Login| Sign Up| Help| Contact|

Patent Searching and Data


Title:
PHOTO-CROSSLINKABLE ANTIFOULING COMPOSITIONS, FILMS OBTAINED FROM SAID COMPOSITIONS, AND CORRESPONDING USES
Document Type and Number:
WIPO Patent Application WO/2010/043800
Kind Code:
A1
Abstract:
The invention relates to photo-crosslinkable antifouling compositions, in particular antibacterial, antifungal and anti-algae ones, which include the combination of at least one telechelic oligoisoprene of a particular formula with an agent for crosslinking said oligoisoprene. The antifouling film is obtained by applying a thin layer of such a liquid composition on a substrate and is crosslinked at room temperature by exposure to visible and/or UV radiations. The film can be used for preventing the occurrence of a biofilm on any surface in a humid or aqueous environment, and can be used as an additive for preparing materials with a view to imparting bacteriostatic and/or bactericidal properties thereto.

Inventors:
BUNEL CLAUDE (FR)
CAMPISTRON IRENE (FR)
HELLIO CLAIRE (FR)
JELLALI RACHID (FR)
LAGUERRE ALBERT (FR)
MOUGET JEAN-LUC (FR)
PILARD JEAN-FRANCOIS (FR)
Application Number:
PCT/FR2009/051924
Publication Date:
April 22, 2010
Filing Date:
October 08, 2009
Export Citation:
Click for automatic bibliography generation   Help
Assignee:
CENTRE NAT RECH SCIENT (FR)
UNIV MAINE (FR)
BUNEL CLAUDE (FR)
CAMPISTRON IRENE (FR)
HELLIO CLAIRE (FR)
JELLALI RACHID (FR)
LAGUERRE ALBERT (FR)
MOUGET JEAN-LUC (FR)
PILARD JEAN-FRANCOIS (FR)
International Classes:
C09D4/00; C09D123/22
Foreign References:
US5171760A1992-12-15
US5948863A1999-09-07
US4977220A1990-12-11
US5576388A1996-11-19
EP1127925A12001-08-29
Attorney, Agent or Firm:
LAGET, Jean-Loup (FR)
Download PDF:
Claims:
REVENDICATIONS

1. Composition antisalissures, notamment antibactérienne, antifongique et/ou antialgue, photoréticulable

caractérisée en ce qu'elle comprend l'association d'au moins un oligoisoprène téléchélique de formule générale (I) :

formule (I) ou un tel oligoisoprène (I) partiellement hydrogéné, de formule (II)

formule (II) ou d'un composé de formule (I) partiellement époxydé, de formule (III)

formule (III) formules dans lesquelles :

- n est un nombre entier compris entre 5 et 100, de préférence entre 8 et 70

- m et p sont des nombres entiers, inférieurs à n, de préférence tels que m<p<n

- Ri est un groupement choisi parmi : OH, alcoxy en Ci à Ci2, aryloxy, acryloyle, -N R3R4 avec R3 étant H ou un alkyle linéaire en C1-C12 et R4 étant H ou un alkyle linéaire - R2 étant un groupement choisi parmi : OH, acryloyle, -N R5 R6 ou -N+R5 R6 R7 avec R5 et R6 identiques ou différents étant choisis parmi : H, alkyle, hydroxyalkyle, cyanoalkyle et halogénoalkyle en Ci à Ci2, R7 étant un alkyle linéaire en C6 à Ci5, et d'au moins un agent de réticulation dudit oligoisoprène téléchélique.

2. Composition selon la revendication 1 , caractérisée en ce que l'oligoisoprène est sous forme liquide à température comprise entre 5 et 35 0C.

3. Composition selon la revendication 1 ou 2, caractérisée en ce qu'elle comprend également un agent diluant réactif photoréticulable.

4. Composition selon la revendication 1 , caractérisée en ce qu'elle consiste exclusivement en l'association d'au moins ledit oligoisoprène téléchélique de formule (I), (II) ou (III) et d'au moins un agent de réticulation dudit oligoisoprène téléchélique.

5. Composition selon les revendications 1 à 3, caractérisée en ce qu'elle renferme en outre des constituants ne participant pas à la photoréticulation, tels que des colorants, des pigments, des principes actifs, des particules métalliques, des particules magnétiques, des agents de renfort.

