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Title:
SOLID COMPOSITION COMPRISING AT LEAST ONE CAVITY COMPRISING AT LEAST ONE AQUEOUS AND/OR FATTY GELLED PHASE
Document Type and Number:
WIPO Patent Application WO/2024/105008
Kind Code:
A1
Abstract:
The present invention relates to a solid composition comprising at least one cavity such that the composition comprises a porosity greater than or equal to 20% by volume relative to the total volume of the solid composition, wherein the solid composition comprises a fatty phase comprising at least one lipophilic gelling agent or a phase derived from a saponification reaction, and at least one cavity comprises at least one aqueous and/or fatty, preferably aqueous, gelled phase.

Inventors:
AGAT SOPHIE (FR)
BARDON SÉBASTIEN (FR)
Application Number:
PCT/EP2023/081704
Publication Date:
May 23, 2024
Filing Date:
November 14, 2023
Export Citation:
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Assignee:
CAPSUM (FR)
International Classes:
A61K8/02; A61K8/04; A61K8/73; A61K8/92; A61Q19/10; C11D1/12; C11D17/00
Domestic Patent References:
WO2010063937A12010-06-10
WO2021234135A12021-11-25
WO2017046305A12017-03-23
Foreign References:
EP0972008B12004-08-11
US20090018042A12009-01-15
US3032505A1962-05-01
FR2203881A11974-05-17
FR2203882A21974-05-17
FR2206461A11974-06-07
US8349341B22013-01-08
FR2999921A12014-06-27
FR3041251A12017-03-24
FR2206462A11974-06-07
Attorney, Agent or Firm:
DOMENEGO, Bertrand et al. (FR)
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Claims:
REVENDICATIONS

1. Composition solide comprenant au moins une cavité telle que la composition comprend une porosité supérieure ou égale à 20% en volume par rapport au volume total de la composition solide, dans laquelle la composition solide comprend une phase grasse comprenant au moins un agent gélifiant lipophile ou une phase dérivant d’une réaction de saponification, au moins une cavité comprend au moins une phase gélifiée aqueuse et/ou grasse, de préférence aqueuse.

2. Composition solide selon la revendication 1 , dans laquelle la porosité est supérieure ou égale à 30%, de préférence supérieure ou égale à 40%, en particulier supérieure ou égale 50%, voire supérieure ou égale 60%, en particulier supérieure ou égale 70%, et toute particulièrement supérieure ou égale 80%, en volume par rapport au volume total de ladite composition solide.

3. Composition solide selon la revendication 1 ou 2, dans laquelle la/les cavité(s) est/sont traversante(s).

4. Composition solide selon l’une quelconque des revendications précédentes, ladite composition comprenant une ou plusieurs cavités, de préférence plusieurs cavités, identiques ou différentes.

5. Composition solide selon l’une quelconque des revendications précédentes, dans laquelle la/les cavité(s) sont de forme ronde, oblongue, ovoïde, triangulaire, polygonale, de nid d’abeille, ou sous forme d’un pavage (ou découpage), par exemple de type diagramme de Voronoï, de préférence sous forme de nid d’abeille.

6. Composition solide selon l’une quelconque des revendications précédentes, dans laquelle le rapport entre le volume de la/des cavité(s) et le volume total de la composition est compris entre 0,2 et 0,9, de préférence entre 0,2 et 0,8, mieux entre 0,2 et 0,7, voire entre 0,2 et 0,6.

7. Composition solide selon l’une quelconque des revendications précédentes, dans laquelle la composition solide comprend de 0,1% à 30%, de préférence de 0,2 à 20%, en particulier de 0,3% à 15%, tout particulièrement de 0,4% à 10%, et mieux de 0,5% à 5%, en poids de phase gélifiée aqueuse et/ou grasse par rapport au poids total de la composition solide.

8. Composition solide selon l’une quelconque des revendications précédentes, dans laquelle la phase gélifiée aqueuse et/ou grasse comprend au moins un agent gélifiant hydrophile et/ou lipophile, de préférence thermosensible, et de préférence la composition comprend de 0,1 % à 30%, de préférence de 0,2 à 20%, en particulier de 0,3% à 15%, tout particulièrement de 0,4% à 10%, et mieux de 0,5% à 5%, en poids d’agent(s) gélifiant hydrophile(s) et/ou lipophile(s) par rapport au poids total de la phase gélifiée aqueuse et/ou grasse.

9. Composition solide selon l’une quelconque des revendications précédentes, dans laquelle la composition solide est une composition mono-dose.

10. Composition solide selon l’une quelconque des revendications précédentes, dans laquelle la composition est une composition topique.

11. Procédé de fabrication d’une composition solide selon l’une quelconque des revendications précédentes, comprenant au moins les étapes consistant à :

(i) disposer d’une première phase grasse, d’une phase dérivant d’une réaction de saponification et/ou d’une phase comprenant au moins un détergent synthétique (ou tensioactif) (ie phase SYNDET), sous forme liquide ou semi-liquide ;

(ii) disposer d’une deuxième phase aqueuse et/ou grasse comprenant au moins un agent gélifiant hydrophile et/ou lipophile sous forme liquide ou semi-liquide ;

(iii) couler la première phase dans un moule et séchage jusqu’à obtention d’une composition solide,

(iv) découper la composition solide de la forme souhaitée,

(v) former au moins une cavité dans la composition solide, et

(vi) injecter dans tout ou partie des cavités la deuxième phase, ce par quoi on obtient une composition solide selon l’une quelconque des revendications 1 à 10.

12. Procédé de fabrication d’une composition solide selon l’une quelconque des revendications 1 à 10, comprenant au moins les étapes consistant à :

(a) disposer d’une première phase grasse, d’une phase dérivant d’une réaction de saponification et/ou d’une phase comprenant au moins un détergent synthétique (ou tensioactif) (ie phase SYNDET), sous forme liquide ou semi-liquide ; (b) disposer d’une deuxième phase aqueuse et/ou grasse comprenant au moins un agent gélifiant hydrophile et/ou lipophile sous forme liquide ou semi-liquide ;

(c) faire passer la première phase de l’étape (a) dans un dispositif d’extrusion pourvu d’une filière de forme adaptée pour former une barre solide, (d) couper la barre obtenue en étape (c) pour obtenir une composition solide comprenant au moins une cavité ; et

(e) injecter dans tout ou partie des cavités la deuxième phase, ce par quoi on obtient une composition solide selon l’une quelconque des revendications 1 à 10.

Description:
Composition solide comprenant au moins une cavité comprenant au moins une phase gélifiée aqueuse et/ou grasse

L’invention concerne une composition solide comprenant au moins une cavité comprenant au moins une phase gélifiée aqueuse et/ou grasse.

Aujourd’hui, les compositions de nettoyage ou cosmétiques se présentent sous forme liquide ou solide (par exemple sticks, poudres compactées ou libre, (ou lingettes) à disperser dans l’eau.

Toutefois, aucune de ces solutions n’est totalement satisfaisantes. A titre illustratif :

■ Les produits liquides reposent sur des circuits de distribution non pertinents sur le plan écologique, car majoritairement composé d’eau et donc dotés de volumes et de poids élevés.

■ Les compositions solides de nettoyage ont généralement un pouvoir moussant insuffisant, notamment par rapport aux compositions liquides. En outre, à l’usage, c’est à dire après mise en contact avec une phase aqueuse, la périphérie des compositions solides telles que les savons évolue souvent vers une texture gel-crème, généralement gluante, et perçue par l’utilisateur comme désagréable. Cet inconvénient peut même conduire l’utilisateur à jeter la composition solide, ce qui est évidemment critiquable sous un angle économique et écologique. Pour les poudres à disperser, leur hydratation conduit souvent à la formation d’agrégats de nature à réduire les performances recherchées. Enfin, pour les pads, généralement à base d’alcool polyvinylique (PVA ou PVOH), il s’agit de solutions faussement écologiques car, dissous dans l’eau, le PVA pollue les nappes phréatiques. En outre, le PVA confère généralement une texture collante et peu agréable.

Certains de ces inconvénients plaident en faveur de compositions solides sous forme de mono-doses. Toutefois, on observe que leur taille et volume sont généralement dictés pour garantir une bonne préhension par l’utilisateur, et sont généralement supérieurs à ceux utiles pour assurer l’effet technique recherché. Une part de ces compositions solides mono-doses est en réalité dispensable, et donc à l’origine de pertes et de pollution.

