l'un de l'autre, associés par exemple par un système d'emboîtement, de clipsage ou de vissage, et de fait, soit la matière fibreuse seule (3), soit l'embout applicateur dans son ensemble à savoir la tige creuse (2) et la matière fibreuse (3) est à usage unique.

D'autres caractéristiques et avantages de l'invention apparaîtront encore à la lecture de la description qui va suivre dont les dessins annexés ne sont donnés uniquement qu'à titre d'exemples non limitatifs.

Les figures 1, 2 montrent, en coupe longitudinale médiane, la structure du dispositif d'application de l'invention et une première variante. Dans ce qui suit, le terme "liquide démaquillant" doit être interprété comme couvrant tout produit de démaquillage fluide pour les cils, éventuellement les sourcils, les paupières et le contour des yeux en particulier. Ces démaquillants sont à base d'eau et se présentent classiquement sous forme d'émulsions qui peuvent être - soit de type eau dans huile, très efficaces du fait de la phase grasse externe directement disponible - soit, et de préférence, de type huile dans eau, comme par exemple une solution micellaire, à savoir des gouttelettes d'huile dispersées dans une phase aqueuse externe qui ont pour avantage de ne pas laisser de dépôt gras après utilisation.

Sur les figures 1 et 2, tout d'abord, on a repéré dans leur ensemble (1) et (4), respectivement la partie embout applicateur et le réservoir qui renferme le liquide démaquillant. La matière fibreuse (3) constitue le moyen d'application du liquide démaquillant et d'absorption du maquillage porté par l'applicateur.

Comme on le verra dans la description plus détaillée qui va suivre, l'embout applicateur et le corps pourront soit être liés en permanence l'un à l'autre, soit être séparables l'un de l'autre, éventuellement au moment de l'application, chaque structure offrant des avantages.

Plus précisément, le réservoir (4) duquel l'embout applicateur peut être séparable, consiste en un étui creux et étanche, en l'espèce cylindrique, ouvert sur l'applicateur et raccordé bout à bout à lui pour assurer l'étanchéité. Il est muni d'une pompe de distribution du liquide démaquillant apte à être actionnée pour délivrer le fluide par actionnement d'un piston, comme par exemple par simple pression d'un doigts . Pour éviter que la pompe soit actionnée par maladresse, notamment lorsque le dispositif est transporté comme par exemple dans un sac à main, une trousse de maquillage ou un vanity case, il est connu d'utiliser un dispositif de protection du bouton d'actionnement de pompe tel que par exemple un bouchon ou une butée. Raccordé à l'applicateur, le réservoir peut alors servir de poignée.

Comme illustré, l'embout applicateur (1) présente une tige creuse (2) dans le prolongement axial du réservoir laquelle est en l'espèce cylindrique et de section circulaire mais peut également avoir une forme différente pour s'adapter au mieux à la forme de la matière fibreuse comme cela sera détaillé plus loin. La tige creuse (2) comprend une ou des ouverture(s) périphérique(s) (2a) telle(s) que des perforations ou des fentes, qui se développent sur la partie non débouchante de la tige opposée au réservoir, faisant communiquer l'intérieur avec la matière fibreuse (3) afin de l'imprégner en liquide de démaquillage, de préférence de façon uniforme. Conformément à l'invention, réservoir de liquide démaquillant (4) comprend également une pompe de distribution du liquide démaquillant dite aspirante-foulante (5) constituée ici par un piston (5a), une chambre du piston (5b), un ressort (5c), une soupape inférieure (5d) et son logement et une soupape supérieure (5e) et son logement. Le réservoir peut également optionnellement comporter un bouchon (7) pour permettre sa recharge.

Les billes (5f), qui servent ici de soupapes, permettent de bloquer ou laisser passer le liquide selon les phases du fonctionnement.

Les butées au-dessus des billes servent à retenir les billes pour éviter qu'elles soient entraînées avec le liquide.

Le ressort sert à repousser le piston à sa position initiale.

Le piston sert dans un premier temps à créer la dépression dans le chambre du piston afin d'y aspirer le liquide. Puis, il sert à exercer la pression sur le liquide pour la refouler vers la sortie, en direction de la tige creuse de l'applicateur.

On notera que les pompes du type aspirante-foulante nécessitent qu'on les amorce. Cette opération consiste à enlever l'air qui se trouve au départ dans la chambre du piston pour la remplacer par le liquide. En général, les pompes sont en matière plastique, à l'exception des billes, qui sont en acier, et du ressort, en acier flexible. Elles sont classiquement utilisées en cosmétique pour délivrer des liquides tels que des crèmes, des parfums...

La matière fibreuse selon l'invention est une matière absorbante capable d'absorber le liquide démaquillant utilisé. Elle est constituée de tout matériau absorbant convenant pour l'application envisagée comme par exemple et préférentiellement d'un ou de plusieurs types de fibres, tissées ou non tissées et qui peut aussi être également une éponge. Par fibre on entend tout type de fibre cellulosique ou/et synthétique. Pour rappel un non-tissé est un textile dont les fibres sont maintenues de façon aléatoire contrairement aux textiles tissés qui sont des produits obtenus par tissage, tricotage, tuftage ou couturage. Parmi les fibres ou microfibres qui peuvent être utilisées seules ou en mélange, on peut citer à titre d'exemple :

- les fibres d'origine animale comme par exemple : la soie, la laine...

- les fibres végétales telles que le coton, le lin, le chanvre, le bambou...

