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Patent Searching and Data


Title:
USE OF OLIGOSACCHARIDE COMPOUNDS IN ORDER TO ACTIVATE EPITHELIALISATION
Document Type and Number:
WIPO Patent Application WO/2018/114715
Kind Code:
A1
Abstract:
The present invention relates to a synthetic polysulphated oligosaccharide having 1 to 4 monosaccharide units, the salts or complexes thereof, for use in activating epithelialisation, in particular in order to activate epithelialisation during the healing of wounds.

Inventors:
BOUSCHBACHER MARIELLE (FR)
Application Number:
PCT/EP2017/083142
Publication Date:
June 28, 2018
Filing Date:
December 15, 2017
Export Citation:
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Assignee:
URGO RECH INNOVATION ET DEVELOPPEMENT (FR)
International Classes:
A61K31/7016; A61P17/02
Domestic Patent References:
WO1989005645A11989-06-29
WO2006007814A12006-01-26
Foreign References:
EP0230023A21987-07-29
FR2783412A12000-03-24
FR2392076A11978-12-22
FR2495473A11982-06-11
FR1162295A1958-09-10
FR1162344A1958-09-11
Other References:
TUMINO GIOVANNI ET AL: "Topical treatment of chronic venous ulcers with sucralfate: a placebo controlled randomized study", INTERNATIONAL JOURNAL OF MOLECULAR MEDICINE, SPANDIDOS PUBLICATIONS, GR, vol. 22, no. 1, 1 July 2008 (2008-07-01), pages 17 - 23, XP002736051, ISSN: 1107-3756, DOI: 10.3892/IJMM.22.1.17
Attorney, Agent or Firm:
FAURIE, Julien (FR)
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Claims:
REVENDICATIONS

1. Oligosaccharide polysulfaté synthétique ayant 1 à 4 unités oses, ses sels, ou ses complexes pour son utilisation pour activer l'épidermisation.

2. Oligosaccharide selon la revendication 1, pour son utilisation pour activer l'épidermisation lors de la cicatrisation des plaies.

3. Oligosaccharide selon la revendication 1 ou 2, caractérisé en ce que sa concentration est comprise entre 0.1 et 1.5 mg/mL.

4. Oligosaccharide selon l'une quelconque des revendications 1 à 3, caractérisé en ce que sa concentration est de 0.3 mg/mL.

5. Oligosaccharide selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce qu'il comprend 1 à 3 unités oses, 1 ou 2 unités oses choisies de préférence parmi les pentoses et les hexoses, ainsi que les sels et complexes de ces composés.

6. Oligosaccharide selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce qu'il est choisi parmi :

- le sel de potassium du sucrose octasulfate ;

- le sel d'argent du sucrose octasulfate ; et

- le complexe hydroxyaluminium du sucrose octasulfate.

7. Oligosaccharide selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce qu'il s'agit du sel de potassium du sucrose octasulfate.

8. Oligosaccharide selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce qu'il est administré par voie topique, par exemple sous la forme d'une composition telle qu'un gel, une solution, une émulsion, une crème, des granules permettant une application directement au niveau de la plaie.

9. Oligosaccharide selon l'une quelconque des revendications précédentes, pour accélérer l'épidermisation lors de la cicatrisation.

10. Composition pharmaceutique comprenant au moins un oligosaccharide polysulfaté synthétique ayant 1 à 4 unités oses, ses sels, ou ses complexes pour son utilisation pour activer l'épidermisation, en particulier lors de la cicatrisation des plaies.

Description:
UTILISATION DE COMPOSES OLIGOSACCHARIDIQUES POUR ACTIVER

L'EPIDERMISATION

La présente invention a pour objet un oligosaccharide polysulfaté synthétique ayant 1 à 4 unités oses, ses sels, ou ses complexes, pour son utilisation pour activer l'épidermisation, en particulier lors de la cicatrisation des plaies.

La cicatrisation d'une plaie est un phénomène biologique naturel, les tissus mammifères étant capables de réparer des lésions localisées par des processus de réparation et de régénération qui leur sont propres.

La rapidité et la qualité de la cicatrisation d'une plaie dépendent de l'état général de l'organisme atteint, de l'étiologie de la plaie, de l'état et de la localisation de la plaie, et de la survenue ou non d'une infection, ainsi que des facteurs génétiques prédisposant ou non à des troubles de la cicatrisation.