La Demanderesse a surmonté ces inconvénients grâce à des compositions solides dotées de cavité(s), comme décrites dans les demandes de brevets déposées sous les n° FR2203881 , FR2203882 et FR2206461. Selon un mode de réalisation particulier, ces compositions solides peuvent en outre comprendre une phase aqueuse dispersée dans la composition solide, de préférence sous forme encapsulée. De telles compositions solides présentent toutefois des limites en termes de teneurs en phase aqueuse. Également, il n’est pas toujours évident d’opérer un cisaillement suffisant pour assurer une rupture, à tout le moins un étalement, satisfaisant(s) lorsque la phase aqueuse est sous forme de capsules. En parallèle l’optimisation des performances des compositions solides en termes de confort et de sensorialité à l’application demeure un objectif constant.

Les inventeurs ont constaté qu’il est possible de surmonter les inconvénients précités grâce à une composition solide selon l’invention, sans préjudice d’une bonne préhension par l’utilisateur.

Composition

L’invention concerne une composition solide comprenant au moins une cavité telle que la composition comprend une porosité supérieure ou égale à 20%, de préférence supérieure ou égale à 30%, mieux supérieure ou égale 40%, en particulier supérieure ou égale 50%, voire supérieure ou égale 60%, en particulier supérieure ou égale 70%, et toute particulièrement supérieure ou égale 80%, en volume par rapport au volume total de la composition solide, dans laquelle la composition solide comprend une phase grasse comprenant au moins un agent gélifiant lipophile ou une phase dérivant d’une réaction de saponification, au moins une cavité comprend au moins une phase gélifiée aqueuse et/ou grasse, de préférence aqueuse.

Un tel mode de réalisation est avantageux en ce qu’il permet d’apporter des quantités élevées en phase gélifiée, notamment aqueuse, par rapport aux compositions solides développées par la Demanderesse et citées précédemment. Cela confère auxdites compositions des performances encore améliorées en termes de sensorialité et de confort à l’application, voire même d’efficacité, sans préjudice sur leur résistance mécanique.

Au contraire, et de manière inattendue, la Demanderesse a observé que la présence de la phase gélifiée aqueuse et/ou grasse au sein de tout ou partie des cavités augmente la résistance mécanique de composition solide, sans préjudice sur la cinétique de transformation entre état solide d’origine et état liquide.

L’invention repose donc sur un compromis subtil entre (i) résistance mécanique, (ii) cinétique de l’effet transformatif, à savoir la capacité de la composition solide, sous cisaillement et/ou en présence d’eau, à passer rapidement de l’état solide d’origine vers un état liquide, par exemple de type gel ou crème et (iii) sensorialité et confort à l’application satisfaisants.

En présence d’une phase gélifiée aqueuse, le caractère gélifié prévient la réalisation de l’effet transformatif. La présence de la phase aqueuse gélifiée n’est donc pas préjudiciable au maintien du caractère solide de la composition selon l’invention avant son utilisation, et donc son application sur la surface à traiter

De manière encore plus inattendue, la Demanderesse a observé qu’une composition selon l’invention, lorsqu’elle comprend une quantité suffisante en phase gélifiée aqueuse, autorise à s’affranchir de l’ajout d’eau avant, pendant ou après l’application sur la surface à traiter, ce qui permet une gestuelle nouvelle et des économies d’eau.

Enfin, dans le cas où la composition solide est dédiée au nettoyage, notamment comme produit ménager et/ou comme lessive, ou d’une matière kératinique, la Demanderesse a observé qu’elle génère des quantités de mousse supérieure à celles obtenues avec les compositions solides de l’art antérieur, y compris celles décrites dans FR2203881 , FR2203882 et FR2206461 , notamment lorsque la phase gélifiée est une phase gélifiée aqueuse.

Sauf indication contraire, dans tout ce qui suit, on considère qu’on se trouve à la température ambiante (par exemple T=25°C ± 2°C) et pression atmosphérique (760 mm de Hg, soit 1 ,013.10 5 Pa ou 1013 mbar).

Par « solide », au sens de la présente invention, on entend désigner une composition qui, à température ambiante et à pression atmosphérique, n’est pas apte à s’écrouler sous son propre poids. Avantageusement, on entend désigner toute composition ayant une résistance à la compression supérieure ou égale à 20 g, de préférence supérieure ou égale à 50 g, et mieux supérieure ou égale à 100 g, à température ambiante (20-25°C), après pénétration par une sonde cylindrique de révolution ayant un diamètre de 0,8 cm en la matrice de la composition en une épaisseur de 1 mm à une vitesse de 0,5 mm/s et élimination de ladite sonde de la matrice de la composition à une vitesse de 0,5 mm/s ; la résistance à la compression étant mesurée avec un analyseur de type "LFRA Texture Analyzer" commercialisé par la Société STEVENS/MECHTRIC.

Une composition selon l’invention n’est pas sous la forme d'une pâte. Néanmoins, au moment de sa fabrication, notamment lorsque celle-ci a recourt à un procédé d’extrusion tel que décrit plus loin, la composition selon l’invention peut se présenter sous la forme d’une pâte.

Une composition selon l’invention n’est pas une composition pulvérulente, et n’est donc pas sous forme d’une poudre, en particulier sous forme d’une poudre libre ou compactée. Enfin, une composition selon l’invention n’est pas non plus un solide poreux dérivant de l’agglomération de poudres. Selon un premier mode de réalisation, une composition selon l’invention n’est pas une composition foisonnée, et n’est donc pas une mousse. Selon un deuxième mode de réalisation, une composition selon l’invention peut être une composition foisonnée, et donc peut être sous forme d’une mousse.

De préférence, une composition selon l’invention ne comprend pas d’alcool.

De préférence, une composition solide selon l’invention ne comprend pas d’alcool polyvinylique (PVA ou PVOH), de polyacrylate, de copolymère d'acide acrylique et d'acide méthacrylique, de polyfluorure de vinylidène (PVDF), de polyméthacrylate de méthyle (PMMA), de polyvinylpyrrolidone, d’oxyde de polyalkylène, de polyacrylonitrile (PES ou PAN), de polyméthacrylate de polyéthylène téréphthalate, de polyéthylène, de polypropylène, de nylon, d’acide hyaluronique, d’amidon et ses dérivés, de pullulane, de gélatine, de cellulose (eg rayonne), d’hydroxypropylméthylcellulose, de méthylcellulose, de carboxyméthylcellulose, de coton, et un de leurs mélanges.

Une composition selon l’invention ne comprend pas de (ou ne repose pas sur un) support solide hydrosoluble, par exemple de type hydrogel, en particulier à base d’amidon, le cas échant déstructuré, et/ou de poloxamer 407.

Avantageusement, une composition solide selon l’invention n’est pas sous forme d'un masque.

De préférence, une composition solide selon l’invention n’est pas enrobée d'un revêtement hydrosoluble.

Par « porosité », au sens de la présente invention, on entend désigner l'ensemble des vides d'un corps (ou matériau) solide, ces vides pouvant être remplis par la phase gélifiée aqueuse et/ou grasse ou des fluides, en particulier de l’eau, lorsque la composition solide est mise en présence d’une solution aqueuse, par exemple de l’eau telle que l’eau du robinet, de la douche ou du bain.

Par « cavité », au sens de la présente invention, on entend désigner un espace vide à l'intérieur d'un corps solide et qui communique directement avec le milieu externe, à l’image par exemple des cavités illustrées en figures 1 et 4. Une cavité peut donc être désignée indifféremment par les termes « orifice », « pore » ou « trou ». Avantageusement, la/les cavité(s) est/sont traversante(s), c’est-à-dire que la cavité désigne un espace vide à l'intérieur d'un corps solide et qui communique directement avec le milieu externe de part et d’autre du corps solide. Dans le cadre de la présente invention, au moins une cavité peut comprendre une phase gélifiée aqueuse et/ou grasse, et de préférence une phase gélifiée aqueuse. De préférence, selon l’invention, le volume total formé par les cavités présentes dans la composition de l’invention n’est pas totalement rempli par la phase gélifiée aqueuse et/ou grasse. Selon un mode de réalisation, au moins 1 %, de préférence au moins 5%, notamment au moins 10%, en particulier au moins 15%, et préférentiellement au moins 20%, du volume formé par les cavités présentes dans la composition de l’invention est vide.

Ainsi, le volume de la/des cavité(s) dans une composition solide selon l’invention représente au moins 20%, en particulier au moins 30%, de préférence au moins 40%, en particulier au moins 50%, voire au moins 60%, en particulier au moins 70%, et toute particulièrement au moins 80%, du volume total de la composition solide.

Selon un mode de réalisation, une composition solide selon l’invention comprend de 0,1 % à 30%, de préférence de 0,2 à 20%, en particulier de 0,3% à 15%, tout particulièrement de 0,4% à 10%, et mieux de 0,5% à 5%, en poids de phase gélifiée aqueuse et/ou grasse par rapport au poids total de la composition solide.

Avantageusement, une composition solide selon l’invention a une densité comprise entre 0,2 et 0,8, de préférence entre 0,3 et 0,7, en particulier entre 0,4 et 0,6.

