La présente invention concerne un dispositif d'ébavurage de brames en acier, ou produits métalliques plats similaires, destiné à enlever les bavures existantes sur les extrémités des brames, notamment avant que celles-ci soient laminées.

Un procédé classique de fabrication de produits plats en acier consiste à couler l'acier liquide en continu dans des lingotières de coulée continue. En sortie de l'installation de coulée, le ruban d'acier encore chaud est découpé en pièces de longueur variable en fonction des besoins, appelées brames. Cette découpe est classiquement effectuée à la volée, c'est à dire lors du défilement du dit ruban, perpendiculairement au sens de défilement, et à l'aide de chalumeaux oxy-coupeurs . Cette découpe provoque des bavures d'oxycoupage sur les deux extrémités, appelées respectivement tête et queue, de la brame ainsi coupée, ces bavures étant particulièrement importantes sur la face inférieure, c'est à dire du coté où débouche la flamme du chalumeau. Ces bavures, qui s'étendent sur toute la largeur de la brame, ont typiquement une largeur de 20 à 50 mm et une épaisseur de 10 à 15 mm.

Or, du fait de 1 'oxycoupage, le métal constitutif de ces bavures a une composition chimique et des caractéristiques mécaniques différentes de l'acier de la brame. Ces bavures doivent donc être retirées avant le laminage à chaud pour éviter tout défaut sur le produit laminé mais aussi pour éviter que les bavures abîment à la longue les cylindres de laminage ou se détachent de manière aléatoire lors du laminage et s'accumulent en divers endroits de l'outil de laminage, avec le risque de provoquer au bout d'un certain temps des dysfonctionnement de celui-ci.

On connaît déjà différents procédés utilisés dans

1 ' industrie pour supprimer ces bavures . Une première méthode consiste à enlever les bavures sur la brame encore chaude, juste après la découpe en sortie de la coulée continue, par tranchage par des disques de découpe ou par martelage, mais il faut alors autant d'équipement d'ébavurage que de lignes de coulée continue.

D'autres équipements d'ébavurage sont placés avant l'entrée des brames dans le laminoir à chaud, mais il faut là encore autant d'équipements que de flux de brames différents.

Différents systèmes d'ébavurage ont déjà été proposés. Ainsi, le document FR-A-2 553 318 décrit une machine d'ébavurage comportant une lame à double tranchant montée sur un bras oscillant et s'etendant transversalement à la direction longitudinale de la brame. Le bras oscillant peut se déplacer entre deux rouleaux voisins d'un chemin à rouleaux de transport de la brame, autour d'un axe d'oscillation orienté parallèlement aux axes des rouleaux, et donc parallèlement au bord de la brame à ebavurer. Lorsque la tête d'une brame est amenée au dessus du bras oscillant, un pivotement de celui-ci dans le sens de l'avancée de la brame permet d'enlever la bavure de tête de brame, par un tranchant de la lame se déplaçant sensiblement tangentiellement à la surface inférieure de la brame. La brame est ensuite déplacée jusqu'à amener la queue de brame à l'aplomb du bras oscillant, et un pivotement du bras oscillant dans l'autre sens permet d'enlever la bavure de queue de brame par 1 ' autre tranchant de la lame. Un tel système nécessite toutefois d'arrêter le déplacement de la brame et de la positionner précisément au moyen de butées avant d'actionner le bras oscillant. En particulier, pour 1 ' ébavurage de la queue de brame, il est nécessaire de faire avancer la brame au-delà de la position requise, puis de mettre en place la butée et de reculer la brame contre la dite butée. L'utilisation de

ce système entraîne donc des pertes de temps dues à l'arrêt nécessaire de la brame pour la découpe de la bavure et aux mouvement d'avance et de recul nécessaires pour la positionner. Dans d'autres dispositifs, tels que décrits dans les documents FR-A-2 645 779 ou US-A-5, 253 , 398, un porte- lame orienté parallèlement au bord de la brame à ebavurer porte plusieurs couteaux orientés transversalement à ce bord. Après avoir fait pénétrer ces couteaux dans la bavure jusqu'à la surface inférieure de la brame, le porte-lame est déplacé parallèlement au dit bord, chaque couteau enlevant une partie de la bavure sur une longueur égale au déplacement du porte-lame. De tels dispositifs permettent d'éviter un positionnement de la brame aussi précis que dans le système décrit précédemment. Par contre, ils nécessitent des moyens de déplacement vertical du porte-lame et l'utilisation de butées mobiles s 'appliquant sur la face supérieure de la brame pour empêcher son soulèvement lorsque les couteaux pénètrent dans la bavure.

