DOMAINE TECHNIQUE

L'invention se rattache au domaine des dispositifs utilisés pour délivrer des gouttes de liquide à partir d'un réservoir utilisant une pompe mécanique. Elle vise plus spécifiquement un dispositif d'aide permettant d'améliorer la précision de cette délivrance et d'ergonomie des opérations. Elle trouve une application toute particulière dans le domaine de l'instillation oculaire, sans toutefois y être totalement limitée.

Dans la suite de la description, l'invention sera donc plus spécifiquement décrite pour cette application, la transposition à d'autres domaines d'application pouvant se faire sans difficulté maj eure .

TECHNIQUES ANTÉRIEURES

Dans le domaine des soins oculaires au sens large, il est fréquemment nécessaire d'instiller des gouttes d'un liquide, qu'il s'agisse d'un collyre ou d'autres substances, directement à la surface de l'œil. A ce jour, les conditionnements habituels présentent une ergonomie qui n'est pas toujours optimale, ou alors qui n'est pas compatible avec les nouveaux dispositifs utilisés pour la délivrance de solutions ophtalmiques formulées sans conservateur.

En effet, dans le cas le plus courant, les collyres sont conditionnés dans des flacons souples, permettant de délivrer des gouttes par pression des doigts sur les parois déformables d'un flacon qui, présentant une mémoire de forme, permet des instillations subséquentes dans les mêmes conditions que la distribution initiale. On connaît également les conditionnements unidose, réalisés en un matériau plastique déformable et qui contiennent une certaine quantité de gaz qui joue le rôle de transmetteur de force pour permettre, lorsque le conditionnement est en position verticale avec un embout proche de l'œil, l'expulsion de la goutte se trouvant en partie basse du conditionnement. Avec l'avènement des produits dits « sans conservateur », d'autres moyens d'obtention des gouttes ont été imaginés.

C'est ainsi qu'ont été proposés des conditionnements plus élaborés, permettant d'utiliser des solutions liquides exemptes de conservateur. Plus précisément, ces conditionnements comportent une membrane antimicrobienne hydrophobe qui sépare la réserve de liquide de l'embout distributeur de goutte, qui communique avec le milieu extérieur. Mécaniquement, le réservoir est muni de soufflets qui, sous l'effet de la pression des doigts, exercée dans l'axe du réservoir, crée une pression propre à faciliter l'expulsion des gouttes au travers de ladite membrane antimicrobienne. L'utilisation des soufflets permet de compenser la dépression équivalente au volume de solution délivrée, car la membrane hydrophobe n'accepte pas le retour de l'air.

D'autres dispositifs sont apparus pour pouvoir contenir des collyres sans conservateur et fonctionnant sans l'emploi de membranes antimicrobiennes. Ainsi, on connaît des conditionnements du type « pulvérisateur », qui comportent une pompe mécanique étudiée pour distribuer des gouttes, actionnée par le mouvement imposé à une partie mobile du pulvérisateur. Le principe de tels pulvérisateurs a été décrit dans le document FR-2 739 294, dans une application à la pulvérisation nasale.

Pour pouvoir sécuriser une étanchéité vis-à-vis des microorganismes ambiants, ce dispositif nécessite une force de retour de l'ordre de quelques Newtons au niveau du chemin hydraulique du liquide à distribuer. Une pression axiale contrariant cette force de retour doit être appliquée entre l'embout de sortie du pulvérisateur et le corps du système pour pouvoir expulser les gouttes à distribuer.

On conçoit que l'ergonomie de ce type de dispositif n'est pas optimale pour l'instillation oculaire.

En effet, le mode opératoire pour la distribution de gouttes au moyen de ce type de dispositif est le suivant. L'index et le majeur sont généralement disposés de part et d'autre de l'embout, au niveau de la zone mobile du pulvérisateur. Le pouce est quant à lui disposé sous le fond du pulvérisateur, de sorte que pour présenter l'embout devant l'œil, il est nécessaire d'effectuer un mouvement du bras vers le haut et une rotation importante du poignet. Ce type de mouvement en extension n'est pas toujours compatible avec une bonne précision de positionnement. De plus, dans cette configuration, l'index et le majeur se trouvent à proximité directe de l'œil, et empêchent ainsi de visualiser clairement l'opération avec l'autre œil lorsqu'elle est effectuée devant un miroir. Un autre mode opératoire est proposé par les fabricants de tels pulvérisateurs, qui prévoit la tenue du dispositif entre le pouce et l'index ; l'index appliquant sur le fond du récipient la force en réaction du pouce qui comprime la partie mobile de la pompe. Quel que soit le geste préconisé, il est parfois difficile d'exercer les efforts appropriés avec un bon niveau de précision lorsque, comme c'est le cas avec ce type de pulvérisateur, ces efforts sont exercés au niveau des dernières phalanges des doigts qui viennent au contact du pulvérisateur. Dans certains cas, il est possible que les mouvements exercés sur le pulvérisateur provoquent le déplacement de ce dernier jusqu'à venir au contact de l'œil, ce qui est bien entendu préjudiciable.

