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Title:
METHOD FOR EXTRACTING CARBOXYLIC ACIDS PRODUCED BY ANAEROBIC FERMENTATION FROM FERMENTABLE BIOMASS
Document Type and Number:
WIPO Patent Application WO/2017/013335
Kind Code:
A1
Abstract:
The invention relates to a method for extracting carboxylic acids having between one and nine carbon atoms, produced by microorganisms (M) in a fermentation reactor (1) via anaerobic fermentation from fermentable biomass (S), said extraction being of the liquid-liquid type. The invention is characterized in that it includes at least the following steps: a) selecting an endogenous extraction solvent among at least one of the carboxylic acids produced during anaerobic fermentation, such that the number of carbon atoms in the solvent is not less than the number of carbon atoms in the carboxylic acid to be extracted, which carbon atoms have a density less than that of water and a boiling point greater than 70°C under normal pressure conditions; b) placing the selected extraction solvent in contact (2) with the fermentation medium outside the fermentation reactor (1) and without interrupting fermentation; c) separating (6) the ferment metabolites from the extraction solvent via at least one distillation; and d) collecting and storing or using (14) the ferment metabolites obtained in step c). The invention also relates to an apparatus for implementing the method.

Inventors:
NOUAILLE RÉGIS (FR)
PESSIOT JÉRÉMY (FR)
Application Number:
PCT/FR2016/051815
Publication Date:
January 26, 2017
Filing Date:
July 13, 2016
Export Citation:
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Assignee:
AFYREN (FR)
International Classes:
C12P7/42; C07C29/86; C12M1/00; C12N1/28
Domestic Patent References:
WO2011063391A12011-05-26
WO2011063391A12011-05-26
Foreign References:
EP0228957A11987-07-15
FR2588271A11987-04-10
FR2591505A11987-06-19
Other References:
IJMKER H M ET AL: "Acetic acid extraction from aqueous solutions using fatty acids", SEPARATION AND PURIFICATION TECHNOLOGY, vol. 125, 2014, pages 256 - 263, XP028833099, ISSN: 1383-5866, DOI: 10.1016/J.SEPPUR.2014.01.050
MOSTAFA N A: "Production and recovery of volatile fatty acids from fermentation broth", ENERGY CONVERSION AND MANAGEMENT, ELSEVIER SCIENCE PUBLISHERS, OXFORD, GB, vol. 40, no. 14, 1 September 1999 (1999-09-01), pages 1543 - 1553, XP004168685, ISSN: 0196-8904, DOI: 10.1016/S0196-8904(99)00043-6
ALKAYA E ET AL: "Recovery of acids from anaerobic acidification broth by liquid-liquid extraction", CHEMOSPHERE, PERGAMON PRESS, OXFORD, GB, vol. 77, no. 8, 1 November 2009 (2009-11-01), pages 1137 - 1142, XP026699769, ISSN: 0045-6535, [retrieved on 20090910], DOI: 10.1016/J.CHEMOSPHERE.2009.08.027
YEON KI HONG ET AL: "Application of reactive extraction to recovery of carboxylic acids", BIOTECHNOLOGY AND BIOPROCESS ENGINEERING, vol. 6, no. 6, 1 December 2001 (2001-12-01), KR, pages 386 - 394, XP055259384, ISSN: 1226-8372, DOI: 10.1007/BF02932319
"Separation and Purification Technologies in Biorefineries", 11 February 2013, JOHN WILEY & SONS, LTD, Chichester, UK, ISBN: 978-0-47-097796-5, article SHANG-TIAN YANG ET AL: "Extraction-Fermentation Hybrid (Extractive Fermentation)", pages: 409 - 437, XP055177441, DOI: 10.1002/9781118493441.ch15
Attorney, Agent or Firm:
ABSAROKA (FR)
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Claims:
REVENDICATIONS

1 .- Procédé d'extraction d'acides carboxyliques ayant d'un à neuf carbones, produits par des microorganismes (M) dans un réacteur de fermentation (1 ) par fermentation anaérobie à partir de biomasse (S) fermentescible, ladite extraction étant de type liquide-liquide, caractérisé en ce qu'il comprend au moins les étapes suivantes :

- a) choisir un solvant d'extraction endogène parmi au moins un des acides carboxyliques produits lors de la fermentation anaérobie, de sorte que le nombre de carbones du solvant soit supérieur ou égal au nombre de carbone de l'acide carboxylique à extraire, d'une densité inférieure à celle de l'eau et dont le point d'ébullition est supérieur à 70 °C dans les conditions normales de pression,

- b) mettre en contact (2) le solvant d'extraction choisi avec le milieu de fermentation, sans interruption de la fermentation, en dehors du réacteur de fermentation (1 ),

- c) séparer (6) les métabolites fermentaires du solvant d'extraction par au moins une distillation,

- d) collecter et stocker ou utiliser (14) les métabolites fermentaires obtenus à l'étape c).

2.- Procédé selon la revendication 1 , caractérisé en ce que, lors de l'étape a), le solvant d'extraction endogène est un acide carboxylique ayant au moins quatre carbones.