De manière générale ces systèmes sont encombrants et nécessitent tous des mécanismes complexes pour les mouvements des lames ou des butées ainsi que des moteurs ou vérins de commande de ces mécanismes. Ces dispositifs sont donc coûteux tant en investissement qu'en maintenance et en consommation d'énergie. De plus, la brame doit nécessairement être arrêtée pour procéder à 1 'ébavurage. Ces dispositifs, du fait de leur encombrement, sont généralement situés avant le four de réchauffage du laminoir et leur efficacité dépend beaucoup de la température de la brame au moment de 1'ébavurage, ainsi que de sa planéité, très variable avant 1 'enfournement .

La présente invention à pour but de résoudre ces divers problèmes et vise notamment à assurer un ébavurage efficace, permettant d'enlever pratiquement toutes les

bavures. Elle vise aussi à enlever complètement ces bavures sans risquer cependant de blesser la brame par les couteaux. Elle vise encore à fournir un dispositif de conception simple, de faible encombrement, et ne nécessitant pas de moyens de commande ou d'actionneurs consommateurs d'énergie électrique. Elle vise encore à fournir un dispositif ayant un coût réduit tant en investissement qu'en maintenance. Enfin, elle vise à réduire le nombre de dispositifs d'ébavurage nécessaires dans une installation de production regroupant des installations de coulée continue et de laminage, et à supprimer le passage des brames par un poste de travail supplémentaire entre la coulée et le laminage.

Avec ces objectifs en vue, la présente invention a pour objet un dispositif d'ébavurage de brame comportant au moins une lame s ' étendant transversalement à une direction de déplacement de la brame et mobile selon cette direction, sensiblement tangentiellement à la surface inférieure de la brame, caractérisé en ce qu'il comporte un palpeur mobile pouvant être placé sur la trajectoire de la brame de manière à être actionné par une face frontale d'extrémité avant de la brame lors du déplacement de celle-ci, et des moyens de déplacement des lames pour déplacer les dites lames à partir d'une position située en amont du palpeur dans le sens de déplacement de la brame et à une vitesse supérieure à celle de la brame, lorsque la brame arrive au contact du dit palpeur et déplace celui-ci.

Ainsi, le dispositif selon l'invention permet d'enlever la bavure de la face frontale située vers 1 ' avant de la brame par rapport à son sens de déplacement, pendant le déplacement de celle-ci, et donc sans qu'il soit nécessaire de l'immobiliser ni de la positionner. Comme on le comprendra mieux par la suite, le dispositif selon l'invention utilise l'énergie cinétique de la brame en déplacement pour entraîner les

lames et réaliser 1 ' ébavurage à la volée lors du dit déplacement.

Préférentiellement, le dispositif est placé en sortie du four de réchauffage, sur une table d'amenée des brames vers une cage dégrossisseuse du laminoir à chaud. Cet emplacement permet d'utiliser un seul dispositif pour toutes les brames qui doivent être laminées sur le train à chaud et, en assurant 1 ' ébavurage à la volée sur le trajet normal des brames entre le four de réchauffage et le dégrossisseur, évite le transport supplémentaire des brames qui serait nécessaire pour les faire passer dans un poste d'ébavurage indépendant. Par ailleurs, 1 ' ébavurage est effectué automatiquement, et donc de manière certaine, avant toute opération de laminage. De plus, la température élevée de la brame en sortie du four de réchauffage, typiquement de 1100 à 1250°C, facilite le retrait de la bavure, car à cette température l'attache de la bavure sur la brame est relativement fragile, l'énergie nécessaire pour retirer la bavure est réduite, et la sollicitation mécanique des différents éléments du dispositif est faible. Ceci assure un grande longévité de fonctionnement en continu et permet de réduire les dimensions du dispositif, autorisant ainsi son implantation par exemple entre deux rouleaux successifs de la table à rouleaux servant classiquement à transporter les brames du four jusqu'au dégrossisseur. De plus encore, la planéité des brames est meilleure, car à cet endroit, elles ne sont pas cintrées comme peuvent l'être des brames chaudes empilées avant enfournement. On notera que, bien que le retrait des bavures ne soit effectué qu'en sortie du four de réchauffage, le four ne risque cependant pas d'être pollué par des éventuelles chutes de bavures, car seulement une part infime des bavures tombent lors du passage dans les fours de réchauffage à longerons.

