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Title:
PROCESS FOR PRODUCING NITRILE COMPOUNDS FROM ETHYLENICALLY UNSATURATED COMPOUNDS
Document Type and Number:
WIPO Patent Application WO/2009/153171
Kind Code:
A1
Abstract:
The present invention relates to a process for the hydrocyanation of ethylenically unsaturated organic compounds to give compounds comprising at least one nitrile function. The present invention proposes a process for the hydrocyanation of a hydrocarbon-based compound comprising at least one ethylenic unsaturation, by reaction, in a liquid medium, with hydrogen cyanide in the presence of a catalyst comprising a metal element chosen from transition metals and an organophosphorus ligand, characterized in that the organophosphorus ligand is constituted of a mixture of at least one monodentate organophosphite compound and at least one monodentate organophosphine compound. The present invention is especially useful for the synthesis of adiponitrile from butadiene.

Inventors:
MASTROIANNI SERGIO (FR)
Application Number:
PCT/EP2009/056916
Publication Date:
December 23, 2009
Filing Date:
June 05, 2009
Export Citation:
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Assignee:
RHODIA OPERATIONS (FR)
MASTROIANNI SERGIO (FR)
International Classes:
C07C253/10; B01J31/24; C07C255/04
Domestic Patent References:
WO2002053527A12002-07-11
Foreign References:
US3766237A1973-10-16
US3655723A1972-04-11
US3694485A1972-09-26
FR2849027A12004-06-25
FR2830530A12003-04-11
US6153758A2000-11-28
FR1599764A1970-07-20
US3766237A1973-10-16
US3655723A1972-04-11
US3694485A1972-09-26
Attorney, Agent or Firm:
CHATELAN, Florence (FR)
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Claims:

REVENDICATIONS

1. Procédé d'hydrocyanation d'un composé hydrocarboné comprenant au moins une insaturation éthylénique par réaction en milieu liquide avec le cyanure d'hydrogène en présence d'un système catalytique comprenant un élément métallique choisi parmi les métaux de transition et au moins un ligand organophosphoré formant un complexe avec l'élément métallique caractérisé en ce que le système catalytique comprend au moins un composé organophosphite monodentate et au moins un composé organophosphine monodentate, le rapport molaire par rapport à un atome d'élément métallique pour le composé organophosphine est compris entre 0,1 et 10, et pour le composé organophosphite monodentate est compris entre 0,1 et 10, le rapport molaire entre le composé organophosphite et le composé organophosphine étant compris entre 0,01 et 100.

2. Procédé selon la revendication 1 , caractérisé en ce que le rapport molaire entre le composé organophosphite et le composé organophosphine est compris entre 1 et 100.

3. Procédé selon la revendication 1 , caractérisé en ce que le rapport molaire entre le composé organophosphite et le composé organophosphine est compris entre 0,01 et 0,3.

4. Procédé selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que le rapport molaire entre la somme des moles de composés organophosphine et organophoshite par rapport au nombre d'atome d'élément métallique est compris entre 4 et 10.

5. Procédé selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que le composé organophosphine est un composé répondant à la formule générale (I) :

dans laquelle :

- Z représente un groupement cyclique de 5 ou 6 atomes aromatique ou non substitué ou non contenant un atome d'oxygène, d'azote ou de soufre et tel que la liaison avec le phosphore est portée par le carbone en alpha de l'hétéroatome

- n représente un nombre entier de 0 à 3

- m représente un nombre entier de 0 à 5

- le radical Ri représente un atome d'hydrogène, un radical alkyl linéaire ou ramifié pouvant contenir des hétéroatomes ayant de 1 à douze atomes de carbone, un radical aromatique ou cycloaliphatique substitué ou non pouvant comprendre des hétéroatomes, un radical carbonyle, alcoxycarbonyle ou alcoxy, un atome d'halogène, un groupement nitrile ou un groupement halogénoalkyle ayant de un à douze atomes de carbone.,

6. Procédé selon la revendication 5, caractérisé en ce que n représente un nombre entier de 1 à 3

7. Procédé selon la revendication 5 ou 6, caractérisé en ce que le radical Z représente un groupement furyle, thiényle, pyrryle ou pyridyle.

