Domaine de 1 ' invention La présente invention concerne le domaine de la culture hors sol, en hydroponie et selon une variante particulière en aéroponie.

Pour ce type de culture, les plantes se développent sur un substrat neutre et inerte (de type sable, pouzzolane, billes d'argile, laine de roche etc.). Ce substrat et le système radiculaire de la plante sont régulièrement irrigué d'un courant de solution qui apporte des sels minéraux et des nutriments essentiels à la plante, apporté par trempage pour la culture en hydroponie et par brumisation sur les racines pour la culture en aéroponie.

La culture en aéroponie est plus complexe à mettre en œuvre, mais permet un meilleur apport en oxygène auprès des racines et prévient naturellement le risque de contamination croisé par contact racinaire

De nombreuses configurations d'installation de culture ont été proposées. L'invention concerne plus particulièrement les installations comportant une étendue de culture à plat, permettant d'assurer un ensoleillement naturel, contrairement aux solutions tridimensionnelles ou multi-étages .

Etat de la technique

On connaît dans l'état de la technique le brevet français FR3024816 de la demanderesse. Ce brevet décrit une installation pour la culture hors sol, comprenant une pluralité de systèmes juxtaposés assurant chacun le déplacement de végétaux sur une ligne de production. Les systèmes de déplacement de végétaux sont configurés pour assurer le déplacement d'un végétal entre une extrémité d'alimentation de ladite ligne de production et une extrémité de prélèvement de ladite ligne de production, pendant une durée correspondant à la durée de maturation dudit végétal, et pour modifier la distance entre deux végétaux consécutifs selon au moins l'un des axes longitudinal ou transversal sur une partie au moins de ladite ligne de production.

On connaît aussi le brevet américain US5323567 qui concerne une installation de culture de plantes utilisant une source de lumière artificielle. Des cloisons ayant une réflectance lumineuse élevée sont disposées dans une zone de culture pour diviser la zone de culture en petits espaces. Dans chaque petit espace, une plaque réfléchie la lumière.

Des ensembles de palettes portant des plantes sont disposés en rangées dans une chambre de croissance et sont déplacées dans une direction radiale en fonction de la croissance des plantes. La surface périphérique de la chambre de croissance est recouverte d'une plaque réfléchissante ayant une forte réflexion lumineuse.

La demande de brevet néerlandaise NL8401638 décrit une gouttière en matière plastique fermée à ses côtés avant et arrière pour la culture de plantes sur un milieu de culture aqueux. Les plants sont insérées dans un bloc de mousse qui est engagé dans une gorge dans laquelle ils sont maintenus, dans la variante illustrée par la figure 5, par des pattes de verrouillage élastiques 21.

On connaît aussi la demande de brevet US2013/014435 décrit un système de culture de plantes hors sol utilisant des paniers amovibles en forme de V pour soutenir les plantes dans une unité autonome étagée. L'eau enrichie en éléments nutritifs est pulvérisée sur les racines de la plante. Les racines sont maintenues par des perforations dans le panier en forme de V allongé et une couverture de plante.

Les paniers peuvent être composés d'une paire de moitiés identiques qui peuvent être mutuellement couplées mutuellement. Les mécanismes de couplage peuvent inclure ceux qui se combinent et ceux qui prévoient un couplage pivotant.

Inconvénients de l'art antérieur

Les solutions de l'art antérieur sont globalement satisfaisantes. Toutefois, dans un usage industriel réel, elles peuvent présenter des manques de résistance et de fiabilité .

En effet, il s'agit d'installations destinées à fonctionner 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, et pendant toute l'année, dans des conditions éprouvantes pour les mécanismes : ambiance humide, température, UV, cycles végétaux, etc..

L'architecture générale de l'installation, la conception des composants et des mécanismes doit donc résister à ces conditions de fonctionnement avec un minimum de défaillances et un besoin de maintenance et de supervision le plus réduit possible.

Par ailleurs, il est important de séparer au mieux l'espace supérieur où se développe la partie aérienne de la plante, et la partie inférieure, où se trouve le système radiculaire et les équipements d'irrigation ou de brumisation. Cette séparation doit être à la fois physique, en assurant non pas une étanchéité parfaite mais une barrière limitant échanges entre les deux espaces et également optique pour limiter l'éclairage de la partie inférieure. En effet, l'apport de lumière dans la partie inférieure favorise le développement de micro-algues et de pathogènes. Les documents de l'art antérieur n'apportent aucune solution au problème concernant l' étanchéité entre la partie supérieure et la partie inférieure. Au contraire, pour le brevet US5323567 , même dans la réalisation proposée en référence aux figure 20 et suivantes, la fente permettant le passage des palettes recevant les plants constitue un passage pour la lumière et les éléments matériels.

