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Title:
TEXTILE MACHINE, WEAVING LOOM HAVING SUCH A TEXTILE MACHINE, AND ASSOCIATED METHODS
Document Type and Number:
WIPO Patent Application WO/2020/254581
Kind Code:
A1
Abstract:
A textile machine (4) for a weaving loom (2) comprises: - an input shaft (6) configured to be coupled to a weaving loom; - a drive mechanism driven by the input shaft and configured to move frames (10) or collars of the weaving loom through a predefined sequence of positions; - an electronic control device (14) having a processor (24) and a computer memory (28). The electronic control device is programmed to monitor the change in the position of each frame or collar during each step in the predefined sequence of positions and to count the number of times each frame or collar reproduces a particular configuration.

Inventors:
POLLET FRANÇOIS (FR)
AUBERT PIERRE (FR)
PRZYTARSKI PATRICE (FR)
VANDROUX PHILIPPE (FR)
Application Number:
PCT/EP2020/067107
Publication Date:
December 24, 2020
Filing Date:
June 19, 2020
Export Citation:
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Assignee:
STAUBLI SA ETS (FR)
International Classes:
D03C1/14; D03C3/32; D03C5/00; D03C19/00
Foreign References:
DE3724448A11988-02-04
EP0493868A11992-07-08
Attorney, Agent or Firm:
GRAND, Guillaume et al. (FR)
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Claims:
REVENDICATIONS

1. Machine textile (4, 104, 204) pour un métier à tisser (2, 102, 202), comprenant :

un arbre d’entrée (6) configuré pour être couplé à un métier à tisser ; un mécanisme d’entraînement actionné par l’arbre d’entrée et configuré pour déplacer des cadres (10) ou des collets (206, 208) du métier à tisser, suivant une séquence de positions prédéfinie, ledit mécanisme d’entraînement comportant au moins un composant mécanique de sortie (7, 8, 218) configuré pour être couplé à un desdits cadres ou collets du métier à tisser ;

un dispositif de commande électronique (14) comportant un processeur (24) et une mémoire informatique (28),

ladite machine textile étant caractérisée en ce que ledit dispositif de commande est programmé pour surveiller l’évolution de la position de chaque cadre ou collet lors de chaque étape de la séquence de positions prédéfinie et pour compter le nombre de fois où chaque cadre ou collet reproduit une configuration particulière, en ce que le dispositif de commande (14) est en outre programmé pour calculer automatiquement, pour au moins une partie des composants de la machine textile, un indice d’endommagement cumulatif défini comme l’état d’usure du composant par rapport à un état de référence, et en ce que le dispositif de commande (14) est en outre programmé pour comparer automatiquement, pour au moins une partie des composants de la machine textile, l’indice d’endommagement à une valeur prédéfinie et pour mettre à jour une variable d’état représentative de la comparaison.

2. Machine textile selon la revendication 1 , dans laquelle lesdites configurations particulières comportent les transitions suivantes du cadre (10) ou du collet (206, 208) pour chaque étape de la séquence de positions prédéfinie :

le cadre ou le collet reste immobile dans une position haute ; le cadre ou le collet reste immobile dans une position basse ; le cadre ou le collet initie un déplacement depuis une position haute pour descendre vers une position plus basse ;

le cadre ou le collet initie un déplacement depuis une position basse pour monter vers une position plus haute ;

le cadre ou le collet poursuit un déplacement depuis une position haute pour descendre vers une position plus basse ; le cadre ou le collet poursuit un déplacement depuis une position basse pour monter vers une position plus haute.

3. Machine textile selon l’une quelconque des revendications précédentes, dans laquelle la machine comporte en outre un dispositif de mesure comportant un ou plusieurs capteurs (32, 34, 36, 38, 50, 216, 218, 220, 224, 226, 228) configurés pour mesurer, pour chaque étape de la séquence de positions prédéfinie, une ou plusieurs des grandeurs suivantes :

un effort exercé sur un composant mécanique ;

un couple exercé sur un composant mécanique ;

une position d’un ou de plusieurs des cadres ou des collets ; un angle de l’arbre d’entrée ;

une vitesse de rotation de l’arbre d’entrée;

une variable environnementale telle qu’une température, ou une viscosité, ou une pression, ou une opacité.

4. Machine textile selon l’une quelconque des revendications précédentes, dans laquelle le dispositif de commande (14) est programmé pour calculer, pour une grandeur mesurée, une valeur de référence sur le rapport d’armure et à comparer automatiquement, pour chaque rapport d’armure, la grandeur mesurée à la valeur de référence.

5. Machine textile selon l’une quelconque des revendications précédentes, dans laquelle le dispositif de commande (14) est programmé pour comparer automatiquement, pour chaque étape de la séquence de positions prédéfinie, la position de chaque cadre ou collet du métier à tisser avec une position de consigne imposée par la séquence de positions prédéfinie.

6. Machine textile selon l’une quelconque des revendications précédentes, dans laquelle le dispositif de commande (14) est programmé pour calculer automatiquement, pour au moins une partie des composants de la machine textile, un indice de sévérité défini comme un niveau courant d’utilisation du composant par rapport à une limite intrinsèque du composant.

7. Machine textile selon la revendication 6, dans laquelle le dispositif de commande (14) est en outre programmé pour comparer automatiquement, pour au moins une partie des composants de la machine textile, un indice de sévérité à une valeur prédéfinie et à mettre à jour une variable d’état représentative de la comparaison.

8. Machine textile selon l’une quelconque des revendications précédentes, dans laquelle la machine textile est un dispositif de formation de la foule, tel qu’une mécanique d’armure fondamentale (104), ou une ratière (4), ou une mécanique Jacquard (204).

9. Machine textile selon la revendication 8, dans laquelle le dispositif de commande (14) dispose de mémoire (28) comportant un fichier de maintenance (30) contenant pour au moins un des composants de la machine textile l’enregistrement de compteurs ou d’un indice de sévérité ou d’un taux d’endommagement.

10. Machine textile selon la revendication 9, dans laquelle les composants de la machine textile enregistrés dans le fichier de maintenance (30) comprennent un ou plusieurs des composants suivants :

les lames ou les collets,

les électroaimants,

les modules de sélection,

les filtres,

l’huile.

11. Machine textile selon l’une quelconque des revendications précédentes, dans laquelle le dispositif de commande (14) est adapté pour communiquer avec un serveur distant (22).

12. Système comportant un métier à tisser (2, 102, 202) et une machine textile (4, 104, 204) conforme à l’une quelconque des revendications précédentes, ladite machine textile étant couplée au métier à tisser.

13. Procédé de fonctionnement d’une machine textile pour un métier à tisser, ladite machine textile comprenant :

un arbre d’entrée configuré (6) pour être couplé à un métier à tisser ; un mécanisme d’entraînement actionné par l’arbre d’entrée et configuré pour déplacer des cadres (10) ou des collets (206, 208) du métier à tisser, suivant une séquence de positions prédéfinie, ledit mécanisme d’entraînement comportant au moins un composant mécanique de sortie (7, 8, 218) configuré pour être couplé à un desdits cadres ou collets du métier à tisser ;

un dispositif de commande électronique (14) comportant un processeur (24) et une mémoire informatique (28),

caractérisé en ce que ce procédé comporte la surveillance de l’évolution de la position de chaque cadre (10) ou collets (206, 208) du métier à tisser lors de chaque étape de la séquence de positions prédéfinie et le comptage du nombre de fois où chaque cadre (10) ou collet (206, 208) reproduit une configuration particulière, et en ce que le procédé comporte en outre, pour au moins une partie des composants de la machine textile, des étapes consistant à :

- calculer (1022) un indice d’endommagement cumulatif défini comme l’état d’usure du composant par rapport à un état de référence,

comparer l’indice d’endommagement à une valeur prédéfinie ; mettre à jour (1024) une variable d’état représentative de la comparaison.

14. Procédé selon la revendication 13, ce procédé comportant en outre le calcul automatique d’un indicateur de maintenance représentatif d’un état d’usure d’un ou de plusieurs composants mécaniques de la machine textile à partir des données de position de chaque cadre ou collet enregistrées.