8. Procédé selon l'une des revendications 5 à 7, caractérisé en ce que le composé de formule générale I répond à une des formules III à V suivantes :

(V)

9. Procédé selon la revendication 5, caractérisé en ce que n représente 0 et le radical Ri représente un radical alkyl linéaire ou ramifié pouvant contenir des hétéroatomes ayant de 1 à douze atomes de carbone, un radical aromatique ou cycloaliphatique substitué ou non pouvant comprendre des hétéroatomes, un radical carbonyle, alcoxycarbonyle ou alcoxy, un atome d'halogène, un groupement nitrile ou un groupement halogénoalkyle ayant de un à douze atomes de carbone

10. Procédé selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que le composé organophosphite est choisi dans le groupe comprenant le triphénylphosphite, les orthos, para, meta tritolylphosphites et leurs mélanges.

11. Procédé selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que l'élément métallique est choisi dans le groupe comprenant le nickel, le cobalt, le fer, le ruthénium, le rhodium, le palladium, l'osmium, l'iridium, le platine, le cuivre, l'argent, l'or, le zinc, le cadmium, le mercure.

12. Procédé selon l'une des revendications précédentes caractérisé en ce que la composition du système catalytique est illustrée par la formule générale (II):

M [L 1 J 1 [L 2 ] u (II)

Dans laquelle: M est un métal de transition.

L 1 représente le ligand organophosphite

L 2 représente le ligand organophosphine t et u différents ou identiques représentent un nombre compris entre 0,1 et 9,9 (bornes incluses) la somme t+u étant comprise entre 4 et 10

13. Procédé selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que les composés organiques comportant au moins une double liaison éthylénique sont choisis parmi les dioléfines comme le butadiène, l'isoprène, l'hexadiène-1 ,5, le cyclooctadiène-1 ,5, les nitriles aliphatiques à insaturation éthylénique, particulièrement les pentènenitriles linéaires comme le pentène-3-nitrile, le pentène-4-nitrile, les monooléfines comme le styrène, le méthyl-styrène, le vinyl-naphtalène, le cyclohexène, le méthyl-cyclohexène ainsi que les mélanges de plusieurs de ces composés.

14. Procédé selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que la quantité de composé du nickel ou d'un autre métal de transition utilisée est choisie de telle sorte qu'il y ait par mole de composé organique à hydrocyaner ou isomériser entre 10 " ^ et 1 mole de nickel ou de l'autre métal de transition mis en œuvre et en ce que la quantité de composés organophosphorés utilisée est choisie de telle sorte que le nombre de moles de ce composé rapporté à 1 mole de métal de transition soit de 0,5 à 100

15. Procédé selon l'une des revendications précédentes d'hydrocyanation en dinitriles de composés nitriles à insaturation éthylénique, par réaction avec le cyanure d'hydrogène, caractérisé en ce que l'on opère en présence d'un système catalytique comprenant au moins un composé d'un métal de transition, au moins un composé organophoshite monodentate et au moins un composé organophosphine monodentate et un cocatalyseur consistant en au moins un acide de Lewis.

16. Procédé selon la revendication 15, caractérisé en ce que les composés nitriles à insaturation éthylénique sont choisis parmi les nitriles aliphatiques à insaturation éthylénique comprenant les pentènenitriles linéaires comme le pentène-3-nitrile, le pentène-4-nitrile et leurs mélanges

17. Procédé selon l'une des revendications 15 ou 16, caractérisé en ce que l'acide de Lewis mis en œuvre comme cocatalyseur est choisi parmi les composés des éléments des groupes Ib, Nb, INa, INb, IVa, IVb, Va, Vb, VIb, VIIb et VIII de la Classification périodique des éléments.

18. Procédé selon l'une des revendications 15 à 17, caractérisé en ce que l'acide de Lewis est choisi parmi le chlorure de zinc, le bromure de zinc, l'iodure de zinc, le chlorure de manganèse, le bromure de manganèse, le chlorure de cadmium, le bromure de cadmium, le

chlorure stanneux, le bromure stanneux, le sulfate stanneux, le tartrate stanneux, le trifluorométhylsulfonate d'indium, les chlorures ou bromures des éléments des terres rares comme le lanthane, le cérium, le praséodyme, le néodyme, le samarium, l'europium, le gadolinium, le terbium, le dysprosium, l'hafnium, l'erbium, le thallium, l'ytterbium et le lutétium, le chlorure de cobalt, le chlorure ferreux, le chlorure d'yttrium et leurs mélanges, les composés organométalliques.

19. Procédé selon l'une des revendications 1 à 14, caractérisé en ce que l'on réalise en absence de cyanure d'hydrogène l'isomérisation en pentènenitriles, du méthyl-2-butène-3-nitrile présent dans le mélange réactionnel provenant de l'hydrocyanation du butadiène, en opérant en présence d'un système catalytique comportant au moins un composé d'un métal de transition, au moins un composé organophosphite monodentate et au moins un composé organophosphine monodentate.

