La demande de brevet PCT/FR 96/00 963 au nom de la Demanderesse décrit une clé cliquetante de ce type, dont le fonctionnement est particulièrement aisé et stable et qui protège bien la tte hexagonale.

Cependant, dans cette clé cliquetante connue, le mouvement de recul de la clé entre deux positions d'entraînement s'étend angulairement sur 60°, alors que certains environnements de travail n'offrent pas un es- pace libre suffisant pour un mouvement d'un telle am- plitude.

Des clés cliquetantes ayant un mouvement de recul de l'ordre de 30 ont été proposées par le US-A- 4 889 020, mais avec de sérieux inconvénients. En ef- fet, si la clé est monobloc, l'utilisateur doit effec- tuer un déplacement d'éloignement radial de la clé par rapport à la tte pour atteindre la seconde position d'entraînement, ce qui est difficile à réaliser. Un tel déplacement ne peut tre évité qu'au prix de l'adjonc- tion d'un doigt coulissant chargé élastiquement.

L'invention a pour but de fournir une clé cliquetante à mâchoire monobloc capable de cliqueter avec des mouvements de recul de l'ordre de 30° tout en étant en permanence poussée vers l'axe de la tte hexagonale.

A cet effet, l'invention a pour objet une clé cliquetante du type précité, caractérisée par la partie caractérisante de la revendication 1.

Cette clé cliquetante peut comporter une ou plusieurs des caractéristiques des revendications 2 à 20, prises isolément ou suivant toutes leurs combinai- sons techniquement possibles.

Un exemple de réalisation de l'invention va maintenant tre décrit en regard des dessins annexés, sur lesquels : -la Figure 1 est une vue partielle d'une clé cliquetante conforme à l'invention ; -la Figure 2 représente à plus grande échelle une fraction du profil intérieur de la mâchoire de cette clé ; -la Figure 3 représente cette clé en prise avec un écrou hexagonal, dans une première position d'entraînement ; -les Figures 4 à 7 représentent cinq phases successives du mouvement de recul de la clé de la pre- mière position d'entraînement à la seconde position d'entraînement ; -les Figures 8 à 12 représentent cinq phases successives du mouvement de recul de la clé de la se- conde position d'entraînement à la première position d'entraînement ; -la Figure 13 représente une variante, en plan ; -la Figure 14 représente en plan une autre variante ; -la Figure 15 est une vue de côté prise sui- vant la flèche XV de la Figure 14 ; et -la Figure 16 est une vue partielle prise en coupe suivant la ligne XVI-XVI de la Figure 4.

La clé cliquetante 1 représentée sur la Fi- gure 1 est une pièce monobloc en acier de forme géné- rale plate, comprenant un manche 2 de forme allongée, d'axe général X-X, qui s'élargit à son extrémité dis- tale pour former une mâchoire d'entraînement 3. A son autre extrémité, le manche 2 peut former une autre tte d'entraînement, soit analogue à la mâchoire 3 mais d'une dimension différente, soit de tout autre type connu, notamment du type clé ouverte ou clé à oeil, comme illustré en 103 sur la Figure 13.

La mâchoire 3 est destinée à entraîner une tte hexagonale 4, visible sur les Figures 3 à 12, que l'on supposera tre un écrou, dans le sens horaire F' Dans ce qui suit, les mots"avant"et"arrière", "avance"et"recul", se réfèrent à ce sens d'entraîne- ment.

La mâchoire 3 peut tre considérée comme constituée de trois régions : un mors avant 5, un mors arrière 6, et un arceau intermédiaire 7 qui relie ces deux mors. On décrira ci-dessous le profil intérieur de ces trois régions.

Le mors 5 comporte deux protubérances, à sa- voir une protubérance avant Pl et une protubérance ar- rière P2, séparées par un évidement E1.

Le mors 6 comporte deux protubérances, à sa- voir une protubérance avant P6 et une protubérance ar- rière P7, séparées par un évidement E6.

