Par montre réversible, on entend une montre dont le boîtier comporte deux faces et un mécanisme de retournement permettant à l'utilisateur d'afficher au choix l'une ou l'autre face. Au moins une des faces comporte un cadran avec des indications horaires ; la face opposée porte soit un autre cadran avec d'autres indications horaires, par exemple un autre fuseau horaire ou des fonctions complémentaires, soit un couvercle protecteur fréquemment décoré.

On connaît ainsi par exemple des montres réversibles comportant deux mouvements mécaniques pour afficher par exemple deux fuseaux horaires sur les deux faces de la montre, ou pour afficher l'heure sur une face et des fonctions auxiliaires, par exemple des fonctions de chronographe, de phases de la lune, de date, etc. sur l'autre phase. Intégrer deux mouvements mécaniques dans une seule boîte est cependant coûteux et nécessite une épaisseur importante. Des montres comportant un seul mouvement mécanique capable d'afficher des indications sur deux faces opposées sont aussi connues ; de tels mouvements, complexes et produits souvent en quantités restreintes, sont également onéreux. On connaît aussi des montres comprenant deux mouvements à quartz tte-bche, mais qui n'ont pas les avantages ni le prestige des mouvements mécaniques. Ces montres nécessitent en particulier une, voire mme deux batteries distinctes.

Différents mécanismes de retournement ont été imaginés. On connaît par exemple des montres dans lesquels le bracelet est retourné avec la carrure, la face intérieure et la face extérieure du bracelet et de la montre pouvant ainsi tre interverties. Cette solution nécessite cependant des bracelets et des fermoirs de bracelet réversibles dont l'esthétique des deux faces est très soignée.

On connaît également des montres dans lesquels la carrure pivote autour d'un axe 9 heures-3 heures, c'est-à-dire un axe perpendiculaire au bracelet. Le mécanisme de retournement occupe dans ce cas l'espace autour de la carrure habituellement dévolu à la couronne de mise à l'heure et aux autres organes de commande, ce qui implique des contraintes esthétiques sévères pour les fabricants et designers de montre.

Les montres réversibles les plus répandues utilisent donc un mécanisme de retournement permettant de faire pivoter la carrure autour d'un axe 6 heures-12 heures dans le plan du bracelet. La demande de brevet FR2716353 décrit par exemple une montre dans laquelle chaque brin du bracelet est relié à la carrure au moyen d'un pivot permettant de retourner la montre autour de l'axe 6 heures-12 heures. Il est cependant nécessaire de retirer la montre du poignet pour faire pivoter la carrure. Des solutions similaires permettant le pivotement au niveau de l'attache du bracelet sont décrites notamment dans les documents GB2213612, GB2241868, EP346660, CH659167, FR2583897, CH172421, CH138929, US4470708 et CH674291.

Différentes solutions connues proposent en outre d'insérer la carrure dans un cadre externe lié au bracelet, et de faire pivoter la carrure par rapport au cadre autour d'un pivot, selon un axe 6 heures-12 heures.

Des exemples d'une telle montre sont décrits dans les documents CH159446, CH176988 et EP562522 notamment.

Dans ces solutions, la carrure est toutefois reliée au cadre extérieur par un seul pivot permettant un déplacement relatif de la boîte selon deux degrés de liberté. Un tel pivot doit donc tre usiné avec une très grande précision, ce qui renchérit le mécanisme. Le retournement de la montre implique de déplacer la carrure par rapport au cadre selon une trajectoire tri-dimensionnelle complexe, difficile à appréhender, et nécessitant généralement que l'utilisateur saisisse la ou les glaces entre les doigts, laissant des marques de doigt. Par ailleurs, la fiabilité du mécanisme de retournement est problématique, le pivot pouvant se gripper ou mme se casser sous l'effet de chocs ou de torsions mme peu importantes. Enfin,

la carrure, et plus particulièrement les organes saillants de la carrure comme les boutons de commande, risquent d'entre en contact avec le cadre externe lors du pivotement, ce qui risque de les rayer ou de les marquer.

