ENROULEUSE POUR MATELAS FIBREUX L'invention concerne les techniques de compression puis d'enroulement de matelas fibreux pour permettre leur emballage et leur conditionnement jusqu'à leur lieu d'utilisation. Les matelas fibreux souples, en particulier ceux constitués de laine de verre ou de laine de roche destinés à l'isolation, sont le plus souvent enroulés sur eux-mmes de manière très serrée afin d'éviter qu'ils n'occupent un volume trop important lors de leur transport. Plus le taux de compression du matelas est grand, moins chers sont le transport et le stockage.

En général, les lignes de production fonctionnent en continu et délivrent des matelas de longueur ininterrompue. Ceux-ci sont coupés afin de constituer des rouleaux dont la largeur et la longueur correspondent aux besoins de l'utilisateur.

Sur les lignes de production de matelas de laine isolante, il existe des enrouleuses dont le fonctionnement est plus ou moins automatisé.

Pour remplir leurs fonctions, ces machines doivent posséder un certain nombre de caractéristiques de base. Elles doivent comprimer les matelas de laine autant qu'il est possible et cela de la mme manière sur toute leur longueur mais elles doivent également éviter de détériorer la fibre et le liant qui constituent le matelas isolant.

Par ailleurs, il est important que l'ensemble des opérations se fasse à vitesse suffisante pour tre compatible avec la vitesse de défilement du matelas.

Ce point est particulièrement important pour les lignes modernes dont on désire souvent augmenter la capacité de production. Pour cela, on multiplie les unités de

production de fibres de verre ou de roche en amont, toutes ces unités alimentant successivement le mme matelas dont la vitesse de défilement dépend, toutes choses égales par ailleurs, du nombre de machines en amont.

Pour diminuer les coûts de transport, il faut atteindre sans dégrader le matelas fibreux, des taux de compression élevés. Un but de l'invention est de fournir des matelas fibreux enroulés sur eux-mmes avec des taux de compression élevés et qui retrouvent à la décompression leurs caractéristiques d'origine.

Un but de l'invention est également de fournir une enrouleuse qui ne dégrade en aucune manière les fibres et le liant du matelas fibreux au cours de la compression.

Les rouleaux de matelas de fibres minérales qu'il est possible d'obtenir avec les enrouleuses de l'art antérieur se limitent dans le cas de masses spécifiques de 8 à 10 kg/m3, à des taux de compressions inférieurs à 7/1 si la compression est réalisée en une seule opération et à des taux compris entre 6 et 8/1 avec les procédés comportant deux étapes mécaniques ou une étape mécanique et une étape sous vide.

Les enrouleuses existantes sont de deux types : ou bien les éléments entre lesquels se fait l'enroulement sont essentiellement des éléments de plan, ou bien l'enroulement s'effectue à l'intérieur d'une cavité sensiblement circulaire.

L'invention concerne les enrouleuses du type où l'on utilise pour presser sur le rouleau fibreux ou bien un tapis libre ou bien deux tapis qui forment une sorte de cavité circulaire autour du rouleau.

Parmi les enrouleuses qui utilisent deux tapis transporteurs plans formant un dièdre avec une ouverture de 60° par exemple et à l'intérieur duquel s'effectue l'enroulement du matelas fibreux, certaines utilisent des plaques de compression.

C'est ainsi que la demande de brevet européen EP-A-0 672 014 utilise à la fois pour créer la compression du matelas et pour faciliter l'enroulement un dispositif double. D'une part, une bande transporteuse et, d'autre part, une plaque. La bande transporteuse n'est pas comme à l'habitude portée et entraînée par deux rouleaux mais le deuxième rouleau est remplacé par un cylindre de faible

diamètre ce qui permet d'introduire le transporteur très loin entre la dernière spire et la portion de matelas qui la suit. Le dispositif comporte, par ailleurs, une plaque qui assure à la fois la compression du matelas et son maintien à l'état comprimé.

Ces deux éléments, transporteur « effilé » et plaque sont liés rigidement et s'éloignent vers l'amont du matelas qui s'approche, au fur et à mesure que le rouleau accroît sont diamètre.

Dans le document EP-A-0 374 985, on a également prévu une plaque associée à un transporteur à bande. Sa fonction est seulement de maintenir la compression produite par la bande transporteuse à laquelle elle succède. Ici aussi, l'ensemble est associé rigidement et progresse vers l'amont lorsque le rouleau en formation grossit.

Le document antérieur EP-B-0 551 228 décrit une enrouleuse destinée à enrouler sur lui-mme un matelas fibreux. Elle est du type qui utilise deux tapis entourant tout le rouleau en formation ; elle comporte des moyens de compression du matelas fibreux tels que deux transporteurs à bande, plans, qui se rapprochent l'une de l'autre en constituant un dièdre de faible ouverture. L'essentiel de cette enrouleuse est constitué de deux tapis, enserrant, l'un, sensiblement la moitié de la circonférence du rouleau en formation et l'autre, une partie importante du reste.

