L' invention est du domaine de la métallurgie et concerne plus particulièrement un alliage de métal précieux destiné à être utilisé dans la joaillerie et l'horlogerie. Pour réaliser des bijoux et des pièces d'orfèvrerie comme des montres, il est usuel d'utiliser de l'or ayant différentes colorations, permettant d'obtenir un effet décoratif.

A cet effet, on peut utiliser des alliages d'or dont un des composants confère une couleur prédominante à l'ensemble. Par exemple, on ajoute du cuivre à l'or pour obtenir un alliage d' or rouge ou du palladium pour obtenir un alliage d'or gris. On peut également utiliser un alliage à base d'or et de fer, qui se distingue par sa couleur bleue due à l'oxydation du fer, comme mentionné dans le brevet européen N ⁰ 0405044 au nom de la titulaire.

Le but de l'invention est de proposer un alliage de métal précieux, notamment un alliage d'argent ou de platine, ou encore de palladium ou de titane, permettant

d'offrir, après traitement thermique, une coloration bleue.

L'alliage selon l'invention est caractérisé en ce qu'il comprend les éléments suivants : Métal précieux 74,4 à 94,5% Fe 5 à 25%

Ni 0, 5 à 0, 6% où les teneurs sont exprimées en pourcentage de poids par rapport au poids total de l'alliage et où la somme desdits éléments et les impuretés constituent 100% du poids total de l'alliage.

Dans une première forme d' exécution préférentielle, les teneurs sont plus précisément les suivantes :

Métal précieux 85% Fe 14,4%

Ni 0,6%

Dans une seconde variante, les teneurs sont de : Métal précieux 75% FE 24,4%

Ni 0,6%

II va de soi que l'invention s'étend également à un pré-alliage destiné à être synthétisé avec du métal précieux pour obtenir la composition finale revendiquée. Le pré-alliage selon l'invention est caractérisé en ce qu'il comprend un mélange de (100 - X) % de métal

précieux pur destiné à être synthétisé avec X% d'un préalliage de

Métal précieux [(74,4 à 94,5) - (100 - X) ] x 100/X%

Fe (5 à 25) x 100/X %

Ni (0,5 à 0,6) x 100/X %

Le métal précieux entrant dans la composition de l'alliage peut être de l'argent. Dans ce cas, le fer et le nickel contenus dans l'alliage donnent à celui-ci la dureté nécessaire à la confection de bijoux, de montres, de monnaies, de couverts, ou d'autres pièces de joaillerie. Avec l'alliage selon l'invention, il n'est par conséquent pas nécessaire d'ajouter du cuivre pour obtenir une dureté satisfaisante comme c'est l'usage habituellement .

Le métal précieux entrant dans la composition de l'alliage peut être du platine. Dans ce cas également, le fer et le nickel augmentent la dureté du platine de manière suffisante pour la réalisation de pièces de joaillerie, d'horlogerie, de monnaies, etc.... sans qu'il soit nécessaire d'ajouter de l'iridium, comme c'est l'usage habituellement.

Le métal précieux entrant dans la composition de l'alliage peut encore être du palladium ou du titane. Dans les deux cas, la présence de fer et de nickel donnent à l'alliage la dureté nécessaire à la confection

de pièces de joaillerie ou d'horlogerie pour lesquelles il est destiné.

Finalement d'autres métaux précieux peuvent entrer dans la composition de l'alliage selon l'invention. Toutefois, les alliages d'argent, de platine, de palladium, et de titane seront les plus utilisés et les autres alliages pourront servir à réaliser des objectifs plus spéciaux et moins courants.

L'invention s'étend également à un procédé de traitement d'objets fabriqués à partir de l'alliage revendiqué, caractérisé en ce que l'objet est chauffé dans un four à une température comprise entre 400 et 600 ⁰ C pendant une durée prédéterminée, sous atmosphère normale, puis refroidi à température ambiante après sortie du four pour obtenir un bleuissement de surface dû à l'oxydation des éléments non précieux contenus dans l' alliage.

La durée du traitement thermique dépend d' une part de facteurs extérieurs tels que degré d'humidité ou température ambiante, et d'autre part de la grosseur des objets. Elle sera plus longue pour les grosses pièces (boîtes de montres ou bijoux par exemple) que pour les petites (éléments de bagues, de bracelets ou clips, monnaies, etc. ...)

La durée du traitement thermique dépend en outre de la température du four, et est moindre lorsque la température du four est plus élevée.

Le bleuissement d'un objet réalisé avec la première variante d'alliage à 20 carats est plus prononcé que celui d'un objet réalisé avec la seconde variante d'alliage à 18 carats qui tire sur le bleu-vert.

L'invention s'étend encore à l'utilisation en bijouterie d'un alliage caractérisé par l'assemblage de pièces ayant différentes colorations permettant d'obtenir un effet décoratif.

Comme mentionné précédemment, l'alliage destiné à être traité au four pour obtenir une coloration de surface peut être obtenu à partir d'un alliage primaire. Par exemple, en fondant 80% de métal précieux de 24 carats avec 20% de pré-alliage, ce dernier doit présenter les teneurs en poids suivantes :

Métal précieux 25% Fe 72%

Ni 3%

pour réaliser le premier alliage final préférentiel cité précédemment.

Si le poids de l'alliage primaire est de X% de l'alliage final obtenu par mélange de X% d' alliage primaire et de

(100 - X) % de métal précieux, on peut également écrire, dans l'exemple déjà cité d'alliage final contenant :

Métal précieux 85% en poids

Fe 14,4%

Ni 0,6%

que les composants de l'alliage primaire sont respectivement :

Métal précieux [85-(100 - X) ] x 100/X%

Fe 14,4 x 100/X%

Ni 0, 6 x 100/X%

D'une manière plus générale, la ^' composition de l'alliage primaire sera donnée par les formules :

Métal précieux [(74,4 à 94, 5) - (100-X) ] x 100/X%

Fe [5 à 25] x 100/X%

Ni [0,5 à 0,6] x 100/X%

L'alliage obtenu a un point de fusion de l'ordre de 1000 à 1100 ⁰ C. Les pièces réalisées peuvent être assemblées par brasage, en utilisant les alliages de brasures conventionnels, avec les ajouts habituels pour obtenir une gamme de brasures utilisables à des températures

décroissantes à partir d'une température d'environ 100° inférieure à la température de fusion de l'alliage.

L'alliage qui vient d'être décrit est intéressant par le fait qu'il offre la possibilité d'obtenir une belle couleur d'un bleu soutenu, après un traitement thermique. Cependant cette caractéristique n'est pas unique, et l'alliage offre, de plus, la possibilité de réaliser des pièces d'une dureté au moins égale, voire supérieure à celle obtenue dans l'art antérieur avec adjonction de cuivre ou d'iridium. L'alliage obtenu selon l'invention est intéressant par ses qualités de dureté et ses possibilités d'usinage au moins égales, voire supérieures aux alliages communs.