Le brevet CH177310 décrit une montre réversible comprenant une carrure munie d'un pivot coulissant dans une coulisse d'un cadre extérieur. Le retournement de la carrure est effectué en pivotant la boîte autour du pivot jusqu'à la position verticale, en déplaçant le pivot dans la coulisse, puis en terminant le pivotement de la carrure. Dans ce cas également, la carrure est reliée au cadre extérieur au travers d'un seul pivot, ce qui pose des problèmes de fiabilité et de difficultés d'usinage.

D'autres montres réversibles comprenant un mécanisme de retournement permettant de faire pivoter la carrure autour d'un axe 6 heures-12 heures utilisent une carrure reliée à un cadre externe à l'aide de deux pivots sur les faces externes de la carrure guidés dans des coulisses du cadre. Des solutions de ce type sont décrites notamment dans les documents CH159982 et EP22255. Dans ces montres, la fiabilité et la robustesse du mécanisme de retournement est améliorée grâce à la liaison carrure-cadre en deux points ; par ailleurs, la manipulation nécessaire pour le retournement est plus intuitive et ne nécessite pas de toucher la glace.

Toutefois, dans ces solutions, l'axe de retournement de la carrure se déplace dans un plan parallèle à la montre, et reste donc proche du fond du cadre externe. Les faces latérales de la carrure doivent donc tre adaptées pour permettre le retournement de la carrure sans que ces faces ne touchent le fond du cadre externe. En particulier, il est impossible de disposer des boutons de commande ou des couronnes de remontoir trop saillants sur la face latérale de la carrure proche de l'axe de retournement ; ces organes risqueraient en effet d'entrer en collision avec le fond du cadre lors du retournement. Cette solution n'est donc pas adaptée à des montres comportant des organes de commande sur deux faces latérales opposées, notamment des montres comportant à la fois des organes de commande saillants sur une première portion de la périphérie de la carrure entre 12 heures et 6 heures, et des organes de commande saillants sur une deuxième portion de la périphérie de la carrure entre 6 heures et 12 heures.

FR766809 décrit notamment une montre réversible comprenant un mécanisme de retournement permettant de faire pivoter la carrure autour d'un axe 6 heures-12 heures. La carrure est liée à deux biellettes parallèles entre elles et articulées par rapport au cadre de la montre. La montre est retournée en soulevant simultanément les deux biellettes puis en retournant la carrure par rapport à un axe lié aux deux biellettes. Il est nécessaire de retourner la carrure en orientant la face latérale de la montre dépourvue de remontoir vers le cadre ; la carrure ne pourrait pas tre retournée si elle présentait des organes de commande sur les deux faces latérales, par exemple à la fois à 3heures et à 9 heures.

Par ailleurs, la carrure peut pivoter autour de l'axe de l'axe de retournement mme lorsque les biellettes ne sont que partiellement relevées. La carrure et le remontoir risquent à cette occasion d'entrer en contact avec le cadre 21, ce qui pourrait les rayer ou mme les endommager.

Enfin, dans la plupart des solutions décrites, la plus grande partie des coulisses est apparente au moins lors de certaines étapes du retournement, ce qui est peu esthétique et surtout risque de les exposer à des poussières ou à des débris de peau qui peuvent dans certain cas les bloquer et empcher un retournement de la montre. Enfin, les coulisses sont des pièces d'usure qui ne peuvent pas, ou que difficilement, tre remplacées lorsque le guidage de la carrure devient trop imprécis.

Un but de la présente invention est donc de proposer une nouvelle montre réversible pourvue d'un mécanisme de retournement qui évite les défauts des mécanismes de retournement de l'art antérieur.

En particulier, un but de la présente invention est de proposer un mécanisme de retournement suffisamment rigide et fiable, et permettant de retourner des carrures pourvues d'organes de commande saillants sur une ou plusieurs faces de la carrure, sans que ces organes de commande ou d'autres parties de la carrure ne puissent tre abîmés au cours du retournement.