La solution décrite dans le brevet NL8401638 ne prévoit pas le déplacement de supports de plans tout au long du profilé, mais au contraire prévoit le verrouillage du support dans une position figée. Les lèves référées (21) n'ont pas de fonction d ' étanchéification mais de verrouillage des blocs dans lesquels sont insérés les plants. D'ailleurs, la forme des blocs ne permettrait aucunement d'assurer l'étanchéité puisque les zones situées devant et derrière le bloc sont nécessairement entre-ouvertes.

Solution apportée par l'invention La présente invention vise à apporter une solution à ces problèmes techniques en proposant, selon son acception la plus générale, une installation pour la culture hors sol à conforme à la revendication 1.

L'invention concerne aussi les supports pour de telles installations.

Description détaillée d'un exemple non limitatif de 1 ' invention La présente invention sera mieux comprise à la lecture de la description détaillée d'un exemple non limitatif de l'invention qui suit, se référant aux dessins annexés où :

- la figure 1 présente une vue en perspective d'une installation selon l'invention

- la figure 2 représente une vue en coupe transversale d'un profilé mise en œuvre par l'invention

la figure 3 représente une vue en coupe transversale d'un support et d'un boîtier d'entraînement

- la figure 4 représente une vue en perspective dessus-arrière du support - la figure 5 représente une vue de dessous de la coque inférieure du support

les figures 6 et 7 représentent des vues respectivement de dessous et de dessus de la coque supérieure du support

- les figures 8 et 9 représentent des vues du boîtier d'entraînement respectivement en position active et en position d'inhibition.

- la figure 10 représente une vue en perspective des moyens d'entraînement des supports.

Description générale

La figure 1 représente une vue schématique partielle d'un exemple d'installation selon l'invention.

Elle est constituée par un faisceau de profilés (10, 20, 30, 40) parallèles, s'étendant dans un plan horizontal entre une zone transversale de chargement, jusqu'à une zone transversale de récolte. Ces profilés définissent un plan séparant l'espace supérieur, éclairé par la lumière naturelle ou artificielle, et dans lequel se développe la partie aérienne des plantes mises en culture, et l'espace inférieur, équipé des moyens d'irrigation en cas de culture en hydroponie ou des moyens de brumisation en cas de culture aéroponique, cet espace inférieur étant dans l'obscurité pour limiter la prolifération des micro-organismes, notamment micro-algues .

Les profilés sont espacés deux à deux pour définir un interstice (15, 25, 35, 45) pour le déplacement de supports (100, 200, 300, 400, 500, 600). Des boîtiers d'entraînement (1000, 2000) entraînés par des sangles (1100) glissent sur la surface du profilé pour entraîner les supports (100, 200, 300, 400, 500, 600) depuis la zone de chargement jusqu'à la zone de récolte pendant un cycle correspondant à la maturation de la plante. Ce déplacement a pour but non seulement d'amener les supports depuis la zone de chargement jusqu'à la zone de récolte pendant un cycle correspondant à la durée de croissance, mais aussi d'augmenter l'espacement entre deux supports consécutifs d'une même ligne, au fur et à mesure de l'augmentation du volume de la partie aérienne de la plante. Pour des plantes de type salade, l'espace occupé par les feuilles augmente depuis une dimension nulle lorsque le support contient une graine, jusqu'à un feuillage occupant un espace de plusieurs dizaines de centimètres de diamètre au moment de la récolte.

Typiquement, la longueur des profilés est comprise entre 60 et 120 mètres, et généralement de 90 mètres, pour permettre le chargement d'une dizaine de supports simultanés, avec des stades de maturation progressifs.

L'installation comprend coté chargement et coté récolte, un arbre motorisé transversal (1500) entraîné par un moteur (1600). Cet arbre motorisé (1500) est équipé de tambours (1200, 1300) entraînant les sangles (1100). Eventuellement, chaque tambour (1200, 1300) comprend un moyen d'embrayage permettant l'accouplement ou le désaccouplement avec l'arbre motorisé (1500), et donc de déplacer de manière individualisé chacun des boîtiers d'entraînement (1000, 2000).

Description détaillée du profilé

La figure 2 représente une vue en coupe transversale d'un profilé selon l'invention.

La figure 10 représente une vue en perspective des moyens d'entraînement des supports

II est réalisé de préférence en acier galvanisé recouvert d'un double ou triple revêtement (« coating ») plastique et formé sur place.

Le profilé (10) présente deux flancs latéraux (11, 12) de part et d'autre d'une face supérieure transversale (13). La face supérieure présente une rainure (14) dans laquelle se déplace le boîtier d'entraînement (1000). Optionnellement , le fond de cette rainure (14) présente une seconde rainure (14') de section trapézoïdale pour le guidage longitudinal et vertical du boîtier d'entraînement (1000), qui présente alors un sabot de section complémentaire venant s'engager dans cette seconde rainure (14').

