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Title:
NOVEL METHOD FOR MANUFACTURING TOMATO LEAFMINER PHEROMONE COMPONENTS
Document Type and Number:
WIPO Patent Application WO/2022/171965
Kind Code:
A1
Abstract:
The present invention relates to a method for synthesising a pheromone of general formula selected from the group comprising compounds (I) and (I'), alone or in admixture: (I) (I') comprising reacting (2E)-pentene-1,5-diyl diacetate with at least one Grignard reagent in the presence of a copper-based catalyst. The method according to the invention is particularly applicable to the selective synthesis of tomato leafminer (Tuta absoluta) pheromone comprising: (3E,8Z,11Z)-tetradecatrien-1-yl acetate and (3E,8Z)-tetradecadien-1-yl acetate.

Inventors:
GAYON ERIC (FR)
GUILLONNEAU LOIC (FR)
GUERRET OLIVIER (FR)
Application Number:
PCT/FR2022/050251
Publication Date:
August 18, 2022
Filing Date:
February 11, 2022
Export Citation:
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Assignee:
MELCHIOR MAT AND LIFE SCIENCE FRANCE (FR)
International Classes:
A61K31/00; C07C67/293; C07C69/145
Foreign References:
EP2639217A12013-09-18
EP2639217A12013-09-18
EP2639217A12013-09-18
EP3258780A12017-12-27
Other References:
FILHO MIGUEL MICHEREFF ET AL: "Field Trapping of Tomato Moth, Tuta absoluta with Pheromone Traps", JOURNAL OF CHEMICAL ECOLOGY, 1 April 2000 (2000-04-01), New York, pages 875 - 881, XP055847100, Retrieved from the Internet [retrieved on 20211004], DOI: 10.1023/A:1005452023847
CABEZAS JORGE A: "A new and efficient synthesis of (3E,8Z,11Z)-tetradeca-3,8,11-trienyl acetate, the major sex pheromone component of the tomato leafminerTuta absoluta", TETRAHEDRON LETTERS, vol. 60, no. 5, 29 December 2018 (2018-12-29), pages 407 - 410, XP085580190, ISSN: 0040-4039, DOI: 10.1016/J.TETLET.2018.12.040
A. B. ATTYGALLE, TETRAHEDRON LETTERS, vol. 36, no. 31, 1995, pages 5471 - 5474
A. B. ATTYGALLE, BIOORGANIC & MEDICINAL CHEMISTRY, vol. 4, no. 3, 1996, pages 305 - 314
HU ET AL., MOLECULES, vol. 17, 2012, pages 12140 - 12150
KAWAZU, JOURNAL OF CHEMICAL ECOLOGY, vol. 33, 2007, pages 1978 - 1985
S. OLSEN, ACTA CHIMICA SCANDINAVICA, vol. 6, 1952, pages 641 - 645
Attorney, Agent or Firm:
REGIMBEAU (FR)
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Claims:
REVENDICATIONS

1 . Procédé de synthèse de phéromone de formule générale choisie dans le groupe comprenant les composés (I) et (G), seuls ou en mélange : où R est une chaîne hydrocarbonée linéaire de formule brute CnH2n-2P+i ,

R’ est une chaîne hydrocarbonée linéaire de formule brute Cn'H2n -2p +i avec :

- n et n’, identiques ou différents, sont des entiers compris entre 5 et 17 et

- p et p’ correspondant au nombre d’insaturations de la chaîne hydrocarbonée, identiques ou différents, sont des entiers compris entre 1 et 3,

- Ac est un radical acétyle ; comprenant la réaction du diacétate de (2E)-pentène-1 ,5-diyle de formule (II) : avec au moins un réactif de Grignard choisi dans le groupe comprenant les composés (III) et (II ), seuls ou en mélange :

R-MgX (III), R’-MgX (III’)

R et R’ sont tels que définis précédemment pour les composés de formule (I) et

(I’) où X est un atome de chlore ou de brome ; en présence d’un catalyseur à base de cuivre.

2. Procédé selon la revendication 1 , caractérisé en ce que le catalyseur à base de cuivre comprend en outre au moins un ligand du cuivre choisi dans le groupe comprenant une trialkylphosphine, un trialkylphosphite, une amine, et leurs mélanges.

3. Procédé selon la revendication 2, caractérisé en ce que le ligand est un trialkylphosphite choisi dans le groupe comprenant le triéthylphosphite, le triméthylphosphite et leurs mélanges.

4. Procédé selon l’une des revendications précédentes, caractérisé en ce que la réaction est réalisée dans un solvant aprotique, notamment de type éther, en particulier choisi dans le groupe comprenant le diéthyléther, le méthyltertbutyléther, le tétrahydrofurane, le méthyltétrahydrofurane, le tétrahydropyrane, le méthyltétrahydropyrane, le dioxane, le diméthyl éther de glycol, et leurs mélanges.

5. Procédé selon l’une des revendications précédentes, caractérisé en ce que le catalyseur à base de cuivre est un sel de cuivre II, et avantageusement choisi dans le groupe comprenant les halogénures de cuivre II et les carboxylates de cuivre II.

6. Procédé selon la revendication 5, caractérisé en ce que l’halogénure de cuivre est choisi parmi CuC et CuBr2 ; le carboxylate de cuivre est choisi parmi l’acétate de cuivre Cu(OAc)2 et l’acétyl acétonate de cuivre II Cu(Acac)2

7. Procédé selon l’une des revendications précédentes, comprenant les étapes suivantes : a. préparation dans un solvant aprotique d’une solution comprenant 1 équivalent de diacétate de (2E)-pentène-1,5-diyle de formule (II) : b. ajout à la préparation obtenue suite à l’étape a) du catalyseur à base de cuivre à raison de 0,001 à 0,02 équivalent de cuivre, le cuivre pouvant optionnellement être liganté à un ligand choisi dans le groupe comprenant une trialkylphosphine, un trialkylphosphite, une amine, et leurs mélanges ; c. préparation dans un solvant aprotique identique ou différent au solvant de l’étape a) d’une solution comprenant entre 0,95 et 1,25 équivalent d’un réactif de Grignard choisi dans le groupe comprenant les composés (III) et (IIG), seuls ou en mélange ; d. ajout de la solution obtenue à l’étape c) à la solution préparée dans l’étape b) sous agitation et à une température réactionnelle inférieure à 25°C ; e. arrêt de la réaction, en particulier par ajout de 0,1 à 1,5 équivalent d’anhydride acétique au milieu réactionnel obtenu suite à l’étape d) ; f. neutralisation du milieu réactionnel obtenu suite à l’étape e) et extraction de la phéromone de formule (I) ou ( ) ou du mélange de phéromones de formules (I) et ( ).

8. Procédé selon l’une des revendications précédentes, caractérisé en ce que le ratio molaire composé (III) : composé (IIG) est compris entre 0 :1 et 1 :0.

9. Composition comprenant une phéromone de formule générale choisie dans le groupe comprenant les composés (I) et (G), seuls ou en mélange : ou :

R est une chaîne hydrocarbonée linéaire de formule brute CnH2n-2P+i ,

R’ est une chaîne hydrocarbonée linéaire de formule brute Cn'H2n -2p +i avec : n et n’, identiques ou différents, sont des entiers compris entre 5 et 17 ; p et p’ correspondant au nombre d’insaturations de la chaîne hydrocarbonée, identiques ou différents, sont des entiers compris entre 1 et 3 ;

Ac est un radical acétyle, et contenant moins de 2%, en % en poids de la composition, de préférence moins de 1 ,6%, d’un composé choisi dans le groupe comprenant les composés (VI) et (VI’) , seuls ou en mélange :

10. Utilisation d’une composition selon la revendication 9 pour la protection des cultures contre le ravageur Tuta absoluta.

11 .Méthode de protection d’une parcelle agricole contre le ravageur Tuta absoluta comprenant l’application au sein de ladite parcelle, d’une composition selon la revendication 9.