6. Film antisalissures, caractérisé en ce qu'il est obtenu par application d'une couche mince d'une composition liquide selon l'une quelconque des revendications précédentes sur un support et réticulé sous l'action des rayonnements visibles et/ou ultraviolets.

7. Film selon la revendication 6, caractérisé en ce qu'il présente des propriétés biocides ou biostatiques à rencontre notamment des bactéries, champignons, microalgues et/ou macroalgues.

8. Support revêtu d'un film selon l'une quelconque des revendications 6 ou 7, caractérisé en ce que l'épaisseur totale du film est comprise entre 10 μm et 500 μm environ.

9. Utilisation du film antisalissures selon les revendications 6 ou 7, ou du revêtement selon la revendication 8, pour la protection de type antifouling d'un support immergé en eau douce ou marine, notamment des coques de navire, pour inhiber l'apparition d'un biofilm sur des instruments médicaux, cathéters ou implants, sur des parois en contact avec un milieu aqueux ou dans un environnement humide, notamment des revêtements de sol, des parois murales, de canalisation, ou des tours de refroidissement.

10. Utilisation d'une composition selon l'une quelconque des revendications 1 à 5, en tant qu'additif dans la préparation de matériaux, en vue de leur conférer des propriétés bactériostatiques et/ou bactéricides.

1 1. Utilisation selon la revendication 10, dans le domaine médical, en particulier pour la fabrication d'instruments médicaux, de biomatériaux, de cathéters, de prothèses, d'implants.

12. Utilisation selon la revendication 10, pour la fabrication de revêtements, de contenants et d'emballages, notamment dans le domaine agro-alimentaire.

Description:
Compositions antisalissures photoréticulables, films obtenus à partir de ces compositions et utilisations correspondantes

La présente invention concerne des compositions antisalissures et plus particulièrement antibactériennes, antifongiques et antialgues, photoréticulables, les films obtenus à partir de ces compositions ainsi que l'utilisation de ces films notamment pour la protection antifouling de surfaces immergées en milieu d'eau douce et en milieu marin.

Le phénomène de fouling correspond à la colonisation spontanée et à l'accumulation de microorganismes, d'algues et d'animaux sur des surfaces immergées pendant une durée variable en milieu d'eau douce ou d'eau de mer. Le fouling constitue une nuisance importante, en particulier pour les navires, car en détériorant la surface des coques, il conduit à une augmentation des coûts d'entretien et offre une résistance à l'avancement du navire induisant une surconsommation de carburant et une diminution de la vitesse.

Pour lutter contre ce phénomène, des peintures incorporant du tributylétain, biocide très efficace, ont été utilisées depuis plusieurs années. Malheureusement, cette molécule et ses produits de dégradation, relargués dans le milieu marin, affectent gravement les écosystèmes, ce qui a entraîné leur interdiction totale à partir de 2008. En outre ces résidus, dont l'étain, persistent dans les sédiments des ports et des sites d'immersion des boues de dragage.

En remplacement du tributylétain, un certain nombre de produits a priori moins toxiques ont été utilisés : il s'agit pour la plupart de molécules biocides de faible masse molaire telles que des molécules halogénées, par exemple des dérivés chlorés (commercialisés sous les noms : Seanine 21 1 , Kathon 5287, Dichlofluanid, Daconil, Thiodan, Diuron...), des dérivés à base de métaux comme le zinc ou le cuivre (Zinc pyrithione, Ziram, Dithane...) ou des dérivés hétérocycliques azotés (Irgarol 1051 ) qui sont incorporés dans la matrice du revêtement.

Ces molécules sont cependant peu à peu libérées dans le milieu aquatique, conduisant ainsi par accumulation à une certaine toxicité pour l'environnement. Le programme européen REACH encourage l'abandon de l'ajout de tout produit organique (de type herbicide ou pesticide tels que les dérivés décrits ci-dessus) dans les formulations de peintures antifouling. En outre, des peintures à base de Silicone ont été développées, démontrant certes une efficacité dans le domaine de l'antifouling, mais d'application limitée, principalement en raison de leur coût de fabrication élevé.

Un but de la présente invention est de proposer des molécules qui ne soient pas des additifs, mais des constituants mêmes du revêtement antifouling.

