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Title:
TEXTURED MODULAR SOLAR SURFACE RECEPTOR OPERATING AT A HIGH TEMPERATURE
Document Type and Number:
WIPO Patent Application WO/2011/045301
Kind Code:
A2
Abstract:
The present invention relates to a solar surface receptor module that operates at a high temperature and comprises a channel (101) extending therethrough and along which a heat transfer occurs between a fluid (liquid or gas) moving in said channel (101) and at least one wall (104) of the receptor exposed to concentrated solar radiation, characterized in that the inner surface (105) of at least said wall includes turbulence-generating actuators (110) at the fluid inlet (102). The present invention also relates to a solar receptor therefor.

Inventors:
OLALDE GABRIEL (FR)
FLAMANT GILLES (FR)
DAGUENET XAVIER (FR)
TOUTANT ADRIEN (FR)
FOUCAUT JEAN-MARC (FR)
COUDERT SEBASTIEN (FR)
Application Number:
PCT/EP2010/065251
Publication Date:
April 21, 2011
Filing Date:
October 12, 2010
Export Citation:
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Assignee:
CENTRE NAT RECH SCIENT (FR)
OLALDE GABRIEL (FR)
FLAMANT GILLES (FR)
DAGUENET XAVIER (FR)
TOUTANT ADRIEN (FR)
FOUCAUT JEAN-MARC (FR)
COUDERT SEBASTIEN (FR)
International Classes:
F24J2/46; F24S10/55; F24S20/20; F28F13/06; F28F13/12
Domestic Patent References:
WO2004023048A12004-03-18
WO1996012918A11996-05-02
WO2001061254A12001-08-23
Foreign References:
US4164123A1979-08-14
US6516794B22003-02-11
Attorney, Agent or Firm:
TEXIER, Christian (FR)
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Claims:
REVENDICATIONS

1. Module (100) de récepteur surfacique solaire fonctionnant à haute température, traversé d'un canal (101 ) le long duquel s'effectue un transfert thermique entre un fluide (liquide ou gaz) en mouvement dans ledit canal (101 ) et au moins une paroi (104) du récepteur exposée au rayonnement solaire concentré, caractérisé en ce que la surface interne (105) d'au moins ladite paroi comprend au niveau de l'entrée (102) de fluide des actuateurs (1 10) générant des turbulences.

2. Module selon la revendication 1 , caractérisé en qu'il comprend des nervures (120) situées selon l'écoulement en aval des actuateurs (1 10) pour canaliser les turbulences et réduire les frottements.

3. Module selon la revendication 2, caractérisé en ce lesdits actuateurs (1 10) sont des ailettes formant un léger angle avec l'axe d'écoulement et présentant un bord d'attaque (1 13) partant de la surface (105) et s'en écartant en suivant l'écoulement.

4. Module selon la revendication 3, caractérisé en ce lesdits actuateurs (1 10) sont des triangles rectangles orthogonaux à la paroi (105).

5. Module selon l'une des revendications 3 à 4, caractérisé que lesdits actuateurs (1 10) sont orientés alternativement de part et d'autre de l'axe d'écoulement selon une disposition contrarotative.

6. Module selon la revendication 5, caractérisé en ce lesdits actuateurs (1 10) présentent une hauteur (h) comprise entre 1/3 et 2/3 de la longueur (I) de leur base (1 1 1 ), préférentiellement la moitié.

7. Module selon l'une des revendications 5 à 6, caractérisé en ce que l'angle (β) desdits actuateurs (1 10) avec l'axe d'écoulement est en valeur absolue compris entre 10° et 20°, préférentiellement 18°.

8. Module selon l'une des revendications 5 à 7, caractérisé en ce que la distance (λ) entre deux ensembles de deux actuateurs (1 10a/1 10b) vaut entre 1 ,5 et 2,5 fois la longueur (I) de leur base (1 1 1 ), préférentiellement le double.

9. Module selon l'une des revendications 2 à 8, caractérisé en ce que lesdites nervures (120) sont des structures parallèles s'étendant longitudinalement le long de l'écoulement.