La cicatrisation naturelle d'une plaie se déroule principalement selon trois phases successives, chacune de ces phases étant caractérisée par des activités cellulaires spécifiques qui font progresser le processus de réparation selon des phases chronologiques précises : la phase inflammatoire, la phase de granulation (ou phase proliférative) comprenant notamment l'étape d'épidermisation, et la phase de maturation. La seconde phase, la phase proliférative, comprend ainsi deux étapes. La première étape correspond au développement du tissu de granulation tandis que la seconde étape correspond quant à elle à l'étape d'épidermisation à proprement parler. La phase de granulation permet la mise en place d'un tissu transitoire qui va combler la perte de substance résultant de l'agression à l'origine de la plaie. Ce tissu transitoire porte le nom de « tissu de granulation ». Ce dernier est constitué de :

Néo-vaisseaux : à partir des vaisseaux périphériques au foyer lésionnel il va se dérouler une multiplication puis une migration de cellules endothéliales tout d'abord sous forme de cordons pleins qui se creusent secondairement de lumière vasculaire aboutissant à la reconstitution de nouveaux vaisseaux. Fibroblastes - myofïbroblastes synthétisant du collagène et les autres éléments de la matrice extra cellulaire accompagnent les néo-vaisseaux, élaborent une nouvelle matrice conjonctive provisoire; celle-ci est tout d'abord grêle, fragile, riche en fïbronectine et en acide hyaluronique ; elle réalise un échafaudage permettant la migration d'autres fibroblastes et des néo vaisseaux formant alors le tissu conjonctif constitutif du derme.

Par la suite, cette colonisation de la blessure se poursuit au niveau supérieur par prolifération des kératinocytes au-dessus de ce tissu de granulation. En effet, les cellules souches cutanées environnant la zone lésée migrent et prolifèrent pour compenser la perte cellulaire et recouvrir la zone mise à nu. Ce phénomène se déroule selon différents stades : détachement des cellules de la jonction dermo-épidermique; hypertrophie des cellules ; prolifération et migration desdites cellules le long de ladite jonction dermo-épidermique jusqu'au contact des cellules provenant de la berge opposée (inhibition de contact) ; Enfin, les cellules se différencient et se stratifïent pour reconstituer un épiderme complet et fonctionnel, c'est ce que l'on appelle l'étape d'épidermisation.

Néanmoins, certains types de plaies ne cicatrisent pas correctement, certaines étapes clés du processus (parmi lesquelles la phase d'épidermisation) se déroulant de manière anormale et ce, malgré la mise en place des meilleures conditions physico-chimiques et biologiques possibles. En effet la rapidité et la qualité de la cicatrisation d'une plaie dépendent de facteurs intrinsèques et extrinsèques. Ce processus de réparation peut donc être anormalement prolongé selon :

- l'étiologie de la plaie ;

- son état et sa localisation ;

- la survenue d'une infection causée par la présence de certains agent infectieux comme Staphylococcus aureus ou Pseudomonas aeruginosa ;

- l'existence d'une pathologie préexistante (comme le diabète, une déficience immunitaire, une insuffisance veineuse, etc...) ;

- l'environnement extérieur ; ou

- des facteurs génétiques prédisposant ou non à des troubles de la cicatrisation.

Parmi ces plaies, on retrouve les plaies chroniques telles que les ulcères veineux, les escarres ou les plaies caractéristiques des sujets diabétiques. Les plaies chroniques se définissent par une absence de cicatrisation après un délai de 6 semaines à compter de l'apparition de la plaie et ce quel que soit le traitement appliqué. Pour traiter ce type de plaies, il peut être crucial d'accélérer le processus de cicatrisation à n'importe laquelle de ces étapes, et notamment au niveau de l'étape d'épidermisation.

De façon tout à fait surprenante, la Demanderesse a mis en évidence qu'un oligosaccharide polysulfaté synthétique ayant 1 à 4 unités oses, et plus particulièrement le sel de potassium de sucrose octasulfate, permettait d'augmenter la vitesse de cicatrisation, par activation de l'épidermisation, et plus particulièrement encore la prolifération et la migration des kératinocytes au niveau de l'épiderme.

L'invention a donc pour objet un oligosaccharide polysulfaté synthétique ayant 1 à 4 unités oses, ses sels, ou ses complexes, pour son utilisation pour activer l'épidermisation, en particulier pour activer l'épidermisation lors de la cicatrisation des plaies.