3.- Procédé selon la revendication 1 ou 2, caractérisé en ce qu'après l'étape c) et avant l'étape d), on sépare par distillation (12), lors d'une étape e) supplémentaire, les acides carboxyliques de l'eau de la phase organique obtenue à l'étape c).

4.- Procédé selon la revendication 2, caractérisé en ce que le solvant d'extraction est un acide carboxylique ayant de quatre à neuf carbones.

5.- Procédé selon la revendication 4, caractérisé en ce que le solvant d'extraction est un acide carboxylique ayant sept ou huit carbones.

6. - Procédé selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que le solvant d'extraction est choisi parmi l'acide heptanoïque, l'acide octanoïque ou l'acide nonanoïque.

7. - Procédé selon la revendication 1 , caractérisé en ce qu'une étape supplémentaire f) de décantation (8), entre les étapes c) et d), permet une première séparation entre les phases organique et aqueuse.

8. - Procédé selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que lors de la mise en contact entre le milieu de fermentation et le solvant d'extraction hors du réacteur (1 ), le milieu de fermentation est prélevé en continu.

9.- Procédé selon l'une des revendications 1 à 7, caractérisé en ce que lors de la mise en contact entre le milieu de fermentation et le solvant d'extraction hors du réacteur (1 ), le milieu de fermentation est prélevé séquentiellement.

10. - Procédé selon la revendication 1 , caractérisé en ce qu'après les étapes b) et c), au moins une partie de la phase liquide issue de l'extraction est réintroduite (4, 15) dans le réacteur de fermentation (1 ) et incorporée au milieu de fermentation.

1 1 . - Installation de mise en œuvre d'un procédé conforme à l'une des revendications précédentes, caractérisée en ce qu'elle comprend au moins :

- un réacteur de fermentation (1 ),

- un organe d'extraction (2) propre à assurer la mise en contact entre le milieu de fermentation et le solvant d'extraction,

- au moins un organe de distillation (6).

12. - Installation selon la revendication 1 1 , caractérisée en ce qu'elle comprend au moins :

- au moins deux organes de distillation (6, 12) et au moins un organe de décantation (8).

Description:
PROCEDE D'EXTRACTION D'ACIDES CARBOXYLIQUES PRODUITS PAR FERMENTATION ANAEROBIE A PARTIR DE BIOMASSE FERMENTESCIBLE

La présente invention concerne un procédé d'extraction d'acides carboxyliques produits par fermentation anaérobie à partir de biomasse fermentescible. Le procédé est particulièrement destiné, à l'extraction des acides carboxyliques en phase liquide.

Par biomasse fermentescible, on désigne ici un substrat organique, avantageusement non alimentaire, obtenu à partir de déchets, sous-produits et coproduits formés de matières organiques, c'est-à-dire de la biomasse issue des activités humaines, qu'elles soient domestiques, industrielles, agricoles, forestières, aquacoles, agro-industrielles ou issue de l'élevage. A titre d'exemples non limitatifs, on peut citer comme substrat organique les fumiers, la fraction organique des ordures ménagères, les coproduits d'abattoir, des résidus cellulosiques ou lignocellulosiques provenant de l'agro-industrie tels ceux issus de la transformation de la canne à sucre (bagasse), du tournesol ou du soja.

Par fermentation anaérobie on entend une fermentation réalisée dans des conditions anaérobies par des microorganismes, eucaryotes ou procaryotes, tels que des bactéries, des champignons, des algues ou des levures.

Parmi les métabolites fermentaires, les acides carboxyliques sont des métabolites fermentaires dits précurseurs, étant entendu que d'autres métabolites fermentaires sont aussi dits précurseurs. A titre d'exemple non limitatif, on peut citer les acides acétique, propionique, butyrique, valérique, caproïque, heptanoïque, octanoïque, nonanoïque et phenyl-acétique. Ces précurseurs permettent par la suite la production de molécules qui présentent un plus grand intérêt énergétique et/ou chimique, étant entendu qu'il s'agit de molécules organiques. On peut citer comme molécules ayant un intérêt énergétique et/ou chimique, par exemple, des molécules ayant une chaîne carbonée telles que des acides, des hydrocarbures, du méthane, des esters, des alcools, des amides, des polymères. Par la suite, il sera fait référence aux acides carboxyliques étant entendu que l'invention s'applique à l'extraction de métabolites fermentaires en général. Les acides carboxyliques, et notamment les acides gras volatils ou AGV, peuvent être convertis, par exemple, en cétones, en alcanes, alcools, alcènes. On conçoit qu'une telle fermentation produit également d'autres métabolites que les acides carboxyliques, cela en quantité plus ou moins importante. On peut citer entre autres, des esters, des gaz, de l'acide lactique, des alcools, de l'hydrogène et du dioxyde de carbone. Il est par ailleurs connu que la production d'acides carboxyliques effectuée par une fermentation anaérobie induit une acidification du milieu préjudiciable aux microorganismes. L'acidification du milieu induisant une inhibition des microorganismes, donc un ralentissement voir un arrêt de la fermentation, il est nécessaire de travailler en discontinu. Pour cela, les acides carboxyliques sont extraits lors d'une étape distincte, après un temps de fermentation donné. Une telle extraction ne permet donc pas une production rapide et en continu de molécules dites précurseurs, le rendement n'étant pas optimal. De plus, un tel procédé d'extraction, en discontinu, est consommateur de souches de microorganismes et génère des déchets peu ou pas valorisables. Il est intéressant d'extraire, de manière optimale, les acides carboxyliques produits par fermentation anaérobie sans inhiber les microorganismes. On connaît par WO-A-201 1/063391 un procédé d'extraction d'un métabolite donné, en l'espèce du butanol, par un solvant d'extraction comportant un acide carboxylique. Le solvant un solvant disponible dans le commerce. On connaît également par FR-A-2 591 505 un procédé de traitement de l'eau permettant d'extraire des composés organiques, dont des aminés, des acides aminés et des phénols en utilisant comme solvant un solvant organique, en l'espèce un acide carboxylique liquide et immiscible à l'eau, afin d'obtenir une phase organique et une phase aqueuse. Il s'avère que ces procédés ne sont pas adaptés à l'extraction de métabolites, tels des acides carboxyliques, produits en continu par fermentation.