La rapidité d'enroulement et le taux de compression possible sans détérioration des matelas fibreux sont excellents. Il est apparu cependant qu'il était encore possible d'améliorer le fonctionnement de l'enrouleuse précédente.

Telle qu'elle est décrite dans le document EP-B-0 551 228, l'enrouleuse présente en effet un exemple de réalisation où une plaque vient maintenir, dans son état de compression, le matelas fibreux compressé par les deux transporteurs à bande évoqués plus haut. Le matelas est en effet contraint de glisser sous la plaque qui se trouve tre parallèle au transporteur support du matelas déjà comprimé.

Parmi les variantes de l'enrouleuse antérieure présentées, celle qui comporte la plaque de glissement constitue une amélioration si on la compare aux autres variantes. Cependant, cette plaque ne joue pleinement son rôle qu'au début de

l'enroulement ; lorsque le rouleau grossit, la distance entre l'extrémité de la plaque et la première spire déjà formée du rouleau s'accroît ce qui peut autoriser une certaine décompression du matelas.

C'est pour palier ce léger inconvénient que la technique de l'invention a été développée.

Selon l'invention, on propose une enrouleuse pour enrouler sur lui-mme un matelas fibreux comportant notamment des moyens de compression du matelas en translation avec un dispositif tel qu'une plaque pour maintenir comprimé le matelas ainsi que deux tapis enserrant, l'un, sensiblement la moitié de la circonférence du rouleau en formation et l'autre une partie substantielle de l'autre moitié dans laquelle le dispositif qui maintient comprimé le matelas est mobile et susceptible de se déplacer vers l'aval au fur et à mesure de l'enroulement du rouleau.

La solution de l'invention permet de bénéficier de 1'effet de la plaque aussi bien au début qu'à la fin de l'opération d'enroulement.

Dans une variante, le moyen de compression situé du mme côté que le dispositif qui maintient comprimé le matelas est également mobile et susceptible de se déplacer vers l'aval au fur et à mesure de l'enroulement du rouleau et, de préférence, le moyen de compression et le dispositif de maintien sont solidaires l'un de l'autre.

Les figures et la description qui suit permettront de comprendre le fonctionnement et les avantages de l'invention.

La figure 1 montre le dispositif de maintien de la compression et le moyen de compression associé en position amont.

La figure 2 montre ces mmes éléments en position aval.

Sur la figure 1, le rouleau 2 du matelas fibreux comprimé 1 commence à tre formé grâce aux tapis 3 et 4 entraînés et/ou guidés par les rouleaux fixes 5 et 6 et les rouleaux mobiles 7 et 8. Le fonctionnement de l'enrouleuse des figures 1 et 2 est expliqué complètement dans le document EP-B-0 551 228. Le matelas fibreux est comprimé par l'action conjuguée de deux convoyeurs à tapis, le

convoyeur inférieur 9 entraîné et/ou guidé par le rouleau 10 (cet ensemble ne changeant pas de position pendant l'enroulement) et le convoyeur supérieur 11 entraîné et/ou guidé par le rouleau 12. Cet ensemble supérieur qui constitue un moyen de compression du matelas fibreux peut tre mobile, d'une part, perpendiculairement au matelas pour en modifier l'épaisseur finale et, d'autre part, dans le sens de déplacement du matelas pour en faciliter l'enroulement.

Sur la figure 1 est également représentée une plaque 13 qui constitue un exemple du dispositif de maintien du matelas 1 dans son état de compression.

Cette plaque est, de préférence, située immédiatement en aval du rouleau 12 qui se trouve à l'extrémité du convoyeur supérieur 11 de manière à éviter une décompression intermédiaire du matelas.

Au cours de son enroulement, le matelas comprimé 1 voit son centre s'éloigner du rouleau 6 fixe tandis que sa courbure diminue. Ce double phénomène a pour conséquence d'éloigner ce mme rouleau fixe 6 de la ligne de contact 14 entre la dernière spire en formation et la spire précédente. L'invention propose, en conséquence, de déplacer la plaque 13 pour la rapprocher de cette ligne de contact 14.

La figure 2 montre la situation des différents éléments de l'enrouleuse après le déplacement de la plaque 13 consécutif à l'enroulement du matelas comprimé.

Sur la figure, on a représenté la plaque 13 et le convoyeur supérieur 12 solidaires, c'est-à-dire qu'ils se déplacent simultanément vers l'aval au cours de l'enroulement.

On ne sort pas du domaine de l'invention si le convoyeur 11 restant fixe, seule la plaque 13 se rapproche du rouleau en formation. Dans ce cas, on aura pu éviter une décompression du matelas comprimé 1 en allongeant la plaque 13 dont une extrémité reste au voisinage du rouleau 12 tandis que l'autre reste proche de la ligne de contact 14. Cette plaque de longueur variable est, par exemple, constituée de deux parties qui se chevauchent partiellement et coulissent l'une par rapport à l'autre.