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Title:
METHOD FOR PREPARING A COMPOSITION CONTAINING AT LEAST AN INTERNAL DEHYDRATING PRODUCT OF A HYDROGENATED SUGAR
Document Type and Number:
WIPO Patent Application WO/2003/043959
Kind Code:
A1
Abstract:
The invention concerns a novel method for preparing a composition for internal dehydration of a hydrogenated sugar, characterized in that it comprises: a) a step which consists in distillation of a medium containing said internal dehydration product to obtain a distillate enriched with said product; b) optionally at least a subsequent step which consists in purifying the resulting distillate; c) a subsequent step which consists in bringing said distillate obtained at step a), optionally subjected to step b), in the presence of an agent capable of enhancing the stability of the internal dehydration product contained for the major part in the distillate, said agent not being in gaseous form; d) optionally a subsequent step which consists in forming the resulting composition for internal dehydration of a hydrogenated sugar. Said method enables in particular to obtain a stable isosorbide composition, characterized by its purity and/or its content of certain species, whether stabilizing or not.

Inventors:
FUERTES PATRICK (FR)
Application Number:
PCT/FR2002/003935
Publication Date:
May 30, 2003
Filing Date:
November 18, 2002
Export Citation:
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Assignee:
ROQUETTE FRERES (FR)
FUERTES PATRICK (FR)
International Classes:
C07B63/04; C07D307/20; C07D493/04; A23L27/30; (IPC1-7): C07B63/04; C07D493/04; C07D307/20
Domestic Patent References:
WO2000014081A12000-03-16
Foreign References:
US3160641A1964-12-08
Other References:
PATENT ABSTRACTS OF JAPAN vol. 1998, no. 03 27 February 1998 (1998-02-27)
Attorney, Agent or Firm:
Boulinguiez, Didier (65/67 rue de la Victoire, Paris Cedex 09, FR)
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Claims:
REVENDICATIONS
1. Procédé de préparation d'une composition de produit de déshydratation interne d'un sucre hydrogéné, caractérisé par le fait qu'il comprend : a) une étape de distillation d'un milieu contenant ledit produit de déshydratation interne en vue d'obtenir un distillat enrichi en ce produit, b) éventuellement, au moins une étape subséquente de purification du distillat ainsi obtenu, c) une étape subséquente de mise en présence du distillat obtenu lors de l'étape a) puis éventuellement soumis à l'étape b), avec un agent apte à améliorer la stabilité du produit de déshydratation interne majoritairement contenu dans le distillat, ledit agent n'étant pas sous forme gazeuse, d) éventuellement, une étape subséquente de mise en forme de la composition résultante de produit de déshydratation interne d'un sucre hydrogéné.
2. Procédé selon la revendication 1, caractérisé par le fait que l'agent mis en oeuvre au niveau de l'étape c) est choisi dans le groupe comprenant les agents réducteurs, les agents antioxydants, les agents capteurs d'oxygène, les agents de stabilisation à la lumière, les agents antiacides, les agents désactivateurs des métaux et les mélanges quelconques d'au moins deux quelconques de ces produits.
3. Procédé selon l'une ou l'autre des revendications 1 et 2, caractérisé par le fait que l'agent mis en oeuvre au niveau de l'étape c) est choisi dans le groupe comprenant les composés à base de bore, les composés à base de sodium, les composés à base de potassium, les composés à base de phosphore, les composés à base d'azote, les composés à base de soufre, les composés aromatiques, les composés contenant au moins une fonction alcool et les mélanges quelconques d'au moins deux quelconques de ces produits.
4. Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 3, caractérisé par le fait que l'agent mis en oeuvre au niveau de l'étape c) est <BR> <BR> utilisé à raison de 0,0001 à 2 %, , ces pourcentages étant exprimés en poids sec dudit agent par rapport au poids sec du produit de déshydratation interne de sucre hydrogéné majoritairement présent dans le distillat.
5. Procédé selon la revendication 4, caractérisé par le fait que l'agent est utilisé à raison de 0,001 à 2 %, de préférence de 0,002 à 1,5 % et encore plus préférentiellement de 0,003 à 1,5 %.
6. Procédé selon la revendication 5, caractérisé par le fait que l'agent est utilisé à raison de 0,005 à 1 %.
7. Procédé selon la revendication 6, caractérisé par le fait que l'agent consiste en borohydrure de sodium (NaBH4) ou en un agent antioxydant.
8. Procédé selon la revendication 4, caractérisé par le fait que l'agent est utilisé à raison de 0,0001 à 0,5 % de préférence de 0,0003 à 0,3 %.
9. Procédé selon la revendication 8, caractérisé par le fait que l'agent est utilisé à raison de 0,0003 à 0, 1 %.
10. Procédé selon la revendication 9, caractérisé par le fait que l'agent est utilisé à raison de 0,0003 à 0, 01 %.
11. Procédé selon l'une quelconque des revendications 9 et 10, caractérisé par le fait que l'agent consiste en un agent réducteur ou en un agent antiacide, l'agent antiacide étant de préférence choisi parmi les agents alcalins.
12. Procédé selon la revendication 11, caractérisé par le fait que l'agent est un sel de sodium.
13. Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 12, caractérisé par le fait que l'agent mis en oeuvre au niveau de l'étape c) présente une solubilité, dans l'eau à 20°C, au moins égale à 0,01 %, de préférence au moins égale à 0,1 %.
14. Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 13, caractérisé par le fait que l'étape a) de distillation est suivie d'une étape b) de purification, de préférence une étape b) de purification au cours de laquelle le distillat est traité, dans un ordre quelconque, par au moins un charbon actif et par au moins une résine, ionique ou non ionique.
15. Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 14, caractérisé par le fait qu'il comprend au moins une étape de concentration menée, en tout ou partie, antérieurement ou simultanément à l'étape c).
16. Composition contenant au moins un produit de déshydratation interne d'un sucre hydrogéné, caractérisée par le fait qu'elle contient de 0,0001 à 2 %, d'un agent choisi dans le groupe comprenant les agents réducteurs, les agents antioxydants, les agents capteurs d'oxygène, les agents de stabilisation à la lumière, les agents antiacides, les agents désactivateurs des métaux et des mélanges quelconques d'au moins deux quelconques de ces produits, ces pourcentages étant exprimés en poids sec dudit agent par rapport au poids sec du produit de déshydratation interne de sucre hydrogéné majoritairement présent dans ladite composition.
17. Composition selon la revendication 16, caractérisée par le fait qu'elle contient de 0,005 à 1 %, d'un agent consistant en borohydrure de sodium ou en un agent antioxydant.
18. Composition selon la revendication 16, caractérisée par le fait qu'elle contient de 0, 0003 à 0,1 %, d'un agent consistant en un agent réducteur ou en agent antiacide, l'agent antiacide étant de préférence choisi parmi les agents alcalins.
19. Composition contenant au moins un produit de déshydratation interne d'un sucre hydrogéné, caractérisée par le fait qu'elle contient de 0, 0001 à 1 % d'un élément choisi dans le groupe comprenant le bore, le sodium, le potassium, le phosphore, le soufre ou l'azote, ces pourcentages étant exprimés en poids sec dudit élément par rapport au poids sec du produit de déshydratation interne de sucre hydrogéné majoritairement présent dans ladite composition.
20. Composition selon la revendication 19, caractérisée par le fait qu'elle contient de 0,0001 à 0,01 % d'un élément choisi dans le groupe comprenant le bore, le sodium, le potassium, le phosphore, le soufre ou l'azote.
21. Composition contenant au moins un produit de déshydratation interne d'un sucre hydrogéné, caractérisée par le fait qu'elle est stable et qu'elle présente une pureté inférieure à 99, 8 %, en particulier une pureté comprise entre 98,0 et 99,7 % environ.
22. Composition selon l'une quelconque des revendications 16 à 21, caractérisée par le fait qu'elle présente une teneur en acide formique inférieure à 0,0005 % et une teneur en monoanhydrohexoses inférieure à 0, 005 %, ces pourcentages étant exprimés en poids sec par rapport au poids sec du produit de déshydratation interne de sucre hydrogéné majoritairement présent dans ladite composition.
23. Composition selon l'une quelconque des revendications 16 à 22, caractérisée en ce qu'il s'agit d'une composition d'isosorbide.
24. Composition selon l'une quelconque des revendications 16 à 23, caractérisée en ce qu'elle présente une stabilité d'au moins deux mois, de préférence d'au moins six mois, et encore plus préférentiellement d'au moins un an.
25. Composition selon l'une quelconque des revendications 16 à 24, caractérisée par le fait qu'elle présente un pH supérieur à 5, de préférence supérieur à 6 et plus préférentiellement compris entre 6,5 et 9,5 environ.
26. Composition selon la revendication 25, caractérisée par le fait qu'elle présente d'un pH compris entre 7 et 9 environ.
27. Composition selon l'une quelconque des revendications 16 à 26, caractérisée en ce qu'elle présente une matière sèche comprise entre 50 et 90 %, de préférence comprise entre 75 et 88 %.
28. Utilisation d'une composition selon l'une quelconque des revendications 16 à 27 ou obtenue selon l'une quelconque des revendications 1 à 15, dans la préparation de produits et mélanges, polymériques ou non, biodégradables ou non, destinés en particulier aux industries chimiques, pharmaceutiques, cosmétologiques ou alimentaires.
Description:
PROCEDE DE PREPARATION D'UNE COMPOSITION CONTENANT AU MOINS UN PRODUIT DE DESHYDRATATION INTERNE D'UN SUCRE HYDROGENE La présente invention a pour objet un nouveau procédé de préparation d'une composition contenant au moins un produit de déshydratation interne d'un sucre hydrogéné.