L'invention vise plus particulièrement à remédier à ces inconvénients en proposant un procédé d'extraction permettant de produire de manière continue, biocompatible, régulière, maîtrisée et avec un minimum de déchets non valorisables et sans inhiber les microorganismes, divers métabolites fermentaires, dits précurseurs, obtenus par une fermentation anaérobie.

A cet effet, l'invention a pour objet un procédé d'extraction d'acides carboxyliques ayant d'un à neuf carbones, produits par des microorganismes dans un réacteur de fermentation par fermentation anaérobie à partir de biomasse fermentescible, ladite extraction étant de type liquide-liquide, caractérisé en ce qu'il comprend au moins les étapes suivantes :

a) choisir un solvant d'extraction endogène parmi au moins un des acides carboxyliques produits lors de la fermentation anaérobie, de sorte que le nombre de carbones du solvant soit supérieur ou égal au nombre de carbone de l'acide carboxylique à extraire, d'une densité inférieure à celle de l'eau et dont le point d'ébullition est supérieur à 70 °C dans les conditions normales de pression,

- b) mettre en contact le solvant d'extraction choisi avec le milieu de fermentation, sans interruption de la fermentation, en dehors du réacteur de fermentation, - c) séparer les métabolites fermentaires du solvant d'extraction par au moins une distillation,

- d) collecter et stocker ou utiliser les métabolites fermentaires obtenus à l'étape c).

Un tel procédé permet d'extraire, en continu, des métabolites fermentaires, tout en préservant la capacité de production des microorganismes présents dans le bioréacteur.

Le terme endogène doit être compris comme désignant un composé-ou un mélange de composés- qui sont produits, mais non exclusivement, par la fermentation anaérobie. En d'autres termes, le solvant endogène peut être produit par d'autres voies qui aboutissent à un produit similaire, si ce n'est identique, à celui produit lors de la fermentation anaérobie, cela quelles que soient les quantités produites.

L'étape d'extraction permet non seulement de collecter en continu les molécules produites dans le réacteur de fermentation mais également de préserver les microorganismes responsables de cette production, l'extraction étant effectuée, grâce au solvant endogène, dans des conditions non létales pour la totalité des microorganismes, c'est-à-dire dans des conditions d'extraction biocompatibles. De cette manière, on s'affranchit des problèmes liés à l'accumulation des précurseurs dans le réacteur de fermentation, par exemple de l'acidification du milieu de fermentation par accumulation des acides carboxyliques produits qui sont nocifs pour les microorganismes. On maintient à un niveau élevé, proche du niveau initial, l'activité des microorganismes tout au long du cycle de fermentation.

Selon des aspects avantageux mais non obligatoires de l'invention, un tel procédé peut comprendre une ou plusieurs des caractéristiques suivantes:

- Lors de l'étape a), le solvant d'extraction endogène est un acide carboxylique ayant au moins quatre carbones.

- Après l'étape c) et avant l'étape d), on sépare par distillation, lors d'une étape e) supplémentaire, les acides carboxyliques de l'eau de la phase organique obtenue à l'étape c).

- Le solvant d'extraction est un acide carboxylique ayant de quatre à neuf carbones.

- Le solvant d'extraction est un acide carboxylique ayant sept ou huit carbones.

- Le solvant d'extraction est choisi parmi l'acide heptanoïque, l'acide octanoïque ou l'acide nonanoïque.

- Une étape supplémentaire f) de décantation, entre les étapes c) et d) permet une première séparation entre les phases organique et aqueuse.

- Lors de la mise en contact entre le milieu de fermentation et le solvant d'extraction hors du réacteur, le milieu de fermentation est prélevé en continu.

- Lors de la mise en contact entre le milieu de fermentation et le solvant d'extraction hors du réacteur, le milieu de fermentation est prélevé séquentiellement.

- Après les étapes b) et c), au moins une partie de la phase liquide issue de l'extraction est réintroduite dans le réacteur de fermentation et incorporée au milieu de fermentation.

