Domaine technique

La présente invention a trait à une lunette tournante pour pièce d'horlogerie, et notamment pour des montres.

Technique antérieure

De nombreuses montres sont munies d'une lunette tournante utilisée pour afficher ou commander diverses données ou fonctions. C'est notamment le cas des montres de plongée, dans lesquelles la lunette tournante porte des signes indicateurs qui permettent d'afficher avec clarté des intervalles de temps.

Le fait que ces lunettes sont tournantes implique, selon la technique habituelle, qu'elles soient rondes. Il n'est en effet guère facile de donner une forme autre que circulaire à une lunette destinée à tourner.

Or, la mode actuelle est aux montres dites « de forme », c'est-à-dire non circulaires, et notamment quadrangulaires ou ovales. Afin de résoudre le problème, quelques solutions ont été proposées, dans lesquelles la lunette tournante est un anneau élastique qui entoure le verre de la montre et qui est guidé soit par un rail qui s'insère dans la lunette (brevets, JP 58 082181 A Citizen Tokèi, ËP 0 106 803 ETA SA), soit par une gorge qui suit la forme du. cadran et entre les parois de laquelle est insérée la lunette tournante (brevet JP 08 015451 A Citizen Watch Co). Si la lunette souple suit ainsi effectivement le contour du verre dans sa . rotation, cette rotation entraîne une erreur dans la position angulaire des signes indicateurs placés sur la lunette tournante par rapport au centré de rotation des aiguilles. Ainsi, dans le brevet EP 0 106 803, la figure 1 montre bien que, si les index du cadran correspondent bien à ceux de la lunette tournante à midi, trois heures, six heures et neuf heures, ils sont en revanche décalés pour les autres heures.

Pour corriger cette erreur, la demande PCT /CH2005/000038 Storrer propose une lunette comprenant un anneau rotatif élastique pourvu de signes indicateurs inséré entre deux parois de guidage latéral , la distance entre lesdites parois variant de façon à comprimer plus ou moins fortement l'anneau dans certains secteurs et à provoquer ainsi un allongement plus ou moins grand de l'intervalle séparant les signes indicateurs les uns des autres, de façon à rapproch r lésdits signes indicateurs de leur position angulaire correcte par rapport à celle des aiguilles sur tout le pourtour du chemin. Si cette solution est praticable, elle présente cependant quelques inconvénients. Ainsi, la résistance du matériau élastique, soumis à un frottement et à des efforts de compression constants, doit être très élevée, et il est difficile de trouver des matériaux qui présentent une résistance suffisante pendant un temps très long. D'autre part, la déformation de l'anneau porteur des index entraîne aussi une déformation des index eux-mêmes, puisque ceux-ci sont dessinés sur la surface de l'anneau. Ces inconvénients rendent en pratique impossible l'application d'une telle solution dans des montres de prix, dans lesquelles l'apparence de la lunette doit demeurer impeccable longtemps, et pour lesquelles des index qui se déforment selon leur position autour du cadran donnent un aspect de qualité inférieure. De plus, l'orientation de chaque index, qui doit toujours rester la même par rapport au rayon partant du centre de rotation des aiguilles et portant ledit index, n'est pas constante. La demande EP 1 909 148 vise à remédier ces divers inconvénients en proposant une lunette tournante de forme faite d'éléments en matériau non élastiques, comme le laiton, l'acier, ou tout autre matériau non ou très peu déformable. L'anneau rotatif, qui tourne dans un chemin présentant deux parois, comprend plusieurs éléments rigides, dont une série est en contact avec la première paroi, et une autre série avec la seconde, paroi. Chacun : , desdits éléments rigides présente deux côtés obliques par rapport au rayon partant du centre de rotation des aiguilles sur lequel est placé ledit élément; Chaque côté oblique dudit élément rigide d'une série étant en contact avec au moins un élément de l'autre série, le mouvement de l'anneau rotatif entre les parois de guidage provoquant un rapprochement ou un éloignement des éléments d'une série de ceux de l'autre série en fonction des variations de la distance entre les parois, de façon que le côté oblique dudit élément d'une série glisse contre l'élément de l'autre série avec lequel il est en contact et cause ainsi un allongement ou un raccourcissement de l'intervalle selon sa position angulaire par rapport au centre de rotation des aiguilles.