Selon un mode de réalisation particulier, les

moyens de déplacement des lames comportent des bras porte-lames pivotants autour d'un premier axe fixe perpendiculaire à la direction de déplacement, le dit premier axe étant situé dans une zone située sensiblement à l'aplomb du palpeur dans la dite position d'attente, et le palpeur est monté sur des bras de palpeur pivotant autour d'un deuxième axe fixe parallèle au premier axe, les bras de palpeur étant reliés aux bras porte-lame par des biellettes de liaison, dans une configuration telle que un déplacement du palpeur dans le sens de déplacement de la brame provoque un déplacement des lames dans le même sens et avec une amplitude supérieure à celle du dit déplacement du palpeur.

Le système de bras et biellettes constitue un amplificateur de vitesse grâce auquel les lames, dont le déplacement est provoqué par le déplacement du palpeur, lui même poussé par la brame, sont entraînées plus rapidement que la brame elle-même. Les lames qui sont situées, dans la position d'attente du dispositif, en amont du palpeur, viennent en contact avec la face inférieure de la brame à une distance prédéterminée de la face avant et, en se déplaçant tangentiellement sous la face inférieure de la brame, rattrapent la face avant de la brame au cours de son déplacement et, ce faisant, arasent les bavures et les décrochent de la brame. La dite distance est déterminée de manière à ce que les lames puissent saisir toutes les bavures, et pourra par exemple être typiquement de l'ordre de 10 cm, ce qui est en général suffisant pour pouvoir retirer toutes les formes de bavures tout en n'affleurant que sur une faible longueur la brame, en évitant ainsi tout risque de marquer sa surface inférieure sur une plus grande longueur.

Par ailleurs, comme on le verra mieux par la suite, et du fait que les lames sont montée sur un bras pivotant dont l'axe se trouve sensiblement à l'aplomb de la face

avant de la brame lors de l'ébavurage, les lames se retrouvent, après l'enlèvement des bavures, dégagées suffisamment en dessous de la face inférieure de la brame, supprimant ainsi tout risque de marquer la brame lorsque celle-ci poursuit son déplacement au-dessus du dispositif.

Pour ramener ensuite les bras porte-lames dans la position d'attente, le dispositif comporte des moyens de rappel qui peuvent être constitués simplement par un contrepoids ou préférentiellement, en plus ou à la place du contrepoids, par un vérin agissant par exemple sur une biellette liée en rotation aux bras porte-lames. Ce vérin, par exemple un vérin pneumatique, est commandé pour ramener le dispositif dans sa position d'attente après que la brame soit entièrement passée au-dessus du dispositif d'ébavurage, par exemple simultanément avec la commande de défournement de la brame suivante. Ce vérin, mis en échappement libre ou contrôlé dés que le dispositif a été ramené dans sa position d'attente, peut également servir d'amortisseur lors de l' ébavurage, pour éviter un pivotement trop rapide des bras porte-lame, dû au choc lors de 1 ' arrivée de la brame au contact du palpeur.

Par ailleurs, la commande de déplacement des lames est totalement mécanique, la position des lames par rapport à la face frontale de la brame au cours de 1 'ébavurage étant déterminé par la géométrie du système, en particulier par le positionnement relatif des axes des bras porte-lames et des bras de palpeur, et la longueur de ceux-ci et des biellettes de liaison. La précision de détection de la position de la face à ebavurer est donc garantie et il ne peut donc y avoir de dérive ou perturbation qui seraient dues à des moyens de détections de positon séparés des outils d'ébavurage. Un autre avantage encore est que la vitesse relative des lames par rapport à la brame peut rester

suffisamment faible, dépendant uniquement de la géométrie du système, par exemple de l'ordre de 20 % de la vitesse de la brame, ce qui assure un ébavurage en douceur, sans choc susceptible de détériorer le tranchant des lames. La durée de vie estimée des lames peut atteindre deux ans soit environ 250000 ébavurages . Par ailleurs, le mécanisme est à faible inertie et ne crée qu'un choc mou de la brame sur le palpeur lors de l'entrée en contact, ce qui assure des contraintes réduites sur les différents organes du dispositif et donc une plus grande longévité et une maintenance réduite.