L'invention cherche donc à pallier ces différents inconvénients, en cherchant donc à obtenir un dispositif qui combine à la fois ergonomie et précision.

EXPOSE DE L'INVENTION

L'invention concerne donc un dispositif d'assistance à la délivrance de gouttes d'un liquide contenu dans un pulvérisateur. Ce pulvérisateur est du type comprenant une portion mobile formant une pompe mécanique, elle-même équipée d'un embout de sortie.

Conformément à l'invention, ce dispositif se caractérise en ce qu'il comprend :

- une première partie agencée pour recevoir le fond du pulvérisateur ;

- une deuxième partie, apte à coopérer avec cette portion mobile, en laissant apparent l'embout de sortie.

Chacune des parties comporte une ailette d'appui latérale. Les deux ailettes sont sensiblement en regard l'une de l'autre pour permettre un mouvement de la portion mobile du pulvérisateur, et donc un actionnement de la pompe, lorsqu'une force est exercée entre les deux ailettes. Autrement dit, le pulvérisateur se trouve ainsi équipé d'une ailette qui est décalée latéralement de l'embout de sortie du pulvérisateur, ce qui libère le voisinage de l'embout venant à proximité de l'œil. Le reste du pulvérisateur reçoit donc une autre ailette, disposée dans le même plan que la première ailette d'appui pour permettre, lorsque les deux ailettes se rapprochent, qu'une pression soit exercée sur la pompe mécanique, provoquant ainsi l'expulsion des gouttes.

En d'autres termes, l'invention consiste à équiper le pulvérisateur d'un mécanisme qui permet d'agir sur la pompe mécanique en écartant les doigts de l'embout du pulvérisateur d'une part, et en permettant une préhension plus efficace d'autre part. Ainsi, dans le cas de l'application oculaire, les doigts qui appliquent la pression nécessaire à la délivrance des gouttes, se trouvent décalés de l'axe du pulvérisateur, et donc éloignés de l'œil. De cette manière, il est possible d'agir sur les ailettes d'appui avec la deuxième, voire la première phalange des doigts, avec un niveau d'effort et une précision bien meilleurs que dans les systèmes existants pour lesquels la pression est exercée avec les dernières phalanges.

Dans une forme avantageuse de réalisation, les deux parties du dispositif présentent une zone de recouvrement partielle qui autorise ainsi le coulissement relatif des deux parties l'une par rapport à l'autre, en aidant le guidage axial perturbé par le décalage de la force d'appui.

Avantageusement, en pratique, le dispositif peut comporter, au niveau de la zone de recouvrement de la première et deuxième parties, des moyens d'indexation permettant de bloquer la rotation d'une partie par rapport à l'autre, et de conserver ainsi un alignement des deux ailettes.

Selon une autre caractéristique de l'invention, l'une ou l'autre des parties recevant le pulvérisateur, ou bien encore les deux, peuvent posséder des excroissances présentes à l'intérieur du corps recevant le pulvérisateur, de manière à bloquer le mouvement de ce dernier par rapport à l'une ou l'autre des parties. On empêche ainsi que l'un ou l'autre des éléments du dispositif ne se sépare inopinément du pulvérisateur. Ainsi, dans une première forme de réalisation, la première partie, c'est-à-dire celle recevant le fond du pulvérisateur, peut comporter une nervure disposée dans une région du volume qui reçoit le fond du pulvérisateur, et qui est agencée pour venir au contact de ce dernier, afin d'en bloquer le mouvement. Ceci est d'autant plus efficace que le matériau qui forme la réserve du pulvérisateur est compressible, et donc est introduit en force dans la première partie du dispositif caractéristique.

Avantageusement, en pratique, la seconde partie, c'est-à-dire celle qui vient coiffer la zone d'actionnement de la pompe, peut présenter des moyens de solidarisation, par encliquetage par exemple, sur la partie mobile du pulvérisateur.

Pour améliorer l'ergonomie du dispositif, on peut prévoir qu'au moins une des ailettes présente une forme bombée dont la courbure est orientée vers l'ailette opposée.

