La présente invention concerne un panneau muni d'une toile métallique. Le domaine de l'invention est celui des panneaux décoratifs employés dans le bâtiment. Ces panneaux souvent montés à l'extérieur d'une façade ont par exemple pour fonction d'occulter des baies vitrées tout en laissant passer la lumière. On limite ainsi la luminosité et réchauffement de l'air lors des périodes de fort ensoleillement. De tels panneaux peuvent également servir à cloisonner un volume habitable, par exemple un plateau de bureaux. Dans le cas présent, un panneau est réalisé à partir d'une toile métallique constituée d'une trame et d'une chaîne. Cette toile est assemblée par au moins un de ses côtés avec un moyen de fixation. Le moyen de fixation est muni d'un moyen de suspension permettant de suspendre le panneau à un élément architectural du bâtiment. De tels panneaux présentent plusieurs limitations.

En effet, la toile métallique est constituée d'éléments de trame rigides et d'éléments de chaîne souples. Elle est découpée dans un rouleau et se présente obligatoirement sous une forme rectangulaire ou carrée car la coupe est parallèle à la trame. Les éléments de trame sont des tringles et les éléments de chaîne sont constitués chacun par une ou plusieurs paires de câble perpendiculaires à la trame. Une paire de câbles comprend deux câbles passant alternativement au- dessus et au-dessous de chaque tringle afin d'assurer la cohésion de la toile. Naturellement, les câbles s'effilochent au niveau de la coupe. Il importe d'éviter cet effilochage qui peut conduire à une destruction de la toile.

Selon une première technique d'assemblage connue, on soude les extrémités des câbles sur les tringles qui figurent à la périphérie de la toile. D'autre part, on enlève quelques tringles dans une zone de liaison proche de la ligne de coupe. Ensuite, on place un moyen de liaison, à savoir un barreau, dans cette zone de liaison en l'introduisant dans des boulons à œil régulièrement espacés qui sont prévus pour la fixation du panneau. Ces boulons sont nécessairement disposés entre deux éléments de chaîne, si bien qu'on ne peut choisir librement leurs emplacements. En outre, il faut tronçonner les tringles situées au-delà de la zone de liaison au droit des boulons à œil. Il apparaît que ce panneau nécessite lors de sa confection de nombreuses opérations : - soudure des câbles,

- passivation des soudures,

- écartement des câbles.

Ces opérations requièrent du temps et de la minutie de la part des opérateurs. Outre un prix de revient élevé, le panneau est obligatoirement rectangulaire.

Selon une deuxième technique d'assemblage connue, on soude là aussi les extrémités des câbles sur les tringles de trame qui figurent à la périphérie de la toile. On insère ensuite un bord de la toile parallèle à la trame entre deux plaques métalliques qui constituent un moyen de fixation. Des vis de serrage qui assurent la liaison entre le moyen de fixation et la toile sont introduites dans des ouvertures ménagées dans ces plaques et traversent donc la toile pour la maintenir. Le panneau ainsi réalisé peut être suspendu à une structure fixe par l'intermédiaire d'éléments de suspension solidaires d'une ou des deux plaques. Un tel panneau nécessite également lors de sa confection beaucoup de temps et de minutie de la part des opérateurs. Par ailleurs, le positionnement de la toile ne peut être réalisé avec une grande précision.

Selon une troisième technique d'assemblage connue, on enlève plusieurs tringles sur un bord de la toile pour dégager les éléments de chaîne sur une certaine longueur. L'extrémité d'un élément de chaîne ainsi dégagé, à savoir un ensemble de câbles, est conformée en boucle autour d'une barre prévue pour la fixation du panneau. La boucle qui assure la liaison entre la toile et la barre est verrouillée autour de la barre par sertissage. Il est possible d'agencer de telles boucles sur tous les éléments de chaîne, ce qui nécessite un nombre conséquent d'opérations. Il est également possible de n'agencer de telles boucles que sur un nombre réduit d'éléments de chaîne, ce qui nécessite ici encore de souder les autres éléments sur la dernière tringle de la toile. Cette technique impose la destruction de la toile sur une longueur équivalente à celle des boucles.

Il convient de rappeler que dans tous ces panneaux les toiles doivent obligatoirement être découpées parallèlement à la trame.

L'invention se propose de pallier les différentes limitations des techniques connues en proposant un panneau perfectionné.

Selon l'invention, un panneau comporte une toile métallique et un moyen de fixation assemblés par un moyen de liaison ; de plus, le moyen de liaison est de la colle.

La confection du panneau est ainsi simplifiée à tel point que l'on peut envisager qu'elle soit réalisée par du personnel polyvalent. Il n'y a plus aucune opération mécanique telle que soudage, passivation, sertissage ou même vissage. De plus, les efforts subis par le panneau sont répartis sur toute la zone collée et non pas localisés sur des zones ponctuelles comme dans l'état de l'art.