Plus récemment des polymères de type polyuréthane à activité biocide ont été mis au point. Cependant, ces polymères sont obtenus par réaction des oligoisoprènes hydroxy téléchéliques avec des isocyanates. Outre la toxicité reconnue de ces derniers, la réaction de polymérisation nécessite l'addition de catalyseurs stanniques, prohibés pour des applications antifouling. Enfin, la mise en œuvre est plus délicate et de ce fait présente un inconvénient majeur pour une utilisation industrielle.

Un autre but de la présente invention est de mettre au point des précurseurs de polymères n'exigeant pas de réaction complexe pour fabriquer le revêtement polymère, de mise en œuvre simple et rapide, pouvant être effectuée sur site.

Les inventeurs ont découvert que des films polymères à propriétés antisalissures (antifouling) pouvaient être préparés à partir de compositions photoréticulables à base de certains oligoisoprènes téléchéliques.

A cet effet la présente invention propose une composition antisalissures, notamment antibactérienne, antifongique et/ou antialgue, photoréticulable

caractérisée en ce qu'elle comprend l'association

d'au moins un oligoisoprène téléchélique de formule générale (I) :

formule (I)

ou un tel oligoisoprène (I) partiellement hydrogéné, de formule (II)

formule (II)

ou d'un composé de formule (I) partiellement époxydé, de formule (III)

formule (III)

formules dans lesquelles :

- n est un nombre entier compris entre 5 et 100, de préférence entre 8 et 70

- m et p sont des nombres entiers, inférieurs à n, de préférence tels que p<m<n

- Ri est un groupement choisi parmi : OH, alcoxy en Ci à Ci 2 , de préférence en Ci à C 8 (par exemple méthyloxy, éthyloxy ou octyloxy) aryloxy (par exemple phényloxy), acryloyle, -N R 3 R 4 avec R 3 étant H ou un alkyle linéaire en CrCi 2 et R 4 étant H ou un alkyle linéaire en CrCi 2

- R 2 étant un groupement choisi parmi : OH, acryloyle, -N R 5 R 6 ou -N + R 5 R 6 R 7 avec R 5 et R 6 identiques ou différents étant choisis parmi : H, alkyle, hydroxyalkyle, cyanoalkyle et halogénoalkyle en Ci à Ci 2 , R 7 étant un alkyle linéaire en C 6 à Ci 5 ,

et d'au moins un agent de réticulation dudit oligoisoprène téléchélique.

L'oligoisoprène selon l'invention se présente avantageusement sous forme liquide à température ambiante, à savoir, comprise de préférence entre 5 et 35°C (ou plage de température d'utilisation possible).

Cet oligoisoprène peut être préparé à partir de caoutchouc naturel ou synthétique, présentant l'avantage de posséder des microstructures modifiables chimiquement de manière contrôlée. Son squelette de base est le cis-1 ,4-polyisoprène, linéaire, obtenu à partir de composés non toxiques (caoutchouc naturel). Ce cis-1 ,4-polyisoprène est avantageusement de fonctionnalité égale à 2.

Ainsi, il est apte à être étalé sur un support en une couche de faible épaisseur, et, en présence de l'agent de réticulation, à polymériser sous l'action de rayonnements visibles et/ou ultra violets, en formant un film souple.

Il a été découvert qu'une telle composition présente des propriétés biostatiques, c'est- à-dire inhibant la prolifération des organismes vivants sur ladite surface, ou biocides, à savoir permettant la destruction d'éventuels organismes biologiques en contact avec la surface du support.

L'agent de réticulation est présent en des proportions "catalytiques", c'est à dire dans les proportions allant de préférence jusqu'à 5% en poids de ladite composition.

Selon un premier mode de réalisation de l'invention, en vue d'ajuster la viscosité de la composition selon l'invention et permettre un bon étalement sur le support, cette dernière peut comprendre également un agent diluant réactif photoréticulable, avantageusement dans les mêmes conditions que l'oligoisoprène. Des exemples d'agents diluants sont le TMPO (2-éthyl-2-(hydroxyméthyl) oxétane) et le HDDA (hexane diol diacrylate). Cet agent diluant réactif permet une augmentation substantielle de la réactivité, c'est à dire de la vitesse de polymérisation ce qui diminue le temps et l'énergie nécessaire à la réalisation d'un revêtement. En outre, cet agent diminue fortement la viscosité de la formulation ce qui facilite son application sur la surface à traiter. Il est présent dans des proportions allant de préférence jusqu'à 40 % en poids de la composition selon l'invention.