Un autre but de la présente invention est de proposer un mécanisme de retournement dans lequel le nombre de pièces mobiles est diminué, afin de baisser le coût de fabrication, de réduire l'encombrement et d'améliorer la fiabilité.

Un autre but de la présente invention est de proposer une montre réversible pouvant offrir un plus grand nombre de fonctionnalités et d'affichages sur les deux faces de la montre que les montres réversibles de l'art antérieur.

Selon l'invention, ces objectifs sont atteints notamment au moyen d'une montre réversible et d'un procédé comportant les caractéristiques des revendications indépendantes de type correspondant, des variantes préférentielles étant indiquées dans les revendications dépendantes.

En particulier, ces objectifs sont atteints au moyen d'une montre réversible comprenant une carrure munie d'une première face pour afficher des premières indications horaires et d'une deuxième face opposée à ladite première face, au moins un organe de commande du ou des mouvements de la montre saillants sur une première portion de la périphérie de la carrure entre 12 heures et 6 heures, et au moins un autre organe de commande du ou des mouvements de la montre saillants sur une première portion de la périphérie de la carrure entre 6 heures et 12 heures, un mécanisme de retournement pour retourner ladite carrure autour d'un axe de retournement, ledit axe de retournement étant parallèle à l'axe 6 heures-12 heures lors du retournement, de façon à afficher, au choix du porteur, soit ladite première face, soit ladite deuxième face. Melon l'invention, la carrure est liée à des bras pivotants de manière à pouvoir pivoter autour d'un axe de retournement lié au cadre externe. Les bras permettent de déplacer l'axe de retournement au cours du retournement ; leur longueur et leur disposition sont adaptées pour pouvoir retourner la carrure sans que les organes de commande n'entrent en contact avec d'autres parties de la montre lors du retournement.

Ces objectifs sont aussi atteints à l'aide d'une montre réversible comprenant une carrure munie d'une première face pour afficher des premières indications horaires et d'une deuxième face opposée à ladite première face, au moins un organe de commande du ou des mouvements de la montre. Un mécanisme de retournement permet de retourner la carrure autour d'un axe de retournement, ledit axe de retournement étant parallèle à l'axe 6 heures-12 heures lors du retournement, de façon à afficher, au choix du porteur, soit ladite première face, soit ladite deuxième face. Selon l'invention, le mécanisme de retournement comporte un bras pivotant de chaque côté de ladite carrure. Les bras permettent de déplacer l'axe de retournement. La carrure est liée aux bras de façon à permettre le retournement de la carrure autour de l'axe de retournement uniquement lorsque les bras sont inclinés d'un angle prédeterminé par rapport à la position initiale. La longueur des bras est suffisante et leurs agencements adaptés pour permettre de retourner la carrure sans que les organes de commande, ou d'autres parties de la carrure n'entrent en collision avec d'autres parties de la montre lors du retournement.

Cette solution a l'avantage de déplacer l'axe de retournement de la carrure au cours du retournement. Il est ainsi possible de l'amener en une position plus favorable, permettant de retourner des boîtes de montre volumineuses ou pourvues d'organes de commande saillants sur une ou plusieurs faces, sans que la carrure ou les organes de commande ne touchent d'autres parties de la montre au cours du retournement.

La présente invention sera mieux comprise à l'aide de la description d'exemples de mise en oeuvre illustrés par les figures annexées qui montrent : La figure 1 une vue de dessus d'une montre réversible selon une première variante de l'invention, en position repliée avec un affichage à aiguilles sur la face visible.

La figure 2 une vue en perspective de la montre réversible selon la première variante de l'invention, en position repliée avec un affichage à aiguilles sur la face visible.

Les figures 3 à 10 différentes vues en perspective de la montre réversible selon la première variante de l'invention, illustrées dans différentes positions successives au cours du retournement.

