On connaît déjà une montre comportant un mouvement d'horlogerie de type chronographe comportant une graduation de 12 heures sur son cadran, dans laquelle pour des raisons esthétiques, la tige de mise à l'heure et la couronne qui lui est associée ont été agencées à 9 heures, alors que les poussoirs de commande des fonctions chronographe ont été respectivement agencés à 2 heures et 4 heures.

Une montre répondant à cette définition est par exemple commercialisée par la société Tag Heuer sous la dénomination Autovia. Une montre chronographe comportant une disposition analogue de la couronne et des poussoirs de commande des fonctions chronographe est également décrite dans le document CH 661 404.

Pour réaliser cette configuration originale de la couronne et des poussoirs de commande, ces montres sont équipées de mouvements d'horlogerie mécaniques complexes dédicacés, dans lesquels les organes de commande des fonctions chronographe, qui sont classiquement agencés de part et d'autre de la tige de mise à l'heure, sont prévus au moment de la conception directement en regard des poussoirs auxquels ils sont associés. L'obtention d'une telle configuration de la couronne et des poussoirs dans une montre chronographe nécessite donc l'utilisation de mouvements dédicacés dont le coût est prohibitif si l'on souhaite proposer aux consommateurs de telles montres à des prix attractifs.

L'invention a donc pour but principal de pallier les inconvénients de l'art antérieur susmentionné en fournissant une montre, notamment chronographe, dans laquelle la couronne et les poussoirs sont respectivement disposés sur des côtés

opposés du mouvement à l'aide de moyens de conception simples, fiables et peu coûteux.

L'invention a également pour but de fournir une montre comprenant une telle répartition géométrique de la couronne et des poussoirs autour de la boîte pouvant utiliser tout mouvement chronographe mécanique ou électronique classique.

A cet effet, l'invention concerne une montre comportant une boîte ayant une carrure et dans laquelle est logé un mouvement d'horlogerie ayant dans une première région périphérique une tige de mise à l'heure, ledit mouvement comprenant en outre un premier et un deuxième organes de commande qui sont disposés de part et d'autre de la tige de mise à l'heure et qui présentent chacun avec la tige de mise à l'heure un décalage angulaire inférieur à 90° par rapport au centre du mouvement, la montre comportant en outre un dispositif d'actionnement comprenant un premier et un deuxième poussoirs agencés sur la boîte au voisinage du mouvement, pour actionner respectivement lesdits premier et deuxième organes de commande, ladite montre étant caractérisée en ce que chacun desdits premier et deuxième poussoirs et ladite tige de mise à l'heure présentent entre eux, par rapport au centre du mouvement, un décalage angulaire supérieur à 90°, en ce que lesdits premier et deuxième poussoirs sont disposés dans une deuxième région périphérique dudit mouvement d'horlogerie, en ce que ledit dispositif d'actionnement comprend en outre un mécanisme de transmission s'étendant entre ledit premier poussoir et ledit premier organe de commande, d'une part, et entre ledit deuxième poussoir et ledit deuxième organe de commande, d'autre part, et en ce que ledit mécanisme de transmission est indépendant dudit mouvement d'horlogerie.

Une telle structure présente l'avantage de pouvoir réaliser des montres dans lesquelles la couronne et les poussoirs sont respectivement disposés sur des côtés opposés de la boîte de montre sans avoir à utiliser des mouvements dédicacés à la disposition désirée de la couronne et des poussoirs.

Selon un mode préféré de l'invention, le mécanisme de transmission est porté par le cercle d'encageage interposé entre la boîte et le mouvement.

D'autres caractéristiques et avantages de l'invention apparaîtront à la lecture de la description d'un exemple de réalisation, donné à titre illustratif et non limitatif, en référence aux dessins annexés dans lesquels : - la figure 1 est une vue de dessus d'une montre selon l'invention ;

-la figure 2 est une vue de dessous d'une montre selon l'invention, dans laquelle le fond de la boîte a été omis, la montre étant représentée dans une position de repos, et - la figure 3 est une vue analogue à la figure 2, la montre étant représentée dans une position dans laquelle un des poussoirs est actionné.

Aux figures 1 à 3 est représenté un mode de réalisation d'une montre selon l'invention, désignée généralement par la référence numérique 1. Dans l'exemple représenté, la montre 1 comporte une boîte 2 renfermant un mouvement d'horlogerie 4 (figures 2 et 3) muni d'un mécanisme de chronographe, des moyens d'affichage de l'heure 6, comprenant en l'occurrence des aiguilles et un cadran gradué sur 12 heures et des indicateurs de chronographe pour afficher un intervalle de temps, en l'occurrence une première petite aiguille m pour compter les minutes et une deuxième petite aiguille h pour compter les heures. Le mouvement 4 peut tre un mouvement mécanique à remontage manuel ou automatique ou un mouvement électronique, par exemple à quartz alimenté par une pile. La boîte 2 comprend classiquement une carrure 8 un verre et un fond (non représenté) ainsi qu'un cercle d'encageage 10 interposé entre la carrure et le mouvement et par lequel le mouvement 4 est monté dans la boîte.

