La présente invention concerne une monture de lunettes, une paire de lunettes comprenant ladite monture et un ensemble formé d'une telle paire de lunettes et d'un étui spécialement adapté pour le rangement de cette paire de lunettes.

ARRIERE PLAN DE L'INVENTION

Pour les porteurs de lunettes occasionnels, il est utile de disposer d'une monture suffisamment compacte pour pouvoir être rangée dans un étui lorsque les lunettes ne sont pas portées.

L'exigence de compacité s'applique également à l'étui, pour permettre à l'utilisateur de le garder facilement accessible, par exemple dans une poche ou dans un sac à main, notamment lors d'un voyage.

Cet étui est en outre destiné à assurer la protection de la paire de lunettes contre un choc ou un écrasement, et doit par conséquent être suffisamment rigide.

D'autre part, dans la mesure où la paire de lunettes est destinée à être fréquemment portée puis rangée, il est souhaitable que la charnière reliant les branches à la face de la monture ne risque pas de se démonter et conserve un effort d'ouverture et de fermeture sensiblement constant au fil du temps.

Or, les charnières à vis ne sont pas satisfaisantes sur ces aspects et l'on constate fréquemment un desserrement de la vis après une certaine durée d'utilisation, qui, d'une part, réduit la qualité perçue par l'utilisateur, la friction de la charnière devenant de plus en plus faible, et d'autre part, peut conduire à la perte de la vis, rendant ainsi la paire de lunettes inutilisable.

Par ailleurs, compte tenu des impératifs de compacité exposés plus haut, la charnière doit présenter le plus faible encombrement possible.

Un objectif de l'invention est donc de concevoir une monture de lunettes qui présente une grande compacité tout en possédant une charnière qui soit fiable et dont la friction reste stable au cours du temps.

Un autre objectif de l'invention est de concevoir un étui spécialement adapté pour ranger une telle paire de lunettes, ledit étui devant présenter un faible encombrement tout en assurant la protection de la paire de lunettes qu'il renferme. BREVE DESCRIPTION DE L'INVENTION

Conformément à l'invention, il est proposé une monture de lunettes comprenant une face pour recevoir des verres et deux branches articulées sur deux tenons de la face par une charnière, caractérisée en ce que chaque charnière comprend : - une première partie comprenant deux charnons coaxiaux,

- une seconde partie comprenant trois charnons, deux premiers charnons étant coaxiaux et le troisième charnon présentant un axe parallèle à et non confondu avec l'axe des deux premiers charnons,

- une goupille insérée dans les charnons respectifs de la première et de la seconde partie de la charnière, le troisième charnon de la seconde partie de la charnière exerçant un effort de friction sur la goupille.

De manière particulièrement avantageuse, la distance entre l'axe du troisième charnon de la seconde partie de la charnière et l'axe des deux premiers charnons de ladite seconde partie est comprise entre 30 et 100% du diamètre de la goupille.

Selon un mode de réalisation, chaque tenon comprend la première partie de la charnière et une extrémité de chaque branche comprend la seconde partie de la charnière.

De préférence, les tenons et les branches sont en métal et les goupilles sont en métal ou en céramique.

Selon une forme d'exécution avantageuse, chaque branche comprend un manchon rétractable à son extrémité opposée à la charnière, ledit manchon étant mobile en coulissement le long de la branche entre une position déployée dans laquelle la monture est apte à être portée par un utilisateur, chaque manchon reposant sur une oreille de l'utilisateur, et une position rétractée dans laquelle la monture est destinée à être repliée et rangée, la distance entre la charnière et l'extrémité du manchon étant inférieure à la largeur de la face

Selon un mode de réalisation, ledit manchon comprend une enveloppe extérieure en matériau plastique destinée à être en contact avec l'oreille de l'utilisateur et un insert métallique à l'intérieur de ladite enveloppe.

De manière avantageuse, l'insert métallique présente une masse choisie pour équilibrer la masse totale de monture entre le nez et les oreilles de l'utilisateur.

Chaque branche comprend avantageusement un ergot de retenue du manchon, ledit ergot coopérant avec une ouverture du manchon pour bloquer le manchon dans la position déployée.

De préférence, ledit ergot est escamotable entre une position libre dans laquelle il s'étend au moins partiellement dans ladite ouverture du manchon lorsque ledit manchon est en position déployée et une position escamotée dans laquelle il est contraint à l'intérieur du manchon lorsque ledit manchon est en position rétractée.

Dans le cas où le manchon comporte l'insert métallique précité, ledit insert coopère avec l'ergot escamotable.

