Login| Sign Up| Help| Contact|

Patent Searching and Data


Title:
SOLID DELIVERY FORM FOR ORAL USE
Document Type and Number:
WIPO Patent Application WO/1996/029993
Kind Code:
A1
Abstract:
A solid delivery form for placing in the oral cavity to form a controlled-viscosity solution or dispersion having a somewhat syrupy or gel-like consistency. Said delivery form includes, in addition to at least one active principle, an active principle vector that is neutral and stable under standard physiological temperature and pH conditions, and a compound or mixture of compounds which, when contacted with the oral cavity, can form microbubbles for keeping the active principle solubilised or dispersed in said solution or dispersion. Said active principle vector has a colloid structure and lubricates the gut walls while uniformly lining the mucosa and particularly the intestinal villi.

Inventors:
HESNARD XAVIER (FR)
Application Number:
PCT/FR1996/000470
Publication Date:
October 03, 1996
Filing Date:
March 28, 1996
Export Citation:
Click for automatic bibliography generation   Help
Assignee:
MC2 (FR)
HESNARD XAVIER (FR)
International Classes:
A61K9/00; A61K9/46; (IPC1-7): A61K9/20
Domestic Patent References:
WO1995023591A11995-09-08
Foreign References:
FR2715849A11995-08-11
EP0415326A11991-03-06
EP0525388A11993-02-03
EP0396335A11990-11-07
BE676458A1966-06-16
EP0153836A21985-09-04
DE4139883A11993-06-03
EP0467776A11992-01-22
Download PDF:
Claims:
REVENDICATIONS
1. Forme d'administration solide à usage oral comprenant, outre au moins un principe actif : un vecteur de principe actif neutre et stable dans des conditions standard de pH et de températures physiologiques ; et un composé ou un mélange de composés apte à former, au contact de la cavité buccale, des microbulles ayant pour fonction de solubiliser ou disperser le principe actif dans ladite solution ou dispersion ; caractérisé en ce qu'en combinaison, le vecteur de principe actif présente une structure colloïdale, ayant pour fonction de lubrifier les parois internes du tube digestif et de maintenir solubilisé ou dispersé le principe actif, tout en tapissant de façon homogène les muqueuses, et notamment les villosités intestinales ; et la forme d'administration ne comporte pas d'eau et ne nécessite pas d'adjonction d'eau extérieure, de sorte qu'elle forme rapidement, après son introduction dans la cavité buccale, une solution ou dispersion à viscosité contrôlée dont la consistance est proche de celle d'un sirop ou d'un gel.
2. Forme d'administration solide selon la revendication 1, caractérisée en ce que le vecteur de principe actif y est présent dans une quantité permettant d'atteindre une viscosité de la solution ou dispersion gélifiée comprise entre 20 et 4 000 Pa.s ou plus.
3. Forme d'administration solide selon la revendication 1 ou 2, caractérisée en ce qu'elle comprend au minimum de l'ordre de 0,50 % de vecteur de principe actif par prise.
4. Forme d'administration solide selon l'une quelconque des revendications 1 à 3, caractérisée en ce qu'elle comprend jusqu'à 50 % ou plus de vecteur de principe actif par prise.
5. Forme d'administration solide selon l'une quelconque des revendications 1 à 4, caractérisée en ce que le vecteur de principe actif est choisi parmi les agents épaississants et/ou gélifiants et/ou liants lui permettant d'être utilisé en tant que tel pour la fabrication de la forme d'administration.
6. Forme d'administration solide selon la revendication 5, caractérisée en ce que le vecteur de principe actif est choisi dans le groupe constitué par les dérivés cellulosiques et notamment le carboxyméthyl cellulose, l'hydroxypropylméthylcellulose, l'hydroxypropylc ellulose, la méthylcellulose ou équivalents.
7. Forme d'administration solide selon l'une quelconque des revendications 1 à 6, caractérisée en ce que le composé ou le mélange de composés apte à former des microbulles est présent dans une quantité déterminée de manière qu'il dégage, lorsqu'il est au contact de la cavité , •* buccale, un volume gazeux compris entre 1 et 100 cm .
8. Forme d'administration solide selon l'une quelconque des revendications 1 à 7, caractérisée en ce que le composé ou le mélange de composés apte à former des microbulles comprend notamment une charge inerte chimiquement par rapport au vecteur de principe actif.
9. Forme d'administration solide selon la revendication 8, caractérisée en ce que l'agent de charge est choisi dans le groupe constitué par le carbonate et bicarbonates de métaux alcalins ou alcalinoterreux ou bivalents, ou équivalents physiologiquement acceptables.
10. Forme d'administration solide selon l'une quelconque des revendications 1 à 9, caractérisée en ce que le composé ou le mélange de composés apte à former des microbulles est choisi dans le groupe constitué par les acides, les anhydrides d'acides et les sels d'acides physiologiquement acceptables.
11. Forme d'administration solide selon la revendication 10, caractérisée en ce que le composé ou le mélange de composés est choisi dans le groupe constitué par l'acide citrique, l'acide tartrique, l'acide ascorbique, l'acide fumarique, l'acide nicotinique, l'acide acétylsalicylique, l'acide malique, l'acide adipique, l'acide succinique, l'anhydride glutarique et l'anhydride citrique.
12. Forme d'administration solide selon l'une quelconque des revendications 1 à 11, caractérisée en ce que le rapport en poids entre le vecteur de principe actif et le composé ou le mélange de composés apte à former des microbulles est compris entre 0,5 et 50 % ou plus.
13. Forme d'administration solide selon l'une quelconque des revendications 1 à 12, caractérisée en ce qu'elle se présente sous la forme d'un comprimé, d'un granulé, d'une poudre ou de toute forme sèche à prise orale.
14. Utilisation d'une forme d'administration solide selon l'une quelconque des revendications 1 à 13 en remplacement d'un sirop ou d'un gel.
15. Utilisation d'une forme d'administration solide selon l'une quelconque des revendications 1 à 13 en remplacement d'un collutoire, d'un pulvérisateur ou d'un inhalateur.
16. Utilisation selon la revendication 15, pour laquelle la forme d'administration solide comprend, outre un principe actif, un composé ou un mélange de composés apte à former, au contact de la cavité buccale, des microbulles.
Description:
FORME D'ADMINISTRATION SOLIDE A USAGE ORAL