10. Module selon la revendication 9, caractérisé en ce que lesdites nervures (120) sont des profils parallélépipédiques.

11. Module selon la revendication 9, caractérisé en ce que lesdites nervures (120) sont des canaux demi-cylindriques.

12. Module selon la revendication 9, caractérisé en ce que lesdites nervures (120) sont des profils prismatiques à section triangulaire.

13. Module selon l'une des revendications 9 à 12, caractérisé en ce que lesdits nervures (120) sont biseautées en amont. 14. Module selon la revendication 13, caractérisé en ce que l'angle (a) dudit biseau (122) des nervures (120) est inférieur à 7°

15. Module selon l'une des revendications 13 à 14, caractérisé en ce que l'écart entre l'axe de deux nervures consécutives (120a/120b) est un multiple de la hauteur (h) des actuateurs (1 10).

16. Module selon la revendication 15, caractérisé en ce qu'il comprend une nervure (120a) alignée avec l'axe médian entre chaque paire d'actuateurs (1 10a/1 10b).

17. Module selon la revendication 16, caractérisé en ce qu'il comprend une nervure (120b) alignée avec l'extrémité aval (1 12) de chaque actuateur (1 10).

18. Module selon l'une des revendications 13 à 17 caractérisé en ce que l'écart (ε) selon la direction d'écoulement entre la fin des actuateurs (1 10) et le début des nervures (120) vaut entre une et trois fois la hauteur (h) des actuateurs (1 10), préférentiellement deux fois.

19. Module selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que les actuateurs (1 10) et les nervures (120) définissent une veine unique sans subdivisions pour mieux répartir le débit.

20. Module selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce qu'il est constitué d'un bloc en U recouvert d'un couvercle liés de façon étanche, et d'embouts en entrée (102) et sortie (103).

21. Module selon la revendication 20, caractérisé en ce qu'il est en céramique, préférentiellement en carbure de silicium.

22. Module selon la revendication 21 , caractérisé en ce que lesdits actuateurs (1 10) et nervures (120) sont réalisés par usinage du bloc.

23. Récepteur solaire (3), caractérisé en ce qu'il comprend un bouclier réflecteur isolant (4) délimitant un volume (5) dont le fond est constitué de la paroi exposée (104) d'au moins un module (100) selon l'une des revendications précédentes, et une ouverture (6) en face dudit fond.

Description:
Récepteur surfacique solaire modulaire texturé fonctionnant à haute température

La présente invention concerne le domaine des récepteurs solaires utilisés dans les systèmes solaires thermodynamiques à très haute température.

Ces systèmes, appelés aussi héliothermodynamiques, permettent la transformation d'un rayonnement solaire en énergie thermique. Cette énergie peut être récupérée directement, ou utilisée pour la production d'électricité ou l'alimentation de réactions chimiques.

Le plus classique de ces systèmes héliothermodynamiques est la centrale à tour. Un tel système est constitué d'une tour et d'un champ de miroirs mobiles appelés héliostats qui concentre le rayonnement sur une zone réduite au sommet de la tour.

Cette zone éclairée par le rayonnement concentré reçoit plusieurs centaines de fois l'énergie normale solaire, et est équipée d'un dispositif appelé récepteur solaire qui a pour fonction de transmettre cette énergie à un fluide (un liquide ou un gaz) caloporteur pour réchauffer directement ou indirectement de l'air ou de la vapeur qui alimentera une turbine pour la production d'électricité, ou une solution chimique qui est le siège de réactions.

On a ainsi représenté figure 1 une centrale thermodynamique à tour comprenant la tour 1 , un champ d'héliostats 2, et le récepteur solaire 3.

Ces récepteurs sont les éléments-clés de telles centrales, car leurs performances sont directement dépendantes de l'aptitude des récepteurs à absorber puis transmettre l'énergie du rayonnement, et leur coût constitue une part non négligeable de la centrale entière. Branche prometteuse des énergies renouvelables, le solaire thermique ne peut devenir une alternative sérieuse à la production d'électricité conventionnelle (énergies fossiles, nucléaire...) qu'à condition :

- d'atteindre d'excellents rendements ; - de réduire les coûts de construction et d'entretien ;

- de s'inscrire dans une stratégie industrielle.

Divers récepteurs ont été proposés pour remplir efficacement cette fonction.