Les figures 11 à 14 différentes vues en perspective et latérales de la montre réversible selon la première variante de l'invention, illustrées sans dans différentes positions successives au cours du retournement, afin de montrer en particulier le mécanisme de coulisses utilisées dans la première variante.

Les figures 15 à 18 différentes vues en perspective de la montre réversible selon une deuxième variante de l'invention, illustrées dans différentes positions successives au cours du retournement.

La figure 19 une vue en coupe d'une boîte de montre selon l'invention.

La figure 1 illustre une vue de dessus d'une montre réversible selon un premier mode de réalisation de l'invention. Dans cette position, également illustrée sur la figure 2, la face 10 de la montre comportant un affichage à aiguilles 100 est visible sur le dessus de la montre, l'autre face 11 avec un affichage alphanumérique 110 visible notamment sur la figure 10 étant tournée en direction du poignet du porteur. Pour la simplification des figures, les organes d'affichage (aiguilles ou affichage à cristaux liquides) et le bracelet ne sont représentés que dans les positions de repos illustrées sur les figures 1 et 10.

La montre comporte une carrure 1 contenant les mouvements de la montre et montée dans un cadre 17 au moyen d'un mécanisme de retournement 2 décrit plus loin. Un bracelet 13 est fixé au cadre 17 par l'intermédiaire de cornes 171. Le mouvement contrôlant la position des

aiguilles peut tre remonté et/ou mis à l'heure au moyen d'une couronne de remontoir 16 sur une des faces latérales de la carrure 1. D'autres organes de commande, ici des boutons-poussoirs 14,15, permettent de commander d'autres fonctions de la montre, notamment des fonctions affichées sur l'autre face de la montre, comme décrit plus loin. Les organes de commande 14,15, 16 sont répartis sur deux faces latérales opposées de la carrure et occupent donc aussi bien la portion de la périphérie de la carrure entre 12 heures et 6 heures que la portion comprise entre 6 heures et 12 heures. Les organes de commande sont saillants, ce qui permet une manipulation plus commode, sur les deux faces de la carrure 1.

Le mécanisme de retournement de ce premier mode de réalisation comporte un bras pivotant 20 et 21 fermant en position repliée deux faces frontales opposées du cadre 17. Dans la variante illustrée, la carrure est rectangulaire ou carrée et la longueur des bras est sensiblement égale à la largeur de la carrure. Les bras peuvent se déplier de la façon illustrée sur les figures 3 à 10 en pivotant dans deux plans verticaux (c'est-à- dire perpendiculaires au fond 170 du cadre 17) autour d'axes de rotation 200 respectivement 210 lié au cadre 17. L'angle de rotation atteint par le bras 20 par rapport à sa position initiale est indiqué sur les figures par la référence a. Les deux axes de rotation 200 et 210 des deux bras 20 et 21 sont parallèles entre eux et liés à des positions diamétralement opposées du cadre 17.

La carrure 1 est liée aux deux bras pivotants 20 et 21 par deux pivots 201,211 définissant un axe de retournement. Elle peut ainsi tre retournée autour de l'axe de retournement 201-211 lorsque les bras sont dépliés. En position de repos, pour afficher l'une des faces 10 ou 11, les bras 20,21 sont maintenus par des billes montées sur ressort (non représentées) engagées dans des trous 28 sur les faces internes des cornes 171. Une légère force verticale sur la carrure 1 est suffisante pour dégager les billes et libérer les bras afin de les déplier pour retourner la carrure.

Comme on le voit sur les figures 3 à 10, les bras 20 et 21 permettent de soulever et d'aligner les pivots 201-211, et donc l'axe de

retournement, de la carrure 1 au-dessus du plan initial contenant la face supérieure de la carrure en position de repos. Dans ce mode de réalisation, l'axe de retournement 201-211 se déplace donc en pivotant les bras 20,21 autour de l'axe de rotation 200-210 au cours du retournement. La manipulation nécessaire pour soulever la carrure 1 est donc intuitive et ne nécessite pas de mouvements complexes. Durant toutes les phases du retournement, les bras 20-21 relient solidairement la carrure 1 au cadre 17.