L'invention concerne une forme d'administration solide à usage oral.

Depuis de nombreuses années, la pharmacie galénique n'a jamais cessé d'évoluer vers des formes pharmaceutiques de plus en plus spécifiques et variées.

Ainsi, si l'on examine les formes pharmaceutiques destinées à une administration orale qui est la plus couramment utilisée de nos jours, on recense les formes dites sèches représentées par les comprimés nus et enrobés, les poudres, les lyocs, et les formes dites liquides représentées par les solutés, les suspensions, les sirops, les sprays, etc...

De cette description non exhaustive, il ressort une constatation rapide : toutes ces formes orales nécessitent un vecteur aidant la déglutition : l'eau.

Or, cette dernière devient une contrainte lorsque sa qualité est douteuse ou ses caractéristiques physico¬ chimiques incompatibles avec la nature ou la cinétique des principes actifs.

C'est ainsi que de nombreux principes actifs ne peuvent pas être conditionnés sous forme liquide car leur stabilité en milieu aqueux est des plus précaires ou leur solubilité ou dispersion impossible. De plus, ces formes liquides ont souvent des coûts de conditionnement lourds et des contraintes d'utilisation imposant un environnement calme (suintement, fuite, débordement, ...).

Les formes sèches sont plus facilement ambulatoires, mais elles dépendent toutes d'une déglutition simultanée d'eau. Or, qu'il s'agisse des comprimés et même des formes effervescentes, le volume hydrique d'accompagnement n'est jamais constant. Il n'existe en effet aucun standard international, ni même national du volume d'un verre d'eau...

Cependant, l'étude phar acocinétique d'un très grande nombre de substances actives a démontré que l'effet de ces dernières était d'autant plus rapide qu'elles arrivaient rapidement sur leur site d'absorption avec un temps de contact suffisamment long. En fait, le site d'absorption majeur de la plupart des principes actifs se situe sur les muqueuses du segment gastro-intestinal des voies digestives. On comprend alors aisément l'importance des variations physiologiques d'un individu à l'autre sur la capacité de fixation d'une substance médicamenteuse sur la muqueuse : repas, hydratation, activité, pathologie locale, ...