Elle concerne également l'utilisation de la composition ainsi préparée dans la préparation de produits ou mélanges, polymériques ou non, biodégradables ou non, destinés en particulier aux industries chimiques, pharmaceutiques, cosmétologiques ou alimentaires.

Enfin, la présente invention a également pour objet, en tant que produit nouveau susceptible d'tre obtenu selon ledit procédé, une composition du genre en question présentant des caractéristiques particulières, notamment en termes de stabilité, de pureté et/ou de teneur en certaines espèces, stabilisantes ou non.

Par « sucre hydrogéné » au sens de la présente invention, on entend en particulier : - les hexitols tels que, par exemple, le sorbitol, le mannitol, l'iditol et le galactitol, - les pentitols tels que, par exemple, l'arabitol, le ribitol et le xylitol, et les tétritols tels que, par exemple, l'érythritol.

Par « produit de déshydratation interne », on entend tout produit résultant, d'une manière quelconque, en une ou plusieurs étapes, de l'enlèvement d'une ou de plusieurs molécules d'eau au niveau de la structure interne originelle d'un sucre hydrogéné tel que ceux mentionnés ci-avant.

Il peut s'agir avantageusement de produits de déshydratation interne d'hexitols, en particulier de dianhydro hexitols ou « isohexides » comme l'isosorbide

(1,4-3, 6 dianhydro sorbitol), l'isomannide (1,4-3, 6 dianhydro mannitol) ou l'isoidide (1,4-3, 6 dianhydro iditol).

Parmi ces sucres hydrogénés doublement déshydratés, l'isosorbide est aujourd'hui celui pour lequel on développe, pour le moins on envisage, le plus d'applications industrielles. Celles-ci concernent notamment : - la préparation de 2-nitrate, 5-nitrate ou 2,5 dinitrate d'isosorbide, utiles dans le traitement thérapeutique de maladies, notamment cardiaques et/ou vasculaires-comme décrit dans le brevet US 4,371, 703, - la préparation de dérivés alcoylés, en particulier diméthylés, de l'isosorbide, utiles notamment comme solvants dans le cadre de la préparation de compositions pharmaceutiques ou cosmétologiques (brevet US 4,082, 881), voire comme principes actifs de compositions d'hygiène buccale (brevet EP 315 334). la préparation de dérivés d'isosorbide utilisables dans des compositions détergentes pour carburants (brevet EP 1 106 616), - la préparation de dérivés alcoyles ou alcénylés utilisables comme plastifiants de polymères, d'adhésifs ou d'encres (brevet WO 99/450060), la préparation de biphosphites particuliers utilisables comme agents stabilisants de polymères ou lubrifiants (brevet FR 2 757 517), la préparation d'articles à base d'alcool polyvinylique (brevet US 4,529, 666), de polyuréthannes (brevet US 4,383, 051), ou de polyesters contenant également des unités monomères de type « téréphthaloyle » (brevets US 3,223, 752 et US 6, 025, 061), la préparation de polycondensats comme décrit dans l'article de H. R. KRICHELDORF publié dans le Journal

of Macromolecular Science-REV. MACROMOL. CHEM. PHYS., C 37 (4), 599-631 (1997), la préparation de polycondensats biodégradables (brevet WO 99/45 054), la préparation de laques aqueuses (brevet US 4,418, 174) ou de compositions à action recouvrante et/ou colorante de surfaces (brevet US 5,766, 679).

Pour la majorité des applications précitées de l'isosorbide et autres produits de déshydratation interne de sucres hydrogénés, en particulier des autres isohexides, il est généralement requis d'appliquer un traitement de purification aux compositions résultant directement de l'étape de déshydratation proprement dite.

Ceci, du fait notamment que tout sucre hydrogéné soumis à une telle étape (par exemple le sorbitol) est susceptible, lors de ladite étape, d'tre transformé, outre en le produit de déshydratation recherché (par exemple l'isosorbide) en divers co-produits tels que : des isomères dudit produit recherché, par exemple des isomères de l'isosorbide tels que l'isomannide et l'isoidide, des produits moins déshydratés que le produit recherché ou que ses isomères, par exemple du sorbitan, du mannitan ou de l'iditan, des dérivés résultant de l'oxydation ou plus généralement de la dégradation des produits susmentionnés, ces dérivés pouvant inclure, par exemple lorsque le produit recherché est l'isosorbide, des co-produits de type déoxy monoanhydro hexitols, monoanhydro pentitols, monoanhydro tétritols, anhydro hexoses, hydroxyméthyl furfural, ou glycérine, des dérivés résultant de la polymérisation des produits susmentionnés, et/ou

des espèces fortement colorées, de nature mal définie.