L'arceau 7 comporte trois protubérances, à savoir une protubérance avant P3, une protubérance in- termédiaire P4 et une protubérance arrière P5. Un évi- dement E2 sépare la protubérance P2 de la protubérance P3, et, de mme, un évidement E3 sépare la protubérance

P3 de la protubérance P4, et un évidement E4 sépare la protubérance P4 de la protubérance P5.

Ainsi, la mâchoire 3 présente d'avant en ar- rière sept protubérances successives Pl à P7, séparées par six évidements successifs E1 à E6. Dans-cet exem- ple, on entend par"protubérance"une partie convexe du profil, et par"évidement"une partie concave.

En entrant plus dans le détail, d'avant en arrière : -P1 est constitué successivement de deux ar- rondis 8 et 9 de rayons voisins, reliés par un arrondi 10 de beaucoup plus grand rayon ; -E1 est formé d'un simple arrondi 11 de pe- tit rayon ; -P2 a une forme générale sensiblement trian- gulaire, avec deux flancs avant 12 de grand rayon et arrière 13 sensiblement rectiligne, reliés par un ar- rondi 14 de petit rayon ; -E2 est constitué d'un simple arrondi 15 ; -P3 est constitué d'un arrondi 16 de petit rayon relié directement à l'évidement E2, et d'un flanc arrière 17 sensiblement rectiligne ; -E3 est constitué de deux arrondis 18 et 19 reliés par un fond 20 de grand rayon ; -P4 a une forme générale sensiblement trian- gulaire, avec deux flancs avant 21 et arrière 22 sensi- blement rectilignes reliés par un arrondi 23 de petit rayon ; -E4 est un simple arrondi 24 ; -P5 est constitué d'un flanc avant 25 sensi- blement rectiligne, puis d'un arrondi 26 ;

-E5 est un simple arrondi 27 ; -P6 est constitué d'un arrondi 28 suivi par un segment sensiblement rectiligne 29 ; -E6 est un simple arrondi 30 ; et -P7 est constitué d'un arrondi 31 suivi par un segment sensiblement rectiligne 32 puis par un ar- rondi 33.

Toutes les portions 8 à 33 du profil se rac- cordent tangentiellement les unes aux autres, à l'ex- ception des raccordements 29-30 et 32-33, qui nécessi- tent des arrondis de raccordement supplémentaires de petit rayon.

On a représenté à plus grande échelle sur la Figure 2 les régions P4 à P7 du profil.

On désigne par A4 à A7 les milieux des arron- dis 23,26, 28 et 31 des protubérances P4 à P7 respec- tivement, ces quatre points étant sensiblement les points de contact des quatre protubérances avec les fa- ces de l'écrou pendant les phases d'entraînement qui seront décrites plus loin. On désigne de plus par p4 à p6 les profondeurs maximales des évidements E4 à E6, respectivement, mesurées perpendiculairement aux seg- ments P4-P5, P5-P6 et P6-P7, et par 14, 15 et 16 les longueurs de ces trois segments. On a alors les rela- tions dimensionnelles suivantes : -0,27 14 : ! 0, < 0, -0,25 15 < p5 < 33 33 l5 -0,3 16 < 0, < 0, Dans 1'exemple représenté, la mâchoire 3 a la forme générale d'une fourche ouverte vers l'avant. En variante, comme représenté à la Figure 13, elle pourra

tre complétée par un arceau avant 34 de rigidifica- tion, de façon à former un oeil. Dans ce cas, comme in- diqué en-trait pointillé, l'arceau 34 peut présenter une interruption 134 destinée au passage d'une tige ou d'un tube relié à l'écrou 4. L'arceau 34 n'entre pas en contact avec l'écrou dans les positions d'entraînement de la clé décrites plus loin, ni lors des mouvements de recul de la clé lorsque celle-ci est poussée vers l'écrou suivant l'axe X-X de son manche.