Selon une autre disposition particulière, les lames sont montées sur une extrémité de biellettes porte-lame articulées par leur autre extrémité sur une extrémité supérieure des bras porte-lame et reliées par ailleurs aux dits bras porte-lame par des moyens de liaisons déformables élastiquement, ces moyens comportant par exemple une tige de liaison munie d'un ressort de compression agissant pour éloigner les lames du premier axe d'articulation et d'une butée réglable pour limiter le pivotement des biellettes porte-lame. Ainsi, bien que l'extrémité du bras pivotant suive une trajectoire en arc de cercle, le tranchant des lames peut suivre précisément la trajectoire rectiligne de la brame entre le moment où les lames arrivent en contact avec la face inférieure de la brame et le moment où elles dépassent la face frontale, après 1 ' arasage complet de la bavure.

Préférentiellement, le dispositif comporte plusieurs biellettes porte-lame articulées indépendamment l'une de l'autre sur les dits bras porte-lames et chacune des dites biellettes porte-lame ayant ses propres moyens de liaison élastiques avec les dits bras porte-lame. Toutes les lames ainsi disposées côte à côte dans la direction de la largeur de la brame, peuvent ainsi épouser parfaitement la surface inférieure de la brame sur toute la largeur de celle-ci, malgré les éventuels

défauts de planéité de la brame, chaque biellette porte- lame pivotant plus ou moins, grâce à la déformation élastique des dits moyens de liaison, en fonction de la position exacte en hauteur de la zone de la brame située à l'aplomb de chaque lame.

Parmi les autres avantages, on notera encore la simplicité de fonctionnement du mécanisme qui est une garantie de fiabilité, tout dysfonctionnement pouvant par ailleurs être rapidement détecté, notamment du fait que la localisation du dispositif sur le parcours normal de la brame avant le dégrossisseur le rend aisément visible et accessible par le personnel surveillant le laminoir, ainsi qu'une construction purement mécanique et peu coûteuse par rapport aux dispositifs selon l'art antérieur.

D'autres caractéristiques et avantages apparaîtront dans la description qui va être faite à titre d'exemple d'un dispositif d'ébavurage de brame conforme à 1 ' invention. On se reportera aux dessins annexés dans lesquels :

- les figures 1 à 3 représentent schématiquement le principe du dispositif, dans les trois phases successives d'attente, d'ébavurage, et de dégagement après ébavurage, - les figures 4 à 6 représentent, dans les trois même phases, un mode de réalisation préférentiel du dispositif, la figure 7 montre les moyens de rappel du dispositif dans la position d'attente, - la figure 8 est une représentation simplifiée du dispositif dans la position d'ébavurage, en vue frontale selon la flèche F de la figure 5.

Sur les dessins des figures 1 à 3, on a représenté schématiquement une brame 1 dont la face frontale 2, communément appelé tête de brame, comporte une bavure

d' oxycoupage 3, s'etendant à partir de cette face frontale vers le bas, en dessous de la face inférieure 4 de la brame. La brame 1 est en déplacement, dans le sens de la flèche FI sur une table à rouleau classique. Le dispositif d'ébavurage 5, disposé entre deux rouleaux 6 de cette table, y a été schématisé pour faciliter la compréhension de son fonctionnement, lors de 1 ' ébavurage.