Autrement dit, l'une des ailettes, voire les deux, peuvent épouser une forme globale en tuile tel qu'elle épouse la courbure des doigts venant la presser, sans former d'arête saillante.

En pratique, les ailettes peuvent également être renforcées par la présence d'au moins une nervure reliant la face de l'ailette orientée vers l'autre ailette, et le corps de la partie sur lequel elle est implantée. Autrement dit, la déformation de l'ailette est limitée par la présence de nervures qui s'opposent à sa flexion.

Le dispositif conforme à l'invention peut être mis en place sur le flacon lors de sa fabrication, et plus particulièrement après l'opération de remplissage. L'étiquetage peut alors être mis en place directement sur l'une ou l'autre des parties du dispositif caractéristique.

Il est également possible de prévoir que l'une ou l'autre des parties, et en particulier celle qui recouvre la partie principale du corps du réservoir, présente une ouverture permettant de visualiser l'étiquetage du flacon, voire même la mise en place sur un flacon existant. Dans ce cas, on privilégiera l'emploi à l'intérieur de l'une des parties de moyens de blocage compressibles, permettant de s'adapter à différentes sections du réservoir. DESCRIPTION SOMMAIRE DES FIGURES

La manière de réaliser l'invention, ainsi que les avantages qui en découlent, ressortiront bien de la description du mode de réalisation qui suit, à l'appui des figures annexées dans lesquelles :

La figure 1 est une vue de côté d'un dispositif conforme à l'invention, montré avant montage sur un pulvérisateur.

Les figures 2 et 3 sont des vues en perspective sommaire respectivement des première et deuxième parties du dispositif de la figure 1. La figure 4 est une vue en perspective sommaire montrant un pulvérisateur équipé du dispositif selon l'invention, après assemblage.

Les figures 5 et 6 sont des vues en coupe longitudinale selon les plans V et VI de la figure 4.

La figure 7 est une vue en perspective sommaire d'une variante de réalisation de l'invention.

La figure 8 est une vue en coupe longitudinale d'une autre variante de réalisation.

MANIERE DE REALISER L'INVENTION

Comme illustré à la figure 1, le dispositif conforme à l'invention est destiné à s'adapter à un pulvérisateur 1 qui comporte un corps principal 2 formant le réservoir de liquide, qui dans la forme illustrée, est de géométrie sensiblement cylindrique.

Dans sa partie supérieure, ce corps 2 est équipé de la pompe mécanique 3 qui comporte la partie mobile 4, apte à se déplacer axialement en direction du réservoir 2. Cette partie mobile présente une collerette 5 de plus grand diamètre, définissant la surface 6 orientée vers le haut du pulvérisateur, et sur lequel viendra prendre appui le dispositif caractéristique. Cette collerette se prolonge par l'embout de sortie 7 présentant l'orifice 8 par lequel les gouttes sont délivrées.

Conformément à l'invention, le dispositif d'aide à la délivrance de gouttes se compose de deux parties, à savoir une première partie 10 recevant le fond du distributeur 2, et une deuxième partie 20 recouvrant la partie supérieure du pulvérisateur. La première partie 10 possède un corps principal 11 de forme générale cylindrique, d'un diamètre interne légèrement supérieur au diamètre du réservoir 2. Comme illustré à la figure 2, le corps cylindrique 11 possède sur sa face interne des différentes nervures 12 permettant le blocage du réservoir 2 lorsque celui-ci est introduit dans le volume l'accueillant. La première partie 10 possède, conformément à l'invention, une ailette d'appui latérale 13 rapportée sur la face extérieure du corps 11. Plus précisément, cette ailette est incurvée et présente une forme générale en tuile, avec une courbure orientée vers le haut du pulvérisateur. La jonction entre la tuile 13 et le corps 11, du fait de l'incurvation de l'ailette 13, confère une certaine rigidité, qui est encore améliorée par la présence de nervures 14 reliant la face supérieure 15 de l'ailette 13 et le côté extérieur du corps 11. Dans la forme illustrée, on observe que la nervure 14 se prolonge le long du corps 11 pour former une excroissance 16 qui coopère avec des moyens complémentaires 23 présents sur la deuxième partie 20 pour assurer l'indexation en rotation des deux parties 10,20 et visibles à la figure 5. Plus précisément, comme illustré aux figures 1 et 3, la deuxième partie 20 du dispositif comporte un corps principal 21, de forme également cylindrique, dont le diamètre interne permet le passage de la partie haute du pulvérisateur, et en particulier de la collerette 5 de la pompe mécanique 4. Dans la partie basse, le corps 21 se prolonge par une portion de plus fort diamètre 22, formant la zone de recouvrement avec la zone haute 17 de la première partie 10. De préférence, le diamètre intérieur de la zone 22 et celui extérieur de la zone 17 sont ajustés pour permettre un coulissement avec un jeu quasi nul, assurant un guidage axial optimal. Tel qu'illustré à la figure 5, la face interne de la zone de recouvrement 22 présente une rainure 23 destinée à accueillir la nervure 16 présente sur la face extérieure de la première partie, afin d'assurer une indexation en rotation des deux parties 10,20 l'une par rapport à l'autre.

