Dans les semelles intérieures de chaussures traditionnelles, la partie inférieure du pied, ou plante, repose sur la semelle plus ou moins selon un seul plan. Les orteils, les articulations métatarsiennes, la voûte plantaire et le talon reposent en effet essentiellement sur un mme plan.

Dans l'art antérieur, on a proposé de nombreuses variantes de semelles, éventuellement composites, aux formes complexes dans le but d'obtenir divers effets : meilleur comfort, traitement de la transpiration, absorption des vibrations etc... Il s'agit parfois de semelles multi-couches où la plante du pied repose sur des niveaux ou des surfaces différents.

Il a maintenant été constaté de manière surprenante qu'une configuration particulièrement simple d'une semelle apporte à l'utilisateur un avantage considérable si elle est utilisée dans une chaussure de sport. En effet, cette semelle donne au pied une position qui améliore considérablement le rendement physique des membres inférieures, au moins dans certaines disciplines sportives.

En résumé, l'invention concerne une semelle intérieure pour, ou de, chaussures ou souliers présentant une épaisseur non uniforme. La semelle comprend au moins deux niveaux essentiellement plats et parallèles dont les plans

sont séparés de 0,8 à 6,0 mm, de préférence de 1,0 à 3,0 mm. La plage de plus grosse épaisseur supporte au moins les orteils du pied, la plage de plus petite épaisseur supporte au moins le talon dudit pied. La semelle peut comprendre 2 à 4 niveaux qui résultent de couches de matière d'épaisseur identiques ou non. La semelle est plus particulièrement destinée à des chaussures de sport, en particulier pour le cyclisme.

L'invention propose donc une semelle intérieure de chaussures ou pour chaussures présentant sur sa longueur une épaisseur non uniforme. Elle comprend au moins deux niveaux essentiellement plats et parallèles dont les plans sont séparés par exemple de 0,8 à 6,0 mm selon la souplesse et le nombre de niveaux de la semelle. La plage de plus grosse épaisseur est apte à supporter au moins les orteils du pied, la plage de plus petite épaisseur étant apte à supporter au moins le talon dudit pied. Les plages s'étendent de part et d'autre de l'axe longitudinal pour former la semelle complète.

Selon un mode de réalisation, la semelle selon l'invention comporte plusieurs niveaux plats superposés, formant plateaux, essentiellement parallèles, mais de longueur différentes, de sorte que l'épaisseur s'accroît vers l'avant de la semelle.

Selon ce mode de réalisation, la semelle comporte ainsi un niveau inférieur occupant toute la longueur du pied et sur lequel pose toujours le talon. La semelle présente alors un ou des niveaux supérieurs de longueur plus courtes et différentes l'une de l'autre. Le niveau le plus élevé sert toujours à la pose des orteils.

Suivant la longueur du ou des niveaux supérieurs, les articulations métatarsiennes et la voûte plantaire posent seules ou ensemble sur celui ou ceux-ci ou sur le niveau inférieur.

Quelles que soient les combinaisons utilisées, il est apparu que c'est toujours la position du talon sur le niveau inférieur, par rapport aux orteils sur le niveau le plus élevé, qui augmente la puissance ou le rendement des membres inférieurs.

On a constaté qu'une différence d'un millimètre par niveau est déjà suffisante pour influencer favorablement et de manière substantielle le rendement physique des membres inférieurs, par exemple lorsqu'une force importante doit tre exercée sur la pédale d'un vélo.

La longueur, le nombre, l'épaisseur et le contour des niveaux supérieurs peuvent varier en fonction des types de chaussures de sport, du sport pratiqué ou du confort souhaité. On comprendra que des variations sensibles hors de la planéité peuvent tre envisagées, en particulier en dehors des zones d'appui, sans sortir du cadre de l'invention.

Les sports les plus adaptés pour l'invention sont le vélo, en particulier les compétitions dites"tout terrain" (VTT) pour lesquels la puissance du pied sur les pédales a une grande importance. L'augmentation de la puissance a été vérifiée dans diverses circonstances en utilisant un dynamomètre, cette augmentation variant de 5 à 25 %.

On a par ailleurs constaté également un effet très favorable si une semelle selon l'invention est adaptée à une paire de palmes, ou plus encore, à une monopalme.

La matière utilisée pour la semelle de chaussures de sport peut varier mais est généralement identique à celle de semelles traditionnelles dont la semelle est faite, par exemple en cuir mince, liège, latex, mousse de polyuréthanne, caoutchouc ou plastique. La matière de manière connue, peut comprendre une surface ou texture plus ou moins rugueuse ou présenter des perforations.