La montre 1 est munie d'une couronne 12 disposée à 9 heures et de deux poussoirs 14 et 16, respectivement à 2 heures et à 4 heures, accessibles depuis l'extérieur de la boîte 2, la couronne 12 et les deux poussoirs 14 et 16 étant agencés classiquement au voisinage du mouvement. La couronne 12 est susceptible d'agir sur une tige de mise à l'heure 18 également disposée à 9 heures, tandis que les poussoirs 14 et 16 sont susceptibles d'agir respectivement sur des premier et deuxième organes de commande 20,22 disposés respectivement à 8 heures et à 10 heures. Selon le type de mouvement utilisé, les premier et deuxième organes de commande 20 et 22 peuvent tre soit de simples lames de contact électrique fixes ou mobiles, soit un mécanisme de déclenchement de fonction par exemple à bascule et levier. Le premier organe de commande 20 qui est commandé par le poussoir 14 permet la mise en marche et l'arrt du mécanisme chronographe, le deuxième organe de commande 22 qui est commandé par le poussoir 16 permet la remise à zéro de l'affichage du chronographe, et la tige de mise à l'heure 18 qui est commandée par la couronne 12 permet le remontage et/ou la mise à l'heure du mouvement. Les premier et deuxième organes de commande 20 et 22 sont donc disposés de part et d'autre de la tige de mise à l'heure 18 et présentent chacun avec cette tige un décalage angulaire a inférieur à 90° par rapport au centre du mouvement, typiquement un écart angulaire de l'ordre de 30°. Cet écart angulaire a correspond à l'écart angulaire standard des mouvements d'horlogerie disponibles

commercialement tels que ceux vendus par exemple par la société ETA SA Manufacture Horlogère Suisse sous la dénomination cal. 251. On note donc que la tige de mise à l'heure 18 et les premier et deuxième organes de commande 20 et 22 sont disposés dans une première région périphérique du mouvement, tandis que les poussoirs 14 et 16 sont disposés dans une deuxième région périphérique du mouvement, de sorte chacun des poussoirs 14 et 16 et la tige 18 présentent entre eux, par rapport au centre du mouvement, un décalage angulaire supérieur à 90° typiquement de l'ordre de 150°. La tige de mise à l'heure 18 et les premier et deuxième organes de commande 20,22, sont situés d'un côté de l'axe 12 heures-6 heures et les poussoirs 14 et 16, de l'autre côté.

Selon l'invention, les poussoirs 14 et 16 font partie d'un dispositif d'actionnement des premier et deuxième organes de commande 20 et 22, qui est indépendant du mouvement d'horlogerie. Ce dispositif d'actionnement comprend en outre un mécanisme de transmission 24 de mouvement qui s'étend entre le poussoir 14 et le premier organe de commande 20, d'une part, et entre le poussoir 16 et le deuxième organe de commande 22, d'autre part. Dans l'exemple représenté, le mécanisme de transmission 24 est un mécanisme articulé porté par le cercle d'encageage 10. Il va de soi que selon une variante de réalisation le mécanisme 24 pourrait tre monté directement à l'intérieur de la carrure 8.

Le mécanisme de transmission 24 visible aux figures 2 et 3 comprend un premier levier 26 pivotant autour d'un premier axe 28 agencé dans la région de la tige de mise à l'heure 18 entre le mouvement et une paroi intérieure de la carrure 8.

Dans cet exemple, le premier axe 28 est monté sur la surface inférieure du cercle d'encageage 10, par exemple par chassage. On notera que à ce propos que le levier 26 s'étend dans une région située en dessous du niveau de la tige 18, par rapport au cadran de la montre pour ne pas gner le fonctionnement de la tige. Le premier levier 26 comporte un premier bras 26a et un deuxième bras 26b qui s'étendent respectivement de part et d'autre de son axe de pivotement 28. On notera également que le levier 26 présente une zone médiane cintrée qui épouse sensiblement la forme extérieure du mouvement. Les bras 26a et 26b sont munis chacun d'une protubérance 30a, 30b, celles-ci étant orientées respectivement en direction des organes de commande 22,20 du mouvement, en l'occurrence en direction du centre du mouvement 4. L'extrémité libre du premier bras 26a est reliée de manière articulée à une extrémité d'une tige 32 dont l'autre extrémité est reliée de manière articulée à un deuxième levier 3. Le levier 34 pivote autour d'un deuxième axe 36 agencé dans la région des poussoirs 14 et 16 entre le mouvement et une paroi intérieure de la carrure 8. Le levier 34 est également monté sur le cercle d'encageage 10 de manière identique au premier levier 26. Le levier 34 comporte un

