Ce foret est du genre de ceux comprenant, d'arrière en avant, une queue prévue pour son positionnement et son entraînement, un corps possédant deux èvres de coupe hélicoïdales, diamétralement opposées par rapport à I'axe central du foret et séparés par des rainures héticoïdates couramment appelés"goujures", et une tte ou pointe d'allure conique comportant deux artes de coupe.

Des forets hélicoïdaux de ce genre, destinés à la réalisation de perçages, sont décrits et illustrés par exemple dans les documents suivants : -brevets français 2433996 et 2698809 ; -demandes de brevets européens 0127009,0132149 et 0642863 ; -demandes de brevets internationales WO 8908520, WO 9413421 et WO 9513894.

Certains forets du genre ici considéré possèdent, en outre, deux trous d'huile ménagés symétriquement par rapport à l'axe central du foret, et débouchant à t'extérieur au niveau de la tte du foret ; des exemples de tels forets sont indiqués dans le brevet européen 0549548, la demande de brevet internationale WO 9627469 et le brevet US 5273380 (figures 1 et 2).

Les goujures de tels forets héticoïdaux assurent le glissement des copeaux formés lors d'une opération de perçage, en éloignant les copeaux de la région de la tte du foret. Le corps de ce foret présente, entre les fonds respectifs de ses deux goujures, une partie centrale pleine de relativement faible épaisseur, appelée"âme". L'épaisseur minimale de cette âme peut, comme l'enseigne le brevet européen 0127009 précité, représenter de 25 à 35% du diamètre extérieur du foret.

Par ailleurs, considérant la forme de la tte terminale de tels forets, aussi désignée comme"affûtage", les deux artes de coupe sont habituellement délimitées par l'intersection de deux faces planes ou non, désignées comme dépouille et contre-dépouille, et caractérisées par leurs angles d'inclinaison (angle de dépouille).

Toutefois, d'une manière générale, les forets hélicoïdaux actuellement disponibles sont dédiés à une application spécifique, ou du moins à une classe de matériaux à usiner assez limitée, par exemple les aciers de construction, les aciers inoxydables, ou les alliages réfractaires.

La présente invention vise à remédier à cet inconvénient, en fournissant un foret hélicoïdal de configuration optimisée, tant au niveau de sa tte que de son corps, de sorte que ce foret permet de réaliser des perçages dans des matériaux possédant des caractéristiques métallurgiques et mécaniques très variées, tout en procurant une diminution des efforts de coupe.

A cet effet, l'invention a essentiellement pour objet un foret hélicoïdal à trous d'huile, en carbure métallique monobloc, du genre indiqué en introduction, dont les deux goujures possèdent, en section selon un plan perpendiculaire à I'axe central du foret, la forme d'un arc d'ellipse dont le centre est situé sensiblement sur le contour circulaire du foret, tandis que la tte du foret comporte pour chaque arte de coupe, outre une dépouille plane et une contre-dépouille plane, une troisième face plane d'inclinaison plus prononcée que celle de la contre-dépouille, par rapport à l'axe central, la troisième face plane intersectant une portion d'une goujure et étant aussi délimitée sur un côté, vis-à-vis de la dépouille adjacente, par une arte partiellement en arc de cercle, à son point de départ tangente à I'arc d'ellipse de la goujure, et prolongée jusqu'à I'axe central du foret.

La forme ainsi obtenue permet de conserver un angle latéral de coupe positif, sur toute la longueur du bord de coupe, depuis la périphérie du foret jusqu'à son axe central, pour éviter que ne se produise dans la région de cet axe un phénomène de repoussage, au lieu d'une véritable action de coupe. De plus, elle permet de définir, en correspondance avec chaque lèvre de coupe, un troisième plan correspondant à l'amincissement de t'âme, et dont l'intersection avec le plan de la contre-dépouille est une arte rectiligne qui passe avantageusement par le centre du débouché de l'un des deux trous d'huile.

La conformation perfectionnée du foret, objet de l'invention, permet une diminution de 15% à 25% des efforts de coupe, aussi bien pour l'effort axial que pour le couple, par rapport aux forets hélicoïdaux à trous d'huile en carbure métallique disponibles jusqu'à présent sur le marché, l'amélioration pouvant varier suivant le type de matériau usiné. On

obtient ainsi une diminution sensible des énergies spécifiques de coupe, donc des puissances consommées.