Une composition solide selon l’invention peut avoir un volume total compris entre 0,125 cm 3 et 100 cm 3 , de préférence entre 0,250 cm 3 et 75 cm 3 , en particulier entre 0,5 cm 3 et 50 cm 3 , mieux entre 1 cm 3 et 25 cm 3 , et tout particulièrement entre 2,5 cm 3 et 15 cm 3 .

Une composition solide selon l’invention peut avoir un poids compris entre 0,025 g et 200 g, de préférence entre 0,20 g et 150 g, en particulier entre 0,5 g et 100 g, mieux entre 1 g et 75 g, et tout particulièrement entre 2,5 g et 50 g, voire entre 5 g et 25 g (« g » correspondant à l’unité « gramme »).

Selon un premier mode de réalisation préféré, une composition solide selon l’invention comprend un rapport entre le volume de la/des cavité(s) et le volume total de la composition compris entre 0,05 et 0,9, de préférence entre 0,1 et 0,8, en particulier entre 0,2 et 0,9, de préférence entre 0,2 et 0,8, mieux entre 0,2 et 0,7, voire entre 0,2 et 0,6, indépendamment de la présence ou non de la phase gélifiée aqueuse et/ou grasse dans tout ou partie des cavités.

Par « volume total », on entend désigner le volume résultant de la somme du volume de solide et du volume des cavités, indépendamment de la présence ou non de phase gélifiée aqueuse et/ou grasse dans tout ou partie des cavités.

Dans le cadre de la présente invention, les cavités peuvent être qualifiés de macroporosité, c’est-à-dire des pores dont la largeur minimale, voire le diamètre, est supérieur(e) ou égal(e) à 0,5 mm, de préférence supérieur(e) ou égal(e) à 0,75 mm, et en particulier supérieur(e) ou égal(e) à 1 mm, voire compris(e) entre 0,5 mm et 2 cm, tout particulièrement entre 1 mm et 2 cm, de préférence entre 2 mm et 1 cm, en particulier entre 3 mm et 75 mm, mieux entre 4 mm et 50 mm, et tout particulièrement entre 5 mm et 25 mm. En particulier, les pores ont une largeur minimale, voire un diamètre, compris entre 0,5 mm et 5 mm, de préférence entre 1 mm et 3 mm.

A ce titre, la Déposante indique que, à porosité équivalente, fabriquer une composition solide stable est :

- facile en présence de cavités de petite taille, par exemple celles présentes dans des substrats solides où la porosité est consécutive de l'introduction d’un gaz en cours de procédé de fabrication, à l’image de ce qui est décrit dans US8349341 , mais

- beaucoup plus difficile en présence de macroporosités telles que celles considérées dans la présente invention.

La présence de cavités dans les teneurs et/ou volumes et/ou dimensions considérées ci-dessus permet d’accéder à des compositions solides moins gourmande en matières premières tout en demeurant dotées de propriétés de préhension satisfaisantes. Une composition solide selon l’invention est donc apte à générer moins de perte. Ce gain de poids a en outre pour avantage d’autoriser un transport moins polluant et moins coûteux. Une composition solide selon l’invention est donc avantageuse tant sur un plan écologique que sur un plan économique.

Par ailleurs, les inventeurs ont observé un effet inattendu en termes de texture et d’effet transformatif lorsqu’une composition solide selon l’invention est appliquée sur la surface à traiter. En effet, les inventeurs ont observé qu’une composition solide selon l’invention, le cas échéant associée à de l’eau, produit une quantité de mousse plus importante et plus rapidement qu’avec une composition solide de même taille et volume mais dénuée de cavité, voire manifeste une cinétique de transformation plus rapide entre l’état solide d’origine vers un état liquide, par exemple de type gel ou crème. Sans vouloir être lié par une quelconque théorie, les inventeurs pensent que la présence de cavité(s) au sein de la composition solide permet de faciliter la transition vers une composition liquide visqueuse, par exemple lorsque la composition solide est mélangée avec les mains, ou permet une augmentation de la surface de contact avec la phase aqueuse, en particulier l’eau, et donc une meilleure hydratation de ladite composition solide.

Ainsi, l’invention permet même de régler la vitesse à laquelle la composition solide va mousser, gonfler et/ou fondre, en ajustant la surface développée à volume constant, en réglant le pourcentage de porosité, et plus particulièrement en jouant sur la forme et/ou le nombre et/ou les dimensions des cavités, voire le nombre de parois et/ou l’épaisseur des parois des cavités et/ou le volume des cavités occupées par la phase gélifiée aqueuse et/ou grasse. Avantageusement, la taille et/ou le volume des cavités peut être ajusté(es) pour stocker et/ou faire réagir la juste quantité de phase gélifiée aqueuse et/ou grasse et/ou d’eau nécessaire(s) pour parvenir, lors de l’utilisation de la composition solide, à une composition liquide finale dotée de propriétés satisfaisantes/attendues, voire optimisées et/ou homogènes (i.e. entre différentes monodoses), par exemple en termes de viscosité, d’hydratation, de confort à l’étalement, de quantité de mousse formée et/ou d’effet transformatif.

Ainsi, une composition selon l’invention permet même d’accéder à des compositions évanescentes, à savoir aptes à se transformer en compositions liquides, en particulier sous forme de gels ou de crèmes, lors de l’application, le cas échéant au contact d’une quantité adéquate d’eau.

Enfin, les avantages décrits précédemment en termes de capacité à mousser et/ou à se transformer en composition liquide peuvent en outre nécessiter une consommation moindre en eau, ce qui constitue un avantage supplémentaire d’un point de vue écologique et économique.

Le caractère solide d’une composition selon l’invention peut reposer sur une phase constituée majoritairement, voire totalement, par une phase grasse comprenant au moins un agent gélifiant lipophile (également désignée par « phase grasse solide »).

Également, le caractère solide peut reposer sur une phase dérivant d’une réaction de saponification (ou « empâtage »), et donc découler de la transformation d’une phase grasse comprenant au moins une huile, de préférence végétale, sous l’action de la soude et le cas échant de la chaleur (également désignée par « phase savon »).

Également, le caractère solide d’une composition selon l’invention peut reposer sur une phase comprenant au moins un détergent synthétique (ou tensioactif) (également désignée ci-après par « phase SYNDET »). A titre illustratif, c’est le CETYL ALCOHOL, en tout ou partie, qui contribue à conférer à un SYNDET son caractère solide.

Le caractère solide d’une composition selon l’invention peut donc reposer sur (i) une phase grasse solide, (ii) une phase savon et/ou (iii) une phase SYNDET. Dans la suite de la description, la « phase grasse solide », la « phase savon » et la « phase SYNDET » pourront communément être désignée par l’expression « phase solide ».

Une composition selon l’invention comprend en outre au moins une phase gélifiée aqueuse et/ou grasse disposée dans au moins une cavité de la composition solide.

Par souci de clarté, dans toute la description, on entend désigner par « phase grasse solide » ou « phase savon » la phase qui constitue l’architecture de la composition solide et par « phase gélifiée aqueuse et/ou grasse » la phase injectée/localisée dans tout ou partie des cavités.

Dans la suite de la description, la « phase grasse solide » et la « phase savon » pourront communément être désignée par l’expression « phase solide ».

La phase gélifiée grasse est de préférence différente de la phase solide, et en particulier est différente de la phase grasse solide.

Selon un mode de réalisation particulier, une composition selon l’invention peut en outre comprendre une phase aqueuse dispersée dans la phase grasse solide ou la phase savon de la composition solide, de préférence sous forme encapsulée, telle que par exemple sous forme de sphères matricielle (ou perles ou billes) ou de type core/shell (ou capsules), par exemple sous forme de capsules telles que décrites dans WO2010063937.

Cette phase aqueuse peut être identique ou différente de la phase gélifiée lorsque figurée par une phase aqueuse gélifiée.

De préférence, une composition solide selon l’invention est une composition monodose.

Ce mode de réalisation est particulièrement avantageux d’un point de vue hygiénique en ce qu’il évite des contacts répétés entre la composition solide et la surface à traiter.

Ainsi, l’invention concerne également un emballage comprenant plusieurs compositions solides selon l’invention sous forme de mono-doses, par exemple de parfum, forme, couleur et/ou d’actif/d’effet cosmétique différentes.

De préférence, une composition solide selon l’invention est une composition topique. Une composition selon l’invention n’est pas une composition orale.

Une composition solide selon l’invention peut avoir toute forme, par exemple une forme sphérique, ellipsoïdique, tétraédrique, ou encore polygonale, en particulier en forme de parallélogramme, de préférence de parallélogramme rectangle.