Description:
TITRE : Machine textile, métier à tisser comportant une telle machine textile et procédés associés

La présente invention concerne une machine textile. L’invention se rapporte également à un métier à tisser comportant une telle machine textile ainsi qu’à des procédés de fonctionnement d’une telle machine textile et d’un tel métier à tisser.

L’invention est particulièrement applicable au domaine des métiers à tisser et notamment aux machines textiles destinées à la formation de la foule et qui comportent un arbre d’entrée entraîné par un métier à tisser, telles que les mécaniques d’armure fondamentale, les ratières et les mécaniques Jacquard.

Pour planifier la maintenance des machines textiles, celles-ci comportent généralement un compteur qui mesure la durée de fonctionnement de certains composants de la machine. Lorsque la durée de fonctionnement d’un de ces composants dépasse une valeur préétablie, l’utilisateur est invité à intervenir pour remplacer ce composant, ou pour le nettoyer ou pour le reconditionner. D’autres machines utilisent des compteurs qui dénombrent un nombre de mouvements ou de cycles d’utilisation de certains composants de la machine.

Un inconvénient des systèmes de mesure connus est qu’ils sont relativement sommaires et ne permettent pas de quantifier précisément l’état d’usure d’un composant, ce qui, entre autres, ne permet pas de mettre en place des mesures de maintenance préventive et, au pire des cas, peut donner une vision erronée de l’état d’usure des composants de la machine.

Il existe donc un besoin pour une machine textile améliorée permettant de déterminer simplement et plus précisément l’état d’usure d’un ou de plusieurs composants de la machine.

A cet effet, l’invention concerne une machine textile pour un métier à tisser, comprenant :

- un arbre d’entrée configuré pour être couplé à un métier à tisser ;

- un mécanisme d’entraînement actionné par l’arbre d’entrée et configuré pour déplacer des cadres ou des collets du métier à tisser, suivant une séquence de positions prédéfinie, ledit mécanisme d’entraînement comportant au moins un composant mécanique de sortie configuré pour être couplé à un desdits cadres ou collets du métier à tisser ; - un dispositif de commande électronique comportant un processeur et une mémoire informatique,

dans lequel le dispositif de commande est programmé pour surveiller l’évolution de la position de chaque cadre ou collet lors de chaque étape de la séquence de positions prédéfinie et pour compter le nombre de fois où chaque cadre ou collet reproduit une configuration particulière.

Ainsi, l’invention permet de prendre en compte l’intensité avec laquelle les composants de la machine sont individuellement sollicités, notamment pour les composants mécaniques intervenant dans la cinématique de transmission des efforts. Cela permet de connaître plus précisément l’état d’usure individuel de ces composants, qu’en se basant sur une mesure globale d’une durée de fonctionnement de la machine.

En effet, les sollicitations mécaniques subies individuellement par les composants de la machine ne sont pas homogènes pour toute la machine et, de surcroît, peuvent être plus ou moins importantes selon la nature et le motif du tissu en cours de fabrication, et notamment en fonction du dessin (ou armure) du tissu, qui définit la séquence de positions imposées aux cadres et/ou aux collets du métier à tisser. Or, une machine textile peut être utilisée pour tisser des tissus de nature différente. Par exemple, la tension de chaîne est plus importante lors du tissage d’un tissu d’ameublement que lors du tissage d’un tissu pour un vêtement.

Les configurations particulières reconnues par le dispositif de commande permettent en particulier d’identifier les mouvements des composants de la machine textile. Leur usure est directement liée au nombre de fois où ils sont en mouvement et peut varier suivant la nature du mouvement.

Un autre avantage de l’invention est que l’information sur l’état d’usure peut être obtenue pour chaque composant, notamment pour chaque cadre ou collet de la machine, sans qu’il ne soit nécessaire de connaître précisément le trajet complet suivi par ce cadre ou ce collet.

Ainsi, l’armure utilisée pour fabriquer le tissu ne peut pas être reconstituée à partir des données recueillies par le système de mesure et reste donc confidentielle. En d’autres termes, l’armure utilisée ne peut pas être divulguée à un prestataire de maintenance à partir des informations collectées par le système de mesure.

Selon des aspects avantageux mais non obligatoires, un telle machine peut incorporer une ou plusieurs des caractéristiques suivantes, prises isolément ou suivant toute combinaison techniquement admissible : - lesdites configurations particulières comportent les transitions suivantes du cadre ou du collet pour chaque étape de la séquence de positions prédéfinie :

le cadre ou le collet reste immobile dans une position haute ;

le cadre ou le collet reste immobile dans une position basse ;

le cadre ou le collet initie un déplacement depuis une position haute pour descendre vers une position plus basse ;

le cadre ou le collet initie un déplacement depuis une position basse pour monter vers une position plus haute ;

le cadre ou le collet poursuit un déplacement depuis une position haute pour descendre vers une position plus basse ;

le cadre ou le collet poursuit un déplacement depuis une position basse pour monter vers une position plus haute.

- La machine comporte en outre un dispositif de mesure comportant un ou plusieurs capteurs configurés pour mesurer, pour chaque étape de la séquence de positions prédéfinie, une ou plusieurs des grandeurs suivantes :

un effort exercé sur un composant mécanique ;

un couple exercé sur un composant mécanique ;

une position d’un ou de plusieurs des cadres ou des collets ;

un angle de l’arbre d’entrée ;

une vitesse de rotation de l’arbre d’entrée;

une variable environnementale telle qu’une température, ou une viscosité, ou une pression, ou une opacité.

- Le dispositif de commande est programmé pour calculer pour une grandeur mesurée une valeur de référence sur le rapport d’armure et à comparer automatiquement, pour chaque rapport d’armure, la grandeur mesurée à la valeur de référence.

- Le dispositif de commande est programmé pour comparer automatiquement, pour chaque étape de la séquence de positions prédéfinie, la position de chaque cadre ou collet du métier à tisser avec une position de consigne imposée par la séquence de positions prédéfinie.

- Le dispositif de commande est programmé pour calculer automatiquement, pour au moins une partie des composants de la machine textile, un indice de sévérité défini comme un niveau courant d’utilisation du composant par rapport à une limite intrinsèque du composant. - Le dispositif de commande est programmé pour calculer automatiquement, pour au moins une partie des composants de la machine textile, un indice d’endommagement cumulatif défini comme l’état d’usure du composant par rapport à un état de référence.

- Le dispositif de commande est programmé pour comparer automatiquement, pour au moins une partie des composants de la machine textile, un indice de sévérité ou un indice d’endommagement à une valeur prédéfinie et à mettre à jour une variable d’état représentative de la comparaison.

- La machine textile est un dispositif de formation de la foule, tel qu’une mécanique d’armure fondamentale, ou une ratière, ou une mécanique Jacquard.

- Le dispositif de commande dispose de mémoire comportant un fichier de maintenance contenant pour au moins un des composants de la machine textile l’enregistrement de compteurs ou d’un indice de sévérité ou d’un taux d’endommagement.

- Les composants de la machine textile enregistrés dans le fichier de maintenance comprennent un ou plusieurs des composants suivants :

les lames ou les collets,

les électroaimants,

les modules de sélection,

les filtres,

l’huile.

- Le dispositif de commande est adapté pour communiquer avec un serveur distant.

Selon un autre aspect, l’invention concerne un système comportant un métier à tisser et une machine textile conforme à l’une quelconque des revendications précédentes, ladite machine textile étant couplée au métier à tisser.

Selon un autre aspect, l’invention concerne un procédé de fonctionnement d’un système de mesure équipant une machine textile pour un métier à tisser, ladite machine textile comprenant :

- un arbre d’entrée configuré pour être couplé à un métier à tisser ;

- un mécanisme d’entraînement actionné par l’arbre d’entrée et configuré pour déplacer des cadres ou des collets du métier à tisser, suivant une séquence de positions prédéfinie, ledit mécanisme d’entraînement comportant au moins un composant mécanique de sortie configuré pour être couplé à un desdits cadres ou collets du métier à tisser ; - un dispositif de commande électronique comportant un processeur et une mémoire informatique,

dans lequel le procédé comporte la surveillance de l’évolution de la position de chaque cadre ou collets du métier à tisser lors de chaque étape de la séquence de positions prédéfinie et le comptage du nombre de fois où chaque cadre ou collet reproduit une configuration particulière.