La longueur des deux bras 20,21, et la distance entre les axes de rotation des bras 200-210 et l'axe de retournement de la carrure 201-211, est suffisante pour permettre le retournement de la carrure sans que les organes de commande 14,15, 16, ou d'autres parties de la carrure 1, n'entrent en contact avec le cadre 17 ou avec d'autres parties de la montre.

Il est ainsi possible de changer la face affichée 10 ou 11 lorsque les bras sont dépliés sans risquer de marquer, de rayer ou mme d'abîmer les organes de commande 14,15, 16 ou la carrure 1. Comme illustré notamment sur les figures 3 à 9, les deux bras 20,21 restent parallèles avec des orientations opposées au cours du retournement.

Comme on le voit en particulier sur les figures 11c et 11 d qui représentent une vue de la face interne du bras 21, respectivement une coupe de ce bras selon l'axe Xld, les deux bras 20,21 comprennent chacun une première coulisse 202 (non représentée) respectivement 212 en forme de A, ainsi qu'un pivot 201 (non représenté) respectivement 211. Les pivots 201 respectivement 211 se déplacent dans des deuxièmes coulisses 250 respectivement 260 en forme de S usinées dans des porte-coulisses 25 respectivement 26 liés aux deux faces frontales de la carrure 1. Inversement, les porte-coulisses 25 respectivement 26 portent chacun deux pivots de guidage 251 (non représentés) respectivement 261 se déplaçant dans les premières coulisses 202,212.

La carrure 1 étant liée au cadre externe 17 par les deux bras 20, 21 dirigés selon des directions opposées, elle est déplacée verticalement bloquée en position horizontale et soulève les deux bras 20,21. En soulevant la carrure 1, le pivot 211 se déplace dans la coulisse 260 en forme

de S liée à la carrure et simultanément les deux pivots 261 se déplacent dans la coulisse 212 en forme de A. De la mme façon, les pivots 251 se déplacent dans la coulisse 202 du bras 20 tandis que le pivot 201 se déplace dans la coulisse 250 liée au porte-coulisse 25.

La forme particulière en A des coulisses de guidage 202,212 ainsi que le manque d'alignement des deux pivots 201 et 211 permet de maintenir la carrure 1 horizontale, c'est-à-dire parallèle à sa position de repos initiale, dans toutes les positions à l'exception du point de retournement illustré sur les figures 13 et 14. En effet, les deux pivots 201 respectivement 211 sont incapables de pivoter simultanément, sauf lorsqu'ils sont alignés dans l'axe de retournement, positionnés à 6 heures et à 12 heures. Dans cette position particulière, les deux paires de pivots de guidage 251 et 261 se trouvent dans la portion circulaire de la coulisse 202 respectivement 212. Le porte-coulisse 26 peut alors pivoter autour du pivot 211, les deux pivots de guidage 261 étant également libres de tourner dans la portion circulaire de la première coulisse 212. Le porte coulisse 25 effectue un mme mouvement de retournement autour du pivot 201.

La carrure 1 peut ainsi, uniquement dans cette position particulière, tourner librement autour de l'axe de retournement horizontal 201,211. Dans toutes les autres positions des bras 20, 21, le retournement est bloqué par le non-alignement des pivots 201, 211et par le guidage des paires de pivots 251,261 dans leurs coulisses respectives. Il n'y a donc pas de frottement possible entre les faces frontales de la carrure 1 et la face interne des bras 20,21.

Dans l'exemple de réalisation illustré, le point de retournement est atteint lorsque l'angle a d'inclinaison des bras 20,21 vaut approximati- vement 50°, cette valeur étant choisie en fonction de la longueur des bras et de la largeur totale de la carrure pour assurer un retournement sans collision dans la position illustrée sur les figures 4 à 8 et 13 à 14. On assure ainsi qu'aucun point de la carrure 1 ou des organes de commande 14,15, 16 n'entre en contact avec le cadre 17 lorsque les bras 20,21 sont dépliés ou à nouveau repliés.