Description:

PROCEDE DE FABRICATION DE COMPOSES NITRILES A PARTIR DE COMPOSES A

INSATURATION ETHYLENIQUE

[001] La présente invention concerne un procédé d'hydrocyanation de composés organiques à insaturation éthylénique en composés comprenant au moins une fonction nitrile.

[002] Elle se rapporte plus particulièrement à l'hydrocyanation de dioléfines telles que le butadiène ou d'oléfines substituées telles que des alcènes-nitriles comme les pentènenitriles.

[003] Le brevet français n° 1 599 761 décrit un procédé de préparation de nitriles par addition d'acide cyanhydrique sur des composés organiques ayant au moins une double liaison éthylénique, en présence d'un catalyseur comprenant du nickel et un ligand organophosphorés, une triaryle phosphite. Cette réaction peut être conduite en présence ou non d'un solvant.

[004] Quand un solvant est utilisé, il s'agit de préférence d'un hydrocarbure, tel que le benzène ou les xylènes ou d'un nitrile tel que l'acétonitrile.

[005] Le catalyseur mis en œuvre est un complexe organique de nickel, contenant des ligands tels que les phosphines, les arsines, les stibines, les phosphites, les arsénites ou les antimonites.

[006] La présence d'un promoteur pour activer le catalyseur, tel qu'un composé du bore ou un sel métallique, généralement un acide de Lewis, est également préconisée dans ledit brevet.

[007] De nombreux autres systèmes catalytiques ont été proposés comprenant généralement des composés organophosphorés appartenant à la famille des phosphites, phosphonites, phosphinites et phosphines. Ces composés organophosphorés peuvent comprendre un atome de phosphore par molécule et sont qualifiés de ligands monodentates. Ils peuvent comprendre plusieurs atomes de phosphore par molécule, ils sont alors appelés ligands pluridentates, plus particulièrement des ligands contenant deux atomes de phosphore par molécule (appelés ligand bidentate) ont été décrits dans de nombreux brevets.

[008] Toutefois, la recherche de nouveaux systèmes catalytiques plus performants tant en activité catalytique qu'en stabilité est toujours entreprise.

[009] Un des buts de la présente invention est de proposer de nouveaux systèmes catalytiques qui présentent une bonne activité catalytique dans la réaction d'hydrocyanation notamment la réaction d'hydrocyanation du butadiène en adiponitrile.

[010] A cet effet, la présente invention propose un procédé d'hydrocyanation d'un composé hydrocarboné comprenant au moins une insaturation éthylénique par réaction en milieu liquide avec le cyanure d'hydrogène en présence d'un système catalytique comprenant un élément métallique choisi parmi les métaux de transition et au moins un ligand organophosphoré caractérisé en ce que le système catalytique comprend comme ligand organophosphoré un mélange d'au moins un composé organophosphite monodentate et d'au moins un composé organophosphine monodentate. Le rapport molaire entre le composé organophosphite monodentate et le composé organophosphine monodentate est compris entre 0,01 et 100.

[01 1] Selon une caractéristique de l'invention, le rapport molaire par rapport à un atome d'élément métallique pour le composé organophosphine est compris entre 0,1 et 10 et pour le composé organophosphite est compris entre 0,1 et 10.

[012] Dans un premier mode de réalisation de l'invention, le rapport molaire entre le composé organophosphite et le composé organophosphine est avantageusement compris entre 1 et 100, préférentiellement entre 5 et 60.

[013] Dans un second mode de réalisation de l'invention, le rapport molaire entre le composé organophosphite et le composé organophosphine est compris entre 0,01 et 0,3.

[014] Selon une autre caractéristique applicable à tous les modes de réalisation de l'invention, le rapport molaire entre la somme des moles de composés organophosphine et organophoshite par rapport au nombre d'atome d'élément métallique est compris entre 4 et 10.

[015] Les organophosphites convenables pour l'invention sont notamment choisis dans le groupe comprenant le triphénylphosphite, les ortho, para, meta tritolylphosphites et leurs mélanges.