En outre, il est dès lors possible de pratiquer des coupes obliques ou curvilignes sur la toile.

Avantageusement, la toile métallique étant constituée d'une trame et d'une chaîne, les éléments de cette trame sont des tringles et les éléments de cette chaîne sont des câbles.

De préférence, la colle étant constituée d'une base et d'un durcisseur, cette base est une résine époxyde et ce durcisseur est une aminé modifiée.

Suivant un mode de réalisation privilégié, le moyen de fixation comporte deux plaques.

Dans ce cas, au moins une des plaques présente un repère.

De plus, une des plaques, la plaque mâle, présente des pions qui prennent appui sur l'autre plaque, la plaque femelle.

De même, la plaque femelle présente des ouvertures qui coopèrent avec les pions de la plaque mâle.

Avantageusement, l'une des plaques au moins présente une surface d'appui sur laquelle repose la toile.

En outre, au moins une des plaques comporte des orifices prévus pour le passage d'éléments de suspension. De préférence, une des plaques présente un retour.

Si cela s'avère approprié, le panneau comporte un élément d'étanchéité disposé entre les deux plaques.

L'invention vise également un procédé de réalisation d'un tel panneau, procédé selon lequel l'assemblage du moyen de fixation sur la toile est réalisé par collage.

Avantageusement, lorsque le moyen de fixation est réalisé au moyen de deux plaques, le procédé comprend :

- une étape d'enduction des deux plaques avec la colle ;

- une étape de positionnement de la toile sur l'une des plaques, la plaque postérieure ;

- une étape de positionnement de l'autre plaque, la plaque antérieure, sur l'ensemble constitué par la toile et la plaque postérieure. La présente invention apparaîtra maintenant avec plus de détails dans le cadre de la description qui suit d'exemples de réalisation donnés à titre illustratif en se référant aux figures jointes, parmi lesquelles :

- la figure 1 représente en vue de face une toile métallique posée sur la partie postérieure d'un moyen de fixation, et

- la figure 2 représente en vue de coupe une toile métallique liée au moyen de fixation. Les éléments présents dans les deux figures sont affectés d'une seule et même référence.

En référence à la figure 1, une toile métallique TO est classiquement formée d'une trame et d'une chaîne. La trame est ici constituée par des tringles BA1, BA2, BA3, BA4, BA5, BA6 parallèles. La chaîne est constituée d'éléments de chaîne comportant chacun une ou plusieurs paires de câbles CA1, CA2, CA3, CA4, CA5 disposées à intervalles réguliers perpendiculairement aux tringles (une seule paire est représentée sur la figure). Les câbles de chaque paire passent alternativement au-dessus et au-dessous de chaque tringle, le cheminement d'un câble étant inversé par rapport à celui de l'autre câble de sorte que chaque tringle soit emprisonnée entre ces deux câbles. La toile métallique TO est donc très flexible selon un de ses axes et relativement rigide selon son autre axe.

Il faut remarquer que si l'invention trouve une application particulièrement avantageuse avec la toile décrite ci-dessus, elle s'appliquerait aussi à d'autres types de toile, notamment lorsque la maille est dite « fil à fil », lorsqu'elle est composée uniquement de câbles, lorsqu'elle est spiralée ou bien soudée.

La toile métallique TO est agencée sur une plaque postérieure PLP qui est un premier composant du moyen de fixation de cette toile. De préférence, la toile TO repose sur une surface d'appui SAP qui fait saillie de la plaque postérieure PLP et qui lui est parallèle. Cette surface d'appui délimite un espace de remplissage SP entre la toile et cette plaque PLP.

Selon une caractéristique préférentielle, des pions PU , PI2, PI3, PI4 sont disposés sur la surface d'appui SAP. Lors de la pose de la toile TO sur la plaque postérieure PLP, celle-ci est positionnée de façon que les pions PU, PI2, PI3, PI4 soient intercalés entre deux tringles adjacentes, par exemple entre les deuxième BA2 et troisième BA3 tringles. Afin de concilier la résistance et l'élasticité de la toile, il est souhaitable que les pions PU, PI2, PI3, PI4 soient au

milieu des intervalles séparant deux éléments de chaîne consécutifs. On minimise ainsi les éventuelles flexions des tringles et tensions des câbles au voisinage des pions.

De part et d'autre de la surface d'appui SAP, la surface de la plaque postérieure PLP présente un repère tel qu'un trait gravé ou des rainures RA. Seules les amorces de ces rainures sont représentées pour ne pas surcharger la figure.

Avant de disposer la toile métallique TO sur la plaque postérieure PLP, cette dernière est enduite de colle CO au niveau des rainures RA et de la surface d'appui SAP.

Cette colle CO peut être constituée d'une base et d'un durcisseur, par exemple respectivement une résine époxyde et une aminé modifiée. Ainsi, la colle commercialisée par la société « 3M » référencée « Scotch-Weld™ 7240

B/A » est une colle structurale bi-composant polymérisable à température ambiante. Elle est caractérisée par sa ténacité et sa durabilité.