Pour revenir à la figure 1 , on observe que la deuxième partie 20 comporte une ailette 25, de forme analogue à l'ailette 13 de la première partie 10. Cette ailette 25 est disposée à proximité de l'extrémité haute de la partie 20. Elle possède une courbure sensiblement analogue, et est équipée d'une nervure 26 permettant de renforcer sa tenue en flexion. Les largeurs des ailettes 25 peuvent être déterminées en fonction des efforts nécessaires pour assurer le fonctionnement de la pompe mécanique, et peuvent par exemple être configurées pour permettre l'accueil de deux doigts. TeI que cela apparaît sur la figure 3, la deuxième partie 20 possède, à son niveau supérieur, une face 27 qui possède en son centre un évidement 28 destiné à laisser passer l'embout 7 du pulvérisateur. La partie périphérique de la zone 27 est destinée à venir en appui sur la surface 6 de la portion mobile 5 du pulvérisateur.

Pour assurer le blocage de la collerette 5 à l'intérieur du corps 20, et comme illustré à la figure 6, des zones d'encliquetage ou analogue 30 peuvent être prévues au fond du corps de la deuxième partie 20.

En pratique, différentes matières peuvent être utilisées pour réaliser le dispositif conforme à l'invention, parmi lesquelles on peut citer à titre d'exemple le polyéthylène, le polypropylène, mais également l'acrylonitrile butadiène styrène (ABS) ou le polycarbonate. Les matériaux choisis peuvent être formulés pour présenter une résistance aux pressions exercées, et posséder un coefficient de glissement propre à diminuer les forces de frottement qui s'exercent lors du coulissement des deux parties l'une par rapport à l'autre. Des considérations relatives au toucher et à l'esthétique peuvent également intervenir dans le choix des matériaux.

L'ensemble du dispositif d'aide peut être monté sur le pulvérisateur 1 de manière à donner la configuration illustrée à la figure 4.

Une pression ainsi exercée selon les flèches permet d'assurer un effort au niveau de la surface 6 de la collerette 5 et ainsi de mettre en œuvre la pompe mécanique 4. Comme illustré à la figure 6, la course de coulissement entre la première et la deuxième partie 10,20 est supérieure à celle qui est nécessaire pour assurer le mouvement de la pompe mécanique 4. On observe que la zone 32 située entre le haut de la deuxième partie 20 et la zone de coulissement 22, à l'opposé de l'ailette 25, est de superficie suffisante pour la mise en place d'une étiquette permettant d'identifier le contenu du pulvérisateur.

Dans une variante de réalisation illustrée à la figure 7, cette zone peut être évidée, de manière à laisser apparente une partie du pulvérisateur et en particulier du réservoir. Dans ce cas, le corps 121 de la deuxième partie 120, occupe une partie suffisante de la circonférence du pulvérisateur 101 pour assurer un bon maintien mécanique. La partie évidée laisse ainsi apparaître la zone du pulvérisateur ou sont présentes les inscriptions d'identification du produit.

Des moyens complémentaires illustrés à la figure 8, telles que des nervures compressibles 112 ou des coques empilables, permettent de bloquer le pulvérisateur quelque soit son diamètre et ainsi d'utiliser le dispositif de l'invention avec différents diamètres de pulvérisateur. De même à diamètre constant, il est possible d'adapter le système à des récipients de capacité supérieure, et ainsi de couvrir une gamme allant par exemple de 5 à 30 ml simplement en modifiant la longueur du récipient et du système conforme à l'invention par une simple adaptation du moule industriel.

Il ressort de ce qui précède que le dispositif conforme à l'invention présente de multiples avantages, et en particulier une adaptation ergonomique permettant d'exercer une force non plus entre les premières phalanges du pouce et de l'index, mais entre les secondes phalanges de ces mêmes doigts, optimisant de ce fait la force à disposition. Il permet également de dégager l'embout de sortie et d'améliorer ainsi la visibilité de l'opération d'instillation.