[016] Les organophosphines convenables pour l'invention sont notamment choisis dans le groupe comprenant les composés organophosphines répondant à la formule générale (I) :

dans laquelle :

- Z représente un groupement cyclique de 5 ou 6 atomes aromatique ou non substitué ou non contenant un atome d'oxygène, d'azote ou de soufre et tel que la liaison avec le phosphore est portée par le carbone en alpha de l'hétéroatome

- n représente un nombre entier de 0 à 3 - m représente un nombre entier de 0 à 5

- le radical Ri représente un atome d'hydrogène, un radical alkyl linéaire ou ramifié pouvant contenir des hétéroatomes ayant de 1 à douze atomes de carbone, un radical aromatique ou cycloaliphatique substitué ou non pouvant comprendre des hétéroatomes, un radical carbonyle, alcoxycarbonyle ou alcoxy, un atome d'halogène, un groupement nitrile ou un groupement halogénoalkyle ayant de un à douze atomes de carbone,

Z est de préférence un groupement furyle, thiényle, pyrryle ou pyridyle et plus préférentiellement un groupement furyle ou thiényle.

[017] Selon l'invention, la composition du système catalytique est illustrée par la formule générale (II) (Cette formule ne représente pas la structure des composés ou complexes présents dans le système catalytique) :

M [L 1 J 1 [L 2 ] u (II)

Dans laquelle: M est un métal de transition.

L 1 représente le ligand organophosphite L 2 représente le ligand organophosphine t et u différents ou identiques représentent un nombre compris entre 0,1 et 9,9 (bornes incluses) la somme t+u étant comprise entre 4 et 10

[018] Les métaux M qui peuvent être complexés par les ligands organophosphorés sont de manière générale tous les métaux de transition des groupes 1 b, 2b, 3b, 4b, 5b, 6b, 7b et 8 de la Classification périodique des éléments, telle que publiée dans "Handbook of Chemistry and Physics, 51 st Edition (1970-1971 )" de The Chemical Rubber Company.

[019] Parmi ces métaux, on peut citer plus particulièrement les métaux pouvant être utilisés comme catalyseurs dans les réactions d'hydrocyanation. Ainsi on peut mentionner à titre d'exemples non limitatifs, le nickel, le cobalt, le fer, le ruthénium, le rhodium, le palladium, l'osmium, l'iridium, le platine, le cuivre, l'argent, l'or, le zinc, le cadmium, le mercure. Le nickel est l'élément préféré pour l'hydrocyanation des oléfines et des nitriles insaturés.

[020] Selon un mode de réalisation particulier de l'invention, n dans la formule (I) représente 1 à 3.

[021] Selon un autre mode de réalisation particulier de l'invention, n dans la formule (I) représente 0 et le radical Ri représente un radical alkyl linéaire ou ramifié pouvant contenir des hétéroatomes ayant de 1 à douze atomes de carbone, un radical aromatique ou cycloaliphatique substitué ou non pouvant comprendre des hétéroatomes, un radical carbonyle, alcoxycarbonyle ou alcoxy, un atome d'halogène, un groupement nitrile ou un groupement halogénoalkyle ayant de un à douze atomes de carbone.

[022] Comme composés de formule générale (I) convenables, on peut citer à titre d'exemples non limitatifs, la tri(2-chlorophényl)phosphine, la tri(3-chlorophényl)phosphine, la tri(4- chlorophényl)phosphine, la (2-furyl)diphénylphosphine, di(2-furyl)phénylphosphine, la tri(2- furyl)phosphine, (2-thiényl)diphénylphosphine, di(2-thiényl)phénylphosphine, la tri(2- thiényl)phosphine, (2-pyrryl)diphénylphosphine, di(2-pyrryl)phénylphosphine, la tri(2- pyrryl)phosphine, (2-pyridyl)diphénylphosphine, di(2-pyridyl)phénylphosphine, la tri(2- pyridyl)phosphine

[023] Pour la préparation des thienylphosphines et pyrrylphoshines selon la formule générale (I) on peut se référer par exemple à l'article de V. K. Issleib et A. Brack publié dans Zeitschrift fur anorganische und allgemeine Chemie, 1957, 292, pages 245 à 253. Pour la synthèse de pyridylphosphines selon la formule générale (I) on peut se référer par exemple au brevet EP0499328. Pour l'utilisation de furylphoshines en hydrocyanation on peut se référer par exemple au brevet WO 02/053527.

[024] La préparation des complexes organométalliques comprenant des ligands organophosphorés convenables pour l'invention peut être effectuée en mettant en contact une

solution d'un composé du métal choisi, par exemple le nickel, avec une solution du ou des composés organophosphorés de l'invention.

[025] Le composé du métal peut être dissous dans un solvant. Le métal peut se trouver dans le composé mis en œuvre, soit au degré d'oxydation qu'il aura dans le complexe organométallique, soit à un degré d'oxydation supérieur.

