5 La présente invention concerne un procédé et un dispositif pour le contrôle d'un brasage par induction en transparence.

Le brasage par induction en transparence mono-accès consiste à solidariser deux pièces métalliques par une brasure apportée entre les deux

10 pièces et qui est chauffée par induction à l'aide d'un inducteur disposé au voisinage des deux pièces accolées et développant un champ magnétique à haute fréquence qui traverse au moins partiellement les pièces métalliques.

La liaison entre les deux pièces n'est pas visible et il faut donc trouver un moyen non visuel de s'assurer de la bonne qualité de la brasure 15 en surveillant un ou plusieurs paramètres du procédé de brasage.

L'invention a pour but de proposer un tel moyen de contrôle. L'invention atteint son but grâce à un procédé de contrôle pour un procédé de brasage comprenant les étapes consistant à :

20 a)-disposer au moins partiellement face à face deux pièces à solidariser avec un fil de brasure plat intercalé entre les deux pièces, b)-serrer les deux pièces l'une vers l'autre au moyen d'un dispositif de serrage, c)-disposer un inducteur au voisinage des deux pièces,

25 d)-activer l'inducteur pour faire fondre par induction le fil de brasure intercalé, le serrage des deux pièces étant maintenu pendant cette étape, et e)-contrôler la variation de l'écartement entre les faces confrontées des deux pièces pendant la phase d d'activation de l'inducteur de manière que cette variation quand elle est comprise dans une plage de déplacement 30 définie permette d'assurer que la brasure est bien passée en phase liquidus.

Ainsi, selon l'invention, le contrôle de la variation de l'écartement des deux faces confrontées pendant la fusion du fil de brasure permet de s'assurer que le fil a bien fondu. Il peut être avantageux de surveiller parallèlement un ou plusieurs autres paramètres, notamment la quantité

35 d'énergie utilisée en totalité dans la phase d d'activation de l'inducteur, cette quantité d'énergie devant se situer dans une plage de valeurs prédéterminées qui montre que le processus de chauffage s'est déroulé sans dysfonctionnement.

Pour apprécier la variation de l'écartement entre les faces confrontées, ou du moins sa variation au cours de l'étape de chauffage par induction, on peut contrôler la course des moyens de serrage, mais de manière préférée, on mesure directement un déplacement de l'une des deux pièces, l'autre pièce étant maintenue immobile pendant la phase d d'activation de l'inducteur. Avantageusement, on utilise pour ce faire un capteur optique, lequel n'est pas perturbé par le champ magnétique de l'inducteur.

L'invention concerne aussi un dispositif de contrôle pour un dispositif de brasage comprenant : a)-des moyens pour maintenir au moins partiellement face à face deux pièces à solidariser avec un fil de brasure plat intercalé entre les deux pièces, b)-des moyens de serrage des deux pièces l'une vers l'autre, c)-un inducteur disposé au voisinage des deux pièces, d)-des moyens d'activation de l'inducteur pour faire fondre par induction le fil de brasure intercalé entre les deux pièces serrées l'une contre l'autre, et e)-un dispositif de contrôle de la variation de l'écartement entre les faces confrontées des deux pièces pendant la phase d d'activation de l'inducteur adapté pour que cette variation quand elle est comprise dans une plage de déplacement définie permette d'assurer que la brasure est bien passée en phase liquidus.

De manière avantageuse, ce dispositif de contrôle de la variation de l'écartement comprend ou est réalisé par un capteur de déplacement de l'une des deux pièces.

D'autres caractéristiques et avantages de l'invention ressortiront de la description suivante d'un exemple de réalisation. Il sera fait référence à la figure unique annexée représentant de manière schématique une installation de brasage équipée du dispositif de contrôle conforme à l'invention. On a représenté sur la figure une tôle fixe inférieure 1 s 'appuyant contre un appui fixe 2 et une tôle mobile supérieure 3 serrée en permanence vers la tôle fixe 1 par un appui mobile 4, les appuis 2 et 4 constituant un exemple de dispositif de serrage. Cette technique mono-accès permet l'assemblage sur un corps creux (profilé, etc.) auquel cas le contre-appui 2 sera alors déporté voire supprimé si la rigidité du corps creux est suffisante. On n'a représenté qu'un seul appui 4 pour la simplicité de la figure, il va de soi qu'on peut placer plusieurs appuis, de préférence répartis autour de la zone à assembler. Il peut s'agir par exemple de dispositifs de serrage compensatifs pneumatiques. D'une façon générale, il peut s'agir de tout type de dispositif de serrage à force constante ou variable. On a représenté sur la même figure en traits mixtes la position 3' de la tôle en début du procédé de brasage, la position représentée en 3 étant celle prise par la tôle en fin de brasage. Les deux tôles sont partiellement confrontées, face à face, dans une zone où elles doivent être liées et définissent un certain écartement entre elles.

On a aussi représenté sur la même figure le fil de brasure 5' dans son état initial, sous la forme d'un fil plat à section rectangulaire, intercalé entre les deux tôles à assembler 1 et 3'. Le fil 5' peut être pré-positionné dans un embouti local formé dans la tôle 1. La hauteur du fil 5' (moins celle de l'embouti) définit le jeu initial entre les deux tôles 1 et 3'.

Un inducteur 6, porté par un corps 7 doté de moyens d'activation 8, peut venir au voisinage des deux tôles dans la zone à assembler, par exemple comme représenté ici, au-dessus de la tôle supérieure 3'. Lorsque l'inducteur 6 est activé, le champ magnétique traverse au moins partiellement la tôle 3' et provoque le chauffage inductif du fil de brasure 5'. Celui-ci va donc s'affaisser progressivement et se répartir par capillarité. Du fait du serrage permanent entre les tôles, le jeu entre les deux tôles 1 et 3' va donc évoluer depuis une valeur initiale maximale, par exemple d'environ 3 mm, jusqu'à une valeur finale minimum obtenue quand le fil a formé la brasure étalée 5, par exemple 1 mm à 0,5 mm près. La tôle supérieure est alors passée de sa position 3' à sa position 3, et la variation de l'écart Δ entre les deux positions est mesurée grâce à un capteur optique 9 envoyant un rayon 10 sur la tôle mobile 3, 3', au voisinage immédiat de l'inducteur 6 et donc de la zone de brasage. Cette variation de l'écart Δ doit être comprise dans une plage de déplacement prédéfinie (dans l'exemple précédent, sensiblement entre 1,5 mm et 2,5 mm), qui permet de s'assurer que la brasure, dans son intervalle de fusion, est bien passée en phase liquidus. Le capteur optique 9 est avantageusement lié mécaniquement au corps 7 de l'inducteur 6. Il peut être intégré dans la chaîne de mesure du générateur d'induction ou géré séparément, en utilisant les informations de début et de fin de cycle de chauffe pour lancer deux acquisitions et réaliser une comparaison entre ces deux mesures pour vérifier si l'affaissement de la tôle supérieure 3', 3 est bien compris dans la plage prédéfinie.

Par ailleurs, le corps 7 de l'inducteur 6 peut également être doté avantageusement de tout type de moyens permettant d'arrêter l'induction, une fois qu'il a été constaté, par le contrôle de la variation de l'écartement, que la brasure est bien en phase liquidus.