De plus, le foret objet de l'invention permet d'usiner, dans des conditions satisfaisantes, des matériaux possédant des caractéristiques métallurgiques et mécaniques très variées : aciers de construction non alliés ou faiblement alliés, aciers inoxydables ferritiques, martensitiques ou austénitiques, aciers réfractaires à base de nickel, etc... en maîtrisant la formation des copeaux. Ceci permet, pour l'utilisateur, de réduire le nombre de forets nécessaires, donc d'optimiser sa gestion d'outils de perçage.

On peut obtenir, en outre, une protection sur toute la longueur des lèvres de coupe principales, grâce à un rayon de courbure approprié.

Enfin, on notera que la forme du foret hélicoïdal, objet de l'invention, est facilement paramétrable et reproductible sur une machine à affûter à commande numérique.

L'invention sera de toute façon mieux comprise, et d'autres caractéristiques seront mises en évidence, à I'aide de la description qui suit, en référence au dessin schématique annexé représentant, à titre d'exemple, une forme d'exécution de ce foret hélicoïdal à trous d'huile.

Figure 1 est une vue d'ensemble, de côté, d'un foret hélicoïdal conforme à la présente invention ; Figure 2 est une vue en bout, à échelle agrandie, du foret hélicoidal de figure 1 ; Figure 3 est une vue de détail de la partie terminale de ce foret héiicoïdat, suivant la flèche F3 de la figure 2 ; Figure 4 est une autre vue de détail de la partie terminale du mme foret hélicoïdal, suivant la flèche F4 de la figure 2.

La figure 1 représente, dans son ensemble, un foret hélicoïdal à trous d'huile, en carbure métallique monobloc. Ce foret hélicoïdal se compose, d'arrière en avant : d'une queue 1 de forme cylindrique, extérieurement lisse, qui sert au positionnement et à l'entraînement du foret ; d'un corps 2 comprenant des éléments coupants hélicoïdaux ; et d'une tte 3, aussi désignée comme"affûtage", constituant l'extrémité du corps 2. Ces parties successives du foret possèdent un axe central commun A. Deux trous d'huile 4, présents dans le foret symétriquement par rapport à l'axe central A, débouchent à l'extérieur au niveau de la tte 3, comme le montre plus particulièrement la figure 2.

Le corps 2 du foret, qui sera maintenant décrit en détail en se référant aussi aux figures 3 et 4, possède deux lièvres de coupe 5 de forme hélicoidale, diamétralement opposées, entre lesquelles sont ménagées deux rainures hélicoïdales ou"goujures"6, formant des surfaces le long desquelles glissent les copeaux.

Dans le cas présent, la forme de chaque goujure 6 est définie, en section selon un plan perpendiculaire à I'axe central A du foret, par un arc d'ellipse E dont le centre est indiqué en 0. Les deux arcs d'ellipse E, correspondant respectivement aux deux goujures 6, sont tangents à un mme axe transversal Y, intersectant I'axe central A. Le centre O de chaque arc d'ellipse E est situé sensiblement à l'intersection du cercle C, représentant le contour extérieur du foret, et d'un axe X'formant un angle de 45° par rapport à I'axe transversal Y ou à I'axe transversal X (lui-mme perpendiculaire à I'axe Y). Le grand axe a de chaque arc d'ellipse E forme un angle de 10° environ par rapport à I'axe X', précédemment défini. Le rapport entre les longueurs du petit axe b et du grand axe a de chaque arc d'ellipse E est compris entre 0,85 et 0,95.

Compte tenu de la géométrie des deux goujures 6, précédemment définie, t'âme 7 du corps 2 du foret, c'est-à-dire sa partie centrale pleine, située entre les fonds respectifs des deux goujures 6, possède une faible épaisseur ; le rapport entre l'épaisseur minimale de l'âme 7, et le diamètre extérieur du foret (cercle C), est d'environ 0,225.

Chaque Ivre de coupe hélicoïdale 5 possède une partie étroite dite"listel"8, se confondant (en section transversale) avec un arc du cercle extérieur C. Le rapport entre la largeur du listel 8 et le diamètre du cercle extérieur C est environ égal à 0,075.