[026] A titre d'exemple, on peut indiquer que dans les complexes organométalliques de l'invention, le rhodium est au degré d'oxydation (I), le ruthénium au degré d'oxydation (II), le platine au degré d'oxydation (0), le palladium au degré d'oxydation (0), l'osmium au degré d'oxydation (II), l'iridium au degré d'oxydation (I), le nickel au degré d'oxydation (0).

[027] Si lors de la préparation du complexe organométallique, le métal est mis en œuvre à un degré d'oxydation plus élevé, il pourra être réduit in situ.

[028] Parmi les composés de métaux M utilisables pour la préparation des complexes organométalliques on peut citer, à titre d'exemples non limitatifs, les composés suivants du nickel :

- les composés dans lesquels le nickel est au degré d'oxydation zéro comme le tétracyanonickelate de potassium K4 [Ni(CN)4], le bis (acrylonitrile) nickel zéro, le bis

(cyclooctadiène-1 ,5) nickel (appelé également Ni(cod) 2 ) et les dérivés contenant des ligands comme le tétrakis (triphényl phosphine) nickel zéro.

- les composés du nickel comme les carboxylates (notamment l'acétate), carbonate, bicarbonate, borate, bromure, chlorure, citrate, thiocyanate, cyanure, formiate, hydroxyde, hydrophosphite, phosphite, phosphate et dérivés, iodure, nitrate, sulfate, sulfite, aryl- et alkyl-sulfonates.

[029] Quand le composé du nickel utilisé correspond à un état d'oxydation du nickel supérieur à 0, on ajoute au milieu réactionnel un réducteur du nickel réagissant préférentiellement avec celui-ci dans les conditions de la réaction. Ce réducteur peut être organique ou minéral. On peut citer comme exemples non limitatifs les borohydrures comme le Bh^Na, le BH4K, la poudre de

Zn, le magnésium ou l'hydrogène.

[030] Quand le composé du nickel utilisé correspond à l'état d'oxydation 0 du nickel, on peut également ajouter un réducteur du type de ceux précités, mais cet ajout n'est pas impératif.

[031] Quand on utilise un composé du fer, les mêmes réducteurs conviennent. Dans le cas du palladium, les réducteurs peuvent être, en outre, des éléments du milieu réactionnel (phosphine, solvant, oléfine).

[032] Les composés organiques comportant au moins une double liaison éthylénique plus particulièrement mis en œuvre dans le présent procédé sont des dioléfines comme le butadiène, l'isoprène, l'hexadiène-1 ,5, le cyclooctadiène-1 ,5, les nitriles aliphatiques à insaturation éthylénique, particulièrement les pentène-nitriles linéaires comme le pentène-3-nitrile, le pentène- 4-nitrile, les monooléfines comme le styrène, le méthyl-styrène, le vinyl-naphtalène, le cyclohexène, le méthyl-cyclohexène ainsi que les mélanges de plusieurs de ces composés.

[033] Les pentène-nitriles peuvent contenir, en plus du pentène-3-nitrile et du pentène-4-nitrile, des quantités, généralement minoritaires, d'autres composés, comme le méthyl-2-butène-3-nitrile, le méthyl-2-butène-2-nitrile, le pentène-2-nitrile, le valéronitrile, l'adiponitrile, le méthyl-2- glutaronitrile, l'éthyl-2-succinonitrile ou le butadiène, provenant par exemple de la réaction d'hydrocyanation du butadiène en nitriles insaturés.

[034] En effet, lors de l'hydrocyanation du butadiène, il se forme avec les pentène-nitriles linéaires des quantités non négligeables de méthyl-2-butène-3-nitrile et de méthyl-2-butène-2- nitrile.

[035] Le système catalytique utilisé pour l'hydrocyanation selon le procédé de l'invention peut être préparé avant son introduction dans la zone de réaction, par exemple par addition aux composés organophosphorés seuls ou dissouts dans un solvant, la quantité appropriée de composé du métal de transition choisi et éventuellement du réducteur. Il est également possible de préparer le système catalytique "in situ" par simple addition des composés organophosphorés et du composé du métal de transition dans le milieu réactionnel d'hydrocyanation avant ou après l'addition du composé à hydrocyaner.

[036] La quantité de composé du nickel ou d'un autre métal de transition utilisée est choisie pour obtenir une concentration en mole de métal de transition par mole de composés organiques à hydrocyaner ou isomériser comprise entre 10 ~ 4 et 1 , et de préférence entre 0,005 et 0,5 mole de nickel ou de l'autre métal de transition mis en œuvre.