Selon une variante de mise en oeuvre, ce procédé comporte en outre le calcul automatique d’un indicateur de maintenance représentatif d’un état d’usure d’un ou de plusieurs composants mécaniques de la machine textile à partir des données de position de chaque cadre ou collet enregistrées.

L’invention sera mieux comprise et d’autres avantages de celle-ci apparaîtront plus clairement à la lumière de la description qui va suivre de modes de réalisation d’une machine textile donnée uniquement à titre d’exemple et faite en référence aux dessins annexés, dans lesquels :

[Fig 1] la figure 1 représente un métier à tisser comportant une ratière selon un mode de réalisation de l’invention ;

[Fig 2] la figure 2 représente un métier à tisser comportant une mécanique d’armure fondamentale selon un mode de réalisation de l’invention ;

[Fig 3] la figure 3 représente un métier à tisser comportant une mécanique Jacquard selon un mode de réalisation de l’invention ;

[Fig 4] la figure 4 représente un procédé de fonctionnement d’un système de mesure équipant une machine textile selon un mode de réalisation de l’invention.

La figure 1 représente un métier à tisser 2 associé à une machine textile, telle qu’un dispositif de formation de la foule. Dans ce mode de réalisation, la machine textile 4 est une ratière.

La machine 4 comporte un arbre d’entrée 6 couplé au métier à tisser 2 pour être entraîné en rotation par un actionneur (non illustré) du métier à tisser 2.

La machine 4 comporte en outre un mécanisme d’entraînement actionné par l’arbre d’entrée 6 et comprenant des composants mécaniques de sortie 7 et des composants mécaniques de transmission 8 configurés pour déplacer des cadres 10 du métier à tisser 2 suivant une séquence de positions prédéfinie.

En d’autres termes, la machine 4 est configurée pour transformer le mouvement de rotation continu de l’arbre d’entrée 6 en plusieurs mouvements de translation alternés des cadres 10 entre une position haute et une position basse, en fonction de la séquence de positions prédéfinie. Les cadres 10 sont couplés aux composants de sortie 7 par une chaîne cinématique formée d’éléments mécaniques incluant notamment les éléments de transmission 8, ces éléments étant connectés entre eux par des liaisons pivot.

Des lisses 12 sont connectées aux cadres 10. Le déplacement des lisses 12 permet de tisser une pièce de tissu suivant un motif particulier défini par une armure sélectionnée par un utilisateur. En d’autres termes, la séquence de positions prédéfinie est définie par une armure sélectionnée par un utilisateur.

Sur la figure 1 , les cadres 10 du métier à tisser 2 ne sont dessinés que partiellement.

Par exemple, les composants de sortie 7 sont des leviers de sortie et les composants de transmission 8 sont les premières bielles de transmission. Chaque première bielle est ici articulée, directement ou indirectement, par ses extrémités opposées, à un levier de sortie 7 d’une part et à un des cadres 10 d’autre part.

Lors du fonctionnement de la machine 4, le mouvement de rotation délivré par l’arbre d’entrée 6 est transformé un mouvement d’oscillation des leviers de sortie 7 par le mécanisme d’entraînement en fonction de l’armure choisie.

En d’autres termes, la séquence de positions prédéfinie définit la position de chaque cadre 10 séquentiellement. En pratique, chaque étape de la séquence correspond à une duite du tissu. Pour chaque étape, au moins une partie des cadres 10 sont déplacés simultanément, l’autre partie des cadres 10 pouvant rester immobile. La séquence de positions prédéfinie peut être répétée de façon cyclique, de manière à répéter le même motif tout au long du tissu. Chaque cycle correspond ici à la longueur de l’armure, appelée également rapport d’armure.

Le mouvement des leviers de sortie 7 est par exemple contrôlé grâce à des moyens de régulation électromécaniques ou électroniques qui sont pilotés en fonction de l’armure choisie.

Dans l’exemple illustré, la machine 4 comporte un dispositif de commande 14 électronique dont une fonction est de piloter automatiquement le positionnement des leviers de sortie 7 dans une position conforme à une position de consigne imposée par l’armure, tout en tenant compte de la position angulaire de l’arbre d’entrée 6, afin que les cadres 10 soient déplacés de façon synchronisée avec le mouvement du métier à tisser 2.

Par exemple, le déplacement des leviers de sortie 7 est piloté par le contrôleur 14 grâce à des électroaimants 40 configurés pour débrayer sélectivement des leviers de sortie 7 d’un arbre moteur entraîné par l’arbre d’entrée 6. Dans l’exemple illustré, la machine 4 est une ratière rotative comportant seize leviers de sortie, cet exemple n’étant pas nécessairement limitatif.

Dans de nombreux modes de réalisation, le métier à tisser 2 comporte un dispositif de commande électronique 16 et une interface homme-machine 18 qui permet à un utilisateur de piloter le métier à tisser 2. L’interface 18 comporte par exemple un écran d’affichage, et/ou un écran tactile, et/ou des moyens de saisie de données tel qu’un clavier ou des boutons ou tout autre élément équivalent. L’interface 18 peut être montée sur un pupitre de commande du métier à tisser 2.

Le dispositif de commande 14 est de préférence connecté au dispositif de commande 16 du métier à tisser 2. Par exemple, ce dernier transmet automatiquement au dispositif de commande 14 l’armure, des indications relatives au mode de fonctionnement du métier à tisser 2 (métier à tisser à l’arrêt, métier à tisser en marche lente, métier à tisser en marche arrière, tissage) ainsi que des paramètres de configuration, tel que l’angle de foule.

Le dispositif de commande 14 est apte à être raccordé à un réseau de communications 20, tel que le réseau internet ou un réseau local, au moyen d’une liaison de communication filaire ou sans fil. Le dispositif de commande 14 est ainsi apte à être connecté à un serveur informatique distant 22.

Selon des modes de réalisation donnés à titre d’exemple, le dispositif de commande 14 comporte un processeur 24, une interface d’acquisition de données 26 et une ou plusieurs mémoires informatiques 28 configurées notamment pour stocker des fichiers de maintenance 30.

Bien que cela ne soit pas illustré, le dispositif de commande 14 peut en outre comporter une interface de communications, pour être raccordée au réseau 20, ainsi qu’une interface de connexion pour être connectée auxdits moyens d’actionnement de la machine 4, par exemple par l’intermédiaire d’une liaison filaire ou d’un bus de terrain.

Le processeur 24 est par exemple un microprocesseur ou un microcontrôleur programmable. D’autres types de circuits peuvent toutefois être utilisés en variante, tel qu’un composant logique programmable de type FPGA ou un circuit intégré dédié.

L’interface d’acquisition 26 est configurée pour acquérir et éventuellement retraiter les signaux de mesure issues de capteurs intégrés dans la machine 4. Par exemple, l’interface d’acquisition 26 peut comporter un convertisseur analogique numérique ou un processeur de traitement de signaux numériques. Selon des exemples, la mémoire 28 est une mémoire ROM, ou une mémoire RAM, ou une mémoire non volatile, par exemple de technologie EEPROM, ou FLASH, ou une mémoire optique, ou une mémoire magnétique, ou toute mémoire similaire.

La mémoire 28 comporte notamment des instructions exécutables et/ou un code logiciel pour mettre en oeuvre un procédé de fonctionnement de la machine 4, ainsi que le procédé de la figure 4, lorsque ces instructions sont exécutées par le processeur 24.

Les fichiers de maintenance 30 peuvent comporter une liste de composants de la machine 4 auxquels sont associés des caractéristiques et pour lesquels peuvent être définis des indicateurs de maintenance calculés par le dispositif de commande 14.

Par exemple, pour chaque composant de la machine 4, et plus particulièrement pour les composants susceptibles d’être visés par des opérations de maintenance, le fichier de maintenance 30 comporte une variable d’état associé pouvant prendre une valeur parmi plusieurs valeurs prédéfinies.

Ces fichiers de maintenance 30 peuvent également comporter des paramètres de configuration de la machine 4, telles que des valeurs de course pour chaque cadre, ou des valeurs de viscosité de l’huile pour les différentes températures ou plus généralement tout paramètre technique pertinent relatif à un ou à plusieurs des composants de la machine 4.

Par exemple, la dénomination de « fichier » n’est pas limitative et les fichiers de maintenance 30 peuvent en variante être implémentés par toute structure de données appropriée, telle qu’une liste liée ou une base de données relationnelle.