Description:
NOUVEAU PROCEDE DE FABRICATION DES COMPOSANTS DE LA PHEROMONE DE LA MINEUSE DE LA TOMATE

DESCRIPTION

Pour des raisons de santé publique et de gestion du potentiel agricole des sols, les technologies de traitement des cultures contre les ravageurs évoluent vers des modes d’action plus ciblés et plus respectueux de l’environnement. À ce titre l’usage de phéromones sexuelles pour modifier le comportement d’insectes présente des atouts puisque ces phéromones sont spécifiques de chaque espèce de ravageurs et sont efficaces, à des doses très faibles, dans divers types de stratégie (piégeage, confusion sexuelle par exemple).

Cependant un frein au développement de ces technologies réside dans le coût d’accès aux molécules actives. En effet ces molécules ont souvent de nombreux isomères possibles et les technologies de synthèse sélectives sont généralement coûteuses.

La mineuse des tomates, Tuta absoluta, un ravageur des tomates présent sur tous les continents, constitue un bon exemple des problématiques rencontrées par l’homme du métier pour développer des solutions de lutte à base de phéromone. En effet, les composants principaux de la phéromone de la Tuta absoluta, sont :

Tableau 1 : composants principaux de la phéromone de Tuta absoluta

Ces structures moléculaires possèdent de nombreux isomères de position et de configuration. Pour le triène, pas moins de 8 configurations sont possibles, or seule la configuration 3E,8Z,11Z est active sur les récepteurs olfactifs de l’insecte. Il se peut que certains isomères aient même une fonction antagoniste. Il faut donc non seulement produire ces composés de manière plus économique mais aussi avec la plus grande pureté possible. Ces deux exigences sont souvent contradictoires et l’homme du métier a rarement réussi à les concilier.

La première synthèse connue des composants de la phéromone de la Tuta absoluta est reportée dans les publications : A. B. Attygalle & al. Tetrahedron Letters, Vol. 36, No. 31 , pp. 5471-5474, 1995 et A. B. Attygalle & al. Bioorganic & Médicinal Chemistry, Vol. 4, No. 3, pp. 305-314, 1996. Ce travail académique décrit une route de synthèse intéressante car elle permet de répondre à la problématique de sélectivité de la synthèse via la réduction de triples liaisons en doubles liaisons Z ou E. La réaction de construction de la structure à 14 atomes de carbone consiste en la réaction d’un alcynure de lithium avec l’intermédiaire IVa : IVa qui nécessite des conditions très diluées donc des coûts fixes élevés. Au total c‘est un rendement de 7% ce qui implique aussi des coûts variables élevés. Par ailleurs le dérivé lithié doit être protégé par un groupement tétrahydropyrane ce qui nécessite une étape de déprotection et d’acétylation supplémentaire.

D’autre part, l’enseignement de EP 2639217 consiste en une voie de synthèse analogue à la précédente mais qui diffère car le composé : en présence d’un catalyseur composé de CuCL et de triéthylphosphite. Le produit de couplage est ensuite transformé en alcool puis acétylé pour conduire au composé désiré. Dans ce brevet, le principe consiste donc à coupler une chaîne à 9 atomes de carbone et 2 insaturations Z, avec un synthon à 5 atomes de carbone porteur d’une insaturation E. L’intérêt du composé V pour les inventeurs de EP 2639217 consistait à protéger une extrémité de la chaîne par la fonction méthoxyméthyl éther pour éviter des réactions parasites lors de la réaction avec le composé de Grignard.

Cependant, après le couplage, il reste encore 2 étapes pour obtenir la molécule cible ce qui réduit fortement le rendement global.

Il subsiste ainsi un besoin de développer un procédé sélectif d’obtention de phéromone isomériquement pure impliquant un nombre limité de réactions et permettant un bon rendement.

De manière surprenante la demanderesse a découvert qu’il était possible de réaliser un couplage magnésien, en présence de catalyseur, du composé II, parfaitement sélectif avec une substitution de la fonction acétate en position 1 (position allylique) et aucune réactivité de la fonction acétate en position 5 (position homoallylique). En effet, le couplage entre un dérivé organomagnésien et un dérivé acétate homoallylique {i.e. (3Z-octen-1-yl acetate) catalysé par un complexe de cuivre(ll) a été décrit par Hu et al. Molécules (2012), vol. 17, pp. 12140-12150 et a conduit au produit de couplage correspondant avec un rendement de 87 % et une pureté de 97 %. Il n’était donc pas évident pour l’homme du métier que la réaction de substitution faisant l’objet de ce brevet soit spécifique de la position 1 (position allylique). Les inventeurs ont en outre constaté que le taux de produits de substitution en position 3 est beaucoup plus faible selon le procédé de l’invention que selon les méthodes connues et citées plus haut. La fonction acétate en position 5 étant souhaitée pour la structure de la phéromone ciblée, le fait qu’elle ne soit pas du tout affectée par la réaction dans les conditions de l’invention est un avantage de l’invention car cela permet d’éviter des réactions de protection, déprotection et d’acétylation qui, si elles ont de bons rendements, n’en demandent pas moins du temps de travail important et génèrent des effluents aqueux en grande quantité ce qui est détrimentaire d’un point de vue du développement industriel durable.

Un autre avantage constaté par les inventeurs réside dans le fait que, quand deux magnésiens R-MgX et R’-MgX sont utilisés simultanément dans un ratio donné, leurs produits de réaction avec le composé II sont alors eux même dans le même ratio. Cela permet de préparer des mélanges phéromonaux sans avoir à préparer chaque composant du mélange individuellement.

Ainsi, la présente invention vise un procédé de synthèse de phéromone de formule générale choisie dans le groupe comprenant les composés (I) et ( ), seuls ou en mélange : où R est une chaîne hydrocarbonée linéaire de formule brute CnH2n-2 P +i ,

R’ est une chaîne hydrocarbonée linéaire de formule brute Cn'H2n -2p +i avec :

- n et n’, identiques ou différents, sont des entiers compris entre 5 et 17 et

- p et p’ correspondant au nombre d’insaturations de la chaîne hydrocarbonée, identiques ou différents, sont des entiers compris entre 1 et 3,

Ac est un radical Acétyle, comprenant la réaction du diacétate de (2E)-pentène-1 ,5-diyle de formule (II) : avec au moins un réactif de Grignard choisi dans le groupe comprenant les composés (III) et (III’), seuls ou en mélange :

R-MgX (III), R’-MgX (III’) où X est un atome de chlore ou de brome ; R et R’ sont tels que définis précédemment pour les composés de formule (I) et (G) en présence d’un catalyseur à base de cuivre.

De manière avantageuse n et n’, identiques ou différents, sont compris entre 7 et 15, particulièrement entre 9 et 13.

De manière aussi avantageuse, p et p’, identiques ou différents, sont des entiers compris entre 1 et 3, plus particulièrement entre 1 et 2. p et p’ représentent, comme indiqué, le nombre total d’insaturations de la chaîne R ou de la chaîne R’. Il est entendu qu’une double liaison compte pour une insaturation et qu’une triple liaison compte pour deux insaturations. La chaîne R ou R’ pourra ainsi comprendre une ou plusieurs doubles liaisons, mais aussi une triple liaison associée à une double liaison.

Dans un mode de réalisation le procédé est caractérisé en ce que le catalyseur à base de cuivre comprend en outre, i.e. est supplémenté avec, au moins un ligand du cuivre choisi dans le groupe comprenant la trialkylphosphine, la trialkylphosphite, une amine, ainsi que leurs mélanges.

Le terme « alkyl » dans l’expression trialkylphosphite ou trialkylphosphine correspond à un groupement alkyle en C1-C6, en particulier méthyle, éthyle ou propyle.