De préférence, notamment pour assurer une bonne préhension, une composition solide selon l’invention a :

- une largeur, voire un diamètre, compris(e) entre 1 cm et 10 cm, de préférence entre 2 cm et 8 cm, en particulier entre 3 cm et 6 cm, et mieux entre 4 cm et 5 cm ; et/ou

- une hauteur (ou épaisseur) comprise entre 0,5 cm et 5 cm, de préférence entre 1 cm et 4 cm, et en particulier entre 2 cm et 3 cm.

Cavité

La/les cavité(s) d’une composition solide selon l’invention peu(ven)t être de toute forme, par exemple de forme ronde, oblongue, ovoïde, triangulaire, polygonale, en particulier hexagonale, de nid d’abeille, ou sous forme d’un pavage (ou découpage), par exemple de type diagramme de Voronoï, de préférence sous forme de nid d’abeille, tel qu’illustré en figure 1.

La/les cavité(s) d’une composition solide selon l’invention peu(ven)t également représenter des lettres ou le logo d’une marque ou d’une société.

Une composition solide selon l’invention comprend une ou plusieurs cavités, de préférence plusieurs cavités, identiques ou différentes.

Selon une première variante, une composition selon l’invention comprend au moins une cavité, en particulier traversante.

Selon une deuxième variante préférée, une composition selon l’invention comprend plusieurs cavités, en particulier traversantes, tel qu’illustré en figure 1 et 4.

Les cavités sont traversantes, avantageusement selon un axe x - x'.

Selon un mode de réalisation particulier, une composition selon l’invention peut comprendre au moins deux cavités connectées entre elles. Un tel mode de réalisation est avantageux car il permet de favoriser les phénomènes de capillarité lors de la mise en contact avec l’eau, ce qui permet d’améliorer les effets techniques précités.

Avantageusement, une composition solide selon l’invention comprend plusieurs cavités qui adoptent une structure en forme de nid d’abeille, tel qu’illustré en figure 1 . Cette forme de nid d’abeille est particulièrement avantageuse en ce qu’elle autorise la fabrication de composition solide dotée d’un rapport « volume de la/des cavité(s) / volume total de la composition » très intéressant, en particulier supérieur ou égal à 0,5, voire supérieur ou égal à 0,75, sans préjudice sur la préhension et la robustesse de ladite composition aux contraintes mécaniques susceptibles de lui être appliquées et/ou au stockage. En d’autres termes, cette structure nid d’abeille offre un excellent compromis entre volume de cavité et résistance mécanique.

Avantageusement, la/les cavité(s) d’une composition solide selon l’invention comprend/comprennent des parois ayant une épaisseur comprise entre 10 pm et 1 500 pm, de préférence entre 20 pm et 1 000 pm, en particulier entre 30 pm et 750 pm, tout particulièrement entre 50 pm et 500 pm, voire entre 100 pm et 400 pm. En particulier, la/les cavité(s) d’une composition solide selon l’invention comprend/comprennent des parois ayant une épaisseur comprise entre 250 pm et 500 pm.

Avantageusement, une composition solide selon l’invention comprend plusieurs cavités qui adoptent une structure en forme de nid d’abeille comprenant des parois ayant une épaisseur comprise entre 10 pm et 600 pm, de préférence entre 20 pm et 500 pm, en particulier entre 30 pm et 400 pm, tout particulièrement entre 50 pm et 300 pm, voire entre 100 pm et 200 pm.

Selon un mode de réalisation particulier, une composition selon l’invention peut en outre comprendre des motifs additionnels distincts des cavités, lesdits motifs pouvant par exemple être réalisés par embossage.

L’homme du métier veillera à choisir les éventuels composé(s) constitutif(s) d’une composition selon l’invention et/ou leur quantité de telle manière que les propriétés avantageuses d’une composition selon l’invention ne soient pas ou substantiellement pas altérées. Également, l’homme du métier veillera à choisir la nature et/ou la quantité en composé(s) au regard du caractère solide de ladite composition et/ou du procédé de fabrication. Ces ajustements relèvent des connaissances générales de l’homme du métier.

Selon un mode de réalisation particulier, une composition solide selon l’invention, notamment lorsqu’elle adopte une configuration de type nid d'abeilles comme décrit précédemment, peut comprendre une pluralité de sections, en particulier polygonales, chacune des sections définissant un périmètre fracturable permettant la séparation d’au moins une section du reste de la composition solide. Ainsi, selon ce mode de réalisation, chaque section de la composition solide correspond à une mono-dose.

Agent gélifiant lipophile

Une composition selon l’invention comprend avantageusement au moins un agent gélifiant lipophile, en particulier au moins un corps gras solide, de préférence choisi parmi au moins une cire, au moins un corps gras pâteux, au moins un beurre, et leurs mélanges, par exemple tel que décrit dans WO2021234135.

En particulier, la phase grasse solide et la phase gélifiée grasse comprennent nécessairement au moins un tel agent gélifiant lipophile.

Avantageusement, un agent gélifiant lipophile est un agent gélifiant thermosensible, à savoir qui réagit à la chaleur, et notamment est un agent gélifiant solide à température ambiante et liquide à une température supérieure à 50°C, de préférence supérieure à 60°C, et mieux supérieure à 70°C. De préférence, un agent gélifiant lipophile thermosensible selon l’invention a un point de fusion compris entre 50°C et 130°C, et de préférence entre 60°C et 120 °C.

En particulier, une composition selon l’invention peut comprendre de 10% à 90%, de préférence de 20% à 80%, en particulier de 30% à 70%, et mieux de 40% à 60%, en poids d’agent(s) gélif iant(s) lipophile(s) par rapport au poids total de composition (ou phase) Ie(s) comprenant.

Phase gélifiée aqueuse et/ou grasse

Une composition solide selon l’invention comprend également une phase gélifiée aqueuse et/ou grasse dans tout ou partie des cavités, en particulier présentant une viscosité adaptée pour demeurer logée dans la/les cavité(s) avant utilisation.

La phase gélifiée aqueuse et/ou grasse est solide à température ambiante et à pression ambiante, c’est-à-dire qu’elle n’est pas apte à s’écouler sous son propre poids. En revanche, elle est dotée de propriétés, et en particulier d’une viscosité, adaptée(s) pour assurer une application aisée, voire confortable, sur la surface à traiter.

Avantageusement, la phase gélifiée aqueuse et/ou grasse a une viscosité comprise entre 25 000 mPa.s et 100 000 mPa.s, de préférence entre 30 000 mPa.s et 80 000 mPa.s, et mieux entre 50 000 mPa.s et 60 000 mPa.s, telle que mesurée à 25°C selon la méthode décrite ci-dessus.

La phase gélifiée aqueuse et/ou grasse comprend donc au moins un agent gélifiant hydrophile et/ou lipophile, de préférence thermosensible.

Selon une première variante, la phase gélifiée aqueuse et/ou grasse est une phase gélifiée aqueuse, qui comprend de l’eau et au moins un agent gélifiant hydrophile, notamment tel que défini ci-après.

Outre l’eau distillée ou déionisée, une eau convenant à l’invention peut être aussi une eau de source naturelle ou une eau florale.

Selon une deuxième variante, la phase gélifiée aqueuse et/ou grasse est une phase gélifiée grasse, qui comprend au moins un agent gélifiant lipophile, notamment tel que défini précédemment, et optionnellement en outre au moins une huile.

Selon une troisième variante, la phase gélifiée aqueuse et/ou grasse comprend à la fois une phase gélifiée grasse et une phase gélifiée aqueuse, de préférence sous forme d’une émulsion directe (ie huile-dans-eau) ou inverse (eau-dans-huile) ou multiple, en particulier double (i.e. eau-dans-huile-dans-eau, huile-dans-eau-dans-huile ou huile-dans- huile-dans-eau).

Selon un mode de réalisation particulier, la deuxième composition est une émulsion, de préférence directe, stable très concentrée en phase dispersée, et notamment est une émulsion de type HIPE (ie « High Internal Phase Emulsion ») ou apollonienne.

Selon cette troisième variante, la phase dispersée peut se présenter avantageusement sous forme de sphères matricielle (ou perles ou billes), telles que décrites par exemple dans WO2021234135, ou de capsule de type core/shell, par exemple sous forme de capsules telles que décrites dans WO2010063937 ou WO2017046305.

De préférence, la phase gélifiée aqueuse et/ou grasse est une phase gélifiée aqueuse.

Dans le cas où la variante repose en tout ou partie sur une phase gélifiée grasse, l’agent gélifiant lipophile peut être identique ou différent de celui/ceux présent(s) dans la phase solide et être tel(s) que défini(s) précédemment,

Selon un mode de réalisation, la phase gélifiée aqueuse et/ou grasse comprend de 0,1 % à 30%, de préférence de 0,2 à 20%, en particulier de 0,3% à 15%, tout particulièrement de 0,4% à 10%, et mieux de 0,5% à 5%, en poids d’agent(s) gélifiant hydrophile(s) et/ou lipophile(s) par rapport au poids total de la phase gélifiée aqueuse et/ou grasse.