De façon générale, la machine 4 comporte un dispositif de mesure comportant un ou plusieurs capteurs configurés pour mesurer, pour chaque étape de la séquence de positions prédéfinie, une ou plusieurs des grandeurs suivantes :

- un effort exercé sur un composant mécanique ;

- un couple exercé sur un composant mécanique ;

- une position d’un ou de plusieurs des cadres;

- un angle de l’arbre d’entrée ;

- une vitesse ;

- une variable environnementale telle qu’une température, ou une viscosité, ou une pression, ou une opacité.

Ces capteurs sont connectés à l’interface 26 du dispositif de commande 14. Dans cet exemple, la machine 4 comporte :

- un capteur 32 monté autour de l’arbre d’entrée 6 et configuré pour mesurer le couple mécanique exercé sur l’arbre d’entrée 6 ;

- un capteur d’angle 34, tel qu’un codeur rotatif, couplé à l’arbre d’entrée 6 pour mesurer la position angulaire instantanée de l’arbre d’entrée 6 ;

- un capteur d’effort 36, comportant un pont de jauges extensométriques, monté sur la première bielle de transmission 8 associée au premier cadre, par exemple pour mesurer un effort exercé dans la première bielle 8 ;

- un capteur de position 38, tel qu’un capteur de proximité (par exemple un capteur optique ou capacitif ou magnétique), associé à chaque levier de sortie 7 ;

- une pluralité de capteurs de température 50 installés dans un circuit de refroidissement de la machine 4.

Par exemple, le circuit de refroidissement de la machine 4 comporte un échangeur thermique 42 associé à un circuit d’eau de refroidissement 44 et à un circuit d’huile 46.

Par exemple, l’huile circule à l’intérieur de la machine 4 dans un circuit de lubrification qui comporte une pompe aspirant au travers d’un filtre 48 de l’huile recueillie dans un carter de la machine 4 et la refoulant dans l’échangeur 42. L’huile est ensuite acheminée vers des points de lubrification.

Les capteurs de température 50 sont par exemple disposés à l’entrée de l’échangeur 42 pour chaque circuit 44 et 46 ainsi qu’à la sortie de l’échangeur pour le circuit d’huile 46.

De façon générale, le dispositif de commande 14 est configuré pour surveiller en temps réel l’état de la machine pendant son fonctionnement et pour calculer en conséquence des indicateurs de maintenance qui reflètent l’état d’usure et/ou de sollicitation de certains composants de la machine 4, notamment en vue de faciliter la maintenance de la machine 4.

Notamment, le dispositif de commande 14 est configuré pour surveiller l’évolution de la position de chaque cadre lors de chaque étape de la séquence de positions prédéfinie et pour identifier pour chaque cadre des configurations particulières et compter combien de fois elles se reproduisent.

Par exemple, les configurations particulières correspondent aux transitions suivantes du cadre 10 pour chaque étape (chaque duite) de la séquence de positions prédéfinie : - le cadre 10 reste immobile dans une position haute ;

- le cadre 10 reste immobile dans une position basse ;

- le cadre 10 initie un déplacement depuis une position haute pour descendre vers une position plus basse (le cadre étant resté immobile lors de l’étape précédente) ;

- le cadre 10 initie un déplacement depuis une position basse pour monter vers une position plus haute (le cadre étant resté immobile lors de l’étape précédente) ;

- le cadre 10 poursuit un déplacement depuis une position haute pour descendre vers une position plus basse (le cadre s’étant déjà déplacé lors de l’étape précédente) ;

- le cadre 10 poursuit un déplacement depuis une position basse pour monter vers une position plus haute (le cadre s’étant déjà déplacé lors de l’étape précédente).

En effet, les sollicitations mécaniques exercées au cours d’un passage du cadre sans arrêt d’une position haute à une position basse ne sont pas les mêmes que les sollicitations mécaniques exercées au cours d’un démarrage du cadre depuis la position haute, par exemple.

Dans le mode de réalisation, la reconnaissance des configurations particulières s’effectue à partir de la position des cadres conforme à l’armure qui est transmise par le dispositif de commande 16 du métier à tisser 2 au dispositif de commande 14. Ainsi pour chaque duite, le dispositif de commande 14 dispose de la position souhaitée de chaque cadre et également de la position de chaque cadre aux duites précédente et suivante. Il peut ainsi identifier la configuration particulière reproduite par chaque cadre.

Selon des modes de réalisation, l’information sur la position du cadre 10 est déterminée par le dispositif de commande 14 à partir d’une information sur la position des composants de sortie 7 ou des composants de transmission 8 couplés aux cadres 10.

Selon un exemple, le mouvement du cadre 10 est déterminé automatiquement à partir de la séquence d’activation des électroaimants 40 appliquée par le dispositif de commande 14 lorsqu’il pilote les positions des leviers de sortie 7.

Selon un autre exemple, le mouvement du cadre 10 est extrapolé à partir d’une mesure du mouvement effectif du levier de sortie 7 grâce aux capteurs de déplacement 38. A chaque lame est associé des compteurs qui correspondent chacun à une des configurations particulières recherchées. A chaque duite, le dispositif de commande 14 met à jour les compteurs. Ces compteurs sont ici stockés dans le fichier de maintenance 30. Les compteurs associés à chaque lame donnent une information sur l’intensité avec laquelle ladite lame a été sollicitée pendant le fonctionnement de la machine 4.

L’état de l’ensemble des compteurs enregistré dans le fichier de maintenance 30 forme par exemple un indicateur de maintenance.

Ainsi, l’invention permet de prendre en compte l’intensité avec laquelle les composants de la machine sont individuellement sollicités, notamment pour les composants mécaniques intervenant dans la cinématique de transmission des efforts. De plus, l’information sur l’état d’usure et de sollicitation pour chaque cadre 10 de la machine est obtenue sans qu’il ne soit nécessaire de divulguer l’armure utilisée à un prestataire de maintenance.

Selon des modes de réalisation, le dispositif de commande 14 acquiert la mesure d’effort dans la première bielle de transmission 8 par l’intermédiaire du capteur d’effort 36. Il conditionne cette mesure sous la forme d’un effort maximum et d’un effort équivalent. L’effort dans la bielle étant en effet variable, il est nécessaire de prendre une valeur significative de ces variations.

Dans le cas présent le modèle de calcul de durée de vie étant celui des roulements, l’effort équivalent F éq ui est calculé pour un rapport d’armure en utilisant la formule suivante :

[Math 1 ]

où « p » est un exposant valant 3 pour les roulements à billes et 10/3 pour les roulements à rouleaux,

F(t) est l’effort mesuré en fonction du temps,

T est la période de récurrence de l’effort (durée d’exécution d’un rapport d’armure).

De plus, le dispositif de commande 14 extrapole ces efforts pour obtenir les efforts dans les 15 autres bielles sur la base des courses au cadre consignées dans le fichier des paramètres de configuration.

En variante, les courses au cadre pourraient provenir de mesures directes ou du traitement de mesures d’effort. Dans l’extrapolation des efforts pour les autres cadres, le dispositif de commande 14 tient compte de l’analyse d’armure. En effet, pour une même lame les efforts correspondant à un passage sans arrêt de la position haute à la position basse ne sont pas les mêmes que les efforts correspondant à un démarrage de la position haute.

Le dispositif de commande 14 recueille les mesures du capteur de position angulaire de l’arbre d’entrée et procède à une dérivation par rapport au temps pour obtenir la vitesse de tissage par exemple en nombre de duites par minute.

La vitesse de tissage est aussi accessible auprès de dispositif de commande 16 du métier à tisser tout comme les informations concernant le mode de marche. Le dispositif de commande 14 de la ratière peut ainsi savoir s’il doit prendre en compte les mesures pour mettre à jour les compteurs. Il ne tiendra pas compte par exemple des mesures effectuées quand le métier à tisser sera en mode de marche en vitesse lente.

Selon des modes de réalisation, le dispositif de commande 14 est en outre programmé pour calculer automatiquement, pour au moins une partie des composants de la machine textile, des indices de sévérité définis comme le niveau courant d’utilisation du composant par rapport à une limite intrinsèque du composant.

Par exemple, cet indice de sévérité représente l’intensité d’une sollicitation à un instant donné.