Une semelle selon l'invention peut tre obtenue par exemple par collage, à l'avant d'une semelle classique monocouche en cuir mince peu rigide, d'un élément plat en latex d'un millimètre ou plus d'épaisseur recouvrant entièrement environ le quart avant de l'extrémité de la semelle originale.

On comprendra que, étant donné sa flexibilité, la semelle peut généralement tre placée dans le soulier soit la face plate, sans niveau, vers le bas, soit la face plate vers le haut.

Selon une variante plus conforme aux productions en grande série, la semelle selon l'invention peut tre fabriquée directement par moulage d'une pièce. Les épaississements peuvent tre symétriques ou asymétrique par rapport à un plan central contenant la partie arrière non épaissie de la semelle selon l'invention.

De mme les passages de niveaux peuvent tre plus ou moins progressifs ou arrondis, tout en conservant des plateaux essentiellement parallèles. Selon un mode de réalisation,

une ou plusieurs parties de la semelle peuvent présenter une surface non plate, par exemple complémentaire à la surface du pied.

Trois cyclistes sportifs, de puissance et de niveau semblables, ont testé une semelle plate selon l'invention présentant trois plateaux, c'est à dire une épaisseur supplémentaire de 1 mm sous les phalanges métatarsiennes et encore une épaisseur supplémentaire de 1 mm sous les orteils. Un dynamomètre est fixé d'une part à un point d'accrochage statique et d'autre part au niveau de la selle d'un vélo. Les souliers sont des souliers de cyclistes professionnels clipsés à la pédale (pédale automatique).

Les forces de traction maximales ont été mesurées à deux reprises. Les résultats sont reproduits ci-dessous. traction (kg) avec semelle cycliste plate classique selon l'invention n° 1 15 à 16 22 à 23 n° 2 16 à 17 22 à 24 n° 3 14 à 15 20 à 21 Avec des semelles équivalentes présentant une épaisseur de 0,5 mm les puissances développées n'augmentent que de 1 à 1,5 kg.

Certaines variantes ou autres aspects de l'invention sont illustrés dans les dessins en annexe dans lesquels : -la fig. 1 représente une semelle à deux niveaux -la fig. 2 représente la mme semelle vue du dessus -la fig. 3 représente une semelle à deux niveaux

-la fig. 4 représente une autre semelle à deux niveaux -la fig. 5 représente une semelle à trois niveaux -la fig. 6 représente une semelle à quatre niveaux -la fig. 7 est une vue du dessus d'une variante préférée d'une semelle à trois niveaux.

La fig. 1 représente une vue schématique de côté d'un pied et d'une première semelle en coupe à deux niveaux. Le niveau inférieur 1 supporte le talon 8 et le niveau supérieur 2 supporte les orteils 5, les articulations métatarsiennes 6 et la voûte plantaire 7. Les plages des deux niveaux sont représentées en plan, vue du dessus, à la fig. 2. La séparation entre les deux niveaux parallèles se fait progressivement en 9, selon un plan incliné, et est esentiellement perpendiculaire à l'axe longitudinal de la semelle.

La fig. 3 représente une autre semelle à deux niveaux dans laquelle le niveau inférieur 31 supporte les articulations métatarsiennes 36, la voûte plantaire 37 et le talon 38.

Le niveau supérieur ne supporte que les orteils 35.

La fig. 4 représente encore une autre semelle à deux niveaux dans laquelle le niveau inférieur 41 supporte la voûte plantaire 47 et la talon 48 et le niveau supérieur 42 supporte les orteils 45 et les articulations métatarsiennes 46.

La fig. 5 représente une semelle à trois niveaux : un niveau inférieur 51 pour le talon 8, un niveau 52 intermédiaire pour la voûte plantaire 7 et les articulations métatarsiennes 6, et un niveau supérieur 53 pour les orteils 55.

La fig. 6 représente une semelle à quatre niveaux : un niveau inférieur pour le talon 68, un niveau 62 pour la voûte plantaire 67, un niveau 63 pour les articulations métatarsiennes 66, et un niveau 64 pour les orteils 65.

La fig. 7 illustre une vue du dessus d'une semelle à trois niveaux. De manière naturelle, la séparation entre les plages 72 et 73 se fait en oblique par rapport à l'axe longitudinal de la semelle.