Il convient de rappeler que d'une manière générale, tout ou partie de ces différentes catégories de co- produits ou impuretés sont générées peu ou prou lors de l'étape de déshydratation proprement dite du sucre hydrogéné et ce, indépendamment des conditions et précautions mises en oeuvre en pratique lors de ladite étape, et par exemple indépendamment : de la nature et de la forme de présentation du catalyseur acide de déshydratation utilisé (acide minéral, acide organique, résine cationique,...), ou de la quantité d'eau ou de solvant (s) organique (s) dans le milieu réactionnel initial, ou de la pureté de la composition de sucre hydrogéné, par exemple de sorbitol, utilisée comme matière première.

Différentes technologies ont été préconisées aux fins d'obtenir des compositions issues de ladite étape de déshydratation, par exemple des compositions d'isohexide (s), qui soient améliorées en termes de pureté et ce, de manière « directe » en jouant sur les conditions réactionnelles lors de ladite étape et/ou de manière « indirecte » en appliquant un ou plusieurs traitement (s) de purification après ladite étape.

Le brevet CA 1 178 288 rappelle en sa page 14, lignes 3-8 qu'il est recommandé de conduire la réaction de déshydratation proprement dite sous une atmosphère de gaz inerte pour éviter des réactions d'oxydation, notamment lorsque des températures et durées de réaction relativement importantes sont envisagées.

Le brevet US 4, 861, 513 décrit une réaction de déshydratation du sorbitol menée en présence simultanée de gaz inerte (azote) et d'un agent réducteur (hypophosphite

de sodium) en vue de la préparation de mélanges de polyols particuliers, lesquels présentent une faible teneur (10 à 26 %) en dianhydrosorbitol.

Pour sa part, le brevet GB 613,444 décrit l'obtention, par déshydratation en milieu eau/xylène, d'une composition d'isosorbide qui est ensuite soumise à un traitement. de distillation puis de recristallisation dans un mélange alcool/éther.

Un traitement de purification associant distillation et recristallisation dans un alcool aliphatique inférieur (éthanol, méthanol) est également recommandé récemment dans le brevet WO 00/14081. Ce document indique par ailleurs que dans le cas où la distillation est la seule étape de purification envisagée, il est avantageux de conduire ladite étape en présence de borohydrure de sodium.

Le passage situé page 11, lignes 13-21 dudit brevet décrit la distillation « en atmosphère inerte (argon) » d'une composition d'isosorbide préalablement mise en présence de borohydrure de sodium (NaBH4). Selon le tableau 1 de ce brevet, il apparaît que cette distillation permet d'augmenter la pureté du produit initial (« C- ISOS ») d'une valeur de 98,79 à 99,07 %.

D'autres auteurs ont également préconisé que l'étape de distillation soit menée en présence d'un composé boré, en particulier d'acide borique ou d'une résine anionique préalablement chargée en ions borate, comme décrit dans le brevet US 3,160, 641.

Les brevets US 4,408, 061 et EP 323,994 envisagent la mise en oeuvre de catalyseurs de déshydratation particuliers (respectivement un halogénure d'hydrogène gazeux et du fluorure d'hydrogène liquide), associés avantageusement à des acides carboxyliques comme co-

catalyseurs puis la distillation des compositions brutes d'isosorbide ou d'isomannide ainsi obtenues.

Le brevet US 4,564, 692 mentionne sans aucunement la détailler, la prépurification sur « échangeurs d'ions et/ou charbon actif » de compositions d'isosorbide ou d'isomannide puis, après concentration par évaporation et ensemencement de cristaux de l'isohexide recherché, la cristallisation dans l'eau de celui-ci.

Le brevet EP 380,402 revendique pour sa part la déshydratation de sucres hydrogénés en présence d'hydrogène sous pression et de catalyseurs particuliers à base d'une association entre le cuivre et un métal noble du Groupe VIII ou de l'or. Ces conditions sont présentées comme permettant de diminuer significativement la formation d'impuretés de nature polymérique lors de l'étape de déshydratation proprement dite.

Plus récemment, il a été décrit dans le brevet EP 915,091, la possibilité de diminuer encore avantageusement la genèse de tels polymères indésirables et ce, par mise en oeuvre de catalyseurs d'hydrogénation stables aux acides lors de l'étape de déshydratation.

Cependant, les documents précités ne s'intéressent pas spécifiquement aux questions de la stabilité dans le temps des compositions purifiées ainsi obtenues et devant tre commercialisées, en particulier de leur stabilité dans le temps dans des conditions classiques de température de stockage, i. e. généralement entre 0 et 40°C.

Ceci résulte du fait que l'isosorbide est généralement considéré, comme souligné en page 600 point 4. de l'article de H. R. KRICHELDORF susmentionné, comme un diol aliphatique particulièrement stable chimiquement et thermiquement.

A l'issue cependant d'une étude approfondie de ces questions, la Société Demanderesse a d'abord fait le double constat selon lequel : 1) non seulement le niveau de stabilité d'une composition telle qu'envisagée ici, par exemple une composition d'isosorbide, n'était pas corrélé à son niveau de pureté, 2) mais encore, la mise en oeuvre d'un agent comme l'azote gazeux ou le borohydrure de sodium telle que décrite dans l'art antérieur, i. e. au plus tard au moment de l'étape de distillation, ne permettait pas d'améliorer significativement cette stabilité.

Et c'est en poursuivant encore ses travaux que la Société Demanderesse a trouvé que de façon surprenante et inattendue, seule la mise en oeuvre a) d'agents stabilisants particuliers, en l'occurrence sous forme non gazeuse et b) à un moment particulier du procédé de préparation, en l'occurrence postérieurement à l'étape proprement dite de distillation, permettait d'atteindre ce but et en particulier de préparer des compositions d'isosorbide dont le comportement au stockage, pour le moins à température ambiante ou modérée, était amélioré.

Pour ces travaux, la Société Demanderesse a mis au point un test de stabilité au stockage à 40°C qui sera décrit ultérieurement et qui permet d'évaluer plus rapidement la stabilité de compositions qui, dans la réalité industrielle, sont généralement stockées à température plus faible, i. e. à la température ambiante.

En suite de quoi, la présente invention a pour objet un procédé de préparation d'une composition de produit de déshydratation interne d'un sucre hydrogéné, ledit procédé étant caractérisé par le fait qu'il comprend :

a) une étape de distillation d'un milieu contenant ledit produit de déshydratation interne en vue d'obtenir un distillat enrichi en ce produit, b) éventuellement, au moins une étape subséquente de purification du distillat ainsi obtenu, c) une étape subséquente de mise en présence du distillat obtenu lors de l'étape a), puis éventuellement soumis à l'étape b), avec un agent apte à améliorer la stabilité du produit de déshydratation interne majoritairement contenu dans le distillat, le dit agent n'étant pas sous forme gazeuse, d) éventuellement, une étape subséquente de mise en forme de la composition résultante de produit de déshydratation interne d'un sucre hydrogéné.