Selon un second mode de réalisation de l'invention, la composition ne renferme pas d'agent diluant réactif et consiste exclusivement en l'association d'au moins ledit oligoisoprène téléchélique linéaire de formule (I), (II) ou (III) et d'au moins un agent de réticulation dudit oligoisoprène téléchélique.

Cependant, la composition peut renfermer en outre des constituants "neutres", c'est à dire ne participant pas à la photoréticulation, tels que des colorants, des pigments, des principes actifs, des particules métalliques, des particules magnétiques, des agents de renfort. La présente invention concerne aussi un film antisalissures, caractérisé en ce qu'il est obtenu par application d'une couche mince de la composition liquide telle que décrite ci-dessus, sur un support et réticulé sous l'action de rayonnements visibles et/ou ultraviolets. Ce rayonnement peut être fourni par une lampe à émission continue ou discontinue, émettant à des longueurs d'ondes comprises entre 200nm et 800nm environ.

Les films ainsi obtenus sont transparents ou translucides, pouvant être colorés par adjonction de pigments. Par ailleurs ils peuvent être souples (élastiques) ou rigides en fonction de la quantité et de la nature du diluant utilisé. La rugosité de surface des films peut être contrôlée par la maîtrise de la vitesse de réticulation, notamment au moyen du type de lampe utilisée, en réglant le taux de dilution et la viscosité. En effet plus la vitesse de réticulation est élevée, plus le film formé présente une rugosité importante.

Le film obtenu présente de manière surprenante des propriétés biocides ou biostatiques à rencontre notamment des bactéries, champignons, microalgues et/ou macroalgues, et ceci quel que soit le degré de rugosité de sa surface. Un tel film peut ainsi revêtir des surfaces destinées à être immergées, telles que des coques de navires.

La présente invention concerne également tout support revêtu d'un film selon la présente invention, l'épaisseur totale de ce film étant inférieure au millimètre, et de préférence comprise entre 10 μm et 500 μm.

Ainsi le film selon l'invention peut être avantageusement utilisé pour la protection de type antifouling d'un support immergé en eau douce ou marine, notamment des coques de navire, pour inhiber l'apparition d'un biofilm sur des instruments médicaux, cathéters ou implants, sur des parois en contact avec un milieu aqueux ou dans un environnement humide, telles que des surfaces de revêtements de sol, des parois murales, de canalisations, des appareils immergés (notamment des appareils d'optique immergés) ou encore des tours de refroidissement. Cette liste n'étant pas exhaustive.

La présente invention concerne également l'utilisation de la composition antisalissures décrite ci-dessus, en tant qu'additif dans la préparation de matériaux, en vue de leur conférer des propriétés bactériostatiques et/ou bactéricides ; ou dans le domaine médical, en particulier pour la fabrication d'instruments médicaux, de biomatériaux, de cathéters, de prothèses, d'implants ; ou pour la fabrication de revêtements, de contenants et d'emballages, notamment dans le domaine agro-alimentaire.

La présente invention va être décrite plus en détail et illustrée par les exemples non limitatifs ci-après.

Exemples :

I. Synthèses d'oligoisoprènes photoréticulables

La synthèse des précurseurs photoréticulables se fait en plusieurs étapes. Dans un premier temps, la dégradation contrôlée du cis-1 ,4-polyisoprène 100 % linéaire, de fonctionnalité égale à 2, donne accès à des oligoisoprènes carbonyltéléchéliques de masse molaire moyenne en nombre et de structure chimique bien définies. Ensuite, plusieurs modifications chimiques sur ces oligomères donnent les différents précurseurs photoréticulables.

Tous les produits synthétisés sont caractérisés par RMN 1 H, RMN 13 C, IRTF et Chromatographie d'Exclusion Stérique.

Voie n°1 :

1.1. Modifications chimiques du cis-1 ,4-polyisoprène carbonyltéléchélique (PICT)

1.1.1. Exemples 1 à 4 : réduction des extrémités aldéhyde et cétone : synthèse du cis- 1 ,4-polyisoprène hydroxytéléchélique (PIHT) :

Dans un tricol muni d'un réfrigérant et d'une agitation magnétique, le PICT dissous dans du THF (0,07 mol / L) est ajouté goutte à goutte à une solution de borohydrure de sodium (NaBH 4 ) dans le THF (0,3 mol / L). Le mélange réactionnel est ensuite chauffé à 60 0 C. Après 6h, on laisse refroidir et on hydrolyse avec 20 g de glace dissous dans 20 mL de THF, versés goutte à goutte à l'aide d'une ampoule à addition. Après un lavage avec une solution saturée de chlorure de sodium (NaCI), la phase organique est séchée avec du MgSO 4 , filtrée et concentrée à l'évaporateur rotatif. Le produit obtenu est ensuite séché sous vide.

