DISPOSITIF POUR LA CULTURE DE PLANTES SUR UNE SURFACE

SENSIBLEMENT VERTICALE

L' invention concerne un dispositif pour la culture de plantes sur une surface sensiblement verticale, destiné à l'aménagement paysager tant à l'intérieur qu'à l'extérieur des bâtiments. On connaît ainsi une première catégorie de systèmes pour la culture de plantes sur une surface verticale mettant en oeuvre une culture sur sol, c'est-à-dire que le substrat de culture est constitué à partir de matériaux naturels comme de la terre, du terreau ou encore de la tourbe ou de la sphaigne.

Plusieurs variantes de réalisation de tels systèmes ont été proposés, notamment dans les brevets français FR2.872.381 et FR2.889.406. Ces systèmes de culture sur sol nécessitent des casiers ou des jardinières renfermant une certaine quantité de sol. Les casiers sont généralement assemblés sous forme de murs autoporteurs tandis que les jardinières sont accrochées à une structure support. Les différents éléments sont généralement réalisés en structures métalliques grillagées. Ces systèmes de culture sur sol nécessitent des quantités assez importantes de substrat de culture, ce qui implique des moyens lourds pour leur mise en œuvre compte tenu d'une part des volumes impliqués et d'autre part de l'aspect génie civil qu'implique leur mise en œuvre. Enfin, ces murs ne sont guère écologiques car ils aboutissent à une consommation excessive d' eau à cause des phénomènes de drainage et d' évaporation. On notera en outre que le recours à des sols naturels et en particulier à de la tourbe ou de la sphaigne contribue à la dégradation des milieux naturels desquels la sphaigne est prélevée.

On connaît par ailleurs une autre catégorie de systèmes pour la culture de plantes sur une surface

verticale qui sont de type hors-sol ou sans sol. Un exemple de ces systèmes est décrit dans le brevet FR2.634.971. Ils mettent en œuvre une paroi de support d'une nappe artificielle dotée d'un pouvoir de rétention d'eau qui constitue le milieu sur lequel se développe les racines des plantes. Ces systèmes sont susceptibles de fonctionner avec une alimentation en eau réalisée en circuit fermé : l'eau s'écoule par gravité du haut de la nappe support de culture jusqu'au pied du support dans laquelle elle est collectée dans un bac avant d'être réinjectée en haut de la nappe de culture via un système de pompe.

Si ces dispositifs de culture hors sol permettent de consommer des quantités d'eau beaucoup moins importantes que les dispositifs de culture sur sol, il n'en reste pas moins qu'ils sont sujets à une évaporation de l'eau assez importante d'où un gaspillage d'eau toujours présent.

Le problème que se propose de résoudre la présente invention est de proposer un nouveau dispositif pour la culture de plantes sur une surface verticale qui permette de limiter au maximum les gaspillages en eau et ainsi prétendre à un caractère écologique certain.

A cet égard, le dispositif selon l'invention comprend une paroi support sensiblement verticale sur laquelle est appliqué un substrat de culture hors sol comportant une nappe imputrescible dotée d'un pouvoir de rétention d'eau ; ce dispositif est remarquable en ce que le substrat de culture consiste en l'assemblage de trois couches successives :

- une couche inférieure constituée par ladite nappe imputrescible,

- une couche médiane constituée par une mousse synthétique de faible densité empêchant l' évaporation de l'eau contenue dans la nappe imputrescible,

- une couche supérieure constituée par une membrane perforée, réalisée en matériau synthétique.

On comprend bien que le substrat de culture prenant en sandwich la nappe imputrescible servant de réservoir, la paroi support et les couches médianes et supérieures, les pertes liées à l' évaporation sont limitées à l' évaporation naturelle dû à la biologie des plantes. Ce dispositif permet donc de réaliser des économies d'eau considérable par rapport aux systèmes existants. D'autres avantages et caractéristiques ressortiront mieux de la description détaillée qui va suivre d'une variante d'exécution de l'invention, donnée à titre d'exemple non limitatif, en références aux dessins annexés sur lesquels : - la figure 1 est une vue en coupe transversale et verticale d'un dispositif de culture de plantes selon 1' invention ;

- la figure 2 est une vue de détail de la figure 1.

On se référera tout d'abord à la figure 1 qui représente un dispositif 1 comportant une paroi support 2 constituée, dans l'exemple, d'un panneau de bois en contreplaqué traité afin d'être imputrescible et/ou hydrofuge, du type bois traité marine. Cette paroi support 2 doit être formée à partir de matériaux imputrescible, rigide, étanche ou rendu étanche. Il va bien entendu de soi que la paroi peut être réalisée en tout autre matériau, par exemple en matière plastique ou en une paroi en béton. En outre, la partie de la paroi aménagée reçoit un revêtement d' étanchéité 3 obtenu par exemple par l'application d'un traitement approprié, telle qu'une application du bitume ou encore par la pose d'une nappe d' étanchéité de préférence en matière plastique suspendue ou collée à la paroi support 2. De préférence, on utilisera

- A - une nappe d'étanchéité du type caoutchouc synthétique monocouche en terpolymère d' éthylène-propylène- diène (EPDM) , classiquement utilisé pour assurer l'étanchéité de bassins ou de toitures. La paroi support 2 du dispositif 1 selon l'invention est une surface sensiblement verticale, c'est-à-dire verticale ou faiblement inclinée par rapport à la verticale .