Par l'expression « activer l'épidermisation », on entend toute stimulation positive de la migration, de la prolifération et/ou de la stratification des kératinocytes au niveau d'un épiderme de peau lésé, de sorte à augmenter la vitesse de cicatrisation, aboutissant à une fermeture de plaie accélérée.

Par l'expression « accélérer l'épidermisation », on entend toute augmentation de la vitesse de migration et de prolifération des kératinocytes au niveau d'un épiderme de peau lésé aboutissant à une fermeture de plaie accélérée.

Oligosaccharides polysulfatés synthétiques avant 1 à 4 unités oses

Les oligosaccharides utilisés dans le cadre de la présente invention sont des oligomères synthétiques formés de 1 à 4 unités d'osés, de préférence de 1 à 3 unités d'osés, et plus préférentiellement de 1 ou 2 unités d'osés, généralement liées entre elles par liaison glycosidique alpha ou bêta. En d'autres termes, il s'agit de mono, di, tri ou tétrasaccharides, et de préférence de mono ou disaccharides.

II n'y a pas de limitation particulière concernant la nature des unités oses de ces polysaccharides. De préférence, il s'agira de pentoses ou d'hexoses. A titre d'exemple de monosaccharide, on peut citer le glucose, le galactose ou le mannose. A titre d'exemple de disaccharide, on peut citer le maltose, le lactose, le sucrose ou le tréhalose. A titre d'exemple de trisaccharide, on peut citer le mélézitose. A titre d'exemple de tétrasaccharide, on peut citer le stachyose.

De préférence, l'oligosaccharide est un disaccharide, et de préférence encore le sucrose. On entend par "oligosaccharide polysulfaté" au sens de la présente demande un oligosaccharide dont au moins deux, et de préférence tous les groupes hydroxyles de chaque ose ont été substitués par un groupe sulfate.

De préférence, l'oligosaccharide polysulfaté utilisé dans le cadre de la présente demande est le sucrose octasulfate.

Les oligosaccharides polysulfatés utilisés dans le cadre de la présente invention peuvent se présenter sous forme de sels ou complexes.

A titre d'exemple de sels, on peut citer les sels de métal alcalin tels que les sels de sodium, de calcium ou de potassium; les sels d'argent ; ou encore les sels d'acide aminé.

A titre d'exemple de complexes, on peut citer les complexes d'hydroxyaluminium.

Dans le cadre de la présente invention, des composés particulièrement préférés sont les suivants :

- le sel de potassium du sucrose octasulfate ;

- le sel d'argent du sucrose octasulfate ; et

- le complexe hydroxyaluminium du sucrose octasulfate, appelé communément sucralfate.

En particulier, dans le cadre de la présente invention, les oligosaccharides polysulfatés utilisés sont de préférence les sels de potassium plutôt que les sels d'aluminium du sucrose octasulfate.

Les oligosaccharides polysulfatés utilisés dans le cadre de la présente invention peuvent se présenter sous forme de poudre micronisée ou sous forme solubilisée.

Un exemple d'oligosaccharide polysulfaté utilisé dans le cadre de la présente invention est le sel de potassium du sucrose octasulfate (connu sous l'abréviation KSOS), commercialisé dans le produit Urgotul® Start par les Laboratoires URGO.

L'oligosaccharide polysulfaté synthétique selon l'invention est mis en œuvre à une concentration comprise entre 0.1 et 1.5 mg/mL.

De façon plus évocatrice, l'utilisation d'une concentration de 0.3 mg/mL de sucrose octasulfate de potassium permet de façon tout à fait surprenante de stimuler la prolifération et la migration des keratinocytes de l'épideime lors de la cicatrisation d'une plaie. Substance active additionnelle

D'une façon générale, les composés oligosaccharides selon l'invention pourront être utilisés seuls ou en mélange de deux ou plus d'entre eux, ou encore en combinaison avec une (ou plusieurs) autre(s) substance(s) active(s).

De manière générale, les actifs sont choisis parmi les anti-bactériens, les antiseptiques, les anti-douleurs, les anti-inflammatoires, les actifs favorisant la cicatrisation, les agents dépigmentants, les antiprurigineux, les filtres UV, les agents apaisants, les agents hydratants, les agents anti-oxydants, et leurs mélanges.