Les conditions opératoires et les rendements (Rd) obtenus sont présentés dans le tableau 1.

TABLEAU 1

La RMN 1 H du produit obtenu (PIHT) donne :

De masse molaire en nombre comprise entre 700 et 5000, n étant compris entre 9 et 65

1.1.2. Exemple 5 : Hydrogénation du PIHT : synthèse du cis-1 ,4-polyisoprène hydrogéné (PIHTH)

Dans un dispositif d'hydrogénation catalytique, on introduit 2 g de PIHT obtenu selon l'un des exemples 1 à 4, dissous dans 50 mL d'acétate d'éthyle et 500 mg de palladium supporté sur charbon (Pd/C). Le mélange réactionnel est soumis à une agitation mécanique sous pression d'hydrogène (3 bars). La durée et la température de la réaction ont été variées afin d'obtenir des taux d'hydrogénation différents (jusqu'à 83 % environ). Le palladium est ensuite séparé par filtration, la solution est concentrée à l'évaporateur rotatif et le produit final est séché sous vide. Le rendement obtenu est de 75%.

Le produit obtenu est caractérisé par RMN 1 H :

Voie n°2 :

1.1.3. Exemples 6 à 9 : Synthèse du cis-1 ,4- polyisoprène aminocarbonyltéléchélique à partir du PICT L'amination réductrice du PICT est réalisée de façon sélective sur la fonction aldéhyde uniquement.

Dans un tricol muni d'une agitation magnétique et d'un réfrigérant et sous atmosphère inerte, on introduit le PICT en solution dans le dichlorométhane (0,03 mol / L) et l'aminé (2,1 équivalents). Puis, le triacétoxyborohydrure de sodium (NaBH(OAc) 3 ) (2,1 équivalents) est ajouté à la solution. Après 24 h à température ambiante, le mélange est lavé avec une solution de soude (NaOH, 1 N). La phase organique est ensuite séparée, séchée avec du MgSO 4 et le solvant évaporé.

Les conditions opératoires et les rendements obtenus sont présentés dans le tableau 2.

TABLEAU 2

Les produits obtenus sont par exemple :

Aminé utilisée Produit obtenu

1.1.4. Exemples 10 à 13 : Réduction des fonctions carbonyle des oligoisoprènes aminocarbonyltéléchéliques

Dans un tricol sous atmosphère inerte, une solution éthérée d'alumino hydrure de lithium (LiAIH 4 ) à 1 mmol / ml_ (2 équivalents par mole de polymère) est diluée dans 10 ml_ d'éther sec. Ensuite, l'oligoisoprène aminocarbonyltéléchélique dissous dans l'éther anhydre (0,01 mol / L) est additionné goutte à goutte. Après 6h sous agitation et à température ambiante, l'excès d'alumino hydrure de lithium est éliminé par hydrolyse et le produit est extrait au dichlorométhane. Enfin, la phase organique est séparée, séchée avec du MgSO 4 et le solvant évaporé à l'aide de l'évaporateur rotatif.

Les détails opératoires et les rendements (Rd) obtenus sont regroupés dans le tableau 3.

TABLEAU 3

On obtient notamment :

(4) (5)

1.1.5. Exemples 14 et 15 : Synthèse du α-propyl amino, ω-amino dihydroxyéthyle cis- 1 ,4-polyisoprène à partir de l'oligoisoprène (2)

Dans un tricol sous atmosphère inerte et muni d'une agitation magnétique, on introduit l'oligoisoprène (2) dissous dans le dichlorométhane (0,022 mol / L) et la diéthyl aminopropylamine (2,1 équivalents). Ensuite, le triacétoxyborohydrure de sodium (2,1 équivalents) et l'acide acétique glacial (1 équivalent) sont ajoutés. La réaction est poursuivie pendant 24 h à température ambiante. Enfin, le mélange réactionnel est lavé avec une solution de soude (1 N) et la phase organique séparée, séchée sur sulfate de magnésium, filtrée et concentrée à l'évaporateur rotatif.