L'invention concerne également une installation de mise en œuvre d'un procédé conforme à l'une des caractéristiques précédentes, caractérisée en ce qu'elle comprend au moins : - un réacteur de fermentation,

- un organe d'extraction propre à assurer la mise en contact entre le milieu de fermentation et le solvant d'extraction,

- au moins un organe de distillation.

Selon des aspects avantageux mais non obligatoires de l'invention, une telle installation peut comprendre une ou plusieurs des caractéristiques suivantes:

- l'installation comprend en outre au moins deux organes de distillation et au moins un organe de décantation.

L'invention sera mieux comprise et d'autres avantages de celle-ci apparaîtront plus clairement à la lecture de la description de plusieurs modes de réalisation de l'invention, donnée à titre d'exemple non limitatif et faite en référence aux dessins suivants dans lesquels:

- La figure 1 est un schéma simplifié représentatif d'un mode de réalisation du procédé objet de l'invention comportant deux distillations et un organe de décantation.

Les différentes étapes du procédé sont maintenant décrites en référence à la figure 1 , étant entendu que les étapes connues en soi ne sont pas détaillées. Il convient de noter que la figure 1 illustre un procédé comportant deux distillations, c'est-à-dire un mode de réalisation qui représente une solution économiquement intéressante pour des installations de dimensions courantes. Une installation avec un seul poste de distillation est, techniquement possible et même avantageuse mais, pour être économiquement intéressante, nécessite une installation de plus grandes dimensions, telles une installation de la taille de celles rencontrée dans une raffinerie industrielle.

Par ailleurs, il sera décrit par la suite l'extraction d'acides carboxyliques, à titre d'exemple, étant entendu que d'autres métabolites fermentaires peuvent être extraits par les acides carboxyliques endogènes.

Tout d'abord le substrat S utilisé pour la fermentation anaérobie est, avantageusement, non traité, à savoir qu'il n'a subi aucun prétraitement physico-chimique ou enzymatique. Ce substrat S est majoritairement constitué par de la biomasse fermentescible. A titre d'exemple non limitatif, on peut citer les déchets agricoles ou végétaux (paille, bagasse, drèches de maïs, herbes, bois, tontes) les déchets papetiers (carton, papier), les déchets agroalimentaires, les déchets d'abattoirs, la fraction organique des ordures ménagères, les effluents d'élevage (fumiers, lisiers, fientes), les algues, les déchets d'aquaculture, les déchets d'activité forestière ou encore les coproduits fermentescibles de l'industrie cosmétique. Certains substrats contiennent des molécules organiques, telles des acides organiques, qui n'influeront pas, ou de façon marginale, sur le procédé de fermentation. En revanche, ces molécules peuvent se retrouver dans le milieu de fermentation et participer, par exemple, à la production des molécules organiques finales définies.

Le substrat S est introduit dans un réacteur de fermentation 1 , connu en soi et dimensionné pour la production souhaitée, que cette dernière soit à l'échelle du laboratoire pour effectuer des essais ou à l'échelle industrielle dans le cas d'une production. En d'autres termes, le réacteur de fermentation 1 ou bioréacteur a un volume variant de quelques litres à plusieurs centaines de mètres cubes, selon les besoins.

Des microorganismes sont, avantageusement, introduits initialement dans le réacteur de fermentation 1 , en quantité suffisante pour débuter la fermentation. Les microorganismes sont, avantageusement, inoculés sous forme d'un consortium, illustré par la flèche M. Par le terme consortium, on désigne un mélange ou mix de microorganismes, eucaryotes et procaryotes, qu'il s'agisse de bactéries, levures, champignons ou algues. Ces microorganismes proviennent essentiellement d'écosystèmes naturels, avantageusement mais non exclusivement d'écosystèmes anaérobies tels que, à titre d'exemple non limitatif, la zone anaérobie des milieux aquatiques telle la zone anoxique de certains lacs, les sols, les marais, les boues d'épuration, le rumen des ruminants ou l'intestin des termites. Il convient de garder à l'esprit que la distribution qualitative et quantitative des différents types et espèces de microorganismes dans le consortium M n'est pas connue précisément et surtout peut varier dans des proportions importantes. Il s'avère que cette diversité qualitative et quantitative apporte de façon surprenante une robustesse et une adaptabilité des microorganismes qui permettent d'assurer une utilisation optimale des substrats, quel que soit la composition de ces derniers et cela dans des conditions de fermentation variables.

Par ailleurs, du fait que le substrat S est utilisé tel quel, c'est-à-dire qu'il n'est pas stérilisé ou, plus généralement, qu'il n'est pas débarrassé des microorganismes qu'il contient préalablement à son introduction dans le bioréacteur 1 , il s'avère que les microorganismes endémiques au substrat S sont, de facto, incorporés dans le consortium M ou du moins associés à ce dernier dans le bioréacteur 1 .

Le consortium M de microorganismes, associé aux microorganismes éventuellement présents dans le substrat 1 , permet la fermentation du substrat S, cela sans ajout de produits tels que des enzymes. Par ailleurs, la fermentation a lieu en conditions anaérobies, plus précisément lorsque le potentiel redox est inférieur à -200mV, avantageusement compris entre -550mV et -200mV et lorsque le pH est inférieur à 8, de préférence compris entre 4 et 7. La fermentation est, avantageusement, limitée à la production de métabolites fermentaires dits précurseurs, à savoir des acides carboxyliques. On induit ainsi une réaction similaire au phénomène d'acidose rencontré chez les ruminants tout en ayant une production de méthane proche de zéro. Le méthane est, généralement, un des métabolites fermentaires finaux obtenus lors d'une fermentation anaérobie par des microorganismes issus d'écosystèmes naturels.