Le dispositif d'ébavurage comporte des lames 11 montées sur une extrémité supérieure d'un bras porte- lames 12 articulé autour d'un premier axe A horizontal et perpendiculaire à la direction de déplacement de la brame, et donc parallèlement aux axes des rouleaux 6. Il comporte par ailleurs un palpeur 13 porté par une extrémité supérieure d'un bras de palpeur 14 articulé autour d'un deuxième axe B parallèle au premier axe A. Les lames 11 sont montées articulées autour d'un axe C sur le bras porte-lame 12, et un ressort de compression 16 est placé entre les dites lames et le bras 12. Les extrémités inférieures des bras 12 et 14, respectivement opposées aux lames et au palpeur par rapport à leurs axes d'articulation, sont reliées par une biellette de liaison 15.

La position des axes A et B ainsi que les dimensions des bras 12 et 14 sont telles que, dans la position d'attente représentée figure 1, le palpeur 13 est situé au dessus du plan PR de roulement de la table à rouleaux, dans la trajectoire de la brame 1 et en face de sa surface frontale 2. Dans cette position d'attente, les lames 11 sont situées en dessous de ce plan PR, le tranchant 111 des lames étant par ailleurs situé en amont du palpeur, dans le sens FI de déplacement de la brame. La distance entre le plan PR et l'axe A d'articulation du bras porte lame 12 est légèrement inférieure à la distance entre le dit axe A et le tranchant 111 des lames.

Lorsque la brame 1 se déplace dans le sens de la

flèche FI, sa face frontale 2 arrive au contact du palpeur 13 et, en poussant celui-ci, fait pivoter le bras de palpeur 14 autour de l'axe B, ce qui entraîne, par l'intermédiaire de la biellette 15, un pivotement correspondant du bras porte-lames 12. Ce faisant, le tranchant 111 des lames 11 vient en contact avec la face inférieure 4 de la brame, en un point situé en retrait par rapport à sa face frontale. Simultanément avec la poursuite du déplacement de la brame, les lames 11 se déplacent tangentiellement à la face inférieure 4 dans le même sens FI que la brame, mais à une vitesse supérieure à celle-ci.

On notera que le tranchant 111 des lames 11 peut suivre le déplacement rectiligne de la brame grâce à l'articulation des lames sur le bras porte-lame, autour de l'axe C, et grâce aux ressorts 16 qui se compriment à partir du moment de l'entrée en contact du tranchant avec la face inférieure 4, en autorisant le pivotement des lames vers le bas tout en maintenant leur tranchant 111 pressé contre la brame.

A la figure 2, le dispositif est représenté dans une position dans laquelle le tranchant 11 des lames a rejoint la face frontale 2 de la brame, après avoir enlevé la bavure 3. On notera que dans cette position, le tranchant 111 des lames s'est rapproché du palpeur 13, puisque les lames se sont déplacées plus rapidement que le dit palpeur.

A la figure 3, la brame a poursuivi son mouvement en continuant à repousser le palpeur 13. Le bras de palpeur 14 a continué son pivotement autour de l'axe B, entraînant de même le bras porte-lame 12 en pivotement avec un angle supérieur à celui effectué par le bras de palpeur. Dans cette position, du fait de sa rotation, le palpeur se retrouve en dessous du plan PR, de même que les lames 11, et autorise ainsi la poursuite du déplacement de la brame, sans interférer avec celle-ci.

L'amplification de vitesse des lames 11 par rapport au palpeur 13 est provoquée par la disposition particulière des axes A et B et par la longueur des bras 12 et 14. Dans l'exemple représenté, l'axe A est situé à un niveau en dessous de l'axe B, la longueur des bras entre respectivement les lames et l'axe A d'une part et le palpeur et l'axe B d'autre part, étant sensiblement égale. Cette disposition ne représente toutefois qu'un cas possible parmi de nombreux autres. Comme on le comprendra aisément, il suffit en fait de manière générale que, si l'on désigne par T le tranchant 111 des lames, P le point de contact du palpeur sur la brame, D l'axe d'articulation de la biellette de liaison 15 sur le bras de palpeur 14, et E l'axe d'articulation de la dite biellette 15 sur le bras porte-lame, le rapport AT / AE soit supérieur au rapport BP / BD.