L'expérience montre cependant que ce système a . un défaut majeur : les frottement sont importants, de sorte que la rotation de la lunette exige beaucoup de force. De plus, la position angulaire des index par rapport au centre du cadran ne se maintient pas avec précision.

Exposé de l'invention

La présente invention vise à fournir une lunette tournante non circulaire, qui permette d'équiper des boîtes « de forme », et notamment des montres carrées, rectangulaires ou ovales, évitant l'erreur de position angulaire des signes indicateurs de la lunette par rapport au centre de rotation des aiguilles, sans matériaux élastiques, c'est-à-dire faite d'éléments en matériaux non élastiques, comme le laiton, l'acier, ou tout autre matériau non ou très peu déformable, en évitant un excès de forces de frottement et en assurant une constance de la position angulaire des index avec une précision acceptable. La lunette tournante pour pièce d'horlogerie équipée d'éléments tournants indiquant l'heure selon l'invention comprend au moins une série d'éléments apparents 1 aptes à porter des signes indicateurs 2 et aptes à suivre un chemin non circulaire, et comprend en outre au moins une pièce rotative 3 avec un centre de rotation 4 et pourvue de plusieurs guides radiaux 5, des organes coulissants 6 solidaires des éléments apparents 1 étant placés de façon à pouvoir coulisser le long desdits guides radiaux, la direction du coulissement des organes coulissants étant portée par une droite 7 qui passe par le centre de rotation 4, les organes coulissants, s 'appuyant directement ■ ou indirectement sur au moins une pièce de guidage 8 apte à contraindre lesdits organes coulissants à suivre un chemin non circulaire déterminé lorsque la lunette tourne.

Dans une première forme d'exécution particulière de l'invention, les guides radiaux 5 de la pièce rotative 3 sont des rainures.

Dans une deuxième forme d'exécution particulière de l'invention, applicable à la précédente aussi bien qu'à la forme générale, les organes coulissants 6 sont oblongs.

Dans une troisième forme d'exécution particulière de l'invention, applicable - à chacune des formes d'exécution précitées que les organes coulissants 6 sont insérés dans les rainures formant les guides radiaux 5.

Dans une quatrième forme d'exécution particulière de l'invention, applicable généralement et à chacune des formes d'exécution précitées la pièce rotative 3 est un. anneau circulaire.

Dans une cinquième forme d'exécution particulière de l'invention, applicable aux précédentes, la ou les pièces de guidage 8 présentent deux parois 9 déterminant le tracé du chemin non circulaire et entre lesquelles . ; . ^■ . glisse chaque organe coulissant 6 ou au moins une partie, de chaque organe coulissant. Dans une sixième forme d'exécution particulière de l'invention, applicable ^■■■ ■ aux précédentes, la ou les pièces de guidage 8 présentent au moins un plateau 10 qui s'étend au moins partiellement au-dessus de la. pièce rotative, 3. . . ^· . . ^■■■ _ . ^■ · ^■' . ^·■ : ^· .

Dans une septième forme d'exécution particulière de l'invention, applicable ^{^} . à la forme d'exécution précédente, le plateau s'étend au moins partiellement au-delà du pourtour extérieur de la pièce rotative 3. Dans une huitième forme d'exécution particulière de l'invention, applicable aux deux formes d'exécution précitées, le plateau 10 est pourvu d'au moins un sillon 1 1 non circulaire entre les parois 9. duquel vient se placer au moins un ergot 12 solidaire d'un organe coulissant 6. Description sommaire des dessins

Les dessins représentent, à titre d'exemples, deux formes d'exécution de l'invention. La figure 1 est une vue schématique de dessus d'une lunette pour une pièce

. d'horlogerie dans une première forme d'exécution de l'invention.

La figure .2 est une vue agrandie de la partie de la' figure 1 dans laquelle les organes coulissants sont montrés de manière plus visible. _.

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La figure 3 est une vue de dessus de la base d'une lunette pour une pièce d'horlogerie dans la même forme d'exécution de l'invention, dans laquelle apparaissent une partie des éléments apparents portant des signes indicateurs, la pièce rotative étant visible partiellement. .

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La figure 4 est une coupe selon A- A de la lunette représentée à la figure 3. La figure 5 est une vue en perspective cavalière d'une moitié de la lunette représentée aux figures 3 et 4, la coupe verticale étant également faite selon A- A, mais la vue étant prise depuis l'autre côté.