[037] La quantité de composés organophosphorés utilisée pour former le système catalytique est choisie de telle sorte que le nombre de moles de ces composés rapporté à 1 mole de métal de transition soit de 0,5 à 100 et de préférence de 2 à 50.

[038] Bien que la réaction soit conduite généralement sans solvant, il peut être avantageux de rajouter un solvant organique inerte. Le solvant peut être un solvant du catalyseur qui est miscible à la phase comprenant le composé à hydrocyaner à la température d'hydrocyanation. A titre d'exemples de tels solvants, on peut citer les hydrocarbures aromatiques, aliphatiques ou cycloaliphatiques.

[039] La réaction d'hydrocyanation est généralement réalisée à une température de 10 0 C à 200 0 C et de préférence de 30 0 C à 120 0 C. Elle peut être réalisée en milieu monophasique.

[040] Le procédé de l'invention peut être mis en œuvre de manière continue ou discontinue.

[041] Le cyanure d'hydrogène mis en œuvre peut être préparé à partir des cyanures métalliques, notamment le cyanure de sodium, ou des cyanhydrines, comme la cyanhydrine de l'acétone ou par tout autre procédé de synthèse connu tel que le procédé Andrussov consistant à faire réagir le méthane avec de l'ammoniac et de l'air.

[042] Le cyanure d'hydrogène exempt d'eau est introduit dans le réacteur sous forme gazeuse ou sous forme liquide. Il peut également être préalablement dissous dans un solvant organique.

[043] Dans le cadre d'une mise en œuvre discontinue, on peut en pratique charger dans un réacteur, préalablement purgé à l'aide d'un gaz inerte (tel qu'azote, argon), soit une solution contenant la totalité ou une partie des divers constituants tels que les composés oraganophosphorés convenables pour l'invention, le composé de métal de transition (le nickel), les éventuels réducteur et solvant, soit séparément lesdits constituants. Généralement le réacteur est alors porté à la température choisie, puis le composé à hydrocyaner est introduit. Le cyanure d'hydrogène est alors lui-même introduit, de préférence de manière continue et régulière.

[044] Quand la réaction (dont on peut suivre l'évolution par dosage de prélèvements) est terminée, le mélange réactionnel est soutiré après refroidissement et les produits de la réaction sont isolés et séparés, par exemple, par distillation.

[045] Avantageusement, la synthèse de dinitriles tels que l'adiponitrile à partir de dioléfines

(butadiène) est obtenue en deux étapes successives. La première étape consiste à hydrocyaner

une double liaison de la dioléfine pour obtenir un mononitrile insaturé. La seconde étape consiste à hydrocyaner l'insaturation du mononitrile pour obtenir le ou les dinitriles correspondants. Ces deux étapes sont généralement mises en œuvre avec un système catalytique comprenant un complexe organométallique de même nature. Toutefois, les rapports composés organophosphorés/ élément métallique et concentration du catalyseur peuvent être différents. En outre, il est préférable d'associer au système catalytique un cocatalyseur ou promoteur dans la seconde étape. Ce cocatalyseur ou promoteur est généralement un acide de Lewis.

[046] L'acide de Lewis utilisé comme cocatalyseur permet notamment, dans le cas de l'hydrocyanation des nitriles aliphatiques à insaturation éthylénique, d'améliorer la linéarité des dinitriles obtenus, c'est-à-dire le pourcentage de dinitrile linéaire par rapport à la totalité des dinitriles formés, et/ou d'augmenter l'activité et la durée de vie du catalyseur.

[047] Par acide de Lewis, on entend dans le présent texte, selon la définition usuelle, des composés accepteurs de doublets électroniques.

[048] On peut mettre en œuvre notamment les acides de Lewis cités dans l'ouvrage édité par G.A. OLAH "Friedel-Crafts and related Reactions", tome I, pages 191 à 197 (1963).

[049] Les acides de Lewis qui peuvent être mis en œuvre comme cocatalyseurs dans le présent procédé sont choisis parmi les composés des éléments des groupes Ib, Nb, INa, INb, IVa, IVb, Va, Vb, VIb, VIIb et VIII de la Classification périodique des éléments. Ces composés sont le plus souvent des sels, notamment des halogénures, comme chlorures ou bromures, sulfates, sulfonates, halogénosulfonates, perhalogénoalkyl sulfonates, notamment fluoroalkylsulfonat.es ou perfluoroalkylsulfonat.es, carboxylates et phosphates.