Des récepteurs connus de l'homme de l'art utilisent des éléments métalliques qui sont chauffés sous l'effet du rayonnement solaire auxquels ils sont exposés. Mais ces récepteurs ne peuvent pas dépasser 700°C. Le rendement en est limité. De plus ces systèmes classiques utilisent généralement un fluide à base de sels fondus pour leur bonne capacité thermique. Par ailleurs ces sels sont polluants et seul l'air ou la vapeur peuvent être utilisés dans une turbine. Un échangeur supplémentaire est requis.

Le document WO04023048 propose un récepteur comprenant des éléments poreux en céramique irradiés par le rayonnement solaire concentré, à travers lesquels l'air ambiant circule et atteint de très hautes températures. Cependant pour être utilisable, cet air doit être pompé ou doit réchauffer un autre circuit à travers un échangeur comme dans le cas des sels fondus, d'où une conception complexe.

Les documents US4164123, WO9612918 et US6516794 décrivent divers systèmes de récepteurs solaires volumiques, chacun comprenant entre autres une chambre étanche avec un hublot dans laquelle un fluide sous pression traverse un élément poreux en céramique irradié à travers le hublot 9, comme l'on peut voir sur la figure 2. Des températures de 750°C à 1000°C peuvent être atteintes, mais le hublot est cher et limite la fiabilité, et surtout il ne permet pas d'aller vers des récepteurs de grande taille nécessaire pour des applications de plusieurs MW.

Le document WO200161254 décrit un module de récepteur solaire volumique, dont la paroi est creuse et remplie d'un élément poreux similaire à ceux des documents cités précédemment. Cet élément poreux augmente les transferts thermiques de la paroi, même s'ils restent limités, et à condition que le module respecte une forme paraboloïde bien spécifique, un échange thermique direct entre la paroi irradiée et le fluide qui y circule devient possible. Toutefois, l'élément poreux crée de fortes pertes de charge (le fluide doit être pompé en permanence, d'où un coût énergétique), et devient insuffisant en tant qu'échangeur thermique dès que le module dépasse une certaine taille.

Malgré ces moyens connus de l'état de la technique, les centrales solaires thermodynamiques à four restent limitées à des démonstrateurs, et peinent à faire l'objet de grands projets.

En effet les limitations des récepteurs restent très grandes, et même si les récepteurs à haute température offrent des perspectives nouvelles, les pertes tant thermiques que mécaniques dans la circulation empêchent le solaire thermodynamique d'être concurrentiel.

Pour toutes ces raisons, ces centrales restent à perfectionner avant de pouvoir se faire une place parmi les centrales à énergie renouvelable.

La présente invention vise à résoudre ces difficultés en proposant un récepteur solaire surfacique qui, par une structure modulaire simple, permet de travailler à haute température avec de bonnes performances, et est compatible avec une taille industrielle.

Un but annexe de l'invention est de parvenir à cet objectif tout en obtenant un système moins cher que ce qui se fait selon l'état de la technique.

La présente invention se rapporte donc à un module de récepteur surfacique solaire fonctionnant à haute température, traversé d'un canal le long duquel s'effectue un transfert thermique entre un fluide (liquide ou gaz) en mouvement dans ledit canal et au moins une paroi du récepteur exposée au rayonnement solaire concentré, caractérisé en ce que la surface interne d'au moins ladite paroi comprend au niveau de l'entrée de fluide des actuateurs générant des turbulences.

Par cette structure de module absorbeur étanche, un fonctionnement sur des gaz à haute pression ne nécessitant pas de hublot est possible. En effet, grâce à la texturation de la surface du canal dans lequel circule le gaz, notamment les actuateurs, des turbulences sont générées sans augmenter significativement les pertes de charges. Les tourbillons d'axe longitudinal ainsi générés augmentent très fortement le niveau de turbulence et donc les transferts convectifs entre le gaz et la paroi directement exposée au rayonnement solaire concentré. L'absorption d'énergie est surfacique et non volumique comme dans les systèmes antérieurs.

De plus, le module conforme à la présente invention est un système simple qui remplit directement les fonctions d'échangeur thermique tout en s'affranchissant des pertes mécaniques dues par exemple à la traversée d'un élément poreux.