Selon un mode de réalisation, le pourcentage massique d’eau de la phase gélifiée aqueuse et/ou grasse peut être compris entre 0,5 et 50%, de préférence entre 1 et 40%, en particulier entre 2,5 et 30%, et mieux entre 5 et 20%, en poids par rapport à la masse totale de la phase gélifiée aqueuse et/ou grasse.

Agent gélifiant hydrophile

La phase gélifiée aqueuse et/ou grasse peut comprendre au moins un agent gélifiant hydrophile, c'est-à-dire soluble ou dispersible dans l’eau. Les agents gélifiant hydrophiles permettent de moduler la fluidité de la phase le comprenant, et donc la sensorialité et/ou galénique, que l'on souhaite obtenir et/ou concourent à améliorer encore la stabilité cinétique de la composition.

Un agent gélifiant hydrophile selon l’invention peut être choisi parmi les agents gélifiants hydrophiles thermosensibles, rhéofluidifiants et/ou aptes à gélifier en présence d’au moins un sel ou d’une base.

Avantageusement, un agent gélifiant hydrophile est un agent gélifiant thermosensible, à savoir qui réagit à la chaleur, et notamment est un agent gélifiant solide à température ambiante et liquide à une température supérieure à 50°C, de préférence supérieure à 60°C, et mieux supérieure à 70°C. De préférence, un agent gélifiant hydrophile thermosensible selon l’invention a un point de fusion compris entre 50°C et 130°C, et de préférence entre 60°C et 120 °C.

Comme agents gélifiant hydrophiles, on peut citer :

- les agents gélifiant naturels, notamment choisis parmi les extraits d'algues, tels que par exemple l’agar-agar, les carraghénanes, les alginates ; les exsudats de plantes, tels que par exemple la gomme adragante, la gomme de Karaya, la gomme de gatty, la gomme arabique ; les extraits de graines tels que par exemple la gomme de caroube, la gomme de guar, la gomme de tara, la gomme de konjac, les pectines ; les exsudats ou extraits de champignons, tels que par exemple la gomme de sclerotium ; les exsudats de microorganismes, tel que par exemple la gomme de xanthane, la gomme de gellane, la pullulane, la gomme de sclerotium, l’alcasealan commercialisé par la société Hakuto (INCI : Alcaligenes Polysaccharides), et autres agents naturels, tels que par exemple la gélatine, le collagène, la kératine, les protéines végétales en particulier de blé et/ou de soja, les polymères de chitine ou de chitosane anioniques, cationiques, non-ioniques ou amphotères, l’acide hyaluronique ou un de ses sels, notamment le hyaluronate de sodium tel que celui commercialisé sous les dénominations HA Oligo, SC Hyaluronic Acid ou HyaCare ; et leurs mélanges ;

- les agents gélifiant semi-synthétiques, notamment choisis parmi les dérivés de la cellulose et les amidons modifiés,

- les agents gélifiant synthétiques, notamment choisis parmi les homopolymères d'acide (méth)acrylique ou un de leurs esters, les copolymères d'acide (méth)acrylique ou un de leurs esters, les copolymères d’AMPS (2-acrylamido-2-méthylpropane sulfoniques acide), les polymères associatifs,

- les autres agents gélifiant, notamment choisis parmi les polyéthylèneglycols (commercialisé sous la dénomination Carbowax), les argiles, les silices telles que celles commercialisées sous les dénominations Aérosil® 90/130/150/200/300/380), et

- leurs mélanges.

Par « polymère associatif » au sens de la présente invention, on entend tout polymère amphiphile comportant dans sa structure au moins une chaîne grasse et au moins une portion hydrophile ; les polymères associatifs conformes à la présente invention peuvent être anioniques, cationiques, non-ioniques ou amphotères ; il s’agit notamment de ceux décrits dans FR2999921 . De préférence, il s’agit des polymères associatifs amphiphiles et anioniques et des polymères associatifs amphiphiles et non-ioniques tels que décrits ci- après.

Ces agents gélifiant hydrophiles sont décrits plus en détails dans FR3041251 .

L’homme du métier veillera à choisir le(s) agent(s) gélifiant hydrophile(s) et/ou lipophile(s) et/ou leur quantité de telle manière que les propriétés avantageuses de la composition solide selon l’invention ne soient pas ou substantiellement pas altérées par l’adjonction envisagée. En particulier, l’homme du métier veillera à choisir le(s) agent(s) gélifiant hydrophile(s) et/ou lipophile(s) et/ou leur quantité au regard de leur point de fusion de telle manière que la phase gélifiée aqueuse et/ou grasse se présente (i) sous une forme liquide dans certaines conditions, notamment de température, pour assurer la fabrication d’une composition solide selon l’invention et (ii) sous une forme gélifiée à température ambiante et le cas échéant au repos, c’est-à-dire en l’absence de cisaillement, afin de ne pas altérer l’intégrité de la composition solide. En effet, ce caractère liquide est requis pour assurer l’incorporation (ou l’injection) de la phase gélifiée aqueuse et/ou grasse dans la/les cavités. Ces ajustements relèvent des connaissances générales de l’homme du métier.

Composés additionnels

Une composition solide selon l’invention, en particulier, en particulier la phase solide et/ou la phase gélifiée aqueuse et/ou grasse, peu(ven)t en outre comprendre au moins un composé additionnel différent des agents gélifiants lipophiles, des huiles, et/ou des agents gélifiants hydrophiles susmentionnées.

Ainsi, une composition solide selon l’invention, en particulier la phase solide et/ou la phase gélifiée aqueuse et/ou grasse, peut en outre comprendre des poudres ; des paillettes ; des agents colorants, notamment choisis parmi les agents colorants hydrosolubles ou non, liposolubles ou non, organiques ou inorganiques, les matériaux à effet optique, les cristaux liquides, et leurs mélanges ; des agents particulaires insolubles dans la phase grasse ; des agents parfumants ; des charges, de nature organique ou minérale, et en particulier les pigments ; des conservateurs ; des humectants ; des agents effervescents ; des agents désintégrants (eg Croscarmellose, carboxyméthylcellulose, ...) ; des diluants ; des promoteurs de désintégration ; des stabilisateurs ; des chélateurs ; des émollients ; des agents modificateurs de pH, de force osmotique et/ou des modificateurs d’indice de réfraction etc... ou tout additif (cosmétique) usuel ; et leurs mélanges.

Avantageusement, une composition selon l’invention comprend en outre au moins un agent effervescent et/ou au moins un désintégrant.

De préférence, la composition comprend entre 0,5% et 50%, en particulier entre 1% et 40%, et mieux entre 5% et 30%, en poids de désintégrant(s) par rapport au poids total de la composition.

Un agent désintégrant peut être choisi parmi les glycosates d'amidon sodique ; l'amidon, en particulier l'amidon de blé ou l’amidon de maïs ; les amidons prégélatinisés ou partiellement prégélatinisés ; l'amidon carboxyméthylique de sodium, le cas échéant faiblement substitué ; les amidons composés de particules d'amidon de lactose et de maïs ; les amidons composés d'amidon et de pois ; les amidons composés d'amidon et de pomme de terre ; les amidons composés d'amidon et de blé ; les désintégrant à base de mannitol ; la cellulose cristalline ; les microcrystalline cellulose ou mélange de microcrystalline cellulose avec la gomme xanthane ; le sodium carboxyméthylcellulose ; le calcium de croscarmellose ; le sodium de croscarmellose ; l'éthylcellulose ; I'hydroxypropyl cellulose substituée ; I' hydroxy propyl méthyl cellulose ; la polyvinylpyrrolidone réticulée ; les polyacrylates réticulés, l’acide alginique et ses dérivés, par exemple l’alginate de sodium ; et leurs mélanges.

De préférence, une composition selon l’invention peut en outre comprendre au moins un diluant, de préférence choisi dans le groupe constitué par la cellulose microcristalline, le mannitol, le lactose, l'amidon, le carbonate de sodium, le bicarbonate de sodium, le carbonate de calcium, et leurs mélanges. De préférence, la composition comprend une teneur inférieure à 8%, voire inférieure à 5%, en poids de diluant(s) par rapport au poids total de la composition solide.

De préférence, une composition selon l’invention peut en outre comprendre en outre au moins un promoteur de désintégration, de préférence le silicate de calcium.