[050] A titre d'exemples non limitatifs de tels acides de Lewis, on peut citer le chlorure de zinc, le bromure de zinc, l'iodure de zinc, le chlorure de manganèse, le bromure de manganèse, le chlorure de cadmium, le bromure de cadmium, le chlorure stanneux, le bromure stanneux, le sulfate stanneux, le tartrate stanneux, le trifluorométhylsulfonate d'indium, les chlorures ou bromures des éléments des terres rares comme le lanthane, le cérium, le praséodyme, le néodyme, le samarium, l'europium, le gadolinium, le terbium, le dysprosium, l'hafnium, l'erbium, le thallium, l'ytterbium et le lutétium, le chlorure de cobalt, le chlorure ferreux, le chlorure d'yttrium, les composés décrits dans la demande de brevet français non publiée déposée le 25 janvier 2008 sous Ie N 0 08 00381.

[051] On peut également utiliser comme acide de Lewis des composés organométalliques comme le triphénylborane, l'isopropylate de titane.

[052] On peut bien entendu mettre en œuvre des mélanges de plusieurs acides de Lewis.

[053] Parmi les acides de Lewis, on préfère tout particulièrement le chlorure de zinc, le bromure de zinc, le chlorure stanneux, le bromure stanneux le triphénylborane et les mélanges chlorure de zinc/chlorure stanneux.

[054] Le cocatalyseur acide de Lewis mis en œuvre représente généralement de 0,01 à 50 moles par mole de composé de métal de transition, plus particulièrement de composé du nickel, et de préférence de 1 à 10 mole par mole.

[055] Les mononitriles insaturés mis en œuvre dans cette deuxième étape sont avantageusement des pentène-nitriles linéaires comme le pentène-3-nitrile, le pentène-4-nitrile et leurs mélanges.

[056] Ces pentène-nitriles peuvent contenir des quantités, généralement minoritaires, d'autres composés, comme le méthyl-2-butène-3-nitrile, le méthyl-2-butène-2-nitrile, le pentène-2-nitrile.

[057] La solution catalytique utilisée pour l'hydrocyanation en présence d'acide de Lewis peut être préparée avant son introduction dans la zone de réaction, par exemple par simple mélange des composés organophosphorés, de la quantité appropriée de composé du métal de transition choisi, de l'acide de Lewis et éventuellement du réducteur. Il est également possible de préparer la solution catalytique "in situ" par addition de ces divers constituants dans le milieu réactionnel.

[058] II est également possible dans les conditions du procédé d'hydrocyanation de la présente invention, et notamment en opérant en présence du système catalytique décrit précédemment comportant au moins le mélange de composés organophosphorés conforme à l'invention et au moins un composé d'un métal de transition, de réaliser, en absence de cyanure d'hydrogène, l'isomérisation du méthyl-2-butène-3-nitrile en pentènenitriles, et plus généralement des nitriles insaturés ramifiés en nitriles insaturés linéaires.

[059] Le méthyl-2-butène-3-nitrile soumis à l'isomérisation selon l'invention peut être mis en œuvre seul ou en mélange avec d'autres composés. Ainsi on peut engager du méthyl-2-butène-3- nitrile en mélange avec du méthyl-2-butène-2 nitrile, du pentène-4-nitrile, du pentène-3-nitrile, du pentène-2-nitrile, du butadiène.

[060] II est particulièrement intéressant de traiter le mélange réactionnel provenant de l'hydrocyanation du butadiène par HCN en présence du système catalytique conforme à l'invention. Dans le cadre de cette variante préférée, le système catalytique étant déjà présent pour la réaction d'hydrocyanation du butadiène, il suffit d'arrêter toute introduction de cyanure d'hydrogène, pour laisser se produire la réaction d'isomérisation. On peut, le cas échéant, dans cette variante faire un léger balayage du réacteur à l'aide d'un gaz inerte comme l'azote ou l'argon par exemple, afin de chasser l'acide cyanhydrique qui pourrait être encore présent.

[061] La réaction d'isomérisation est généralement réalisée à une température de 10 0 C à

200 0 C et de préférence de 60°C à 140 0 C.

[062] Dans le cas préféré d'une isomérisation suivant immédiatement la réaction d'hydrocyanation du butadiène, il sera avantageux d'opérer à la température à laquelle l'hydrocyanation a été conduite ou légèrement supérieure.