L'agent mis en oeuvre lors de l'étape c) subséquente à l'étape a) de distillation proprement dite (ci-après « l'agent d'amélioration ») peut tre de nature variée.

Conformément à la présente invention, il ne peut consister en un agent de nature gazeuse comme l'azote gazeux, en tous cas uniquement en un tel agent.

La Société Demanderesse a en effet constaté, comme il sera exemplifié par ailleurs, que le fait de stocker une composition d'isosorbide sous une atmosphère inerte tel que de l'azote gazeux sans y introduire un agent d'amélioration conforme à l'invention, ne permettait pas, en fin de compte, d'obtenir une composition d'isosorbide dont la stabilité dans le temps était véritablement améliorée en regard du mme produit stocké sous air.

Selon une première variante de l'invention, l'agent d'amélioration mis en oeuvre au niveau de l'étape c) précitée, est choisi dans le groupe comprenant les agents

réducteurs, les agents anti-oxydants, les agents capteurs d'oxygène, les agents de stabilisation à la lumière, les agents anti-acides, les agents désactivateurs des métaux et les mélanges quelconques d'au moins deux quelconques de ces produits.

L'ensemble de ces agents peuvent tre d'origine naturelle ou synthétique, de nature minérale ou organique.

Par « agents réducteurs » on entend tous les composés ayant des propriétés de donneur d'électron (s).

Ces composés peuvent correspondre à ceux décrits dans le chapitre intitulé « Réduction » en pages 687 à 716 Volume A22 de la 5ème édition de l'ouvrage « Ullmann's Encyclopedia of Industrial Chemistry » (1993) VCH Verlagsgesellschaft mbH, Weinheim (Allemagne).

Il peut s'agir notamment de composés à base de bore ou d'aluminium tels que les hydrures de bore ou d'aluminium décrits en pages 699-703 du chapitre précité et en particulier le borohydrure de sodium (NaBH4) ou l'aluminohydrure de lithium (LiAlH4).

La Société Demanderesse a découvert, comme il sera exemplifié par ailleurs, que contrairement à sa mise en oeuvre avant l'étape a) de distillation, la mise en oeuvre de NaBH4 au niveau de l'étape c) précitée, i. e après distillation, permettait d'obtenir une composition d'isosorbide dont la stabilité était significativement améliorée.

L'agent réducteur utilisé conformément à l'invention peut également consister en un composé à base de phosphore comme une phosphine ou un phosphite.

L'agent d'amélioration peut également tre choisi, comme indiqué ci-avant, parmi les agents anti-oxydants.

Par « agents anti-oxydants » on entend en particulier tous les composés aptes, de manière directe ou indirecte, à limiter voire empcher, quels que soient leurs modes

d'action, les phénomènes complexes d'oxydation, y compris d'autooxydation, de substances organiques d'origine naturelle ou synthétique, de nature monomérique ou polymérique.

Ces composés peuvent correspondre à ceux décrits dans le chapitre 1 intitulé « Antioxidants » de la 5ème édition de l'ouvrage « Plastics Additives Handbook » (2001) Carl Hanser Verlag, Münich (Allemagne) ou à tout mélange quelconque d'au moins deux quelconques de ces composés.

De tels composés peuvent agir selon l'un au moins des mécanismes décrits en page 10 à 19 dudit chapitre et peuvent présenter une structure chimique conforme à l'une de celles présentées dans le passage correspondant aux pages 97 à 139 dudit chapitre.

Il peut s'agir en particulier de composés à base d'azote, en particulier des amines, aromatiques ou non, contenant ou non par ailleurs au moins une fonction alcool.

Il peut s'agir notamment d'hydroxylamine, de morpholine, de leurs dérivés et/ou de l'un des composés décrits sous les codes « AO-7 », « AO-15 », « AO-16 », « AO-26 » à « AO-28 » et « AO-35 » à « AO-41 » du passage précité.

L'agent anti-oxydant utilisable comme agent d'amélioration au sens de l'invention peut également consister en un composé aromatique, azoté ou non, contenant ou non au moins une fonction alcool, et consister par exemple, en des composés phénoliques tels que l'hydroquinone, le phénol, les tocophérols et leurs dérivés respectifs et/ou en l'un des composés décrits dans le passage précité sous les codes « AO-1 » à « AO-42 ».

Il peut s'agir en particulier de 2,6-Di-tert. Butyl-4- methylphenol (BHT), d'hydroquinone, ou de mélanges de ceux-ci.

Par « tocophérols et dérivés » on entend notamment l'ensemble des produits décrits dans le brevet WO 99/33776 au nom de la Demanderesse, notamment au niveau du passage situé page 11, ligne 14 à page 12, ligne 11 dudit brevet.

Il peut s'agir avantageusement d'un composé constitué en tout ou partie d'a-tocophérol et notamment de vitamine E.

Par ailleurs l'agent d'amélioration utilisé conformément à l'invention peut tre constitué d'un composé anti-oxydant à base de phosphore ou de soufre tels que ceux décrits dans le chapitre précité de « Plastics Additives Handbook », par exemple sous les codes « PS-1 » à « PS-12 » et « TS-1 » à « TS-4 ».

Il peut notamment tre choisi dans le groupe comprenant les phosphites, les phosphonites, les sulfites, les sels d'esters d'acide thiodipropionique et leurs mélanges.

L'agent d'amélioration au sens de la présente invention peut également consister, comme indiqué précédemment, en un agent de stabilisation à la lumière ( « Light Stabilizer »). Cette définition inclut les composés décrits en page 141 à 425 du « Plastics Additives Handbook » précité, en particulier les composés à base ou non d'azote ou de soufre, aromatiques ou non, contenant ou non au moins une fonction alcool, qui y sont mentionnés, en particulier sous les codes « UVA-1 » à « UVA-27 » et HA (L) S-1 » à « HA (L) S-52 ».

L'agent d'amélioration peut également tre choisi parmi les agents anti-acides, cette définition incluant les composés décrits dans le chapitre intitulé « Acide Scavengers » en pages 485 à 510 de l'ouvrage « Plastics Additives Handbook » précité.

Cette définition inclut également les agents alcalins, en particulier ceux qui sont aptes à tre utilisés comme « tampons » en milieux neutres ou alcalins

et notamment dans des milieux présentant un pH de l'ordre de 7 à 9 environ.

Les agents alcalins peuvent notamment consister en composés, avantageusement en hydroxydes, carbonates, borates ou phosphates, de métaux alcalins et en particulier de sodium ou potassium.