Également, une composition solide selon l’invention, en particulier la phase solide et/ou la phase gélifiée aqueuse et/ou grasse, peu(ven)t en outre comprendre au moins un actif biologique/cosmétique choisi parmi les agents hydratants, les vitamines, les agents cicatrisants, les agents dépigmentants, les filtres LIV, les agents desquamants, les enzymes, les agents antioxydants, les actifs stimulant la synthèse des macromoléculaires dermiques et/ou épidermiques, les agents dermodécontractants, les agents anti- transpirants, les agents apaisants et/ou les agents anti-âge, et leurs mélanges.

Une composition solide selon l’invention, en particulier la phase solide et/ou la phase gélifiée aqueuse et/ou grasse, peut en outre comprendre au moins un acide gras insaturé, monoinsaturé ou polyinsaturé, de préférence en Ce - C22, en particulier en C8-C20, et mieux en C12-C18, tel que par exemple l’acide laurique (C12), l’acide myristique (C14), l’acide palmitique (Cie), l’acide stéarique (Cis), l’acide ricinoléique (Cis), et leurs mélanges.

Une composition solide selon l’invention, en particulier la phase solide et/ou la phase gélifiée aqueuse et/ou grasse, peut en outre comprendre au moins une huile, en particulier une huile végétale, telle que par exemple l’huile de Coprah, l’huile de Coco, l’huile d’olive, l’huile d’amande douce, l’huile de ricin, l’huile de Babassu, et leurs mélanges. Comme huiles, on peut citer par exemple celles décrites dans WO2021234135.

En particulier, une composition solide selon l’invention, en particulier la phase solide et/ou la phase gélifiée grasse, peut comprendre de 10% à 90%, de préférence de 20% à 80%, en particulier de 30% à 70%, et mieux de 40% à 60%, en poids d’huile(s) par rapport au poids total de la composition (ou phase) le(s) comprenant.

Une composition solide selon l’invention, en particulier la phase solide et/ou la phase gélifiée aqueuse et/ou grasse, peut en outre comprendre au moins un agent détergent, par exemple un tensioactif, notamment choisi parmi le Sodium cocoyl iséthionate, les Sulfosuccinates, les Alpha oleficategories, les Alkyl glycéryl éther sulfonate, le Sodium cocoyl monoglycéride sulfate, la Bétaïne, et leurs mélanges. C’est notamment le cas lorsque la composition selon l’invention est un SYNDET (qui dérive du terme « synthetic detergents ») également désigné « savon sans savon » ou « pain dermatologique ».

Dans le cas où la composition solide selon l’invention est dédiée au soin des cheveux, la composition selon l’invention, en particulier la phase solide et/ou la phase gélifiée aqueuse et/ou grasse, peu(ven)t en outre comprendre au moins un actif capillaire, notamment parmi ceux décrits dans la demande de brevet déposée sous le n° FR2206462.

Dans le cas où la composition solide selon l’invention est dédiée au nettoyage (hors nettoyage d’une matière kératinique), notamment comme produit ménager et/ou comme lessive, la composition solide selon l’invention, en particulier la phase solide et/ou la phase gélifiée aqueuse et/ou grasse, peu(ven)t en outre comprendre au moins un composé alcalin, un agent complexant, un agent séquestrant, une enzyme, un agent de blanchiment, un activateur, un agent azurant, un polycarboxylate, des particules abrasives, un détartrant, du bicarbonate de soude, un hydrotrope, un adoucissant, un adjuvant ou co-adjuvant, un conservateur, un électrolyte, un agent effervescent, un agent désintégrant, une huile essentielle, un agent parfumant, un biocide, un désinfectant, un agent colorant, des paillettes, un plastifiant, un liant, un agent absorbant, un agent moussant, un agent masquant, un agent régulateur de pH, ou tout additif de nettoyage usuel, et leurs mélanges, et notamment ceux décrits dans la demande de brevet déposée sous le n° FR2206461 .

De préférence, la composition comprend entre 0,5% et 50%, en particulier entre 1% et 40%, et mieux entre 5% et 30%, en poids d’agent(s) désintégrant(s) par rapport au poids total de la composition.

Une composition solide selon l’invention, en particulier la phase solide et/ou la phase gélifiée aqueuse et/ou grasse, peut en outre comprendre au moins du sodium lactate et/ou au moins un sel. De tels ingrédients ont notamment pour avantage de durcir la composition solide.

Avantageusement, une composition solide selon l’invention, en particulier la phase solide et/ou la phase gélifiée aqueuse et/ou grasse, ne comprend pas d’alcool polyvinylique (PVA ou PVOH), de polyfluorure de vinylidène (PVDF), de polyméthacrylate de méthyle (PMMA), de polyacrylonitrile (PES ou PAN), de polyméthacrylate de polyéthylène téréphthalate, de polyéthylène, de polypropylène, de nylon, d’acide hyaluronique, d’amidon, de cellulose (eg rayonne), de coton, et leurs mélanges.

Une composition selon l’invention ne comprend pas de (ou ne repose pas sur un) support solide hydrosoluble, par exemple de type hydrogel, en particulier à base d’amidon, le cas échant déstructuré, et/ou de poloxamer 407.

Une composition selon l’invention, en particulier la phase solide, peut en outre comprendre au moins un solvant apte s’évaporer en tout ou partie durant le procédé de fabrication, comme décrit ci-après. A titre de solvant, on peut par exemple citer un solvant organique apolaire ou peu polaire, par exemple le cyclohexane, le THF (tétrahydrofurane), et leurs mélanges.

Bien entendu, l’homme du métier veillera à choisir les éventuels composé(s) additionnel(s) et/ou leur quantité de telle manière que les propriétés avantageuses de la composition solide selon l’invention ne soient pas ou substantiellement pas altérées par l’adjonction envisagée. Également, l’homme du métier veillera à choisir la nature et/ou la quantité en composé(s) additionnel(s) en fonction de la nature aqueuse ou grasse de la phase considérée et/ou au regard du procédé de fabrication de la composition solide. Ces ajustements relèvent des connaissances générales de l’homme du métier.

Lorsque la composition selon l’invention est un savon et/ou un shampoing, la composition solide satisfait avantageusement à au moins un des critères (ou indices) parmi ceux définis ci-après : la composition a un pouvoir nettoyant compris entre 12 et 22, le nombre le plus élevé signifie que le savon sera plus nettoyant ; la composition a un indice Dureté compris entre 29 et 54, le nombre le plus élevé indiquant un savon le plus dur et le nombre le plus bas indiquant un savon plus doux ; la composition a un indice d’Emollience compris entre 44 et 69 ; la composition a un Pouvoir moussant compris entre 14 et 46, le nombre le plus élevé indiquant des bulles plus grosses et le nombre le plus bas indiquant des bulles plus petites ; la composition a un indice d’Onctuosité compris entre 16 et 48 ; la composition a un indice d’iode compris entre 41 et 70 ; et/ou la composition a un INS (Iodine Number Saponification) compris entre 136 et 70, de préférence entre 150 et 165.

Les critères (ou indices) ci-dessus, de même que leur méthode de mesure, relèvent des connaissances générales de l’homme du métier. Le caractère solide d’une composition selon l’invention permet avantageusement de pouvoir s’affranchir des packagings classiques. En effet, le conditionnement d’une composition solide selon l’invention peut se limiter à un simple emballage dans un papier.

Avantageusement, une composition solide selon l’invention n’est pas constituée d'un réseau de fibres.

Procédé de fabrication

Une composition solide selon l’invention est obtenue par tout procédé connu de l’homme du métier adapté à la fabrication d’une composition solide, moyennant les adaptations nécessaires pour assurer (i) la formation des cavités, et donc satisfaire au critère de porosité requis, et (ii) l’incorporation (ou l’injection) de la phase gélifiée aqueuse et/ou grasse dans au moins une cavité de la composition solide.

De préférence, le procédé de fabrication d’une composition solide selon l'invention ne comprend pas d'étape d’aération / d'injection d'un gaz, par exemple d'air, le cas échéant suivie d’une étape de formage puis de séchage.

Bien évidemment, la quantité de phase gélifiée aqueuse et/ou grasse sera ajustée au regard du volume de la cavité. Cette injection peut être réalisée au moyen de toute technique connue de l’homme du métier, en particulier au moyen d’une buse d’injection, le cas échéant chauffée.