Selon d'autres caractéristiques avantageuses et non limitatives de l'invention :

- le module comprend des nervures situées selon l'écoulement en aval des actuateurs pour canaliser les turbulences et réduire les frottements ;

- les actuateurs sont des ailettes formant un léger angle avec l'axe d'écoulement et présentant un bord d'attaque partant de la surface et s'en écartant en suivant l'écoulement ;

- les actuateurs sont des triangles rectangles orthogonaux à la surface ;

- les actuateurs sont orientés alternativement de part et d'autre de l'axe d'écoulement selon une disposition contrarotative ;

- les actuateurs présentent une hauteur comprise entre 1/3 et 2/3 de la longueur de leur base, préférentiellement la moitié ;

- l'angle desdits actuateurs avec l'axe d'écoulement est en valeur absolue compris entre 10° et 20°, préférentiellement 18°.

- la distance entre deux ensembles de deux actuateurs vaut entre 1 ,5 et 2,5 fois la longueur de leur base, préférentiellement le double ;

- les nervures sont des structures parallèles s'étendant longitudinalement le long de l'écoulement ;

- les nervures sont des profils parallélépipédiques ; - les nervures sont des canaux demi-cylindriques ;

- les nervures sont des profils prismatiques à section triangulaire ;

- les nervures sont biseautées en amont ;

- l'angle dudit biseau des nervures est inférieur à 7°;

- l'écart entre l'axe de deux nervures consécutives est un multiple de la hauteur des actuateurs ;

- le module comprend une nervure alignée avec l'axe médian entre chaque paire d'actuateurs ;

- le module comprend une nervure alignée avec l'extrémité aval de chaque actuateur ;

- l'écart selon la direction d'écoulement entre la fin des actuateurs et le début des nervures vaut entre une et trois fois la hauteur des actuateurs, préférentiellement deux fois ;

- les actuateurs et les nervures définissent une veine unique sans subdivisions pour mieux répartir le débit.

- le module est constitué d'un bloc en U recouvert d'un couvercle liés de façon étanche, et d'embouts en entrée et sortie.

- Le module est en céramique, préférentiellement en carbure de silicium.

- lesdits actuateurs et nervures sont réalisés par usinage du bloc.

Un autre aspect de l'invention se rapporte à un récepteur solaire, caractérisé en ce qu'il comprend un bouclier réflecteur isolant thermiquement délimitant un volume dont le fond est constitué de la paroi exposée d'au moins un module conforme à une ou plusieurs des caractéristiques précédentes, et une ouverture en face dudit fond.

Ce système n'a pas la contrainte du hublot limitant sa taille, puisque seule une ouverture dans la structure du bouclier thermique est nécessaire, un module étant étanche. Un telle architecture rend possible la conception d'une centrale de grande puissance (plusieurs dizaines de MW) pour un coût raisonnable.

D'autres caractéristiques et avantages de la présente invention apparaîtront à la lecture de la description qui va suivre d'un mode de réalisation préférentiel. Cette description sera donnée en référence aux dessins annexés dans lesquels :

- la figure 1 précédemment décrite est un schéma d'une centrale solaire thermodynamique à tour connue ;

- la figure 2 est une vue schématique en coupe d'un récepteur connu de l'art antérieur ;

- la figure 3 est une vue en perspective tridimensionnelle d'un module possible selon l'invention ;

- la figure 4 est une vue en perspective d'une disposition possible des actuateurs selon l'invention;

- la figure 5 représente schématiquement une combinaison possible d'actuateurs et de nervures selon l'invention ;

- la figure 6 est une vue schématique de dessus d'une structuration préférentielle de la surface interne du récepteur selon l'invention ;

- la figure 7 est un graphique représentant l'évolution de l'énergie cinétique turbulente adimensionnée en fonction de la hauteur adimensionnée lors de campagnes de mesures sur différentes géométries ;

- La figure 8 est un graphique représentant la distribution de vitesse moyenne sur une vue de profil d'une structuration préférentielle ;

- La figure 9 est une vue schématique en coupe d'un récepteur solaire selon l'invention.