Selon un exemple, un indice de sévérité de charge est défini pour chaque composant surveillé, comme étant le quotient de l’effort mesuré (ou extrapolé) subi par ce composant mécanique sur la limite de charge de ce composant mécanique.

Selon un autre exemple, un indice de sévérité d’usure peut également être défini pour chaque composant surveillé, comme étant le quotient de la capacité de charge dynamique sur le produit de l’effort équivalent par la vitesse de tissage.

Ces deux indices de sévérité donnent une représentation sur l’utilisation de la machine 4 par rapport à ses capacités de sollicitation maximum et ses capacités de tenue à l’usure, respectivement.

Selon encore un autre exemple, un indice de sévérité de puissance peut être calculé comme étant la moyenne, sur un rapport d’armure, du produit de la vitesse du métier à tisser par le couple exercé sur l’arbre d’entrée 6, cette moyenne étant divisée par une valeur de référence. Cet indice de sévérité donne une représentation sur la consommation énergétique de la machine 4 par rapport à des limites prédéfinies.

Ces indices peuvent être calculés par duite, ou pour la longueur d’une armure (c’est-à-dire pour un rapport d’armure).

Dans un exemple particulier, un indice de sévérité d’armure peut être calculé comme étant le nombre de fois où les cadres, sur toute la durée d’un rapport d’armure, effectuent les actions suivantes :

- initie un déplacement depuis une position haute pour descendre vers une position plus basse ;

- initie un déplacement depuis une position basse pour monter vers une position plus haute ;

- poursuit un déplacement depuis une position haute pour descendre vers une position plus basse ;

- poursuit un déplacement depuis une position basse pour monter vers une position plus haute ;

ce nombre étant ensuite divisé par le produit du rapport de l’armure par le nombre de cadres utilisés dans l’armure. Cet indice de sévérité d’armure situe le nombre de mouvement requis par l’armure par rapport au nombre maximum de mouvements possible.

Ces exemples peuvent être transposés à d’autres composants mécaniques de la machine 4, par exemple en utilisant des capteurs et/ou des modèles théoriques différents.

Selon des modes de réalisation, le dispositif de commande 14 est en outre programmé pour comparer automatiquement, pour chaque étape de la séquence de positions prédéfinie, la position de chaque cadre 10 du métier à tisser avec une position de consigne imposée par la séquence de positions prédéfinie. Cela permet de détecter d’éventuels faux coups lors du tissage.

Par exemple, à chaque duite, le dispositif de commande 14 compare pour chaque lame la position du cadre 10 déterminée à partir des capteurs 38 à la position du cadre 10 conforme à l’armure qui est transmise par le dispositif de commande 16 du métier à tisser 2 au dispositif de commande 14.

Si un écart est identifié à l’issue de la comparaison, alors l’information est enregistrée dans le fichier de maintenance 30 en association avec la lame concernée et peut être transmise au dispositif de commande 16. Selon des modes de réalisation, le dispositif de commande 14 est en outre programmé pour calculer automatiquement, pour au moins une partie des composants de la machine textile, un indice d’endommagement cumulatif défini comme l’état d’usure du composant par rapport à un état de référence.

Par exemple, dans le cas des composants mécaniques de transmission 8, un indice d’endommagement cumulatif peut être calculé en référence aux liaisons mécaniques, telles que des roulements, intervenant dans la chaîne cinématique de transmission associée à chaque cadre 10.

Dans le cas de la ratière, les articulations de la lame sont des roulements dont la durée de vie peut être estimée par des modèles usuels réclamant la connaissance de variables de fonctionnement telles que l’effort appliqué, l’amplitude du mouvement et sa fréquence. Peuvent également s’ajouter des paramètres liés aux conditions de fonctionnement tels que la température, le type de lubrification, etc...

A partir de la capacité de charge dynamique et des variables de fonctionnement, une durée de vie peut être estimée.

Par exemple, la durée de vie en fatigue des roulements est donnée suivant le modèle théorique de Lunberg par la formule suivante :

[Math 2]

10 6 * 360 Cdyn

Lh = a3 *

60 * Vit * Ose * (t F^éq-ui) r

Où « Lh » désigne la durée de vie en heures,

a3 est un facteur de correction de durée de vie tenant compte des conditions de fonctionnement comme la lubrification. Il est issu de l’expérience et peut inclure des variations calculées à partir de la température d’huile mesurée.

Vit est la vitesse de fonctionnement du métier à tisser en coups par minute,

Ose est l’angle d’oscillation pendant un coup en degrés,

et « p »est un exposant valant 3 pour les roulements à billes et 10/3 pour les roulements à rouleaux.

Chaque rapport d’armure effectué est assimilable à un endommagement que l’on peut définir comme le rapport de la durée d’un rapport sur la durée de vie théorique calculée.

Le cumul de ces endommagements constitue un taux d’endommagement et représente un pourcentage de la vie théorique du composant mécanique.

Le dispositif de commande 14 procède également au calcul du taux d’endommagement de l’huile de lubrification. En effet, l’huile est sujette à un vieillissement dont la rapidité dépend de la température d’utilisation et du niveau de sollicitation. Le dispositif de commande 14 dispose d’une mesure de température de l’huile et d’une mesure de couple qui est représentative de l’intensité de la sollicitation. Pour chaque armure, le dispositif de commande 14 peut calculer un taux d’endommagement.

Pour chaque duite, le dispositif de commande 14 effectue des comparaisons entre le niveau d’effort maximum mesuré ou extrapolé et les limites de sollicitation maximum des composants. En cas de dépassement, il enregistre ce dépassement pour le composant mécanique concerné et le transmet au métier à tisser 2. Par exemple, pour chaque duite, le dispositif de commande 14 procède à la comparaison de la mesure de couple maximum et d’une valeur limite de couple maximum supportable par la ratière. Si le dispositif de commande 14 conclut à un dépassement de 20%, il enregistre l’occurrence. Si le dépassement est de plus de 50%, le dispositif de commande 14 enregistre l’occurrence et transmet au métier une demande d’arrêt accompagné d’un code d’erreur qui permet au métier d’afficher le message adéquat.

Suivant une autre possibilité, le dispositif de commande 14 transmet les informations, par exemple via la connexion internet, au serveur distant 22 qui peut réaliser des analyses supplémentaires. En particulier, le serveur distant 22 peut mettre en oeuvre des modèles plus sophistiqués basés sur la comparaison avec des efforts collectés dans des applications comparables.

Le dispositif de commande 14 reçoit l’armure du métier à tisser et sa longueur c’est-à-dire le nombre de duites appelé rapport au terme duquel le tissage se poursuivra en reprenant la première duite. Dès qu’il reçoit l’information d’un changement d’armure, le dispositif de commande 14 entame l’enregistrement des valeurs maximum des efforts dans la première bielle de transmission 8 et du couple sur l’arbre d’entrée sur des rapports successifs jusqu’à ce que ces valeurs se stabilisent c’est-à-dire par exemple que l’écart entre les valeurs maximum mesurées pour 5 rapports consécutifs reste inférieur à 20% de la plus forte valeur. La valeur maximum est enregistrée comme valeur de référence du rapport d’armure.

Pour chaque duite des rapports suivants, le dispositif de commande 14 procède à la comparaison de la mesure de couple maximum et de la valeur de couple maximum de référence de l’armure. S’il conclut à un dépassement de 20%, il enregistre l’occurrence. Si le dépassement est de plus de 50%, il enregistre l’occurrence et transmet au métier à tisser 2 une demande d’arrêt accompagné d’un code d’erreur qui permet au métier à tisser 2 d’afficher le message adéquat.

Le dispositif de commande 14 procède à l’enregistrement des mesures de température à intervalles réguliers comme par exemple toutes les minutes. Il calcule une moyenne glissante et dès que cette moyenne se stabilise, il enregistre un état de fonctionnement stabilisé, c’est-à-dire qu’il enregistre dans le fichier de maintenance 30 un temps de début d’une période de fonctionnement stabilisé.

Comme expliqué ci-dessus, à chaque duite ou à chaque rapport d’armure ou à chaque nouvelle armure pour l’huile, le dispositif de commande 14 procède à la mise à jour de compteurs ou de taux d’endommagement. Parallèlement, ces compteurs et ces taux d’endommagement sont comparés à des seuils prédéfinis. Suivant le résultat de cette comparaison, une variable d’état est mise à jour.