Après avoir expliqué le principe de la cinématique du dispositif selon l'invention, on va maintenant décrire en relation avec les figures 4 à 8 un mode de réalisation pratique de ce dispositif, utilisé pour 1 'ébavurage des têtes de brames, et disposé sur la table à rouleau d'acheminement des brames entre la sortie d'un four de réchauffage et une cage dégrossisseuse d'un train à bande . Le dispositif est placé entre deux rouleaux 6 de la table à rouleaux. Le palpeur 13 est constitué par un bossage central d'une poutre 17 s'etendant transversalement à la table à rouleaux et ayant une longueur supérieure à la largeur des brames 1 à ebavurer. La poutre 17 est fixée par ses extrémités sur les extrémités supérieures des bras de palpeur 14, qui sont montés pivotant autour de l'axe B au moyen de tourillons 18, solidaires des bras de palpeur 14 et guidés dans des paliers 19 d'un bâti fixe 20, représenté seulement partiellement.

Le dispositif comporte une pluralité de lames 11

juxtaposées transversalement à la direction de déplacement de la brame 1, avec un jeu fonctionnel minimal entre deux lames adjacentes, de manière à pouvoir agir sur toute la longueur de la bavure 3. Chaque lame est montée sur des biellettes porte-lame 21 montées pivotantes autour de 1 ' axe C sur 1 ' extrémité supérieure des bras porte-lames 12. Chaque bras porte-lame 12 est constitué de deux flasques 22 soudés sur une bague 23, et tous les bras 12 sont solidarisés entre-eux en rotation par exemple par clavetage des bagues 23 sur un arbre principal 24 d'axe A. L'arbre principal est monté tourillonnant à ses deux extrémité dans des paliers du bâti 20, l'ensemble des bras porte-lames étant entièrement situé entre les deux bras de palpeurs 14. Deux des flasques 22, par exemple les flasques 22', situés vers l'intérieur, des bras porte-lames situés le plus vers l'extérieur, se prolongent du coté opposé aux lames et portent un contrepoids 25. Les autres flasques 22" de ces bras comportent un prolongement 26 s'etendant également à l'opposé des lames et portant un tourillon 27 d'axe E. Une biellette 15 relie une extrémité inférieure 28 des bras de palpeur 14 au dit prolongement 26 en étant articulé d'une part sur la dite extrémité 28 par une articulation 29 d'axe D et d'autre part sur le tourillon 27. Afin de pouvoir régler le dispositif, en ajustant la distance entre les axes D et E, le tourillon 27 est monté pivotant sur une chape 30 coulissante sur la biellette 15 et réglable en position par un système 31 à vis et écrou.

Chaque bras porte-lame 12 comporte des pattes 32 s'etendant sensiblement perpendiculairement au bras 12 et sur lesquelles est montée pivotante une bague 33 traversée par une tige filetée 34 portant une chape 35 articulée sur la biellette porte-lame 21, à distance de l'axe C. Un ressort de compression 16 est placé autour de la tige filetée 34, entre la bague 33 et une rondelle de butée 36, et tend à faire pivoter la biellette porte-lame

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21 dans le sens d'un éloignement de la lame 11 de l'axe A. Un écrou 37, vissé sur la tige 34 et butant sur la bague 33 de l'autre coté du ressort 16, limite le pivotement de la biellette porte-lame 21 et permet le réglage de la position de la lame 11.

Au vu des figures 4 à 6 représentant respectivement le dispositif dans la position d'attente (figure 4) , puis dans la position d'ébavurage (figure 5}, et enfin dans la position de dégagement après ébavurage (figure 6) , on comprendra aisément le fonctionnement du dispositif, qui s'effectue de manière similaire, du point de vue cinématique, à ce qui a été décrit en relation avec les figures 1 à 3.

On notera que le système d'articulation des biellettes porte-lame 21 sur les bras porte-lame 12, en combinaison avec le système de poussée élastique de ces biellettes, permet non seulement de transformer le mouvement circulaire des bras porte-lame en un mouvement rectiligne des arrêtes des lames, permettant de suivre précisément tangentiellement la surface inférieure de la brame lors de son déplacement pendant la durée de 1' ébavurage, mais il permet aussi d'adapter automatiquement la position des lames à la géométrie de la brame. Ainsi, plus le nombre de lames pouvant pivoter indépendamment l'une de l'autre est élevé, plus le dispositif sera capable de s'adapter à la forme, creux ou bombé, de la face inférieure de la brame, et donc d'effectuer un ébavurage optimal sur toute la largeur de la brame. Par exemple, quatre lames et porte-lames montés sur un même arbre constituent un bon compromis, pour une largeur totale de l'ordre de 2 000 mm, entre une trop grande complexité du dispositif et une efficacité satisfaisante .