Le module 100 conforme à l'invention est un boîtier comprenant un canal 101 . Ce boîtier peut faire l'objet de nombreux modes de réalisations, et avantageusement a la forme d'un parallélépipède aplati. Dans le canal 101 circule l'air comprimé qui va absorber l'énergie, le module étant pourvu d'une entrée 102 et d'une sortie 103. De l'hydrogène ou de l'hélium sont toutefois envisageables comme moyens caloporteurs, ainsi que la plupart des gaz pouvant alimenter des réacteurs thermochimiques. Le module 100 peut par exemple être le siège de réactions de vapocraquage. Une face externe 104 est celle qui sera tournée vers les héliostats 2 afin de recevoir le rayonnement concentré. L'envers de cette face, la surface interne 105 est texturée.

Ces texturations se composent d'actuateurs 1 10 dont on peut voir la structure figure 4. Ils sont disposés sur une bande en entrée du canal 101 . Les actuateurs sont des petites ailettes qui ont un rôle de déflecteur. En effet ils ne sont pas parfaitement alignés avec l'axe d'écoulement et présentent un bord d'attaque 1 13 qui part de la surface interne 105 et s'en écarte en suivant l'écoulement. Cette inclinaison des actuateurs 1 10 dévie le flux, ce qui génère un tourbillon d'axe longitudinal en sortie de chaque actuateur 1 10.

Selon un mode de réalisation préférentiel mais non limitatif, les actuateurs peuvent être en forme de triangles rectangles, ceux-ci étant raccordés à la paroi 105 par leur base 1 1 1 de longueur I, le petit coté 1 12 de longueur h s'élevant orthogonalement à cette paroi 105. Dans cette configuration, ils présentent leur coté biseauté 1 13 qui est l'hypoténuse du triangle en direction de l'entrée 102 du module 100. Le coté 1 12, qui forme la queue de l'actuateur, se trouve en direction de la sortie. Deux actuateurs consécutifs 1 10a et 1 10b forment un motif qui se répète par translation sur toute la largeur de la paroi selon un pas λ. Les actuateurs 1 10a et 1 10b sont écartés de l'axe longitudinal du module 100 ou axe d'écoulement du fluide respectivement d'un faible angle β et d'un angle - β. L'ouverture ainsi faite entre les deux cotés verticaux 1 12 extrêmes d'une paire 1 10a/1 10b d'actuateurs a pour mesure L. L'alternance de l'orientation des actuateurs 1 10 conduit à l'alternance des sens de rotation des tourbillons générés, la déviation moyenne du flux étant nulle. Une telle géométrie, appelée contrarotative, minimise l'augmentation des pertes de charge.

Cette architecture est avantageusement complétée par des structures 120 appelées nervures, de l'anglais « riblets », dont un mode de réalisation est représenté sur la figure 5. Les nervures sont des profils s'étendant sur la paroi 105 le long de l'axe d'écoulement, et situés en aval des actuateurs 1 10 de façon à définir des canaux 130 dans lesquels les tourbillons générés par les actuateurs sont entretenus le long du module 100. Ces tourbillons viennent lécher tangentiellement le fond des canaux 130 et les parois 121 des nervures, décuplant les coefficients d'échange conducto-convectif entre la paroi 105 et le fluide circulant dans le canal 101 . Le transfert surfacique devient suffisant pour absorber l'énergie du rayonnement concentré. De plus, les nervures 120 n'opposent que peu de surface au flux du fluide, et n'augmentent donc que faiblement le frottement du fluide et donc les pertes de charge.

Plusieurs formes de nervures 120 sont envisageables, notamment les prismes, les parallélépipèdes et les canaux hémisphériques.

Selon un mode de réalisation préférentiel visible figure 6, ces nervures 120 sont des prismes ayant pour section un triangle rectangle isocèle de coté c, l'hypoténuse étant contre la paroi 1 15. Ils possèdent donc deux flancs opposés 121 . Les nervures 120 sont écartées de la queue 1 12 des actuateurs 1 10 d'une longueur ε, et débutent par une partie 122 biseautée selon un angle a. Ce biseau 122 adoucit l'impact du flux incident contre la section des nervures 120. Elles se prolongent ensuite jusqu'au bout du module 100. Concernant leur disposition, les nervures 120 forment un motif qui se répète par translation sur toute la largeur de la paroi selon le même pas λ que les actuateurs. Celles-ci peuvent être alignées avec l'axe médian entre une paire 1 10a/1 10b d'actuateurs consécutifs (nervures 120a) et/ou alignées avec les queues 1 12 des actuateurs 1 10 (nervures 120b). Deux nervures 120a ou deux nervures 120b sont séparées d'une distance égale au paramètre L d'écart entre deux queues 1 12 d'actuateurs 1 10a/1 10b.