Ainsi, un comprimé devra subir en premier lieu son délite ent, sa désagrégation, sa dissolution, puis la dispersion ou la solubilisation du principe actif, avant que ce dernier n'atteigne son site d'absorption. Dans ce cas, irrémédiablement une fraction du principe actif ne se fixera pas et sera éliminée dans le transit intestinal.

Un soluté buvable, un sirop ou une suspension ont un avantage indéniable : le principe actif est dispersé ou solubilisé immédiatement et de façon homogène. Il peut donc se fixer beaucoup plus rapidement sur la muqueuse gastro¬ intestinale. Néanmoins, l'effet thérapeutique du principe ne pourra s'observer qu'après l'absorption des molécules

sur cette muqueuse. Et là encore, du fait de la constante agitation du milieu gastrique et intestinal et de la dilution, une fraction du principe actif sera chassée dans le milieu intestinal sans avoir pu être absorbée.

Enfin, en général la prise orale d'un comprimé s'accompagne d'un verre d'eau avant sa déglutition et la dissolution du principe actif. Quelques irréductibles avalent leurs comprimés à sec, mais les risques d'adhérence (ulcère) et la difficulté pour le comprimé de se déliter sont autant de points négatifs à l'encontre de cette méthode.

D'autre part, si les formes liquides intègrent d'origine le solvant aqueux, elles n'en ont pas pour autant quelques inconvénients : le principe actif doit supporter sa solubilisation, ou sa dispersion dans le solvant, le temps de cette déglutition. Et surtout ce mode d'administration s'accommode mal d'une vie active et trépidante. Le flacon est fragile, lourd et risque souvent de se répandre autour de la cuillère. D'ailleurs, comme dans le cas du verre d'eau, le volume d'une cuillère est peu standardisé, à tel point que certains laboratoires fournissent la cuillère-dose.

Une autre catégorie de forme liquide est représentée par les conditionnements sous pression ou à pulvérisation. Mais là encore, les inconvénients sont nombreux : incompatibilité avec certains transports (transport aérien) , volumes de conditionnement volumineux, technologie complexe des valves, hygiène problématique des canules, forte perte à l'utilisation.

Un premier objet de la présente invention est de proposer une forme d'administration solide à usage oral qui pallie les inconvénients ou limites de celles rencontrées dans l'état de la technique. Plus particulièrement, la présente invention a pour but de proposer une forme d'administration solide qui, par un choix spécifique des composés la constituant, permet après son introduction dans la cavité buccale, d'obtenir rapidement une solution ou dispersion gélifiée, aqueuse, hydrophile et gazeuse et ce, sans le moindre apport d'eau extérieure.

Un autre objet de la présente invention est de proposer une forme d'administration solide permettant au principe actif d'atteindre rapidement ses sites d absorption.

Un autre objet de la présente invention est de proposer une forme d'administration solide présentant un effet lubrifiant le long du transfert intestinal tout en tapissant de façon homogène les muqueuses, et notamment les villosités intestinales.

Un autre objet de la présente invention est de proposer une forme d'administration solide qui, dès sa déglutition, permet au principe actif d'accéder beaucoup plus rapidement dans le segment gastro-intestinal et permet aussi des contacts et donc des transferts beaucoup plus rapides avec les cellules endothéliales des villosités intestinales.

Un autre objet de la présente invention est de proposer une forme d'administration solide qui permet au principe actif d'accéder de façon plus continue sur son

site d'absorption, et d'éviter ainsi un effet saturant de ses récepteurs spécifiques.

Un autre objet de la présente invention est de proposer une forme d'administration orale qui, après son introduction dans la cavité buccale, présente une viscosité telle qu'elle permet d'envisager des traitements par voie perlinguale.

Un autre objet de la présente invention est de proposer une forme d'administration solide qui, après son introduction dans la cavité buccale, génère une surpression qui se transforme en flux gazeux envahissant par la suite la sphère O.R.L. et l'arbre bronchique permettant à des substances pharmaceutiques d'atteindre les muqueuses des voies aériennes supérieures et inférieures.

Un autre objet de la présente invention est de proposer une forme d'administration solide qui permet avantageusement de remplacer les formes sirop, gel et collutoire ou pulvérisateur, tout en améliorant sensiblement le contact et l'absorption des substances actives avec les muqueuses gastro-intestinales et les muqueuses de l'arbre bronchique et de la sphère O.R.L..