Dans un mode de réalisation, le procédé est caractérisé en ce que le ligand est un trialkylphosphite choisi dans le groupe comprenant le triéthylphosphite, le triméthylphosphite et leurs mélanges.

Dans un mode de réalisation, le procédé est caractérisé en ce que la réaction est réalisée dans un solvant aprotique, notamment de type éther, linéaire ou cyclique, en particulier choisi dans le groupe comprenant le diéthyléther, le méthyltertbutyléther, le tétrahydrofurane, le méthyltétrahydrofurane, le tétrahydropyrane, le méthyltétrahydropyrane, le dioxane et le diméthyl éther de glycol, ainsi que leurs mélanges.

Dans un mode de réalisation, le procédé est caractérisé en ce que le catalyseur à base de cuivre est un sel de cuivre II. Plus particulièrement le catalyseur à base de cuivre II peut être choisi dans le groupe comprenant les halogénures de cuivre II et les carboxylates de cuivre II.

Dans un mode de réalisation le procédé est caractérisé en ce que l’halogénure de cuivre II est choisi parmi CuCl2 et CuBr2 ; le carboxylate de cuivre II est avantageusement choisi parmi l’acétate de cuivre Cu(OAc)2 et l’acétyl acétonate de cuivre II, Cu(Acac)2.

Dans la présente description, et sauf indication contraire, lorsque l’on parle d’équivalent, il s’agit d’équivalent molaire exprimé par rapport au composé (II) à 1 eq molaire.

L’invention vise encore un procédé comprenant les étapes suivantes : a. Préparation dans un solvant aprotique d’une solution comprenant 1 équivalent de diacétate de (2E)-pentène-1 ,5-diyle de formule (II) ; b. ajout, à la préparation obtenue à l’étape a), du catalyseur à base de cuivre Il à raison de 0,001 à 0,02 équivalent de cuivre, le cuivre pouvant optionnellement être liganté à un ligand choisi dans le groupe comprenant une trialkylphosphine, un trialkylphosphite, une amine, ainsi que leurs mélanges ; c. préparation dans un solvant aprotique identique ou différent au solvant de l’étape a), d’une solution comprenant entre 0,95 et 1 ,25 équivalent d’un réactif de Grignard choisi dans le groupe comprenant les composés (III) et (III’), seuls ou en mélange ; d. ajout de la solution obtenue à l’étape c) à la solution préparée dans l’étape b) sous agitation et à une température réactionnelle inférieure à 25°C ; e. arrêt de la réaction, en particulier par ajout de 0,1 à 1 équivalent d’anhydride acétique au milieu réactionnel obtenu suite à l’étape d) ; f. neutralisation du milieu réactionnel obtenu suite à l’étape e) et extraction de la phéromone de formule (I) ou (G) ou du mélange de phéromones de formules (I) et (G).

Selon un mode de réalisation, le procédé selon l’invention est caractérisé en ce que le ratio molaire composé (III) : composé (IIG) est compris entre 0 :1 et 1 :0. De manière avantageuse le ratio molaire composé (III) : composé (IIG) est compris entre 0,01 :0,99 et 0,99 :0,01, particulièrement entre 0,05 :0,95 et 0,95 :0,05, voire encore entre 0,1 :0,9 et 0,9 :0,1, ou encore entre 0,2 :0,8 et 0,8 :0,2, ou entre 0,3 :0,7 et 0,7 :0,3, et encore entre 0,6 :0,4 et 0,4 :0,6, voire encore aux environs de 0,5 :0,5.

Avantageusement, l’étape a) est réalisée sous atmosphère inerte, par exemple sous azote ou argon. Cette étape a) est réalisée préférentiellement à une température comprise entre -20°C et +60°C, particulièrement entre -10°C et +10°C.

La quantité de catalyseur à base de cuivre pourra avantageusement être comprise entre 0,005 et 0,03 équivalents de Cuivre II, voire entre 0,01 et 0,02 équivalents.

La quantité de réactif de Grignard (composé III ou composé IIG ou composé III+IIG) pourra être avantageusement comprise entre 1 et 1,2 équivalent, voire entre 1 et 1,15 équivalent.

L’étape c) est aussi avantageusement réalisée sous atmosphère inerte, par exemple sous azote ou argon, de préférence à une température comprise entre -15°C et 50°C. De préférence encore, l’étape c) avantageusement réalisée sous atmosphère inerte, par exemple sous azote ou argon, est réalisée à une température comprise entre - 10°C et 10°C.

L’étape d) est réalisée sous agitation et avantageusement à une température réactionnelle inférieure à 25°C, de préférence inférieure à 15°C, de manière encore préférentielle comprise entre 8°C et 12°C. A la fin de l’addition, la température du milieu peut être avantageusement abaissée à 0°C et l’agitation maintenue jusqu’à disparition d’un des réactifs. La disparition d’un des réactifs peut être suivie par CPG (chromatographie en phase gazeuse) et/ou CCM (chromatographie sur couche mince).

L’étape e) d’arrêt de la réaction, en particulier par ajout de 0,1 à 1,5 équivalents d’anhydride acétique, est avantageusement réalisée à une température maintenue inférieure à 30°C, de préférence à une température maintenue inférieure ou égale à 25°C. En effet l’ajout de l’anhydride acétique est exothermique et on préférera maintenir la température en deçà de 30°C. L’étape de neutralisation f) est avantageusement réalisée au moyen d’une solution de chlorure d’ammonium à une concentration et en une quantité adaptée pour ajuster le pH à une valeur de l’ordre de 7 à 8, et ce sans diluer exagérément le milieu. La solution de chlorure d’ammonium peut être une solution à une concentration de 10 à 20% p/p, voire environ 16% p/p. Le pH sera avantageusement ajusté à une valeur comprise entre 7 et 8, particulièrement entre 6,5 et 8.

L’invention vise encore une composition comprenant une phéromone de formule générale choisie dans le groupe comprenant les composés (I) et ( ), seuls ou en mélange : où :

R est une chaîne hydrocarbonée linéaire de formule brute CnH2n-2 P +i ,

R’ est une chaîne hydrocarbonée linéaire de formule brute Cn'H2n -2p +i avec : n et n’, identiques ou différents, sont des entiers compris entre 5 et 17 ; p et p’ correspondant au nombre d’insaturations de la chaîne hydrocarbonée, identiques ou différents, sont des entiers compris entre 1 et 3 ;

Ac est un radical acétyl, et contenant, en % en poids de la composition, moins de 2%, de préférence moins de 1 ,9%, d’un composé choisi dans le groupe comprenant les composés (VI) et (VI’) , seuls ou en mélange : De manière avantageuse, la quantité de composé choisi dans le groupe comprenant les composés (VI) et (VI’), seuls ou en mélange, est inférieure à 1 ,8%, voire inférieure à 1 ,7%, inférieure à 1 ,6%, inférieure à 1 ,5%, en % en poids de la composition.

En particulier R et R’ sont choisis parmi le groupement (3Z,6Z)-nonadien-1-yle et le groupement (3Z)-nonen-1-yle.

En particulier le procédé s’applique à la synthèse sélective de la phéromone de la mineuse de la tomate ( Tuta absoluta) comprenant ; le (3E,8Z,11Z)-tetradecatrien-1-yl acetate d’une part et le (3E,8Z)-tetradecadien-1-yl acetate, seuls ou en mélanges.

Ainsi un avantage du procédé selon l’invention réside dans la sélectivité de la réaction par rapport à des substitutions en position 3. En effet, la réaction de couplage entre le composé (II) et le ou les réactif(s) de Grignard (III ou IIG ou un mélange III/IIG) en présence de catalyseur à base de cuivre II, en particulier un sel de cuivre II, permet de favoriser les produit (I) et/ou (G) : correspondant à une substitution allylique en position 1 tout en limitant les produits (VI) et (VI’) : correspondant à une substitution allylique en positon 3.