De manière générale, les actifs sont choisis parmi :

- les anti-bactériens tels que le Polymyxine B, les pénicillines (Amoxycilline), l'acide clavulanique, les tétracyclines, la Minocycline, la chlorotétracycline, les aminoglycosides, l'Amikacine, la Gentamicine, la Néomycine, l'argent et ses sels (Sulfadiazine argentique), les probiotiques, des sels d'argent ;

- les antiseptiques tels que le mercurothiolate de sodium, l'éosine, la chlorhexidine, le borate de phénylmercure, l'eau oxygénée, la liqueur de Dakin, le triclosan, le biguanide, l'hexamidine, le thymol, le Lugol, la Povidone iodée, le Merbromine, le Chlorure de Benzalkonium et de Benzethonium, l'éthanol, l'isopropanol ;

- les anti-douleurs tels que le Paracétamol, la Codéine, le Dextropropoxyphène, le Tramadol, la Morphine et ses dérivés, les Corticoïdes et dérivés ;

- les anti-inflammatoires tels que les Glucocorticoïdes, les anti-inflammatoires non stéroïdiens, l'Aspirine, l'Ibuprofène, le Kétoprofène, le Flurbiprofène, le Diclofénac, l'Acéclofénac, le Kétorolac, le Méloxicam, le Piroxicam, le Ténoxicam, le Naproxène, l'Indométacine, le Naproxcinod, le Nimésulide, le Célécoxib, l'Etoricoxib, le Parécoxib, le Rofécoxib, le Valdécoxib, la Phénylbutazone, l'acide niflumique, l'acide méfénamique ;

- les actifs favorisant la cicatrisation tels que le Rétinol, la Vitamine A, la Vitamine E, la

N-acétyl-hydroxyproline, les extraits de Centella Asiatica, la papaïne, les silicones, les huiles essentielles de thym, de niaouli, de romarin et de sauge, l'acide hyaluronique, l'Allantoïne, - Hema'tîte (gattefossé), Vitamine C, TEGO Pep 4-17( evonik), Toniskin (silab), Collageneer (Expanscience), Timecode (Seppic), Gatuline skin repair (gattefossé), Panthenol, PhytoCellTec Alp Rose (Mibelle Biochemistry), Erasyal(libragen), Serilesine (Lipotec), Heterosides de Talapetraka (beyer), Stoechiol(codif), macarose (Sensient), Dermaveil (Ichimaru Pharcos), Phycosaccaride AI (Codif);

- les agents dépigmentants tels que l'acide kojique (Kojic Acid SL ® - Quimasso (Sino Lion)), l'Arbutine (Olevatin ® - Quimasso (Sino Lion)), le mélange de palmitoylpropyl de sodium et d'extrait de nénuphar blanc (Sepicalm ® - Seppic), l'undécylénoyl phénylalanine (Sepiwhite ® - Seppic),

- les antiprurigineux : hydrocotisone, enoxolone, diphenyhydramine, antihistaminique à application locale anti Hl

- les actifs hydratants tels que xpermoist (lipotec), Acide hyaluronique, Urée, acides gras, Glycérine, Cires, Exossine (unipex)

- les filtres UV tels que Parsol MCX, Parsol 1789

- les agents apaisants tels que de la camomille, du bisabolol, du xanthalène, de l'acide glycyrrhébénique, tanactine (CPN), Calmiskin (Silab),

- les agents anti-oxydants, tels que la vitamine E.

Galénique

Selon un mode de réalisation préféré de l'invention, celle-ci peut consister en une composition pharmaceutique comprenant au moins un oligosaccharide polysulfaté synthétique ayant 1 à 4 unités oses, ses sels, ou ses complexes pour son utilisation pour activer l'épidermisation, en particulier lors de la cicatrisation des plaies.

Selon une alternative préférée de ce mode de réalisation, ladite composition comprend au moins un oligosaccharide polysulfaté synthétique tel que défini précédemment à une concentration comprise entre 0.1 et 1.5 mg/mL, et de préférence à une concentration de 0.3 mg/mL.

Lesdits oligosaccharides polysulfatés synthétiques utilisés dans le cadre de la présente invention peuvent être administrés par voie topique, et notamment mis en œuvre au sein d'une formulation galénique de type composition, comme par exemple un gel, une solution, une émulsion, une crème, des granules de taille variable allant du nano ou micromètre au millimètre, qui permettra leur application directement au niveau de la plaie. Alternativement, les composés utilisés dans le cadre de la présente invention peuvent être mis en œuvre au sein d'une solution pour injection sous-cutanée.