Les détails opératoires sont présentés dans le tableau 4.

TABLEAU 4

La RMN 1 H donne

11.2.6. Exemples 16 à 18 : Époxydation partielle des oligoisoprènes téléchéliques

Quel que soit l'oligomère téléchélique à époxyder, le mode opératoire reste le même. La quantité de mCPBA nécessaire est calculée en utilisant l'équation suivante :

m mC PBA = (m ohgom ere) / 68,8) * (Te / 100) * n * IVLCPBA * (100 / 70) avec

τ e : Taux d'époxydation - (70 / 100): Pureté du mCPBA

(68,8): Masse molaire d'une unité isoprène n: Nombre de motifs isoprène

La réaction est réalisée dans un ballon tricol muni d'une agitation magnétique et placé dans un bain de glace. L'oligomère dissous dans le dichlorométhane (0,09 mol / L) est introduit dans le ballon et laissé sous agitation pendant 30 min pour atteindre une température de 0 0 C. La quantité souhaitée d'agent d 'époxydation, ici le mCPBA (meta chloro perbenzoïc acid) (selon le taux d'époxydation visé) en solution dans 20 ml_ de CH 2 CI 2 est ensuite additionnée goutte à goutte à la solution d'oligomères (voir détails dans le tableau 5). Après l'addition, le mélange réactionnel est agité pendant 3 h à température ambiante, puis lavé avec une solution saturée d'hydrogénocarbonate de sodium. Enfin, la phase organique est séchée sur MgSO 4 , filtrée et concentrée. Le produit concentré est séché sous vide pendant 24 h.

Concernant les oligoisoprènes aminotéléchéliques, un lavage avec de la soude 5 N est réalisé après la réaction afin de régénérer l'aminé. En effet, au cours de la réaction, il y a protonation de l'aminé tertiaire.

TABLEAU 5

La RMN 1 H donne

Produit de départ Produit obtenu

(PIHTE)

PIHTH

(PIHTHE)

oligomère 4

(6)

Oligomère 5

(7)

11.2.7. Exemples 19 à 22 : Fixation de fonctions acrylate en extrémités de chaîne

Dans un ballon tricol placé dans un bain à 0 0 C et sous circulation d'argon est introduit l'oligomère en solution dans le dichlorométhane anhydre (0,08 mol / L). Ensuite, on additionne la triéthylamine (2,3 équivalents, sauf pour l'oligomère 5 (3,5 équivalents)), puis le chlorure d'acryloyle (2,3 équivalents, sauf pour l'oligomère 5 (3,5 équivalents)) est additionné goutte à goutte (voir détails dans le tableau 6). Le mélange est laissé sous agitation et à température ambiante pendant 24 h. En fin de réaction, un lavage avec une solution de soude 1 N est effectué, puis la phase organique est séchée sur sulfate de magnésium, filtrée et concentrée. Le produit est séché sous vide pendant 24 h.

TABLEAU 6

RMN 1 H

Produit de départ Produit obtenu

(9)

PIHTE

Oligomère 4

Oligomère 5

(12) Oligomère 6

(13)

1.1.8. Exemples 23 à 25 : Quaternisation des fonctions aminé des oligoisoprènes aminotéléchéliques

Dans un tricol placé dans un bain chauffant, on introduit l'oligomère à traiter (voir tableau 7) dissous dans un mélange de solvant dichlorométhane / acétonitrile (3 / 1 ) (0,02 mol / L). Ensuite, L'halogénure d'alkyle est ajouté (5 équivalents / fonction aminé) et le mélange réactionnel est chauffé à 40 0 C dans le cas d'iodure d'octyle et à 65°C dans le cas du bromure d'octyle. Après 24 h, les solvants sont évaporés à l'évaporateur rotatif et l'excès d'halogénure d'alkyle éliminé par évaporation sous vide poussé.

TABLEAU 7

La RMN 1 H donne

Quaternisation de 6

(14) Quaternisation de 1 1

Quaternisation de 13

(16)

II. Exemple 26 : Préparation des revêtements par photoréticulation

Les différents revêtements sont préparés soit en utilisant uniquement l'un des précurseurs décrits précédemment, soit en présence de diluants réactifs. Des exemples de quelques formulations sont décrits dans le tableau 8 ci-après.