La fermentation conduit, dans un premier temps, à la formation d'acides carboxyliques ayant de un à neuf carbones, principalement de deux à quatre carbones tels que l'acide acétique, l'acide propionique et l'acide butyrique. On obtient aussi des acides carboxyliques à plus longue chaîne, donc supérieure à quatre carbones, tels que les acides valérique et caproïque, heptanoïque, octanoïque ou nonanoïque. En poursuivant la fermentation et/ou en augmentant la quantité de microorganismes dans le bioréacteur 1 , si besoin avec des microorganismes sélectionnés, il est possible de favoriser la production d'acides carboxyliques à plus longue chaîne carbonée, donc supérieure à quatre carbones.

En d'autres termes, les métabolites produits en quantité lors de la fermentation sont essentiellement des acides carboxyliques de deux à six carbones. Par la suite, l'extraction concernera essentiellement l'extraction de ces acides carboxyliques, étant entendu que le procédé peut être mis en œuvre pour d'autres acides carboxyliques ou d'autres métabolites fermentaires produits lors d'autres types de fermentation.

La fermentation peut être conduite, de préférence, en mode continu, en mode discontinu ou batch, ou encore en mode continu-discontinu ou fed-batch dans un seul ou dans plusieurs réacteurs de fermentation 1 disposés en série.

La fermentation est, dans tous les cas, menée pour assurer la production d'acides carboxyliques, en phase liquide. Ainsi, on conçoit aisément que le milieu de fermentation comprend une phase solide contenant, au moins initialement, la fraction solide du substrat S ainsi que la fraction solide du consortium M de microorganismes.

La phase liquide du milieu de fermentation contient les molécules produites lors de la fermentation, ou métabolites fermentaires, ainsi que la fraction liquide du substrat S, au moins lors du début de fermentation.

Le temps de fermentation varie, entre autres, en fonction du substrat S, des microorganismes M présents et des conditions de fermentation. Typiquement, la période de fermentation est comprise entre 1 et 7 jours, préférentiellement entre 2 et 4 jours. La concentration en métabolites obtenue dans le milieu de fermentation à l'issue de cette période est variable, mais, pour des acides carboxyliques, est généralement de l'ordre de 10 à 20 g/L, selon les acides carboxyliques, étant entendu que dans certaines conditions elle peut être supérieure à 35 g/L, par exemple voisine de 50 g/L. A la fin de l'étape de fermentation, le milieu de fermentation est à un pH acide, qui est généralement compris entre 4 et 6, du fait de la présence des acides carboxyliques dans le milieu de fermentation.

Lorsque la production en métabolites prédéfinis, par exemple en acides carboxyliques, par fermentation du substrat S atteint une quantité définie, généralement en phase de régime permanent de la fermentation, l'étape d'extraction des molécules est initiée. De manière préférée mais non obligatoire, cette quantité d'acides carboxyliques prédéfinie correspond à un ralentissement de la croissance des microorganismes, donc se situe au voisinage d'un seuil d'inhibition des microorganismes, ce qui est lié à une acidification du milieu de fermentation par les acides carboxyliques. L'extraction est de type liquide-liquide. Le solvant d'extraction est un solvant endogène, c'est-à-dire un solvant choisi parmi au moins un des composés produits lors de la fermentation. On conçoit que le solvant peut être un mélange de plusieurs composés produits lors de la fermentation. Ici, le solvant endogène est choisi parmi des acides carboxyliques faisant partie des métabolites fermentaires.

En effet, à la différence d'autres solvants organiques, les acides carboxyliques sont produits lors de la fermentation. L'utilisation d'un tel solvant endogène présente de nombreux avantages.

Tout d'abord, on garantit ainsi l'absence de molécules autres que celles issues de la fermentation : il n'y a pas de solvant organique dont on risque de retrouver des traces dans le produit final.

Avec les acides carboxyliques il est possible, entre autres, d'extraire non seulement des acides carboxyliques mais également d'autres métabolites tels que des alcools, des aminés, des acides aminés, et des composés aromatiques tels que des phénylacides. De plus, dans une extraction de type liquide-liquide, les pertes en solvant sont inévitables. Elles se produisent lors du stockage, lors de la distillation voire lors de la fermentation si le solvant est susceptible d'être consommé par les microorganismes. Un apport en solvant est donc nécessaire, ce qui génère des coûts et des contraintes supplémentaires en termes de transport et d'environnement.

En utilisant un solvant endogène au processus de fermentation anaérobie, tel un acide carboxylique, cela permet de compenser, au moins partiellement, les pertes de solvant.

Par ailleurs, un tel solvant endogène évite tout risque d'une réaction, non voulue et/ou non maîtrisée, entre le solvant et, non seulement, les acides gras volatils produits lors de la fermentation mais, plus généralement, avec les produits issus de la fermentation.