S'ils sont employés en mélange de deux ou plusieurs d'entre eux ou encore en combinaison avec une ou plusieurs autres substances actives, ces composés pourront être incorporés dans la même formulation galénique ou dans des formulations galéniques distinctes.

Bien entendu, la quantité d'oligosaccharides polysulfatés synthétiques selon l'invention utilisée dans la formulation galénique est adaptée en fonction de la cinétique recherchée ainsi que des contraintes spécifiques liées à sa nature, solubilité, résistance à la chaleur, etc.

Pansement

De manière préférentielle, les composés oligosaccharides polysulfatés synthétiques utilisés dans le cadre de la présente invention, ou une formulation galénique les contenant, seront intégrés à un pansement.

Les composés oligosaccharides polysulfatés synthétiques, et notamment le sel de potassium de sucrose octasulfate ou une formulation galénique le contenant pourra être incorporé dans un élément quelconque de la structure d'un pansement sous réserve que ce composé puisse entrer directement ou indirectement en contact avec la surface de la plaie.

De préférence et afin de favoriser une action rapide, ce composé (ou une formulation galénique le contenant) sera incorporé dans la couche du pansement qui vient en contact avec la plaie ou déposé sur la surface du pansement qui vient en contact avec la plaie.

Avantageusement, le sel de potassium du sucrose octasulfate (ou une formulation galénique le contenant) pourra ainsi être déposé, de façon continue ou discontinue, sur la surface destinée à venir au contact de la plaie :

- soit sous forme liquide, par exemple par vaporisation d'une solution ou suspension le contenant ;

- soit sous forme solide, par exemple par tamisage d'une poudre le contenant.

La couche ou surface venant en contact avec la plaie pourra être constituée par exemple d'un matériau absorbant telle qu'une mousse absorbante hydrophile en polyuréthane ; un matériau textile telle qu'une compresse, comme par exemple un non tissé, un film, un voile de fibres ; un matériau adhésif absorbant ou non ; une structure interface adhérente ou non.

De façon générale, on pourra jouer sur la galénique ou la structure du pansement pour obtenir un profil de relargage du sel de potassium de sucrose octasulfate spécifique, rapide ou retardé, selon les besoins.

Bien entendu, la quantité de sel de potassium de sucrose octasulfate utilisée dans la formulation galénique ou dans le pansement sera adaptée en fonction de la cinétique recherchée ainsi que des contraintes spécifiques liées à sa nature, solubilité, résistance à la chaleur, etc.

Par pansement, on entend désigner, au sens de la présente demande, tous types de pansements utilisés pour le traitement des plaies.

Typiquement, un pansement comprend au moins une couche ou matrice, adhésive ou non.

Les composés oligosaccharides polysulfatés synthétiques selon l'invention, ou une formulation galénique les contenant, peuvent être incorporés dans un élément quelconque de la structure d'un pansement, par exemple dans la matrice.

De préférence, et afin de favoriser une action rapide, ce composé (ou une formulation galénique le contenant) peut être incorporé dans la couche du pansement qui vient en contact avec la plaie ou déposé sur la surface de la couche du pansement qui vient en contact avec la plaie.

De telles techniques de dépôt sont bien connues de l'homme de l'art et certaines sont par exemple décrites dans la demande de brevet WO 2006/007814.

Selon une variante de l'invention, le composé oligosaccharide polysulfaté synthétique selon l'invention peut être incorporé dans un pansement absorbant à base de fibres gélifiantes, comme par exemple le produit AQUACEL® commercialisé par la société CONVATEC.

Très souvent, lors de la pose de ces pansements, le personnel soignant maintient ces derniers en place à l'aide d'une bande ou recouvre ces derniers d'un élément secondaire tel qu'un second pansement absorbant ou une bande de contention. Il est donc utile que le pansement reste fixé sur la plaie afin que le personnel soignant conserve les mains libres pour positionner ces éléments secondaires. D'une façon générale, tout type d'adhésif couramment employé dans les pansements pourra être utilisé à cet effet. Afin de ne pas altérer les tissus sains ou les berges de la plaie, notamment lors du retrait du pansement, on préférera un adhésif ayant la propriété d'adhérer à la peau sans adhérer à la plaie.

A titre d'exemple d'un tel adhésif, on peut ainsi citer les adhésifs à base d'élastomères de silicone ou de polyuréthane, tels que les gels de silicone ou de polyuréthane, et les adhésifs hydro colloïdes.