A cet effet, l'invention concerne une forme d'administration solide à usage oral comprenant, outre au moins un principe actif :

- un vecteur de principe actif neutre et stable dans des conditions standard de pH et de températures physiologiques ; et

- un composé ou un mélange de composés apte à former, au contact de la cavité buccale, des micro-bulles

ayant pour fonction de solubiliser ou disperser le principe actif dans ladite solution ou dispersion ; caractérisé en ce qu'en combinaison, le vecteur de principe actif présente une structure colloïdale, ayant pour fonction de lubrifier les parois internes du tube digestif et de maintenir solubilisé ou dispersé le principe actif, tout en tapissant de façon homogène les muqueuses, et notamment les villosités intestinales ; et - la forme d'administration ne comporte pas d'eau et ne nécessite pas d'adjonction d'eau extérieure, de sorte qu'elle forme rapidement, après son introduction dans la cavité buccale, une solution ou dispersion à viscosité contrôlée dont la consistance est proche de celle d'un sirop ou d'un gel.

Cette combinaison présente comme avantages notamment l'aspect sirupeux ou gélifié de la solution, d'où l'effet lubrifiant ; et le faible dégagement gazeux, d'où le maintien dans le temps de la solubilisation ou dispersion du principe actif dans la solution.

Cette combinaison présente en outre un avantage pratique : elle permet de remplacer, par une forme d'administration sèche et solide, la cuillère de sirop ou toute autre forme liquide, optimisée par la recherche d'une viscosité contrôlée.

L'invention présente donc les avantages réunis d'une forme solide -absence d'eau, précision du dosage, utilisation et conditionnement aisés- et d'une forme liquide à viscosité contrôlée -mise à disposition plus rapide du ou des principes actifs sur les sites d'absorption du tube digestif-.

Le vecteur de principe actif est présent dans la forme d'administration solide conforme à l'invention, dans une quantité permettant d'atteindre une viscosité de la solution dispersion gélifiée comprise entre 20 et 4 000 mPa.s ou plus.

La forme d'administration solide conforme à la présente invention comprend au minimum de l'ordre de 0,5 % et jusqu'à 50 % ou plus de vecteur de principe actif par prise, en fonction de la forme gallénique choisie.

Le vecteur de principe actif est choisi parmi les agents épaississants et/ou gélifiants et/ou liants lui permettant d'être utilisé en tant que tel pour la fabrication de la forme d'administration. De préférence, le vecteur de principe actif est choisi dans le groupe constitué par les dérivés cellulosiques et notamment la carboxyméthylcellulose, l'hydroxypropylméthylcellulose, l'hydroxypropylcellulose, la méthylcellulose ou équivalent.

Le composé ou le mélange de composés apte à former des micro-bulles est présent dans une quantité déterminée de manière qu'il dégage, lorsqu'il est au contact de la cavité buccale, un volume gazeux compris entre 1 et 100 cm 3 . Ce composé ou mélange de composés apte à former des microbulles comprend notamment une charge inerte chimiquement par rapport au vecteur de principe actif. Cet agent de charge est choisi dans le groupe constitué par les carbonates et bicarbonates de métaux alcalins et alcalino- terreux, ou équivalents physiologiquement acceptables. Ce peut être, plus particulièrement, du carbonate de calcium, du bicarbonate de sodium, du carbonate monosodique ou du carbonate de glycine.

Le composé ou le mélange de composés apte à former des micro-bulles est choisi dans le groupe constitué par les acides, les anhydrides d'acide et les sels d'acide physiologiquement acceptables. Plus particulièrement, ledit composé ou ledit mélange de composés est choisi dans le groupe constitué par l'acide citrique, l'acide tartrique, l'acide ascorbique, l'acide fumarique, l'acide nicotinique, l'acide acétylsalicylique, l'acide malique, l'acide adipique, l'acide succinique, l'anhydride glutarique et 1'anhydride citrique.

Le rapport en poids entre le vecteur de principe actif et le composé ou le mélange de composés apte à former les microbulles est compris entre 0,5 % et 50 % ou plus suivant la forme gallénique choisie.

Selon l'invention, la forme d'administration solide se présente sous la forme d'un comprimé, d'un granulé, d'une poudre ou de toute forme sèche à prise orale.

