La présente invention se rapporte à une pièce d'horlogerie comprenant une pluralité d'organes indicateurs de forme circulaire, coaxiaux, mobiles en rotation, un dispositif d'entraînement constitué de transducteurs électro-mécaniques actionnant chaque organe indicateur, et des moyens électroniques pilotant l'envoi d'impulsions dans les transducteurs.

On connaît déjà des pièces d'horlogerie, dans lesquelles les organes indicateurs sont des disques su- perposes et les moyens d'entraînement sont situés à la périphérie de la pièce d'horlogerie et coopèrent avec les organes indicateurs par leurs bords extérieurs. On connaît notamment des pièces d'horlogerie de ce genre par les brevets suisses CH 307 045 et CH 625 663. Le but de ces réalisations était de créer des pièces d'horlogerie ayant une apparence particulière par le fait que leur centre est dégagé au moins au niveau des organes indicateurs, ce qui permet soit une esthétique originale, soit un agencement permettant d'utiliser la pièce d'horlogerie également à d'autres fins que le simple but d'indication horaire.

On connaît également par le fascicule de brevet français FR-2 155 246 un système indicateur qui comporte aussi les caractéristiques mentionnées plus haut. Cependant, la disposition relative des divers éléments actifs, appartenant aux transducteurs et aux organes indicateurs, est compliquée et encombrante de sorte que le système décrit dans le document FR-2,155,246 serait inapplicable à une pièce d'horlogerie.

Le but de la présente invention est de réa¬ liser un nouveau développement dans la présentation des

pièces d'horlogerie à centre dégagé, tout en réalisant un dispositif d'entraînement peu encombrant, précis et efficace, susceptible d'être mis en prise directe avec des organes indicateurs de grandes dimensions. Dans ce but, la présente invention a pour ob¬ jet une pièce d'horlogerie du genre mentionné plus haut, caractérisé en ce qu'il comporte un support muni d'une paroi cylindrique, en ce que les organes indicateurs sont superposés dans le support et guidés par la paroi cylindrique, en ce que chaque transducteur est constitué par une puralité d ¹ électro-aimants répartis autour de la dite paroi et comportant chacun une bobine, un noyau et deux pièces polaires, chaque organe indicateur étant muni à sa périphérie d'une denture magnétique à pas constant et chaque pièce polaire comportant un bec qui traverse la dite paroi et se termine en regard de la-denture magnétique de l'organe avec lequel il coopère.

L'objet de l'invention tel qu'il est défini ci-dessus est susceptible de multiples réalisations que l'homme de l'art sera susceptible de mettre au point. On se bornera ci-après à décrire à titre d'exemple, une forme d'exécution particulière relative à une montre pendentif. Au dessin annexé, la fig. 1 est une vue en plan de dessus de la montre pendentif, la fig. 2 est une vue schématique en coupe diamétrale de la pièce d'horlogerie de la fig. 1, la fig. 3 est une vue partielle en coupe radiale à échelle agrandie d'une partie de la pièce d'horlogerie, la fig. 4 est une vue à plus grande échelle que les fig. 1 et 2, en coupe par un plan perpendi¬ culaire à l'axe, montrant l'agencement des moyens

d'entraînement de la pièce d'horlogerie, les fig. 5 et 6 sont des vues en élévation de deux pièces polaires, et la fig. 7 est une vue schématique illustrant l'avance pas à pas d'un organe indicateur circulaire ou linéaire .

Bien que l'on ait représenté au dessin une montre pendentif, l'objet de l'invention peut être ^• réalisé sous n'importe quelle dimension de pièce d'horlogerie allant de la montre-bracelet à la pendule murale ou à l'horloge publicitaire.

La montre représentée aux fig. 1 et 2 présente l'avantage que son centre est entièrement dégagé, de sorte que le boîtier peut contenir ^' un objet visible, comme par exemple une pierre précieuse ou un objet- souvenir. Le boîtier de la pièce d'horlogerie est dans ce cas combiné avec le support du mouvement. Il compor¬ te un corps de boîte de forme oblongue 1, avec une zone circulaire sur laquelle sont fixés un verre 2 et une plaque arrière amovible 3, de forme annulaire, de sorte qu'une zone centrale 5 du boîtier, séparée d'une zone annulaire périphérique par une paroi 4, forme un lo¬ gement fermé vers l'arrière par un fond amovible 6. En regard de la zone 5, le verre 2 présente une allure de lentille, de façon à constituer un verre grossissant. La pièce d'horlogerie est conçue de façon à constituer ce que l'on a appelé autrefois une "montre mystérieuse". Le tour d'heures est gravé ou inscrit sur un réhaut 7 qui est placé directement sous le verre et qui est supporté par un cran du corps de boîte 1. Sous cet anneau sont disposés trois organes indicateurs 8, 9 et 10 qui sont également de forme annulaire, qui sont transparents, qui portent chacun un repère 8a, 9a, 10a, et qui coopèrent avec des moyens d'entraînement placés