De tels adhésifs hydrocolloïdes sont notamment constitués d'une matrice élastomérique à base d'un ou plusieurs élastomères choisis parmi les polymères séquencés poly(styrène- oléfine- styrène) en association avec un ou plusieurs composés choisis parmi les plastifiants, tels que les huiles minérales, des résines tackifiantes et, si nécessaire, des antioxydants, dans laquelle est incorporée une quantité, de préférence faible, d 'hydrocolloïdes (de 3 à 20% en poids) comme par exemple la carboxyméthylcellulose de sodium ou des polymères superabsorbants comme les produits commercialisés sous la dénomination LUQUASORB® par la société BASF.

Selon un mode préféré de réalisation, les composés oligosaccharides polysulfatés synthétiques utilisés dans le cadre de la présente invention, ou une formulation galénique les contenant, seront intégrés à un pansement comprenant un adhésif hydrocolloïde, ledit oligosaccharide polysulfaté étant incorporé dans ledit adhésif de préférence en une quantité comprise entre 1 et 15 % en poids, de préférence encore entre 5 et 10 % en poids, par rapport au poids de l'adhésif.

La formulation de tels adhésifs hydrocolloïdes est bien connue de l'homme de l'art et décrite par exemple dans les demandes de brevet FR 2 783 412, FR 2 392 076 et FR 2 495 473.

L'utilisation d'un filet d'adhésif sur le non tissé permet d'une façon particulièrement avantageuse de diminuer ou d'éviter le risque que de petites fibrilles du matériau textile viennent au contact de la plaie et s'accrochent aux tissus, en provoquant ainsi une sensation douloureuse au retrait, voire un obstacle au processus de cicatrisation de la plaie.

Selon une variante de réalisation préférée de la présente invention, le composé oligosaccharide polysulfaté synthétique selon l'invention est incorporé dans un tel adhésif à une concentration compatible avec sa solubilité et sa résistance à la chaleur. Sur la base de ces critères, le composé oligosaccharide polysulfaté synthétique selon l'invention est utilisé de préférence en une quantité comprise entre 1 et 15% en poids, et de préférence encore entre 5 et 10% en poids, par rapport au poids total de l'adhésif.

Si l'on souhaite augmenter l'absorption de ce pansement non tissé, on pourra associer ce dernier avec une couche absorbante additionnelle, et de préférence une couche absorbante qui ne gélifie pas, comme en particulier une compresse telle que celle utilisée dans le produit URGOTUL® Duo ou URGOTUL® Trio, une mousse hydrophile absorbante, de préférence une mousse polyuréthane hydrophile présentant une capacité d'absorption supérieure à celle du non tissé telle que celle utilisée dans le produit URGOCELL®.

Selon un mode préféré de réalisation, le composé oligosaccharide polysulfaté synthétique selon l'invention est incorporé dans un pansement non tissé, associé avec une couche absorbante additionnelle, et de préférence une couche absorbante qui ne gélifie pas, comme en particulier une compresse.

Selon un autre mode préféré de réalisation, le composé oligosaccharide polysulfaté synthétique selon l'invention est incorporé dans un pansement non tissé, associé avec une couche absorbante additionnelle, et de préférence une couche absorbante qui ne gélifie pas, comme en particulier une mousse hydrophile absorbante, de préférence une mousse polyuréthane hydrophile présentant une capacité d'absorption supérieure à celle du non tissé.

Le non tissé et la mousse peuvent être associés par des techniques bien connues de l'homme de l'art, par exemple par calandrage à chaud à l'aide d'une poudre thermofusible à base de polymères TPU/polycaprolactone.

Cette technique est couramment employée pour le liage entre eux de non tissés destinés au marché médical.

Enfin, cette mousse ou le non tissé (lorsque celui-ci est utilisé seul) peuvent être recouverts d'un support pour protéger la plaie de l'extérieur.

Ce support peut être de taille supérieure à celle des autres couches et rendu adhésif de façon continue ou discontinue sur sa face venant en contact avec la plaie afin d'optimiser le maintien du pansement lors de son usage, en particulier si la plaie se situe sur des zones corporelles non planes. Ce support et son adhésif sont de préférence imperméables aux fluides mais très perméables à la vapeur d'eau afin de permettre une gestion optimale des exsudais absorbés par le pansement et éviter les problèmes de macération.

De tels supports sont bien connus de l'homme du métier et sont constitués par exemple de films respirants et imperméables tels que des films de polyuréthane, des complexes mousse/film ou non tissé/film.