L'invention concerne également une forme d'administration solide comportant en combinaison tout ou partie des caractéristiques sus-mentionnées ou décrites ci- après.

D'autres caractéristiques et avantages de l'invention apparaîtront à la lecture de la description qui suit et des exemples donnés à titre non limitatif et se référant à des modes de réalisation préférentiels de l'invention.

L'invention concerne donc une forme d'administration solide qui s'accommode d'une simple prise

orale, sans apport d'eau extérieur. Son temps de délitement dans la bouche est variable, suivant qu'elle est sucée ou mastiquée. Elle aboutit à la formation d'un amas gélifié, sirupeux ou fluide suivant la viscosité recherchée. Cette déglutition plus ou moins visqueuse et hydrophile tapisse tout au long de son cheminement les parois gastro¬ intestinales, favorisant ainsi les échanges avec les muqueuses.

L'invention consiste en une sélection particulière d'excipients qui permettent, après introduction de la poudre, des granulés ou du comprimé dans la cavité buccale, d'obtenir rapidement une solution ou dispersion gélifiée, aqueuse, hydrophile et gazeuse ; sans le moindre apport d'eau extérieur.

Cette nouvelle formulation s'adapte aussi bien à des comprimés qu'à des poudres ou des granulés.

La forme d'administration de l'invention comprend un excipient responsable du caractère visqueux et un excipient responsable du dégagement gazeux.

La viscosité et le dégagement gazeux sont adaptables à la cinétique des principes actifs vectorisés. Ce qui procure à la forme sèche pharmaceutique ainsi obtenue un très grand champ d'application.

Ainsi une viscosité faible ou moyenne et un dégagement gazeux peu important permettront aux principes actifs d'atteindre rapidement leur site d'absorption. Car en effet si l'excipient, responsable du caractère visqueux de la solution ou de la dispersion, est en faible proportion. Il assure néanmoins, à toute concentration, un

effet lubrifiant le long du transfert intestinal, le maintien solubilisé ou dispersé du principe actif, l'atténuation des défauts organoleptiques des principes actifs, tout en tapissant de façon homogène les muqueuses, et notamment les villosités intestinales. Donc, dès la déglutition, le mélange obtenu accède beaucoup plus rapidement dans le segment gastro-intestinal (effet lubrifiant) et permet aussi des contacts et donc des transferts beaucoup plus rapides avec les cellules endothéliales des villosités intestinales (effet gel) . Le faible dégagement gazeux permet parallèlement de distendre légèrement les parois gastriques et d'accélérer ainsi le péristaltisme de l'estomac.

Une viscosité plus importante permet au substrat colloïdal de se déplacer beaucoup plus lentement sur le segment gastro-intestinal tout en libérant, dans la lumière intestinale, et ce de façon continue, les principes actifs. Elle assure ainsi à la forme pharmaceutique, un effet dit d'entretien de l'action thérapeutique. Elle permet au principe actif d'accéder, de façon plus continue sur son site d'absorption, et d'éviter ainsi un effet saturant de ses récepteurs spécifiques. Des principes actifs enrobés de substances gastro-résistantes peuvent être utilisés conjointement.

Une forte viscosité peut aussi être utile dès la cavité buccale afin de mieux répartir et de mieux tapisser les muqueuses des voies digestives supérieures. Notamment dans le traitement des stomatites, pharyngites, angines, aphtes, lésions buccales et en général de toutes les infections locales de l'oropharynx.

Une forte viscosité permet aussi d'envisager des traitements par voie perlinguale (trinitrine par exemple) .

Le gel ainsi obtenu adhère à la muqueuse permettant au principe actif de mieux diffuser et d'accéder dans la circulation générale.

La forme d'administration solide conforme à 1•invention permet également un dégagement gazeux non toxique (gaz carbonique) dont le volume varie entre 1 et 100 cm 3 suivant les proportions d'excipients. On obtient ainsi une surpression buccale qui se transforme en flux gazeux. Ce dernier envahit ensuite la sphère O.R.L. et 1'arbre bronchique permettant à des substances pharmaceutiques d'atteindre les muqueuses des voies aériennes supérieures et inférieures. La forme d'administration de l'invention pourrait donc intégrer les mêmes substances actives que l'on retrouve en collutoire, pulvérisation ou inhalation.