Par exemple, pour chaque lame, un taux d’endommagement est évalué. La variable d’état associé prend la valeur « RAS » (pour « rien à signaler », indiquant un état ne nécessitant pas d’intervention de maintenance) tant qu’il est inférieur à 80% puis la valeur « à surveiller » tant qu’il reste inférieur à 150% et « à contrôler » au-dessus.

Le dispositif de commande 14 est connecté au serveur distant 22 qui a accès à l’ensemble des données de maintenance de la ratière en question mais aussi d’autres ratières du même tissage ou d’autres tissages. Les analyses de ces données qui constituent une base de données peuvent permettre d’affiner les modèles de prédiction de durée de vie. Ainsi, le serveur 22 peut comparer les conditions de fonctionnement de la ratière avec des conditions déjà enregistrées et éventuellement transmettre des modifications du modèle. Grâce au principe d’analyse d’armure, le serveur 22 ne collecte que des données qui ne révèlent pas l’armure.

Sur la base des informations de maintenance collectées, un programme de maintenance peut être établi. La connaissance des taux d’endommagement des différents composants de la machine permet d’envisager de regrouper des opérations de remplacement afin de limiter le temps d’arrêt de production.

A la suite d’une intervention, les compteurs et les taux d’endommagement associés aux éléments remplacés doivent être initialisés. En clair, le fichier de maintenance 30 doit être modifié de sorte que les valeurs de compteur ou de taux d’endommagement soient remises à zéro. Cette opération peut être opérée à distance via une interface en connexion avec le serveur distant 22. En variante, elle peut être effectuée via l’écran du métier à tisser 2 sur une interface en connexion avec le dispositif de commande 14 de la ratière.

Le dispositif de commande 14 dispose de l’enregistrement des faux coups. Leur fréquence peut révéler une faiblesse du des électroaimants 40 et justifier son remplacement.

A partir de la mesure de la position angulaire de l’arbre d’entrée, le dispositif de commande 14 peut détecter des variations de la vitesse durant la réalisation d’une duite. Des variations importantes trahissent une faiblesse de l’entraînement et peuvent expliquer des niveaux d’effort anormaux pour l’application.

Lorsque les variations de vitesse dans le tour dépassent 20%, le dispositif de commande 14 transmet les informations via la connexion internet au serveur distant 22 qui peut réaliser des analyses supplémentaires. En particulier, il peut mettre en oeuvre des modèles plus sophistiqués basés sur la comparaison avec des variations collectées dans des applications comparables. Les analyses complémentaires permettent de déterminer si ces variations sont préjudiciables pour la durée de vie des composants de la ratière. En effet de fortes variations de vitesse durant la réalisation d’une duite s’accompagnent d’une augmentation des efforts qui n’est pas détectée si elle reste compatible avec la limite de sollicitation maximum.

Cet exemple peut être transposé à d’autres composants mécaniques de la machine 4, par exemple en utilisant des capteurs et/ou des modèles théoriques différents.

La figure 2 représente un deuxième mode de réalisation de l’invention dans lequel un métier à tisser 102 est associé à une machine textile 104. Les éléments de la machine textile 104 selon ce mode de réalisation qui sont analogues au premier mode de réalisation portent les mêmes références et ne sont pas décrits en détail, dans la mesure où la description ci-dessus peut leur être transposée.

Dans cet exemple, la machine 104 est une mécanique d’armure fondamentale et diffère notamment de la machine 4 précédemment décrite en ce que le mouvement des leviers de sortie 7 est contrôlé grâce à des moyens de régulation mécaniques, par exemple au moyen de cames montées sur un arbre moteur interne à la machine 104 et entraîné par l’arbre d’entrée 6.

En d’autres termes, l’armure est ici définie mécaniquement, en agençant sur un arbre des cames ayant une géométrie particulière, et la machine 104 ne dispose pas de moyens de reprogrammer électroniquement l’armure. Pour modifier l’armure, l’utilisateur doit arrêter la machine 104 puis démonter les cames et les remplacer. La machine 104 est équipé d’un système de nivelage qui permet de placer automatiquement les cadres en position de croisement lors des phases d’arrêt métier afin de relâcher la tension dans les fils de chaîne. Le nivelage des cadres est obtenu en éloignant l’arbre des leviers de sortie 7 de l’arbre à cames. Il en permet l’accès et le démontage lorsqu’il s’agit de changer d’armure.

Les autres éléments de la machine 104 sont analogues à ceux de la machine 4, notamment en ce qui concerne le dispositif de commande 14, à la différence près que le dispositif de commande 14 n’est ici pas programmé pour piloter le déplacement des leviers de sortie 7.

De plus, le fonctionnement du procédé de surveillance, de même que la construction des indicateurs de maintenance, est similaire à celle décrite précédemment. En outre, la position des cadres 10 est identifiée par le dispositif de commande 14 à partir des informations fournies par les capteurs de position 38.

A l’instar de la machine 4, la machine 104 est configurée pour transformer le mouvement de rotation continu de l’arbre 6 en plusieurs mouvements de translation alternés des cadres 10 entre une position haute et une position basse, en fonction de la séquence de positions prédéfinie imposée par l’armure.

La machine 104 comporte également un dispositif de mesure comportant un ou plusieurs capteurs analogues à ceux de la machine 4.

En particulier, le dispositif de mesure comporte ici un capteur 32 de couple, un capteur 34 d’angle, des capteurs 36 d’effort, des capteurs de proximité 38 et des capteurs de température 50 tels que ceux décrits précédemment. La position des capteurs de température peut cependant être modifiée pour tenir compte de différences entre la machine 104 et la machine 4. En variante, le capteur 34 d’angle est omis.

D’autres capteurs peuvent cependant être ajoutés. Dans cet exemple, pour être refroidie, l’huile circulant dans le circuit de lubrification 46 passe dans un échangeur soumis à un flux d’air aspiré par un ventilateur 1 10 au travers d’un filtre à air 1 12.

Le dispositif de mesure comporte donc en outre un capteur de pression 1 14 disposé en amont du ventilateur 1 10, ici dans la veine d’air entre le ventilateur 1 10 et le filtre 1 12.

Le capteur de pression 1 14 fournit une information sur le niveau d’encrassement du filtre à air 1 12. Une variable d’état associée au filtre à air 1 12 peut ainsi être définie dans un des fichiers de maintenance 30 et mise à jour automatiquement par le dispositif de commande 14 en comparant la mesure de pression par rapport à une ou plusieurs valeurs de référence prédéfinies.

Selon un exemple illustratif et non nécessairement limitatif, la variable d’état est fixée à un niveau « normal » tant que la pression reste inférieure ou égale à 80% d’un seuil de référence, à un niveau « à surveiller » tant que la pression est comprise entre 80% et 150% du seuil de référence, et à un niveau « à nettoyer » lorsque la pression dépasse 150% dudit seuil.

Par conséquent, le contrôleur procède à une reconnaissance d’armure sur la base des informations de position provenant des capteurs de proximité 38. Il reconstitue pour chaque cadre utilisé la séquence des positions hautes ou basses occupées par le cadre à chaque duite.

Il peut alors déterminer à chaque duite et pour chaque cadre si

- le cadre 10 reste immobile dans une position haute ;

- le cadre 10 reste immobile dans une position basse ;

- le cadre 10 initie un déplacement depuis une position haute pour descendre vers une position plus basse (le cadre étant resté immobile lors de l’étape précédente) ;

- le cadre 10 initie un déplacement depuis une position basse pour monter vers une position plus haute (le cadre étant resté immobile lors de l’étape précédente) ;

- le cadre 10 poursuit un déplacement depuis une position haute pour descendre vers une position plus basse (le cadre s’étant déjà déplacé lors de l’étape précédente) ;

- le cadre 10 poursuit un déplacement depuis une position basse pour monter vers une position plus haute (le cadre s’étant déjà déplacé lors de l’étape précédente).

Ces informations viennent incrémenter des compteurs associés à chaque lame. Ainsi, ne sont gardées pour les besoins de la maintenance que des informations à partir desquelles il n’est pas possible de reconstituer l’armure. La confidentialité de l’application est assurée par principe.