Ces composés de sodium ou potassium peuvent, à titre d'exemple, tre choisis dans le groupe comprenant l'hydroxyde de sodium, l'hydroxyde de potassium, le carbonate de sodium, le carbonate de potassium, le métaborate de sodium, le phosphate disodique et les mélanges quelconques de ces produits.

Enfin, ledit agent améliorant peut avantageusement tre choisi parmi les agents désactivateurs des métaux, cette définition incluant les composés qualifiés de « Metal Deactivators » tels que décrits en page 18 et 113 dudit ouvrage mais également les composés décrits dans le chapitre intitulé « CHELATING AGENTS » en pages 764 à 795 Volume 5 de la 4'm'édition de l'ouvrage « KIRK-OTHMER ENCYCLOPEDIA OF CHEMICAL TECHNOLOGY » (1993) John Wiley & Sons, Inc.

Ces agents désactivateurs des métaux peuvent consister notamment en agents complexants ou chélatants des métaux d'origine naturelle, en particulier contenant au moins une fonction alcool, et notamment obtenus à partir de matières amylacées telles que les gluconates, glucoheptonates, phytates, lactates ou citrates.

La Société Demanderesse a notamment trouvé que ledit agent pouvait avantageusement tre apte à complexer ou chélater des métaux tels que le fer, le cuivre, le cobalt, le manganèse ou le nickel. Dans la pratique industrielle, en particulier lors des opérations de fabrication, de mise en forme et de stockage, il est difficile d'éviter toute contamination de métaux dans de telles compositions.

Selon une autre variante de l'invention, en particulier lorsque la composition du produit de déshydratation interne doit tre soumise à des contraintes réglementaires sévères, l'agent d'amélioration peut tre avantageusement choisi parmi les produits autorisés comme additifs alimentaires, en particulier ceux qualifiés de « anti-oxygènes », « correcteurs d'acidité » ou « séquestrants » au sens de la réglementation européenne, en particulier de la Directive 95/2/CE du Parlement Européen et du Conseil du 20 février 1995 et de ses modifications ultérieures.

L'agent d'amélioration peut alors notamment tre choisi dans le groupe comprenant l'acide ascorbique (vitamine C), l'acide érythorbique, l'acide lactique, l'acide citrique, l'acide gallique, les tocophérols, les dérivés (en particulier les sels) de l'ensemble de ces produits, le BHT, le butylhydroxyanisole (BHA) et les mélanges quelconques de ces produits.

L'agent d'amélioration peut tre mis en oeuvre au niveau de l'étape c) en de très faibles proportions, à savoir de l'ordre de 0,0001 % (1 ppm) à 2 %, ces pourcentages étant exprimés en poids sec d'agent d'amélioration par rapport au poids sec du produit de déshydratation interne de sucre hydrogéné alors majoritairement présent dans le distillat, par exemple de l'isosorbide alors présent dans ce milieu.

Selon une première variante du procédé selon l'invention, l'agent d'amélioration est utilisé au niveau de l'étape c) dudit procédé à raison de 0,001 à 2 %, de préférence de 0,002 à 1, 5 % et encore plus préférentiellement de 0,003 à 1,5 %.

La Société Demanderesse a notamment trouvé que ce taux d'introduction pouvait avantageusement se situer de 0,005 à 1 % par exemple lorsque l'agent d'amélioration

consistait en NaBH4 ou un agent anti-oxydant tel que BHT, morpholine, hydroxylamine, vitamine C, hydroquinone, erythorbate de sodium ou des composés décrits sous les codes « AO-18 » ou « PS-2 » dans la littérature précitée.

Selon une autre variante du procédé selon l'invention, l'agent d'amélioration est utilisé au niveau de l'étape c) dudit procédé à raison de 0,0001 (1 ppm) à 0,5%, de préférence de 0,0003 (3 ppm) à 0, 3 %.

La Société Demanderesse a notamment trouvé que ce taux d'introduction pouvait avantageusement se situer entre 0,0003 (3 ppm) et 0,1 % lorsque l'agent d'amélioration consistait en un agent réducteur comme NaBH4 ou en un agent anti-acide tel qu'un agent alcalin comme le métaborate de sodium ou le phosphate disodique.

Des taux aussi faibles en agent d'amélioration, par ex de 0, 0003 % (3 ppm) à 0,01 % (100 ppm) de NaBH4 ou d'un autre sel de sodium, peuvent notamment tre avantageusement mis en oeuvre aux fins de satisfaire en outre à des contraintes techniques et/ou réglementaires éventuellement existantes en fonction de l'application particulière à laquelle est destinée la composition stabilisée conforme à l'invention.

Dans le cadre du procédé selon l'invention, il convient de préciser que le milieu soumis à l'étape a) de distillation, peut tre de nature très variée, y compris en termes de matière sèche, de température et/ou de pureté en le produit de déshydratation recherché.

Il peut s'agir, selon une première variante, d'une composition d'isosorbide consistant en le milieu issu directement de la réaction de déshydratation proprement dite et présentant une pureté en produit recherché, par exemple en isosorbide, de l'ordre de 50 à 80 %.

Selon une autre possibilité, ladite composition peut, du fait notamment qu'elle résulte déjà d'une ou de plusieurs opérations antérieures de purification, notamment par distillation et/ou cristallisation, présenter une pureté en produit recherché, par exemple en isosorbide, supérieure à 80 %.

De manière avantageuse l'étape a) de distillation est suivie d'une étape b) de purification du distillat résultant.

Selon une première variante l'étape b) consiste en une étape de purification selon laquelle le distillat, généralement mis en solution, est traité avec au moins un moyen de purification choisi parmi les moyens de décoloration et les moyens d'échange ionique.

Par « moyens de décoloration », on entend notamment le charbon actif sous forme granulaire ou pulvérulente et les résines d'adsorption.

A titre d'exemple., on peut utiliser, seul ou en combinaison, du charbon actif granulaire comme le produit « CECA DC 50 », du charbon actif pulvérulent comme le produit « NORIT SX + » et/ou une résine comme celles dénommées « DUOLITE XAD 761 », « MACRONET MN-600 » ou « MACRONET MN-400 ».

Par « moyens d'échange ionique », on entend notamment les résines anioniques, faibles ou fortes, et les résines cationiques, faibles ou fortes.

A titre d'exemple, on peut utiliser, seule ou en combinaison, une résine anionique forte comme la résine « AMBERLITE IRA 910 » ou une résine cationique forte comme la résine « PUROLITE C 150 S ».

Le moyen d'échange ionique peut avantageusement comprendre au moins une résine anionique et au moins une résine cationique. De préférence, ce moyen est composé d'un lit mixte de résines anionique (s) et cationique (s) ou

d'une succession de résines cationique (s) puis anionique (s) ou d'une succession de résine (s) anionique (s) puis cationique (s).

De manière préférentielle, lors de l'étape b) du procédé conforme à l'invention, le distillat obtenu lors de l'étape a) est traité dans un ordre quelconque par au moins un charbon actif et par au moins une résine, ionique ou non ionique.

De manière très avantageuse, ledit distillat est traité d'abord par un charbon actif puis par au moins une résine puis de nouveau par un charbon actif.