Procédé n°1

Selon une première variante, un procédé de fabrication d’une composition solide selon l’invention comprend au moins les étapes consistant à :

(i) disposer d’une première phase grasse ou dérivant d’une réaction de saponification sous forme liquide ou semi-liquide ;

(ii) disposer d’une deuxième phase aqueuse et/ou grasse comprenant au moins un agent gélifiant hydrophile et/ou lipophile sous forme liquide ou semi-liquide ;

(iii) couler la première phase dans un moule et séchage jusqu’à obtention d’une composition solide,

(iv) découper la composition solide de la forme souhaitée,

(v) former au moins une cavité dans la composition solide, et

(vi) injecter dans tout ou partie des cavités la deuxième phase, ce par quoi on obtient une composition solide selon l’invention. En particulier, ce procédé de fabrication d’une composition selon l’invention comprend au moins les étapes consistant à :

(i) disposer d’une première phase grasse, d’une phase dérivant d’une réaction de saponification et/ou d’une phase comprenant au moins un détergent synthétique (ou tensioactif) (ie phase SYNDET), sous forme liquide ou semi-liquide, ;

(ii) disposer d’une deuxième phase aqueuse et/ou grasse comprenant au moins un agent gélifiant hydrophile et/ou lipophile sous forme liquide ou semi-liquide ;

(iii) couler la première phase de l’étape (i) dans un moule et séchage jusqu’à obtention d’une première phase solide,

(iv) découper la première phase solide de la forme souhaitée,

(v) former au moins une cavité dans la première composition solide, et

(vi) injecter dans tout ou partie des cavités la deuxième phase de l’étape (ii), ce par quoi on obtient une composition solide selon l’invention.

Selon un mode de réalisation particulier, le procédé de fabrication de la composition solide repose sur un procédé de saponification (ou « empâtage »).

L’étape (i) est avantageusement réalisée à chaud.

L’étape (ii) est avantageusement réalisée à chaud dans le cas où l’agent gélifiant hydrophile et/ou lipophile est thermosensible et/ou via l’application d’une force de cisaillement suffisante dans le cas où l’agent gélifiant hydrophile et/ou lipophile est rhéofluidifiant, de manière à garantir une bonne incorporation (ou injection) de la deuxième phase dans la/les cavité(s) en étape (vi).

Avantageusement, les étapes (iv) et (v) sont simultanées.

Avantageusement, les étapes (iii), (iv) et (v) sont simultanées, auquel cas le moule a une forme adaptée pour assurer la formation de la /des cavité(s).

L’étape (v) est avantageusement réalisée au moyen d’un emporte-pièce.

Le procédé n°1 est avantageux en ce que les chutes obtenues à l’issue de l’étape (v) peuvent être valorisées lors d’une fabrication ultérieure. En effet, ces chutes peuvent être à nouveau chauffées et réintroduites dans un procédé n° 1 ultérieur au niveau de l’étape (i) et/ou (iii).

Avantageusement, notamment lorsque la composition solide selon l’invention est un savon et/ou un shampoing, et donc comprend une phase savon telle que décrite précédemment ; un procédé selon l’invention peut en outre comprendre, avant l’étape (iii), au moins une étape de lavage, afin d’éliminer la soude restante. Procédé n°2

Selon une deuxième variante, un procédé de fabrication d’une composition solide selon l’invention est un procédé d’extrusion.

Un tel procédé de fabrication selon l’invention comprend au moins les étapes consistant à :

(a) disposer d’une première phase grasse ou dérivant d’une réaction de saponification sous forme liquide ou semi-liquide ;

(b) disposer d’une deuxième phase aqueuse et/ou grasse comprenant au moins un agent gélifiant hydrophile et/ou lipophile sous forme liquide ou semi-liquide ;

(c) faire passer la première phase de l’étape (a) dans un dispositif d’extrusion pourvu d’une filière de forme adaptée pour former une barre solide,

(d) couper la barre obtenue en étape (c) pour obtenir une composition solide comprenant au moins une cavité ; et

(e) injecter dans tout ou partie des cavités la deuxième phase, ce par quoi on obtient une composition solide selon l’invention.

En particulier, ce procédé de fabrication d’une composition selon l’invention comprend au moins les étapes consistant à :

(a) disposer d’une première phase grasse, d’une phase dérivant d’une réaction de saponification et/ou d’une phase comprenant au moins un détergent synthétique (ou tensioactif) (ie phase SYNDET), sous forme liquide ou semi-liquide ;

(b) disposer d’une deuxième phase aqueuse et/ou grasse comprenant au moins un agent gélifiant hydrophile et/ou lipophile sous forme liquide ou semi-liquide ;

(c) faire passer la phase de l’étape (a) dans un dispositif d’extrusion pourvu d’une filière (ou grille d’extrusion) de forme adaptée pour former une barre solide,

(d) couper la barre solide obtenue en étape (c) pour obtenir une composition solide comprenant au moins une cavité ; et

(e) injecter dans tout ou partie des cavités la deuxième phase, ce par quoi on obtient une composition solide selon l’invention.

L’étape (a) est avantageusement réalisée à chaud.

L’étape (b) est avantageusement réalisée à chaud dans le cas où l’agent gélifiant hydrophile et/ou lipophile est thermosensible et/ou via l’application d’une force de cisaillement suffisante dans le cas où l’agent gélifiant hydrophile et/ou lipophile est rhéofluidifiant, de manière à garantir une bonne incorporation (ou injection) de la deuxième phase dans la/les cavité(s) en étape (e). Pour des raisons évidentes, l’étape (c) est réalisée à une température adaptée pour disposer d’une composition dotée d’une viscosité suffisante et apte à conserver la forme attribuée par la filière.

Pour des raisons évidentes, la forme de la filière du dispositif d’extrusion est également adaptée pour assurer la formation de la /des cavités.

Avantageusement, l’étape (c) peut être réalisée à une température inférieure à la température ambiante, et par exemple à une température inférieure ou égale à 15°C, voire inférieure ou égale à 10°C.

Au niveau de l’étape (c), le dispositif d’extrusion comprend une filière dotée d’une forme adaptée pour former au niveau de la barre solide la/les cavité(s) et le niveau de porosité souhaité(es).

A titre illustratif, un procédé d’extrusion selon l’invention comprend une filière telle que celle illustrée en figure 2.

L’étape (d) peut être réalisée à l’aide d’un couteau ou d’un fil, tel que par exemple un fil à couper le beurre.

De préférence, les étapes (c) et (d) sont simultanées.

De préférence, le procédé de fabrication d’une composition selon l’invention est le procédé d’extrusion n°2 décrit ci-dessus.

Selon un mode de réalisation particulier, applicable aux procédés n°1 et n°2 décrit précédemment, l’étape (i) / (a) consiste à disposer d’une composition fluide qui peut comprendre au moins un solvant apte s’évaporer en tout ou partie durant l’étape (iii) / (c), voire en outre durant l’étape (iv) et/ou (v) / (d).

A titre de solvant, on peut par exemple citer un solvant organique apolaire ou peu polaire, par exemple le cyclohexane, le THF (tétrahydrofurane), et leur mélange.

Dans les procédés n°1 et n°2 ci-dessus, lorsque la phase solide de la composition solide comprend au moins une phase grasse comprenant au moins un agent gélifiant lipophile, l’étape (i) / (a) peut nécessiter de chauffer ladite composition à une température supérieure au plus haut point de fusion des agents gélifiants lipophiles présents dans ladite composition.

Selon un mode de réalisation particulier, le procédé n°2 d’extrusion peut être réalisé par une technique d’impression 3D.

Un procédé de fabrication selon la première ou seconde variantes décrites ci-dessus peut comprendre une étape additionnelle intervenant entre la fabrication de la composition solide et l’étape d’injection de la deuxième phase, cette étape additionnelle visant à placer la composition solide dans un réceptacle pourvu d’un design adapté pour conférer au(x) cavité(s) destinée(s) à être remplie(s) avec la deuxième phase un design particulier, différent de celui conféré par la cavité.

En d’autres termes, le réceptacle peut être ici qualifié de pièce de forme ou de moule.

Utilisation

Une composition solide selon l’invention peut être utilisée dans le domaine du nettoyage, notamment comme produit ménager et/ou comme lessive, ou dans le domaine cosmétique, notamment pour l'hygiène, le nettoyage, l'embellissement, le soin et/ou le maquillage d’une matière kératinique, en particulier de la peau et/ou des cheveux.

En particulier, une composition solide selon l’invention peut être dédiée à l'hygiène, au nettoyage et/ou à l'embellissement d’une matière kératinique.

En particulier, une composition solide selon l’invention est dédiée à l'hygiène d’une matière kératinique, en particulier de la peau et/ou des cheveux, tels que par exemple les dentifrices, les déodorants, les gels douches, les gels nettoyant intimes, les savons, les shampoings, les bains de bouche, les produits de soins capillaires (teintures capillaires et décolorants), les produits d'entretien pour la chevelure, les produits de nettoyage, les produits de rasage et dépilatoires, tels que par exemple les après-rasage, les crèmes dépilatoires et les crèmes à raser, les préparations pour bains et douches, telles que par exemple les bains moussants, les huiles de bain et les sels de bain. De préférence, une composition solide selon l’invention est un savon et/ou un shampoing.

Avantageusement, une composition solide selon l’invention n'est pas sous forme d'un masque.