Enfin, l'emploi d'un acide carboxylique comme solvant participe à la réduction du pH de la phase aqueuse lors de l'extraction.

Les acides carboxyliques, produits lors de la fermentation et utilisés comme solvant, susceptibles d'être présents dans le milieu de fermentation sont, par exemple mais non exclusivement, des acides ayant de quatre à neuf carbones.

Dans tous les cas, on choisira l'acide carboxylique de sorte que son nombre de carbones soit supérieur ou égal au nombre de carbones du métabolite à extraire.

Des exemples, non limitatifs, de tels acides produits lors de la fermentation sont donnés dans le tableau 1 ci-après.

Dans le tableau 1 , la densité est donnée à température ambiante, voisine de

20°C.

Tableau 1

L'acide 2 C4H802 Densité en g/cm3 : Point d'ébullition à pression méthylpropanoïque ou acide 0,9681 atmosphérique : 154° C isobutyrique

Acide méthyléethylacétique C5H10O2 Densité en g/cm3 : Point d'ébullition à pression ou pentanol ' que ou valérique 0,9339 atmosphérique : 186° C

Acide hexanol ' que ou C6H1202 Densité en g/cm3 : Point d'ébullition à pression caproïque 0,9212 atmosphérique : 205 ° C

Acide heptanol ' que C7H1402 Densité en g/cm3 : Point d'ébullition à pression

0,9188 atmosphérique : 222 ° C

Acide octanoïque ou C8H1602 Densité en g/cm3 : Point d'ébullition à pression caprylique 0,9106 atmosphérique : 239 ° C

Acide nonanol ' que C9H1802 Densité en g/cm3 : Point d'ébullition à pression

0,900 atmosphérique : 254 ° C De manière plus précise, la demanderesse a constaté, à partir d'essais effectués, que les acides carboxyliques ayant six à neuf carbones et, avantageusement, sept ou huit carbones, constituaient des solvants endogènes particulièrement avantageux. En d'autres termes, à partir des acides carboxyliques cités, de manière non limitative et à titre d'exemple, dans le tableau 1 , la demanderesse a retenu comme solvant endogène les acides caproïque, heptanoïque et octanoïque. En variante, il est possible d'utiliser les isomères de ces acides.

Les molécules, donc ici les métabolites fermentaires, sont préférentiellement extraites individuellement, ou du moins extraites par familles moléculaires, à partir de la phase liquide du milieu de fermentation, ce qui permet entre autres des meilleurs rendements et facilite la production de composés spécifiques à partir de ces molécules extraites.

Dans tous les cas, les métabolites qui sont, au moins en partie, extraits le sont dans des conditions telles que l'extraction ne détruit pas et n'inhibe pas les microorganismes M, ou du moins dans des proportions telles que cela ne modifie pas de manière sensible la poursuite de la fermentation par les microorganismes M présents dans le milieu de fermentation. En d'autres termes le solvant n'est pas létal pour la totalité des microorganismes. L'extraction n'interfère donc pas, ni ne dégrade, le milieu de fermentation ni les capacités fermentaires des microorganismes M qu'il contient. L'extraction est donc réalisée dans des conditions telles qu'elle est biocompatible.

Lorsque l'on extrait du milieu de fermentation des molécules telles que des acides carboxyliques, de facto on réduit l'acidification du milieu de fermentation par ces acides. Ainsi, la fermentation, et donc la production de métabolites, se poursuit dans des conditions similaires aux conditions initiales, le milieu de fermentation restant peu acide.

De manière avantageuse, il s'avère que la phase liquide résiduelle, après l'extraction, peut contenir des microorganismes M vivants, donc potentiellement actifs. Comme dans cette phase liquide il y a moins d'acides carboxyliques qu'initialement, le pH de la phase liquide est moins acide. Il est donc possible de la réinjecter dans le réacteur de fermentation 1 . Ainsi, non seulement on diminue le phénomène d'acidose et/ ou on stabilise le pH du milieu de fermentation en cours de fermentation, par extraction des composés acides, mais, dans une certaine mesure, on réensemence également le milieu avec des microorganismes M assurant la fermentation, cela sans abaisser significativement le pH du milieu de fermentation.

Une telle solution permet d'optimiser le rendement de la fermentation et de réaliser une fermentation en continue, cela en abaissant les temps de fermentation, tout en tendant vers le zéro déchet.

L'extraction est conduite en continue ou de manière séquentielle, par exemple avec une extraction toutes les 12 heures. En d'autres termes, il est possible de poursuivre la fermentation tout en extrayant les métabolites produits, soit au fur et à mesure de leur production soit de manière régulière. Une fois extraits, les métabolites sont purifiés et/ou transformés en d'autres produits, tels que des alcanes, des alcènes, des amides, des aminés, des esters, des polymères par des techniques chimiques connues en soi comme, par exemple, la distillation, la synthèse, l'électrosynthèse, l'amidation ou la polymérisation.