Selon une première possibilité d'agencement, on n'utilise que les nervures 120a pour ne pas opposer de résistance aux tourbillons dont les axes sont dans l'alignement des queues 1 12. Le motif se compose donc de 2 nervures. Selon une deuxième possibilité d'agencement, on complète la structure précédente avec les nervures 120b pour obtenir une structure alternée, le motif se composant ainsi de 4 nervures. La surface d'échange entre la paroi 105 et le fluide circulant dans le canal 101 est donc augmentée.

Par ailleurs, le Demandeur a testé dans la soufflerie du Laboratoire de Mécanique de Lille différentes valeurs des paramètres I, L, h, α, β, ε et λ et les deux agencements proposés. Une technique de SPIV (Stereoscopic Particle Image Velocimetry) utilisant principalement un laser et deux caméras numériques a été utilisée. Cette technique permet la mesure des trois composantes de la vitesse instantanée du fluide, sous forme de champs dans le plan.

En particulier, pour le module réel, les propriétés de l'écoulement sont les suivantes :

vitesse moyenne : 7.8m.s _1 ≤u < 15.6m.s ~1

Reynolds : 50000 < Re = < 120000 pour de l'air sous P=10 bars, μ

T=400°C, D h diamètre hydraulique du module.

Compte tenu des dimensions de la veine (2x1 m 2 ), la soufflerie du LML ne peut pas être considérée comme un canal plan (écoulement non établi) ; c'est une soufflerie de couche limite.

Cependant dans la zone interne, d'épaisseur ô = ~ 0.3m (Δ est

l'épaisseur de la couche limite), les équations sont les mêmes que dans le cas du canal plan si l'on travaille avec le même Re. Pour information, dans les CNTP (Conditions Normales de Température et de Pression), si l'on considère que δ est la longueur caractéristique, on a Re ~ 61000 pour û = 3m. s '1 , ce qui correspond à la plage de variation du Reynolds pour le module « réel ». Il est donc possible de déduire les caractéristiques de l'écoulement dans le module réel à partir des mesures de SPIV réalisées sur différentes géométries à la soufflerie du LML. Afin de comparer les différentes géométries entre elles, deux indicateurs ont été retenus : l'énergie cinétique turbulente K (représentative des échanges thermiques) ainsi que la vitesse de frottement u T (représentative des pertes de charge). Les fichiers de statistique nécessaires au calcul de ces grandeurs ont été établis à partir des images de SPIV moyennées temporel lement et selon l'axe z (sur une longueur représentant une demi-période du motif de base, afin que les résultats puissent permettre de comparer les géométries entre elles).

> Définition de u T

Étant donné que les pertes de charge ne sont pas mesurables directement sur la soufflerie du LML, il a été choisi, à partir des données mesurées, de remonter à la vitesse de frottement Μ (en m/s). Le calcul est rendu possible par le fait que, dans le cas de la soufflerie du LML, la contrainte de cisaillement n'est pas fonction de x i = y et est donnée par : τ (* 2 ) = μ.— - p . « 1 '.i/ 2 = este = τ pl avec τ ρ1 = p.u T 2 , (u y '.u 2 ') cova ance des fluctuations de la vitesse selon les axes x l et x 2 (aussi appelée « shear stress »).

> Définition de K

La formule donnant l'énergie cinétique turbulente, directement calculable à partir du fichier de statistiques, est la suivante :

(< 2 ) + ( ¾ 2 ' 2 ) + ( ¾ 3 ' 2 )

K

2

aavveecc * vvaarriiaannccee ddeess fflluuccttuuaattiioonnss ddee vviitteessssee ((eenn mm 22 //ss 22 )).. Le figure 7 représente K + = K/ pour les différentes géométries en fonction de la hauteur adimensionnelle =— -— , et permet de mettre en évidence une géométrie préférentielle pour laquelle le rapport de l'énergie portée par la turbulence K sur le frottement (responsable des pertes de charge) u T est maximal.