La forme d'administration selon l'invention comprend, outre au moins un principe actif, un vecteur de principe actif et un composé ou un mélange de composés apte à former, au contact de la cavité buccale, des microbulles. Elle ne comporte pas d'eau et ne nécessite aucune adjonction d'eau ou d'autre liquide extérieur.

Dans un mode de réalisation préférée, le vecteur de principe actif est constitué par un dérivé de la cellulose -utilisé généralement pour épaissir, mettre en suspension, stabiliser, gélifier ou modifier les caractéristiques d'écoulement ou d'adhérence- et le composé ou le mélange de composés apte à former des microbulles est constitué par un couple effervescent -utilisé en tant que mélangeur homogénéisateur-.

Bien que la description qui suit sera essentiellement faite en référence à ces composés, il doit être compris que l'invention ne doit pas être limitée à ces composés. Tout composé ayant la même fonction et le même résultat entre dans le cadre de l'invention.

L'invention consiste en un mélange judicieusement calculé d'un dérivé de la cellulose, et d'un couple effervescent. Suivant la forme recherchée, comprimé ou poudre, les autres excipients tels que liants, lubrifiants, arômes, seront choisis en fonction du résultat attendu.

Le dérivé de la cellulose qui a été utilisé au cours des différents essais, et qui a donné les meilleurs résultats, est la carboxyméthylcellulose (appelée communément CMC) .

Cette dernière présente les avantages suivants :

Elle se dissout rapidement dans l'eau froide ou chaude.

Elle forme des solutions de pH neutre.

La stabilité de ses solutions est très bonne dans des zones de pH comprises entre 1 et 12.

Les expérimentations chimiques ont montré que son administration par voie orale est dépourvue de tout risque physiologique.

S'agissant d'un colloïde neutre, ce composé n'exerce aucun effet défavorable sur les muqueuses saines ou malades.

Ce produit, de par sa structure colloïdale, est un excellent agent épaississant, un bon régulateur rhéologique, un bon stabilisant et un bon agent de suspension.

D'ailleurs suivant le type de CMC utilisé et sa concentration dans la forme pharmaceutique, on obtient des solutions de viscosité très faible (proche de l'eau) ou très élevée (gel) .

Contrairement à d'autres polymères solubles la CMC ne mousse pas.

La CMC, en solution dans l'eau ou sous forme sèche, possède un pouvoir liant reconnu qui permet de l'utiliser pour la fabrication de poudres, de granulés ou de comprimés.

La CMC peut être aussi considérée comme une fibre alimentaire. D'ailleurs, l'organisme humain ne possède aucune réaction enzymatique permettant l'hydrolyse de cette fibre et donc son absorption.

Finalement, la CMC est un composé qui est utilisé dans le cadre de l'invention, comme un agent gélifiant de viscosité ajustable dans une large fourchette, un lubrifiant à toute concentration, un vecteur de principe actif neutre et stable dans toutes les conditions de pH et de température physiologiques. Ce produit convient donc parfaitement à une vectorisation optimale, et ce dans

toutes les conditions physiologiques de l'individu, des principes actifs et à leur protection sur le trajet gastro¬ intestinal.

II permet aussi de maintenir les substances solubles et dispersées au contact de la muqueuse gastro¬ intestinale et donc d'en favoriser l'absorption.

Enfin ses propriétés mécaniques lui permettent d'être utilisé comme seul et unique liant pour la fabrication des comprimés et des poudres.

Le couple effervescent qui lui est adjoint permet d'atténuer les sensations pâteuses du gel se formant dans la bouche par la formation de molécules d'eau intrinsèques à la réaction de l'effervescence. En effet la réaction d'effervescence connue depuis déjà bien longtemps, a la particularité de produire des molécules d'eau qui pallient ainsi le fort pouvoir de rétention aqueux de la CMC.

D'autre part le ou les carbonate(s) utilisé(s) permettent, par la charge qu'il(s) représente(nt) , d'augmenter la viscosité sans pour autant augmenter les proportions de CMC.

Enfin, cette réaction d'effervescence permet de maintenir solubilisées ou dispersées les substances actives au sein du gel, grâce à la formation de microbulles. Ces dernières permettent aussi d'augmenter la surface d'échange avec les muqueuses gastro-intestinales.