On décrira maintenant le fonctionnement de la clé, en regard des Figures 3 à 12. L'exemple est donné pour une clé aux cotes minimales et un écrou aux cotes maximales, compte-tenu des tolérances de fabrication, c'est-à-dire dans le cas le plus défavorable pour le bon déroulement des mouvements de recul. Il est à noter que la difficulté est d'obtenir à la fois de bonnes conditions d'entraînement des écrous aux cotes minima- les et des reculs ou cliquetages sans coincement sur les écrous aux cotes maximales. Il est entendu que, en ce qui concerne les écrous, les expressions"cotes mi- nimales"et"cotes maximales"se situent dans le cadre de la normalisation des écrous. Dans toutes les Figures 3 à 12, l'écrou 4 est représenté dans la mme position.

La Figure 3 représente la clé dans sa pre- mière position d'entraînement. Conformément à l'ensei- gnement de la demande PCT/FR précitée, pour un couple nul et pour tout couple d'entraînement, c'est-à-dire appliqué dans le sens horaire F, la mâchoire 3 est en contact avec l'écrou 4 par seulement trois points : deux points d'entraînement constitués par un point A2 de la protubérance P2 et le point A7, et un point d'ap- pui supplémentaire constitué par le point A5. Les

points A2 et A7 se trouvent dans la moitié avant de la face avant 41 et de la face arrière, diamétralement op- posée, 42, tandis que le point A5 se trouve dans la moitié avant de la face 43 située immédiatement en avant de la face 42.

Dans cette première position d'entraînement, si on désigne par dl. l, d2.1 et d3.1 les distances de chaque point de contact A2, A5, A4 au coin avant des faces correspondantes, et L la longueur d'un côté de l'écrou, on a les relations suivantes : -d2.1 > dl. l ; -d3.1 > dl. 1 ; -d3.1 > d2.1 ; et -0,25L S d3. 1 <0, 29L.

Lorsque la course d'entraînement est termi- née, l'opérateur exécute un mouvement de recul de la clé, c'est-à-dire dans le sens anti-horaire F1, illus- tré sur les Figures 4 à 7, où les contacts indiqués servent au guidage de la clé sur l'écrou. On suppose qu'une légère force est en permanence exercée sur la clé suivant l'axe X-X du manche 2, vers l'écrou (flèche f de la Figure 4).

-Figure 4 : Le flanc arrière 17 de la protu- bérance P3 contacte la face 41 près de son coin arrière 44 ; celui 22 de la protubérance P4 contacte le coin ar- rière 45 de la face 49 située entre les faces 41 et 43 ; et la protubérance P6 contacte la région arrière de la face 43.

-Figure 5 : La protubérance P1 contacte la partie avant de la face 41, près de son coin avant 46, et le segment de droite 29 de la protubérance P6 s'ap- plique sur la face 43 près de son coin arrière 47.

-Figure 6 : La configuration est analogue à celle de la Figure 5, mais le coin 47 franchit le som- met de la protubérance P6.

-Figure 7 : Le coin 47 pénètre dans l'évide- ment E5, et on retrouve trois contacts Pl-41, P4-43 et P6-42, les trois contacts s'effectuant dans la moitié avant des faces considérées. Ceci constitue la seconde position d'entraînement, analogue à celle de la Figure 1 mais décalée angulairement de 26° dans le sens anti- horaire F1 par rapport à l'axe de l'écrou.

Dans cette position, si on désigne par dl. 2, d2.2 et d3.2 les distances de chaque point de contact au coin avant des faces correspondantes, on a les rela- tions suivantes : -d2.2. > dl. 2 ; -d3.2 > dl. 2 ; -d3.2 > d2.2 ; et -0, 11L < d3.2 < 0, 17L.