Selon une autre variante du procédé selon l'invention, la Société Demanderesse a trouvé qu'il était particulièrement avantageux que la composition soumise à l'étape b) de purification présente déjà certaines caractéristiques en termes de teneur maximale en impuretés particulières, par exemple en acide formique et en espèces de type « monoanhydrohexoses ».

Elle a trouvé par ailleurs qu'une telle teneur pouvait notamment tre garantie en soumettant directement le distillat obtenu lors de l'étape a) à ladite étape b) de purification.

Le procédé selon l'invention peut donc tre caractérisé par le fait que le distillat soumis à ladite étape b) présente une teneur en acide formique inférieure à 0,002 % (20 ppm) et une teneur en monoanhydrohexoses inférieure à 0, 02 % (200 ppm), ces pourcentages étant exprimés en poids sec par rapport au poids sec du produit de déshydratation interne de sucre hydrogéné alors majoritairement présent dans ledit distillat, par exemple au poids sec d'isosorbide présent dans ledit distillat.

Le distillat peut notamment présenter une t-eneur en acide formique inférieure à 0,0005 % (5 ppm) et une teneur en monoanhydrohexoses inférieure à 0,005 % (50 ppm).

Selon une autre variante et de manière avantageuse, l'agent d'amélioration utilisé selon l'invention est mis en oeuvre directement après l'étape b) de purification et notamment, comme il sera exemplifié par ailleurs, introduit directement sur la solution aqueuse purifiée de produit de déshydratation interne issue de l'étape b), laquelle présente généralement une température au plus égale à 60°C.

Quel que soit le mode de fonctionnement du procédé objet de l'invention, la Société Demanderesse a également trouvé qu'il pouvait tre avantageux que tout ou partie de l'étape c), au cours de laquelle il y a présence de l'agent d'amélioration, se fasse au sein d'un milieu qui soit liquide et dont la température soit au moins égale à lah température de ramollissement ou de fusion du produit de déshydratation interne recherché (par exemple l'isosorbide) mais inférieure à 140°C environ.

Cette température peut, en particulier dans le cas de l'isosorbide, se situer entre 60 et 135°C.

Ces conditions améliorent la répartition homogène de l'agent d'amélioration au sein de la composition résultante, en particulier si celle-ci doit tre refroidie puis mise en forme conformément à l'étape d) facultative.

A ce titre, la Société Demanderesse pense qu'il peut tre avantageux que ledit agent d'amélioration présente une solubilité minimale dans l'eau et/ou dans le produit de déshydratation interne recherché.

En particulier, la présente invention peut tre également caractérisée par le fait que ledit agent d'amélioration présente une solubilité, dans l'eau à 20°C, au moins égale à 0,01 %, de préférence au moins égale à 0,1 %.

Après l'étape c) et comme indiqué précédemment, la composition de produit de déshydratation interne d'un

sucre hydrogéné obtenue selon l'invention peut tre mise en forme lors d'une étape d) ultérieure.

Cette étape peut consister en une opération de pastillage ou d'écaillage de la masse cristallisée ou « massé » résultant du refroidissement, notamment par contact sur une surface froide, de la composition issue de l'étape c).

L'étape d) de mise en forme peut, si on le souhaite, tre suivie d'une étape de broyage et/ou de tamisage et ce, avant toute étape de stockage et/ou d'ensachage de la composition ainsi obtenue.

Selon une autre variante, la composition de produit de déshydratation interne d'un sucre hydrogéné obtenue selon l'invention peut, après l'étape c), tre stockée en l'état, en particulier à l'état liquide ou pâteux, sans étape spécifique de mise en forme ultérieure.

La composition résultant du procédé selon l'invention peut par ailleurs avoir subi, à tout moment, une étape de concentration, en particulier une étape d'évaporation sous vide, ladite étape étant conduite dans les conditions les plus douces possible, notamment en termes de durée et de température.

Selon une première variante, ladite étape de concentration est menée en tout ou partie simultanément à l'étape c) conforme à l'invention.

Selon une autre variante, ladite étape de concentration est menée, en tout ou partie, antérieurement à l'étape c) conforme à l'invention, de préférence immédiatement avant ladite étape c).

Dans tous les cas, il est avantageux de mener ladite étape de concentration directement après l'étape b) de purification, dès lors que cette étape b) a été menée.

En suite de quoi, quel que soit le moment où une étape de concentration au moins a été opérée dans le cadre

du procédé conforme à l'invention, y compris donc antérieurement à l'étape c), ledit procédé permet de préparer une composition liquide stable de produit de déshydratation interne d'un sucre hydrogéné, en particulier une composition liquide stable d'isosorbide, dont la matière sèche (« MS ») est élevée, i. e. comprise entre 50 et 90 %, notamment comprise entre 75 et 88 %.

Cette MS peut notamment tre de l'ordre de 85 % environ.

L'ensemble des étapes du procédé selon l'invention, obligatoires ou facultatives, qui viennent d'tre décrites peuvent en outre, si on le souhaite, tre menées sous atmosphère inerte, y compris l'étape c) caractéristique de la présente invention et/ou toute étape ultérieure, notamment de mise en forme, de stockage ou d'ensachage.

En suite de quoi, on dispose d'un nouveau moyen apte à fournir une composition d'un produit de déshydratation interne d'un sucre hydrogéné, par exemple une composition d'isosorbide, dont la stabilité est améliorée, une telle stabilité étant requise quelles que soient les utilisations auxquelles on destine ladite composition et quelle que soit par ailleurs la pureté de ladite composition.

Il est remarquable de souligner que le procédé selon l'invention permet d'obtenir en particulier une composition du genre en question qui bien que présentant une pureté certes élevée mais non optimale, se révèle tre stable. Par « composition stable » au sens de la présente invention, on entend une composition qui, stockée dans une atmosphère non inerte pendant une durée d'au moins un mois et à une température de 40°C, présente à la fois une teneur en acide formique inférieure à 0,0005 % (5 ppm) et une teneur globale en monoanhydrohexoses inférieure à 0, 005 % (50 ppm), ces pourcentages étant exprimés en poids

sec par rapport au poids sec de ladite composition. Cette stabilité peut bien évidemment tre très significativement supérieure à 1 mois et atteindre au moins deux mois, de préférence au moins 6 mois et plus préférentiellement encore au moins un an ; ce qui signifie que dans des conditions de stockage habituelles, i. e. à température ambiante, les compositions selon l'invention pourront tre stockées pendant des durées significativement plus élevées que celles susmentionnées.

On dispose désormais, entre autres, d'un nouveau produit consistant en une composition d'isosorbide ou autre produit de déshydratation interne d'un sucre hydrogéné, qui est stable selon la définition qui vient d'tre donnée et qui, simultanément, présente une pureté inférieure à 99,8 %, se situant notamment entre 98,0 et 99,7 % environ.

De manière remarquable, ladite composition présente une stabilité d'au moins deux mois, de préférence d'au moins six mois, et encore plus préférentiellement d'au moins un an.