Celle-ci, référencée ba_br120, correspond à un agencement tel que : - les nervures 120b sont absentes

. λ = Ah

. I = 2h

- P = 18 °

. a < 7°

. c = h / 3

. L = l

ε = h

A l'échelle de la soufflerie, la longueur h retenue dont découlent les autres dimensions est 60mm, hauteur qu'il faut extrapoler proportionnellement aux dimensions réelles du module 100, qui avantageusement présente une surface d'environ 1 m 2 pour la paroi 104.

Cette efficacité est confirmée par le graphique de la figure 8. Les composantes du vecteur vitesse moyenne pour la géométrie ba_br120 sont tracées dans la fenêtre d'analyse, et le caractère tourbillonnant apparaît clairement, ainsi que dans d'autres calculs de vorticité effectués par le Demandeur.

Ce raisonnement concerne naturellement la paroi 105 dont l'autre face 104 subit l'irradiation solaire concentrée. En plus d'améliorer les performances thermodynamiques, ces structurations augmentent la surface d'échange thermique avec le fluide. Les actuateurs 1 10 et nervures 120 peuvent être disposés sur toute la largeur du canal 101 , y compris près des bords. Deux demi-nervures extrêmes placées dans les angles sont envisageables. Il est aussi envisageable de structurer les autres parois internes du canal 101 .

Préférentiellement mais pas limitativement, le module 100 est issu d'un bloc de Carbure de Silicium, matériau en totale adéquation avec l'application solaire citée : forte absorption dans le spectre solaire (0,6 - 3μηη), conductivité thermique supérieure aux métaux au-delà de 1000°C, résistance à l'oxydation, et bonne tenue mécanique jusqu'à des températures de l'ordre de 1400°C. D'autres céramiques hautes performances peuvent être envisagées.

Un tel matériau est tout d'abord moulé et comprimé sous 2000 bars. Il a alors la dureté d'un pain de craie et peut facilement être usiné avec grande précision. Une pièce est donc creusée afin d'avoir la forme d'un U au fond duquel les structurations vont être réalisées. Les actuateurs 1 10 et nervures 120 sont directement taillés en relief sur la paroi. Un couvercle correspondant à la paroi opposée vient recouvrir le U pour former le canal 101 , l'union et l'étanchéité étant assurées par exemple par une brasure spécifique ou du frittage SPS. Ces techniques de réalisation de céramiques hautes performances sont connues de l'homme de l'art, et la réalisation d'un module selon l'invention n'est pas limitée à ce procédé en particulier.

Enfin il est possible d'envisager l'utilisation de plusieurs modules 100, afin d'obtenir une structure de grande taille. En effet les foyers de concentration des tours solaires font généralement plusieurs mètres carrés, et on peut imaginer d'aller plus loin dans des applications industrielles.

Un récepteur solaire 3 complet selon un autre aspect de l'invention représenté figure 9 comprend avantageusement en combinaison au moins un module élémentaire 100 et un bouclier réflecteur isolant 4. Ce bouclier 4 tapisse l'intérieur d'une ogive présentant une ouverture 6 à son sommet pour laisser entrer le rayonnement, et ayant le récepteur comme fond. L'intérieur de l'ogive est appelé la cavité solaire 5, laquelle peut atteindre des tailles conséquentes grâce à la modularité du récepteur. Dans cette cavité, le bouclier 4 renvoie le rayonnement réfléchi sur les parois 104 des modules 100 pour réduire au maximum la dissipation d'énergie vers l'extérieur. Des entrées de fluide multiples 7 alimentent les modules 100 en fluide froid, lequel sort à très haute température par une sortie 8 en direction des turbines de production d'électricité.

Le module et le récepteur solaire selon l'invention permettent donc des progrès sensibles aussi bien dans la qualité des transferts thermiques que dans la fiabilité ou les coûts de construction. On s'affranchit de nombreux organes coûteux et générateurs de pertes. De par sa structure simple et robuste qui permet une modularité innovante, l'invention ouvre la porte à des projets d'ampleur dans le domaine des centrales héliothermodynamiques.