La figure 6 est une vue en perspective cavalière d'un détail montrant une partiè de la pièce rotative et la couronne permettant de commander sa rotation. - .· ■ ^· .. - . ·

La figure 7 est une vue en perspective cavalière d'un détail montrant une partie de la pièce rotative et plusieurs organes coulissants placés dans les guides. radiau et glissant sur les parois 9 des pièces de guidage 8.

La figure 8 montre un organe coulissant solidaire d'un élément apparent qui: lui est superposé, l'élément apparent faisant partie de la série de ceux qui sont recouverts partiellement par les éléments apparents adjacents. ·. ^■■ .· ^■ *■ ^·

La figure 9 montre aussi un organe coulissant solidaire d'un élément apparent qui lui est superposé, l'élément apparent faisant cependant partie de la série de ceux qui recouvrent partiellement les éléments apparents adjacents.

La figure 10 représente une coupe partielle d'une lunette selon l'invention, dans une deuxième forme d'exécution, dans laquelle la pièce de guidage présente un plateau qui s'étend au-dessus de la pièce rotative et au-delà du pourtour de cette dernière.

Meilleure manière de réaliser l'invention

La lunette tournante selon l'invention est destinée à être posée sur une pièce · d'horlogerie équipée d'éléments tournants indiquant l'heure. La forme donnée habituellement à ces éléments tournants est celle d'aiguilles, mais elle prend parfois celle de disques portant des index, ou éventuellement d'autres formes.

La lunette tournante selon l'invention présente une série d'éléments apparents 1, aptes à porter des signés indicateurs 2, comme des chiffres ou des index, comme en portent le plus souvent les lunettes tournantes classiques. Ces éléments apparents sont de préférence des plaquettes qui s'inscrivent dans un plan parallèle à celui du cadran ou du verre. Chaque élément apparent 1 est fixé, sur un organe coulissant 6. Cet organe coulissant prend de préférence la forme d'un corps oblong. Une pièce rotative 3, qui a la forme d'une couronne circulaire, est placée dans la lunette. Cette pièce rotative est destinée à entourer le mouvement. Son centre de rotation 4 coïncide avec le centre de rotation des éléments tournants indicateurs de l'heure, c'est-à-dire des aiguilles ou des disques. La couronne formant la pièce rotative 3 présente des guides radiaux 5; qui ont ici la forme .de rainures. Ces rainures sont dirigées vers le centre de rotation 4 de la pièce rotative. Chaque organe coulissant est inséré dans une rainure et peut coulisser dans la direction déterminée par les parois de la rainure. La direction du coulissement de l'organe coulissant, est donc portée par une droite 7 passant par le centre de rotation 4. Les organes coulissants sont.de préférence faits d'une seule pièce, comme le montrent les figures 8 et 9. Ils sont de deux types différents : la figure 8 montre un organe coulissant dont l'élément apparent 1 est destiné à être partiellement recouvert, sur ses bords, par les deux éléments apparents qui lui sont adjacents ; la figure 9 montre un organe coulissant destiné à recouvrir partiellement le bord des éléments apparents qui lui sont adjacents. C'est pourquoi, alors que chaque organe coulissant a la même hauteur que les autres, l'élément apparent destiné à se superposer partiellement aux éléments apparents qui l'entourent est placé plus haut que ces derniers. La disposition des éléments apparents les uns par rapport aux autres apparaît assez clairement à la figure 7. La course des organes coulissants, et par conséquent des éléments apparents qui leur sont solidaires, est déterminée par au moins une pièce de guidage 8 sur laquelle s'appuient les organes coulissants. Dans la forme d'exécution montrée dans les figures .1 à 9, les pièces de guidage sont au nombre de deux et font corps respectivement avec la carrure extérieure fixe 15 de la lunette et avec la carrure intérieure 16 destinée à recevoir le mouvement/ Dans cette forme d'exécution, chaque pièce de guidage 8 . présente une paroi 9. Les organes coulissants s'appuient par leurs extrémités ', sur ces deux parois qui se font face, comme le montrent particulièrement les . figures 1 et 2. Lorsque la pièce rotative est actionnée, c'est-à-dire lorsqu'elle tourne autour de son centre de rotation 4, les organes . coulissants suivent le. chemin déterminé par les parois 9. Ce chemin n'étant pas circulaire, les organes coulissants coulissent dans les guides radiaux, en s'éloignant et en se. _r rapprochant tour à tour du centre de rotation 4, et en gardant, toujours la direction d'une droite 7 passant par ce centre. La position angulaire des : éléments apparents 1 reste donc toujours correcte.