De part et d'autre de la zone de guidage du dispositif d'entraînement, la rainure (14) présente une zone de glissement de patins prévus sur des extensions latérales des supports (100).

De part et d'autre de la rainure centrale (14) le profilé présente une surface inclinée (18, 19) d'environ 10° par rapport au plan horizontale sur lequel sont fixées des joints respectivement (21, 22).

Ces joints sont constitués de bandes de silicone opaque d'une épaisseur d'environ 2 à 5 millimètres, fixés sur la surface inclinée (18, 19) par des rivets ou des systèmes d'ancrage, avec une extension de 4 à 10% de la longueur nominale. Ces bandes (21, 22) présentent une flexibilité élastique et elles retombent au repos pour former un angle d'une dizaine de degré avec le plan vertical.

Lorsque deux profilés sont en place, ils définissent un interstice dans lequel les joints respectifs viennent se rejoindre à leurs bords inférieurs pour présenter une section transversale en «V » au repos. L'inclinaison de la partie inférieure des bandes (21, 22) est déterminée pour que les bords inférieurs se rejoignent, lorsque les profilés sont écartés de la largeur nominale des interstices.

Par déformation élastiques, il est possible de repousser localement le joint (21, 22) pour qu'il se rapproche du flanc correspondant respectivement (11, 12), par exemple lors de la présence d'un support (100), et revienne en position du fait de son élasticité. Ces joints (21, 22) assurent la fermeture des interstices formées entre deux profilés consécutives sir toute la longueur qui n'est pas occupée par un support mobile.

Les flancs latéraux (11, 12) présentent une partie (23, 25) inclinée vers l'intérieur du profilé, pour dégager de l'espace pour le déploiement des racines des plantes déplacées dans les supports. Cette partie inclinée (23, 25) se prolonge dans l'exemple décrit par une partie verticale (24, 26) qui vient reposer à intervalles réguliers sur des potences fixées au sol.

Description détaillée du support et du boîtier d'entraînement

La figure 3 représente une vue en coupe tranversale d'un support (100) et d'un boîtier d'entraînement (1000), à un moment où les deux sont accouplés. Les figures 4 à 7 présentent les détails de réalisation du support.

Le support (100) est constitué par l'assemblage d'une coque supérieure (110) avec une coque inférieure (160). Ces coques (110, 160) sont en plastique moulé et réunies par clipsage .

La coque inférieure (160) présente deux prolongements avant (161, 162) en forme d'un quart d'ogive.

La coque supérieure (110) présente sur sa face avant une découpe (111, 112) de forme complémentaire à la surface transversale des prolongements (161, 162) pour définir une fente pour le passage des joints (21, 22).

La forme semi-ogivale des prolongements avant (161, 162) permet de forcer la déformation des joints entre une configuration où les deux joints en contact présente une configuration en « V », devant le support vers une forme où ils viennent s'écarter pour permettre le passage du logement de la plante et de la partie radiculaire, avant de retrouver la configuration en « V ». La coque supérieur (110) présente des extensions latérales (113, 114) délimitant un canal de section complémentaire à la bordure latérale du profilé. Ces extensions latérales (113, 114) présentent à leur extrémité inférieure un patin (115, 116) destinée à glisser sur la surface supérieure du profilé (10, 20).

Ces extensions latérales (113, 114) sont pourvues d'épaulement (117, 118) destiné à coopérer avec le doigt (1010, 1020) du boîtier d'entraînement (1000). Ce boîtier (1000) est entraîné par la courroie (1100).

La coque supérieure (110) présente un logement pour recevoir un godet (119) contenant le substrat de croissance.

La figure 4 représente une vue de dessus-arrière du support. Il présente à sa face supérieure (120) un logement (121) pour recevoir le substrat de culture.

La coque inférieure présente deux logements longitudinaux de forme intérieure semi-ogivale (163, 164) complémentaire de la forme extérieure des prolongements avant (161, 162). Cela permet l'emboîtement de ces zones et le gerbage de deux coques inférieures consécutives, dans la zone de chargement où il n'est pas encore nécessaire d'espacer les supports .

La coque supérieure (110) présente une face arrière (130) présentant comme la face avant des bords inférieurs arqués (131, 132) pour former avec la coque inférieure (160) une fente de passage des joints (21, 22).

La fente arquée définie par les bords adjacents assure également une fonction de nettoyage des bandes de jointures en raclant les dépôts formés à leurs surfaces.