Additifs

Outre les agents actifs, les composés oligosaccharides selon l'invention pourront être utilisés en combinaison avec un (ou plusieurs) additifs couramment utilisés dans la préparation des pansements. Ces additifs peuvent notamment être choisis parmi les parfums, les conservateurs, les vitamines, la glycérine, l'acide citrique, etc.

L'activité des oligosaccharides polysulfatés synthétiques selon l'invention a été mise en évidence dans les exemples non limitatifs suivants.

EXEMPLES 1

MATERIEL & METHODES

D'autres caractéristiques et avantages de l'invention apparaîtront plus clairement à la lecture de la description qui suit d'un mode de réalisation préféré de l'invention donné à titre d'exemple et dont voici les légendes des figures :

Figure 1 : Pourcentage de fermeture de la plaie des souris diabétiques (db/db) pour 3 séries de véhicules tests : K J0 (sel de potassium de sucrose octasulfate introduit à J0 postlésion), K J3 (sel de potassium de sucrose octasulfate introduit à J3 post-lésion) et NaCl à une concentration de 9g/l (solution de chlorure de sodium introduit à J0 post-lésion).

Les concentrations utilisées en véhicule test « K » au sein des plaies sont de 0.2 mM, soit de 1 mg/mL (cette concentration testée est compris dans l'intervalle de concentration objet de la présente invention et qui va de 0.1 à 1.5 mg/mL).

Souris db/db Les souris homozygotes dbldb sont caractérisées par une hyperglycémie, une résistance à l'insuline et une hypertriglycéridémie, faisant alors de ces souris des modèles diabétiques d'origine génétique de premier choix.

Suivi de la cinétique de cicatrisation : Les souris testées sont anesthésiées à l'aide d'isofluorane (gaz anesthésique halogéné).

La partie dorsale et les flancs de la souris sont tondus, désinfectés et une excision circulaire proche de 1 cm est effectuée. Le tissu connectif situé à l'interface du tissu musculaire est supprimé sans endommager le fascia musculaire. Cette excision totale de la peau à l'aide de ciseaux ainsi réalisée va jusqu'au panniculus carnosus. La plaie ainsi réalisée est protégée par un dispositif tel que décrit dans les demandes de brevets déposées par les Laboratoires Urgo FR 11 62295 et FR 11 62344, permettant à la fois de protéger la plaie, ainsi que d'observer et d'évaluer notamment la cinétique de la cicatrisation au travers du pourcentage de fermeture de la plaie.

Le processus de cicatrisation des plaies est observé de 0 à 20 jours post lésion. Pour chaque animal, entre 3-5 photographies numériques standardisées à très grande résolution sont prises. Le pourcentage de fermeture des plaies est basé sur les changements d'aires calculés pour la même blessure, sur la même souris, et pour les points de temps indiqués. Ainsi, la moyenne calculée pour la cicatrisation des plaies (en pourcentage) parmi les 3 souris dans un groupe est obtenue indépendamment, et les statistiques sont calculées à partir de 3 groupes de 3 expériences indépendantes.

RESULTATS OBTENUS

On remarque très distinctement qu'à J18 post-lésion, la fermeture de la plaie est totale pour les souris db/db testées avec le véhicule K introduit à J0 et à J3 post-lésion. En revanche, on constate qu'à J18 post-lésion les souris db/db testées avec le véhicule « contrôle » NaCl, les plaies ne sont fermées qu'à 80%. On constate qu'une fermeture totale des plaies chez ce lot de souris testées intervient seulement à J22 post-lésion (non montré sur la figure 1). Ainsi, le véhicule K, introduit à J0 ou J3 post-lésion, induit une accélération de la fermeture de la plaie chez les souris db/db. Ce phénomène est plus particulièrement tangible aux périodes allant de J9 à J14 postlésion, période appelée « phase d'épidermisation ».

EXEMPLE 2

MATERIEL & METHODES

Des explants de peau humaine sont maintenus en culture dans du milieu spécifique BIO-EC's Explants Médium. Les lésions épidermiques et dermiques ont été créées par une irradiation UVB de 10 J/cm2, délivrée par un simulateur UV Vilber Lourmat avec une unité de contrôle RMX3W. La brûlure a été limitée au centre de l'expiant sur une zone de 4 mm de diamètre.