Pourcentage massique par rapport à la masse du précurseur ou précurseur + diluant * Pourcentage massique par rapport à la masse totale du mélange

TABLEAU 8

Les photoamorceurs et diluants utilisés dans cet exemple sont présentés ci-après :

Dégacure KI85 TMPO Darocur1 173

O O

H 2 C=CH — I CI — O — C H H D 2 - D ( A CH 2 TJ — H 2 C — ° — I c I CH=CH 2

Les formulations sont étalées sur le support à l'aide de barres de Conway, ce qui permet de contrôler l'épaisseur des revêtements pouvant aller de 10 μm à 500 μm. Les intensités d'irradiation sont de 50 et 13 mW/cm 2 respectivement pour la polymérisation cationique et radicalaire.

Dans les conditions décrites ci-dessus, les revêtements obtenus par voie radicalaire ont des rugosités comprises entre 15 et 20 A et ceux obtenus par voie cationique présentent une rugosité plus importante (entre 40 et 45 Â).

Les supports aussi variés que le verre, le métal ou les plexiglass ont été testés. L'adhésion sur ces différentes surfaces était excellente, au contraire des essais comparatifs effectués avec des films à base de polyuréthane, qui gonflaient en milieu aqueux et se décollaient des supports.

Tests évaluant les propriétés antifouling

Les formulations 1 à 8 ci-dessus ont été testées vis-à-vis d'organismes marins indicateurs du biofouling et couramment utilisées pour les tests en laboratoire : des bactéries, des champignons, des microalgues et des macroalgues. Chaque test biologique a été réalisé au moins six fois afin de s'assurer de la répétabilité des résultats.

Mise en contact des revêtements avec des bactéries

Les bactéries marines sélectionnées pour ce travail (Pseudoalteromonas elyakovii Shewanella putrefaciens, Cobetia marina, Polaribacter irgensii et Vibrio aestuarianus) sont reconnues comme composantes majeures des biofilms marins. L'évaluation de l'activité antimicrobienne potentielle des formulations a été réalisée par la méthode classique des microplaques. Les bactéries ont été cultivées sur du milieu MHB (Mueller Hinton Broth, SIGMA) enrichi de NaCI (15 g/l). Les films, découpés à l'aide d'un emporte pièce, ont été déposés dans les puits d'une microplaque (Fisher, 96 puits). L'ensemencement des microplaques a ensuite été réalisée : 100 μL d'une suspension bactérienne contenant 2.10 8 cellules/mL ont été déposées dans chaque puits de façon stérile. Après incubation (48 h à 30 0 C), l'activité antimicrobienne a été observée par comparaison de la croissance bactérienne entre les formulations et le contrôle (C).

Lors de la première série de criblage, trois souches de bactéries ont été choisies (Pseudoalteromonas elyakovii, Shewanella putrefaciens, Cobetia marina). Les résultats présentés dans le tableau 9 (première série de tests) montrent, en comparaison avec le contrôle, que les formulations 1-3 et 5-7 permettent une inhibition de la croissance des trois souches testées. Les formulations 4 et 8 présentent des propriétés antibactériennes vis-à-vis de deux des trois souches sélectionnées. Ceci démontre clairement le caractère antibactérien des films de la présente invention.

TABLEAU 9

Une deuxième série de tests a été réalisée mettant en présence les bactéries présentées dans le tableau 10 vis-à-vis des films de formulation 1 , 4 et 7 et le contrôle.

Une partie des films 4 et 7 a été préalablement soumis à une "extraction" c'est-à-dire un lavage au dichlorométhane à reflux à 40 0 C pendant 24 heures en vue d'éliminer les précurseurs éventuellement restants sur lesdits films. Les résultats obtenus sont présentés dans le tableau 10.

TABLEAU 10

Légende des tableaux 9 et 10

Fi : n°film

C : contrôle (surface de référence : polystyrène)

(+) : présence d'un halo d'inhibition, zone où les bactéries ne croissent pas sur ou au dessous du film (-) : les bactéries poussent sur ou/et au dessous des films Aucune différence d'efficacité n'a été observée entre les films 4 et 7 soumis à l'extraction ou non. L'action "antibactérienne" n'est donc pas due à la présence éventuelle de résidus.