Les deux pivots 201 et 211 définissent l'axe de retournement autour duquel la carrure 1 peut tre retournée. Comme ces pivots se déplacent dans les deuxièmes coulisses 250,260 en forme de S, l'axe de retournement, défini par la droite reliant les deux pivots 201,211, traverse la carrure 1 par le centre selon des directions différentes lorsque les bras 20, 21 sont dépliés.

La forme non rectiligne en S des deuxièmes coulisses 250,260 permet de contrôler les forces de frottement exercées contre les pivots 201, 211. En particulier, cette forme permet de varier la force de réaction exercée par frottement contre les coulisses lors du dépliement et du repliement des bras 20,21, de façon à obtenir un effet de déploiement puis de repli élastique plus intuitif. Le mécanisme de retournement pourrait aussi fonctionner, de manière moins confortable, avec des deuxièmes coulisses 250,260 rectilignes.

Dans une variante non illustrée, la position des coulisses et des pivots sur la carrure et les bras peut tre intervertie. Par ailleurs, les "jambes"des coulisses 202, 212 en forme de A pourraient tre élargies vers l'intérieur, de manière à assurer un contact en seul point des pivots 251, 261 et à réduire ainsi le frottement.

Pour retourner la carrure et afficher l'autre face de la montre, le porteur de la montre lève donc la carrure 1 pour dégager les billes à ressort des trous 28, puis fait pivoter les bras 20-21 de 50° (dans cet exemple) jusqu'à la position de retournement illustrée sur les figures 4 à 8 et 13 à 14.

Dans cette position, la carrure 1 peut pivoter librement autour de l'axe de retournement 201-211, en étant guidée par les pivots de guidage 251,261, entre les deux positions horizontales opposées illustrées sur les figures 4 et 7. Le porteur de la montre repousse ensuite la carrure 1 pour replier les bras 20 et 21 et atteindre la deuxième position de repos illustrée sur la figure 10, avec la deuxième face 11 visible. La carrure 1 est maintenue dans cette position par les billes sur ressort non représentées engagées dans d'autres trous 28 sur les faces internes des cornes 171.

Les coulisses 250,260 solidaires de la carrure 1 sont des pièces d'usure. Dans une variante préférentielle, les porte-coulisses 25,26 peuvent donc tre remplacés sans changer toute la carrure. Ils sont donc de préférence rapportés ou vissés sur les faces frontales de la carrure 1 par des vis engagées dans les trous 24 ; les porte-coulisses 25,26 peuvent aussi cacher des vis non représentées permettant d'ouvrir la carrure 1 pour la maintenance ou le remplacement de la batterie.

On constatera que le dispositif décrit permet de retourner aisément la carrure 1 sans devoir retirer le bracelet 13. On constatera aussi que la plus grande portion des différentes coulisses est masquée par les bras 20,21, les porte-coulisses 25,26 et la carrure 1 dans toutes les positions, notamment dans les positions de repos, en sorte que le risque d'obstruction est fortement réduit.

La montre réversible de l'invention comprend avantageusement deux mouvements distincts 12,19 (figure 19) logés l'un contre l'autre dans la carrure 1. Le premier mouvement 12 est un mouvement mécanique à remontage manuel ou automatique, permettant d'afficher l'heure, et éventuellement des fonctions supplémentaires, par exemple un chrono- graphe, au moyen des aiguilles 100 sur la première face 10 de la montre. Le deuxième mouvement 19 est un mouvement électronique, par exemple un mouvement à quartz, permettant d'afficher d'autres indications, par exemple une deuxième heure, la date, etc., sur l'affichage à cristaux liquides 110 de la deuxième face 11. La montre combine ainsi les avantages d'un affichage à aiguilles avec ceux d'un affichage alphanumérique, ainsi que les avantages d'un mouvement mécanique (prestige, fonctionnement sans batterie) avec ceux d'un mouvement à quartz.