Dans une deuxième forme d'exécution, montrée à la figure 10, la pièce de guidage 8 comprend un plateau 10 pourvu d'au moins un sillon 11. C'est ce sillon non circulaire qui détermine le chemin . que . suivent les organes coulissants 6 et par conséquent les éléments apparents 1. Ce plateau et ce sillon sont placés plus haut que l'anneau circulaire formé par la pièce rotative 3. Le sillon présente les deux parois 9 qui guident les organes coulissants 6. Cependant, ce ne sont pas les extrémités des organes coulissants qui s'appuient sur ces parois, mais des ergots 12 qui surmontent les organes coulissants et qui en sont solidaires. Le plateau et le sillon peuvent s'étendre aurdessus de la pièce rotative 3, et au-delà de son pourtour, au moins, partiellement. Ainsi, les ergots peuvent être portés au-delà du pourtour extérieur de l'anneau formant la pièce rotative 3 et entraîner les éléments, apparents à l'extérieur du périmètre de cet anneau, à une plus grande distance : que dans la première forme d'exécution. Inversement, les éléments apparents peuvent être amenés plus largement à l'intérieur de la pièce rotative que dans la première forme d'exécution. Il est ainsi possible sans difficulté d'obtenir une lunette ovale ou rectangulaire d'un allongement marqué, ce qui est malaisé dans la première forme d'exécution. En revanche, l'épaisseur de la lunette est accrue dans cette: deuxième forme d'exécution.

La lunette est actionnée par une roue dentée 13 engrenée sur une denture 14 portée par la pièce rotative 3. Cette roue dentée est elle-même entraînée par une couronne dont l'axe traverse la: carrure extérieure fixe 15, de manière classique. Ce dispositif de commande. permet de placer la lunette à l'abri d'un,: verre et de la carrure, dé manière, à. éviter l'intrusion de corps étrangers, ^■ comme des grains de sable, qui pourraient entraver, le fonctionnement de la . lunette rotative. · ; ;

Il est possible de remplacer la couronne, telle que celle qui est montrée dans les dessins, par une lunette extérieure souple, qui ferait le tour de la carrure extérieure 15, par exemple faite d'un matériau synthétique, et qui serait pourvue d'une. denture qui viendrait s'engrener sur une seconde roue dentée, commandant l'axe sur lequel est fixée la première roue dentée 13. Dans ce cas, la lunette extérieure souple devrait être partiellement insérée dans une gorge faisant le tour de la carrure extérieure 15, ou, inversement, s'appliquer , autour, d'un rebord faisant le tour de ladite carrure. Les deux solutions . peuvent _, d'ailleurs être combinées. La lunette extérieure peut alors être , manceuvrée comme une lunette de plongée classique, ce qui est plus aisé que le maniement d'une couronne habituelle. Pour faciliter la préhension et le maniement de la couronne extérieure souple, et pour la protéger, il est : possible de munir celle-ci d'inserts en matériaux durs. Une telle solution garantit à la lunette rotative la même protection que celle que: donne le dispositif actionné par une couronne de type « remontoir ». Il est toutefois possible de conserver, la couronne de ce type avec la lunette extérieure souple, de façon à permettre la commande au moyen de la couronne si la lunette extérieure se bloque pour une raison quelconque. En pareil cas, il faut, évidemment que la couronne de type « remontoir » puisse être actionnée sans' . être bloquée en raison de sa liaison mécanique indirecte avec la denture de la lunette extérieure souple. Un système classique d'embrayage et de débrayage le permet.

Un dispositif classique de bille ou de doigt à ressort 17 permet d'assurer la position des éléments apparents, et par conséquent des signes indicateurs 2, à l'angle voulu après la rotation de l'organe rotatif, Celui-ci présénte sur sa face intérieure une série de soixante creux correspondant à la forme de la bille ou de la tête du. doigt qui vient s'y loger. .

Possibilités d ^? application industrielle: .

L'invention est utilisable essentiellement sur des montres-bracelets.