Au-delà du listel 8, chaque lèvre de coupe hélicoïdale 5 possède une partie dite"dégagement"9, d'un diamètre inférieur au diamètre du cercle extérieur C.

En complément, à l'intersection de chaque arte de coupe 5 et d'une goujure 6, et plus précisément à la jonction du bord d'attaque du listel 8 et de la surface de la goujure 6 adjacente, il est prévu un cassage d'angle, comme indiqué en 10. Ce cassage d'angle peut tre assimilé à une facette, formant un certain angle a (d'environ 15 à 20°) par rapport à I'axe X ; la largeur de cette facette possède, en projection sur I'axe X, une

mesure dont le rapport avec le diamètre du cercle extérieur C est d'environ 0,055.

La tte ou affûtage 3, d'allure générale conique avec une pointe centrale 11, forme deux artes de coupe opposées 12, qui définissent un angle de pointe ou angle au sommet P. II s'agit de I'angle compris entre les projections respectives des deux artes de coupe 12 sur un plan parallèle à celles-ci et contenant l'axe central A du foret. Cet angle ß est ici égal à environ 145°.

Entre chaque arte de coupe 12 et le débouché de la goujure 6 correspondante, s'étend une dépouille plane 13, ce qui signifie que l'angle de dépouille est constant, depuis le bec extérieur 14 jusqu'à la pointe centrale 11 du foret. Dans le cas présent, I'angle de dépouille est de faible valeur.

De l'autre côté de chaque arte de coupe 12 est réalisée une contre-dépouille plane 15, qui possède ici une inclinaison très prononcée.

L'intersection des plans de la dépouille 13 et de la contre-dépouille 15 définit la partie rectiligne de t'arte de coupe 12, parallèle à I'axe X, qui se situe à une certaine distance D de la tangente à I'arc d'ellipse E qui est parallèle au mme axe X (les éléments précités étant considérés en projection dans un plan perpendiculaire à I'axe central A).

La géométrie précédemment décrite permet de définir, en outre, un angle latéral de coupe y, qui correspond à I'angle compris entre la ligne droite parallèle à I'axe central A du foret passant par un point considéré de t'arte de coupe 12, et la tangente au profil de la goujure 6 dans le plan de mesure de cet angle (plan parallèle à I'axe A). Au niveau des becs 14 du foret, I'angle latéral de coupe y ainsi défini est égal à l'angle d'hélice des lèvres de coupe 5 du corps 2 du foret, ici compris entre 30° et 35°-voir figure 4. Par contre, cet angle y décroît rapidement, s'annule puis devient négatif, lorsqu'on se rapproche de la pointe centrale 11 du foret, ce qui a pour conséquence, quant le foret est utilisé, d'tre confronté au niveau de la pointe 11 à un phénomène de repoussage, et non pas à une action de coupe.

Ce phénomène est évité par les dispositions complémentaires suivantes :

Symétriquement par rapport à l'axe central A du foret, sont formées deux artes 16 définies comme suit (en projection dans un plan perpendiculaire à l'axe A-voir figure 2) : Deux cercles, symétriques par rapport à l'axe central A, sont tangents chacun à l'un des axes d'ellipse E et à I'axe Y, lui-mme tangent à ces arcs d'ellipse E. Des arcs respectifs de ces cercles sont raccordés par leur tangente commune, passant par I'axe central A.

Cette forme permet de limiter les plans de la dépouille 13 et de la contre-dépouille 15, et de délimiter une troisième face plane 17, fortement inclinée par rapport à I'axe central A, la face plane 17 partant de la région de t'âme amincie 7 et se prolongeant, en s'élargissant, vers la périphérie du foret, où elle se raccorde à l'extrémité du dégagement 9 correspondant.

L'intersection de chaque troisième face plane 17 avec la contre- dépouille plane 15 correspondante est une arte rectiligne 18, d'orientation sensiblement radiale (en projection dans un plan perpendiculaire à l'axe A), qui passe par le centre du débouché de l'un des trous d'huile 4.

Grâce à la forme précédemment définie, un angle latéral de coupe positif est conservé, depuis chaque bec 14 jusqu'à la pointe centrale 11 du foret.

Bien entendu, les divers rapports dimensionnels peuvent s'écarter plus ou moins des valeurs indiquées dans la précédente description.