Mise en contact des films avec des microalgues

Les algues phytoplanctoniques sélectionnées (Amphora coffeaeformis, Cylindrotheca closterium, Pleurochrysis roscoffensis Chlorarachnion globosum Navicula jeffreyi et Exanthemachrysis Gayraliae) ont été choisies pour leur importance dans les phénomènes de biofouling en milieu marin et pour leur capacité à former des EPS (exopolysaccharides jouant un rôle crucial dans la fixation permanente des biofilms). L'inhibition de leur fixation et croissance est donc un enjeu majeur pour le développement de nouvelles solutions antifouling.

L'évaluation du potentiel antimicroalgues des différents films 1 à 8 a été réalisée par la méthode des microplaques. Les souches sont cultivées sur du milieu F/2. Les films découpés à l'aide d'un emporte-pièce, ont été déposés dans les puits d'une microplaque (Fisher, 96 puits). L'ensemencement des microplaques a ensuite été réalisé : 100 μl d'une suspension algale contenant 1 μg/mL de chlorophylle ont été déposés dans chaque puits de façon stérile. Après incubation (5 jours à 25 0 C), l'activité antimicroalgues a été observée par microscopie optique, le comptage des microalgues adhérées étant effectué sur trente champs optiques différents. La moyenne des algues fixées par unité de surface est ensuite déterminée.

Le tableau 1 1 ci-après présente le pourcentage (%) des cellules adhérées sur les films par rapport au nombre de cellules adhérées sur la surface de référence (C).

TABLEAU 1 1

Mise en contact des revêtements avec des macroalgues

L'algue utilisée est Ulva intestinalis, c'est une algue verte opportuniste et l'une des espèces les plus impliquées dans le fouling marin. Elle a été récoltée le jour même des tests sur la côte de Portsmouth (Grande-Bretagne).

Les parties fertiles (en sporulation) de l'algue sont sélectionnées et mises dans du milieu Von Stosch. Après quelques minutes, les spores sont libérées dans le milieu, leur présence est contrôlée par observation au microscope optique.

Les échantillons de films polymère sont découpés en petits ronds comme précédemment et sont placés dans une microplaque de 96 puits. Ensuite, 100 μL du milieu contenant 25000 spores sont injectés dans chaque puits (concentration de 250000 spores / mL). Des puits vides sont utilisés comme références (C) et six réplicats sont réalisés par échantillon. Les plaques sont placées deux heures à l'obscurité pour permettre la fixation des spores.

Après deux heures, les puits sont vidés et rincés avec la solution Von Stosch pour éliminer les spores non fixées, puis, 100 μL du milieu sont additionnés. Les plaques sont placées dans un incubateur à 15 0 C, sous un éclairement de 45 μmoles photons m " V 1 (photopériode : 16 heures de lumière / 8 heures d'obscurité) pendant une semaine.

Les observations sont réalisées par microscopie optique. Des comptages des spores fixées, ainsi que celles qui ont germées sont effectués sur trente champs optiques différents. Des moyennes de spores fixées / ou germées par unité de surface sont ensuite déterminées et présentées dans le tableau 12. Ulva intestinalis

TABLEAU 12

En inhibant quasi-totalement l'adhésion des spores, et leur germination, les films 4 et 7 se révèlent d'excellents antialgues, vis-à-vis de Ulva intestinalis.

L'adhésion et la croissance de cette algue est également fortement inhibée sur le film n° 1.

Mise en contact des revêtements avec des champignons

L'activité antifongique des films a été testée, en utilisant la méthode décrite par Hellio et al. (2000, Appl. Microbiology and Biotechnology, 54, 543-549), vis-à-vis de cinq souches de champignons marins de la collection de cultures de l'Université de Portsmouth (School of Biological Sciences - Grande-Bretagne).

Halosphaeriopsis mediosetigera Asteromyces cruciatus Lulworthia uniseptata Zalerion sp

Monodictys pelagica

Les souches de champignons ont été cultivées sur agar de maïs incliné. Chaque échantillon de film souple a été incorporé dans 200 μL d'agar de maïs à 12 %, pH6 (Sigma). La plaque de test a été inoculée en milieu stérile au centre avec une pastille de 2 mm de diamètre d'agar contenant du mycélium. Tous les tests ont été effectués en double. Après incubation à 25 0 C pendant quatre semaines, l'activité a été évaluée en observant la croissance des colonies de champignons. Les résultats sont présentés dans le tableau 13.

TABLEAU 13

- = croissance normale = pas de différences avec le témoin + = inhibition de la croissance

Les films 4 et 7 se révèlent également d'excellents antifongiques.