Ne disposant pas de capteur de la position angulaire de l’arbre d’entrée, la vitesse de tissage est recueillie auprès de dispositif de commande 16 du métier à tisser tout comme les informations concernant le mode de marche.

A chaque opération de nivelage, le dispositif de commande 14 met à jour un compteur de nivelage qui est associé au composant niveleur. La figure 3 représente un troisième mode de réalisation de l’invention dans lequel un métier à tisser 202 est associé à une machine textile 204.

Les éléments de la machine textile selon ce mode de réalisation qui sont analogues au premier mode de réalisation portent les mêmes références et ne sont pas décrits en détail, dans la mesure où la description ci-dessus peut leur être transposée.

Dans cet exemple, la machine 204 est une mécanique Jacquard qui, de façon connue, est configurée pour transformer par une cinématique appelée commande, le mouvement de rotation continu de l’arbre d’entrée 6 en un mouvement d’oscillation verticale de couteaux reliés à des collets par l’intermédiaire d’éléments mécaniques tels que des crochets ou des poulies.

Chaque collet commande deux ensembles d’arcades 214 constitués chacun d’une corde reliée à une lisse 212 et à un ressort 216. Dans l’exemple illustré, la référence 206 désigne le collet associé à la première rangée d’empoutage et la référence 208 désigne le collet associé à la dernière rangée d’empoutage.

Les collets intermédiaires ne sont pas identifiés ni même tous dessinés pour faciliter la lecture de la figure, mais on comprend néanmoins que ce qui est décrit de façon générale en référence aux collets 206 et 208 s’applique également aux collets intermédiaires.

L’oscillation verticale de chaque collet 206, 208 induit un déplacement de chaque lisse 212 par rapport à la planche d’empoutage 210.

Par exemple, le dispositif de commande 14 électronique est programmé pour piloter automatiquement le positionnement des collets 206, 208 dans une position conforme à une position de consigne imposée par l’armure, tout en tenant compte de la position angulaire de l’arbre d’entrée 6, afin que les collets 206, 208 soient déplacés de façon synchronisée avec le mouvement du métier à tisser 202.

Par exemple, chaque collet 206 est solidaire de l’extrémité d’un cordon qui s’enroule sur la poulie inférieur d’un attelage et dont l’autre extrémité est fixe. Un second cordon comportant à chacune de ses extrémités un crochet s’enroule sur la poulie supérieure de l’attelage. L’arbre d’entrée 6 met en mouvement deux séries de couteaux aptes à entraîner les crochets en opposition de phase. Le dispositif de commande 14 pilote un dispositif de retenue des crochets en alimentant ou non des électroaimants. Lorsque les deux crochets associés à un collet sont retenus, le collet reste en position haute. Par exemple, huit dispositifs de sélection d’un collet sont regroupés dans chaque module de sélection 218. Dans l’exemple illustré donné à titre d’exemple uniquement, la machine 204 est une mécanique Jacquard comportant 2688 collets disposés sur une profondeur de seize collets.

On comprend donc que, dans la machine 204, les collets jouent un rôle comparable à celui des cadres 10 des machines 4 et 104.

Avantageusement, un ventilateur 220 muni d’un filtre à air 222 permet de refroidir l’intérieur de la machine 204.

Le dispositif de commande 14 est analogue à celui de la machine 4 mais dispose de sa propre interface 18 dotée d’une dalle tactile 300 qui permet par exemple d’éditer l’armure afin de pouvoir éventuellement la modifier. Les autres éléments de la machine 204 sont analogues à ceux de la machine 4.

De plus, le fonctionnement du procédé de surveillance, de même que la construction des indicateurs de maintenance, sont similaires à ce qui a été décrit en référence aux autres modes de réalisation, à la différence près que certains des indicateurs définis en références aux cadres 10 sont ici définis en référence aux collets.

Notamment, le dispositif de commande 14 est ici configuré pour surveiller l’évolution de la position de chaque collet lors de chaque étape de la séquence de positions prédéfinie et pour compter le nombre de fois où chaque collet se trouve dans une configuration particulière.

La machine 204 comporte également un dispositif de mesure comportant un ou plusieurs capteurs analogues à ceux des machines 4 et 104 précédemment décrites.

En particulier, le dispositif de mesure comporte ici :

- un capteur 32 de couple exercé sur l’arbre d’entrée 6,

- un capteur 34 d’angle exercé sur l’arbre d’entrée 6,

- des capteurs de température 216 et 217 respectivement placés à l’intérieur et à l’extérieur d’un capot de la machine 204,

- un capteur de pression, non référencé mais analogue au capteur 1 12, pour mesurer la pression en amont du ventilateur 220 et en aval du filtre à air 222 ;

- des capteurs montés sur la planche d’empoutage 210 pour mesurer la température, l’humidité et la propreté de l’air, ces capteurs étant collectivement identifiés sur la figure 3 par la référence 224, bien qu’en variante ces capteurs pourraient être montés séparément ; - un capteur d’effort 226 associé au collet 206 associé à la première rangée d’empoutage, et

- un capteur d’effort 228 associé au collet 208 associé à la dernière rangée d’empoutage.

Dans le cas présent, les 2688 collets, la commande, l’huile, le filtre à air figurent au fichier de maintenance 30. A la commande et à chacun des collets, une capacité de charge dynamique et une limite sollicitation maximum sont associées.

Pour chaque duite en mode de tissage normal, le dispositif de commande 14 met en oeuvre différents traitements sur la base des mesures recueillies et des informations provenant du métier à tisser 202. Ces traitements sont similaires à ceux mis en oeuvre pour la machine 4 mais s’appliquent pour des composants différents.

Le dispositif de commande 14 dispose de l’armure, également appelé dessin, dans le cas du tissage Jacquard. L’armure ne provient pas nécessairement du dispositif de commande 16 de métier à tisser 202 ou d’une analyse mais réside dans une mémoire du dispositif de commande 14 qui peut alors déterminer à chaque duite et pour chaque collet si le collet :

- reste immobile dans une position haute ;

- reste immobile dans une position basse ;

- initie un déplacement depuis une position haute pour descendre vers une position plus basse (le collet étant resté immobile lors de l’étape précédente) ;

- initie un déplacement depuis une position basse pour monter vers une position plus haute (le collet étant resté immobile lors de l’étape précédente) ;

- poursuit un déplacement depuis une position haute pour descendre vers une position plus basse (le collet s’étant déjà déplacé lors de l’étape précédente) ;

- poursuit un déplacement depuis une position basse pour monter vers une position plus haute (le collet s’étant déjà déplacé lors de l’étape précédente).

Ces informations viennent incrémenter des compteurs associés à chaque collet. Ainsi, ne sont gardées pour les besoins de la maintenance que des informations à partir desquelles il n’est pas possible de reconstituer l’armure. La confidentialité de l’application est assurée par principe.

Le dispositif de commande 14 dispose en mémoire des caractéristiques du colletage c’est-à-dire par exemple de la profondeur d’empoutage, du nombre de chemins etc... qui lui permettent de déterminer la course de chaque collet. Les efforts à chaque collet peuvent ainsi être extrapolés à partir des mesures effectuées sur le collet 206 de course mini et sur le collet 208 de course maxi.

De façon analogue aux mode de réalisation précédents, le dispositif de commande 14 détermine des indices de sévérité. Toutefois, en pratique, le modèle de durée de vie utilisé pour les collets est empirique et repose sur l’évaluation du produit de la course, de la charge et de la vitesse de tissage. L’indice de sévérité associé aux collets est alors le rapport de ce produit sur une valeur de référence.

Le dispositif de commande 14 dispose de mesures d’humidité et d’opacité de l’air et d’une mesure de température de l’air ambiant. Ces informations permettent d’évaluer la pollution qui a généralement pour effet d’accélérer l’usure des éléments du harnais, sous la forme d’un indice de sévérité de l’application.

Le calcul du taux d’endommagement des ensembles arcades peut tenir compte des mesures de température de la planche d’empoutage, d’humidité et d’opacité de l’air et de température de l’air ambiant fournis par les capteurs 224.

La figure 4 représente un diagramme simplifié d’un procédé de fonctionnement d’un système de mesure équipant une machine textile 4, 104, 204 conforme aux modes de réalisation de l’invention, notamment afin de construire un ou plusieurs indicateurs de maintenance tels que précédemment définis.

