La présente invention a pour objet un gant de protection anti piqûres et coupures qui est en particulier destiné aux professionnels de l'industrie du ramassage et du tri des déchets, des égoutiers, du nettoyage, des espaces verts, ainsi qu'aux industries du verre et des métaux et aux forces de maintien de l'ordre.

Il est connu que de tels professionnels sont confrontés de manière accidentelle à des objets très perforants et tranchants pouvant entraîner des risques de piqûres et de coupures pouvant avoir des conséquences sanitaires extrêmement graves.

Ces métiers nécessitent d'avoir une très bonne mobilité de la main, une dextérité importante et une capacité de préhension associée à une protection contre les perforations et coupures. Or, il n'existe actuellement pas sur le marché de gant de protection qui propose une haute protection à la perforation et coupure de manière homogène avec une dextérité et mobilité de la main importante. La présente invention a pour objet de combler cette lacune. A cet effet, celle-ci propose un gant de protection caractérisé en ce qu'il est équipé à sa partie interne, au niveau de la paume et de la face palmaire des doigts de l'utilisateur, d'un insert anti piqûres constitué par au moins une couche d'un matériau composite semi-rigide formé d'une part par un tissu de fibres d'aramide revêtu d'un matériau synthétique notamment de polyuréthanne dans lequel sont noyées des micro par- ticules de céramique, notamment de corindon, et introduit d'autre part dans une poche en matériau textile, notamment en coton.

Selon l'invention, l'ensemble constitué par l'insert anti piqûres et la poche en matériau textile est solidarisé et mis en forme par chauffage, de préférence à une température de 150 à 250° C. Pour effectuer cette opération, le gant de protection peut avantageusement être positionné sur une main métallique, par exemple en aluminium, puis soumis à un chauffage convectif en tunnel ou par contact.

A l'issue de cette étape de collage /formage thermique, le gant de protection acquiert une forme ergonomique propre à améliorer le confort de l'utilisateur. Les fibres d'aramide ou para-phénylènetéréphtalamide sont constituées de filaments d'une dizaine de microns de diamètre assemblés en fils.

De telles fibres sont actuellement utilisées dans divers do- maines de la technique, notamment dans le domaine de l'aéronautique, de la construction navale ou pour la protection balistique (gilets pare-balles et blindages) .

Elles permettent de réaliser des tissus qui se distinguent par une excellente résistance aux chocs, à l'abrasion et aux solvants orga- niques et à la chaleur et par une résistance au perçage remarquablement élevée.

Ces tissus de fibres d'aramide présentent toutefois l'inconvénient d'être sensibles aux ultraviolets et à l'humidité, d'avoir une faible résistance à la compression et à la flexion et d'être peu résistants à des températures supérieures à 180 ⁰ C,

Selon l'invention, on a eu l'idée de mettre à profit les caractéristiques particulières des tissus de fibres d'aramide pour la réalisation d'un gant de protection anti piqûres en équipant ce gant d'un insert réalisé en un tel tissu et revêtu sur au moins l'une de ses faces d'un matériau synthétique dans lequel sont noyées des micro particules de céramique qui se distinguent par leur dureté et leurs propriétés réfractaires.

Selon une autre caractéristique de l'invention, l'insert anti piqûres est découpé à la forme de la paume et des doigts de l'utilisateur et est équipé au niveau de la base du pouce de celui-ci d'une entaille recou- verte par un pan de matériau composite, de façon à permettre à l'utilisateur de se servir de sa main.

Selon l'invention, l'insert anti piqûres est de préférence constitué par deux pièces de renfort essentiellement identiques en matériau composite semi-rigide superposées et assemblées par couture au ni- veau de l'extrémité des doigts de l'utilisateur, notamment à trois à quatre millimètres de cette extrémité.

Chacune de ces pièces de renfort est avantageusement équipée d'une entaille de forme courbe au niveau de la base du pouce de l'utilisateur. Les deux entailles ne sont pas situées en coïncidence, de sorte que, lorsque l'utilisateur déplace son pouce, chaque entaille soit constamment recouverte par un pan de matériau synthétique semi-rigide. Cette caractéristique permet de garantir la dextérité de l'utilisateur tout en assurant la continuité de la protection anti piqûres à ce niveau.

Selon une caractéristique préférentielle de l'invention, le gant de protection comporte une enveloppe de maintien constituée par la superposition de trois couches de matériau textile découpées à la forme de la paume et des doigts de l'utilisateur et assemblées par couture au niveau de leurs bords de façon à définir d'une part la poche de réception de l'insert anti piqûres et d'autre part un logement de réception de la main de l'utilisateur.

Il est à noter que l'insert anti piqûres est de préférence fixé par couture dans la poche de réception, notamment par des coutures de maintien situées à une distance d'environ 7 millimètres de l'extrémité des doigts.

Toutes les coutures nécessaires au montage du gant de protection conforme à l'invention sont avantageusement réalisées en fils d'aramide.

Il est par ailleurs à noter que l'enveloppe de maintien peut soit correspondre à une doublure d'un gant de protection réalisé en un matériau quelconque (cuir, textile, matériau synthétique...) soit constituer le gant de protection lui-même. Dans ce dernier cas, l'enveloppe de maintien est de préférence totalement ou partiellement enduite d'un matériau synthétique tel qu'à titre d'exemple PVC, latex, nitrile, polyuréthanne, polychloroprène...