On notera, en relation avec la figure 6, que, après l'ébavurage, l'ensemble porte-lame constitué par les bras 12 et les biellettes 21 est totalement dégagé en dessous

de la face inférieure de la brame, de même que les bras 14 et la poutre 17 du palpeur, le poids de ces éléments (situés du coté droit des axes A et B sur la figure 6) étant suffisant pour maintenir le dispositif dans cette position, dans laquelle une certaine distance existe entre la face inférieure de la brame et le palpeur et les lames. Dans ce cas, le contrepoids sert uniquement à équilibrer le dispositif, sans provoquer de rappel de celui-ci dans la position d'attente représentée figure 4. Le rappel dans cette position est alors effectué au moyen d'un vérin 40 dont la tige est reliée à une biellette de rappel 41 fixée sur l'extrémité de l'arbre principal 24, comme représenté figure 7. Alternativement, le rappel dans la position d'attente peut être effectué uniquement par le contrepoids 25, ayant alors une masse suffisante à cette fin, et un rouleau rotatif peut alors être prévu sur les bras de palpeur ou sur la poutre pour éviter un contact du palpeur avec le dessous de la brame lors de son déplacement après ébavurage, tant que la brame se trouve au dessus du dispositif.

L'invention n'est pas limitée au mode de réalisation qui a été décrit ci-dessus uniquement à titre d'exemple. La technologie de construction pourra être modifiée sans sortir du cadre de l'invention. En particulier, l'accélération des lames par rapport à la tête de brame pourra être obtenue autrement que par le système mécanique d'amplification de vitesse utilisant le système de bras et biellettes décrit précédemment. Par exemple, le bras porte-lame pourra être armé mécaniquement dans la position d'attente, c'est à dire soumis à une certaine contrainte par exemple par un vérin sous pression ou des ressorts et maintenu sous cette contrainte par un organe de verrouillage lié au palpeur, et la libération de cette contrainte s 'effectuant lorsque la tête de brame accoste le palpeur et déplace le dit organe de verrouillage. Dans une telle

variante, la force de poussée fournie par le vérin ou ressort devra être suffisante pour accélérer les lames de façon qu'elles arrivent à rattraper la tête de brame sur une courte distance. On pourrait également utiliser un mécanisme à récupération d'énergie pour récupérer l'énergie fournie au palpeur lors du choc de la brame contre celui-ci et réutiliser cette énergie pour produire l'accélération requise des lames.

Le dispositif décrit précédemment est particulièrement destiné à 1 'ébavurage des têtes de brames au défilé, lors de leur déplacement direct du four de réchauffage vers le dégrossisseur. Un dispositif similaire pourrait aussi être utilisé pour 1 ' ébavurage des queues de brame, c'est à dire pour enlever la bavure formée sur l'extrémité arrière de la brame considérée dans son sens de déplacement vers le dégrossisseur, moyennant de placer ce dispositif en sens inverse et de consentir à un retour en arrière de la brame après qu'elle soit passée au dessus du dispositif. Toutefois, cette manière de faire serait pénalisante tant en encombrement nécessaire qu'en durée pour ebavurer les deux extrémités de la brame. Préférentiellement, on utilisera un autre dispositif particulièrement adapté pour 1 ' ébavurage de la queue de brame, tel que celui décrit dans la demande de brevet français au nom du déposant de la présente demande et déposée le même jour que celle-ci, à laquelle on pourra se reporter. Dans ce cas, le dispositif d'ébavurage de tête et le dispositif d'ébavurage de queue pourront être disposés suffisamment proche l'un de l'autre sur le chemin de transport des brames, de façon que lors du ralentissement provoqué par 1 ' ébavurage de la tête, la queue se trouve près du dispositif d'ébavurage de queue. Ceci suppose que, dans le sens de défilement de la brame vers le dégrossisseur, le dispositif d'ébavurage de tête se trouve après celui d'ébavurage de queue, de sorte que les deux opérations se

déroulent quasi simultanément.