- les fibres modifiées chimiquement ou synthétiques : cellulose, viscose, polyamides, polyesters, fibranne...

De préférence, la matière fibreuse selon l'invention est constituée de coton.

Selon l'invention, une microfibre est un filament très fin de polyamide (nylon,...), de polyester ou d'autres matières synthétiques dont le diamètre est inférieur à 10 microns.

Afin de pouvoir l'absorber, la matière fibreuse doit être appropriée à la nature du liquide démaquillant. Si ce dernier est de type émuision eau dans huile, du fait de sa phase grasse externe, la matière fibreuse devra être constituée au moins partiellement de fibres lipophiles comme par exemple du coton hydrophobe, à l'inverse, si le liquide démaquillant est de type émuision huile dans eau, de part sa phase aqueuse externe, la matière fibreuse devra être constituée au moins partiellement de fibres hydrophiles par exemple du coton hydrophile, du lin, de la viscose ou un polyester.

La matière fibreuse peut présenter diverses formes, telles que par exemple : tubulaire, aplatie, pointue ou encore comporter une première partie tubulaire prolongée par une deuxième partie ayant une extrémité pointue ou arrondie. Elle pourra de plus présenter à sa surface des reliefs plus ou moins espacés afin d'optimiser la distribution du liquide démaquillant autour des cils et des sourcils. La matière fibreuse présente de manière avantageuse :

selon l'axe de la tige creuse autour duquel elle se trouve : une longueur inférieure à 50 mm, de préférence comprise entre 15 mm et environ 30 mm un largeur maximum inférieur à 20 mm, de préférence comprise entre 3 mm et 8 mm

- et une épaisseur comprise, de préférence, entre 1 et 5 mm. Pour éviter tout effet de mouillage excessif, la quantité de liquide distribuée par la pompe est déterminée en fonction de la quantité de matière fibreuse et de son pouvoir d'absorption. Par exemple, la quantité de liquide absorbée par un coton hydrophile représente plusieurs fois le poids de coton. Par simple calcul de volume l'homme de métier pourra adapter la quantité de matière fibreuse en fonction du volume de la chambre du piston et inversement. On peut même envisager un système de butée réglable pour le piston afin que le volume de liquide démaquillant délivré par le dispositif soit adaptable en fonction de la nature et de la quantité et de la matière fibreuse employée. La tige creuse peut par exemple être réalisée en polypropylène ou tout autre matériau compatible avec le liquide démaquillant. La longueur de la tige est comprise entre 10 et 80 mm, de préférence entre 15 et 50 mm, et son diamètre extérieur est compris entre 2 et 20 mm, de préférence entre 2 et 3 mm. L'enroulement d'une pièce de matière fibreuse sur la surface perforée de la tige creuse pourra, en fonction de la nature de la matière fibreuse, nécessiter ou pas un encollage préalable de tout ou partie de cette extrémité ou des fibres.

EXEMPLES

Afin de s'assurer de conditions de tests de démaquillage rigoureuses, ceux-ci ont été conduits sur une même personne, oeil droit comparativement à l'œil gauche, et avec une base de maquillage identique sur une base fond de teint et comprenant du fard à paupière, un mascara waterproof, un eyeliner noir, et un crayon brun pour les yeux. Le liquide de démaquillage utilisé est de type émulsion huile dans eau, à savoir de l'eau micellaire.

Pour chaque œil, l'opération de démaquillage a été renouvelé, conformément aux instructions présentes sur le flacon de liquide démaquillant, jusqu'à ce que la matière fibreuse employée soit propre à savoir qu'elle ne fasse plus apparaître de coloration.

3 tests comparatifs, reproduits chacun 3 fois, ont été réalisés à l'aide d'un dispositif selon l'invention comportant :

- une tige creuse présentant une longueur 25 mm, un diamètre 2 mm, fendue en 2 sur une longueur de 12 mm

- et comme matière fibreuse recouvrant la surface perforée (fente) de la tige :

a) de la ouate de coton hydrophile (longueur 15 mm ; épaisseur 2 mm) comparativement à carré de coton hydrophile du commerce communément utilisé (7 cm / 7cm ; épaisseur 2 mm)

b) du lin tissé (longueur 15 mm ; épaisseur 2 mm) comparativement à carré de lin tissé (7 cm / 7cm ; épaisseur 1 mm)

c) un tissu microfibres hydrophile en polyester (longueur 15 mm ; épaisseur 1 mm) à un carré de tissu microfibres hydrophile de nature identique (7 cm / 7cm ; épaisseur 1 mm)

Conclusions :

Pour des quantités de matière fibreuse très inférieures et des volumes de liquide démaquillant systématiquement inférieurs, seuls les dispositifs de l'invention permettent tout à la fois d'obtenir :

- un maquillage soigné sans résidu le matin au réveil ou après rinçage abondant de l'oeil avec de l'eau

et sans mouillage excessif limitant ainsi l'irritation de la peau sous l'oeil.

Le dispositif de l'invention permet d'améliorer de façon significative les propriétés démaquillantes des matières fibreuses utilisées pour le démaquillage. Sans vouloir établir une quelconque théorie, il semble que le fait que les fibres soient imprégnées de façon plus uniforme par les perforations latérales de la tige et par capillarité, de l'intérieur à partir de la tige creuse vers l'extérieur, permet, de façon inattendue, d'optimiser leur efficacité à éliminer efficacement tous les types de maquillage des yeux, même ceux résistant à l'eau.