sur leur pourtour comme on le verra plus loin. Dans la réalisation décrite, la pile et l'électronique de commande (non représentés) seront montées sur la plaque annulaire 3. Un guichet 11, ménagé dans le corps 1, laisse apparaître un panneau 12, par exemple un panneau d'affichage à cristal liquide, piloté également par l'électronique de commande de la pièce d'horlogerie, indiquant par exemple le jour de la semaine, la date et le mois. Les organes indicateurs 8, 9, 10 sont ici des anneaux et ne sont visibles que par leur bossage interne 8a, 9a ou 10a qui sonstitue le repère indicateur.

Les figs. 3 et 4 représentent dans une va- riante d'exécution de la pièce d'horlogerie des fig. 1 et 2, l'agencement des organes indicateurs et de leurs moyens d'entraînement. Ici le boîtier de la montre comporte un carrure-lunette 13, une verre 14 et un fond 15. A l'intérieur de ce boîtier est logé un support de mouvement 16 avec un voile central 16a, dont la fonc¬ tion sera définie plus loin. La partie périphérique du support de mouvement 16 porte le long de sa périphérie intérieure un support d'organe indicateur 17 à profil en L, en delrin, présentant une paroi cylindrique 17a guidant et supportant les trois organes indicateurs superposés , 8 9 et 10 qui sont des disques minces en matière plastique transparente présentant des bossages 8b, 9b et 10b assurant leur positionnement et leur glissement. Ces organes sont maintenus en place entre le réhaut 7 et le support 17 et coopèrent avec des moyens d'entraînement qui sont constitués par neuf électro-aimants montés sur le support 16 et représentés de façon mieux visible à la fig. 4.. Ces électro-aimants 18 sont répartis en trois groupes. Le groupe 18a corn-

- 5 - porte trois électro-aimants répartis à environ 120° les uns des autres de façon à entraîner l'organe indicateur 8, tandis que le groupe 18b comporte également trois électro-aimants répartis sur le support 16 de façon à actionner l'organe indicateur 9. Le groupe 18c est positionné de façon à entraîner l'organe indicateur 10. Comme les électroaimants de chaque transducteur sont répartis à 120° l'un de l'autre, on voit qu'au moment de l'impulsion, ils tendent à éloigner l'organe entraîné de la paroi 17a, ce qui facilite l'entraîne¬ ment. Les jeux entre les organes 8, 9 10 et la paroi 17a seront ajustés de manière que la rotation s'effectue librement et avec précision. Chacun des électro-aimants comporte (fig. 3) un noyau 19, un bobinage 20, et deux pièces polaires 21 qui sont désignées aux fig. 3 à 6 par le chiffre 21a lorsqu'elles appartiennent au groupe 18a, par le chiffre 21b lorsqu'elles appartiennent au groupe 18b, et par le chiffre 21c lorsqu'elles appartiennent au groupe 18c. Les noyaux 19 et les bobinages 20 n'ont pas besoin d'être décrits en détail. Ils sont de construc¬ tion standard.

Les formes des pièces polaires 21A, B et C sont visibles aux fig. 3, 5 et 6. Ces pièces sont fixées aux extrémités des noyaux 19 par chassage sur des tenons décolletés avec les éléments en acier à faible rémanence qui constituent les noyaux, ces derniers étant munis d'embouts à leurs extrémités.

Les électro-aimants de chacun des groupes 18a, 18b, 18c, coopèrent avec et entraînent pas à pas l'un des organes indicateurs 8, 9 ou 10, et cela par l'intermédiaire d'une denture magnétique 22 que présente chacun de ces organes indicateurs. Une forme d'exécution de la denture magnétique 22 est représentée

aux fig. 3 et 4. Dans cette forme d'exécution, cette denture magnétique est constituée d'un anneau en un métal ferro-magnêtique à faible rémanence, anneau dont la zone périphérique est découpée de façon à présenter une denture rectangulaire à 60 dents réparties sur la périphérie de l'anneau. L'anneau 22 présentera par exemple un biseautage le long de son bord intérieur, comme on le voit à la fig. 3, et sera noyé à l'intérieur de la matière plastique transparente de l'organe indicateur dont il fait partie. Toutefois, cette denture magnétique pourrait également être réalisée par des zones métallisées successives formées sur la périphérie de chacun des disque 8, 9 ou 10, le métal de ces zones métallisées étant un métal ferro-magnétique à faible rémanence apte à coopérer avec les pièces polaires 21 des électro-aimants 18, comme le fait la denture des anneaux 22. A l'instar des organes indicateurs des fig. 1 et 2, ceux de la pièce d'horlogerie des fig. 3 à 6 pourraient être des organes indicateurs annulaires, constitués de bagues plates circulaires avec une proéminence interne constituant le repère visible.