De manière plus précise, on alimente par du moût de fermentation une colonne d'extraction 2 en tête de colonne, selon la flèche 3. Dans la colonne 2, le solvant endogène, donc un acide ou un mélange d'acides carboxyliques est préalablement injecté. Comme mentionné précédemment, le solvant endogène est, avantageusement, un acide carboxylique à sept ou huit carbones. Or, la quantité produite par la fermentation n'est pas, en général, suffisante pour assurer l'extraction de la majorité des autres acides carboxyliques produits. Il est donc nécessaire d'introduire de tels acides carboxyliques provenant d'une autre source que la fermentation en cours. Il peut s'agir, par exemple, d'acides carboxyliques extraits antérieurement et stockés pour cet usage ou encore d'acides, avantageusement biosourcés, provenant d'une source commerciale.

Une circulation à contre-courant ou sous agitation, par des moyens connus en soi, permet une mise en contact des acides carboxyliques et du solvant. Lors de cette première étape, les acides carboxyliques, ou du moins une partie d'entre eux, sont transférés dans le solvant. Le moût de fermentation, de facto appauvri en acides carboxyliques, est collecté en pied de colonne d'extraction 2 et, préférentiellement, réintroduit dans le fermenteur 1 , selon la flèche 4. Dans la mesure où le solvant est également un des acides carboxyliques présents dans le moût de fermentation, aucune contamination nuisible à la poursuite de la fermentation par le solvant suite à la réintroduction du moût n'est possible.

Le solvant, avec les acides carboxyliques qu'il contient, est collecté en tête de la colonne d'extraction 2 et, selon la flèche 5, transférer à une première colonne de distillation 6. Le solvant et les acides carboxyliques extraits forment au moins une phase organique miscible, au moins partiellement, avec l'eau. On rappelle ici que l'exemple décrit et illustré correspond à un mode de réalisation avec plus d'une, à savoir deux, colonnes de distillation. Un tel mode de réalisation est celui qui sera rencontré pour des installations de tailles dites moyennes.

La distillation est réalisée à des températures permettant de récupérer, sélectivement, les acides carboxyliques dont le point d'ébullition est inférieur à celui du solvant.

Les acides carboxyliques et l'eau issue de l'extraction sont collectés, à l'issue de la distillation, en tête de la colonne 6. Ce flux est, selon la flèche 7, refroidit et dirigé vers un décanteur 8.

Le solvant, qui est collecté en pied de la colonne 6, est plus lourd que les acides carboxyliques extraits. Le solvant est redirigé, selon la flèche 9, vers la colonne d'extraction 2. Ainsi, le solvant est réutilisé, en minimisant les pertes et en limitant les besoins en apport externe de solvant endogène.

A l'issue de la décantation, la phase aqueuse est collectée et renvoyée, selon la flèche 10, dans la colonne d'extraction 2.

Les acides carboxyliques constitutifs de la phase organique récupérée en fond du décanteur 8 sont donc un mélange de différents acides carboxyliques et, éventuellement, d'eau dans des proportions nécessitant, dans certains cas, un traitement complémentaire. En d'autres termes, à l'exception de grosses installations telles que celles rencontrées dans les raffineries industrielles, il sera judicieux, pour optimiser le ratio efficacité/coût, de réaliser, comme illustré à la figure 1 , une distillation complémentaire. Pour cela, les acides carboxyliques sont dirigés, selon la flèche 1 1 vers une seconde colonne de distillation 12. Ainsi, on introduit dans la colonne de distillation 12 une solution ne comportant essentiellement qu'une phase organique.

A l'issue de la seconde distillation, les acides carboxyliques sont collectés en pied de colonne 12, les points d'ébullition étant supérieurs à celui de l'eau et, selon la flèche 13, dirigés vers un organe 14 de collecte et de stockage. De manière avantageuse, lorsqu'il y a deux organes de distillation, il est intéressant de prévoir au moins un organe de décantation. En variante, au moins une partie des acides carboxyliques collectés, purifiés ou en mélange est directement dirigée vers un organe permettant de synthétiser des molécules finales. L'eau collectée à l'issue de la seconde distillation est, de manière préférée, selon la flèche 15, dirigée vers la colonne d'extraction 2. Par ailleurs, comme dans le mode de réalisation illustré à la figure 1 , pour les acides carboxyliques non purifiés il est intéressant de prévoir une autre séparation, par au moins une distillation, pour collecter des produits purs, ou pour le moins utilisables. Ainsi, avec des distillations successives, on peut séparer chaque acide. Ces différentes distillations peuvent être conduites dans un seul organe de distillation, pour autant que ce dernier soit d'une conception et d'une taille suffisante. En pratique, il s'agit généralement de colonnes de distillation telles que rencontrées dans des installations industrielles de type raffinerie.

Il est avantageux, selon les conditions de distillation, de prévoir au moins un échangeur thermique 16 afin de refroidir le solvant. Avantageusement, la chaleur ainsi récupérée est utilisée pour préchauffer le solvant sortant en tête de la colonne d'extraction, avant son introduction dans la colonne de distillation 6. De cette manière, il est possible de réduire la consommation en énergie nécessaire à la première distillation, cela de façon significative. On conçoit que soit on prévoit au moins deux échangeurs pour ces différents flux thermiques, soit un seul. Dans d'autres modes de réalisation, le nombre et/ou les dimensions des différents organes sont différents de ceux décrits. En particulier, plusieurs installations en parallèle peuvent être prévues.