Selon une autre caractéristique de l'invention, le gant de protection comporte des garnitures de protection de l'extrémité des doigts et des ongles de l'utilisateur constituées par des plaquettes essentiellement rectangulaires réalisées en matériau synthétique semi-rigide rabattues à ce niveau.

Ces plaquettes de protection peuvent avantageusement être fixées par couture à l'enveloppe de maintien sur l'un de leurs bords, au niveau de l'extrémité des doigts de l'utilisateur de façon à venir en contact avec les ongles de celui-ci après retournement du logement de réception. Ces plaquettes de protection peuvent ainsi assurer la protection de l'extrémité des doigts de l'utilisateur sans nuire à sa dextérité et à son confort.

Il est à noter que le temps nécessaire au montage du gant de protection conforme à l'invention est de l'ordre de 13 mn en présence de garnitures de protection alors qu'il n'est que d'environ 10 mn en l'absence de telles garnitures.

Les caractéristiques du gant de protection qui fait l'objet de l'invention seront décrites plus en détail en se référant aux dessins non limitatifs annexés dans lesquels :

- les figures 1 à 4 sont des schémas illustratifs des différentes étapes de montage du gant de protection,

- les figures la et Ib représentent les deux pièces de renfort,

- la figure 4a est un schéma correspondant à la figure 4 et permettant d'illustrer les différentes coutures permettant le maintien de l'insert an- ti piqûres et des garnitures de protection sur l'enveloppe de maintien,

- la figure 4b est une vue en coupe de la figure 4a selon l'axe AA.

Selon la figure 1, la première étape du montage du gant de protection conforme à l'invention consiste en la réalisation d'un insert anti piqûres 1 qui a pour fonction d'assurer la protection de la main d'un utilisateur au niveau de sa paume et de la face palmaire de ses doigts.

Selon les figures la et Ib, l'insert anti piqûres 1 est constitué par la superposition de deux pièces de renfort essentiellement identiques, à savoir une pièce interne la située du côté de la paume de la main et une pièce externe Ib.

Ces deux pièces la, Ib sont découpées chacune à la forme de la paume et des doigts de l'utilisateur et sont réalisées en un matériau composite semi-rigide formé par un tissu de fibres d'aramide portant sur l'une de ses faces ou face externe un revêtement en polyuréthanne dans lequel sont noyées des micro particules de corindon.

Chacune des pièces de renfort la, Ib est équipée, au niveau de la base du pouce, d'une entaille 2a, 2b permettant à l'utilisateur d'articuler son pouce par rapport aux autres doigts donc de se servir normalement de sa main. Comme le montrent les figures la et Ib, les deux entailles

2a et 2b des pièces de renfort la et Ib sont de forme courbe et ne sont pas situées en coïncidence de sorte que lorsque l'utilisateur déplace son pouce, chaque entaille 2a, 2b est constamment recouverte par un pan de matériau composite semi-rigide, ce qui permet de garantir la continuité de la protection anti piqûres à ce niveau. Selon la figure 1, les deux pièces de renfort la et Ib constitutives de l'insert anti piqûres 1 sont assemblées par des coutures 3 réalisées en des fils d'aramide au niveau de l'extrémité des doigts de l'utilisateur.

Selon les figures 2 et 4a, la seconde étape du montage du gant de protection conforme à l'invention consiste en la réalisation d'une enveloppe de maintien 4 en jersey de coton.

Cette enveloppe de maintien 4 est constituée par la superposition de trois couches de jersey de coton 4i, 42, 4s qui sont elles aussi découpées à la forme de la paume et des doigts de l'utilisateur et sont as- semblées au niveau de leurs bords par des coutures 8 réalisées en fils d'aramide.

Les trois couches de jersey de coton 4i, 42, 43 sont représentées sur la figure 4b.

Selon cette dernière figure, les trois couches 4i, 42, 43 défi- nissent entre elles d'une part une poche de réception 5 de l'insert anti piqûres 1 et d'autre part un logement de réception 6 de la main de l'utilisateur.

Selon les figures 3 et 4a, la troisième étape du montage du gant de protection conforme à l'invention consiste à introduire l'insert anti piqûres 1 à la partie interne de la poche de réception 5 dans la position représentée sur la figure 4b et à Ty fixer par une couture de maintien 7 qui est distante de l'extrémité des doigts de l'utilisateur d'environ 7 mm.

Selon les figures 4 et 4a, la quatrième étape du montage du gant de protection conforme à l'invention consiste à fixer sur l'enveloppe de maintien 4 au niveau de l'extrémité de chacun des doigts de l'utilisateur une plaquette de protection 9 de forme rectangulaire réalisée en matériau composite semi-rigide.

Les cinq plaquettes de protection 9 sont maintenues sur l'enveloppe de maintien 4 sur l'un de leurs bords par une double couture aller retour 10 réalisée en fils d'aramide à environ 5 mm de l'extrémité des doigts. De façon non représentée sur les figures, la poche de réception 5 renfermant l'insert anti piqûres 1 est ensuite fermée par couture puis le logement de réception 6 est retourné de sorte que les plaquettes de protection 9 soient rabattues contre les ongles de l'utilisateur, dans la po- sition représentée sur la figure 4b.

Dans une étape finale, le gant de protection conforme à l'invention est mis en forme sur une main en aluminium et soumis à un chauffage convectif en tunnel à 150/250 ⁰ C de façon à solidariser l'ensemble constitué par l'insert anti piqûres 1 et la poche en jersey de co- ton 5.