Comme on le voit à la fig. 4, les divers électro-ai¬ mants de chaque groupe 18a, 18b ou 18c ont une longueur correspondant à un nombre entier de pas de la denture magnétique des anneaux 22, de sorte que les deux pièces polaires 21 d'un même électro-aimant sont simultanément en regard de deux dents de la denture de l'anneau 22, comme on le voit par exemple pour l'électro-aimant 18a représenté à la partie inférieure de la fig. 4. Dans cette position, l'électro-aimant qui entrera en action ensuite, est décalé dans le sens de l'avance de l'organe indicateur, et par rapport à l'électro-aimant précédent d'un nombre entier de pas de la denture, plus

une fraction de pas égale dans le présent cas à un tiers, puisque le nombre des électro-aimants de chaque groupe est de trois. Ainsi, 1 'électro-aimant 18a représenté à la partie supérieure gauche de la fig. 4 est décalé d'un tiers de pas de la denture par rapport à celui qui est représenté à la partie inférieure. Le troisième électro-aimant du groupe, représenté à la partie supérieure droite de la fig. 4, est décalé lui de deux tiers de pas. D'autre part, les pièces polaires 21 ap¬ partenant aux électroaimants du groupe 18a ont l'allure de la pièce polaire 21a représentée à la fig. 3, de sorte que le bec polaire des pièces 21 se trouve au niveau de l'organe indicateur 8 et s'étend à travers l'une des fentes 23 de la pièce 17, fentes qui sont- prévues pour faciliter le positionnement des électro¬ aimants. Les pièces polaires des électro-aimants des groupes 18b et 18c ont l'allure donnée aux fig. 5 et 6 respectivement. Pour l'ensemble de la pièce d'horlogerie deux usinages différents suffisent donc à réaliser toutes les pièces polaires. Les extrémités des différentes pièces polaires 21 sont placées de façon à coopérer avec les dents des différentes dentures 22. Le support de mouvement 16 portera l'électronique de commande nécessaire à former et commander des impulsions de puissance qui seront dirigées sur les différents électro-aimants. Les éléments 24 et 25 représentent ainsi des composants, par exemple une pile et un dispositif de correction fixés au revers du voile 16a du support 16. Le programme de distribution des implusions sur les différents électroaimants 18 pourra avoir pour effet que l'un des organes indicateurs 8 fonctionne comme disque indicateur des secondes, l'organe indicateur 9 comme organe indicateur des

minutes, et l'organe indicateur 10 comme organe indicateur des heures par exemple, bien "que d'autres fonctions puissent tout aussi bien être prévues. Le dispositif de correction et remise à l'heure, ou le cas échéant de changement de fonctions 25 pourra être in¬ fluencé par des boutons ou des poussoirs (non repré¬ sentés) qui seront placés sous le fond 15. Les diffé¬ rents organes indicateurs avanceront pas à pas d'un pas de la denture à chaque entrée en action du groupe d'électro-aimants correspondant, ce groupe constituant, avec les éléments du circuit électronique qui le pi- • lote, un transducteur électro-mécanique. Dans le cas du disque de secondes par exemple, les impulsions sur 1'électro-aimant qui maintient le disque en place pen- dant la plus grande partie du temps pourront être par exemple de 60/100 de seconde, après quoi le courant sera coupé et. une impulsion de 20/100 de seconde sera e voyée sur 1'électro-aimant suivant du même groupe de façon à faire avancer l'organe indicateur correspondant d'un tiers de pas. Après 20/100 de seconde l'impulsion cessera et une impulsion apparaîtra dans le troisième électro-aimant du groupe, cette troisième impulsion durant également 20/100 de seconde. Pour le disque des minutes et celui des heures, la répartition des impul- sions découlera de ce qui a été expliqué ci-dessus à propos des disques des secondes. Chaque minute, le dis- que des minutes avancera d'un pas, c.à.d. les trois électro-aimants du groupe 18b entreront en action successivement pendant la dernière seconde de la mi- nute. En ce qui concerne le disque des heures, chaque pas d'un 1/60 de tour, c.à.d. de 6°, pourra être effec¬ tué à des intervalles de temps de 12 minutes.