De même, l'homme du métier est à même de prévoir les organes de contrôle et de sécurité habituellement rencontrés dans les installations d'extraction et/ou de distillation.

Des essais ont été menés par la demanderesse selon différents modes de réalisation, dans le cas de l'extraction d'acides carboxyliques.

Essai 1 : Extraction à l'acide heptanoïque

Les acides carboxyliques produits au cours d'une fermentation qui est réalisée sur un substrat comprenant la fraction fermentescible des ordures ménagères à une concentration de 50 g/L de matière sèche (MS). 50 ml du milieu de fermentation, donc la phase liquide, sont récupérés. Le pH de ce prélèvement est de 4,3. Ces 50 ml sont soumis ensuite à une extraction à l'acide heptanoïque dans un rapport volumique de 1/1 . Le rendement d'extraction obtenue est de 37%.

La demanderesse a constaté que, dans les mêmes conditions d'essais, on obtient un rendement identique en remplaçant l'acide heptanoïque par l'acide octanoïque.

Des essais comparatifs de fermentations ont également été menés par la demanderesse, selon différents modes de réalisation, afin d'évaluer l'effet de la présence de solvants d'extraction dans le milieu de fermentation sur le rendement de la fermentation.

Essai 2 : Comparaison de fermentations en présence ou non d'acide heptanoïque.

Deux fermentations de tontes de pelouses en mode non stérile, à une concentration de 25g/L de matière sèche, dans un bioréacteur anaérobie de 2L de volume utile opéré en mode mésophile (38°C) ont été conduites en parallèb pendant 160h. Dans la première expérience, après inoculation d'un mix microbien anaérobie optimisé, une addition initiale d'acide heptanoïque à hauteur de 2,8 g/L a été réalisée. Cette présence d'acide heptanoïque permet d'appréhender le caractère biocompatible d'une extraction réalisée avec ce type de solvant. En effet, le milieu de culture après extraction est réintroduit dans le bioréacteur et peut contenir des traces de solvant d'extraction jusqu'à la hauteur de leur seuil de solubilité. La seconde fermentation, de facto une culture témoin, a été réalisée en parallèle dans les mêmes conditions hormis l'addition d'acide heptanoïque.

Durant ces fermentations, des suivis des métabolites en phase liquide et en phase gazeuse ont été réalisés. En fin de fermentation, les rendements obtenus concernant la production d'acides gras volatils est de 0,33 g d'AGV/g de matière sèche dans le cas de l'expérience avec l'ajout d'acide heptanoïque et de 0,39 g d'AGV/g de matière sèche pour la fermentation témoin. On constate donc que la présence de solvant induit un effet légèrement négatif, de l'ordre de 15% sur la production d'acides gras volatils, tout en gardant des rendements supérieurs à 30% ce qui est en soit une valeur largement acceptable en tant que performance.

La présence de l'acide heptanoïque dans le bioréacteur engendre le même comportement métabolique qu'une accumulation excessive d'acides gras volatils dans le milieu de fermentation. En abaissant la concentration initiale en acide heptanoïque ou en choisissant un acide carboxylique comme solvant ayant une solubilité plus faible que celle de l'acide heptanoïque dans le milieu de culture, cela permettrait d'atteindre des rendements équivalents à ceux obtenus avec la culture témoin.

Pour valider cette solution, la demanderesse a effectué l'essai suivant.

Essai 3 : Comparaison de fermentation en présence ou non d'acide octanoïque.

On reproduit l'essai 2, avec les mêmes conditions de culture mais à partir de 50 g/L de matière sèche de déchets de restauration et en comparant cette fois les rendements obtenus lors d'une fermentation avec une addition initiale de 0,7 g/L d'acide octanoïque contre une expérience de fermentation témoin qui n'en contient pas.

On obtient en fin de fermentation un rendement de 0,3 g d'AGV/g de matière sèche dans le cas de la culture avec l'acide octanoïque et de 0,31 g d'AGV/g de matière sèche en ce qui concerne le culture témoin.

Les rendements sont donc équivalents et on conclut que la présence d'acide octanoïque, à sa solubilité maximale, ne perturbe pas la fermentation. La mise en œuvre d'un tel procédé implique non seulement la présence dans l'installation d'au moins un réacteur de fermentation 1 mais également au moins une colonne d'extraction 2, et au moins une, avantageusement deux, colonnes de distillation 6 et 12 ainsi que d'au moins un décanteur 8 et, dans un mode de réalisation avantageux, au moins un échangeur thermique 16. Ces organes sont connus en soi, leurs nombres et leurs dimensions étant adaptées au type de production.

Une telle installation comprend également, avantageusement, au moins un organe de stockage des produits issus de l'extraction. Des moyens de gestion et de commande, tels que des capteurs de température, des sondes de pH et/ou de redox, sont prévus. Par ailleurs, le suivi de l'activité des microorganismes est réalisé par des méthodes connues en soi, par exemple par le suivi analytique de la production de métabolites gazeux et liquides, des comptages par cytométrie en flux, des techniques de biologie moléculaire telles que les empreintes moléculaires ou les biopuces.