La Société demanderesse a notamment trouvé qu'une composition conforme à l'invention était tout particulièrement apte à présenter une telle stabilité dès lors qu'elle présentait un pH supérieur à 5, de préférence supérieur à 6 et notamment compris entre 6,5 et 9,5 environ.

Ceci, quelles que soient sa forme de présentation et sa matière sèche.

De manière particulièrement avantageuse, ladite composition présente un pH compris entre 7 et 9 environ ; la mesure du pH se faisant après ajustement de la matière sèche de ladite composition à une valeur de 40 % et ce, par tout moyen de dilution ou de concentration à la portée de l'homme de l'art.

La Société Demanderesse considère d'ailleurs comme nouvelles des compositions telles qu'envisagées ici, en particulier des compositions d'isosorbide, présentant simultanément une telle stabilité d'au moins deux mois et un tel pH, mesuré comme décrit précédemment, situé dans les gammes précitées.

La nouvelle composition selon l'invention peut également tre caractérisée par le fait qu'elle contient, en particulier, de 0,0001 à 2 % d'un agent d'amélioration tel que décrit précédemment, ces pourcentages étant exprimés en poids sec d'agent d'amélioration par rapport au poids sec du produit de déshydratation interne de sucre hydrogéné, par exemple l'isosorbide, majoritairement présent dans la composition.

Selon une première variante, ladite composition contient de 0,001 à 2 %, de préférence de 0,002 à 1,5 % et plus préférentiellement encore de 0,003 à 1,5 % d'un agent d'amélioration, celui-ci pouvant notamment consister en NaBH4 ou en un agent antioxydant.

Dans le cas de la mise en oeuvre d'un agent d'amélioration consistant en un composé boré tel que NaBH4 contenant 28, 6 % environ de bore, ladite composition pourra donc contenir de 0,00029 à 0,572 % environ de bore.

Ces pourcentages de bore seront plus élevés et atteindre 1 % environ si on utilise, à la place de NaBH4, un composé comme Li BH4 plus riche en bore (49,7 % environ).

Si l'on tient compte d'autres éléments tels que l'azote, le sodium, le potassium, le phosphore ou le soufre, susceptibles d'tre contenus peu ou prou dans les agents d'amélioration utilisés selon l'invention, leur présence dans la composition résultante pourra également tre très variable mais en tous cas sera généralement au plus égale à 1 % environ également.

Ce sera obligatoirement le cas lorsque, selon une seconde variante, la composition selon l'invention contiendra des taux encore plus faibles, i. e. de 0, 0001 à 0,5 %, de préférence de 0,0003 à 0,3 %, et notamment de 0,0003 à 0,1 %, d'un agent d'amélioration, celui-ci pouvant notamment consister en un agent réducteur (dont NaBH4) ou en un agent anti-acide (y compris un agent alcalin).

La Société Demanderesse considère d'ailleurs comme nouvelles des compositions telles qu'envisagées ici, en particulier des compositions d'isosorbide, qui contiennent de 0,0001 à 1 % d'un élément choisi dans le groupe comprenant le bore, le sodium, le potassium, le phosphore, le soufre ou l'azote, ces pourcentages étant exprimés en sec/sec de la mme façon que celle sus décrite pour les agents d'amélioration en tant que tels.

Ces compositions, notamment d'isosorbide, peuvent notamment contenir de 0,0001 à 0,01% d'un des éléments susmentionnés.

De telles compositions peuvent notamment tre utilisées pour la préparation de produits ou mélanges, polymériques ou non, biodégradables ou non, destinés aux industries chimiques, pharmaceutiques, cosmétologiques ou alimentaires.

La présente invention va tre décrite de façon encore plus détaillée à l'aide des exemples qui suivent et qui ne sont aucunement limitatifs.

EXEMPLE 1 Dans un réacteur agité double enveloppe, on introduit 1 kg d'une solution de sorbitol à 70 % de MS commercialisée par la Demanderesse sous l'appellation « NEOSORB 70/02 » et 7 g d'acide sulfurique concentré. Le mélange obtenu est chauffé sous vide (pression d'environ 100 mbars) pendant 5 heures de façon à éliminer l'eau

contenue dans le milieu réactionnnel initial et celle provenant de la réaction de déshydratation du sorbitol.

Le brut réactionnel est ensuite refroidi vers 100°C puis neutralisé avec 11,4 g d'une solution de soude à 50 %. La composition d'isosorbide ainsi neutralisée est ensuite distillée sous vide (pression inférieure à 50 mbars).

Le distillat brut d'isosorbide, légèrement coloré (couleur jaune claire) est ensuite mis en solution dans de l'eau distillée de façon à obtenir une solution à 40 % de MS.

Cette solution est ensuite percolée sur une colonne de charbon actif granulaire « CECA DC 50 » à une vitesse de 0,5 BV/h ( « Bed Volume » ou « Volume de lit »/heure).

La composition d'isosorbide décolorée ainsi obtenue est ensuite passée, à une vitesse de 2 BV/h successivement sur une colonne de résine cationique forte « PUROLITE C 150 S » puis une colonne de résine anionique forte « AMBERLITE IRA 910 ».

La solution d'isosorbide est ensuite directement concentrée sous vide. La masse fondue obtenue cristallise au refroidissement sous forme d'un « massé » de gros cristaux que l'on broyé ensuite pour obtenir une poudre de couleur blanche présentant une humidité de 0,3 %.

Ses teneurs en, respectivement, acide formique et monoanhydrohexoses sont inférieures à 0,0005 % (5 ppm), exprimées chacune en poids sec par rapport au poids sec de ladite composition.

20 g de ce massé d'isosorbide sont directement introduits dans un récipient en verre d'une contenance de 50 ml qui, après avoir été fermé hermétiquement, est placé dans une étuve maintenue à 40°C.

Après 1 mois de stockage dans ces conditions, la composition d'isosorbide présente une teneur en acide

formique de 1000 ppm et, une teneur en monoanhydrohexones de 7000 ppm environ.

Le « massé » d'isosorbide ainsi testé ne peut donc pas tre considéré comme stable, au sens de la présente invention.

EXEMPLE 2 Dans cet exemple, conforme à l'invention, on récupère une fraction de la solution d'isosorbide directement issue, après distillation, du traitement de passage sur charbon actif puis résines tel que décrit au niveau de EXEMPLE 1, solution dont la matière sèche et la pureté en isosorbide ont été mesurées.

Dès sa récupération, on introduit dans ladite fraction une quantité de NaBH4 correspondant à 0,005 % (50 ppm) en poids du poids d'isosorbide contenu dans ladite fraction (sec/sec) puis on opère directement l'étape de concentration et ce, dans les mmes conditions que celles décrites dans l'EXEMPLE 1.

Le massé obtenu directement après refroidissement présente des caractéristiques de pureté (99, 1 % environ) et de teneur en acide formique et monoanhydrohexoses qui sont logiquement du mme ordre que celles du massé obtenu lors de l'EXEMPLE 1.