[063] Comme pour le procédé d'hydrocyanation de composés à insaturation éthylénique, le système catalytique utilisé pour l'isomérisation peut être préparé avant son introduction dans la zone de réaction, par exemple par mélange des composés organophosphorés, de la quantité appropriée de composé du métal de transition choisi et éventuellement du réducteur. Il est également possible de préparer le système catalytique "in situ" par addition de ces divers constituants dans le milieu réactionnel. La quantité de composé du métal de transition et plus particulièrement du nickel utilisée, ainsi que la quantité de composés organophosphorés sont les mêmes que pour la réaction d'hydrocyanation.

[064] Bien que la réaction d'isomérisation soit conduite généralement sans solvant, il peut être avantageux de rajouter un solvant organique inerte qui pourra être utilisé comme solvant d'extraction, ultérieurement. C'est notamment le cas lorsqu'un tel solvant a été mis en œuvre dans la réaction d'hydrocyanation du butadiène ayant servi à préparer le milieu soumis à la réaction d'isomérisation. De tels solvants peuvent être choisis parmi ceux qui ont été cités précédemment pour l'hydrocyanation.

[065] Toutefois, la préparation de composés dinitriles par hydrocyanation d'une oléfine comme le butadiène peut être réalisée en utilisant un système catalytique conforme à l'invention pour les étapes de formation des nitriles insaturés et l'étape d'isomérisation ci-dessus, la réaction d'hydrocyanation des nitriles insaturés en dinitriles pouvant être mis en œuvre avec un système

catalytique conforme à l'invention ou tout autre système catalytique déjà connu pour cette réaction.

[066] De même, la réaction d'hydrocyanation de l'oléfine en nitriles insaturés et l'isomérisation de ceux-ci peuvent être réalisées avec un système catalytique différent de celui de l'invention, l'étape d'hydrocyanation des nitriles insaturés en dinitriles étant mis en œuvre avec un système catalytique conforme à l'invention.

[067] D'autres détails, avantages de l'invention seront illustrés par les exemples donnés ci- dessous uniquement à titre indicatif, sans caractère limitatif.

[068] Abréviations utilisées

- Cod: cyclooctadiène

- Ni(Cod) 2 : bis(1 ,5-cyclooctadiène)nickel - 3PN: 3-pentènenitrile

- AdN: Adiponitrile

- ESN: éthylsuccinonitrile

- MGN: méthylglutaronitrile

- DN : composés dinitriles (AdN, MGN ou ESN) - TIBAO: tetraisobutyldialuminoxane

- Mes: groupement mésityl (2,4,6 triméthylphényl)

- Ph: groupement phényle

- TTP : tritolylphosphite

- TPP : triphénylphosphite - RR(DN): rendement réel de dinitriles correspondant au rapport du nombre de moles formées de dinitriles sur le nombre de moles de 3PN engagé

- Linéarité (L): rapport du nombre de moles d'AdN formées sur le nombre de moles de dinitriles formées (somme des moles d'AdN, ESN et MGN)

[069] Les composés suivants: 3PN, Ni(cod) 2 , ZnCI 2 , TTP, TPP, tris(2-thiényl)phosphine, tris(2- furyl)phosphine, tris(4-chlorophényl)phosphine sont des produits connus et disponibles

[070] Exemples 1 à 12 : Hydrocyanation du 3-PN en AdN

[071] Les essais sont réalisés selon le mode opératoire suivant

[072] Sous atmosphère d'argon, dans un tube de verre type Shott de 60 ml équipé d'un bouchon-septum, sont chargés successivement:

- ligand 1 (voir tableau 1 pour nature et quantité) - ligand 2 (voir tableau 1 pour nature et quantité)

- 1 ,21 g (15 mmol, 30 équivalents) de 3PN

- 138 mg (0,5 mmol, 1 équivalent) de Ni(cod) 2

- 62 mg (0,5 mmol, 1 équivalent) de ZnCI 2

Le mélange est porté sous agitation à 70 0 C. La cyanhydrine de l'acétone est injectée dans le milieu réactionnel par un pousse-seringue à un débit de 0,45 ml par heure. Après 3 heures d'injection le poussé seringue est arrêté. Le mélange est refroidi à température ambiante, dilué à l'acétone et analysé par chromatographie en phase gazeuse.

Dans ces exemples, les ligands phosphines utilisées ont les formules III à V suivantes :

(Hi)- Tris(2-thiényl)phosphine

(IV)- Tris(2-furyl)phosphine

(V)- Tris(4-chlorophényl)phosphine

Les résultats sont regroupés dans le tableau 1 suivant

Tableau 1 : exemples 1 à 14