Dans cette position de la Figure 7, un couple peut de nouveau tre appliqué dans le sens F. Puis l'opérateur effectue un nouveau mouvement de recul de la clé, illustré sur les Figures 8 à 12 : -Figure 8 : Il y seulement deux contacts de guidage, à savoir celui du flanc arrière 13 de la pro- tubérance P2 sur le coin arrière 44 de la face 41, et celui de la protubérance P5 sur la partie arrière de la face 43.

-Figure 9 : Il y a seulement deux contacts de guidage, à savoir celui du flanc avant 28 de la pro- tubérance P5 sur le coin avant 51 de la face 42, et ce- lui du flanc avant 12 de la protubérance P2 sur le coin

avant 48 de la face 49 de l'écrou située entre Les fa- ces 41 et 43.

-Figure 10 : Il y a seulement deux contacts de guidage, à savoir celui du flanc avant 12 de la pro- tubérance P2 sur la région avant de la face 49, et ce- lui de la protubérance P7 sur le coin arrière 50 de la face 42.

-Figure 11 : Configuration analogue à celle de la Figure 10, la protubérance P7 basculant autour du coin 50.

-Figure 12 : La protubérance P7, ayant fran- chi le coin 50, vient en appui sur la partie avant de la face 52 située immédiatement en arrière de la face 42, et la protubérance P5 vient en appui sur la partie avant de cette face 42. Le contact P2-49 est maintenu.

On se retrouve dans une position identique à celle de la Figure 3, c'est-à-dire dans la première po- sition d'entraînement, mais avec un décalage angulaire arrière de 60° par rapport à celle de la Figure 3.

Le second recul de la clé, de la seconde po- sition d'entraînement (Figure 7) à la première position d'entraînement (Figure 12), a comme amplitude angulaire 60-26 = 34°.

Grâce à la configuration des protubérances et des évidements décrite plus haut, les coins de l'écrou ne sont pas en contact avec la clé pendant les phases d'entraînement, et il ne se produit aucun coincement pendant les phases de recul ou phases de cliquetage.

Il est à noter que, pour certains rapports des cotes de la mâchoire et de l'écrou, en fonction des tolérances de fabrication, la protubérance P3 n'inter- vient pas pendant les mouvements de recul. En revanche,

toutes les autres surfaces de guidage des protubérances P1, P2 et P4 à P7 servent toujours au-moins une fois pendant au moins l'un des mouvements de recul. Plus précisément, lorsqu'on recule de la première position à la deuxième position, la clé est guidée par les protu- béances servant d'entraînement dans la seconde posi- tion, et, de mme, lorsqu'on recule de la deuxième po- sition à la première position, la clé est guidée par les protubérances servant d'entraînement dans la pre- mière position.

La variante des Figures 14 à 16 diffère de celle de la Figure 13 par les points suivants.

D'une part, l'arceau avant 34 interrompu en 134 est renforcé par une toile 53, qui est une colle- rette intérieure annulaire adjacente à une face de là mâchoire et interrompue comme l'arceau 34, comme connu en soi.

D'autre part, le manche est deux fois con- tre-coude : il présente à une extrémité un tronçon oblique 54 qui s'étend jusqu'à la toile 53, et de l'au- tre côté un tronçon oblique 55 sensiblement parallèle au tronçon 54 et s'écartant en sens inverse du plan gé- néral P du manche.

Enfin, la seconde tte d'entraînement 103A, parallèle au plan P comme la mâchoire 3, est identique à la mâchoire 3 de la Figure 13, avec l'arceau 34 con- tinu.

L'orientation des protubérances de la tte 103A est telle qu'elle assure l'entraînement dans le sens anti-horaire et cliquette dans le sens horaire, dans la position de la Figure 15 où elle est appliquée à plat sur une surface 56, avec le contre-coudage 55

évitant un obstacle éventuel 57 en saillie sur cette surface. Après retournement de la clé par rapport au plan P, la mâchoire 3, au contraire, est entraînante dans le sens horaire et cliquette dans le sens anti- horaire, comme décrit plus haut.