Un autre objet concerne une paire de lunettes comprenant une monture telle que décrite ci-dessus et des verres assemblés sur ladite monture. Enfin, un autre objet de l'invention concerne un ensemble comprenant une paire de lunettes telle que décrite plus haut et un étui adapté pour ranger ladite paire de lunettes, caractérisé en ce que ledit étui se présente sous la forme d'un boîtier parallélépipédique dont un fond est recouvert d'un tapis, les dimensions de l'étui étant adaptées pour recevoir la paire de lunettes dans une position dans laquelle les verres sont en contact avec ledit tapis.

De manière particulièrement avantageuse, la surface du tapis en contact avec les verres est pourvue d'une pluralité de picots souples.

Ledit tapis est de préférence en un matériau élastomère.

BREVE DESCRIPTION DES DESSINS

D'autres caractéristiques et avantages de l'invention ressortiront de la description détaillée qui va suivre, en référence aux dessins annexés sur lesquels :

la figure 1 est une vue en perspective d'une monture de lunettes conforme à l'invention, en position partiellement repliée,

la figure 2 est une vue de dessus des éléments formant la charnière, la figure 3 est une vue en perspective de la charnière assemblée,

la figure 4 est une vue en perspective d'une monture comprenant un manchon en position déployée sur une branche,

- la figure 5 est une vue en perspective des composants du manchon rétractable, la figure 6 est une vue en coupe du manchon respectivement en position déployée (haut) et en position rétractée (bas) sur une branche,

la figure 7 est une vue en perspective d'un étui selon l'invention,

la figure 8 est une vue en coupe du boîtier et du tapis dudit étui.

DESCRIPTION DETAILLEE DE L'INVENTION

La figure 1 est une vue en perspective d'une monture de lunettes conforme à l'invention, en position partiellement repliée.

De manière connue en elle-même, ladite monture comprend une face 1 pour recevoir des verres optiques ou solaires et deux branches 2a, 2b articulées sur deux tenons 1 a, 1 b de la face par une charnière 3.

La charnière 3 est une charnière sans vis, ce qui évite le risque de diminution de la qualité perçue de la monture due à un desserrement des vis.

Plus précisément, comme illustré sur la figure 2 (schéma de droite), le tenon 1 a présente deux charnons 300 coaxiaux, lesdits charnons étant chacun agencés dans une lame respective 30 qui s'étend à partir du tenon 2a dans une direction sensiblement perpendiculaire à la face 1. La branche 2a présente quant à elle trois charnons : deux charnons 310 coaxiaux et un charnon 320 dont l'axe est parallèle à mais non confondu avec l'axe des deux charnons 310.

Chacun desdits charnons est agencé dans une lame respective 31 , 32 qui s'étend à l'extrémité de la branche 2a.

La distance entre l'axe du charnon 320 et l'axe des charnons 310 est choisie de sorte à permettre l'insertion d'une goupille au travers de l'ensemble desdits charnons en bénéficiant de l'élasticité de la lame 32 dans un plan perpendiculaire à l'axe du charnon 320, le charnon 320 exerçant en outre, du fait de son décalage, un effort de friction sur la goupille.

Par exemple, on choisit une excentration (c'est-à-dire une distance entre l'axe du charnon 320 et l'axe des charnons 310) comprise entre 30 et 100% du diamètre de la goupille 33.

A titre purement indicatif, pour une goupille de 1 mm de diamètre, on peut choisir une excentration de 0,55 mm.

La distance entre les lames 30 du tenon 1 a et la distance entre les lames 31 , 32 de la branche 2a, et l'épaisseur des lames 30, 31 , 32 sont choisies de sorte que les lames 30 du tenon 1 a puissent être insérées entre les lames 31 , 32 de la branche 2a en vue d'assembler la charnière, comme illustré sur le schéma du milieu de la figure 2.

La charnière comprend en outre une goupille 33 insérée dans les charnons 30, 31 ,

32 (schéma de gauche de la figure 2).

Du fait du décalage de l'axe du charnon 320 par rapport à l'axe des autres charnons, un effort de friction est appliqué à la goupille 33.

Cette conception de la charnière permet donc, en fonction du décalage imposé à l'axe du charnon 320 et à l'élasticité de la lame 32 dans lequel il est agencé, de réguler la friction de la charnière et par conséquent l'effort nécessaire pour ouvrir et replier les branches de la monture.

La figure 3 est une vue en perspective de la charnière 3 assemblée.

Dans le mode de réalisation illustré sur les figures 2 et 3, la première partie de la charnière, constituée des deux charnons 300, appartient au tenon 1 a tandis que la seconde partie de la charnière, constituée des trois charnons 310, 320, appartient à la branche 2a.