Ce type de colle offre les avantages suivants :

- polymérisation à température ambiante, entre 20 et 25° C, polymérisation qui peut être accélérée par un apport de chaleur ;

- ratio de mélange non critique de deux parties de base pour une partie de durcisseur ;

- mélange visqueux afin de permettre une application aisée ;

- temps de manipulation relativement long, environ 45 minutes ;

- auto-extinguibilité sans halogène ;

- charge de billes de verre de 200 μm pour le contrôle de l'épaisseur du joint de colle ;

- haute résistance à l'environnement ;

- grande résistance à la compression et au cisaillement.

La plaque postérieure PLP présente également dans sa partie non recouverte par la toile métallique TO des orifices OR1 , OR2 destinés au passage d'éléments de suspension ES. Elle présente aussi de préférence au droit de son arête supérieure un retour RE qui sera détaillé plus loin.

En référence à la figure 2, la toile métallique TO est partiellement recouverte par une plaque antérieure PLA, deuxième composant du moyen de fixation, au niveau de la plaque postérieure PLP. Tout comme précédemment, la toile TO vient au contact d'une surface d'appui SAA qui fait saillie de la plaque antérieure PLA et qui lui est parallèle.

Les surfaces d'appui SAA, SAP respectives des deux plaques PLA, PLP coopèrent de façon à permettre un positionnement centré de la toile métallique TO.

La plaque antérieure PLA présente des ouvertures OU. Lorsqu'elle est correctement placée au-dessus de la plaque postérieure PLP ₁ les ouvertures OU s'emmanchent sur les pions PU, PI2, PI3, PI4. Eventuellement, ces ouvertures traversent toute la plaque antérieure PLA pour permettre le passage d'éléments de fixation EF tels que des boulons vissés dans des taraudages agencés dans ces pions. La plaque antérieure PLA présente également des orifices OR. Après positionnement, ces orifices se trouvent au droit des orifices analogues de la plaque postérieure PLP. Ils permettent le passage d'éléments de suspension EF, telles des vis. Ces éléments sont prévus pour être assujettis à un support non représenté. La plaque antérieure PLA présente également des rainures RA en vis-à- vis de celles dont est munie la plaque postérieure PLP.

Avant de disposer la plaque antérieure PLA sur la toile TO, celle-là est enduite de colle CO au niveau de ses rainures RA et de sa surface d'appui SA. Pour que la polymérisation soit homogène, il est préférable d'enduire les deux plaques à peu près au même moment.

La plaque antérieure PLA est disposée puis pressée sur la plaque postérieure PLP, ce qui conduit la colle CO à pénétrer dans la toile TO. L'assemblage ainsi réalisé est maintenu par les éléments de fixation EF.

Le retour RE agencé perpendiculairement à l'extrémité supérieure de la plaque postérieure PLP avoisine l'arête supérieure de la plaque antérieure PLA. A cet endroit, l'intervalle entre les deux plaques PLA, PLP peut être comblé par un élément d'étanchéité EA tel qu'un joint silicone.

Naturellement, on peut aussi envisager de disposer cet élément d'étanchéité entre les deux plaques PLA, PLP si la plaque postérieure PLP est dépourvue de retour.

Le cordon de colle qui est plus épais que la toile limite des éventuels efforts de cisaillement qui interviendraient sur les arrêtes des plaques en regard de la partie libre de la toile.

On résume ici les différentes étapes du procédé de réalisation d'un panneau décrit plus haut :

- enduction des deux plaques PLA, PLP avec de la colle CO ;

- positionnement de la toile TO sur la plaque postérieure PLP ;

- positionnement de la plaque antérieure PLA sur l'ensemble constitué par la toile TO et la plaque postérieure PLP.

Avantageusement, la toile métallique TO est en inox et les composants du moyen de fixation sont moulés en inox, en aluminium. Ces composants peuvent aussi être réalisés en acier sous réserve s'ils soient peints par la suite pour les protéger.

Par ailleurs, il n'est pas nécessaire de préciser que les éléments de suspension ES peuvent être fixés sur le retour RE plutôt que sur les plaques. On rappelle de même que ce procédé autorise la réalisation de panneaux de formes complexes pouvant présenter des obliques et des arrondis au niveau d'une ou de ses extrémités.

L'invention a été présentée pour une toile à vocation décorative, il est tout à fait envisageable d'employer les techniques exposées ci-dessus pour des toiles à vocation technique dès lors qu'il importe de fixer cette toile à un quelconque élément.

Les exemples de réalisation de l'invention présentés ci-dessus ont été choisi eu égard à leur caractère concret. Il ne serait cependant pas possible de répertorier de manière exhaustive tous les modes de réalisation que recouvre cette invention. En particulier, tout moyen décrit peut être remplacé par un moyen équivalent sans sortir du cadre de la présente invention.