Un autre effet non encore utilisé de cette formulation est le dégagement gazeux qui produit dans la bouche une surpression, qui sera d'autant plus importante

que la concentration des agents effervescents sera élevée. Ce dégagement gazeux n'est par contre absolument pas lié à la présence du dérivé cellulosique, qui peut le cas échéant être absent, si l'on recherche uniquement un effet du principe actif sur les muqueuses des voies aériennes.

Certains essais décrits ci-après ont été réalisés d'après les formules de comprimés jointes décrites ci- après.

Le matériel de démonstration, très simple, est constitué d'une ampoule de décantation en verre et dans sa partie inférieure d'un robinet du même matériau.

Les différentes expériences ont consisté à remplir, par la partie supérieure de l'ampoule, les mélanges poudreux hydratés et d'en observer le comportement sur la paroi avec ou sans immersion aqueuse.

L'extrémité inférieure a permis d'observer les résidus qui s'y déposaient.

Dans un premier temps a été préparé un mélange poudreux constitué par :

Acide citrique 400 g

Carbonate de calcium 350 mg Carboxyméthylcellulose200 mg Eau potable 1 mg

L'ensemble a été mélangé dans un petit bêcher en verre à l'aide d'un agitateur manuel en verre, et immédiatement déposé sur les parois humides de l'ampoule avec ce même agitateur. L'ampoule est ensuite fermée avec

son bouchon en verre rodé. La totalité de cette opération a duré environ 20 secondes.

La viscosité de la solution ainsi obtenue semble très élevée. Une agitation énergique ne suffit pas à accélérer la descente du gel dans la partie inférieure de l'ampoule. Par transparence ce gel apparaît translucide, laiteux et constitué de petites bulles d'air. Au bout de 30 minutes une partie du gel semble s'être accumulée dans la partie inférieure de l'ampoule à proximité du robinet de vidange. Néanmoins une partie, 20 à 30 % du gel recouvre encore la paroi de l'ampoule.

Après l'ouverture du robinet de vidange une légère surpression gazeuse s'échappe.

La même expérience est renouvelée avec l mg de bleu de méthylène ajouté dans le mélange poudreux, et le remplissage de l'ampoule au 3/4 d'eau potable (après le dépôt de gel sur la paroi de l'ampoule).

Immédiatement après le remplissage de l'ampoule des filets bleutés s'échappent des amas gélifiés.

Après 1/4 d'heure l'eau de l'ampoule est uniformément bleue.

Après 1/2 heure l'ampoule est vidangée de la totalité de l'eau qu'elle contient et remplie à nouveau du même volume d'eau. Un léger dégagement gazeux accompagne la vidange.

Des amas gélifiés bleutés recouvrent encore la paroi, alors que d'autres ont commencé à se détacher, à s'accumuler et se dissoudre dans le fond de l'ampoule.

De nouveau l'eau se colore en bleu, mais avec une plus faible intensité. La seconde vidange est effectuée 1/2 heure après la première. La solution qui s'en échappe est bleu très pâle, sans dégagement gazeux.

Aucune trace de gel ne subsiste sur la paroi de l'ampoule.

Cette petite expérience permet de confirmer que la

CMC en forte proportion (100, 200 mg ou plus par prise) dans le mélange poudreux permet d'obtenir un gel fortement visqueux, mais qui libère progressivement, par sa solubilisation, les substances qu'il renferme.

Si l'on renouvelle l'expérience, dans les mêmes conditions que précédemment, mais avec seulement 50 mg de carboxyméthylcellulose et sans remplir l'ampoule d'eau, on remarque que l'amas gélifié descend très vite (2 à 5 secondes) le long de la paroi en laissant sur son passage des traces bleutées qui disparaissent rapidement.

L'inondation de l'ampoule avec de l'eau potable permet d'obtenir une solution bleue et homogène immédiate.

Sa vidange, après 1/2 heure, ne laisse apparaître aucune trace ni dépôts gélifiés sur la paroi, mais laisse toujours échapper une légère fuite gazeuse.

Cette seconde série d'expérimentations permet de confirmer que la CMC, à faible concentration dans la forme pharmaceutique, ne possède pas d'effet retard sur la

libération des substances qu'elle contient. Elle permet par contre, grâce à sa structure, un contact plus intime avec son support. On peut alors imaginer qu'elle améliore sensiblement l'absorption des substances qu'elle transporte, en tapissant plus amplement que l'eau les muqueuses qu'elle recouvre sur son passage.