Selon une caractéristique essentielle de l'invention, le dispositif 1 comprend un substrat de culture 4 consistant en l'assemblage de trois couches successives, une première couche réservoir constituée par une nappe imputrescible 5, une couche médiane 6 constituée de mousse de faible densité et une couche supérieure 7 constituée par une membrane perforée.

La nappe imputrescible 5 constitue le milieu sur lequel se développe les racines des plantes P. Cette nappe assure l'alimentation en eau et en élément nutritif nécessaire au développement des plantes. Grâce à son pouvoir de rétention d'eau, elle permet de conserver l'humidité entre les périodes d'arrosage. La nappe est appliquée contre la partie de la paroi de support 2 qui doit être aménagée. Cette nappe possède des caractéristiques bien définie en ce qui concerne notamment la nature du ou des matériaux qui la constituent, cette structure du type mono couche ou multi couches, son épaisseur, sa masse au mètre carré et sa perméabilité normalement à son plan et dans son plan. La nappe 5 peut être distincte du revêtement d'étanchéité 3 ou bien être associée à ce dernier pour former un complexe. Dans une forme préférée de réalisation de l'invention, cette nappe est un feutre imputrescible, en particulier une nappe d' irrigation réalisée dans un non tissé aiguilleté de

fibres hydrophiles. Par exemple, la nappe réservoir 5 pourra être obtenue en assemblant quatre couches de feutres de lmm d'épaisseur chacune présentant une capacité de rétention horizontale d'eau de 1,6 à 1,8 1/m ² environ. La couche médiane 6 est une couche de mousse synthétique de faible densité qui joue le rôle de barrière physique afin de limiter l' évaporation d'eau absorbée par la nappe imputrescible et permet d'assurer sur sa face externe, en contact avec la couche supérieure 7, un revêtement sec en surface. De préférence, on utilisera une mousse de polyuréthane à cellules ouvertes.

Enfin, la couche supérieure 7 est constituée d'un matériau synthétique micro perforé, réalisé notamment en polyéthylène . Ce matériau présente une surface totalement lisse limitant le développement des racines à son contact et facilitant le nettoyage extérieur de la surface du substrat de culture. En outre, on choisira de préférence un matériau résistant aux rayons ultraviolets. Enfin, cette couche supérieure étant toujours sèche, elle limite ainsi la formation d'algue et de champignon sur le substrat de culture .

L' implantation des plantes P dans le substrat de culture 4 est réalisée en incisant ce dernier afin d' introduire les racines des plantes au travers des couches supérieures 7 et médianes 6 et de les étaler au sein de la nappe réservoir 5.

Selon une autre caractéristique de l'invention, le dispositif 1 comprend en outre des moyens d'arrosage (non représentés) reliés en partie supérieure de la nappe pour permettre une circulation d' eau par gravité au sein de la nappe. Ces moyens d'arrosage peuvent être manuels ou automatisés, avec ou sans récupération de l'eau excédentaire. De préférence, le dispositif comportera à sa

base un bac de récupération 8 dans lequel est disposée une pompe hydraulique liée au tuyau de distribution afin d'assurer une circulation en circuit fermé de l'eau et de limiter encore plus les pertes hydriques. Ce bac 8 permet non seulement d' assurer une autonomie d' alimentation en eau de la structure végétalisée mais il permet en outre de lester le dispositif et en fonction des dimensions de ce dernier d'avoir ainsi une structure auto porteuse, ne nécessitant pas de fixation contre un mur existant. On pourra également, pour des dispositifs de petites dimensions, placer un réservoir en partie supérieure du dispositif, en contact avec le substrat de culture de sorte que l'alimentation en eau se fasse par capillarité et gravité. On comprend bien que le substrat de culture selon l'invention permet des économies d'eau importante et est d'entretien pratique et facile. En outre, la culture des végétaux sur ce substrat est facilitée par le contrôle de l'enracinement et la limitation des développements des algues et champignons. Enfin, l'impact environnemental de ce dispositif est très faible par rapport aux dispositifs existants puisque les rejets sont limités, que la consommation d'eau est extrêmement contrôlée et jusqu'à 40 fois inférieure aux dispositifs en circulation en circuit ouvert et qu'en sus, le système de culture hors sol évite la dégradation de milieux naturels.

L' invention permet ainsi de cultiver des plantes hors sol sur une surface verticale tel que notamment un mur de soutènement, pour l'aménagement paysager d'ouvrages de génie civil ou pour l' agrémentation d'habitations, que ce soit en intérieur ou en extérieur.

Il va bien entendu de soi que l'invention n'est pas limitée aux formes de réalisation décrites précédemment à titre d'exemple. Ainsi, le matériau susceptible de

constituer la nappe imputrescible peut être choisi parmi une large variété de matériaux imputrescibles possédant une structure évidée, par exemple du type cellulaire, permettant la rétention d'eau. Les matériaux de type feutre ne sont qu'un exemple non limitatif de tels matériaux.