Il va cependant de soi que l'on pourrait intervertir la première et la seconde partie de la charnière, c'est-à-dire prévoir les trois charnons 310, 320 sur le tenon et les deux tenons 300 sur la branche, sans pour autant sortir du cadre de la présente invention.

De manière particulièrement avantageuse, les tenons et les branches sont en métal tandis que les goupilles sont en métal, en céramique ou en tout autre matériau mécaniquement résistant, de sorte que les charnières sont robustes, sensiblement inusables et que l'effort de friction reste stable au cours du temps.

D'autre part, un autre avantage desdites charnières est qu'elles présentent un encombrement très faible, notamment par rapport à une charnière à vis conventionnelle.

A titre d'illustration, on peut considérer que l'encombrement des charnières est réduit de moitié : pour un diamètre de tête de vis de 2 mm dans une charnière à vis, une goupille de 1 mm de diamètre suffit pour une charnière conforme à l'invention.

Ce faible encombrement des charnières contribue à minimiser l'encombrement de la monture, en combinaison avec un mode de réalisation avantageux des branches décrit ci- après.

Selon ce mode de réalisation, chaque branche comprend un manchon rétractable à son extrémité opposée à la charnière, ledit manchon étant mobile en coulissement le long de la branche entre une position déployée dans laquelle la monture est apte à être portée par un utilisateur, le manchon reposant alors sur une oreille de l'utilisateur, et une position rétractée dans laquelle la monture est destinée à être repliée et rangée, la distance entre la charnière et l'extrémité du manchon étant alors inférieure à la largeur de la face.

La figure 4 illustre une monture comprenant un tel manchon 206, représenté en position déployée.

La figure 5 est une vue en perspective des différents composants dudit manchon. Sur la partie droite de la figure sont représentées les deux parties principales du manchon 206, à savoir une enveloppe extérieure comprenant deux faces sensiblement parallèles 202, 203 et un insert 204 destiné à être agencé à l'intérieur de ladite enveloppe.

L'enveloppe se présente sous une forme allongée, avec un logement intérieur dimensionné pour permettre l'insertion de la branche 2a.

L'enveloppe a pour fonction d'assurer le contact avec l'oreille de l'utilisateur et est donc réalisée en un matériau agréable au toucher et/ou anallergique, de préférence avec un état de surface peu glissant, et présentant éventuellement une certaine élasticité.

La longueur de l'enveloppe est typiquement de l'ordre de quelques centimètres. L'enveloppe peut en particulier être réalisée en un matériau plastique ou élastomère (par exemple acétate de cellulose ou propionate de cellulose).

L'insert 204 a pour fonction de rigidifier le manchon 206.

Il présente à cet effet une forme allongée présentant une longueur sensiblement égale à celle de l'enveloppe.

De manière avantageuse, l'insert permet en outre, par sa masse, d'équilibrer le poids de la paire de lunettes vers l'arrière, de sorte à compenser le poids des verres.

Ceci procure un équilibrage du poids de la paire de lunettes entre le nez et les oreilles de l'utilisateur, ce qui assure un meilleur confort pour ce dernier. L'insert est avantageusement métallique, ses dimensions (et notamment son épaisseur) étant choisies pour lui conférer la masse souhaitée pour équilibrer le poids de la paire de lunettes.

L'insert 204 est assemblé à l'intérieur de l'enveloppe par tout moyen approprié, tel que de la colle par exemple.

Une fois assemblé, comme illustré au milieu de la figure 5, il est présenté en vis-à- vis de la branche 2a et l'extrémité 200 de ladite branche y est introduite.

Le manchon assemblé sur la branche est illustré sur la partie gauche de la figure 5. La figure 6 présente des vues en coupe du manchon 206 sur la branche 2a en position déployée (figure du haut) et en position escamotée (figure du bas).

Pour assurer la retenue du manchon 206 sur la branche 2a, ladite branche comprend avantageusement un ergot escamotable 201 qui coopère avec une ouverture 205 prévue dans l'insert 204.

Au repos, l'ergot escamotable 201 est conformé de sorte à s'étendre au-delà du plan de la branche.

Dans ce cas, comme illustré sur la vue du haut, l'ergot s'étend dans l'ouverture 205 de l'insert, empêchant ainsi tout mouvement du manchon vers l'arrière de la branche, susceptible de conduire à une désolidarisation du manchon vis-à-vis de la branche.

En d'autres termes, l'ergot 201 constitue une butée arrière limitant le coulissement du manchon le long de la branche.

Les positions respectives de l'ergot 201 et de l'ouverture 205 sont conçues pour que, lorsque l'ergot se trouve dans ladite ouverture, le manchon soit positionné au niveau d'une oreille de l'utilisateur.