Les produits (VI) et/ou (VI’) représentent des impuretés particulièrement gênantes car ne faisant pas partie de la famille des phéromones à chaînes grasses de lépidoptères ce qui induit des problématiques de toxicité et d’éco-toxicité. Réduire de telles impuretés présente évidemment un avantage économique mais surtout, il permet d’obtenir une phéromone plus efficace car les impuretés peuvent avoir des rôles anti synergiques avec les phéromones, l’insecte pouvant être repoussé par une impureté même en faible quantité comme cela est rapporté dans la publication Kawazu & al. Journal of Chemical Ecology (2007), vol. 33 pp. 1978-1985.

Les inventeurs ont constaté que le taux de produits de substitution en position 3 est beaucoup plus faible selon le procédé de l’invention que selon les méthodes connues et citées plus haut et que cela participe à une efficacité plus grande des produits de lutte contre les insectes.

Le procédé selon l’invention est particulièrement avantageux car les produits (VI) et/ou (VI’) correspondant à une substitution allylique en positon 3 sont particulièrement difficiles à séparer du/des produit(s) correspondant à une substitution allylique en position 1 , et ce par des procédés connus de l’homme du métier car leurs points d’ébullition sont très proches. Il était donc essentiel de minimiser la teneur en produit(s) de substitution en position 3 avant d’entamer les étapes de purification. C’est ce que permet le procédé selon l’invention.

Un autre intérêt du présent procédé par rapport au procédé enseigné par le document EP 2639217 est aussi que l’utilisation du composé (II) permet d’obtenir les molécules recherchées sans la nécessité de réactions de protection, déprotection et d’acétylation ultérieures enseignées par EP2639217. Cela permet un réel gain en nombre de réaction impliquées et donc en rendement ; ce qui en fait un procédé bien plus économiquement avantageux.

Le procédé selon l’invention est détaillé ci-dessous.

Il débute par une première étape dans laquelle on prépare d’une part, en particulier sous atmosphère d’un gaz inerte tel que l’azote ou l’argon, par exemple à une température comprise entre -15°C et 50°C, de préférence entre -10° et 10°C, une solution d’un équivalent de diacétate de (2 E )-pentène-1 ,5- diyle II : dans un solvant aprotique, notamment de type éther, plus particulièrement le diéthyléther, le méthylterfbutyléther, le tétrahydrofurane, le méthyltétrahydrofurane, le tétrahydropyrane, le méthyltétrahydropyrane, le dioxane ou encore le diméthyl éther de glycol puis on introduit dans ce mélange le catalyseur à base de cuivre II, éventuellement en présence d’un ligand, caractérisé en ce qu’il comprend entre 0,001 et 0,02 équivalents de sel de cuivre Il tel qu’un halogénure de cuivre II (tels que CuCl2, CuBr2) ou un carboxylate de cuivre (tels que l’acétate de cuivre Cu(OAc)2 ou l’acétyl acétonate de cuivre II Cu(Acac)2).

- Dans une seconde étape, toujours avantageusement sous atmosphère inerte d’azote ou d’argon, on prépare séparément une solution dans un solvant aprotique de type éther, particulièrement le diéthyléther, le méthyltertbutyléther, le tétrahydrofurane, le méthyltétrahydrofurane, le tétrahydropyrane, le méthyltétrahydropyrane, le dioxane ou encore le diméthyl éther de glycol, qui peut être identique ou différent au solvant choisi dans la première étape, contenant entre 0,95 et 1,25 équivalent d’un réactif de Grignard choisi dans le groupe comprenant les composés (III) et (IIG), seuls ou en mélange :

R-MgX (III), R’-MgX (III’) où X est un atome de chlore ou de brome,

R est une chaîne hydrocarbonée linéaire de formule brute C n H2n-2 P +i ,

R’ est une chaîne hydrocarbonée linéaire de formule brute Cn'H2n -2'p +i avec : n et n’, identiques ou différents, sont des entiers compris entre 5 et 17 et p et p’ correspondant au nombre d’insaturations de la chaîne hydrocarbonée, identiques ou différents, sont des entiers compris entre 1 et 3 :

Ac est un radical acétyl.

De préférence la quantité de réactif de Grignard (composé III ou composé IIG ou mélange composé III+IIG) est comprise entre 1,05 et 1,15 équivalents. Cette solution est amenée à une température comprise entre -15°C et 50°C, de préférence entre -10°C et 10°C.

- Dans une troisième étape, on ajoute la solution obtenue dans la seconde étape sur la solution préparée dans l’étape 1 en maintenant une vive agitation et une température réactionnelle inférieure à 25°C de préférence inférieure à 15°C de manière encore préférentielle comprise entre 8 et 12°C. A la fin de l’addition, la température du milieu est abaissée à 0°C et l’agitation est maintenue jusqu’à disparition d’un des réactifs.

- Dans une quatrième étape la réaction est arrêtée en ajoutant entre 0,1 et 1 ,5 équivalent d’anhydride acétique en maintenant une température inférieure à 30°C, de préférence à une température inférieure ou égale à 25°C.

- Dans une cinquième étape, le milieu est neutralisé au moyen d’une solution de chlorure d’ammonium en veillant préférentiellement à ne pas abaisser le pH en dessous de 7, voire pas en dessous de 6,5. Puis le produit est extrait plusieurs fois au moyen d’un solvant organique choisi par l’homme du métier. Les phases organiques sont ensuite séchées, concentrées puis distillées pour isoler le produit final de formule générale choisie dans le groupe comprenant les composés (I) et (G), seuls ou en mélange :

La demanderesse a ainsi en outre trouvé qu’il était possible d’utiliser, comme réactif préparé dans l’étape 2, un réactif de Grignard comprenant un seul produit tel que le produit (III) ou le produit (IIG) mais aussi un mélange de produits (III + IIG), et ce dans un ratio choisi. Le produit d’arrivée est ainsi un produit (I) ou un produit (G), ou alors un mélange des deux produits : dans un ratio équivalent à celui de leurs produits précurseurs réactifs de Grignard. Ainsi si l’on utilise le seul produit (III) on obtiendra le seul produit (I) ; si l’on utilise le seul produit (IIG) on obtiendra le seul produit ( ) et si on utilise un mélange (III+II ) dans un ratio molaire III:IIG donné, on obtiendra un mélange de produits (I + G) dans un ratio molaire l:l’ équivalent. Cette découverte permet de simplifier les voies de synthèse des mélanges phéromonaux, particulièrement au niveau industriel puisqu’il n’y a plus besoin de mobiliser des capacités réactionnelles pour l’un des composants, puis pour le second et enfin pour le mélange : on obtient directement le mélange dans les proportions désirées à la fin de la synthèse.

Un autre objet de l’invention est l’obtention de composition comprenant le produit de formule caractérisé en ce que la teneur en impureté de formule ne dépasse pas 2%, en % en poids, et de préférence inférieur à 1 ,9%, voire encore inférieur ou égal à 1 ,6% et ce en particulier quand le composé R est le groupement (3Z,6Z)-nonadien-1-yle ou le groupement (3Z)-nonen-1-yle.

La présente invention concerne enfin l’utilisation d’une composition selon l’invention, comprenant une phéromone de formule générale choisie dans le groupe comprenant les composés (I) et (G), seuls ou en mélange telle qu’exposée plus avant pour la protection des cultures contre le ravageur Tuta absoluta.

Enfin l’invention concerne encore une méthode de protection d’une parcelle agricole contre le ravageur Tuta absoluta comprenant l’application au sein de ladite parcelle, d’une composition selon l’invention comprenant une phéromone de formule générale choisie dans le groupe comprenant les composés (I) et (G), seuls ou en mélange telle qu’exposée précédemment.

Exemples :

Les matières premières et solvants sont trouvés commercialement chez Sigma Aldrich.

Le composé II est soit acheté chez un fournisseur, soit fabriqué selon la publication S. Olsen & al. Acta Chimica Scandinavica 6 (1952) pp 641-645.