Cependant, après 1 mois de stockage dans les mmes conditions que celles décrites à l'EXEMPLE 1, la composition d'isosorbide ainsi adjuvantée de NaBH4 après distillation, présente toujours des teneurs respectives en acide formique et monoanhydrohexoses inférieures à 5 ppm.

Cette composition peut donc tre considérée comme stable au sens de la présente invention.

Des mesures complémentaires ont d'ailleurs montré qu'après plus de 6 mois de stockage dans les mmes conditions, cette mme composition présentait encore une teneur en acide formique inférieure à 5 ppm et une teneur

en monoanhydrohexoses significativement inférieure à 50 ppm. En suite de quoi cette composition présente une stabilité d'au moins six mois au sens de l'invention.

EXEMPLE 3 Dans cet exemple, non conforme à l'invention, on récupère une fraction du brut réactionnel directement issu de l'étape de neutralisation tel que décrit dans l'EXEMPLE 1, brut réactionnel neutralisé dont la matière sèche et la pureté en isosorbide ont été mesurées.

Dès sa récupération, on introduit dans ladite fraction une quantité de NaBH4 correspondant à 0,02 % (200 ppm) de l'isosorbide contenu dans ladite fraction (sec/sec) puis on opère directement les étapes de distillation sous vide, de purification sur charbon actif puis résines, de concentration et de refroidissement telles que décrites au niveau de l'EXEMPLE 1.

Le massé obtenu directement après refroidissement présente des caractéristiques de pureté et de teneur en acide formique et monoanhydrohexoses qui sont du mme ordre que celles du massé obtenu lors de l'EXEMPLE 2.

Cependant, après 1 mois de stockage dans les mmes conditions que celles décrites dans l'EXEMPLE 1, la composition d'isosorbide ainsi obtenue présente une teneur en acide formique de 1200 ppm et une teneur en monoanhydrohexoses de 5000 ppm environ.

Cet exemple montre que la mise en oeuvre d'un produit comme NaBH4 avant l'étape de distillation proprement dite ne permet pas, en fin de compte, de conférer à la composition d'isosorbide résultante un caractère de stabilité, au sens de la présente invention.

EXEMPLE 4 Dans cet exemple, non conforme à l'invention, on obtient un massé dans les mmes conditions que celles de l'EXEMPLE 1 si ce n'est que l'ensemble des étapes

postérieures à l'étape b) de purification sont menées en atmosphère inerte, sous azote.

Le massé présente des caractéristiques de pureté et de teneur en acide formique et monoanhydrohexoses qui sont du mme ordre que celles du massé obtenu dans l'EXEMPLE 1.

Cependant, après 1 mois de stockage dans les mmes conditions que celles de l'EXEMPLE 1, la composition d'isosorbide ainsi obtenue présente une teneur en acide formique de 700 ppm et en monoanhydrohexoses de 6000 ppm environ.

Cet exemple montre que la seule mise en oeuvre d'azote gazeux et ce, mme après l'étape de distillation, ne permet pas, en fin de compte, de conférer à la composition d'isosorbide résultante un caractère de stabilité, au sens de la présente invention.

EXEMPLE 5 Dans cet exemple, conforme à l'invention, on opère comme décrit dans l'EXEMPLE 2, si ce n'est que : 1) après son passage sur charbon actif puis résines, le distillat est traité avec 5 % (sec/sec) de charbon actif en poudre « NORIT SX + » à 20°C pendant 1 heure, et, 2) on introduit directement dans le distillat ainsi traité, avant concentration, 50 ppm de respectivement NaBH4, morpholine, BHT ou vitamine C.

Chacun des quatre massés obtenus directement après les étapes de concentration et refroidissement a été stocké dans les mmes conditions que celles décrites dans l'EXEMPLE 1.

Après 1 ou 2 mois de stockage à 40°C, aucun de ces quatre produits n'a vu sa teneur en acide formique atteindre la valeur de 5 ppm ni sa teneur en monoanhydrohexoses atteindre la valeur de 50 ppm.

De manière remarquable, des tests menés pendant 6 mois et plus dans les mmes conditions sur les massés issus des distillats traités par NaBH4 ou morpholine ont par ailleurs montré que cette stabilité pouvait tre maintenue au moins pendant cette durée.

On dispose ainsi de compositions d'isosorbide présentant une stabilité d'au moins deux mois, en particulier d'au moins six mois.

EXEMPLE 6 On prépare une solution décolorée et purifiée d'isosorbide comme décrit au niveau de l'EXEMPLE 1.

Cette solution est, après passage sur résine cationique forte puis résine anionique forte, directement concentrée sous vide et ce, jusqu'à une matière sèche de 85 % environ.

Le pH de cette composition d'isosorbide, mesuré après ajustement de sa matière sèche à une valeur de 40 % par dilution dans l'eau distillée, est de l'ordre de 5.0.

Il a alors été constaté, lors d'un test de stockage effectué comme décrit précédemment à 40°C, qu'une telle composition ne pouvait pas tre considérée comme stable au sens de la présente invention.

On prépare des compositions d'isosorbide conformes à l'invention par introduction, dans une solution d'isosorbide décolorée, purifiée et concentrée à 85 % telle que décrite ci-avant et dès après l'étape de concentration, de quantités faibles d'agents d'amélioration consistant respectivement en : -0, 0002 % (2 ppm) de NaBH4, ou -0, 0010 % (10 ppm) de NaBH4, ou - 0, 0005 % (5 ppm) de NaOH, ou - 0, 0012 (12 ppm) de NaBO2, ou - 0, 0015 (15 ppm) de Na2HP04.

Le pH des compositions ainsi obtenues varie de 6, 6 à 8,6 environ.

La Société Demanderesse a alors observé, lors de tests de stockage effectués à 40°C comme décrit précédemment, que l'ensemble de ces compositions pouvaient non seulement tre considérées comme stables au sens de la présente invention mais encore que cette stabilité était d'au moins deux mois.

Il a d'ores et déjà été vérifié au niveau de certaines desdites compositions que cette stabilité était d'au moins trois mois, voire six mois ou un an.

En suite de quoi on constate que la mise en oeuvre de très faibles quantités d'agents d'amélioration, i. e. au plus égales à 0,1 % (sec/sec), notamment comprises entre 0,0001 % (1 ppm) et 0,01 % (100 ppm) et y comprises inférieures à 0,005 % (50 ppm), permettait de disposer d'un moyen simple et peu coûteux de stabilisation de compositions du genre en question, ce moyen étant par ailleurs généralement apte à répondre aux contraintes techniques et/ou réglementaires auxquelles peuvent tre soumises lesdites compositions. Sans vouloir tre liée par une quelconque théorie, la Société Demanderesse considère que l'effet engendré par une telle mise en oeuvre sur le pH desdites compositions peut, directement ou non, jouer, au moins partiellement, un rôle dans l'augmentation de la stabilité desdites compositions, en tous cas de leur stabilité spécifique à température ambiante ou modérée (40°C).