Dans une variante d'exécution, on pourrait également prévoir, afin de permettre de raccourcir la

durée des impulsions de maintien, un électro-aimant supplémentaire avec un noyau se déplaçant radialement et fonctionnant comme organe de blocage en pénétrant entre deux dents de l'anneau 22 qu'il s'agit de blo- quer. Cet électro-aimant supplémentaire pourrait re¬ cevoir des impulsions qui libèrent l'anneau en dépla¬ çant un noyau mobile dans le sens radial centrifuge, ou au contraire des impulsions qui bloquent l'anneau en déplaçant le noyau dans le sens radial centripète. Ainsi toutes les impulsions sur tous les électro-ai¬ mants pourraient être raccourcies au minimum. Cepen¬ dant, un tel blocage pourrait également être envisagé par d'autres moyens, notamment des moyens mécaniques, les noyaux de blocage pourraient notamment être sollicités par des ressorts.

Pour la réalisation de la denture magnétique de chacun des organes indicateurs, on pourrait égale¬ ment prévoir des dentures d'une autre forme que celle qui est représentée à la fig. 4, ou des agencements différents, tels que par exemple des zones métallisées de différentes formes, comme indiqué précédemment.

Toutefois, on pourrait également prévoir dans le cas de transducteurs à groupe d' électro-aimants, un nombre d' électro-aimants différent de trois dans chaque groupe. Le choix dépendra uniquement des performances que l'on veut réaliser et de la place disponible. Dans le cas d' électro-aimants répartis en groupes de cinq le décalage pourrait d'ailleurs être d'un tiers de pas entre les différents électro-aimants de part et d'autre d'un électro-aimant central, ce qui donnerait une possiblité d'actionner un organe indicateur aussi bien dans un sens que dans l'autre.

La fig. 7 montre par exemple en vue développé les trois positions successives d'une . denture magné-

tique 22 en regard de trois pièces polaires fixes A, B, C, disposées en regard de cette denture et appartenant à trois électro-aimants 18 d'un même groupe. Les im¬ pulsions sont envoyées successivement dans les bobines des électro-aimants A, B, C, puis à nouveau A et ainsi de suite. La denture magnétique avance donc réguliè¬ rement, pas à pas dans le sens de la flèche 26, aussi longtemps qu'on le veut. En disposant deux électro¬ aimants supplémentaires avec des pièces polaires D et E sur la droite de la pièce polaire A symétriquement aux pièces B et C et en pilotant les impulsions cyclique- ment dans les électro-aimants A, D, E au lieu de A, B, • C on provoque le déplacement de l'organe 22 dans le sens inverse à celui de la flèche 26. D'autres formes d'.exécution des transducteurs sont également envisageables dans le cadre de la réali¬ sation décrite ici. Ainsi, chaque transducteur pourrait comporter deux électro-aimants actionnant un cliquet s ' engageant dans la denture de l'organe indicateur. Cette denture pourrait alors être en dents de scie et les deux cliquets seraient disposés à 180° de distance l'un de l'autre. Dans ce cas également, un électro¬ aimant de blocage pourrait être prévu pour assurer le maintien du disque entre les périodes d'avancement. En ce qui concerne la disposition générale de la pièce d'horlogerie, on a déjà parlé, en relation avec les fig. 1 et 2, d'une disposition de montre pendentif comportant un logement central permettant d'y placer un objet décoratif ou précieux. Dans la variante d'exécution de la fig. 3, relative à une montre-brace¬ let, les disques 8, 9 et 10 sont en matière plastique transparente ou en verre, et la surface interne du voile 16a du support 16 est donc visible sous le verre 14. Cette surface peut comporter un décor. De même la

zone centrale des disque 8, 9 et 10 qui est entièrement dégagée puisque le pivotement et le guidage des disques est assuré par leur périphérie, peut également compor¬ ter un décor, par exemple une coloration, ou une colo- ration répartie en zones, géométriques ou non, qui, en se superposant dans des orientations variables, donnent l'impression d'un décor animé. Le nombre des organes indicateurs pourrait être différent de 3, par exemple 2 ou 4. L'entraînement d'organes tels que 8, 9 et 10 dans les diverses exécutions prévues par engagement en prise directe avec un transducteur permet de simplifier la réalisation mécanique, de diminuer l'encombrement et d'améliorer la fiabilité du fonctionnement, toutes les fonctions de découpage du temps étant reportées sur le circuit électronique.

Le cas échéant, les organes indicateurs pour¬ raient même être de type linéaire, à déplacement pro¬ gressif en va et vient, et servir non seulement à la mesure du temps, mais également à la mesure et à l'in¬ dication d'autres paramètres, de sorte que le disposi¬ tif décrit ci-dessus peut trouver des applications notamment par exemple dans le domaine de la machine- outil ou dans le domaine de la robotisation.