Le composé IVb est préparé selon le brevet EP 2639217.

La méthode analytique consiste en une analyse par chromatographie en phase gaz (GC) sur un appareil HP 5890 Sériés II équipé d’un détecteur FID. La colonne chromatographique est une colonne Innowax 30m, 0.25 mm, 0.25 pm, le gaz vecteur étant l’hélium.

Le four suit le profil de température suivant : T0=150°C, Temps initial 10 min. Gradient 20 min ; Température finale : 200°C. Durée 7 min.

L’injecteur est à 250°C, le détecteur à 300°C.

Le volume injecté est de 1 pl. La concentration de l’échantillon est de 4 mg/l dans l’acétate d’éthyle (AcOEt).

Exemple hors invention : synthèse du mélange phéromonal (3E,8Z,11Z)- tetradecatrien-1-yl acetate - (3E,8Z)-tetradecadien-1-yl acetate selon les conditions rapportées dans la demande de brevet EP 2639217 A1

A. Synthèse du (3E,8Z,11Z)-tetradecatrien-1-yl methoxymethyl ether Dans un réacteur, sont introduits successivement le magnésium (3.43 g, 141 mmol) et le THF (59 mL, 52 g) puis le milieu est agité à 62°C ± 2°C pendant 30 min. Le chlorure de (3Z,6Z)-nonadién-1-yle (2.13 g, 134 mmol) est ensuite ajouté au goutte à goutte en veillant à ce que la température du milieu réactionnel soit comprise entre 60°C et 65°C. Le milieu réactionnel est ensuite agité à 72°C ± 2°C pendant 2h afin de générer le chlorure de (3Z,6Z)-nonadién-1-yle-magnesium.

Dans un autre réacteur, sont introduits successivement le chlorure de cuivre (II) (0.074 g, 0.548 mmol), le triéthylphosphite (0.79 mL, 4.62 mmol) et le THF (92 mL, 82 g). Le 5-acetoxy-(E3)-3-pentenylmethoxymethyl ether (22.91 g, 122 mmol) en solution dans le THF (92 mL, 82 g) est ensuite ajouté entre 5°C et 10°C puis le milieu réactionnel est ensuite agité entre 0°C et 5°C pendant 30 min. En suivant, la solution préalablement préparée de chlorure de (3Z,6Z)-nonadién-1-yle-magnesium est introduite au goutte à goutte en veillant à ce que la température du milieu réactionnel soit comprise entre 0 et 5°C. À la fin de l’introduction, le milieu réactionnel est agité entre 5°C et 10°C pendant 40 min puis neutralisé avec du chlorure d’ammonium (1 .46 g) puis avec une solution d’acide hydrochlorique à 20% p/p (38 g). La phase aqueuse est écartée, la phase organique est concentrée sous pression réduite puis le résidu obtenu est distillé sous pression réduite pour donner le (3E,8Z,11Z)-tetradecatrien-1-yl methoxymethyl ether (24.2 g ; rendement = 78%) qui contient 2,7% d’impureté résultant de la substitution en position 3.

B. Synthèse du (3E,8Z,11 Z)-tetradecatrien-1 -yl acetate Le (3E,8Z,11Z)-tetradecatrien-1-yl methoxymethyl ether (24.2 g, 95.8 mmol) et le méthanol (61 .8 g) sont placés dans un réacteur équipé d’une colonne à distiller et le milieu réactionnel est agité à 45°C ±2°C. Une solution d’acide hydrochlorique à 20% p/p (35.8 g) est ensuite ajoutée au goutte à goutte en 1 heure, en veillant à ce que la température soit comprise entre 45°C et 50°C. À la fin de l’introduction, le milieu réactionnel est ensuite chauffé à 55°C et agité pendant 1 heure. Les sous-produits de la réaction (diméthoxyméthane, méthanol) sont ensuite éliminés par distillation en se plaçant sous un vide de 450 mmHg puis le résidu obtenu est agité pendant 9h. Après agitation, le milieu est refroidi à 25°C et extrait avec de l’hexane (60 g). La phase organique est lavée avec de la saumure puis avec une solution aqueuse de bicarbonate de soude. La phase organique est ensuite concentrée sous pression réduite puis le résidu obtenu est distillé sous pression réduite pour donner le (3E,8Z,11Z)-tetradecatrien-1-ol (18 g ; rendement = 90%).

Le (3E,8Z,11Z)-tetradecatrien-1-ol obtenu (18 g, 69.2 mmol), le toluène (41.2 g), l’anhydride acétique (1.76 g, 17.2 mmol) et la dimethylaminopyridine (0.176 g) sont successivement introduits dans un réacteur puis le mélange est chauffé autour de 55°C. De l’anhydride acétique (7.07 g, 69.2 mmol) est une nouvelle fois introduit au goutte à goutte entre 65°C et 70°C sur 30 minutes puis le milieu réactionnel est agité à 70°C pendant 1 heure. Le milieu réactionnel est ensuite refroidi à 30°C puis la réaction est quenchée en ajoutant de l’eau (27.5 g). Les deux phases obtenues sont décantées puis la phase organique est lavée avec de la saumure puis avec une solution aqueuse de bicarbonate de soude. La phase organique est ensuite concentrée sous pression réduite puis le résidu obtenu est distillé sous pression réduite pour donner le (3E,8Z,11Z)-tetradecatrien-1-yl acetate (17 g ; rendement = 98%) qui contient 2,7% d’impureté résultant de la substitution en position 3.

C. Synthèse du (3E,8Z)-tetradecadien-1 -yl methoxymethyl ether Dans un réacteur, sont introduits successivement le magnésium (1.56 g, 64.0 mmol) et le THF (6.7 mL, 6 g) puis le milieu est agité à 62°C ± 2°C pendant 30 min. Le chlorure de (3Z)-nonèn-1-yle (8.87 g, 55.2 mmol) est ensuite ajouté au goutte à goutte en veillant à ce que la température du milieu réactionnel soit comprise entre 60°C et 65°C. Le milieu réactionnel est ensuite agité à 72°C ± 2°C pendant 2h afin de générer le chlorure de (3Z)-nonèn-1-yle-magnesium. Dans un autre réacteur, sont introduits successivement le chlorure de cuivre (II) (0.033 g, 0.248 mmol), le triéthylphosphite (0.36 ml_, 2.1 mmol) et le THF (4 ml_, 3.7 g). Le 5- acetoxy-(E3)-3-pentenylmethoxymethyl ether (10.40 g, 55.2 mmol) en solution dans le THF (4 mL, 3.7 g) est ensuite ajouté entre 5°C et 10°C puis le milieu réactionnel est ensuite agité entre 0°C et 5°C pendant 30 min. Ensuite, la solution préalablement préparée de chlorure de (3Z)-nonèn-1-yle-magnesium est introduite au goutte à goutte en veillant à ce que la température du milieu réactionnel soit comprise entre 0 et 5°C. À la fin de l’introduction, le milieu réactionnel est agité entre 5°C et 10°C pendant 40 min puis quenché avec du chlorure d’ammonium (0.66 g) puis avec une solution d’acide hydrochlorique à 20% p/p (17 g). La phase aqueuse est écartée, la phase organique est concentrée sous pression réduite puis le résidu obtenu est distillé sous pression réduite pour donner le (3E,8Z)-tetradecadien-1-yl methoxymethyl ether (25 g ; rendement = 80%) qui contient 2,5% d’impureté résultant de la substitution en position 3.