La dernière série d'expérimentations a été effectuée en vue d'évaluer le volume gazeux (en l'occurrence de C02) dégagé par la réaction d'effervescence.

Des comprimés ont été fabriqués avec les mêmes quantités d'agents effervescents que dans les expériences précédentes. Ils ont été ensuite broyés grossièrement dans un mortier en 4 et 5 agrégats et placés rapidement sous une éprouvette graduée à 100 cm 3 , remplie d'eau et renversée.

Au bout de 10 minutes les morceaux de comprimés ont été totalement dissous et le volume de C02 résultant de l'effervescence pouvait être lu.

Ce volume sur une dizaine de comprimés se situait entre 35 et 42 cm 3 par comprimé.

On peut donc aisément en déduire que seules les proportions et les quantités d'excipients d'effervescence sont liées au volume de C02 dégagé, avec ou sans carboxyméthylcellulose.

Donc l'effet retardant des CMC est proportionnel à leur concentration dans le forme pharmaceutique et donc à la viscosité qu'elles engendrent.

Leur tendance à tapisser la muqueuse semble se révéler pour des quantités approchant les 50 g par prise.

Le volume de gaz carbonique dégagé est proportionnel aux quantités d'agents effervescents utilisées et indépendant de la présence de CMC.

L'invention sera maintenant illustrée, à titre non limitatif, par les exemples suivants :

Exemple 1 : pour comprimé placebo à effet pseudo¬ sirop

Composition :

Carboxyméthylcellulose 200 mg Carbonate de calcium 500 mg

Acide citrique 600 mg

Polyvinylpyrrolidone 100 mg

Aspartam 20 mg

Stéarate de magnésium 50 mg Lactose 490 mg

Arôme orange 40 mg TOTAL 2 000 mg

Exemple 2 : composition

Carbonate de calcium 1 250 mg

Acide citrique 660 mg

Poly vinylpyrrolidone 60 mg

Aspartam 20 mg Stéarate de magnésium 50 mg

Sorbitol 40 mg

Carboxyméthylcellulose 80 mg

Arôme orange 40 mg

TOTAL 2 000 mg

Exemple 3 : composition

Aspirine enrobée (RP) 516 mg Carbonate de calcium 500 mg

Acide citrique poudre 500 mg

Polyvinylpyrrolidone 100 mg

Aspartam 10 mg

Stéatate de magnésium 50 mg Lactose 144 mg

Carboxyméthylcellulose 40 mg

Arôme citron-vanille 40 mg TOTAL 2 000 mg

Exemple 4 : composition

Acide ascorbique 500 mg

Carbonate de calcium 500 mg

Acide citrique 100 mg Polyvinylpyrrolidone 50 mg

Aspartam 20 mg

Stéarate de magnésium 50 mg

Sorbitol 620 mg

Carboxyméthylcellulose 120 mg Arôme orange 40 mg TOTAL 2 000 mg

Exemple 5 : composition

Hydrate de terpine 50 mg

Codéine base 1 mg

Acide benzoïque 80 mg

Carbonate de calcium 500 mg

Acide citrique 600 mg

Polyvinylpyrrolidone 100 mg

Aspartam 10 mg

Stéarate de magnésium 50 mg

Lactose 184 mg

Carboxyméthylcellulose 150 mg

Arôme citron-vanille 40 mg

TOTAL 1 765 mg

Exemple 6 : composition

Paracetamol enrobé (RP) 529 mg

Carbonate de calcium 500 mg

Acide citrique de poudre 587 mg

Polyvinylpyrrolidone 100 mg Aspartam 20 mg

Stéarate de magnésium 50 mg

Lactose 134 mg

Carboxyméthylcellulose 40 mg

Arôme fruits exotiques 40 mg TOTAL 2 000 mg

Exemple 7 : composition

Ibuprofène 0,1425 g Carbonate de calcium 0,1425 g

Acide citrique poudre 0,1710 g

PEG 6000 0,0171 g

Aspartam 0,0114 g

Stéarate de magnésium 0,0143 g Lactose 0,0263 g

Carboxyméthylcellulose 0,0260 g

Gomme 0,0085 g

Arôme citron 0,0114 g

TOTAL 0,5700 g