Une composition solide selon l’invention peut également être dédiée au nettoyage, notamment comme produit ménager et/ou comme lessive. Ainsi, une composition solide selon l'invention dédiée au nettoyage comprend avantageusement en outre au moins un tensioactif et/ou au moins un détergent.

Une composition solide selon l’invention peut encore être dédiée au soin et/ou au maquillage d’une matière kératinique, en particulier de la peau et/ou des lèvres.

L’utilisation d’une composition solide selon l’invention peut être réalisée en présence d’eau ajoutée à la composition solide avant, simultanément et/ou après son application sur la surface à traiter.

Une composition solide selon l’invention, notamment lorsqu’elle comprend une quantité suffisante en phase gélifiée aqueuse et/ou grasse, en particulier en phase gélifiée aqueuse, peut également être mise en contact directement avec la surface à traiter sans nécessiter d’ajout d’eau avant, simultanément et/ou après application sur la surface à traiter.

DESCRIPTION DES FIGURES

La Figure 1 représente une composition selon l’invention dotée de cavités en nid d’abeilles (vue du dessus), où trois cavités comprennent une phase gélifiée aqueuse.

La Figure 2 représente une filière utilisée pour le procédé de l’invention.

La Figure 3 représente une filière comparative.

La Figure 4 représente d’autres exemples de compositions solides selon l’invention dont une partie des cavités comprend une phase gélifiée aqueuse.

EXEMPLES

Exemple 1 - Etude comparative pour le nettoyage de la peau

Etape 1a - fabrication de la phase savon :

A l’aide d’un mixeur et d’un bain-marie à 80°C, on mélange les matières premières décrites dans le tableau 1 suivant jusqu’à obtenir un mélange homogène.

[Tableau 1]

Dans un premier récipient, on mélange l’eau et la soude caustique (= mélange A). Dans un deuxième récipient, on fait fondre et on mélange l’huile de coco et le beurre de karité au bain-marie (70°C), puis on ajoute l’huile d’olive et on mélange jusqu’à homogénéisation (= mélange B). Lorsque la température des mélanges A et B est inférieure à 40 °C, on verse le mélange A dans le mélange B et on ajoute l’huile d’amande douce, puis on mélange jusqu’à homogénéisation (= mélange C). On laisse reposer le mélange C pendant 48 heures à température ambiante. Le pH du mélange C est entre 9 et 10. Etape 1 b - fabrication de la phase gélifiée aqueuse :

A l’aide d’un mixeur et d’un bain-marie à 80°C, on mélange les matières premières décrites dans le tableau 2 suivant jusqu’à obtenir un mélange homogène.

[Tableau 2]

Quantité Suffisante Pour

La préparation de cette phase aqueuse relève des connaissances générales de l’homme du métier.

Cette phase aqueuse sera ensuite, soit mélangée à chaud (ie 80°C) au mélange C obtenu en étape 1a préalablement à l’étape de refroidissement susmentionnée et à l’étape d’extrusion décrite ci-après, soit injectée à chaud (et donc sous forme liquide) dans 3 cavités de la composition solide obtenue à partir du mélange C extrudé.

Etape 2 - extrusion :

On injecte le mélange C, le cas échéant associé à la phase gélifiée aqueuse, dans une extrudeuse pourvue, dans un premier cas, d’une filière selon l’invention telle qu’illustrée en figure 2 et dans un deuxième cas, d’une filière comparative telle qu’illustrée en figure 3. Si nécessaire, la composition injectée est préalablement chauffée pour passer d’un état solide à un état pâteux et ainsi garantir la bonne réalisation de l’étape d’extrusion. En sortie de filière, les pains de savon respectivement extrudés sont coupés de manière à obtenir des savons mono-doses, respectivement, sous forme d’une composition solide selon l’invention dotée de 7 cavités en forme de nid d’abeille (savons 2 et 3, à l’image par exemple de celui décrit en figure 1) et d’une composition solide comparative dotée d’une forme générale identique aux savons 2 et 3 mais dénué de cavité (savon 1).

Les savons 1 et 2 sont obtenus à partir d’une composition avant extrusion reposant sur un mélange « mélange C (95%) / phase gélifiée aqueuse (5%) ».

Les savons 3 sont obtenus à partir d’une composition avant extrusion formée du mélange C uniquement, la phase gélifiée aqueuse étant injectée sous forme liquide après extrusion dans 3 cavités seulement. Dans les savons 3, le mélange C et la phase gélifiée aqueuse représentent respectivement environ 15% et 35% de la composition solide, le reste étant figuré par le volume occupé par les 4 cavités vides.

Etape 3 - application :

L’étape 3 est réalisée sur un panel de 18 femmes et 18 hommes entre 22 et 47 ans (ci-après les « candidats »), 3 groupes étant ensuite formés, chaque groupe étant formé de 6 femmes et 6 hommes (groupes A, B et C).

Pour chaque groupe :

3.1/ Les candidats se versent un verre rempli de 30 cl d’eau du robinet sur les deux mains.

3.2/ Ensuite, les candidats se lavent les mains avec le savon 1 , 2 ou 3.

3.3/ Les candidats se rincent les mains à l’eau du robinet puis se sèchent les mains.

Chacun des groupes A, B et C va utiliser les savons 1 , 2 et 3, mais à chaque fois dans des ordres différents.

Les candidats évaluent les performances des savons 1 , 2 et 3 en termes de (i) préhension, (ii) résistance mécanique à la préhension, (iii) cinétique de transformation solide -> liquide, (iv) capacité à mousser, (v) sensorialité et confort à l’application et (vi) état du savon après utilisation.

Critères de notation : [Tableau 3] Les moyennes des résultats obtenus avec les trois groupes A, B et C sont présentées dans le tableau 4 suivant, étant entendu que les tendances observées sont identiques entre les trois groupes.

[Tableau 4]

Les savons 2 et 3 présentent une résistance mécanique moindre que la savon 1 du fait de la structure en nid d’abeille et du volume significatif représenté par les cavités. Néanmoins, cette résistance mécanique demeure tout à fait satisfaisante pour l’usage considéré.

Le savon 3 selon l’invention est celui qui présente les meilleures performances en termes de sensorialité et de confort à l’application et de quantité de mouse formée.

La présence de la phase gélifiée aqueuse n’a pas altéré la cinétique de transformation de l’état solide vers l’état liquide.

Enfin, il a été constaté que le savon 3 autorise même à s’affranchir de l’étape 3.1 au cours de laquelle les candidats se versent un verre rempli de 30 cl d’eau du robinet sur les deux mains.

L’invention repose donc sur un compromis subtil entre (i) résistance mécanique, (ii) cinétique de l’effet transformatif et (iii) sensorialité et confort à l’application. Une étude similaire à celle décrite ci-dessus a également été réalisée avec un SYNDET (également désigné « savon sans savon » ou « pain dermatologique »), décrit en tableau 5 ci-dessous et la phase gélifiée aqueuse décrite en Etape 1 b ci-dessus.

Des résultats identiques ont été obtenus. [Tableau 5]

* Quantité Suffisante Pour

Exemple 2 - Etude comparative pour le soin des cheveux (ie shampoing)

La présente étude comparative diffère de celle décrite en exemple 1 par la composition de la phase solide et de son usage, ici un shampoing. En étape 3, les candidats s’appliquent la composition testée sur les cheveux, préalablement mélangée avec les deux mains jusqu’à obtention d’une solution liquide visqueuse.

La composition de la phase solide de cet exemple 2 est décrite dans le tableau 6 ci- dessous. [Tableau 6]

Quantité Suffisante Pour Protocole de préparation :

- Introduire les ingrédients de la phase A dans un récipient et chauffer le mélange sous agitation à 90°C jusqu’à homogénéisation ;

- Refroidir à 70°C et ajouter les ingrédients de la phase B sous agitation jusqu’à homogénéisation.

Les résultats sont sensiblement identiques à ceux décrits en exemple 1 .

Exemple 3 - Etude comparative pour le soin de la peau

La présente étude comparative diffère de celle décrite en exemple 1 par la composition de la phase solide et de son usage, ici une composition pour le soin de la peau. En étape 3, les candidats s’appliquent la composition testée sur la peau du visage.

La composition de la phase solide de cet exemple 3 est décrite dans le tableau 7 ci- dessous.

[Tableau 7]

Quantité Suffisante Pour

Protocole de préparation :

- Introduire les ingrédients de la phase A dans un récipient et chauffer le mélange sous agitation à 90°C jusqu’à homogénéisation ;

- Refroidir à 70°C et ajouter les ingrédients de la phase B sous agitation jusqu’à homogénéisation.

Les résultats sont sensiblement identiques à ceux décrits en exemple 1 , à l’exception du caractère moussant qui, pour des raisons évidentes, n’a pas été considéré.