D. Synthèse du (3E,8Z)-tetradecadien-1 -yl acetate

Le (3E,8Z)-tetradecadien-1-yl methoxymethyl ether (25 g, 98.3 mmol) et le méthanol (63.4 g) sont placés dans un réacteur équipé d’une colonne à distiller et le milieu réactionnel est agité à 45°C ±2°C. Une solution d’acide chlorhydrique à 20% p/p (36.7 g) est ensuite ajoutée au goutte à goutte en 1 heure, en veillant à ce que la température soit comprise entre 45°C et 50°C. À la fin de l’introduction, le milieu réactionnel est ensuite chauffé à 55°C et agité pendant 1 heure. Les sous-produits de la réaction (diméthoxyméthane, méthanol) sont ensuite éliminés par distillation en se plaçant sous un vide de 450 mmHg puis le résidu obtenu est agité pendant 9h. Après agitation, le milieu est refroidi à 25°C et extrait avec de l’hexane (62 g). La phase organique est lavée avec de la saumure puis avec une solution aqueuse de bicarbonate de soude. La phase organique est ensuite concentrée sous pression réduite puis le résidu obtenu est distillé sous pression réduite pour donner le (3E,8Z)-tetradecadien-1-ol (17 g ; rendement = 82%).

Le (3E,8Z)-tetradecadien-1-ol obtenu (16 g, 76 mmol), le toluène (45 g), l’anhydride acétique (1.93 g, 18.9 mmol) et la dimethylaminopyridine (0.193 g) sont successivement introduits dans un réacteur puis le mélange est chauffé autour de 55°C. De l’anhydride acétique (7.77 g, 76 mmol) est une nouvelle fois introduit au goutte à goutte entre 65°C et 70°C sur 30 minutes puis le milieu réactionnel est agité à 70°C pendant 1 heure. Le milieu réactionnel est ensuite refroidi à 30°C puis la réaction est quenchée en ajoutant de l’eau (30 g). Les deux phases obtenues sont décantées puis la phase organique est lavée avec de la saumure puis avec une solution aqueuse de bicarbonate de soude. La phase organique est ensuite concentrée sous pression réduite puis le résidu obtenu est distillé sous pression réduite pour donner le (3E,8Z)-tetradecadien-1-yl acetate (18 g ; rendement = 94%) qui contient 2,5% d’impureté résultant de la substitution en position 3.

E. Préparation du mélange phéromonal (3E,8Z,11Z)-tetradecatrien-1-yl-acetate - (3E,8Z)-tetradecadien-1-yl acetate à partir des phéromones préalablement synthétisées selon les conditions rapportées dans la demande de brevet EP 2 639 217 A1

17.0 g de (3E,8Z,11Z)-tetradecatrien-1-yl acetate obtenu à l’exemple B et 2.32 g de (3E,8Z)-tetradecadien-1-yl acetate obtenu à l’exemple D sont mélangés puis la phéromone obtenue est analysée par CPG.

Analyse CPG : tr = 20.4 min ((3E,8Z)-tetradecadien-1-yl acetate, 9.5%), tr = 20.8min ((3E,8Z,11Z)-tetradecadien-1-yl acetate, 76.2%) soit au total une teneur de 85.7% du mélange phéromonal. Teneur en impuretés de substitution en position 3 : 2,5%.

Exemple 1 : Synthèse du (3£,8Z,11Z)-tetradecatrien-1-yl acetate

Dans un ballon tricol de 50 mL, sous atmosphère inerte et agitation magnétique, est introduit le tétrahydrofurane (9.5 mL) puis le magnésium (0.47 g ; 18.79 mmol). Du dibromoéthane (0.1 mL ; 1 .25 mmol) est ajouté et le milieu réactionnel est porté à une température de 65°C. Après maintien 45 minutes à cette même température, le chlorure de (3Z,6Z)-nonadién-1 -yle (2.84 g ; 1 .34 mmol) est additionné goutte à goutte. Le mélange ainsi obtenu est agité au reflux pendant 2 heures pour générer le chlorure de (3Z,6Z)-nonadién-1-yl magnésium.

Dans un second ballon tricol de 50 mL, sous atmosphère inerte et agitation magnétique, une solution de chlorure de cuivre (II) (9.6 mg ; 0.0715 mmol ; 0.004 éq.) et de triéthylphosphite (101 mg ; 0.0462 mol ; 0.034 éq) dans du tétrahydrofurane (1 .3 mL) est préparée puis refroidie à 0°C. Une solution de diacétate de (2E)-pentène-1 ,5- diyle (2.8 g ; 15.04 mmol) dans le tétrahydrofurane (1 .3 mL) est alors introduite.

Après 30 minutes d’agitation à 0°C, la solution de chlorure de (3Z,6Z)-nonadién-1-yl magnésium préalablement préparée est additionnée goutte à goutte au mélange précédent. À la fin l’introduction, le milieu réactionnel est maintenu une heure à 0°C puis 16 heures à température ambiante.

Le milieu réactionnel est neutralisé par addition d’une solution aqueuse saturée de chlorure d’ammonium (20 mL). La phase aqueuse est alors extraite par du méthyl tert- butyl éther (3 x 20 mL), séchée sur MgSC , filtrée et concentrée sous pression réduite pour conduire à un brut (m = 3.6 g) qui est purifié par colonne de chromatographie sur gel de silice (Éluant : Heptane/AcOEt : 90/10) pour donner le (3£,8Z,11Z)- tetradecatrien-1 -yl acetate (2.0 g ; 53%).

Analyse CPG : tr = 20.8 min Pureté : 94% - teneur en impureté de substitution en position 3 : 0.93%.

Analyse RMN 1 H (CDCI3) : conforme.

Aucune impureté correspondant à une substitution en position 5 du diacétate de (2 £)- pentène-1 ,5-diyle n’est détectée ce qui met en évidence l’intérêt de l’invention qui évite une étape de protection, une autre de déprotection puis encore une d’acétylation qui, même si elles peuvent avoir rendements élevés, consomment d’autres matières premières (ici du méthanol, de la diméthylaminopyridine, du toluène, de l’acide acétique et du chlorure de sodium) génèrent des quantités importantes d’effluents aqueux et mobilisent des ressources sur de plus longues durées.

Exemple 2 : Synthèse du (3£,8Z)-tetradecadien-1-yl acetate

Dans un ballon tricol de 50 mL, sous atmosphère inerte et agitation magnétique, est introduit le tétrahydrofurane (9.5 mL) puis le magnésium (0.45 g ; 18.79 mmol). Du dibromoéthane (0.1 mL) ; 1 .25 mmol) est ajouté et le milieu réactionnel est porté à une température de 65°C. Après maintien 45 minutes à cette même température, le (3 Z)- 1-chlorononene (2.84 g ; 1 .34 mmol) est additionné goutte à goutte. Le mélange ainsi obtenu est agité au reflux pendant 2 heures pour générer le chlorure de (3Z)-nonén-1- yl magnésium.

Dans un second ballon tricol de 50 mL, sous atmosphère inerte et agitation magnétique, une solution de chlorure de cuivre (II) (9.6 mg ; 0.0715 mmol ; 0.004 éq.) et de triéthylphosphite (101 mg ; 0.0462 mol ; 0.034 mmol) dans du tétrahydrofurane (1 .3 mL) est préparée puis refroidie à 0°C. Une solution de diacétate de (2£)-pentène- 1 ,5-diyle (2.8 g ; 15.04 mmol) dans le tétrahydrofurane (1.5 mL) est alors introduite. Après 30 minutes d’agitation à 0°C, la solution de Grignard préalablement préparée est additionnée goutte à goutte en 35 minutes. À la fin de l’introduction le milieu réactionnel est maintenu 1 heure à 0°C puis 16 heures à température ambiante.

Le milieu réactionnel est neutralisé par addition d’une solution aqueuse saturée de chlorure d’ammonium (25 mL). La phase aqueuse est alors extraite avec du méthyl tert-butyl éther (3 x 20 mL), séchée sur MgS04, filtrée et concentrée sous pression réduite pour conduire à un brut (m = 3.7 g) qui est purifié par chromatographie sur gel de silice (Éluant : Heptane/AcOEt : 90/10) pour donner le (3£,8Z)-tetradecadien-1-yl acetate (2.5 g ; 69%).