Ensuite le sel de potassium du sucrose octasulfate introduit en solution à des concentrations de 0.3 et 1 mg/ml est appliqué à J0, J4, J6 et J8. Le milieu de culture est renouvelé tous les 2 jours. Au temps J0, les 3 explants du lot T0 et B0 ont été prélevés dès la fin de l'irradiation. Ils ont été scindés en deux : une moitié a ainsi été fixée à l'aide de liquide de Bouin et l'autre moitié a quant à elle été conservée à -80 °C. Aux temps J2 et Jl l, 3 explants de chaque lot ont été prélevés et traités de la même manière.

Après 48 heures de fixation dans le liquide de Bouin, les prélèvements ont été déshydratés et imprégnés en paraffine à l'aide d'un automate de déshydratation Leica 1020. Ils ont été mis en bloc selon le mode opératoire MO-H-153 à l'aide d'une station d'enrobage Leica EG 1160. Des coupes de 5 um ont été réalisées selon le mode opératoire MO-H-173 à l'aide d'un microtome type Minot, LeicaRM 2125 et collées sur des lames de verre histologiques silanisées Superfrost®. Les prélèvements congelés ont été coupés à 7 um dans un cryostat Leica CM3050. Les coupes ont été collées sur des lames de verre histologique silanisées pour les marquages immunologiques . Les observations microscopiques ont été réalisées en microscopie optique, à l'aide d'un microscope Leica type DMLB et/ou Orthoplan, à l'objectif x 40. Les prises de vue ont été réalisées avec une caméra tri CCD Sony DXC 390P et stockées à l'aide du logiciel d'archivage de données Leica IM1000. L'observation de la morphologie générale a été effectuée sur des coupes en paraffine après coloration au trichrome de Masson, variante de Goldner selon le mode opératoire MO- H-157.

Immunomarquage de la cytokératine 10 (CKI0) La cytokératine 10 est exprimée par les kératinocytes suprabasaux différenciés de l'épiderme. Cette cytokératine n'est réexprimée que plus tardivement dans le processus d'épidermisation.

La cytokératine 10 a été marqué sur coupes congelées à Jl l avec un anti-corps monoclonal anti-cytokératine 10, fait sur souris, clone RKSE 60 (PROGEN ref : 1051), au l/80ème pendant lh à température ambiante à l'aide d'un système amplificateur biotin/streptavidin, révélé en FITC avec les noyaux contre coloré à l'iodure de propidium.

Immunomarquage de la cytokératine 14 (CK14)

La cytokératine 14 est exprimée par les cellules basales de l'épiderme. Lors de la régénération épidermique, les kératinocytes prolifératifs expriment des cytokératines normalement exprimées par les kératinocytes basaux dont la cytokératine 14.

La cytokératine 14 a été marqué sur coupes congelées avec un anti-corps monoclonal anti-cytokératine 14, fait sur souris, clone RCK 107 (PROGENref : 10003), au l/40ème pendant lh à température ambiante à l'aide d'un système amplificateur biotin/streptavidin, révélé en FITC avec les noyaux contre coloré à l'iodure de propidium. RESULTATS

Les résultats aux 2 concentrations évaluées sont présentés dans le tableau 1 ci-contre.

Tableau 1 : Score des effets du sel de potassium du sucrose octasulfate par rapport au témoin non traité

Le sel de potassium du sucrose octasulfate auxdites deux concentrations précédemment mentionnées induit une nette activité cicatrisante épidermique. Cette activité est caractérisée par la présence d'un bourgeon de croissance très net aux 2 temps analysés. Par ailleurs, l'observation de nette surexpression des cytokératines 10 et 14 atteste de la stimulation des kératinocytes basaux et suprabasaux, démontrant un effet à la fois sur la restructuration et stratification épidermique. Le sel de sucrose octasulfate à 0,3 mg/ml présente la meilleure activité sur la stimulation kératinocytaire nécessaire à l'épidermisation. Il est même permis de dire qu'à compter d'une concentration de 1.0 mg/mL de sucrose octasulfate de potassium, l'effet positif sur la stimulation la prolifération et la migration des kératinocytes se trouve légèrement amoindri comme le démontre les résultats issus du tableau 1 vis-à-vis du marquage en cytokératine 14 à J2. La concentration de 0.3 mg/mL, prise indépendamment ou dans son intervalle concentration compris entre 0.1 et 1.5 mg/mL, en sucrose octasulfate de potassium est donc l'intervalle de concentration optimal permettant de stimuler de façon surprenante la prolifération et la migration des kératinocytes de l'épideime lors de la cicatrisation d'une plaie.