premier bras 34a et un deuxième bras 34b qui s'étendent respectivement de part et d'autre du deuxième axe 36. Le levier 34 comporte un premier bras 34a et un deuxième bras 34b qui s'étendent respectivement de part et d'autre de son axe de pivotement 36. Le levier 34 présente également une zone médiane cintrée qui épouse sensiblement la forme extérieure du mouvement. Les bras 34a et 34b sont munis chacun de surface d'appui 38a, 38b, celles-ci étant orientées respectivement en direction des tiges 14a et 16a des poussoirs 14 et 16. Le mécanisme de transmission 24 comprend en outre une deuxième tige 40 articulée sur l'extrémité libre du deuxième 26b bras du premier levier 26 et sur l'extrémité libre du deuxième bras 34b du deuxième levier 34. On notera à ce propos que les tiges 32 et 40 présentent chacune dans un zone médiane un profil cintré épousant sensiblement le contour périphérique du mouvement, ce qui permet de limiter l'encombrement du mécanisme de transmission à l'intérieur de la boîte.

Les deux leviers 26 et 34 et les deux tiges articulées 32 et 40 forment ainsi ensemble un parallélogramme déformable sous l'action des poussoirs 14 et 16 et qui permet d'actionner les organes de commande 20 et 22 situés à l'opposé de l'implantation des poussoirs de commande de ceux-ci. Ainsi, lorsque par exemple le poussoir 16 est pressé, sa tige 16a agit sur la surface d'appui 38b du levier 34 qui bascule alors autour de son axe 36 dans le sens de la flèche Fi (figure 3). Ce faisant, le bras 34 pousse sur la tige 40 dans le sens de la flèche F2 qui à son tour fait basculer le levier 26 autour de son axe 28 dans le sens de la flèche F3 provoquant ainsi l'actionnement de l'organe de commande 22 via la protubérance 30a. Il en va du mme principe lorsque le poussoir 14 est pressé en vue de l'actionnement de l'organe de commande 20, les leviers 26 et 43 basculant respectivement dans des directions opposées aux flèches Fi et F3.

L'invention permet donc d'utiliser typiquement un mouvement d'horlogerie classique, par exemple un mouvement à chronographe, dans lequel tous les organes de commande de fonctions se trouvent dans une région mme périphérique du mouvement, pour réaliser une montre dans laquelle une partie des actionneurs associés à ces organes de commande sont disposés dans une première région de la boîte de montre et une autre partie des actionneurs associés à ces organes sont disposés dans une deuxième région de la boîte, distante de la première région.

On notera enfin que le mécanisme de transmission comprend en outre des moyens de rappel 42a et 42b des leviers 26 et 34 dans leur position de repos représentée à la figure 2 et dans laquelle les organes de commande 20 et 22 ne sont pas actionnés. Dans l'exemple illustré, les moyens de rappel 42a agissent sur le bras 26a de la bascule 26, tandis que les moyens de rappel 42b agissent sur le bras 26b de cette bascule. Les moyens de rappel 42a et 42b sont formés typiquement chacun

d'un ressort hélicoïdal s'étendant entre la carrure et le bras de la bascule auquel il est associé. On notera que les moyens de rappel 42a et 42b sont agencés chacun à égale distance de l'axe de pivotement 28 afin d'assurer une position d'équilibre en l'absence de sollicitation extérieure des poussoirs 14 ou 16.

L'invention n'est bien entendu pas limitée au mode de réalisation décrit ci- dessus et on comprendra que diverses modifications et/ou améliorations évidentes pour l'homme de métier pourront y tre apportées sans sortir du cadre de l'invention définie par les revendications annexées. On pourrait notamment prévoir de disposer la couronne de manière classique à 3 heures et de disposer les poussoirs de commande des fonctions de chronographe respectivement à 8 heures et 10 heures.

Cette configuration géométrique aurait l'avantage de garder l'orientation classique du mouvement dans la boîte tout en fournissant une montre ayant une esthétique originale. On pourrait également envisager dans une variante d'éliminer une des tiges 32 ou 40 sans affecter le fonctionnement du mécanisme de transmission 24 tel qu'il est représenté aux figures. Dans une autre variante, le levier 34 pourrait tre omis et les poussoirs 14 et 16 pourraient directement agir respectivement sur les tiges 32 et 40 qui seraient préférentiellement guidées en translation par des moyens appropriés. Dans encore une autre variante, les tiges 32 et 40 pourraient tre omises dans la mesure où les tiges 14a et 16a des poussoirs 14 et 16 seraient dimensionnées et conformées pour agir respectivement directement sur les bras 26a et 26b. Bien que l'invention ait été décrite en liaison avec l'utilisation d'un mouvement à chronographe, on comprendra toutefois qu'elle peut tre utilisée avec tout autre mouvement comprenant au moins deux organes de commande implantés dans une région périphérique du mouvement.