Analyse CPG : tr = 20.4 min Pureté : 97.7 % - teneur en impureté de substitution en position 3 : non détectée.

Analyse RMN 1 H (CDCI3) : conforme.

Aucune impureté correspondant à une substitution en position 5 du diacétate de (2 £)- pentène-1 ,5-diyle n’est détectée dans cet exemple ce qui met en évidence l’intérêt de l’invention qui évite une étape de protection, une autre de déprotection puis encore une d’acétylation qui, même si elles peuvent avoir des rendements élevés, consomment d’autre matières premières, génèrent des quantités importantes d’effluents aqueux et mobilisent des ressources sur de plus longues durées.

Exemple 3 : Préparation du mélange phéromonal à partir des exemples 1 et 2

0,95 g du composé obtenu dans l’exemple 1 et 0,1 g du composé obtenu dans l’exemple 2 sont mélangés dans un flacon sous azote.

Analyse CPG : tr = 20.4 min ((3E,8Z)-tetradecadien-1-yl acetate, 8.1 %), tr = 20.8 min ((3E,8Z,11Z)-tetradecatrien-1-yl acetate, 86%). Teneur en impuretés de substitution en position 3 : 0,85%.

Si on compare ces exemples avec l’exemple E hors invention, nous constatons que la teneur en impuretés de substitution en position 3 est bien plus faible et que la pureté mélange phéromonal est de 86%+8,1 %= 94,1 % contre seulement 85% dans l’exemple E hors invention.

Exemple 4 : Synthèse du mélange phéromonal (3£,8Z,11Z)-tetradecatrien-1-yl- acetate - (3£,8Z)-tetradecadien-1-yl acetate

Dans un ballon tricol de 250 mL, sous atmosphère inerte et agitation magnétique, est introduit le tétrahydrofurane (94 mL) puis le magnésium (4.57 g ; 188 mmol). Du dibromoéthane (1.1 mL ; 12.5 mmol) est ajouté puis le milieu réactionnel est porté à une température de 65°C. Après maintien 30 minutes à cette même température, un mélange de chlorure de (3Z,6Z)-nonadién-1-yle (25.5 g ; 160.7 mmol) et de (3Z)-1- chlorononène (2.9 g ; 18.0 mmol) est additionné goutte à goutte. La solution ainsi obtenue est agitée au reflux pendant 2 heures pour générer le réactif de Grignard. Dans un second ballon tricol de 250 mL, sous atmosphère inerte et agitation magnétique, une solution de chlorure de cuivre (II) (94 mg ; 0.72 mmol ; 0.004 éq.) et de triéthylphosphite (1 .01 g ; 6.08 mmol ; 0.034 éq) dans du tétrahydrofurane (13 mL) est préparée puis refroidie à 0°C. Une solution de diacétate de (2E)-pentène-1 ,5-diyle (25.0 g ; 134 mmol) dans le tétrahydrofurane (1 .3 mL) est alors introduite.

Après 30 minutes d’agitation à 0°C, la solution de Grignard préalablement préparée est additionnée goutte à goutte au mélange précédent en 90 minutes. À la fin de l’introduction, le milieu réactionnel est maintenu une heure à 0°C puis 16 heures à température ambiante.

Le milieu réactionnel est neutralisé par addition d’une solution aqueuse saturée de chlorure d’ammonium (150 mL). La phase aqueuse est alors extraite par du méthyl tert- butyl éther (2 x 100 mL), séchée sur MgS04, filtrée et concentrée sous pression réduite pour conduire à un brut (m = 38.2 g) qui est purifié par distillation sous pression réduite (1.1 mmHg ; Temp. bain = 150 à 160°C ; Temp. Tête = 110 à 120°C). Deux fractions du mélange (3E,8Z,11Z)-tetradecatrien-1-yl acetate / (3E,8Z)-tetradecadien- 1-yl acetate ont été obtenues et rassemblées après analyse RMN.

Analyse CPG : tr = 20.4 min (((3E,8Z)-tetradecadien-1-yl acetate, 10.8%) tr=20.8min ((3E,8Z,11Z)-tetradecatrien-1-yl acetate 80.5%) soit au total une teneur de 91 % du mélange phéromonal. Teneur en impuretés de substitution en position 3 : 1 ,12%.

Exemple 5 : Synthèse du mélange phéromonal (3£,8Z,11Z)-tetradecatrien-1-yl acetate - (3E,8Z)-tetradecadien-1-yl acetate à une échelle de 1 kg avec arrêt de la réaction à l’anhydride acétique

Dans un réacteur 5L, sous atmosphère inerte et agitation mécanique, est introduit le tétrahydrofurane (3.36 kg) puis le magnésium (150 g ; 6.25 mol). Du dibromoéthane (41 g ; 0.39 mol) est ajouté puis le milieu réactionnel est porté à une température de 65°C. Après maintien 30 minutes à cette même température, un mélange de chlorure de (3Z,6Z)-nonadién-1-yle (825 g ; 5.2 mol) et de (3Z)-1-chlorononène (116 g ; 0.7 mol) est additionné lentement. La solution ainsi obtenue est agitée au reflux pendant 2 heures pour générer le réactif de Grignard puis ramenée à 10°C. Dans un second réacteur de 20L, sous atmosphère inerte et agitation mécanique, une solution de chlorure de cuivre (II) (2.9g ; 0.022mol ; 0.004 éq.) et de triéthylphosphite (30.6 g ; 0.184 mol ; 0.034 éq) dans du tétrahydrofurane (0.409 kg) est préparée puis refroidie à 0°C. Une solution de diacétate de (2E)-pentène-1 ,5-diyle (1 kg ; 5.3 mol) dans le tétrahydrofurane (0.478 kg) est alors introduite.

Après 30 minutes d’agitation à 0°C, la solution de Grignard préalablement préparée est additionnée au mélange précédent en 70 minutes. À la fin l’introduction, le milieu réactionnel est maintenu une heure à 0°C puis 16 heures à température ambiante. Après contrôle par chromatographie de la disparition des réactifs, 82.2 g d’anhydride acétique sont ajoutés sans dépasser 25°C.

Le milieu réactionnel est neutralisé par addition d’une solution aqueuse de chlorure d’ammonium (3.8 kg à 16% poids). La phase aqueuse est alors extraite par du méthyl tert-butyl éther (0.8 kg), séchée sur MgSC , filtrée et concentrée sous pression réduite pour conduire à un brut (m = 38.2 g) qui est purifié par distillation sous pression réduite (1 .1 mmHg ; Temp. bain = 150 à 160°C ; Temp. Tête = 110 à 120°C). Deux fractions du mélange (3E,8Z,11Z)-tetradecatrien-1-yl acetate / (3E,8Z)-tetradecadien-1-yl acetate ont été obtenues et rassemblées après analyse RMN (1 .049 kg).

Analyse CPG : tr = 20.4 min (11 .7%), tr=20.8min (81 .96%) soit au total une teneur de 93.5% du mélange phéromonal. Teneur en impuretés de substitution en position 3 : 1.58%.

Cet exemple illustre l’intérêt de l’invention qui permet de synthétiser directement le mélange phéromonal aux bonnes proportions des deux composants en faisant réagir le diacétate de (2E)-pentène-1 ,5-diyle directement sur le mélange des deux magnésiens précurseurs dans les proportions du mélange final. Cela évite d’avoir à synthétiser 2 composés et d’avoir ensuite à les mélanger. En termes industriels, cela réduit le temps d’immobilisation des ressources ce qui illustre l’intérêt industriel du procédé selon l’invention.