L'ergot 201 est cependant suffisamment flexible pour pouvoir être mis en contrainte lors d'un coulissement du manchon 206 vers l'avant (flèche F) et être escamoté contre l'insert 204.

Il est ainsi possible de ramener le manchon 206 vers une position rétractée (figure du bas) dans laquelle la distance entre la charnière et l'extrémité du manchon est inférieure à la largeur de la face, ce qui procure un faible encombrement de la monture une fois repliée.

Dans ce cas, c'est l'extrémité 200 de la branche qui procure une butée à rencontre du mouvement du manchon vers la face.

Bien que seules deux positions du manchon par rapport à la branche soient représentées sur la figure 6, on notera qu'il est tout à fait possible de prévoir davantage de positions de retenue du manchon par rapport à la branche, afin par exemple de procurer différents réglages du manchon.

Ces positions de retenue intermédiaires peuvent être obtenues par l'existence de plusieurs ergots escamotables sur la branche et/ou plusieurs ouvertures dans l'insert. Par ailleurs, comme évoqué plus haut, si la branche 2a est métallique, elle peut présenter, en situation de port par un utilisateur, un certain galbe orienté vers l'extérieur, ce galbe assurant un meilleur confort pour l'utilisateur mais pouvant être diminué voire annulé par la contrainte imposée par le manchon 206 lorsque celui-ci est ramené en position rétractée.

Dans cette deuxième situation, le galbe limité de la branche permet de réduire son encombrement et facilite ainsi son rangement.

D'autre part, même si le manchon n'annule pas totalement le galbe de la branche, celle-ci peut être conçue suffisamment souple pour pouvoir s'aplatir lorsque la monture est rangée dans un étui dont la hauteur est inférieure à l'épaisseur de la monture repliée.

Selon un autre aspect de l'invention, la paire de lunettes qui vient d'être décrite peut être rangée dans un étui de protection et de transport particulièrement compact.

Ledit étui est représenté en perspective sur la figure 7.

Cet étui 4 se présente sous la forme d'un boîtier parallélépipédique 40 dont un fond 400 est recouvert d'un tapis 42.

Le boîtier est refermé par un couvercle 41 , qui est par exemple articulé par une charnière. Néanmoins, l'invention n'est pas limitée à ce mode de réalisation particulier mais s'applique à tout couvercle, qu'il soit solidaire du boîtier ou non.

L'ensemble du boîtier et du couvercle est avantageusement rigide, ce qui permet de protéger la paire de lunettes des chocs et/ou des risques d'écrasement.

De plus, la rigidité du couvercle et du boîtier permettent éventuellement de contraindre légèrement les branches de la monture si celles-ci sont galbées et suffisamment souples.

Le boîtier et le couvercle sont par exemple réalisés en plastique et/ou en métal. Contrairement aux étuis conventionnels dans lesquels on cherche à éviter tout contact entre les verres et l'intérieur de l'étui afin d'éviter les risques de rayures, notamment dus à des impuretés qui se sont déposées sur les parois de l'étui, les dimensions de l'étui 4 sont choisies pour recevoir la paire de lunettes dans une position dans laquelle les verres sont en contact avec le tapis 42.

Ce positionnement de la paire de lunettes permet de minimiser l'encombrement de l'étui, qui peut ainsi être porté dans une poche de l'utilisateur, à la manière d'un téléphone portable, ou dans un sac de petites dimensions.

Ainsi, l'épaisseur de l'étui peut être réduite jusqu'à 16 mm environ.

Le matériau du tapis est par ailleurs choisi pour limiter le glissement des verres sur le tapis et présente des propriétés antistatiques pour éviter que des poussières n'y adhèrent.

Les rayures des verres sont évitées par le fait que la surface du tapis est pourvue d'une pluralité de picots souples 420 (cf. figure 8) en contact avec les verres. Lesdits picots sont en un matériau non susceptible de rayer les verres.

Une autre fonction desdits picots est de procurer une distance entre les verres et le fond de l'étui dans lequel des poussières se seraient accumulées, permettant ainsi d'éviter que ces poussières ne viennent salir voire rayer les verres.

Le tapis 42 peut avantageusement être réalisé par moulage d'un matériau élastomère.

Outre le fond du boîtier, le tapis peut recouvrir les parois du boîtier, voire être emboîté sur la périphérie du boîtier pour une meilleure tenue.

Naturellement, l'invention s'applique aussi bien à des lunettes à verre correcteur qu'à des lunettes solaires.

L'utilisateur qui possède deux paires de lunettes peut alors utiliser l'étui pour ranger la paire de lunettes qu'il ne porte pas.