Le procédé débute par une étape 1000 d’initialisation, correspondant par exemple à la mise en route de la machine 4, 104, 204 et du métier à tisser 2, 102, 202 au démarrage du procédé de tissage.

Le dispositif de commande 14 va mettre en oeuvre deux séries d’étapes se reproduisant respectivement à chaque duite et à chaque rapport d’armure pendant que le métier à tisser est en mode tissage.

Lors d’une première étape 1002, Le dispositif de commande 14 procède à l’acquisition des mesures de position et les compare avec la position du cadre ou du collet conforme à l’armure. Si les positions ne correspondent pas, il y a alors un défaut d’armure.

Le dispositif de commande 14 procède au cours d’une étape 1004 à l’analyse de la position des cadres et des collets en identifiant une des configurations particulières suivantes :

- le cadre ou le collet reste immobile dans une position haute ;

- le cadre ou le collet reste immobile dans une position basse ;

- le cadre ou le collet initie un déplacement depuis une position haute pour descendre vers une position plus basse ; - le cadre ou le collet initie un déplacement depuis une position basse pour monter vers une position plus haute ;

- le cadre ou le collet poursuit un déplacement depuis une position haute pour descendre vers une position plus basse ;

- le cadre ou le collet poursuit un déplacement depuis une position basse pour monter vers une position plus haute.

Le dispositif de commande 14 incrémente alors pour chaque lame ou collet un compteur associé à la configuration particulière reconnue.

Dans une étape 1006, le dispositif de commande 14 enregistre dans le fichier de maintenance 30 les compteurs mis à jour ainsi que les défauts d’armure.

Parallèlement aux étapes 1002 à 1006, le dispositif de commande 14 procède au cours d’une étape 1020 à l’acquisition des mesures d’effort par exemple au moyen de l’unité d’acquisition 26, sur l’étendue du rapport d’armure et détermine les efforts équivalents, les efforts maximums et les efforts de référence.

Dans une étape 1022, le dispositif de commande 14 élabore les indices de sévérité et les taux d’endommagement.

Dans une étape 1024, le dispositif de commande élabore les variables d’état correspondant aux indices de sévérité et aux taux d’endommagement calculés. Par exemple, pour chaque lame ou collet, un taux d’endommagement est évalué. La variable d’état associé prend la valeur « RAS » tant qu’il est inférieur à 80% puis la valeur « à surveiller » tant qu’il reste inférieur à 150% et « à contrôler » au-dessus.

Dans une étape 1026, le dispositif de commande 14 enregistre dans le fichier de maintenance 30 les indices de sévérité et les taux d’endommagement mis à jour.

Ainsi tout au cours du tissage, le dispositif de commande 14 construit automatiquement un ou plusieurs indicateurs de maintenance pour chaque cadre ou collet.

De façon avantageuse, en parallèle, tout ou partie des informations mesurées par les capteurs du dispositif de mesure peuvent être utilisées pour construire des indicateurs de maintenance complémentaires, qui donnent des informations sur l’état de composants autres que les composants mécaniques de la chaîne de transmission cinématique.

Il est alors possible à tout instant du tissage d’accéder aux indicateurs de maintenance, tels que les compteurs de configurations d’armure, les indices de sévérité, les taux d’endommagement et les variables d’état. Le métier à tisser peut avantageusement venir lire les indicateurs de maintenance afin de les afficher sur l’interface 18. De même, le serveur distant 22 peut accéder au fichier de maintenance 30 pour établir un diagnostic de l’état général de la machine textile.

Selon des variantes, tout ou partie des indicateurs peuvent être calculés par un ordinateur ou un dispositif électronique autre que le dispositif de commande 14, par exemple par le serveur informatique distant 22. Ainsi, optionnellement, les données acquises et/ou les valeurs des compteurs peuvent être envoyées au serveur distant 22 par l’intermédiaire du réseau de communication 20.

Selon encore une autre variante, les indicateurs calculés par le dispositif de commande 14, de même que les fichiers de maintenance 30, peuvent être envoyés au serveur informatique distant 22.

L’invention ne se limite pas aux composants détaillés dans les modes de réalisation et pourraient s’appliquer à d’autres composants mécaniques ou électroniques.

L’invention ne se limite pas aux types ni à l’emplacement des capteurs donnés. Par exemple, la position des cadres (ou des collets) à chaque duite pourrait résulter de l’analyse d’une image prise au niveau des cadres ou d’un élément de transmission. Elle pourrait également résulter de l’analyse de signaux d’effort dans la mesure où chaque lame ou collet serait équipée d’un capteur d’effort.

L’invention est décrite avec des dispositifs de commande capables de mettre en oeuvre les différents traitements dont certains sont sophistiqués et réclament de la puissance de calcul. Certains calculs comme celui de l’effort équivalent pourraient être déportés vers le serveur distant 22 à partir du moment où les signaux d’effort (ou des valeurs représentatives de ces signaux d’effort) sont transférés au serveur distant 22.

Le calcul des valeurs de référence du rapport utilisée dans la détection de dérive peut être déporté vers le serveur distant 22.

De manière générale, l’évaluation d’un taux d’endommagement est difficile parce que d’une part, elle fait appel à des modèles approximatifs qui demandent beaucoup de données et d’autre part des différences de longévité existent entre des composants identiques. C’est pourquoi, il apparaît plus rationnel d’élaborer et de mettre à disposition du tisseur des variables d’état comme « RAS », « A surveiller » ou « changement préconisé ». Il est alors possible d’envisager sur demande du tisseur de procéder à une évaluation précise de l’état de la ratière (machine 4), de la mécanique d’armure (machine 104) ou de la mécanique Jacquard (machine 204) au niveau du serveur distant 22 en transférant les données et les mesures. Grâce à l’analyse d’armure, le diagnostic de santé peut se faire au niveau du serveur distant 22 sans que l’armure ne soit transférée.

L’invention est applicable à des dispositifs de formation de la foule dotés d’un arbre d’entrée entraîné directement par un actionneur contrôlé par le dispositif de commande 14 de la machine textile ou par le dispositif de commande 16 du métier à tisser. L’arbre d’entrée 6 est alors couplé au métier à tisser.

Dans les descriptions données de mode de réalisation de l’invention, les séquences de positions prédéfinie font référence à deux positions possibles des cadres ou des collets. L’invention est également applicable au tissage à trois positions dans lequel la position des cadres ou des collets est soit une position haute, soit une position intermédiaire, soit une position basse. Ces trois positions permettent de créer deux foules superposées pour le tissage double nappe.

Ainsi, dans un tel exemple, les configurations particulières correspondent aux configurations particulières suivantes du cadre 10 (ou, le cas échéant, du collet) pour chaque étape (chaque duite) de la séquence de mouvements prédéfinie :

- le cadre 10 reste immobile dans une position haute ;

- le cadre 10 reste immobile dans une position basse ;

- le cadre 10 reste immobile dans une position intermédiaire ;

- le cadre 10 initie un déplacement depuis une position haute ou intermédiaire pour descendre vers une position plus basse (le cadre étant resté immobile lors de l’étape précédente) ;

- le cadre 10 initie un déplacement depuis une position basse ou intermédiaire pour monter vers une position plus haute (le cadre étant resté immobile lors de l’étape précédente) ;

- le cadre 10 poursuit un déplacement depuis une position haute ou intermédiaire pour descendre vers une position plus basse (le cadre s’étant déjà déplacé lors de l’étape précédente) ;

- le cadre 10 poursuit un déplacement depuis une position basse ou intermédiaire pour monter vers une position plus haute (le cadre s’étant déjà déplacé lors de l’étape précédente).

L’invention ne se limite pas aux configurations particulières décrites. Par exemple, les configurations particulières peuvent être simplement :

- le cadre ou le collet est en haut,

- le cadre ou le collet est en bas. Ces configurations particulières peuvent s’avérer pertinentes et suffisantes pour évaluer des indicateurs de maintenance pour certaines applications Jacquard. En effet, l’effort appliqué aux collets peut principalement dépendre du rappel des ressorts alors que l’effort dynamique lié au mouvement est négligeable.

Les modes de réalisation et les variantes envisagés ci-dessus peuvent être combinés entre eux pour donner naissance à de nouveaux modes de réalisation.