Exemple 6 : Essai comparatif de piégeage avec une phéromone selon l’invention et hors invention

Préparation de diffuseurs en plastique :

On dilue 0,1 g de mélange phéromonal obtenu selon l’exemple 3 (Solution S1 ) ou selon l’exemple E hors invention (Solution S0) dans 10 ml de pentane. 3 ml de la solution S0 ou S1 sont mis dans le ballon d’un évaporateur rotatif de 200 ml en présence de 15 septa de type Précision Seal® rubber septa 7mm mis en rotation à température ambiante et pression atmosphérique pendant une heure à la vitesse de 120 tours/mn. On obtient ainsi 15 diffuseurs chargés chacun en moyenne de 2mg de mélange phéromonal selon l’invention ou hors invention.

Mise en place d’un essai de comparaison :

Dans une serre de 1 ha, on place 10 pièges à phéromone de type Delta rouge chacun muni d’une plaque engluée. Sur 5 d’entre eux, on place un septum chargé en phéromone selon l’invention (population de pièges P1 ) et sur les 5 autres, on fait de même avec les septa chargés en phéromone hors invention (population de pièges PO). Les pièges sont relevés chaque semaine c’est-à-dire qu’on compte les papillons Tuta absoluta piégés sur la plaque engluée et qu’on remplace la plaque engluée par une neuve. Les septa sont renouvelés au bout de 4 semaines. Par ailleurs, de manière à limiter les effets de concentration locale d’insecte, on effectue une rotation des pièges toutes les semaines.

Résultats :

Tableau 1 : nombre de papillons piégés par familles de 5 pièges (cumulés) par semaine

On observe ainsi une meilleure capture des papillons avec la phéromone contenant le moins d’impuretés résultant de la substitution en position 3, à savoir la phéromone synthétisée selon le procédé selon l’invention. Cela démontre le rôle négatif de ces impuretés sur l’attractivité des mélanges phéromonaux utilisés comme appâts.

Exemple 7 : essais comparatifs en serres de traitement des tomates utilisant le mélange phéromonal (3E,8Z,11Z)-tetradecatrien-1-yl-acetate - (3E,8Z)- tetradecadien-1-yl acetate selon l’invention et hors invention

Principe : 3 modalités de traitement de tomates sous serres sont étudiées en parallèle : - Modalité 1 (comparatif) : Traitement chimique normal de l’agriculteur (dépend du pays). - Modalité 2 (comparatif) : Traitement en confusion sexuelle au moyen d’isonet® T 3 dosé à 60 g de mélange phéromonal par ha. L’analyse du mélange phéromonal indique une teneur en phéromones à 85 % et un taux d’impureté résultant d’une substitution en position 3 de 2,4% ce qui correspond à un mélange phéromonal hors invention.

- Modalité 3 (invention) : Traitement en confusion sexuelle avec le mélange phéromonal de l’exemple 5, formulé par microencapsulation selon le brevet EP3258780A1 et dosé à 46,5 g/ha. Le produit contenant le mélange d’actifs est déposé sous forme de points de 1 ,1 g à raison de 700 points par ha.

Les traitements selon les 3 modalités ont été mis en place dans une serre d’une même exploitation, le tout constituant un essai. Ces essais ont été répétés dans différents endroits en Europe pour obtenir une image statistique de la performance comparée des 3 modalités de traitement. Chaque essai a été réalisé sur une période de 3 mois et les essais ont eu lieu entre novembre 2019 et novembre 2020. L’efficacité des produits de confusion sexuelle des modalités 2 et 3 dépend in fine du bouquet phéromonal perçu par les insectes dans l’air ambiant. L’efficacité de ce bouquet phéromonal dépend du profil de pureté et d’impureté des actifs utilisés, ainsi que de la dose émise. Tous les essais ont été réalisés sur la même durée et on a constaté à la fin de chaque essai que le taux résiduel d’actif dans les diffuseurs était nul. Les essais selon la modalité 3 ont donc toujours émis moins de phéromone par jour que les essais selon la modalité 2 (46,5 g/ha v. 60 g/ha) et malgré cela, la supériorité de la composition de phéromones selon l’invention a démontré sa supériorité par rapport à des références du marché hors invention comme illustré par les résultats ci-dessous, démontrant l’importance d’une faible teneur en impureté résultant d’une substitution en position 3.

Les essais sont suivis de 3 façons différentes :

A) Relevés de piégeage hebdomadaires : pour chaque modalité de traitement, entre 3 et 5 pièges à phéromones sont placés aléatoirement et le nombre de papillons piégés est relevé chaque semaine. Si la confusion sexuelle fonctionne, le niveau de piégeage doit être beaucoup plus faible dans les modalités 2 et 3 que dans la modalité 1. Le piégeage n’a pas de fonction protectrice par confusion sexuelle mais uniquement une fonction de mesure de l’intensité de la présence de Tuta absoluta dans les cultures. B) Relevés en fin d’essai (3 mois) des dégâts sur tiges et feuilles : pour chaque modalité de traitement, on évalue à 5 endroits différents de la serre, choisis aléatoirement, le nombre de traces de la Tuta absoluta dans un espace de 2 m de rang et on rapporte le pourcentage moyen de feuilles ou tiges abîmées par l’insecte.

C) Relevés en fin d’essai (3 mois) des fruits endommagés : pour chaque modalité de traitement, on évalue, sur 50 fruits prélevés aléatoirement dans 5 endroits différents de la serre, le nombre de fruits endommagés par l’insecte.

Les résultats des essais sont ensuite analysés pour évaluer si ces résultats sont statistiquement équivalents. Les essais sont regroupés par type de pression d’insecte. Nombre d’essais réalisés : 15 (Italie, France, Espagne).

Surface des serres pour les essais : entre 0,5 ha et 1 ha par modalité de traitement (chaque essai présentant des surfaces équivalentes pour chaque modalité de traitement différente).

Les résultats de l’analyse statistique des essais sont présentés ci-dessous.

Piégeage cumulé par piège sur 3 mois :

Sur 7 essais en forte pression, les résultats suivants sont obtenus :

- Modalité 1 : moyenne 1256 (max. >1800) papillons piégés

- Modalité 2 : 248 (max. 568) papillons piégés

- Modalité 3 : 266 (max. 521 ) papillons piégés

Ces résultats indiquent une forte diminution du piégeage pour les modalités 2 et 3 et valident le principe que les traitements selon les modalités 2 et 3 réduisent de manière équivalente la pression de la Tuta absoluta.

Sur 8 essais en faible ou moyenne pression :

- Modalité 1 : 153 (max. 280) papillons piégés

- Modalité 2 : moyenne 13,25 (max. 24) papillons piégés

- Modalité 3 : 22,5 (max. 43) papillons piégés

De manière similaire aux résultats obtenus pour une forte pression d’insecte, les traitements selon les modalités 2 et 3 réduisent la pression de la Tuta absoluta.

Pourcentage des dégâts sur feuilles et tiges : pourcentage moyen pourcentage maximum

Les résultats présentés ci-dessus mettent en évidence que le traitement selon la modalité 3 (invention) permet de réduire les dégâts sur les feuilles et les tiges que ce soit par rapport à un traitement chimique ordinaire (modalité 1) ou par un autre traitement en confusion sexuelle (modalité 2).

Pourcentage des dégâts sur fruits :

Le traitement selon la modalité 3 réduit les dégâts de la Tuta absoluta sur les fruits par rapport à un traitement chimique conventionnel (Modalité 1 ) ou un autre traitement en confusion sexuelle (Modalité 3).

Conclusion :

Cet exemple illustre que le mélange phéromonal selon l’invention permet d’avoir des résultats équivalents, voire supérieurs, de protection des tomates sous serre comparativement aux autres exemples alors que la dose employée est significativement plus faible (46,5 g/ha contre 60 g/ha, soit 23% de moins entre les modalités 2 et 3). La différence de pureté (environ + 10 % en faveur du mélange phéromonal selon l’invention) et le taux beaucoup plus faible d’impuretés résultant des substitutions en position 3 dans la phéromone selon l’invention (-45%) expliquent en grande partie cette différence d’efficacité.