Un deuxième mode de réalisation de l'invention est illustré sur les figures 15 à 18. Ce deuxième mode de réalisation a l'avantage de ne pas nécessiter de coulisses dans la carrure 1, ce qui permet d'utiliser une carrure plus fine. Les coulisses sont par ailleurs des éléments fragiles, susceptibles de se bloquer en cas de chocs mécaniques ou d'obstructions par des poussières ou des déchets de peau par exemple. Ce mode de réalisation a

toutefois l'inconvénient de ne pas entièrement exclure le risque de contact entre la carrure ou les organes de commande et le cadre, comme on le verra plus loin.

La montre selon le deuxième mode de réalisation de l'invention est représentée sur la figure 15 en position repliée avec la face 10 comportant un affichage analogique à aiguilles 100 visible sur le dessus.

Elle comporte une carrure 1 reliée de manière articulée à un cadre extérieur 17 au moyen de deux bras 22,23. Les bras sont articulés par rapport au cadre 17 autour d'axes de rotation 220,230 (figure 12) en regard l'un de l'autre, approximativement à 6 heures et à 12 heures. La carrure 1 est apte à pivoter par rapport aux deux bras 22,23 autour d'un axe de retournement défini par les deux pivots 221,231.

Dans cette variante, comme on le voit sur les figures 16 et 17 en particulier, les deux bras 22 et 23 restent en tout temps parallèles entre eux. La carrure 1 illustrée est carrée ou rectangulaire ; la longueur des deux bras 22,23 est inférieure à la largeur de cette carrure, mais suffisante pour permettre un retournement de la carrure, lorsque les bras sont entièrement dépliés perpendiculairement à leur position initiale, sans que les organes de commande 14,15, 16 ou d'autres portions de la carrure n'entrent en contact avec le cadre 17. La longueur des deux bras 22,23 doit donc tre suffisante pour que la distance entre les axes de rotation 220,230 et l'axe de retournement 221,231 soit supérieure à la somme de la demi-largeur de la carrure augmentée de l'épaisseur desdits organes de commande.

L'axe de retournement, défini comme la droite traversant les deux pivots 221,231, traverse la carrure selon une direction fixe parallèle au diamètre 6 heures-12 heures, mais différente de ce diamètre. La carrure 1 étant fixée aux bras 22,23 par des axes sans coulisses, l'angle entre cet axe de retournement et la carrure 1 reste constant tout au long du retournement. La liaison entre les bras 22,23 et la carrure est donc plus rigide que dans le premier mode de réalisation.

Dans la position de repos illustrée sur la figure 15 avec la face analogique 10 visible, et sur la figure 18 avec la face numérique 11 visible, les bras 22,23 viennent se loger en position repliée dans un évidement de la carrure 1. Le mécanisme de retournement est donc très peu visible en position repliée.

Pour retourner la carrure 1 et choisir la face 10 ou 11 à afficher, le porteur de la montre soulève la carrure 1 depuis la position de repos illustrée sur la figure 15 pour dégager les billes sur ressort des trous 28, puis fait pivoter les deux bras 22,23 dans un plan vertical jusqu'à ce que la carrure 1 soit suffisamment éloignée du cadre 17 pour permettre la rotation sans collision de la carrure. La carrure peut alors tre pivotée facilement autour de l'axe de retournement 221,231 pour choisir la face visible 10 ou 11 à afficher. Les bras poursuivent ensuite leur rotation de 180° pour se replier dans l'autre position de repos illustrée sur la figure 18.

Par rapport à la première variante, les organes de commande 14, 15 et 16 peuvent éventuellement dans cette deuxième variante entrer en contact avec le fond du cadre 17 si la carrure est retournée trop rapidement ou trop tardivement, c'est-à-dire lorsque l'angle a parcouru par les bras 22, 23 est sensiblement différent de 90°. En effet, les deux pivots 221, 231 étant toujours alignés, un retournement est possible en n'importe quel point. Par ailleurs, la carrure 1 ne reste pas horizontale durant toutes les phases du déplacement.