La coque inférieure représentée en figure 5 présente une ouverture (165) de section supérieure au logement destiné à recevoir le substrat, de façon à faciliter le passage des racines lorsque la plante à atteinte sa taille mature, par exemple lorsque l'on veut séparer la coque inférieur (160) et la coque supérieure (110) entourant la plante .

La coque supérieure (110) représenté en figure 6 présente un logement (140) semi-cylindrique s Ouvrant par un passage (141) en direction d'une ouverture élargie (142) s 'ouvrant dans la face supérieure. Ce logement (140) présente du coté inférieur des crochets (143, 144) permettant l'enclipsage dans la partie inférieure (160). Boîtier d'entraînement

Les figures 8 et 9 représentent des vues du boîtier d'entraînement respectivement en position active et en position d'inhibition.

Le boîtier comprend deux doigts (1010, 1020) articulés par des pivots (1015, 1025). Le boîtier présente une tige longitudinale (1030) dépassant les deux parois frontales avant et arrière du boîtier. Cette longitudinale (1030) présente une zone triangulaire (1040) qui provoque la rentrée des doigts (1010, 1020) dans l'une des position, et libère le débattement des doigts (1010, 1020) dans l'autre position.

La tige longitudinale (1030) présente deux cannelures périphériques (1031, 1032) dans lequel vient s'enclencher l'extrémité de ressorts (1033, 1034).

Lorsque l'extrémité (1041), qui est du coté le plus large de la zone triangulaire (1040) et du coté avant, en considérant le sens de déplacement des supports, vient en contact avec une butée prévue dans la zone de récolte, il est déplacé par rapport au boîtier. La zone triangulaire (1040) vient alors provoqué la rentrée des doigts (1010, 1020). L'extrémité recourbée des ressorts (1033, 1034) vient se loger dans la cannelure (1032), et la tige (1030) est maintenue en position d'inhibition, jusqu'à ce que l'extrémité opposée (1042) vient en contact d'une butée prévue dans la zone de chargement. La tige (1030) est alors repoussée dans la direction inverse, et la zone triangulaire (1040) libère les doigts (1010, 1020). La tige est à nouveau maintenue dans cette nouvelle position par l'extrémité recourbée des ressorts (1033, 1034) qui vient se loger dans la cannelure (1031).

Ce système permet d'assurer la fonction d'entraînement des supports pendant le cycle de déplacement des supports depuis la zone de chargement jusqu'à la zone de récolte, puis de réinitialiser le déplacement du moyen d'entraînement en le ramenant du coté de la zone de récolte sans qu'il n ' interagisse , pendant ce déplacement, avec les supports qu'il rencontre.

Fonctionnement Le fonctionnement de l'installation est le suivant.

On commence par charger des supports contenant une graine dans un substrat en plaçant le support dans l'interstice prévu entre deux profilés. A cet effet, les profilés présentent une extrémité correspondant à la zone de chargement dépourvue de joint. Les supports peuvent être resserrés dans cette zone de chargement, par gerbage des zones ogivales .

Le boîtier d'entraînement se déplace par va et vient pour entraîner, par petits sauts, les supports d'une même ligne. Le boîtier d'entraînement par de la zone de récolte, vient accrocher le support le plus avancé (le plus proche de la zone de chargement), change de sens de déplacement pour l'entraîner un peu plus en avant, puis se déplace de nouveau vers la zone de chargement pour accrocher le support suivant, puis change à nouveau de sens pour entraîner ce support d'un saut en avant, et ainsi de suite. Lorsque le boîtier arrive en fin de course dans la zone de chargement, le mécanisme d'inhibition provoque la rentrée des doigts, et le boîtier peut être ramené dans la zone de culture pour recommencer un cycle de déplacement.

L'entraînement des boîtiers se fait par des courroies entraînées par un arbre motorisé moteur et un arbre motorisé esclave à l'autre extrémité, ce dernier commandant la tension et déplacement des courroies.

Le support présente un marquage sous forme de QRcode, code barre, marquage couleur ou RFID. Ce marquage permet d'assurer la traçabilité depuis le chargement du substrat contenant la semence jusqu'à son installation sur le profilé. L'installation comprend des lecteurs pour la reconnaissance du code et le traitement pour commander son fonctionnement, par exemple la durée du cycle en fonction de la semence, ou encore l'arrêt du fonctionnement dans le cas d'une semence non reconnue ou non inscrite au catalogue des semences .

Variante L'invention n'est pas limitée aux exemples

susvisés .

En particulier,

- les sangles (1100) peuvent être constituées par des bandes tissées ou par une bande en inox percé (clinquant)

- l'entraînement des sangles (1100) peut être réalisée soit par un moteur principal et un moteur esclave, ou par un moteur unique, et un système de renvoi vers l'extrémité opposé par exemple par un arbre de transmission ou une

courroie .